II.2 L
(1987 - 2
tructurel
stement s
a politique d'aju
FMI, l'aj
ustement structurel peut se
définir comme
s à corriger les
déséquilibres maj
fonctionnement et d'un
système
ceux en
eurs d'un pays en le dotant de
des prix proches de
26
ISSEA & MINEPAT 2011
Mémoire professionnel ISE,
SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance
économique par les dépenses publiques au
Cameroun
D'un autre côté, le
partie de la période
des plans
un niveau d'importation qui
re
balance courante est lui aussi
négatif, en
par rapport au PIB est au
plus bas, parti presque -7%
du P IB en 1985 (figure 8),
global par rapport au PIB
est la plus élevé
Balance courante (% of GDP)
|
2
|
|
1
|
|
0
|
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-1
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-2
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-3
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-4
|
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-5
|
|
-6
|
|
-7
|
|
-8
|
|
|
.
solde de la
balance commerciale
quinquennaux, malgré
ste élevé, notamment
une agriculture floris
en produits
traîné par la balance
commercial
culièrement sur la
période 1977 - année au
cours de laquelle le taux
e, 33% (figure 4).
devient dé
ficitaire au
grande
sante. Ceci est dû à
manufacturiers. Le solde de la
e. Son pourcentage
1986 où il atteint
cours d'une
son 6ème plan quinquennal pour adopter
institutions de Bretton Woods
dès 1987, et être contraint
d'interrompre d'ajustement structurel,
imposée par les
sures de
Selon l e
politique économique
destinée
structures, de méc
anismes de
un « ensemble de me
ssement
d'investi
Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 27 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
vigueur sur le marché mondial, tout en visant, à
long terme, à infléchir les décisions de production et
d'investissement ». Il découle de cette définition que
l'ajustement structurel a souvent deux volets : un volet de stabilisation ayant
pour objectif le retour aux grands équilibres, et un volet offre qui
tend notamment à éliminer les distorsions qui biaisent
l'affectation des ressources et empêchent le déploiement de
l'offre (Touna Mama, 2008). Cette politique d'ajustement structurel a
été très largement adoptée par les pays africains
dans les années 80, et en particulier les pays d'Afrique subsaharienne
en accord avec le FMI, suite à la crise qu'ils ont traversée au
cours de cette décennie.
Le Cameroun entre en crise en 1987, à la faveur des
effets conjugués de la baisse tendancielle de la production
pétrolière, de la chute des prix des principaux produits
d'exportation et d'une appréciation d'environ 40% du taux de change
effectif réel du franc CFA. Malgré toutes les mesures prises pour
trouver des solutions internes à cette crise, le Cameroun sera
obligé comme la plupart des pays africains, de se tourner vers le FMI et
se soumettre aux Programmes d'Ajustement Structurel (PAS). Au total, trois
plans d'ajustement structurel ont été mis en oeuvre au Cameroun :
le PAS I, le PAS II, et le PAS III.
De façon globale, les objectifs visés par les
programmes d'ajustement structurel au Cameroun tournaient autour des points
suivants : le rétablissement des grands équilibres
macroéconomiques, l'amélioration de la production nationale et
des exportations, l'atteinte d'un niveau de croissance économique fort
et durable, susceptible de permettre une réduction durable de la
pauvreté et des inégalités. Pour arriver à ces
résultats, les institutions de Bretton Woods vont proposer au
gouvernement camerounais entre autres :
La réduction des dépenses publiques
(investissements publics et dépenses courantes) par la réduction
de masse salariale par exemple ;
La réduction des subventions de l'Etat par des
privations d'entreprises privées et parapubliques par exemple ;
La libéralisation des échanges ; la
réforme fiscale pour élargir l'assiette fiscale ; la
dévaluation du FCFA en 1994 ;
Etc.
) Une période caractérisée par
une chute des investissements et une consommation finale des ménages peu
influencée par la baisse des taux de salaires publics
Au cours de la première période de crise qui
correspond aussi à la mise en oeuvre du PAS I, le niveau
d'investissement public va chuter de manière vertigineuse. En effet,
après avoir cru jusqu'à 11% du PIB au cours du
5ème plan quinquennal, celui-ci va décroître au
point d'être
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
parfois inférieur à 2% du PIB au cours de la
période 1987 -1993 (tableau 2). Ceci s'explique par la politique de
stabilisation des finances publiques imposée par le FMI, qui non
seulement exigeait la maîtrise des dépenses de l'Etat, mais
prescrivait aussi la rationalisation du choix des investissements publics.
