MASTER 2 Marketing et écoute des marchés
2015 / 2016
De la veille stratégique à la capitalisation des
savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
Encadrement :
Agnès Walser-Luchesi Agnès Ehret
Mémoire soutenu par : Séverine
Balaska
Remerciements
Ce mémoire marque l'achèvement d'une formation
mais aussi d'une année riche en expériences. Je tiens à
adresser mes remerciements aux personnes m'ayant soutenu et accompagné
dans cette dernière ligne droite.
Je commencerais par remercier l'équipe
pédagogique de l'EM Strasbourg pour l'ensemble des enseignements qui
m'ont été apportés. J'aimerais plus
particulièrement adresser ma reconnaissance à Agnès
Walser-Luchesi pour m'avoir suivi et conseillé dans la
réalisation de ce mémoire.
J'aimerais également remercier les Grands Moulins de
Strasbourg pour leur accueil durant cette année d'alternance.
J'adresserais des remerciements particuliers à Anne Frech directrice
commerciale et marketing pour m'avoir intégré dans son
équipe et m'avoir fait confiance dans la réalisation de mon
projet.
Je tiens à remercier ma tutrice Agnès Ehret
ainsi que Cécile Garde pour leur écoute, leurs conseils et leur
soutien dans l'exécution de mes missions professionnelles.
Enfin, j'aimerais adresser ma reconnaissance à Gil Semet
pour avoir suivi mon travail avec intérêt et pour ses
précieux conseils.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
1) Mise en place d'un système de veille : un
enjeu stratégique 2
1.1) Univers contextuel et concurrentiel 2
1.1.1) Contexte de l'étude : analyse de l'existant 2
1.1.2) Etat de l'environnement : analyse PESTEL 4
1.1.3) Analyse de la structure concurrentielle selon Porter 8
1.1.4) Définition des besoins de l'entreprise 11
1.2) Le concept de veille 11
1.2.1) Veille stratégique : définition 11
1.2.2) Les différents types de veille 12
1.2.3) Champs d'attitude de la veille 14
1.2.4) Veille ou Intelligence économique 16
1.3) Organisation d'une veille en entreprise
17
1.3.1) Connaitre les objectifs et avantages de la veille 17
1.3.2) Identifier et sélectionner l'information 17
1.3.2.1) Détecter les « signaux faibles » 17
1.3.2.2) Définir le degré de
légalité de l'information 18
1.3.3) Structurer son système de veille 19
1.4) Veille stratégique : comment créer un
avantage concurrentiel ? 20
2) Développer un système de veille avec
succès 20
2.1) Démarche systémique et mise en place
d'une veille stratégique 20
2.1.1) Cycle de veille : identifier les besoins et axes de
recherche 21
2.1.2) Cycle de veille : choisir ses sources 22
2.1.2.1) Sources formelles ou informelles 22
2.1.2.2) Sources internes ou externes 22
2.1.2.3) Sources ouvertes ou fermées 23
2.1.3) Cycle de veille : collecter l'information 23
2.1.4) Cycle de veille : analyse de l'information 25
2.1.5) Cycle de veille : diffusion des résultats 26
2.1.6) Cycle de veille : stockage et archivage 27
2.1.7) Une étape supplémentaire : l'animation
du système de veille 27
2.2) Risques et limites d'une veille : comment
éviter les pièges ? 28
2.2.1) Limite entre veille et espionnage 28
2.2.2) La sécurité des systèmes 28
2.2.3) La surinformation 29
2.2.4) Culture collective et coopération des
salariés 29
2.3) La création de données :
enquête qualitative 30
2.3.1) Choix du type d'entretien 31
2.3.2) Constitution de l'échantillon 32
2.3.3) Préparation du guide d'entretien 32
2.3.4) Entretiens individuels 33
2.3.5) Analyse des résultats de l'enquête 33
3) Le défi du Knowledge Management, ou comment
capitaliser les savoirs 34
3.1.) De l'information au savoir : approche
théorique du Knowledge Management 34
3.1.1) Définition du Knowledge 34
3.1.2) Origines et formes de la connaissance 35
3.1.3) Dimension tacite et explicite de la connaissance 36
3.1.4) Vers une définition du Knowledge Management
28
3.1.5) Les défis du Knowledge Management 39
