UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY
251680256
251683328
UFR : CRIMINOLOGIE
Année Académique :
2013-2014
JEU DE HASARD :
LA PRATIQUE EXCESSIVE DU PMU A ABIDJAN
MEMOIRE DE MASTER
PRESENTE PAR
DIRECTEUR
M. ALAIN SISSOKO
Professeur titulaire de sociologie
KONE LEGNIMIN DJAKARIDJA
CO-DIRECTEUR
M. CRIZOA HERMANN
Maître-assistant à l'UFR CRIMINOLOGIE
SOMMAIRE
REMERCIMENTS.......................................................................................................
I
LISTE DES
ABREVIATIONS.......................................................................
II
LISTE DES
TABLEAU...............................................................................III
LES
FIGURES.........................................................................................IV
INTRODUCTION.....................................................................................6
PREMIERE PARTIE : CARDRE THEORIQUE ET
METHODILIGIQUE..............8
CHAPITRE 1 : CADRE
THEORIQUE...........................................................9
CHAPITRE 2 : CCADRE
METHODOGIQUE................................................18
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA
LONACI ET DE L'UNIVERS DES
PARIEURS.............................................................................................23
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA
LONACI..........................................24
CHAPITRE 4 : L'UNIVERS DES
PARIEURS................................................32
TROISIEME PARTIE : FACTEURS DE RISQUES ET
CONSEQUENCES DE LA PRATIQUES EXCESSIVE DU
PMU..............................................................45
CHAPITRE 5 : FACTEURS
EXPLICATIF...................................................46
CHAPITRE 6 :
CONSEQUENCES...............................................................51
QUATRIEME PARTIE : PROPOSITION DE
SOLUTIONS..............................54
CHAPITRE 7 : AU NIVEAU DE
L'ETAT.....................................................55
CHAPITRE 8 : AU NIVEAU DE LA
LONACI................................................57
CONCLUSION
GENERALE......................................................................60
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................64
ANNEXE..................................................................................................68
REMERCIEMENTS
La contribution d'un certain nombre de personnes a
été d'un apport considérable dans la réalisation de
ce mémoire. Leur montrer note gratitude est une manière pour nous
de leur rendre tout le mérite.
Je pense d'abord au Professeur Alain SISSOKO qui a
accepté de diriger ce mémoire. Sa disponibilité et son
affection à notre égard nous ont permis d'éviter bien des
écueils.
Le Docteur KRIZOA Harman, Co-directeur de ce
mémoire, nous a prodigué des conseils qui m'ont orienté
dans l'élaboration de ce travail.
Nous témoignons notre gratitude à l'endroit
de Monsieur Issiaka FOFANA, Directeur Général de la LONACI, qui a
accepté notre demande de stage montrant ainsi l'intérêt que
porte son institution à la recherche.
Nous tenons sincèrement à remercier notre
Directeur de stage, Monsieur Lambert KOUAKOU, Directeur des Etudes et du
Développement des Jeux de la LONACI. Il n'a ménagé aucun
effort quand il s'est agi de nous recevoir et de nous orienter dans notre
travail.
Nous disons merci à l'ensemble du personnel du
siège de la LONACI et des agences LONACI du Plateau et de Bietry, pour
leur aimable collaboration. Particulièrement M. AKA Germain, Mme KOUAKOU
Marie-Edith, M. YORO Queassaha, Mlle Marguerite SEKONGO et Mme Elfath
SANOGO.
Nous adressons une pensée toute particulière
à l'endroit de nos proches et amis. Premièrement, à notre
famille dont l'appui et le soutien à toujours été une
source de motivation intarissable. D'abord à notre oncle Bakary KONE,
à notre tante Ahoua SORO ainsi qu'à nos soeurs et
frères.
Ensuite à notre tutrice Mme YAO Solange, nous
disions merci pour sa générosité et pour ses
prières à notre endroit.
Enfin, nos remerciements à tous ceux qui nous ont
toujours soutenu même dans les moments difficiles. Nous pensons
notamment, à Dao Sory, YAO N'guessan, KRA Kouame et surtout la famille
Kotey.
LISTE DES ABREVIATION
ALR
|
Les paris sont pris avant la réunion
|
CCF
|
Centre Culturel Français
|
CNPS
|
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
|
DC
|
Direction Commerciale
|
DCA
|
Direction du contrôle et de l'Audit
|
DEDJ
|
Direction des Etudes et du Développement des jeux
|
DFC
|
Direction Financière et Comptable
|
DG
|
Direction Générale
|
DGA
|
Direction Générale Adjoint
|
DM
|
Direction marketing
|
DRHF
|
Direction des Ressources Humaines et de la Formation
|
DTI
|
Direction de la Technologie et de l'Informatique
|
EPIC
|
Etablissement Public à Caractère Industriel et
Commercial
|
FCFA
|
Francs des Communautés Française d'Afrique
|
LONACI
|
Loterie Nationale de Côte d'Ivoire
|
PCA
|
Président du comité d'Administration
|
PMU
|
Paris Mutuel Urbain
|
PRL
|
Les paris sont prient pendant la réunion
|
TC
|
Tranche Communautaire
|
SMIG
|
Salaire minimum interprofessionnel garanti
|
TV
|
Télévision
|
TVA
|
Taxes à la valeur ajoutée
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des
enquêtés selon les tranches d'âge.....................32
Tableau2 : Répartition des
enquêtés selon le sexe..................................33
Tableau 3 : Répartition des
enquêtés selon leur
nationalité.........................33
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés selon leur la religion..........................34
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction...............35
Tableau 6 : Répartition des
enquêtés selon le statut professionnel ................36
Tableau7: Répartition des
enquêtés selon le nombre d'année de pratique du
PMU........................................................................................36
Tableau 8 : Répartition des
enquêtés en fonction du nombre de jour de présence sur les
sites de paris par
semaine........................................................37
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon la durée de leur temps de jeu par
jour...........................................................................................38
Tableau 10 : Répartition des
enquêtés selon le nombre de fois qu'ils ont été
sensibilisés sur les risques liées au PMU par
an.......................................40
Tableau 11 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'individus qu'ils ont en
charge.......................................................................................41
Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon leur revenu mensuel sans intervention des gains
du PMU.........................................................42
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Diagramme présentant
le nombre d'année de pratique du
PMU.........................................................................................37
Figure 2 : Diagramme présentant
le temps de jeu des parieurs....................40
Figure 3 : Diagramme de la
représentation des enquêtes selon leur revenu
mensuel....................................................................................41
Figure 4 : Diagramme de la
répartition des enquêtés selon moyenne des mises
journalières................................................................................41
Figure 5 : Organigramme de la
LONACI..............................................69
Figure 6 : Image de l'espace course au
PRL de Port-Bouet..............(Annexe3)
Figure 7 : Image des occupés
à jouer au PMU..............................(Annexe3)
Figure 8 : Image des présentant
quelques documents utilisées par les
parieurs............................................................................(Annexe3)
Figure 9 : image des fiches de notes de
certains parieurs................(Annexe3)
INTRODUCTION
L'exploitation des jeux de hasard et d'argent constitue
un secteur économique et financier important pour l'Etat ivoirien.
Ainsi, il perçoit de la LONACI, société en charge de
l'organisation des jeux de hasard et d'argent, une contribution fiscale
annuelle d'environ 2,5 Milliards en termes d'impôts et de taxes. A cela
s'ajoute une redevance de 10% prélevée sur le chiffre d'affaires
au profit du trésor public1(*). C'est aussi un secteur pourvoyeur d'emplois. Sur le
territoire ivoirien, près de 7 000 personnes sont employées ou
mènent une activité commerciale dans le secteur des jeux de
hasard et d'argent2(*).
Alors que les jeux de hasard et d'argent
constituent « une activité de divertissement pour
la grande majorité3(*)» des personnes, «Certains d'entre les
joueurs expérimentent une perte de contrôle plus ou moins
progressive de leur habitude de jeu »4(*). Ainsi, le jeu constitue pour ces personnes un
véritable problème à la fois psychologique,
économique et social.
La Côte d'Ivoire a connu une croissance rapide de
l'activité des jeux de hasard et d'argent depuis l'arrivée du PMU
en 1994. Pour preuve, le chiffre d'affaires de la LONACI, neuf ans après
son arrivée, est passé de « 5,3 milliards en 1993
à 35,7 milliards en 2003 5(*)». Le PMU suscite beaucoup d'engouements au sein
de la population ivoirienne à telle enseigne que sa pratique ne
relève plus du simple fait ludique, mais ressemble de plus en plus
à une nécessité à caractère passionnel,
professionnel et surtout économique.
Partant de là, il nous est apparu nécessaire de
faire une incursion dans l'univers des parieurs en Côte d'Ivoire afin
d'évaluer les risques d'une pratique excessive du PMU.
Pour ce faire, cette étude s'effectuera à
travers le sujet suivant :
« La pratique du PMU à Abidjan : cas
de la commune de Port-Bouët.»
Dans la recherche d'explication à ce
phénomène, elle se propose de relever les raisons qui peuvent
pousser aux pratiques excessives du PMU et de présenter les risques
auxquels sont exposés les parieurs hippiques. Elle procédera
toutefois à des propositions de solutions visant à réduire
et/ou à prévenir les risques liés à la pratique
excessive des jeux de hasard et d'argent en générale et du PMU en
particulier.
Ainsi, cette étude s'articulera autour de quatre grands
axes :
La première partie sera consacrée au cadre
théorique et méthodologique de l'étude.
Dans la deuxième partie, il s'agira de faire la
présentation de la LONACI et de l'univers des parieurs. La
troisième servira à exposer les facteurs de risques, ainsi que
les conséquences qui pourraient découler d'une pratique excessive
du PMU dans la commune de Port-Bouët. La quatrième et
dernière partie comportera nos propositions de solutions.
PREMIÈRE PARTIE :
CADRE
THÉORIQUE
ET
MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET
La pratique du PMU en Côte d'Ivoire n'est plus un
fait isolé. C'est un véritable phénomène social, vu
l'intérêt que lui accorde la population ivoirienne. C'est
pourquoi, nous avons décidé de mener une étude afin de
cerner les contours et dimensions de ce phénomène. Toutefois,
plusieurs raisons nous ont motivé à mener cette étude.
1.1. Motivation
personnelle
Elle est le fruit d'une double observation. En effet, en
2008, nous étions chargé de la gestion d'une cabine
téléphonique. Celle-ci était située en face d'un
maquis où était implanté un point agréé
LONACI. La proximité avec ce lieu et l'activité que nous menions,
nous ont permis d'avoir un contact direct avec les parieurs hippiques.
De ce fait, nous avons pu nous rendre compte que
certains parieurs passaient la majeure partie de leur temps à jouer au
PMU. À telle enseigne que l'on serait tenté de croire que le PMU
est une « profession ».
Aussi, nous a-t'il semblé qu'à part des
publicités à caractères commerciales, les organisateurs du
PMU, en l'occurrence la LONACI, appuyés par l'Etat, faisaient fi des
risques liés à la pratique de ce jeu.
En tant qu'étudiant en criminologie, il nous a
paru nécessaire de mener une étude afin de comprendre les raisons
d'une telle implication.
1.2. Pertinence sociale
Le PMU, en vingt années d'existence, a
entrainé beaucoup de changement dans l'environnement des jeux de hasard
et d'argent en Côte d'Ivoire. L'activité des jeux s'est
intensifiée. De nombreuses personnes s'adonnent de manière
récurrente et régulière à sa pratique. Pourtant, le
PMU est à l'image des autres jeux de hasard et d'argent. Sa pratique
présente des risques de dépendance.
C'est pourquoi, il s'avère nécessaire,
voire impératif, que l'on mène une étude afin de
sensibiliser la population ivoirienne dans son entièreté sur les
risques liés aux pratiques excessives du PMU. Les informations
tirées de cette étude permettront d'évaluer le niveau de
risque de la pratique excessive du PMU afin de mieux outiller la population
à la prévention des comportements à risque.
Par ailleurs, Cette étude se veut un instrument de
renforcement des stratégies préventives et d'actions mises en
place par les organisateurs des jeux de hasard et d'argent pour réduire
les méfaits du jeu et promouvoir une pratique responsable du jeu.
Elle pourrait s'inscrire parmi les actions gouvernementales
de lutte contre l'instabilité socio économique et de la
préservation de la santé des populations.
1.3. Pertinence scientifique
Il nous a semblé que très peu
d'études ont été menées en sciences sociales sur
les jeux de hasard et d'argent en Côte d'Ivoire, ainsi que les
conséquences négatives qui peuvent en découler. C'est
pourquoi la présente étude qui porte sur la compréhension
de la pratique excessive du jeu se veut plus générale. Cela lui
permettra d'explorer plusieurs aspects du phénomène du jeu
excessif et ainsi préparer le terrain à d'éventuelles
recherches concernant les jeux de hasard et d'argent en Côte d'Ivoire.
Elle se propose donc d'inciter et d'optimiser la recherche scientifique dans
le domaine des jeux de hasard qui prennent de plus en plus l'allure d'un
phénomène social.