Après la dévaluation du FCFA en 1994, la situation va quelque peu
s'améliorer car le taux d'investissement public va remonter
légèrement et se stabiliser autour d'une moyenne de 2% du PIB
pendant tout le reste de la période de mise en oeuvre des PAS,
c'est-à-dire jusqu'en 2003.
L'investissement global va suivre pratiquement les mêmes
tendances que l'investissement public pendant toute la période
d'application des PAS. Après avoir flirté avec des taux proches
de 33% du PIB, le taux d'investissement global va chuter jusqu'à
seulement 14% en 1995, avant de remonter très légèrement,
sans plus jamais aller au delà des 20% du PIB jusqu'en 2004 (Graphique
3), et restant ainsi toujours en dessous du seuil critique de 25% du PIB.
Tableau 3 : Phases d'évolution du taux
d'investissement public en pourcentage du PIB au Cameroun
Période
|
1977-1982
|
1982-1987
|
|
1987-1993
|
1993-2005
|
|
Phase d'évolution Taux d'investissement
public
|
stabilité autour de 5% du PIB
|
croissance jusqu'à
11% du PIB
|
à
|
décroissance jusqu'à moins de 2% du PIB
|
stabilité autour
2% du PIB
|
de
|
Source: World Bank, World
Development Indicator 2007, les calculs de l'auteur
Pour ce qui est de la consommation finale des ménages,
il faut dire que même si son ratio par rapport au PIB fluctue très
peu autour de 60% (Graphique 4), cela cache son évolution réelle
pendant la période des PAS car le PIB lui-même a
énormément chuté. Ceci se vérifie lorsqu'on observe
l'évolution de la consommation finale des ménages à prix
constant (Graphique 8). Cet agrégat chute à partir de la date
d'entrée en crise (1987) jusqu'en 1992 où il atteint son niveau
le plus bas sur la période, avant de commencer à croître
à un rythme assez fort jusqu'à la fin de la mise en oeuvre des
PAS en 2003.
Cette chute de la consommation finale des ménages peut
s'expliquer par la politique de diminution de la masse salariale
proposée par le FMI et mise en oeuvre par le gouvernement camerounais
justement à partir de l'année 1991/1992. Au cours de cette
année, les primes et indemnités octroyées aux agents
civils de l'Etat13 vont pratiquement baisser de moitié, et le
taux de retenue sur salaire au titre de la pension va augmenter de 6 à
10%
Par ailleurs, force est de constater qu'à la suite de
la nouvelle baisse des salaires des agents du public survenue en novembre 1993
et allant jusqu'à 42% en moyenne, la consommation finale des
ménages n'a pas subi d'effondrement supplémentaire. Au contraire,
elle a une tendance à
13 A l'exception des indemnités de logement et
de transport, du complément forfaitaire de la solde et de la prime de
technicité
Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 28 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance
économique par les dépenses publiques au
Cameroun
la hausse qu'elle gardera
même après la dévaluation
du FCF A survenue en janvier
1 qui tend à faire croire
qu'une baisse des salaires des
fonctionnaires camerounais toujours
un effet négatif sur l a
consommation des ménages.
|
994. Ce n'a pas
|
Graphique
|
8 : Evolution de
|
la consommation finale des ménages au
Camero
|
un (en milliards
|
de dollar constant
américain)
|
Consommation finale des ménages (en milliards de
dollar constant américain)
|
10
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|
9
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|
8
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|
7
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|
6
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|
5
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|
4
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|
3
|
|
2
|
|
1
|
|
|
|
0
|
Source: World Bank,
World Development Indicator 2007
également p
|
ar de nom
|
breuses réformes fiscales
|
) Une période marquée
La politique imposée
par le FMI visait non
seulement à réduire et à
rationaliser les dépenses de
l'Etat, mais aussi à
accroître ses recettes,
notamment via la fiscalité.
C'est pour cela que dès l'exercice
budgétaire 1988/89, la loi des
finances va introduire une
taxe spéciale sur les produits
pétroliers14qui
devait rapporter environ 28,8
milliards FCF A
supplémentaires, instituer
une taxe d'assise sur la
propriété foncière et
réviser divers droits de timbre et de
vignette automobile, tout ceci pour un
montant de recettes nouvelles
attendues d'environ 8
milliards FCFA. D'autres
réformes seront
appliquées par la suite.