3.2) De la veille stratégique au Knowledge
Management : le développement d'un avantage concurrentiel 39
3.2.1) La veille comme un outil du Knowledge Management 39
3.2.2) Le Knowledge Management comme valeur ajoutée
pour l'entreprise 40
3.2.3) La connaissance, un nouvel indicateur de performance
40
3.3) Les outils du Knowledge Management
41
3.3.1) Les outils de collecte 41
3.3.2) Les outils de stockage 42
3.3.3) Les outils de diffusion 42
3.4) Les processus clés du Knowledge
Management 43
3.4.1) Le processus de capitalisation et de partage (interne)
43
3.4.2) Le processus d'interaction avec l'environnement
(externe) 44
3.4.3) Le processus d'apprentissage et de création
44
3.4.4) Le processus de sélection par l'environnement
45
3.4.5) Le processus d'évaluation 46
3.5) Les facteurs clés de succès du
Knowledge Management 46
3.5.1) Des bénéfices personnels et
organisationnels 46
3.5.2) La facilité d'usage 46
3.5.3) La culture de partage 47
3.5.4) L'influence sociale 47
3.5.5) Les communautés de pratique 47
3.6) Les risques et limites du Knowledge Management
47
3.6.1) La peur et refus de l'outil informatique et des
nouveaux outils 48
3.6.2) La résistance à la nouveauté et
au changement 48
3.6.3) Le manque de temps 49
3.6.4) Le syndrome du NIH (Not Invented Here) 49
3.7) Le Knowledge Management aux Grands Moulins de
Strasbourg : recommandations 49
CONCLUSION 50
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la capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
1
INTRODUCTION
Dans le cadre de mon apprentissage au sein des Grands Moulins
de Strasbourg, la création et la mise en oeuvre d'un système de
veille m'a été confié. Lors de la phase de documentation,
un lien logique a été fait entre veille et gestion des
connaissances. Ce sont deux notions complémentaires qui permettent le
développement du patrimoine intellectuel de l'entreprise et à
terme, de sa compétitivité. C'est pourquoi mon étude
portera sur le sujet suivant : « De la veille stratégique à
la capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
».
Concernant le groupe des Grands Moulins de Strasbourg, il
s'agit d'une société issue d'un moulin construit en 1865,
basé sur les bords de l'Ill à Strasbourg. La minoterie s'est par
la suite développée, le groupe compte aujourd'hui 10 moulins
répartis sur l'ensemble du territoire français ainsi qu'en
Allemagne.
Le groupe produit annuellement 850 000 tonnes de farine et le
moulin strasbourgeois possède à lui seul la plus grande
capacité de production d'Europe, à savoir 1 100 tonnes de
blé écrasées par jour. Son chiffre d'affaires
s'élève à plus de 230 millions d'€ reparti sur 4
marchés clients : la grande distribution, la boulangerie artisanale,
l'industrie et l'export.
Le marché de la boulangerie artisanale
représente 14 % des volumes produits, soit 23 000 tonnes. Ces farines
sont principalement destinées aux artisans classiques (84%), mais
également aux affiliés du réseau Banette (16%).
Banette désigne l'association du savoir-faire
d'artisans indépendants et de meuniers qui s'engagent à
défendre les valeurs de la boulangerie artisanale et du bon pain
français. La marque possède une forte notoriété
dont bénéficient ses affiliés qui disposent
également d'outils permettant de dynamiser et de développer leurs
ventes. On compte actuellement, plus de 3 000 boulangeries Banette en France,
dont 300 dans le Grand Est, région exclusivement fournie par les Grands
Moulins de Strasbourg.
La directrice du service commercial et marketing de la
boulangerie artisanale souhaite s'informer sur son environnement et plus
particulièrement sur les tendances de consommation qui évoluent
rapidement. Consciente de l'existence de l'outil de veille, elle désire
développer ce projet sans pour autant connaitre les moyens
nécessaires à sa mise en oeuvre.