2. DEFINITION DES CONCEPTS
2.1. Concept explicite
Pratique excessive :
L'emploi du terme « pratique
excessive » renvoie à une notion bien connue dans le domaine
des jeux de hasard et d'argent. Il s'agit du « jeu
excessif ».
La notion de jeu excessif est développée
dans les travaux du collectif composé de Shaffer, Hall et Bilt (1999).
Dans un système de classification des nouveaux jeux, ils
déterminent trois types de jeux : le jeu récréatif,
le jeu problématique et le jeu pathologique. Ils estiment que le jeu
excessif inclus à la fois le jeu problématique et le jeu
pathologique. Ils le définissent alors comme l'apparition des
comportements incontrôlés dans l'habitude de jeu d'une
personne.
Le jeu excessif tel que défini par Shaffer, Hall et
Bilt donne une certaine visibilité sur la notion de pratique excessive.
Compte tenu du fait que cette étude se présente
dans un contexte d'évaluation de l'existence d'une pratique excessive du
PMU, il est donc souhaitable que nous retenions de la pratique excessive un
manque de contrôle survenu dans l'habitude de jeu d'une personne, de
manière temporaire ou définitive, et qui a été
influencée par des facteurs socio-économiques.
2.2. Concepts implicites
Le jeu pathologique :
Shaffer, Hall et Bilt (1999) ne se sont pas
limités à la classification du jeu en différents niveaux.
Ils se sont aussi attelés à les définir. Ainsi, ils
qualifient le jeu pathologique comme étant le niveau de
sévérité supérieur du jeu excessif. Les personnes
qui manifestent un état de jeu pathologique rencontrent de
sévères difficultés à contrôler leur
comportement de jeu, multipliant les conséquences négatives. Le
jeu devient alors une préoccupation constante qui envahit
les relations familiales, sociales et/ou professionnelles. Il n'est pas
rare que des troubles émotionnels se développent
(dépression, anxiété), pouvant aller jusqu'à des
envies suicidaires.
L'
Association
américaine de psychiatrie, dans son manuel le DSM-IV (1994),
définit le jeu pathologique comme une pratique inadaptée,
persistante et répétée du jeu, comme en témoignent
au moins cinq des manifestations suivantes :
- Préoccupation par le jeu (par exemple par la
remémoration d'expériences de jeu passées ou par la
prévision de tentatives prochaines, ou par les moyens de se procurer de
l'argent pour jouer).
- Besoin de jouer avec des sommes d'argent croissantes pour
atteindre l'état d'excitation désiré...
- Efforts répétés mais infructueux pour
contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu.
- Agitation ou irritabilité lors des
tentatives de réduction ou d'arrêt de la pratique du jeu.
- Joue pour échapper aux difficultés ou pour
soulager une humeur dysphorique (par exemple des sentiments d'impuissance, de
culpabilité, d'anxiété, de dépression).
En résumé, le jeu pathologique a donc un
effet négatif sur tous les aspects de la vie du joueur. Il porte aussi
atteinte à la santé mentale et/ou physique du joueur.
Le joueur :
Pour qualifier quelqu'un de joueur, il
faut qu'il s'adonne à cette activité avec une certaine
fréquence, voire qu'il en ait fait une habitude.
Selon Martignoni-Hutin (1993), le joueur serait, non celui qui
joue, mais celui qui rejoue. C'est donc dans la répétition de
l'acte de jeu que se trouve la définition de la notion de joueur. Avec
Kusyszyn(1972), il est possible de distinguer plusieurs grandes
catégories de joueurs :
- Les joueurs sociaux : ce sont des personnes qui
jouent soit occasionnellement, soit régulièrement, mais dans la
vie desquelles le jeu garde une place limitée, celle d'un loisir.
- Les joueurs pathologiques, ``addicts''6(*), seraient donc une
catégorie à part. À la dépendance, s'ajoute dans
leur cas la démesure, le fait que le jeu est devenu le centre de leur
existence au détriment d'autres investissements affectifs et sociaux.
Cette définition du joueur proposé par
Martignoni-hutin et suivie de la classification présentée par
Kusyszyn permet de déduire une définition du joueur. Le joueur
peut être perçu comme étant une personne qui prend
régulièrement des paris. Toutefois, cette
régularité a une double connotation.
Dans un premier sens, le jeu est une activité de
divertissement pour le joueur, et dans un second sens, le joueur est atteint
d'une dépendance au jeu.
Le jeu responsable
La notion de jeu responsable est de plus en plus
répandue dans le milieu des jeux de hasard et d'argent.
Ainsi, en Suisse, la maison de loterie « Lucien
Barrière », dans son document de presse dénommé
« préférez le jeu responsable »,
présente ses stratégies en matière de jeu responsable.
Pour atteindre cet objectif, elle a adopté un certain nombre de
dispositions, à savoir :
· La mise en place de mesure de préventions sur le
jeu excessif.
· La mise en place d'outils permettant aux joueurs en
difficulté de retrouver le contrôle de leur comportement de jeu
responsable.
Au canada, la plupart des exploitants des jeux de hasard
reconnaissent la nécessité d'exercer les activités
liées au jeu de manière responsable. Cela signifie qu'il faut
assurer la disponibilité de renseignements exacts afin d'aider les gens
à prendre des décisions éclairées en matière
de jeu et veiller à ce que des programmes soient mis en place en vue
d'aider les personnes qui éprouvent des problèmes à cet
égard.
La prise de décisions d'informer est la pierre
angulaire de la pratique du jeu responsable, un domaine dans lequel le Canada
est considéré comme un chef de file mondial.
Par exemple, la plupart des casinos sont maintenant
dotés d'un Centre de renseignements sur le jeu responsable sur les
lieux afin d'offrir aux clients des outils pour pratiquer le jeu en toute
sécurité.
Toujours au niveau du canada une association mondiale
dénommé WLA (World Lottery Association) a été mise
en place pour contrôler et réguler la manière dont les
sociétés de loteries des pays du monde exploitent les jeux de
hasard sur leurs différents territoires. Elle assure aussi la
certification des sociétés de loteries en matière de jeu
responsable.
Pour résumer tout ce qui a été dit et
ainsi tirer une définition du jeu responsable, l'on peut
considérer le jeu responsable comme étant un ensemble des mesures
mises en place par les sociétés de jeu de hasard afin
d'empêcher les pratiques excessives.
3. PROBLÈME DE LA RECHERCHE ET QUESTIONS DE LA
RECHERCHE
3.1. Problème de recherche
La société ivoirienne est, depuis le
début des années quatre-vingt, à la recherche d'une
stabilité sociale perdue à la suite des différentes crises
économique, militaire et politique qu'elle a traversées. C'est
justement au cours de cette même période d'incertitude sociale que
le PMU fait son apparition dans le quotidien des ivoiriens. Il est ainsi
considéré par de nombreuses personnes comme un moyen de se faire
une santé économique et une stabilité sociale.
Dès lors, le PMU peut-il jouer le rôle de
« ciment social »? Difficile de donner une réponse
positive à cette question. Simplement parce qu'au PMU, rien n'est
sûr, tout est subjectivement lié au hasard et à la chance.
Toutefois, il a pris de l'ampleur et est devenu un phénomène
social. Ses publicités présentent des sommes exorbitantes
d'argent à gagner, ouvrant ainsi l'appétit des parieurs en
quête de rêves et de sensations fortes. C'est justement cette
tendance de plus en plus obsessionnelle, constatée chez certains
parieurs qui est préoccupante. Les conséquences d'une telle
implication peuvent impacter négativement la situation
économique et sociale des concernés en cas de pratique
excessive.
Par ailleurs, l'absence de campagnes de sensibilisations et de
notes d'avertissement sur les programmes et autres éléments
publicitaires pourrait laisser croire que les organisateurs des courses
hippiques en Côte d'Ivoire ne semblent pas mettre un point d'honneur sur
la protection des consommateurs de leurs produits.
3.2. Questions de la recherche
Au regard des constats qui précèdent,
l'on est tenté de se poser les questions suivantes:
- Quelles sont les raisons qui poussent à la pratique
excessive au PMU?
- Quelles sont les conséquences qui découlent de
cette pratique excessive au PMU?
- Que peut-on faire pour protéger et/ou
prévenir l'addiction au PMU ?
4. Revue de littérature
La compréhension des différents aspects
et contours de notre sujet passe par l'exploitation et le décryptage de
la littérature disponible. Les documents que nous avons lus n'abordent
pas de façon systématique le sujet de «la pratique du PMU
à Abidjan ».Toutefois, il existe un nombre important
d'ouvrages qui évoquent de manière générale la
question du jeu. Ces oeuvres exposent les différentes évolutions
et implantations des jeux dans le temps et dans l'espace, ainsi que les causes
et les conséquences qui résultent de leur pratique.
Dans Jeux de hasard et d'argent. Contextes et
addictions, publié par l'INSERM (2008), les auteurs
situent l'origine du jeu dans le temps. Pour connaitre cette origine des jeux,
il faut remonter dans un lointain passé de l'humanité. Ce sont
des « pratiques sociales et culturelles inscrites dans une histoire
très ancienne des loisirs». Pourtant, la réaction sociale
face aux jeux de hasard et d'argent n'a pas toujours été
positive.
Dès le moyen âge, le discours moraliste,
largement dominé par la position des clercs, considère les jeux
de hasard et d'argent comme étant une violation du troisième
commandement de l'écrit biblique : « Tu ne prononceras
pas le nom de l'Éternel, ton Dieu en vain». Ils estiment
que l'utilisation du sort dans la pratique de ces jeux est une
invocation frivole de Dieu, car le hasard relève de la volonté
divine.
L'hostilité à l'égard des jeux de
hasard et d'argent est largement soutenue par le courant littéraire du
XVIIème au XIXème siècle. Les
oeuvres littéraires de cette époque ont cherché à
dépeindre l'univers du jeu. Dans les débuts du
XVIIème siècle, les ouvrages ainsi que les
pièces théâtrales avaient une connotation satirique
vis-à-vis des jeux du hasard. Leurs objectifs étaient
« de faire rire, en dénonçant le ridicule des
joueurs ».
Cependant, ils changent de stratégie et s'orientent de
plus en plus « vers une représentation dramatique de la
passion du jeu». Ils estiment que cette passion est une véritable
entrave à l'expression de la raison.
Cette position est renforcée au
XIXème siècle. La plupart des écrits de cette
période portant sur les pratiques ludiques ont estimé que la
passion pour le jeu prédestinait le joueur à une fin tragique,
car elle mène inéluctablement à
« la déchéance, à la ruine et
à la mort ». La plus
célèbre illustration de cette tragédie est
Le joueur de Fiodor Dostoïevski (1866).
Dostoïevski, dans cet ouvrage, présente un personnage
émotionnellement instable qui s'essayant au jeu de la roulette va y
prendre goût. Il est ainsi entraîné dans la spirale
infernale du jeu. Le jeu devient sa priorité et il vit pour jouer.
Cependant, si son oeuvre est une véritable révolution dans la
compréhension de la passion du jeu, elle a laissé apparaitre des
similitudes entre Dostoïevski, lui-même joueur compulsif, et son
personnage. L'oeuvre frise même l'autobiographie. C'est ce que Sigmund
Freud a relevé dans ses travaux qu'il mène sur l'oeuvre de
Dostoïevski, en faisant ressortir la célèbre notion de
« joueur pathologique».
Il a fallu attendre le début du
XXème siècle pour voir les débats s'animer
autour de la définition et de la catégorisation du jeu. En effet,
les écrits contemporains se sont essentiellement investis dans la
recherche de définir et aussi à dresser la typologie des jeux.
C'est l'historien Johan Huizinga qui initie le débat.
Il s'oppose à ses précurseurs, en refusant de réduire
le jeu à une simple « fonction biologique7(*) » La
définition connue du jeu avant son intervention était celle de
Friedrich Von Schiller qui, selon Elisabeth Belmas (2006), définit le
jeu comme, « vecteur d'harmonie dans l'homme (...) car il
favorise l'eurythmie des forces vitales entre elles».
Ainsi, Johan Huizinga, dans son oeuvre ``Homo
ludens''8(*),
présente le jeu comme « une action libre limitée
dans le temps et dans l'espace, et qui obéit à des
règles ; le jeu apporte à l'homme un sentiment de tension et
de joie que renforce l'incertitude sur les issues de la
partie». Huizinga ne se limite pas à
définir le jeu. Il estime qu'Homo ludens qui signifie
« Homme jouant» est une caractéristique indéniable
dans la détermination de la nature de l'homme. En outre, sa
théorie sur le jeu va entrainer un bouleversement dans la
compréhension universelle et étymologique de la culture. Il ne
conçoit pas le jeu comme un produit de la culture mais plutôt,
comme étant à l'origine de la culture, donc de l'apparition des
civilisations.
Cette nouvelle orientation que donne Huizinga au jeu ne va pas
faire l'unanimité au sein des contemporains. Le sociologue Roger
Caillois(1958) ne soutient pas tout à fait la thèse de Huizinga.
