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DEUXIEME PARTIE: ACTIONS MENEES PAR LE CNRA DANS LE
DEVELOPPEMENT AGRICOLE DE 1999 A 2008
Le centre national de recherche agronomique a mené plus
d'une quarantaine de programmes de recherche depuis sa date de création
en 1998 jusqu'en 2008. Dans cette partie, nous étudierons quelques unes
de ses actions. D'une part il sera question d'analyser des actions du CNRA de
1998 à 2002 (chapitre III) et d'autre part quelques unes de ses
activités de 2002 à 2008 (chapitre IV).
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CHAPITRE III: ACTIONS DU CENTRE DE 1999 A 2002
Créé en avril 1998, c'est en 1999 que le centre
national de recherche agronomique commence réellement ses travaux de
recherche. Ainsi il mènera des activités sur la production
végétale et sur la production animale (I) d'une part et d'autre
part il s'intéressera aux systèmes de production et mettra
l'accent sur l'appui au développement (II).
I- ACTIONS DU CNRA SUR LA PRODUCTION VEGETALE ET
ANIMALE
Il est question ici d'analyser des actions du CNRA sur la
production végétale (1) et ensuite sur la production animale
(2).
1- Au niveau de la production végétale
Au niveau de la production végétale, le CNRA est
intervenu sur des cultures pérennes, des cultures annuelles et des
plantes maraîchères et protéagineuses.
1.1- Au niveau des cultures pérennes
Le CNRA a mené des actions sur le caféier, le
cacaoyer et le palmier à huile.
Concernant le caféier, depuis quelques années,
des travaux sont conduits pour déterminer quelles techniques permettent
d'améliorer la production du caféier Robusta. L'influence de deux
légumineuses arbustives, Gliricidiasepium et Albizzia guachaepele,
a été comparée à celle due à l'apport
d'urée. Les légumineuses sont plantées dans les
interlignes à la même densité que les caféiers et
sont élaguées tous les trois mois afin d'éviter l'ombrage
des caféiers. Les émondes sont utilisées pour pailler les
caféiers. La récolte de 1999 a montré une
amélioration de la production due à la présence des
légumineuses. Cette amélioration est légèrement
inférieure à celle due à l'apport
d'urée20. Ainsi « Le CNRA possède la plus grande
collection de caféiers Robusta au monde. Il vulgarise auprès des
producteurs ivoiriens sept clones de caféiers Robusta précoces
(production à partir de deux ans) et produisant 2,5 tonnes à
l'hectare par an.
20 1285 kg de café marchand à l'hectare
pour le témoin, 1 740 avec Glyricidia sepium,
1 684 avec Albizziaguachaepele et 1 892 avec le
traitement à l'urée
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La nouvelle variété de café, Arabusta,
hybride entre le café Arabica et le café Robusta, dont
l'arôme et la saveur sont très appréciés, n'est pas
encore diffusée à grande »21.
Sur le cacaoyer, le centre a procédé à
la replantation sur jachère et a mis l'accent sur la pourriture brune.
En effet Un essai de replantation de cacaoyers sur jachère de deux ans
et sur jachère de trois ans améliorées par les
légumineuses arbustives Acacia mangium et Albizzialebbeck a
été mis en place en 199922. La plantation de cacaoyers
sur ces jachères est comparée à celle sur Chromolaena
odorata en association avec des bananiers. Le taux de couronnement des
cacaoyers six mois après plantation est plus élevé pour
les cacaoyers plantés sur jachère. La différence est plus
importante pour la jachère associée à Albizzia
que pour la jachère associée à Acacia mangium. Il
est en outre plus élevé lorsque la plantation a lieu sur
jachère de deux ans que lorsqu'elle a lieu sur jachère de trois
ans. Par ailleurs La diversité des agents de la pourriture brune des
cabosses du cacaoyer a été étudiée sur une
population de 279 souches récoltées à l'Est23,
au Centre et à l'Ouest de la cacaoyère ivoirienne. En ce qui
concerne les tests de résistance dans un diallèle triangulaire,
les résultats indiquent des effets hautement significatifs des facteurs
clone, famille et lot à l'intérieur des séries. L'effet
série, fortement marqué au niveau familial, disparaît au
niveau clonal. A l'intérieur des clones, l'effet du plant est
significatif. Les résultats montrent que la transmission de la
résistance du cacaoyer à P. palmivora se fait
principalement de manière additive. Les valeurs de
l'héritabilité au sens large et au sens strict sont de même
ordre de grandeur dans les deux séries. Ainsi « La recherche a
sélectionné douze hybrides caractérisés par leur
précocité (production à partir de trois ans au lieu de
cinq ans), leur rendement amélioré (2 tonnes par an à
l'hectare au lieu de 0,3 tonnes), la production de grosses fèves (88
fèves pour 100grammes) et une teneur en beurre élevée (56
%) »24.
Enfin sur le palmier à huile, l'accent a
été mis la fécondation artificielle et la multiplication
végétative. Au cours de l'année 1999, « 224
fécondations artificielles à blanc ont été
également réalisées afin de vérifier la
conformité du processus de
fécondation.la
tolérance à la fusariose. Trois tests ont été
réalisés sur 700 descendances.
21 CNRA, Op. cit., p. 5
22 Ibidem
23 Ibid.
24 CNRA, Op. cit., p. 5
Leurs taux d'infection ont varié entre 24 et 35 %.
Deux géniteurs tolérants ont été
identifiés.»25
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