Nommée chef de projet, ma mission est de créer
l'outil, de le rendre efficace et de fournir des résultats
pertinents.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
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C'est dans ce contexte que l'étude a été
menée. Elle cherchera à répondre à cette
problématique : « De la collecte au transfert de connaissances, ou
comment capitaliser les savoirs ? »
L'analyse PESTEL, ainsi que les 5 forces de Porter, nous
permettrons de mieux comprendre et appréhender l'environnement de
l'entreprise et son influence. Par la suite, nous étudierons le cycle de
veille et ses enjeux, puis nous mènerons une étude qualitative
permettant d'améliorer le système actuellement en place. Nous
nous intéresserons également à la spirale de la
connaissance de Nonaka et Takeuchi qui définit le lien entre
connaissance tacite et explicite. Enfin, nous étudierons le
modèle de la marguerite proposé par Ermine et permettant
d'observer le fonctionnement d'une démarche de Knowledge Management au
sein d'une entreprise ainsi que sa complémentarité avec le
concept de veille stratégique.
Ce mémoire sera composé de trois parties
principales :
? La première propose d'aborder l'aspect
théorique de la veille, d'analyser l'existant et de comprendre l'enjeu
de ce projet.
? La seconde décrira la démarche à
adopter pour réussir la mise en place d'un système de veille,
ainsi que les risques à éviter.
? La dernière fera le lien entre la veille et le
concept de Knowledge Management, qui permet de développer le capital
intellectuel d'une entreprise.
A la suite de cette étude, nous aurons pris conscience
de l'enjeu et des facteurs clés d'un système de veille. Nous
aurons collecté des avis sur le système actuel ainsi que des
suggestions pour l'améliorer. Nous comprendrons également le lien
de complémentarité qui uni les notions de veille et de gestion
des connaissances. Enfin, nous appréhenderons le fonctionnement d'une
démarche de Knowledge Management et des recommandations seront faites
pour une mise en application au niveau des Grands Moulins de Strasbourg.
1) MISE EN PLACE D'UN SYSTEME DE VEILLE : UN ENJEU
STRATEGIQUE 1.1) Univers contextuel et concurrentiel
1.1.1) Contexte de l'étude : analyse de
l'existant
Bien qu'aucune veille n'ai été formellement
mise en place à ce jour, il existe tout de même des
remontées d'informations non négligeables. Dans le but de mettre
en place un système de veille, il convient de réaliser au
préalable un état de l'existant.
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A ce jour, la surveillance de la concurrence semble être
l'intérêt majeur de la direction commerciale et marketing des
Grands Moulins de Strasbourg. En effet, des échanges informels ont lieu
entre les commerciaux et la direction, notamment pour remonter des
données provenant des groupes concurrents, comme par exemple des
échantillons de farine, des tarifs ou des tracts promotionnels. Une fois
lus, analysés et commentés, ces éléments peuvent
engendrer des actions commerciales, allant d'un simple avertissement de la
force de vente (afin qu'ils adaptent leur argumentaire de vente face aux
clients), jusqu'à la modification ou la création de nouvelles
opérations promotionnelles dans le but de contrer la concurrence. Cette
démarche n'est pas proactive, mais permet tout de même à
l'entreprise de s'adapter à son environnement concurrentiel.
Dans le même esprit, les Grands Moulins de Strasbourg
participent à des salons professionnels comme Egast ou Europain
(récemment arrêté) afin de capter de nouveaux clients mais
également pour observer la concurrence, ses propositions et ses
nouvelles stratégies commerciales. Ainsi, de nombreux catalogues et
supports de vente sont récoltés lors de ces
évènements. Ces données permettent de percevoir à
moyen terme l'état du marché et de s'y adapter. De nouveaux
produits ou de nouveaux partenariats peuvent ainsi être
découverts. L'enjeu d'un salon professionnel est d'être
suffisamment attractif pour les clients tout en dévoilant le moins
possible ses intentions futures aux concurrents, généralement
voisins de stand.
Les Grands Moulins de Strasbourg sont abonnés à
de nombreuses revues professionnelles comme La Toque, Le Point Eco Alsace, La
Tribune, Snacking... reçues mensuellement. Bien que très
intéressantes et largement fournies en informations pertinentes, ces
revues sont rarement feuilletées par manque de temps. Quand elles le
sont, aucune diffusion n'est effectuée vers d'autres employés
éventuellement intéressés et concernés : seul le
lecteur aura acquis de nouvelles connaissances.