Il estime que Huizinga «...étudie des structures externes bien
plus que les attitudes intimes qui donnent à chaque comportement sa
signification la plus précise. Aussi les formes, les règles du
jeu y sont-elles l'objet d'un examen plus attentif que les besoins que
satisfait le jeu lui-même.» En affirmant ce qui
précède, Caillois relève que la définition du jeu
de Huizinga est incomplète et très restrictive. Aussi, il
mentionne que cette définition exclut les jeux d'argent de la
catégorie des jeux, car ils ne sont pas de dépourvus de tout
intérêt matériel.
5. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
5.1. Objectif général
- Connaitre la pratique excessive du PMU à Abidjan.
5.2. Objectifs spécifiques
- Identifier les caractéristiques
socio-économiques des parieurs hippiques.
- Etudier les facteurs de risques de la pratique excessive du
PMU.
- Présenter les conséquences.
- Proposer des solutions aux différents organisateurs
de jeux de hasard et d'argent afin de permettre la protection des parieurs et
de prévenir les comportements à risque.
6. HYPOTHÈSE DE LA RECHERCHE
6.1. Hypothèse principale
- L'instabilité socio-économique ainsi que le
manque d'activité des parieurs poussent aux pratiques excessives du
PMU.
6.2. Hypothèse spécifique 1
- le manque d'activité entraine l'assiduité des
personnes sur les lieux de paris hippiques.
6.3. Hypothèse spécifique 2
- Les difficultés d'ordre socio-économiques
entrainent la prise de risque chez les parieurs du PMU.
CHAPITRE II : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE
1. TERRAIN D'ÉTUDE
D'une manière générale, toutes les
communes de la ville d'Abidjan comptent de nombreux sites de paris hippiques.
Cependant, notre choix s'est porté sur la commune de
Port-Bouët.
Nous avons choisi de mener notre étude dans le
centre-ville de la commune de Port- Bouët communément appelé
``Port-Bouët centre'' tout
simplement pour sa proximité avec notre lieu de résidence. Nous
résidons à Vridi, localité située à l'ouest
de ladite commune. Cela a permis d'avoir un accès facile et rapide
à notre cadre d'étude.
Port -Bouët centre est une cité-dortoir
constituée essentiellement d'habitats. Elle abrite également
l'abattoir de la ville d'Abidjan, un grand marché, un hôpital
général, des résidences universitaires, des
établissements scolaires et de nombreuses autres infrastructures.
Toutes ces caractéristiques précitées confèrent
à cette zone une interaction humaine importante. D'emblée, cela
pourrait expliquer la présence du nombre important de sites de paris du
PMU. Ainsi, la présence multiple de ces lieux dans cette zone a
influencé notre choix.
L'enquête, quant à elle, s'est
déroulée en deux étapes :
Nous avons, dans un premier temps, procédé
à l'administration du questionnaire aux parieurs du PMU, dans la zone de
Port-Bouët centre, durant la période allant du 05 Octobre au 29
Novembre 2013. Cette étape a eu pour but de recueillir les avis et
opinions des parieurs réguliers du PMU.
Dans un second temps, nous avons ensuite effectué un
stage de trois mois (08 février au 09 mai 2014) à la
LONACI.
Ce stage a eu pour objectif d'approcher la LONACI en tant que
société responsable de l'émission des jeux de hasard en
Côte d'Ivoire. Il nous a permis de nous imprégner de ce qu'elle
fait en termes de protection des parieurs contre l'addiction au jeu et de
promotion du jeu responsable.
2. POPULATION D'ENQUÊTE
La compréhension de notre sujet passe obligatoirement
par l'administration d'un questionnaire aux couches et composantes sociales
qui sont concernées par le phénomène étudié
ou qui ont un lien avec ce phénomène.
Partant de là, notre population d'étude sera
constituée des parieurs de la commune de Port-Bouët et plus
précisément ceux de Port-bouët centre. Ensuite, elle prendra
en compte des personnes qui ne jouent pas au PMU dans la même zone.
Enfin, des agents de la LONACI seront interrogés dans le cadre de cette
étude.
3. ÉCHANTILLON
Pour la détermination de notre échantillon,
nous avons opté pour l'échantillonnage à deux
degrés. « C'est une méthode qui ressemble à la
méthode d'échantillonnage en grappe, sauf qu'il faut dans son cas
prélever un échantillon à l'intérieur de chaque
grappe sélectionnée plutôt que d'inclure toutes les
unités dans la grappe. Ce type d'échantillonnage exige au moins
deux degrés »9(*).
Pour obtenir notre échantillon, nous avons, dans un
premier temps, divisé la zone d'étude en quatre grappes ou grands
groupes ; les grappes renfermant plus d'unités de la population
qu'il nous faut pour notre échantillon final. Nous avons, dans un second
temps, sélectionné 40 individus à l'intérieur de
chaque grande grappe pour former notre échantillon. Cette
sélection s'est faite par tirage au sort sur la base des listes
constituées en réunissant tous les joueurs réguliers du
PMU de chaque grappe. Ainsi, avons-nous constitué un échantillon
de 200 parieurs à interroger. En ce qui concerne les non parieurs, nous
avons interrogé 20 personnes. Au niveau de la LONACI, après une
évaluation de la situation, les services dont le personnel a fait
l'objet de questionnement sont :
- le Service Juridique (02 personnes
interrogées) ;
- le Service Réseau et Vente Commercial (02 personnes
interrogées) ;
- les Services de la DEDJ (05 personnes
interrogées) ;
- les Services de la Direction marketing (02 personnes
interrogées).
En somme, nous avons interrogé 231 personnes.
4. LES TECHNIQUES D'ENQUÊTE
4.1. La documentation
La recherche documentaire nous a été très
précieuse car elle nous a servi à toutes les étapes de
notre travail. Elle nous a guidé aussi bien dans la construction de
notre sujet que de notre problématique. Elle a également
été le maillon essentiel de la construction de notre revue de
littérature. Elle a par ailleurs constitué un appui
considérable pour une meilleure compréhension des
problèmes liés à la pratique excessive des jeux de hasard
et d'argent.
Ainsi tous les documents qui ont constitué notre
étude documentaire ont été consultés à:
La salle d'étude de l'UFR de criminologie.
Au l'Institut français
Au service juridique de la LONACI.
Aux différents services de la direction des
études et du développement des jeux de la LONACI (DEDJ).
4.2. Le guide d'entretien
« Le guide d'entretien sert à l'approche
qualitative. Il nous permet de recueillir les avis, les opinions, les jugements
des interviewés à partir de questions
ouvertes »10(*).
Nous l'avons utilisé pour recueillir les informations auprès des
personnes qui ne jouent pas au PMU et des guichetiers ou
délégués. Il a servi aussi pour les entretiens avec les
agents de la LONACI.
4.3. Le questionnaire
L'élaboration du questionnaire vise à
recueillir des informations auprès des personnes concernées par
l'enquête. Il sert par la même occasion à la
vérification des hypothèses émises.
Dans notre étude, il s'est adressé aux joueurs
réguliers du PMU de la zone de Port-Bouët centre. Les questions qui
le constituent doivent permettre de recueillir les informations sur les
raisons qui pourraient pousser aux pratiques excessives au PMU.
Ce questionnaire se constitue aussi bien de questions
fermées que de questions ouvertes permettant
à l'enquêté de cocher dans la case correspondante
à sa réponse ou de développer librement ses points de vue
et ses suggestions.
Il est schématisé de la manière
suivante :
Section I : Identification des parieurs
Section II : le statut de
parieurs hippiques
Section III : la situation socio-économique
des parieurs
5. MÉTHODE D'ANALYSE
DES DONNÉES
La méthode est l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit. Elle vise à les démontrer
et à les vérifier. Dans la présente étude,
nous avons opté pour les méthodes qualitative et
quantitative.
5.1. L'analyse qualitative
Elle porte sur la description ou
l'étude des opinions ou du vécu des enquêtés. Elle
sert à la compréhension du phénomène par
décryptage des éléments de réponses
communiqués par les enquêtés.
5.2. L'analyse quantitative
Elle relève des techniques de la statistique. Elle
permet de quantifier les résultats issus de l'enquête.
6. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Les difficultés auxquelles nous avons fait face au
cours de notre étude sont intervenues lors de l'administration du
questionnaire aux parieurs. Nous avons opté, au cours de cette
enquête, pour l'administration du questionnaire directement sur les lieux
de paris. Cette approche s'est avérée fastidieuse car les
parieurs, sur les lieux de paris, sont ``très
occupés'' ; soit par les calculs visant à
repérer les bons chevaux, soit à discuter entre eux sur les
courses passées et à venir. Ils sont occupés dans certains
cas à suivre les courses en direct. Dans ce cas, le moment est toujours
mal choisi pour les approcher. L'expression qu'ils utilisent le plus souvent
est «je suis très occupé ;
après...» et ce, pour ne pas avoir à vous
accorder un moment de leur temps.
En plus, certains parmi eux sont des personnes nerveuses qui
n'hésitent pas à vous attaquer verbalement prétextant que
vous êtes un envoyé de la LONACI à qui ils en veulent
énormément.
Ainsi, nous avons dû nous rendre dans certains cas au
domicile de certains parieurs pour les interroger.
Cela nous a demandé beaucoup de patience et surtout du
temps.
DEUXIÈME PARTIE
PRÉSENTATION DE LA LONACI
ET DE
L'UNIVERS DES PARIEURS
CHAPITRE III : PRÉSENTATION DE LA
LONACI
1. HISTORIQUE
La LONACI doit sa création à une
volonté de l'État ivoirien d'organiser le secteur des jeux de
hasard et d'argent. D'abord, par la loi n° 70-208 du 20 Mars 1975, la
Loterie Nationale a été créée sous la forme d'une
loterie simple.
Ensuite, par le décret n° 70-355 du 26 Mars 1970,
l'État confie l'exclusivité de l'organisation et de
l'exploitation des jeux de hasard et d'argent à une
société sous sa tutelle.
Sur la base du décret n° 80-1251, du 20
Novembre 1980, faisant suite à une réforme du Secteur Parapublic,
elle est transformée en un établissement public à
caractère industriel et commercial dénommé LONACI-EPIC.
Cependant, cette forme de gestion s'est avérée
incompatible avec une activité commerciale aussi spécifique que
celle des Jeux.
En 1990, par le décret n°90-121 du 07
Février 1990, l'EPIC est dissout et son patrimoine mis en
liquidation.
Une nouvelle LONACI voit le jour. Elle se présente
actuellement sous la forme d'une société financière
à participation publique majoritaire.
Son capital social est de 400 000 000 de F CFA.
Elle est détenue à 80% par l'Etat de Côte
d'Ivoire, 15% par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale et 5% par le
personnel de la Société.
2. MISSION
En termes de motivations, d'objectifs et de missions, la
Loterie Nationale de Côte d'Ivoire doit sa création à trois
préoccupations essentielles du Gouvernement :
- Mettre à la disposition de l'ivoirien attiré
par des jeux de hasard une structure lui permettant de satisfaire son envie de
jouer et d'être éventuellement rétribué dans des
conditions de transparence et de fiabilité.
- Organiser conformément au monopole qui lui est
concédé par l'État, les loteries, jeux de nombres et de
pronostics sur toute l'étendue du territoire ivoirien.
- Mobiliser, par le biais de ses activités,
l'épargne publique volontaire en vue d'une redistribution individuelle
et collective, selon le slogan " on a tous une bonne raison de jouer.
3. FONCTIONNEMENT
3.1. Organisation
La société est administrée par un
conseil d'Administration.
Il est constitué de dix membres et dirigé par
un Président d'Administration (PCA).
Quant à la gestion courante, elle est assurée
par un Directeur Général (le DG) assisté d'un Directeur
Général Adjoint (le DGA) et de six Directeurs
Opérationnels.
Les différentes directions qui en découlent
sont :
La DC : la Direction Commerciale.
La DTI : la Direction des Technologies de
l'Information.
La DFC : la Direction Financière et
Comptable.
La DRHF : la Direction des Ressources Humaines et de
la Formation.
La DCA : la Direction du Contrôle et de
l'Audit.
La DEDJ : la Direction des Études et du
Développement des Jeux.
La DM : la Direction Marketing.
3.2. Le Conseil d'Administration
Le conseil d'Administration est l'émanation de
l'Assemblée Générale des actionnaires. Il est
dirigé par un président(PCA) élu pour un mandat de trois
ans. Le Conseil d'Administration est chargé de l'administration de
l'entreprise et a un droit de regard sur sa gestion. Les membres du conseil
représentent les différentes catégories d'actionnaires :
sept pour l'État, deux pour la CNPS et un représentant du
personnel.
3.3. La Direction Générale (DG)
La Direction Générale (DG) est l'organe
chargé de la LONACI. Elle coordonne l'ensemble des activités de
l'entreprise.
Le Directeur Générale est nommé par
décret présidentiel, sur proposition du Ministère
chargé de l'Economie et des finances. Il est mandaté pour la
gestion quotidienne de la LONACI.
