Le droit de l'enfant à l'éducation à l'épreuve des déplacements internes consécutifs aux conflits armés. Situation spécifique des enfants déplacés du camp de Mugunga en 2012-2013.( Télécharger le fichier original )par Marc KASEREKA BITAHA Universite Catholique de Bukavu - Licence 2014 |
Section 3. Situation éducative des enfants du camp de Mugunga de 2012 à 2013§1. Difficulté d'accès à l'éducationPrès de soixante mille enfants du Nord-Kivu pourraient ne pas avoir accès à leurs écoles le 3 septembre 2012, jour prévu pour la rentrée scolaire 2012- 2013 suite au déplacement de populations causés par les conflits armés. C'est à cet effet que neuf mille enfants se sont retrouvés dans le camp de Mugunga, dont 7024 enfants en âge d'aller à l'école, mais il s'est avéré que seuls 3161 enfants déplacés avaient accès à l'éducation, et que 3863 étaient butés à un problème de scolarisation85(*). Prendre des dispositions pour l'éducation de ces enfants déplacés est souvent compliqué. Si ces enfants se trouvent dans des camps ou des abris collectifs inaccessibles ou éloignés des centres de population locaux, les établissements d'enseignement primaire (au moins) doivent alors être créés dans l'enceinte du camp. Cependant, les deux établissements scolaires (EP Nengapeta et EP Uamusho) qui sont dans le camp de Mugunga, à part les trois autres écoles locales (EP de la paix, EP Nyabyono et EP Patemo) environnant le camp ne sont pas en mesure d'accueillir tous ces enfants, vu qu'elles n'ont pas de grandes infrastructures. Il a été observé que lorsque ces enfants jouissaient de l'accès aux systèmes scolaires locaux, un certain nombre d'autres problèmes surgissaient généralement : · L'arrivée de grands groupes d'enfants déplacés a conduit à une surcharge d'élèves dans les classes des écoles locales, créant des tensions avec les communautés d'accueil ; · Lorsque les écoles locales sont situées à distance des installations des enfants déplacés, comme par exemple le cas de l'école primaire Patemo, le trajet jusqu'à l'école s'avérait dangereux parce que les enfants pouvaient être exposés au harcèlement, au recrutement obligatoire ou aux enlèvements ; · Les enfants déplacés manquent de documents personnels. L'absence de papiers d'identité ou de rapports attestant une inscription antérieure à l'école ou le niveau d'études que les enfants déplacés ont atteint, empêchait l'inscription de certains enfants dans les écoles locales. Ces obstacles empêchaient aussi des enseignants déplacés n'ayant pas d'accès à leurs documents personnels de prouver leurs qualifications à fournir un enseignement qui fait défaut. · Les frais scolaires, et autres coûts liés à l'éducation comme les livres et les uniformes ou encore, dans certains cas, la nécessité de soudoyer les enseignants rendait l'enseignement inaccessible aux enfants, du fait de l'appauvrissement qui accompagne généralement un déplacement. C'est ainsi qu'en mars 2013 les enfants de Mugunga étaient dépourvus des enseignements suite à la grève qui était déclenchée par les enseignants parce que les établissements scolaires qui encadraient les déplacés étaient délaissés par le gouvernement congolais86(*) ; · Certains enfants déplacés étaient contraints d'abandonner l'école pour contribuer à la survie économique de leur famille ou de travailler tellement dur après des heures scolaires que leur éducation en pâtit. * 85 Interview accordée à Goma le 17 janvier 2012 par Marceline EBOMA, Coordonnatrice de l'Unicef/Nord-Kivu, Chargée de l'éducation en situation d'urgence. * 86Les enfants déplacés du camp de mugunga sont privés d'enseignements disponible sur http://www.echos-grandslacs.info/productions/rdc-les-enfants-deplaces-du-camp-de-mugunga-goma-sont-prives-denseignements consulté le 15/mars/2014 à 21h41' |
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