Quant au service R&D, le développement d'un
nouveau produit nécessite de connaitre le marché et ses
tendances, mais à ce jour aucun processus spécifique de recherche
n'a été identifié. Bien que des brainstormings soient
organisés, les recherches se feront à la suite d'une demande et
non l'inverse. La R&D n'est pas force de proposition, elle se contente de
répondre aux demandes de la direction, et de développer des
copies des produits concurrents.
La recherche d'information existe, la collecte
également, mais ce système de veille manque d'organisation, de
feed-back et d'utilisation des données. Actuellement, les Grands Moulins
de Strasbourg réagissent au marché et à la concurrence
mais ne les anticipent pas. Dans l'intérêt de
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l'entreprise, une analyse plus complète de
l'environnement sera nécessaire afin de mieux le comprendre et assurer
sa position de leader et développer celle de précurseur.
1.1.2) Etat de l'environnement : analyse PESTEL
Facteurs politico-légaux
Les pouvoirs publics français ont mis en place en 1953
des droits de mouture qui déterminent une capacité
d'écrasement. Ils sont cessibles et se vendent sur un marché qui
leur est dédié. Au préalable, un agrément doit
être demandé au ministère de l'agriculture par les deux
moulins intéressés. Chaque transaction entrainera des droits
d'enregistrement collectés par l'Etat.
Depuis fin 2014, la teneur en sel des baguettes a
été réduite. C'est la conséquence de l'accord
signé entre le gouvernement et la confédération nationale
de la boulangerie française. Aujourd'hui pour 1kg de farine, le
boulanger ne mettra plus que 18 g de sel contre 20g par le passé.
Depuis le 21 mars 2016, de nouvelles règles
d'étiquetage ont été décidées par la DGCCRF.
Une distinction est faite entre les produits pré-emballés et les
produits non pré-emballés et selon le cas des indications
spécifiques doivent apparaitre sur les étiquettes. La nouvelle
règle concerne la déclaration nutritionnelle. Il est devenu
obligatoire de noter les informations nutritionnelles, à savoir : la
valeur énergétique et les quantités de graisse, d'acides
gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel,
pour 100 g ou 100 ml, ou encore par portion si celle-ci est clairement
identifiée.
Facteurs économiques
Le marché de la meunerie française pèse
près de 4 millions de tonnes de farines destinées au
marché intérieur, dont 37 % pour les artisans boulangers et 28 %
pour les industries alimentaires (voir annexe 1). On compte
plus de 400 moulins en France, mais 45 % d'entre eux ont une capacité
d'écrasement inférieure à 1 000 tonnes et ne produisent
que 20 % de la farine nationale. Le marché est essentiellement tenu par
quatre grandes entreprises nationales1 (55%) et douze entreprises
multirégionales2 (25 %).
1 Nutrixo, Soufflet, Grands Moulins de Strasbourg et
Axiane
2 Dijon céréales, Terrena, Groupe
Nicot...
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Le chiffre d'affaires du secteur de la meunerie est en
légère croissance depuis 4 ans et avoisine en 2015 les 2
milliards d'euros. C'est un marché mature, les volumes consommés
et produits sont très stables.
Les cours du blé est un facteur important dans
l'économie meunière : celui-ci est bien plus bas en 2016 (140
€/t) qu'en 2015 (169 €/t). Cela signifie que les achats de
matières premières seront moins couteux et que les ventes de
farines seront plus rentables. En effet, le meunier possède une fonction
d'amortisseur : il encaisse les fluctuations des cours du blé et
maintien des prix de vente stables. Ainsi c'est la marge du meunier qui est
impactée et non l'artisan boulanger.
L'activité boulangère concerne directement le
secteur de la meunerie : on compte environ 32 000 boulangeries en France et ce
chiffre est stable depuis 2006. Le Chiffre d'affaires est d'environ 11
milliards d'euros annuels générés par la vente de plus de
6 milliards de baguettes (source INSEE). Ce marché se porte bien et les
évolutions sociales lui offre de nombreuses opportunités de
développement.
Facteurs sociaux-culturels
Les tendances alimentaires changent
régulièrement, mais depuis plusieurs années, deux
principales tendances émergent et perdurent, il s'agit du BIO et du Sans
Gluten.