Le DG supervise l'organisation, le fonctionnement et le
développement de la société. Il travaille en collaboration
avec des conseillers qui sont chargés de l'assister dans sa mission
à l'intérieur comme à l'extérieur de
l'entreprise.
3.4. La Direction Générale Adjointe (DGA)
La DGA travaille en rapport avec une Cellule Juridique
chargée de la lutte contre la concurrence déloyale. Elle a
également pour charge d'analyser les contrats avec les partenaires
extérieurs de la LONACI. En outre, l'établissement d'accord,
relatifs à la prévention des litiges, est de son ressort. La DGA,
de concert avec la Cellule Juridique, veille à la préservation de
l'intégrité juridique et de l'image de la LONACI.
3.5. La Direction Financière et Comptable (DFC)
Cette direction s'occupe des finances de l'entreprise et
de l'enregistrement des opérations qu'elle réalise. Elle compte
deux services :
- Le Service comptable est chargé de la gestion
comptable des opérations réalisées avec les tiers
(clients, fournisseurs, État, etc....), l'établissement des
comptes périodiques (mensuel), ainsi que le suivi de la
comptabilité analytique.
- Le servie fiance et budget : il supervise et suit
l'exécution du budget, des comptes, des résultats
prévisionnels et est chargé de l'établissement quotidien
de la situation des avoirs en caisse et en banque de la LONACI.
3.6. La Direction des Ressources Humaines et de la
Formation (DRHF)
Cette Direction veille à la bonne exécution
des contrats de travail, s'occupe de la gestion des ressources humaines,
à savoir : le recrutement, la formation du personnel, les
mutations, le recyclage, et la promotion. Les attributions de cette direction
recouvrent, par ailleurs, une dimension sociale.
La DRHF est composée de deux services.
Le service des Ressources Humaines et de la
Formation :
Ce service est chargé de traiter les
dossiers de recrutement et de
licenciement à la demande du DRHF
conformément à la législation en
vigueur. Il assiste le DRHF dans le suivi des
plannings et programmes
de formation.
- Le service social :
Son rôle est de faciliter la
réalisation des actions sociales ou aides
sociales pouvant apporter une valeur
ajoutée au bien être du
personnel de l'entreprise.
3.7. La Direction Commerciale et marketing
Elle a la responsabilité de toutes les
activités de vente et de marketing de la LONACI. Elle comprend trois
services :
· Le service vente
· Le service développement du réseau
· Le service produit et communication
Elle a pour mission de mener, d'une part, les campagnes
de lancement des nouveaux produits et d'en faire la publicité.
D'autre part, elle est chargée de mettre en oeuvre les
actions de suivi et d'accroissement du chiffre d'affaires, de constituer et
mettre à jour le ficher des agents agrées et concessionnaires de
la LONACI et enfin mener des actions visant à fidéliser et
accroître la clientèle de la LONACI.
3.8. La Direction des Études et du
Développement des Jeux.
(DEDJ)
Elle est chargée de suivre les différentes
variations de commercialisation des produits de la LONACI et de s'assurer du
développement des différents outils de travail de la LONACI en
adéquation avec les NTIC :
Elle comporte deux branches.
· La branche étude de la DEDJ est chargée
d'évaluer la fiabilité, la rentabilité et la
sécurité du portefeuille produit de la LONACI.
Elle est saisie à chaque fois qu'un produit rencontre des
problèmes de commercialisation. L'on fait aussi appel à elle
quand un nouveau produit est sur le point d'être mis sur le
marché.
La branche étude de la DEDJ se charge donc de mener des
études afin de proposer des solutions pour optimiser les ventes et aussi
d'évaluer la faisabilité de mise en vente des nouveaux
produits.
· La branche recherche et développement est
chargée de trouver de nouveaux systèmes de jeu et d'outil de
travail plus performant que moderne afin de permettre à la LONACI
d'être plus efficace pour répondre aux attentes de sa
clientèle.
Elle doit participer au développement des produits
déjà existant et faire aussi des propositions de nouveaux types
ou systèmes de jeu.
3.9. La Direction du Contrôle et de l'Audite
(DCA)
Elle est chargée de contrôler l'exécution
du budget et de veiller à l'application des normes de critère de
gestion.
Elle est aussi chargée de mettre en place, d'appliquer
et suivre les procédures de contrôle et veille à la
régularité des opérations de contrôle et assure la
protection des éléments du patrimoine de la LONACI.
3.10. La Direction des Technologie de l'Informatique
(DTI)
Elle est chargée d'effectuer des études et de
réaliser différentes applications relatives à
l'exploitation et à la sécurité des systèmes
informatiques.
4. ORGANIGRAMME
(Voir Annexe 1)
1. LES ACTIVITÉS
4.1. Portefeuille produit de la LONACI
L'émission des billets de loterie traditionnelle avec
laquelle la LONACI a démarré ses activités en 1970 a
été arrêtée en Octobre 1993. La LONACI compte
actuellement de nouvelles familles de produits. Il s'agit notamment :
- Des produit à grattage (Awalé d'Or, BARA'KA et
la TC)
- Des jeux de pronostics (PMU, Sport cash, Loto bonheur)
Il faut noter que depuis son lancement en
1994 le PMU a progressivement supplanté les autres produits. Il est
actuellement le produit phare de la LONACI et représente 80% de ces
recettes.
4.2. Chiffre d'affaires
De l'ordre de 1 milliard 840 au moment de la
liquidation de la société en tant qu'Etablissement Public
à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) en 1992, il a connu
depuis 1993 une croissance rapide et soutenue, passant de 5,3 milliards
à 35,7 milliards en 2003.
Pendant la crise ivoirienne (2002-2011), le chiffre
d'affaires a oscillé entre 30 et 35 milliards.
En 2013, le chiffre de 40 milliards F CFA a été
franchi.
4.3. Retombées fiscales pour l'État
Au plan de sa contribution à la
fiscalité, la LONACI paye pour environ 2,5 Milliards d'impôts et
taxes par an. À cela s'ajoute une redevance de 10%
prélevée sur le chiffre d'affaires au profit du trésor
public. Au cours de ces 10 dernières années, (de 2003
à 2013), l'État a perçu au titre de la redevance,
près de 30 milliards de francs CFA.
Depuis février 2014, la LONACI est assujettie à
la TVA sur tous ses produits.
4.4. Création d'emplois et d'activités
La Loterie Nationale de Côte d'Ivoire
crée des emplois et induit de nombreuses activités
annexes :
- plus de 394 salariés émargent au budget de la
Société ;
- plus de 2680 points de vente ouverts sur l'ensemble du
territoire national emploient près de 3300 personnes sous la
responsabilité de nos partenaires commerciaux, au nombre de 1000 au 31
janvier 2014.
4.5. Gains distribués
Depuis 2008, la LONACI distribue environ 2 milliards de
F CFA par an aux joueurs, sur l'ensemble de tous ses produits confondus.
4.6. Actions sociales
La LONACI a été investi d'une mission par
le gouvernement, celle de réaliser des actions sociales au profit des
populations. Ainsi la LONACI réalise chaque année des oeuvres
sociales dans les domaines de la santé et de l'éducation.
De 2008 à 2012, plus d'un milliard (1.068.010.582) de francs CFA
à été consacré à la réalisation
d'oeuvres sociales.
4.7. Perspectives
Les projets en cours et à venir se rapportent
essentiellement à la poursuite de la modernisation des outils
d'exploitation, à l'extension du réseau et à la
diversification du portefeuille des produits.
Enfin, la LONACI entend intensifier ses actions sociales
au bénéfice des populations défavorisées au cours
des exercices à venir.
5. PRÉSENTATION COMMERCIALE DU PMU EN CÔTE
D'IVOIRE
Le PMU est le pari Mutuel urbain, ce qui signifie que toutes
les sommes collectées sont mises en commun et redistribuées selon
un taux aux gagnants.
L'ALR est la version du PMU qui se joue Avant La
Réunion : Cela signifie que les prises de paris sont
clôturées avant l'ouverture des courses de la Réunion.
Généralement, il s'agit de la course dite Nationale et les paris
sont possibles jusqu'à cinq avant le départ de la course.
· Les paris autorisés à l'ALR
Paris autorisé à l'ALR actuellement
sont :
- Paris de couverture : simple - couplé -multi
4/7
- Paris leaders : tiercé- quarté- quinté-
quinté +.
· Le PRL est une dérivée du PMU. C'est le
pari sur les courses de chevaux et les paris sont pris sur le lieu de la
réunion (ensemble de courses).
Les turfistes valident leur pari dans
les espaces courses dédiés à cet effet. Ceux-ci sont des
espaces conviviaux équipés d'écran TV permettant aux
parieurs de visualiser les courses en direct et de constater les performances
des chevaux sur lesquels ils ont pariés. Le PRL, c'est en moyenne 20
courses par jour, une course chaque 15 minute.
CHAPITRE IV : L'UNIVERS DES PARIEURS
1. IDENTIFICATION DES PARIEURS
1.1. Répartition des enquêtés selon
les tranches d'âge
Tableau n°1
Tranche d'âge
|
VA
|
VR
|
18 - 25
|
7
|
3,5%
|
26 - 40
|
35
|
17,5%
|
41- 55
|
61
|
30,5%
|
56 - 70
|
74
|
37%
|
70 et plus
|
23
|
11,5%
|
total
|
200
|
100%
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Au regard des données statistiques
présentées dans ce tableau, on constate que la majorité
relative, 37% des parieurs, a l'âge compris entre 56 et 70 ans ;
ensuite, vient les 31% dont l'âge se situe entre 41 et 55 ans ; 17 %
ont l'âge compris entre 26 et 40 ans ; 12% ont plus de 70
ans ; et enfin, 3,5 % ont entre 18 et 25 ans.
Il ressort donc que la grande majorité des parieurs,
soit 79%, ont un âge supérieur à 40 ans.
1.2. Répartition des enquêtés selon le
sexe
Tableau
n°2
Sexe
|
VA
|
VR
|
Hommes
|
200
|
100 %
|
Femmes
|
0
|
0 %
|
Total
|
200
|
100 %
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Ce tableau montre que tous les
enquêtés sont uniquement de sexe masculin. Cela prouve que la
pratique du PMU touche beaucoup plus les hommes que les femmes. Toutefois,
l'absence du genre féminin dans ce tableau ne voudrait pas dire qu'il
n'y a pas de femmes parmi les joueurs de PMU. Mais, il est seulement rare de
trouver des femmes dans les endroits réservés aux paris du PMU.
Aussi, dans leur grande majorité, les femmes
préfèrent-elles les tontines.
1.3. Répartition des enquêtés selon
leur nationalité
Tableau n°3
Nationalité
|
VA
|
VR
|
Ivoirienne
|
115
|
57,5%
|
Burkinabé
|
47
|
23,5%
|
Nigérienne
|
11
|
5,5%
|
Ghanéenne
|
9
|
4,5%
|
Malienne
|
18
|
09%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultats de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Les données statistiques présentées
indiquent que la majorité absolue estimée à 57.5 % est
composée d'ivoiriens ; ensuite, viennent les Burkinabé avec 23 %,
les maliens avec 9 %, les nigériens avec 06 % et enfin, les
ghanéens avec 5 %. De ces résultats, l'on peut donc dire que les
ivoiriens et les burkinabés sont les plus disposés à jouer
au PMU.
1.4. Répartition des enquêtés selon la
religion
Tableau
n°4
Religion
|
VA
|
VR
|
Islam
|
45
|
22.5 %
|
Christianisme
|
90
|
45 %
|
Aucune
|
65
|
32.5%
|
Total
|
200
|
100 %
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Le tableau ci-dessus nous montre que 45 % des parieurs
pratiquent la religion chrétienne tandis que 22.5 % la religion
musulmane. C'est dire que la majorité des parieurs sont des
chrétiens et des musulmans. Néanmoins, une proportion importante
de 32.5 % prétend n'avoir aucune religion et parmi eux il y a une partie
qui dit être d'anciens pratiquants de la religion chrétienne ou
musulmane. L'abandon de la pratique religieuse par certains joueurs de PMU peut
être expliqué par le fait que ces deux (2) religions interdissent
la pratique des jeux de hasard et d'argent.
1.5. Répartition des enquêtés selon le
niveau d'instruction
Tableau n°5
Niveau d'instruction
|
VA
|
VR
|
Primaire
|
68
|
34%
|
Secondaire
|
95
|
47,5%
|
Supérieur
|
21
|
10,5%
|
Autodidacte
|
16
|
08%
|
Analphabète
|
0
|
00%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Les données présentées dans ce tableau
montrent que 47.5 % des parieurs interrogés ont un niveau d'instruction
secondaire ; 34% ont un niveau primaire; 10.5% ont le niveau
supérieur ; 08 % sont autodidactes et 00 % d'analphabète. Il
ressort donc que la majorité absolue des parieurs ont un niveau
d'instruction secondaire.