Notamment celles touchant les
revenus des ménages ou des
entreprises par exemple,
comme le relèvement du taux de taxe
proportionnelle sur les
salaires en 1 991/92 lors du
PAS II, qui passe de 3 à 6%, ou encore
l'introduction d'une taxe sur
le chiffre d'affaires à
compter de janvier 19 94. Ou
encore celles sur la
réglementation du
commerce international comme
l'institution d'un tarif
extérieur à
quatre taux en janvier 1994 (5 % pour les
% pour le
protection
produits de s biens de
et les biens
d'équipement, 35
ayant besoin d'une
sociale (Touna Mama,
première nécessité, 1
5% pour les intrants
consommation et 50 % pour les produits
2008) ; etc .
14 Qui devait passer à 105, 1
|
04, et 23 Francs/litre pour le Super, l'essence ordinaire et le
gasoil re
|
spectivement, d
|
'après Touna Mama (2008)
|
Mémoire professionnel ISE,
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ISSEA & MINEPAT 2011
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SIKUBE TAKAMGNO Célestin
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Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 30 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
) L'évolution des agrégats
macroéconomiques au cours de cette période semble être
influencée par les politiques mises en oeuvre
Le PIB semble avoir la même évolution que
l'investissement global au Cameroun. Il va chuter terriblement au cours de la
période 1987 - 1994, passant d'une moyenne de 9,4% pendant le
5ème plan quinquennal à environ -3,8% en moyenne (tableau 2). Or
c'est au cours de cette même période que nous avons
remarqué une baisse du taux d'investissement public jusqu'à moins
de 2 % du PIB (tableau 2), entraînant une chute du taux d'investissement
global de plus de la moitié. La reprise de la croissance
économique après la dévaluation du FCFA en 1994, où
le pays renoue avec des taux de croissance positifs allant jusqu'à 4,1%
en moyenne (tableau 1), coïncide aussi avec une nouvelle hausse du taux
d'investissement public qui se stabilise autours de 2% du PIB, et donc avec une
augmentation du taux d'investissement global.
Concernant l'inflation, on se rend compte que son
évolution semble presque à l'opposé de celle du PIB et du
taux d'investissement. Le taux d'inflation qui est resté assez
élevé durant presque toute la période des plans
quinquennaux (avec une moyenne supérieure à 10% de 1970 à
1987), va chuter très rapidement avec l'entrée en crise. C'est
ainsi qu'on va même enregistrer un taux négatif de -3,2% en 1993
(Graphique 6), avant le pic de 35,1% en 1994 dû essentiellement à
la dévaluation du FCFA. Mais dès 1995, le niveau d'inflation va
se remettre à baisser pour se stabiliser autour de 3% jusqu'en 2004.
Cette baisse considérable du taux d'inflation à partir de 1987,
qui améliore le pouvoir d'achat des ménages, explique aussi
certainement le fait que la consommation finale des ménages n'a
diminué que de peu pendant la période de mise en oeuvre des
programmes d'ajustement structurel, malgré la baisse de la masse
salariale et l'augmentation des taux d'imposition sur les salaires et les
revenus. Mais comment s'est comporté le solde de la balance courante du
Cameroun pendant cette période ?
Les programmes d'ajustement structurel semblent avoir eu
également un impact positif sur la balance courante du Cameroun.
Après avoir atteint son niveau le plus bas en 1987 avec -7,3% du PIB, le
solde de la balance courante va entamer une tendance à la hausse,
malgré des fluctuations, et atteindre son niveau le plus
élevé (1,03%) en 1995 consécutivement à la
dévaluation. Même si ce solde décroît ensuite, il va
tout de même se stabiliser autour de -2% du PIB jusqu'en 2003, date du
début de la mise en oeuvre du DSRP.
Après des efforts du gouvernement pour exécuter
avec satisfaction un programme économique et financier soutenu par le
FMI au titre de la Facilité d'Ajustement Structurel
Mémoire professionnel ISE, ISSEA & MINEPAT
2011 31 SIKUBE TAKAMGNO Célestin
Mesures alternatives de relance économique par les
dépenses publiques au Cameroun
Renforcé (FASR) entre juillet 1997 et juin 2000, le
Cameroun va atteindre le 1er octobre 2000, le point de
décision de l'initiative renforcée d'allègement de la
dette des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Par la suite, dans
le cadre de l'exécution d'un deuxième programme économique
triennal toujours appuyé par le FMI au titre de la Facilité pour
la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC), le
Cameroun a élaboré un Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui a été
adopté par le gouvernement et les conseils d'administration des deux
institutions de Bretton Woods en juillet 2003.
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