L'alimentation Biologique est liée au
soulèvement écologique très présent au
21ème siècle. Le consommateur souhaite consommer des
produits éco-responsables et surtout sains, sans OGM ou ajout de
pesticides. En 2015, le marché du bio pesait 5,5 milliards d'€,
soit une progression de 10 % par rapport à 2014. Tous les secteurs
alimentaires sont touchés et de nombreuses marques jouent le jeu en
lançant une gamme BIO. La meunerie n'est pas épargnées et
nombreux sont ceux qui proposent des farines et des mix BIO à
destination des artisans boulangers mais également de la grande
distribution.
Le régime sans gluten était initialement
destiné aux personnes atteintes de la maladie coeliaque qui se
caractérise par une intolérance du gluten. Le corps
développe des anticorps contre les molécules de gluten qui est
alors perçu comme une menace pour le corps humain. Moins d'1% de la
population est touché par cette maladie, alors pourquoi ce régime
fait fureur ?
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
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Il faut savoir que 10 % de la population sont «
intolérants » au gluten, c'est-à-dire qu'ils digèrent
mal ces molécules qui forment des maux de ventre et des gaz.
Réduire leurs apports en gluten les aides à se sentir mieux.
C'est à partir de cet échantillon de la population qu'a
émergé le régime sans gluten, qui aujourd'hui est
associé à un mode de vie sain. Ainsi des individus ne
possédant aucune contre-indication à la consommation de gluten,
se sont mis à adopter occasionnellement ou définitivement ce
régime alimentaire. Bien évidemment, l'aliment contenant le plus
de gluten est le pain : ce régime impact directement l'activité
de la meunerie.
Autre tendance sociale : le pain souffre de
préjugés. En effet, il serait perçu comme un aliment qui
fait grossir, donc l'ennemi principal des régimes minceurs. Cet apriori
est totalement faux, au contraire, le pain a beaucoup d'atouts : riche en fibre
et en « bons » sucres. Il possède également un indice
glycémique bas ce qui évite l'abondance de
sécrétion d'insuline et donc le stockage graisseux. Mais les
idées reçues ont la vie dure, et cela impacte
inévitablement les meuniers qui se doivent de combattre ces
préjugés en communiquant davantage et en éduquant les
consommateurs.
Tout comme l'alimentation BIO, la lutte contre le gaspillage
alimentaire est une tendance sociale en lien avec l'écologie. Les
consommateurs changent leurs habitudes et privilégient des produits avec
moins d'emballage, ou des formats plus petits afin d'éviter de jeter la
moitié du produit qui périmera. Il est dans
l'intérêt d'un meunier de tenir compte de ces
préoccupations écologiques, de les intégrer dans sa chaine
de production en proposant des produits avec des emballages simples et
adaptés.
Les habitudes des français évoluent, notamment
celles liées aux prises des repas. Si dans les années 80, le
temps consacré au déjeuné était de 1h30,
désormais il est de 22 minutes. Ce constat est à prendre en
considération, car les habitudes alimentaires ont évolué
en conséquent. Si certains emportent des plats « maison »
à réchauffer, beaucoup optent pour une solution snacking à
emporter. Ce marché est en plein essor et cela représente une
sérieuse opportunité pour les boulangers et par extension pour
les meuniers.
A l'inverse, le petit déjeuner est de plus en plus
délaissé. Bien qu'étant un moment clé de
l'équilibre nutritionnel, près d'un tiers des enfants sautent le
petit déjeuner en 2015 contre seulement 16 % en 2010 (source
Crédoc). De plus, s'il était classiquement composé d'une
tartine et d'un café, le pain traditionnel a fait place à la
biscotte et un produit laitier s'ajoute à la
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composition classique du petit déjeuner. Ce constat est
un manque a gagné pour la boulangerie artisanale et donc pour son
fournisseur.
Parmi les changements d'habitude, on constate que les
consommateurs de pain achètent de plus en plus fréquemment leur
baguette dans les supermarchés au moment de faire leurs courses. Ce
phénomène est dû à la recherche perpétuelle
d'un gain de temps. Si jusqu'alors, le pain de grandes surfaces était de
qualité médiocre, celle-ci s'est considérablement
améliorée durant la dernière décennie.
