Le droit de l'enfant à l'éducation à l'épreuve des déplacements internes consécutifs aux conflits armés. Situation spécifique des enfants déplacés du camp de Mugunga en 2012-2013.( Télécharger le fichier original )par Marc KASEREKA BITAHA Universite Catholique de Bukavu - Licence 2014 |
§3. Discrimination/ségrégationLes instruments internationaux en matière de droits humains sont très clairs sur le principe de la non-discrimination. Bien que ces instruments soient ratifiés à ce jour par l'écrasante majorité des Etats, on observe des pratiques discriminatoires, à des degrés divers, partout dans le monde. La discrimination dans le domaine de l'éducation peut être ethnique, religieuse ou linguistique, mais aussi basée sur le genre (à l'encontre des femmes et des fillettes surtout), les classes sociales (défavorisées) et à l'égard des enfants déplacés, quand bien même dans le domaine éducatif, les enfants déplacés doivent bénéficier de la protection et de l'assistance humanitaire au sein de leur territoire ou de leur juridiction, sans discrimination aucune51(*). §4. PrivatisationA l'instar d'autres secteurs, les politiques néolibérales promues par les institutions financières et commerciales internationales font du secteur de l'éducation une marchandise. Ces dernières veulent « transformer l'école et la recherche en sources de profits immédiats ». La conjugaison de ces démarches fait qu'aujourd'hui on assiste à la privatisation des universités un peu partout dans le monde et/ou à des financements ciblés des programmes de recherche universitaire par des entreprises, dans l'intérêt bien entendu de ces dernières. Le commerce éducatif semble être en plein essor. Si l'enseignement supérieur reste la cible privilégiée de la privatisation, les autres niveaux ne sont pas épargnés. En effet, la Banque mondiale n'encourage pas la gratuité de l'enseignement primaire étant donné que ses prêts « doivent être remboursés ». Il en est de même de la prolifération du système chèque-éducation et de la mise en concurrence des établissements scolaires qui ne font qu'accroître les inégalités dans l'éducation. Bien que la gratuité de l'enseignement primaire (et progressivement à tous les autres niveaux) soit consacrée dans tous les instruments internationaux en matière de droits humains, selon les données de l'Unesco, les frais de scolarité à l'école primaire restent « un obstacle majeur à l'universalisation de l'accès à l'éducation ». Alors la scolarisation des enfants déplacés semble difficile du fait que pour que la Banque mondiale qui, à travers sa politique, fournisse son assistance ou son aide dans le domaine éducatif, il faut encore des remboursements de la part des Etats quand bien même ceux-ci une fois fragilisés économiquement par les conflits armés occasionnant le déplacement des populations se trouvent dans la difficulté d'assurer comme il faut l'éducation des enfants déplacés. * 51 Article 5.1 de la Convention de l'Union africaine sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique du 22 octobre 2009. |
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