La prédominance du nombre de personnes ayant
été à l'école parmi les parieurs laisse
sous-entendre que la pratique du PMU demande un minimum d'instruction. En
effet, la pratique de PMU renvoie les parieurs très souvent à une
recherche documentaire sur les chevaux ainsi que toute information qui leur
permettra de faire ``le bon choix''. Sans oublier que les parieurs doivent
remplir les formulaires de validation pour faire leurs paris.
1.6. Répartition des enquêtés selon le
statut professionnel
Tableau n°6
Statut professionnel
|
VA
|
VR
|
salariés
|
17
|
8,5%
|
activités lucratives
|
24
|
12%
|
retraités
|
75
|
37,5%
|
Sans emplois
|
84
|
42%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Les données statistiques présentées
indiquent que la majorité estimée à 42% représente
les sans emplois; ensuite, viennent les retraités avec 38 %; 12% sont
des personnes qui mènent des activités lucratives et 08.5% sont
des salariés. En faisant un regroupement, l'on constate que 80% des
joueurs du PMU sont soit des sans emplois ou des retraités.
Il ressort donc que la grande partie des parieurs sont des
personnes sans contrainte professionnelle.
2. SITUATION SOCIO ÉCONOMIQUE DES PARIEURS
2.1. La répartition de enquêtés selon
le nombre d'année de pratique du PMU
Tableau n°7
le nombre d'année
|
VA
|
VR
|
moins de 4 ans
|
6
|
03%
|
4 - 7ans
|
11
|
5,5%
|
8- 11 ans
|
19
|
9,5%
|
12 - 15 ans
|
48
|
24%
|
16 - 20 ans
|
116
|
58%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultat de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Au regard des statistiques, on constate que 58% des
parieurs ont entre 17 et 20 ans de pratique du PMU; 24% ont entre 12 et 16 ans
de pratique ; 9,5% ont entre 8 et 11 ; 5,5% des parieurs ont entre 4 et 7
ans de pratique et enfin seulement 3% des parieurs ont moins de 4 ans de
pratique.
Figure n°2
DIAGRAMME PRÉSENTANT LE NOMBRE D'ANNÉES DE
PRATIQUE DU PMU
La bande la plus élevée est celle correspondant
aux personnes ayant entre 17 et 20 ans de pratique de PMU. Rappelons que le PMU
est arrivé en Côte d'Ivoire il y a 20 ans de cela. Il ressort donc
que la majorité des clients du PMU ont débuté ce jeu
dès son arrivée.
2.2. Répartition des enquêtés en
fonction du nombre de jour de présence sur les sites de paris par
semaine
Tableau n°8
Nombre de jour par semaine
|
VA
|
VR
|
1
|
0
|
0%
|
2
|
5
|
2,5%
|
3
|
14
|
07,%
|
4
|
18
|
09%
|
5
|
22
|
11%
|
6
|
77
|
38,5%
|
7
|
64
|
32%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultats de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Les données statistiques présentées
indiquent que la majorité estimée à 38.5% est
détenue par les individus ayant six jours de présence effective
sur le lieu de pari PMU ; 32% des estimations sont des individus qui ont
sept jours de présence effective ; 11% d'entre eux ont cinq jours
de présence effective ; 09% ont quatre jours de
présence ; 07% ont trois jours de présence ; seulement
2.5% des personnes ont deux jours de présence ; aucun
enquêté ne compte un seul jour de présence.
L'assiduité des parieurs dans les
différents lieux de paris hippique est tout à fait remarquable.
Ils sont pour la plupart d'entre eux présents tous les jours de la
semaine.
2.3. Répartition des enquêtés selon la
durée de leur temps de jeu par jour.
Tableau n°9
Durée du temps de jeu
|
VA
|
VR
|
moins d'heures
|
17
|
8,5%
|
1 à 2 heures
|
31
|
15,5%
|
3 à 4 heures
|
54
|
27%
|
5 à 6 heures
|
59
|
29,5%
|
7 heures et plus
|
39
|
19,5%
|
Total
|
200
|
100%
|
Résultats de
l'enquête réalisée auprès des parieurs dans la
commune de Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Ce tableau relatif à la durée de jeu des
parieurs indique que 29.5 % des parieurs jouent quotidiennement entre 5 et 6
heures de temps ; 27% d'entre eux ont une durée de jeu se situant
entre 3 et 4 heures ; 19% ont un temps de jeu qui est supérieur ou
égal à 7 heures ; les joueurs dont le temps de jeu se situe
entre 1 et 2 heures représentent 15% des personnes
interrogées ; les quelques 8.5% des parieurs consacrent moins d'une
heure de temps au jeu.
Figure n°3
DIAGRAMME PRÉSENTANT LE TEMPS DE JEU
DES PARIEURS
Le diagramme le plus élevé indique que les
parieurs effectuent entre 5 et 6 heures de temps de jeux. Cela laisse
sous-entendre que la pratique du PMU occupe un temps assez important dans le
quotidien des parieurs.
2.4. Opinion des parieurs sur le risque lié à
la perte.
Selon les opinions recueillies auprès des parieurs,
deux catégorisations peuvent être dégagées. La
première catégorie d'individus est celle qui considère les
pertes accumulées durant la pratique du PMU comme étant le
résultat logique de la prise de risque que constituent les paris sur les
courses de chevaux. Donc, ceux-ci ne considèrent pas cela comme
étant une entrave. Cette catégorie représente une
proportion moins importante, soit 35%.
La seconde catégorie d'individus qui est plus
importante que la première, soit 65%, est relativement moins
réaliste que la première. Elle considère ces pertes comme
une sorte de cotisation, une tontine. Ces pertes leur reviendront tôt ou
tard.
Ainsi, il ressort de ces deux tendances une idée
commune : celle de ne pas considérer les pertes comme un des
aspects négatifs du jeu de PMU. Mais, ils considèrent
plutôt ce facteur comme un aspect inclusif et inséparable à
tout jeu de hasard.
Cette manière de penser est un moyen d'encouragement
qui console la culpabilité que pourraient ressentir les parieurs
après avoir perdu. C'est aussi une source de motivation, d'incitation
à plus s'impliquer dans le jeu en vue de récupérer les
sommes investies.
2.5. Les réponses des parieurs sur la
possibilité d'arrêter de jouer au PMU
Pour l'ensemble des parieurs, il n'est pas question de
parler d'arrêter le jeu. Car le PMU fait partie intégrante de leur
habitude quotidienne. Plus qu'un simple jeu, ils considèrent le PMU
comme une opportunité ou l'occasion d'avoir une indépendance
financière, vecteur de stabilité sociale et économique.
Cependant, certains parmi eux, mais en nombre inférieur,
prétendent pouvoir modérer leur fréquence de jeu
à condition que leur situation socio- économique
s'améliore.
2.6. Répartition des enquêtés selon le
nombre de fois qu'ils ont été Sensibilisés sur les risques
liés au PMU par an
Tableau n°10
Nombre de sensibilisation par an
|
VA
|
VR
|
0 fois
|
155
|
77.5%
|
1 fois
|
35
|
17.5%
|
2 fois
|
10
|
5%
|
Total
|
200
|
100
|
Résultats de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Le tableau ci-dessus montre que 77.5% des parieurs n'ont
jamais été sensibilisés. 17.5% l'ont été une
fois par an et seulement 5% l'ont été deux fois par an.
Au regard de ces statistiques, il ressort que la
sensibilisation sur les risques liés à la pratique excessive du
PMU est quasi inexistante. La sensibilisation est au contraire
surclassée par des campagnes publicitaires visant à encourager ou
stimuler l'envie de parier.
Cela laisse entrevoir des parieurs qui mettent très
peu l'accent sur leur degré d'implication dans le jeu.
2.7. Répartition des enquêtés selon le
nombre d'individus qu'ils ont en charge
Tableau n°11
Nombre d'individus en charge
|
VA
|
VR
|
0-2
|
10
|
05 %
|
3-5
|
40
|
20 %
|
6 -10
|
95
|
47.5 %
|
11 et plus
|
55
|
27,5 %
|
Total
|
200
|
100 %
|
Résultats de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Au regard des statistiques, on se rend compte que 47.5% des
enquêtés ont entre 6 et 10 individus en charge ; 27.5 % ont
11 individus et plus à leur charge ; 20 % ont entre 3 et 5
individus en charge et enfin, 05 % ont au plus 2 individus en charge. Il
ressort que la majorité des parieurs ont plus de 6 personnes à
leur charge.
Le nombre d'individus en charge est très important
chez la grande partie des parieurs. Cela pourrait bien entendu constituer une
pression qui pousse les parieurs à s'impliquer davantage dans le jeu ou
encore à prendre plus de risques.
2.8. L'avis des enquêtés sur
l'appréciation des membres de leurs familles sur leur statut de joueur
de PMU.
Selon les 71% des parieurs que nous avons
interrogés, leur entourage est généralement hostile
à leurs implications dans le jeu. Ainsi pour pouvoir continuer à
jouer au PMU, soit ils défient leurs familles (pour la plupart du temps
la ou les conjointes) en ne tenant pas compte des appréciations de
ceux-ci ; soit ils se cachent pour jouer. L'opposition des membres des
familles à la pratique du PMU revêt un caractère à
la fois culturel, religieux et surtout économique. En effet, l'entourage
des parieurs n'a pas toujours la même appréciation du jeu que le
parieur lui-même. Tandis que le parieur ne songe qu'à gagner et
néglige les pertes, l'entourage, quant à lui, fait
généralement le bilan des pertes ainsi que des
conséquences sur l'équilibre de la famille.
Par contre le reste des parieurs interrogés, soit 39%,
disent ne pas avoir de problèmes majeurs avec les membres de leur
famille à propos de leur statut de joueur de PMU.
2.9. Répartition des enquêtés selon
leur revenu mensuel sans intervention des gains du PMU
Tableau n°12
Montant
|
VA
|
VR
|
moins de 20.000
|
11
|
5,5%
|
21.000 - 40.000
|
26
|
13%
|
41.000 - 50.000
|
49
|
24,5%
|
51.000 - 60.000
|
45
|
22,5%
|
61.000 - 70.000
|
15
|
7,5%
|
71.000 - 80.000
|
14
|
07%
|
81.000 - 90.000
|
10
|
05%
|
91.000 - 100.000
|
9
|
4,5%
|
Plus de 100.000
|
4
|
02%
|
Sans avis
|
17
|
8,5%
|
total
|
200
|
100%
|
Résultats de l'enquête
réalisée auprès des parieurs dans la commune de
Port-Bouët (05 oct -29 nov 2013)
Les statistiques exposées dans le tableau ci-dessus
montrent que
24.5% des enquêtés ont un revenu mensuel compris
entre 41.000FCFA et 50.000FCFA ; 22.5% ont entre 51.000FCFA et
60.000FCFA ; 13 % ont entre 21.000FCFAet 40.000FCFA; les sans avis
représentent les quelques 8,5% des personnes interrogées; 7.5%
ont entre 61.000 FCFA et70.000 FCFA; 7% des personnes interrogées ont
entre 71.000 FCFA et 80.000 FCFA ; 5.5% est la
représentation des personnes ayant moins de 20.000 FCFA par mois, les
4.5% représentent les parieurs ayant entre 90.000 et 100.000 par mois et
seulement 2.5 des parieurs ont plus de 100.000 FCFA par mois.
Figure n°4
DIAGRAMME DE LA RÉPARTITION DES ENQUETÉS
SELON LEUR REVENU MENSUEL
La bande la plus élevée de ce diagramme
indique 41.000 à 50.000 FCFA de revenu mensuel. Ce qui veut dire que la
majorité des parieurs ont un revenu faible puisqu'il est
inférieur au nouveau « SMIG »qui est fixé
à 60.000 FCFA.
2.10. Répartition des enquêtés selon la
moyenne des mises
Journalières
Figure n°5
DIAGRAMME REPRÉSENTANT LES ENQUETÉS SELON
LA MOYENNE DES MISES JOURNALIÈRES
Au regard des statistiques, on se rend compte que 48%
des enquêtés misent entre 2.000 et 4000FCFA par jour; 32 % misent
moins de 2.000FCFA par jour ; 9 % misent entre 4.001et 6000 FCFA ; 6% ont
refusé de répondre à la question, et enfin 5% des parieurs
font une mise journalière supérieur à 6000 FCFA.
Il ressort donc que les parieurs misent, en
majorité, entre 2.000 et 4.000 FCFA par jour. Ce qui représente
en moyenne 90.000 FCFA de mise par mois pour la grande majorité des
parieurs. Pourtant, la somme maximum de revenu indiquée par la grande
partie des parieurs est de 60.000 FCFA. Ce paradoxe mérite que l'on se
demande comment cela est-il possible. La réponse à cette question
peut être tirée des propos des parieurs eux-mêmes. Ainsi, il
arrive que certains empruntent de l'argent ou réinvestissent l'argent
gagné.
Conclusion partielle
L'État a créé la LONACI pour
organiser le secteur des jeux de hasard et d'argent. Elle a connu un certain
nombre de réformes. Dans sa configuration actuelle, elle est une
société mixte largement possédée par l'Etat. Son
chiffre d'affaire a connu une croissance rapide depuis l'arrivée de PMU.
