II- SYSTEMES AGRAIRES DE PRODUCTION ET APPUI AU
DEVELOPPEMENT
Cette partie s'attellera à mettre en évidence
les systèmes de production et leurs acquis par centre (1) et le
rôle du CNRA dans la recherche technologique et son appui au
développement (2).
1- Des systèmes de production et leurs acquis
Le CNRA dans l'orientation de ses recherches sur les
systèmes de production, s'est tourné vers le système de
production riz-Cajanus d'une part, et sur la régénération
des légumineuses d'autre part.
En effet les pressions démographiques et
foncières induisant un raccourcissement de la durée des
jachères, il en résulte un développement important des
adventices dans les cultures et une baisse de rendement. L'introduction de la
légumineuse arbustive, Cajanus cajan, comme jachère de
courte durée, dans les systèmes à base de riz pluvial
pourrait contribuer à lever ces contraintes. Ainsi un essai a
été mis en place à la station de Gagnoa pour
vérifier cette hypothèse. En raison des conditions climatiques
qui ont prévalu au cours de la période qui a suivi
l'épiaison, les résultats ont porté sur la biomasse des
adventices 30 jours après le semis et sur la paille de riz produite. Le
poids moyen des adventices associés au riz a été
significativement réduit dans les cultures

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après les jachères à Cajanus cajan
de 6 mois et de 12 mois par rapport au témoin, après
jachère naturelle. La réduction de la biomasse des adventices
dans les rotations Cajanus-riz met en évidence l'aptitude de la
légumineuse arbustive à contrôler l'enherbement. Cette
réduction de l'enherbement pourrait expliquer l'accroissement du poids
de la paille produite par les cultures après les jachères
à Cajanus comparativement à celui enregistré
après la jachère naturelle (698 kilos par hectare). Ces
résultats feront l'objet de confirmation.
Par ailleurs, « La forêt ivoirienne qui occupait
16 millions d'hectares, au début du 20è siècle et
s'étendait du littoral jusqu'au nord dans des régions
considérées aujourd'hui comme appartenant à la savane est
passée de 12 millions d'hectares en 1960 à moins de 3 millions
d'hectares, ce qui correspond à un rythme de déforestation
d'environ 200.000 hectares par an ».57 Les activités
agricoles constituent l'un des principaux facteurs de la destruction du couvert
forestier, comme en témoigne l'importante superficie des cultures
pérennes dans cette zone écologique. Afin de préserver les
ressources forestières et les équilibres écologiques, le
programme de recherche sur la forêt et l'environnement a
été mis en place. Il a pour objectif de mettre au point des
techniques de reboisement et de gestion du patrimoine forestier y compris la
sauvegarde et valorisation des plantes alimentaires non cultivées. Par
conséquent deux techniques de régénération des
légumineuses arborées ont été comparées : le
semis et le bouturage. Cette étude avait pour objectif de rechercher une
méthode de multiplication végétative qui
épargnerait au paysan les travaux liés à la
réalisation de pépinière. Les espèces
étudiées étaient : Acaciamangium, Acacia
auriculiformis, Albizialebbeck, Albizia guachaepele, Senna atomaria,Gliricidia
sepium, Pithelobium dulce et Ateleiaherbert smithii. Les
meilleurs taux de survie ont été enregistrés avec la
technique de semis qui « a donné des proportions de germination de
85 à 99%, notamment avec les espèces Albizia guachaepele,
Albizia lebbeck, Acacia mangium et Acacia auriculiformis. Avec le
bouturage, en revanche, les taux de survie ont varié entre 18et 48%.
Albizia guachaepele et Gliricidia sepium ont
présenté les meilleurs taux de reprise (48 %)
».58
57 CNRA, Op. cit., p. 38
58 CNRA, Op. cit.. p. 38
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