Facteurs Technologiques
L'augmentation de la consommation de pain en grandes surfaces
est liée au développement de laboratoires3 qui cuisent
les baguettes sur place et proposent une large gamme de produits. Lidl a
été le précurseur en la matière et a fait de ce
pain une réelle plus-value par rapport à ses concurrents. Bien
qu'on retrouvait déjà des baguettes dans les supermarchés,
rares étaient les pains encore chauds et à l'allure
appétissante. Bien que la technologie n'ait pas énormément
évoluée, c'est son usage qui a été modifié :
des fournées sont aujourd'hui programmées tout au long de la
journée pour offrir au consommateur un pain frais encore
tiède.
Il y a 2 ans au concours Lépine, un boulanger mosellan
a remporté le premier prix grâce à son distributeur
automatique de baguettes (voir annexe 2). Depuis, cette
machine envahie la France entière et connais un succès certain.
Cette nouvelle machine propose du pain frais et chaud 24/24h. Si le village
dans lequel elle est installée, ne possède pas de boulangerie,
cette solution est idéale et permet au boulanger qui l'alimente de
vendre son pain sans mettre en place une tournée spéciale. Par
contre, si cette machine vient s'implanter dans la zone de chalandise des
boulangeries voisines, elle peut être perçue comme une menace et
la cause d'une baisse du chiffre d'affaires. En outre, les clients
apprécient cette innovation, bien que certains la trouve impersonnelle
et préfèrent le contact avec leur artisan.
Facteurs Ecologiques
L'AFNOR a mis en place la norme ISO 26000 ayant pour but de
définir la responsabilité sociétale des Entreprises
autrement dit, « la maitrise des impacts de ses décisions et
activités
3 Un laboratoire est le terme employé pour
désigner les fournils implantés au sein des grandes surfaces.
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sur la société et sur l'environnement prenant en
compte le développement durable, la santé et le bien-être
de la société ». Cette norme est l'une des rares à ne
pas présenter de certification, elle se veut davantage comme un guide
des bonnes pratiques à tenir pour respecter l'environnement.
La loi du 17 août 2015 concernant la transition
énergétique pour une croissance verte, a pour but de renforcer
l'indépendance énergétique de la France et de
réduire les émissions de gaz à effets de serre. On y
retrouve notamment des indications sur le traitement des déchets
appelée économie circulaire. Les principaux objectifs sont :
? Éviter le gaspillage de ressources et
d'énergies ? Diminuer les impacts environnementaux
? Limiter la production de déchets non
réutilisés
Les accords et les engagements en matière
d'environnement sont multiples et les pays du monde entier se sentent
concernés par l'avenir de la planète. La France est un bon
élève mais pas le meilleur : selon le cabinet d'analyse
américain Dual Citizen LLC, le pays le plus « verts »
est la Suède, la France n'arrive qu'à la 13ème place.
Conclusion de l'analyse PESTEL
Cette démarche a permis de mettre en évidence
l'importance du facteur social : ce sont les clients qui créent les
tendances et influencent le marché. Il est évident que les
facteurs économiques et politiques vont également impacter le
secteur de la meunerie, mais d'une autre façon : si une loi ou une
conjoncture économique va s'imposer au meunier, il faudra en outre qu'il
aille chercher l'information auprès du client final pour comprendre les
évolutions sociales.
1.1.3) Analyse de la structure concurrentielle selon
Porter Intensité de la concurrence
(note 3/5)
Au niveau national, la meunerie est dans une configuration de
80/20, où 80 % de la production nationale est fabriquée par 20 %
des acteurs du marché, et inversement. Les principaux meuniers
français sont, dans l'ordre d'importance : Nutrixo (comprenant les
Grands Moulins de Paris), Soufflet, Les Grands Moulins de Strasbourg et
Axiane.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
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En boulangerie artisanale, dans la région Grand Est,
les Grands Moulins de Strasbourg sont leader avec plus de 48 % de parts de
marché. Le principal concurrent sur ce secteur est le groupe Soufflet
qui possède plus de 13 % de parts de marché. Les parts restantes
sont disputées par de nombreux acteurs, dont les plus importants sont :
les Grands Moulins de Paris, Becker Hurtigheim et Burggraff Becker.