Ce dernier est aujourd'hui la principale activité de jeu de hasard et
d'argent dans le pays. Il contribue à 80% des recettes
journalières de la LONACI.
Cependant, cette entrée fulgurante du PMU dans le
quotidien des ivoirien sa entrainé un certain nombre de personnes dans
d'une autre dimension sociale. A la recherche de leur pécule quotidien
en essayant de prédire l'ordre d'arrivée des chevaux sur des
courses hippiques organisées en France. Une incursion dans cet univers
qui s'est formé autour du PMU, a permis de recueillir des informations
sur les parieurs. Ces informations portent sur leur identité et leurs
conditions socio économiques. Les attentes d'une telle démarche
sont de rechercher à travers le reflet des parieurs les facteurs
à risque, ainsi que les conséquences d'une pratique excessive du
PMU.
TROISIÈME PARTIE
FACTEURS DE RISQUE
ET
CONSÉQUENCES
DE LA
PRATIQUE EXCESSIVE DU PMU
CHAPITRE V : LES FACTEURS DE RISQUE DE LA PRATIQUE
EXCESSIVE DU PMU
1. LE MANQUE D'ACTIVITÉ COMME FACTEUR
D'INCITATION AU JEU
La pratique du PMU réunit quotidiennement des
parieurs qui sont majoritairement sans contrainte professionnelle. En effet,
79,5% d'entre ceux qui ont été interrogés sont des
retraités ou encore des sans emplois.
Le PMU se présente donc comme une alternative
pour ces parieurs voulant échapper à l'oisiveté. Ils
voient au PMU une occupation temporaire pour certaines, mais définitive
pour d'autres, de « passer le temps » et aussi de gagner de
l'argent. Pour les plus jeunes qui pratiquent ce jeu, c'est un moyen de
s'éloigner de la délinquance. Ils disent : «
le PMU nous occupe ; on ne gagne pas toujours..., mais c'est
mieux qu'aller voler ». Quant aux parieurs
âgés, majoritairement à la retraite, le PMU se
présente comme une opportunité de rehausser leur revenu mensuel.
Ils disent souvent « on joue au PMU pour gagner de
l'argent..., c'est mieux que demander de l'argent à gauche et à
droite.»
Toutefois, l'absence d'occupation constatée chez
la grande majorité des parieurs est un véritable catalyseur de
leur implication dans le jeu. Cet état d'inactivité leur laisse
la possibilité de s'adonner presque quotidiennement à la pratique
du PMU. Ainsi, les 70.5% d'entre eux reconnaissent avoir au minimum six jours
de présence effective par semaine sur les lieux de paris hippique. Aussi
près de la moitié d'entre eux (soit 49%) passent au moins cinq
heures d'horloge à jouer au PMU. Cela est dû au fait que le PMU a
cette particularité de demander au parieur un suivi régulier.
Ainsi, le parieur doit constamment connaître « un grand nombre
de chevaux, de jockeys, d'entraîneurs, d'hippodromes, et lire
régulièrement la presse spécialisée [...] notamment
les pages hippiques de la presse » ( Martignoni-Hutin, 1993).
Ces statistiques précitées exposent et
établissent le lien entre l'assiduité de ces parieurs sur les
lieux de paris et le manque d'activité de ceux-ci.
L'inactivité pousse incessamment de nombreux
parieurs à s'impliquer davantage dans le jeu pour
«s'en sortir» selon leur propos. Elle les
amène progressivement à s'abandonner entièrement à
la pratique du PMU. Ainsi, le jeu s'incorpore dans leur emploi du temps. Leur
présence sur les lieux de paris devient une habitude et prendre des
paris devient au fil du temps une nécessité.
Les lieux de pari se transforment petit à petit
pour ce type de parieurs en un véritable «lieu de
travail ». Ce constat est très souvent fait au PMU PLR
organisé dans des endroits clos nommés « espaces
course », où l'ouverture est à 8 heures et la
fermeture à 21 heures correspondant respectivement aux heures
d'arrivée et de départ de certains parieurs. C'est le cas du
parieur ayant répondu au questionnaire n° 31, qui affirme qu'il
arrive souvent avant l'ouverture des lieux de paris et qu'il repart à la
fermeture de l'espace course.
L'investissement dans le jeu est total et les actions
posées en vue de continuer à jouer sont
« assumés individuellement, acceptés moralement,
vécus intensément [...] perçus comme des aspirations
légitimes à la réalisation de soi» ( Bromberger,
1998).
2. L'IMPACT DES DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
SUR LA PRISE DE RISQUES CHEZ LES PARIEURS DU PMU.
Les jeux de hasard et d'argent, ou du moins ceux
reconnus par les autorités comme étant légaux, connaissent
une popularité considérable dans les moments de crise. C'est le
cas notamment du PMU en Côte d'Ivoire. Arrivé en pleine crise
socio économique, il est pratiqué par des personnes de toutes
les classes sociales, des plus riches aux plus défavorisées.
Néanmoins, il connait beaucoup plus de succès au sein des
populations qui ont des difficultés financières. Attirée
par l'appât du gain, cette tranche de la « population
relativement pauvre, souvent démunie et largement
délaissée par ailleurs » (Martignoni-Hutin, 1993),
nourrit l'idée de remporter un jour une des nombreuses cagnottes
proposées au PMU afin de se donner un statut social honorable.
Ainsi, les résultats issus de cette étude
ont montré que 65,5% des parieurs ont un revenu mensuel inférieur
ou égal à 60.000FCFA. Cette somme correspond justement
au nouveau Smig adopté le mercredi 20 novembre 2013. Cette
découverte statistique confirme la thèse selon laquelle le PMU
à Abidjan est plus populaire chez les personnes à faible revenu
économique.
Toutefois, le fait que des personnes à faible
revenu économique jouent au PMU n'est pas une déviance sociale.
C'est bien entendu la manière dont il pratique ce jeu, en termes
d'investissement financier, qui est préoccupant. Les statistiques
révèlent à cet effet que 62% des parieurs misent au
minimum 2000FCFA par jour ; et la moyenne majoritaire de mise
est de 90.000FCFA par mois. Ce qui représente un investissement colossal
dans le jeu pour cette catégorie de la population.
La particularité de ces statiques est qu'il
montre l'important investissement financier des parieurs dans le jeu. Le jeu
est en tout état de cause une priorité pour la plupart des
parieurs. Ils se sentent obligés d'avoir quotidiennement de l'argent
pour jouer. Parce qu'ils ne veulent pas laisser filer une chance de gagner.
Certains affirment qu' « un parieur doit se
débrouiller pour parier chaque jour, ...c'est le jour que tu n'as
rien (comme argent) que tu trouves les bons
numéros». Pour ne pas perdre une chance de gagner,
ils vont jusqu'à emprunter de l'argent, demander de l'aide à un
ami ou un parent pour placer des paris. Aussi les gains au jeu sont-ils
souvent réinvestis pour tenter de gagner plus.
Un amalgame se pose alors dans la compréhension
de leurs motivations. La recherche du plaisir de la satisfaction ludique se
confond de plus en plus avec la recherche de l'intérêt
économique. Les pertes sont alors négligées : «
Le plaisir du jeu est inséparable du risque de
perdre » (Caillois, 1958).
Le risque se précise. Certains joueurs engloutissent
une bonne partie, voire la totalité de leur revenu dans le PMU sans pour
autant avoir la certitude de gagner en retour. Tout simplement parce que le PMU
et plus généralement les jeux de hasard, ont cette
particularité d'être incertains quant au profit que l'on pourrait
se faire en les pratiquant.
Par ailleurs, il est important de noter qu'il est
difficile de trouver un montant référentiel de mise
au-delà duquel la pratique du PMU peut être
considérée comme étant excessive. Parce que cette somme
référentielle doit être calculée en fonction d'un
rapport de proportionnalité entre le revenu de chaque parieur et son
investissement en termes de mise sur une période donnée.
Pour clore cette partie consacrée à la situation
économique des parieurs, il faut noter que les pertes qui sont
indissociables à la pratique des jeux d'argent sont souvent à
l'origine de l'affaiblissement financier d'un certain nombre de parieurs et
précisément ceux qui n'arrivent pas à réguler leur
manière de jouer.
3. L'INFLUENCE DES DIFFICULTÉS SOCIALES SUR LES
PARIEURS
Si l'on jette un regard d'ensemble sur toutes les
sociétés humaines, l'on serait tenté de définir la
condition sociale comme étant l'ensemble des caractéristiques qui
régissent le rang social d'une personne. Dans une certaine mesure, elle
peut être assimilée à la place qu'occupe une personne dans
sa communauté et qui varie en fonction de son occupation, de son revenu,
de son niveau d'instruction ou encore des circonstances de sa naissance. De ce
fait, il serait bien de savoir si les difficultés qui émanent des
conditions sociales des parieurs peuvent influencer leur façon de jouer
au PMU.
Mais bien avant de parler de leur condition sociale, il
nous faut d'abord dire qui joue au PMU en Côte d'Ivoire. Selon une
remarque générale, le PMU en Côte d'Ivoire serait l'affaire
des personnes âgées. Ainsi, la présente étude ne
contredit pas cette remarque, car 79% des personnes que nous avons
interrogées ont un âge supérieur à 40 ans. Et elles
sont à 100% de sexe masculin. Pour Terminer cette identification, il est
impérieux d'ajouter que 66% d'entre eux vivent en couple.
Cette dernière caractéristique laisse
sous-entendre que de nombreux parieurs sont des chefs de ménage. La
responsabilité qui incombe à certains chefs de famille est
à la limite du supportable. En effet, en Côte-d'Ivoire, à
l'image des pays d'Afrique, la famille est très élargie. Selon
Adepoju (1994), elle comprend l'ensemble des personnes liées entre elles
par un lien de mariage, de filiation ou descendant de la même
lignée.
La prise en charge de cette cellule familiale, qui se
compose ainsi de plusieurs personnes, constitue un véritable
casse-tête pour leurs responsables. Ils ont la lourde charge d'assister,
moralement et économiquement, tous les membres de la famille. Ainsi, la
plupart des enquêtés ont des personnes à leur charge. 75%
d'entre eux ont au moins six personnes à leur charge. Face à une
telle pression psychologique, les lieux de paris deviennent des endroits de
repos où les échanges entre personnes ayant les mêmes
préoccupations sont un véritable soulagement. Le PMU se
présente quotidiennement comme un moyen qui les aiderait non seulement
à oublier leurs problèmes mais aussi à gagner de l'argent.
Ainsi les endroits réservés aux paris hippiques sont de
``véritables lieux de repos'', « car certains y trouvent une
raison d'être, un lieu où « vivre », une sorte de
famille d'accueil » (Achour, p. 341).
Ces chefs de famille fondent tout leur espoir dans le
jeu pour sortir des difficultés financières liées à
la gestion de la famille. Chaque pari est considéré comme le
miracle qui viendrait leur ouvrir les portes du bonheur.
La pression qu'engendre la charge familiale est donc
l'une des principales sources de motivation pour ces parieurs chefs de famille.
Elle les motive au point où même l'hostilité au jeu
manifestée par leurs proches (les membres de la famille et souvent de
certains amis) est vue comme un obstacle à la réalisation de leur
bonheur.
CHAPITRE VI : LES CONSÉQUENCES DE LA
PRATIQUE EXCESSIVE DU PMU
La présence et l'influence des facteurs de risque
poussent les parieurs à plus de régularité et d'engagement
dans la pratique du PMU. Ce qui entraine évidemment des
conséquences négatives aussi bien pour le parieur que pour son
entourage.
1. LES CONSÉQUENCES INDIVIDUELLES DE LA PRATIQUE
EXCESSIVE DU PMU
La plupart des parieurs sont largement attirés au
PMU par les gains plutôt que la satisfaction ludique. Cependant, les
pertes s'interposent et repoussent continuellement l'obtention de ces gains.
En outre, les pertes sont reconnues par les parieurs comme
étant indissociables de toute activité de jeu de hasard et
d'argent.
Pourtant, elles ne sont pas facilement acceptées
lorsque les résultats des courses hippiques affichés sont
différents de leurs pronostics.
Ces résultats sont souvent suivis de commentaires
tel que : « ce n'est pas possible ; cette fois
encore il m'a manqué un numéro pour le
quarté... ; moi j'avais le tiercé
mais à la dernière minute j'ai changé le 6 par
11 ».
Les réactions qui suivent après vont du regret
à la frustration et sont toujours accompagnées de moment de
nervosité. Certaines réactions sombrent même dans la
superstition : « je suis vraiment malchanceux, je
dois me revoir... ». Le manque de confiance en soi
s'installe pour un moment.
La suite d'un tel moment marque la fin de la prise des paris
du jour pour une partie des parieurs. Par contre, l'autre partie restera pour
prendre d'autres paris dans le seul but de retirer l'argent perdu.
