Ici nous nous intéressons aux céréales
telles que le maïs et le sorgho, les plantes à racines et
tubercules telles que le manioc et l'igname et enfin le coton.
En ce qui concerne les céréales, «
l'objectif de la Côte d'Ivoire est d'accroître de 50% sa production
annuelle en maïs, mil et sorgho afin de satisfaire la demande
intérieure et la demande sous-régionale. Pour y parvenir, le CNRA
mène des activités sur la sélection de
variétés à haut rendement, résistantes aux insectes
et aux maladies et adaptées aux différentes zones
agro-écologiques, sur l'amélioration des techniques culturales et
sur la diffusion des résultats de recherche ».26 Ainsi
de nombreuses variétés de céréales27
très productives et s'adaptant aux conditions agro-écologiques
des régions de Côte d'Ivoire sont disponibles au CNRA. Des
itinéraires techniques performants mis au point permettent à ces
variétés d'exprimer leurs potentialités quels que soient
les systèmes de culture.
Par rapport aux plantes à racines telles que le manioc
et l'igname, une évaluation préliminaire d'hybrides et une
gestion de collection ont été réalisé
respectivement sur chaque espèce. En effet, deux essais
préliminaires de manioc ont été mis en place à la
station CNRA de Bouaké en 1997 et 1998. Vingt clones prometteurs ont
été sélectionnés du deuxième essai
préliminaire récolté 10 mois après plantation. Ces
clones présentent un meilleur équilibre entre la tolérance
à la mosaïque et la tubérisation. Ils produisent des racines
tubéreuses traçantes, non filiformes, sessiles et à
pédoncules courts. En outre, la collection des ignames (Dioscorera
sp) de la station des cultures vivrières du CNRA est
conservée au champ. Elle comporte environ 200 acquisitions.28
Pour la campagne 1999-2000, « l'on a enregistré une perte de 9,7 %
chez D. Cayenensis-D.
25CNRA, Op. cit., p. 9
26 Ibidem
27 Une variété de sorgho le Monogho a
été créé à la station de Ferké et a
eu de bon rendement.
28 Ces acquisitions sont composées
principalement de D. alata (110) et D. Cayenensis-D. rotundata
(62)
rotundata et aucune perte pour D.alata. Les
rendements potentiels ont varié de 1,8 à 24,7 tonnes à
l'hectare pour les D. Cayenensis-D. rotundata et de 3,2 à 44,2
tonnes à l'hectare pour D. alata.»29 Ainsi des
hybrides de manioc donnant des rendements élevés, des clones
tolérants à la mosaïque et adaptés à tous les
cycles culturaux font partie des collections dont dispose le CNRA. Plusieurs
d'entre eux répondent aux exigences agro-climatiques du territoire
national et expriment des performances agronomiques et des aptitudes à
la cuisson acceptables. Le CNRA « possède une collection d'igname
de plus de 300 génotypes au champ et sous forme de vitro plants
»30.
Enfin l'amélioration variétale du coton, depuis
plus de trente ans la principale source de revenus des agriculteurs des zones
de savane de Côte d'Ivoire a permis ces dernières décennies
une augmentation des rendements et une bonne réputation du coton
ivoirien sur les marchés internationaux. Mais l'évolution des
processus de filature exige maintenant une amélioration de la
qualité de la fibre, un défi relevé par le CNRA
grâce à l'efficacité du désherbage chimique. En
effet des travaux de désherbage sélectif et de
pré-levée du cotonnier ont été
réalisés dans les zones de production du coton en Côte
d'Ivoire. Le comportement biologique en plein champ et l'efficacité des
herbicides ont été évalués. Il a été
révélé que les herbicides globaux (glyphosate et
glyphosate + pendimethaline) permettent un contrôle effectif des
mauvaises herbes aux doses respectives. En vue de réduire l'incidence
économique et environnementale des pesticides, des travaux de gestion
raisonnée des mauvaises herbes du cotonnier ont confirmé
l'intérêt du traitement des lignes de semis du coton. Cette
technique augmente l'efficacité économique du traitement.