Si le marché de la meunerie compte de nombreux acteurs
nationaux et locaux, la concurrence dans la région Grand Est reste
modérée, alors qu'elle semble plus intense dans le reste du
territoire national.
Menace d'un nouvel entrant (note 1/5)
La meunerie est une activité exigeant de nombreuses
ressources matérielles et financières. Pour faire concurrence aux
Grands Moulins de Strasbourg qui possèdent la capacité de
production la plus importante d'Europe, il faudrait l'aide d'un investisseur
très généreux. De plus, les acteurs principaux de ce
marché sont historiques et ne peuvent pas être facilement
remplacés ou évincés par l'arrivée d'un nouvel
entrant. Cette hypothèse reste peu probable et très complexe
à mettre en application. La menace est donc faible.
Produits de substitution (note 1/5)
La farine vendue aux artisans boulangers ou aux industries
est généralement une farine de blé destinée
à la fabrication de pains, viennoiseries ou autres préparations
alimentaires. Son utilisation et ses propriétés
spécifiques rendent le remplacement ou la suppression de ce produit
difficile. De plus, les Grands Moulins de Strasbourg proposent une large gamme
de farines permettant de répondre à la grande majorité des
besoins des clients.
La farine et le pain font partis de ces rares produits de
base, difficiles à remplacer: la menace d'un produit de substitution est
dans ce cas très faible, voire inexistante.
Pouvoir de négociation des fournisseurs
(note 4/5)
Le blé est la matière principale la plus
consommée par l'entreprise, or ce produit est vendu sur un marché
qui lui est dédié et dont le cours varie quotidiennement : on
notera que son taux est exceptionnellement bas pour l'année 2015/2016
(140 €/t en mai contre 163€/t l'an dernier à la même
période). L'achat de blé est une activité
stratégique pour l'entreprise qui achète sa
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matière première par le biais de courtiers
spécialisés dans le domaine. Soumis au prix du marché, la
négociation tarifaire reste limitée. De plus, la qualité
et les tarifs varient en fonction des conditions météorologiques.
Si la récolte est mauvaise, l'offre sera inférieure à la
demande et les prix grimperont. En outre, l'entreprise peut anticiper et
constituer des stocks quand le cours est bas, en prévision d'une hausse
future des tarifs. Malgré cela, elle reste dépendante de ses
fournisseurs, du cours du blé fluctuant ainsi que des conditions
climatiques. On peut donc affirmer que le pouvoir de négociation des
fournisseurs est un risque majeur pour l'entreprise.
Pouvoir de négociation des clients (note
5/5)
Nos clients sont à la fois, les boulangers et les
clients du boulanger. En effet, les farines et mix proposés doivent
à la fois plaire et convaincre le boulanger, mais également ses
clients. En effet, la qualité de production de son pain peut être
directement liée à la farine produite par les Grands Moulins de
Strasbourg. Si nous ne rencontrons que très peu de problèmes de
qualité, il arrive plus fréquemment que de nouveaux produits ne
trouvent pas preneur. En cause, les tendances alimentaires qui évoluent
rapidement et le pain proposé qui n'est pas forcément
adapté aux attentes de la clientèle. C'est à elle de
créer le succès ou l'échec d'un lancement de produit, mais
également d'assoir notre position de leader sur le marché. En
effet, nos clients boulangers peuvent décider à tout moment de
travailler avec nos concurrents pour des raisons tarifaires ou d'autres
motivations comme les nouveautés produits, les opérations
promotionnelles ou tout autre service complémentaire. On peut donc
affirmer que le pouvoir de négociation des clients est fort et peut
influencer l'activité de l'entreprise.
Conclusion de l'analyse Porter : cette
analyse a permis de mettre en exergue l'importance de la relation client pour
les Grands Moulins de Strasbourg. Ce sont les acteurs les plus influents sur
l'activité de l'entreprise. Il faudra donc être
particulièrement vigilant quant au maintien de notre portefeuille
clients et aux besoins et attentes de nos consommateurs. Nous avons
également pu constater que l'entreprise est dépendante de ses
fournisseurs et ne peut que légèrement négocier les tarifs
d'achat de matières premières. Quant à la concurrence, si
elle est forte au niveau national, elle reste modérée dans le
Grand Est où les Grands Moulins de Strasbourg sont largement leader.