Ainsi, le temps et l'argent consacrés au jeu deviennent de
plus en plus importants. C'est justement ce qui chemine le joueur vers
l'excessivité. L'envie de « se refaire » efface au
plus vite la culpabilité qui survient quand les pertes s'accumulent.
L'espoir est maintenu grâce à la prochaine course. Les joueurs
trouvent toujours les courses à venir faciles à pronostiquer.
C'est pourquoi, ceux qui jouent de manière fréquente
n'hésitent pas à faire des emprunts pour continuer à
jouer. Ces emprunts, s'ils s'accumulent, peuvent à la longue conduire
le joueur à des problèmes financiers.
Les travaux réalisés par Ladouceur, Vitaro et
Arsenault (1998) révèlent quatre caractéristiques
principales se rapportant aux problèmes de jeu : la progression,
l'intolérance face à une perte monétaire, la
préoccupation et le manque de considération par rapport aux
conséquences négatives au jeu.
Tous ces éléments énumérés
renferment des aspects tout aussi comportementaux qu'économiques pouvant
développer chez certains parieurs une dépendance au jeu.
2. LES CONSÉQUENCES SUR L'ENVIRONNEMENT FAMILIAL
DES PARIEURS.
La grande majorité des parieurs étant des
responsables de cellule familiale, l'impact négatif d'une pratique
excessive du PMU a forcément une influence sur leur entourage. Les
personnes présentant des problèmes de jeu, consacrent moins de
temps à leurs familles. C'est ce qu'affirme l'une des personnes non
joueuses du PMU (l'enquêté n° 07) dans la présente
étude. Elle soutient que : « la conjointe de son
frère se plaint fréquemment de la présence
prolongée de ce dernier dans les lieux de paris. »
Aussi, ce qui inquiète surtout les proches des joueurs,
c'est leur investissement financier. Lorsque ces investissements se soldent par
des pertes, la famille paye généralement un lourd tribut.
L'enquêté du questionnaire n°118 explique une telle
situation en ces termes: « Quand je perds trop au
PMU, c'est madame qui se débrouille pour trouver de quoi à faire
manger la famille et, quand c'est le cas, elle refuse que je continue à
jouer au PMU... »
Les problèmes de jeux créent
généralement des tensions dans le couple. Parce que les
conséquences négatives de telles pratiques se répercutent
sur les conjoints. Heineman (1994) cite une série de conséquences
négatives du jeu sur le couple.
Pour le joueur pathologique, il énumère les
difficultés telles que: « ruine financière,
problèmes physiques tels que haute pression, ulcères, maux de
tête et problèmes de concentration. On peut ajouter d'autres
effets négatifs comme des problèmes émotifs, l'isolement,
la dépression et la culpabilité ainsi que le
dépérissement de la vie spirituelle. »
Quant à l'autre conjointe ou conjoint, il
évoque: « des conséquences financières
négatives, baisse de l'estime de soi, dépression causée
par la prise en charge du couple et autres problèmes de santé. Le
fait de devoir vivre avec les mensonges de son partenaire, d'avoir de la
difficulté à le rejoindre et de subir l'isolement social pour
éviter d'affronter le problème sont autant de difficultés
auxquelles le ou la partenaire doit faire face ».
Il existe en tout état de cause une multitude de
conséquences négatives qui sont assimilées aux pratiques
excessives des jeux de hasard. Les méfaits du jeu partent d'une mauvaise
condition socio économique pour aboutir à la fragilisation des
relations sociales des parieurs.
Conclusion partielle
Le manque d'activité ainsi que les
difficultés économiques et sociales sont des facteurs de risques
qui conduisent à la pratique excessive du PMU. Pourtant, ces
caractéristiques sociales sont présentes chez la grande
majorité des parieurs ivoiriens.
Les investissements en termes de temps et d'argent
deviennent importants parce que décrocher la cagnotte peut souvent
prendre du temps. D'ailleurs, nous avons constaté durant cette
étude que la plupart des joueurs, soit 58%, avait entre 16 et 20 ans de
pratique du PMU.
Les facteurs de risques prédisposent donc une
certaine population joueuse aux pratiques excessives du PMU, avec bien entendu
l'apparition de conséquences tout aussi négatives que
néfastes pour les concernés et leur entourage.
Les conséquences négatives de l'exercice
abusif du PMU ou de tout autre jeu de hasard et d'argent se présentent
dans un ordre chronologique. Elles débutent généralement
par des problèmes financiers tels que le manque d'argent, les emprunts
et les dettes. Ensuite, survient la difficulté d'intégration
sociale. Il s'ensuit alors des difficultés d'équilibre
émotionnel, psychologique. L'individu présente alors des
problèmes de santé.
Il s'avère donc nécessaire pour la LONACI
et aussi pour l'Etat de prendre les mesures et dispositions permettant de
minimiser les risques de dépendance aux jeux de hasard et d'argent et
particulièrement du PMU.
C'est pourquoi nous allons, dans la partie suivante de notre
travail, faire des propositions à la LONACI ainsi qu'aux
autorités étatiques pour leur permettre de prendre des
dispositions pour réduire la dépendance des parieurs du PMU.
QUATRIÈME PARTIE
PROPOSITIONS
DE
SOLUTIONS
CHAPITRE VII : AU NIVEAU DE L'ÉTAT
Les jeux de hasard et d'argent ont connu une croissance
très rapide avec l'arrivée du PMU à telle enseigne que
certaines personnes ont réorganisé leur existence autour de cette
activité. Aussi, l'État, qui se range du côté des
organisateurs, en tire des profits. Toutefois, les jeux de hasard et d'argent,
de manière générale, et particulièrement le PMU, ne
constituent pas une activité économique ordinaire, compte tenu
des risques d'addictions qu'ils présentent. C'est pourquoi, il serait
intéressant que le pouvoir public s'inscrive dans une logique de lutte
contre les facteurs de risques. Il doit faire des réformes dans le
secteur d'activité des jeux en vue de mettre l'accent sur la pratique
responsable et la protection du joueur. Ce qui lui permettra d'être en
totale harmonie avec l'un de ses objectifs, celui de maintenir
l'équilibre social.
Pour ce faire, nous lui faisons les propositions
suivantes:
- Créer plus d'emplois pour occuper plus sainement la
population. Cela éviter que le jeu ne devienne une ``activité
professionnelle''. Le jeu doit garder sa fonction ludique. Pour cela, les
parieurs doivent le considérer comme une activité de
divertissement. Toutefois, le manque d'emploi de certains parieurs les
amène à reconsidérer leur compréhension du jeu.
Ainsi, attirés par les sommes souvent importantes proposées au
jeu, et principalement au PMU, ils se laissent emporter dans la spirale
infernale du jeu. Par la suite, il tente par toutes les combinaisons possibles
pour espérer s'en sortir. Pour éviter de telles situations,
l'État doit optimiser ces actions en matière de création
d'emploi.
- L'adoption de textes réglementaires incluant des
mesures préventives contre le jeu excessif et permettant la protection
du joueur. L'absence de textes comportant des mesures protectrices à
l'endroit des parieurs a entrainée un déséquilibre dans sa
mission de régulateur social dans le secteur des jeux de hasard et
d'argent. Ainsi, l'adoption de telles mesures permettra à l'État,
non seulement, de rééquilibrer la balance au plan légal,
mais aussi, de mandater la LONACI à veiller à la pratique
responsable des jeux de hasard, en général, et de PMU, en
particulier.
- Permettre une vision plus élargie des
mécanismes à mettre en place pour une gestion globale des jeux de
hasard et leurs impacts sociaux. En effet l'Etat doit s'impliquer davantage
dans la réalisation d'actions de terrain en vue de recadrer le secteur
des jeux de hasard et d'argent. Ces actions doivent aller de la lutte contre
l'organisation illégitime, illégale et clandestine des jeux de
hasard et d'argent jusqu'à l'évaluation de l'impact des jeux sur
le quotidien des joueurs.
- La prise en compte de la dépendance aux jeux d'argent
comme étant un problème de santé publique au même
titre que l'alcoolisme et la dépendance à la drogue. Les raisons
d'une telle suggestion relèvent du fait que les conséquences de
la dépendance aux jeux de hasard et d'argent sont quasiment identiques
à ceux de la dépendance à l'alcool et à la drogue.
Cependant, la dépendance au jeu est un ''mal caché", puisque
contrairement à dépendance à l'alcool et la drogue, ses
symptômes ne sont pas extérieurs. Alors, la prise en compte de la
dépendance au jeu comme un problème de santé publique
permettra aux cliniciens de mettre en place des mesures de préventions
et de traitement spécifiques pour ce type de pathologie.
- Permettre la mise en place d'une politique d'actions
conjointe entre les spécialistes des sciences sociales et ceux domaine
de la santé pour établir un diagnostic visant à mieux
peaufiner les interventions préventives et curatives du jeu
pathologique. La pratique des jeux d'hasard et d'argent est un
phénomène social et la dépendance aux jeux, une
préoccupation médicale. Ainsi, pour mieux diagnostiquer, mieux
prévenir et mieux traiter la dépendance aux jeux, des actions
conjointes et synergique des différentes spécialités en
sciences sociales doivent être mise en place. C'est donc à
l'entité étatique de veiller à l'élaboration d'une
telle collaboration.
- Former et renforcer les capacités d'un certain nombre
de spécialistes (psychologues, sociologues, psychiatres, assistants
sociaux, etc....) pour une intervention efficace et effective pour la
prévention et le traitement des personnes ayant des problèmes de
jeu. L'Etat donne l'opportunité à un certain nombre de personnes
spécialisées dans les domaines précités d'aller
accroître leur capacité en matière de prévention, de
protection et de traitement des personnes en difficulté avec le jeu.
CHAPITRE VIII : AU NIVEAU DE LA LONACI
Les produits de vente de la LONACI ne sont pas des
produits commerciaux ordinaires. Ils consistent à faire croire à
une clientèle qu'elle peut gagner de l'argent en prenant des paris. Les
clients achètent alors « du rêve », la
marchandise étant de « tenter sa chance ».
Ainsi, il arrive que le rêve se transforme en
cauchemar, certain joueur ne sachant plus quand ils doivent arrêter de
« rêver ». Ils développent une addiction au
jeu.
La LONACI se doit donc de protéger les
consommateurs de ses produits. Pour ce faire, elle doit mettre en place ou
développer des stratégies pour agir en amont (à titre
préventif) et en aval (à titre curatif) sur les problèmes
liés à la pratique abusive des jeux de hasard et d'argent.
Ces propositions qui vont suivre visent à apporter
à la LONACI un appui supplémentaire dans la réalisation de
ses stratégies en matière en de jeu responsable.
Ainsi, nous lui proposons de :
- Informer la population sur la portée ludique des jeux
de hasard et d'argent afin d'éviter le développement de
pensées erronées pouvant conduire au pratique abusive du PMU.
Cette suggestion répond à une préoccupation qui est celle
de proposer à la LONACI d'expliquer que le jeu est avant tout un moyen
de divertissement. Donc, les gains quelque soit montant, ne sont que des
récompenses à la participation au jeu et non une source
évidente d'enrichissement.
- Faire des campagnes de sensibilisation afin de permettre
à la population de mieux connaître les conséquences
liées au jeu excessif. Au sein de la population les conséquences
du jeu sont parfois méconnues ou mal connues. Ce qui entraine un manque
de suivie de la manière de jouer des parieurs par leurs proches. Aussi,
il arrive que les parieurs eux mêmes ne savent pas réellement les
difficultés liées à la pratique abusive du PMU.
- Informer la population sur les premiers signes d'une
pratique excessive afin d'anticiper sur la dépendance. Il s'agit de
permettre à l'entourage du parieur de connaitre les symptômes de
la dépendance au jeu à travers les différents changements
de comportements de celui-ci. Cela lui permettra d'avertir le parieur sur son
niveau d'implication dans jeu. Dans certaines circonstances, l'entourage pourra
alerter les spécialistes pour aider le parieur à retrouver son
état normal.
- Créer et coordonner des programmes de
prévention visant à mieux inculquer les notions de jeux
responsables aux joueurs. La LONACI doit avoir une relation de
proximité avec les consommateurs de leurs produits. Cette relation ne
doit pas seulement se faire dans un sens de marketing. Elle doit aussi
s'inscrire dans une perspective de protection des parieurs contre la
dépendance. Cette autre approche permettra à la LONACI, non
seulement de protéger sa clientèle contre l'addiction au jeu,
mais également de la conserver en lui permettant de mieux réguler
ses dépenses dans le jeu.
- Suivre constamment les programmes pour permettre aux
joueurs de les adopter effectivement. La mise en place de programmes de
protection des parieurs n'est pas en elle même la solution à la
lutte contre la dépendance. C'est plutôt l'adoption des mesures
que contiennent ces programmes par les parieurs qui rendra effectif leur
application et permettra ainsi de lutter efficacement contre l'addiction au
jeu.
- Former le personnel qui est directement en relation avec la
clientèle pour lui permettre de détecter et stopper les parieurs
qui tendent vers l'excès par leur manière de jouer. Cette mesure
s'inscrit dans une logique d'établissement d'un service minimum de
prévention contre la pratique excessive du PMU. Elle consiste à
former les délégués commerciaux ainsi que les guichetiers
à observer le comportement de ceux-ci afin de les raisonner sur leur
manière parier l'orque celles-ci tendent vers l'excessivité.
- Faire de manière périodique des
vérifications sur l'efficacité des mesures préventives
afin d'évaluer leurs effets positifs sur le comportement des joueurs.
Les vérifications ou le suivi régulier des mesures de protection
permettront d'évaluer leurs impacts sur le comportement responsable des
parieurs dans leurs habitudes de jeu. Cette méthode permet
également de faire une évaluation de ces mesures afin de
réajuster ou de remplacer celles qui ne répondent pas aux
attentes du terrain.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Dans cette étude il s'est agi de connaitre la
pratique excessive du PMU à Abidjan. Pour ce faire, la suivie d'une
démarche méthodologique pour atteindre cet objectif s'est
avérée nécessaire. Elle a ainsi inclus une étude
documentaire, la détermination d'une population d'étude dans
laquelle a été déduit l'échantillon
d'enquête. L'enquête, quant à elle, s'est
déroulée dans la commune de Port-Bouët et elle a
été suivie d'un stage à la LONACI.
La LONACI étant la société en
charge de l'organisation des jeux de hasard et d'argent, un stage au sein de
cette institution a servi à comprendre son fonctionnement et aussi
à évaluer sa politique de protection du joueur.
Les résultats de l'enquête ont
révélé que la présence récurrente des
parieurs dans les lieux de paris est fortement influencée par leur
état d'inactivité. Aussi, la prise de risque,
qui se traduit au PMU par l'injection d'importantes sommes d'argents dans le
jeu pour espérer gagner plus, résulte des difficultés
économiques et sociales auxquelles sont confrontés les parieurs
hippiques.
Les facteurs de risques qui ont été
décelés sont donc issus du manque d'occupation des parieurs et
aussi leurs situations socio économiques défavorables. Ils
peuvent, dans une certaine mesure, pousser le joueur au jeu excessif et
entrainer des conséquences négatives.
Les conséquences néfastes du jeu excessif
débutent généralement par l'affaiblissement
économique du joueur. Il s'ensuit alors des problèmes
relationnels avec l'environnement socio familial. Pour finir, le joueur
devient dépendant au jeu et développe des problèmes de
santé.
Ces constats nous confortent, quant à la
confirmation des hypothèses qui ont été émises au
départ, à savoir, que le manque d'activité entrainerait
l'assiduité des personnes dans les lieux de paris hippiques ; et
que les difficultés socio économiques entraineraient la prise de
risque chez les joueurs du PMU.
Au regard de tout ce qui précède, la
thèse de la pratique excessive du PMU pour certains parieurs semble
probante. En effet, la pression psychologique, engendrée par leur
difficile condition de vie, ouvre la porte aux excès dans leur
manière de jouer au PMU. Ces excès peuvent progressivement
aboutir à une dépendance au jeu.
Partant de là, une question nous est venue à
l'esprit : qui doit donc intervenir ?
Nous avons estimé que cette responsabilité
incombe à la LONACI ainsi qu'à l'État.
En effet, « l'État est le principal
bénéficiaire » (Darracq, 2003) des richesses que
génèrent les jeux de hasard et d'argent, il se doit donc de
créer les conditions d'assainissement de ce milieu. Sa politique
d'assainissement doit être axée sur l'adoption de mesures
préventives et de protection des joueurs.
Quant à la LONACI, en tant que détentrice
exclusive et légale de l'organisation des jeux de hasard et d'argent,
elle gagnerait à mettre au centre de ses priorités la protection
du joueur ainsi que la promotion du jeu responsable. Cette attention
particulière accordée à la protection du joueur permettra
à la LONACI de s'engager dans un processus de développement
durable. De ce fait, elle produira un nouvel type de joueur averti, prêt
à s'engager dans une dynamique de pratique responsable des jeux. Cela
pourra aussi renforcer la confiance entre la LONACI et les joueurs, surtout que
son crédo est : «Le joueur, notre raison
d'être»11(*). La protection du joueur sera ainsi en
adéquation avec sa politique d'action sociale déjà bien
orchestrée.
BIBLIOGRAPHIE
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jeu », paris hachette littérature 1998.
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(politique démographique et développement).karthala,
1994.
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Paris, Bayard, 1998.
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Essais sur le jeu dans la France moderne (XVIème-
XVIIIème Siècle), Seyssel, champs vallon,
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jeu », disponible sur
www.msss.gouv.qc.ca
, consulté le 24 mai 2014.
Extrait de la rubrique PMU sur le site officielle de la LONACI,
www.lonaci.ci, consulté le 26
mai 2014.
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tous les vents, Vol 283, disponible sur
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consulté le 11 Mars 2014.
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retraite en Côte d'Ivoire, mémoire de DEA Présente
à UFR de Sociologie à l'université de Cocody Abidjan,
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gambling professional. The International Journalof Addiction, 1972.
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consulté le 10 Mars 2014.
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LADOUCEUR, Robert, F. VITARO et L.
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L'article 01 de la charte managériale de la
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LE FORUM SUR LE JEU PATHOLOGIE LES 8 ET 9 NOVEMBRE
2001 thème La prévention du jeu
pathologique édition produite par La Direction des
communications du ministère de la Santé et des Services
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Méthode d'échantillonnage extraite
de «Statistique canada», disponible sur
www.statcan.gc.ca ,
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O. THÉRIAULT, Entre raison et passion:
les discours sur les jeux de hasard au Québec/bas-canada (1764-1810),
société et culture, Mémoire de philosophie,
Trois-Rivières, Université du Québec, Juillet 2013.
R.CAILLOIS, Des jeux et des hommes,
Gallimard, 1950.
R. CAILLOIS, L'Homme et le
sacré, Gallimard, 1958.
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
LISTE DES SIGLES
LES TABLEAUX
LES FIGURES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CADRE
THEORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE
1. Justification du choix du sujet
1.1. La motivation personnelle
1.2. La pertinence sociale
1.3. Pertinence scientifique Concept explicite
2. Définition des concepts
2.1. Concepts explicite
2.2. Concepts implicites
3. Problème de la recherche et questions de
la recherche
3.1. Problème de recherche
3.2. Questions de la recherche
4. Revue de littérature
5. Objectifs de la recherche
5.1. Objectif général
5.2. Objectifs spécifiques
6. Hypothèse de la recherche
6.1. Hypothèse principale
6.2. Hypothèses spécifique 1
6.3. Hypothèse spécifique 2
CHAPITRE 2 : CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
1. Terrain d'étude
2. Population d'enquête
3. Echantillon
4. Les techniques d'enquête
4.1. La documentation
4.2. Le guide d'entretien
4.3. Le questionnaire
5. Difficultés rencontrées
5.1. L'analyse qualitative
5.2. L'analyse quantitative
6. Méthode d'analyse des
données
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE
LA LONACI ET DE
L'UNIVERS DES
PARIEURS
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA
LONACI
CHAPITRE 4 : L'UNIVERS DES PARIEURS
TROISIEME PARTIE : FACTEURS DE
RISQUES ET CONSEQUENCES
DE LA PRITIQUE EXCESSIVE
DE PMU
CHAPITRE 5 : FACTEURS EXPLICATIFS
CHAPITRE 6 : CONSEQUENCES
QUATRIEME PARTIE : PROPOSITION DE
SOLUTIONS
CHAPITRE 7 : AU NIVEAU DE L'ETAT
CHAPITRE 8 : AU NIVEAU DE LA LONACI
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
ANNEXE
ANNEXE2 : QUESTIONNAIRES DE
RECHERCHE
NB : Ce question est adressé
aux pareurs du PMU dans la zone de Port-Bouët centre. Il s'inscrit dans
le cadre d'une étude universitaire.
Section 1: Identification des
pareurs :
1. Age ou date de
naissance :............................................................................
2.
Nationalité :.............................................................................................
3.
Religions :...............................................................................................
4. Niveau d'instruction :
251630080251631104251632128251633152Primaire
secondaire supérieur
251634176Autodidacte
Analphabète
2516352002516362242516372482516382726 situations
professionnelles :
Salarié Activité lucrative
chômeur retraité
Section 2 : le statut de
parieurs :
1. Quand avez-vous commencé à
jouer au PMU ?
.............................................................................................................................................................................................................
2. Combien de fois jouer vous par semaine ?
Moins d'heure 1 à 2 heures
3 à 4 heurs
5 à 6 heures 7 heures et plus
3. Pourquoi ?
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Que pensez-vous des pertes que vous enregistré au
PMU ?
....................................................................................................................................................................................................................................
5. Pensez-vous arrêter de jouer au PMU un jour ?
251639296251640320Oui
non
6. Pourquoi ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Combien de fois êtes vous
sensibilisés par ans sur les risques liés à la pratique
excessive du PMU ?
251641344251642368251643392251644416Aucune
1 Fois 2 Fois Plus de 2 fois
Section 3 : Aspect
socio-économique des retraités
1 Aspect social
1.1 251645440251646464251647488251648512combien de personnes
avez-vous en charge ?
0-2 3-5 6-10
11et plus
1.2 comment réagissent les membres de votre famille
face à votre situation de parieur PMU?
................................................................................................................................................................................................................
2 Aspect économique
2.1 Combien avez-vous comme revenu mensuel sans apport du
PMU ? (en mille FCFA)
251649536251650560251651584251652608Moins de 20
21-40 41-60 61-80
251653632
25165465625165568081-100 Plus de
100 Sans avis
2.2 Combien misez-vous par jour au PMU ?
Moins de 2000FCFA 2000 - 4000 FCFA
4000 - 60000FCFA 6000 FCFA et
plus
Sans avis
NB : Ce questionnaire est
adressé aux personnes qui ne jouent pas au PMU dans la zone de
Port-Bouët centre. Il s'inscrit dans le cadre d'une étude
universitaire.
Section1: Identification de
l'enquêté
Age ou date de
naissance :.............................................................
2
Nationalité :...........................................................................
3
Religion :...............................................................................
5 situation professionnelle :
Salarié Activité lucrative
chômeur retraité
Section 2 : la connaissance
de PMU
1. Que pensez-vous du PMU ?
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. Avez-vous déjà jouez au PMU ?
OUI
NON
3. Si oui pourquoi avez-vous arrêtez ?
............................................................................................................................................................................................
..............................................................................................
Section 3 : les rapports avec les
parieurs
1. Quez pensez-vous des personnes qui jouent au PMU ?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. Avez-vous quelqu'un qui joue au PMU dans votre
entourage ?
OUI
NON
3. Si oui quel lien existe-t-il entre vous et lui ?
Un ami un voisin un membre
de la famille
4. Que pensez-vous que le PMU représente pour
lui ?
Un passe temps une
activité en plein temps
5. Pourquoi pensez-vous cela ?
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. Quelle information supplémentaire pouvez-vous donner
sur le PMU ?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
ANNEXE 3: IMAGES DES PARIEURS
Figure 6
UNE IMAGE DE L'ESPACE COURSES PRL DE PORT-BOUËT
CENTRE PRES DU GRAND-MARCHE
Figure 7
IMAGES DES PARIEURS OCCUPES A JOUER AU PMU
Figure 8
IMAGE PRESENTANT QUELQUES DOCUMENTS UTILISES PAR LES
PARIEURS
Figure 9
LES FICHES DE NOTES DES PARIEURS
* 1Extrait de la rubrique
présentation de la LONACI,
www.lonaci.ci consulté le 26
mai 2014
* 2 Idem
* 3Extrait de « la
prévention du pathologique du jeu », disponible sur
www.msss.gouv.qc.ca
, p 09 consultéle 24 mai 2014.
* 4 -
Ibidem
* 5 Extrait de la rubrique PMU
sur le site officielle de la LONACI,
www.lonaci.ci, consulté le 26
mai 2014
* 6` `Addicts'': un terme
couramment utilisé document qui traite sur la question des jeux de
hasard et d'argent, pour signifier l'état d'addiction ou de
dépendance des joueurs.
* 7- Olivier THÉRIAULT,
Entre raison et passion: les discours sur les jeux de hasard au
Québec/bas-canada (1764-1810), société et culture,
Mémoire de philosophie, Trois-Rivières, Université du
Québec, Juillet 2013, p. 3.
* 8-Homo
ludens : est une expression latine utilisée pour la
première fois par
Johan
Huizinga dans son ouvrage ``Homo ludens'' et qui signifie
« homme qui joue »
* 9- Méthode
d'échantillonnage extraite de «Statistique canada», disponible
sur
www.statcan.gc.ca ,
consulté, le 15 mars 2014.
* 10Ibrahima
DIABAGATE problématique de la retraite Côte d'Ivoire,
mémoire de DEA Présente à UFR de Sociologie à
l'université de Cocody Abidjan.
* 11 L'article 01 de la charte
managériale de la LONACI