Enfin, nous constatons que la menace de voir un nouvel entrant est mineur, tout
comme l'apparition d'un produit de substitution (voir annexe
3).
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
11
1.1.4) Définition des besoins de l'entreprise
Une fois l'environnement analysé, il convient de
connaitre les besoins de l'entreprise. L'objectif est de définir les
premiers contours de la veille à réaliser en prenant en compte :
les objectifs, les thèmes à traiter, les acteurs à
surveiller, les sources à utiliser, les types d'informations à
diffuser et la valeur ajoutée attendue de ces informations de veille.
* Les objectifs : comprendre mieux son environnement afin de
contrer la concurrence et d'anticiper les tendances alimentaires
régulièrement changeantes.
* Les thèmes à traiter : l'entreprise souhaite
recueillir de l'information concernant la législation en rapport avec
l'activité meunière et boulangère, l'économie
française, les tendances alimentaires, les nouveautés en terme de
marketing et enfin la concurrence.
* Les acteurs à surveiller : les principaux concurrents
(directs et indirects)
* Les sources à utiliser : liberté relative
avec une demande de lecture des magazines professionnels. Les sources en
provenance d'Internet seront également exploitées ainsi que les
sources internes comme la force de vente.
* Le type d'information à diffuser : la direction
commerciale souhaite que tous les résultats du travail de veille soient
accessibles par tous, indépendamment de l'importance de l'information ou
des thèmes dont elle traite.
* La valeur ajoutée attendue : faire un retour des
recherches effectuées, synthétiser l'information pertinente et la
diffuser aux personnes concernées.
1.2) Le concept de veille
Nous tenterons dans cette partie de définir le concept
de veille, les différents types de veille existant et la distinction
à faire entre veille et intelligence économique.
1.2.1) Veille stratégique :
définition
Afin de comprendre l'enjeu de la mise en place d'une veille,
il convient de définir ce concept. La définition la plus
complète est celle de Lesca et Caron-Fasan (2003) : « La
mission de la veille stratégique est de soutenir l'activité, le
métier et les processus clés de l'organisation, la prise de
décision des managers et la réalisation d'une stratégie
délibérée ou émergente, dans le but ultime de
construire un avantage concurrentiel, de contribuer à la création
de valeur ou
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
12
de se protéger contre d'éventuelles menaces,
et finalement de pérenniser une activité ». Les auteurs
insistent également sur le fait que la veille est une activité
prospective : « nul besoin de connaître ce que fait le concurrent
aujourd'hui car la veille consiste à deviner ce qu'il fera demain
».
En résumé, la veille stratégique
consiste à surveiller l'environnement de l'entreprise afin de permettre
à celle-ci de mieux appréhender et anticiper les
évolutions du marché, mais également de faciliter la prise
de décisions et le développement d'innovations.
1.2.2) Les différents types de veille
Pour réaliser une veille efficace, il faut savoir quoi
observer et avoir en tête les priorités et les objectifs de
l'entreprise. Selon Laurent HERMEL (2007), la stratégie des entreprises
définira si la veille sera davantage axée sur : la technologie,
la concurrence, les clients ou l'environnement général. Ces 4
axes constituent les types de veille les plus couramment utilisées :
? La veille technologique
Elle s'intéresse aux produits, au design, aux
procédés de fabrication et aux prestations de service.
Indispensable à l'entreprise, cette veille permet de surveiller les
stratégies de la concurrence, de découvrir les attentes de la
clientèle, mais aussi de détecter une menace venant d'une
découverte scientifique. La veille technologique intéressera
essentiellement la direction R&D.
? La veille concurrentielle
C'est sans doute la veille la plus pratiquée et la
plus connue. Elle consiste à surveiller les concurrents, notamment :
leur stratégie, leur situation financière, leurs partenariats,
leur gamme de produits, leur culture d'entreprise... Elle permettra
également de détecter l'arrivée d'un nouvel entrant sur le
marché. La veille concurrentielle intéressera la direction
générale et la direction marketing.
? La veille commerciale
Elle a pour but de mieux comprendre les besoins du client sur
le long terme. Cette veille implique l'analyse : du circuit produit, des
fournisseurs, du processus d'achat, des techniques de fidélisation, ou
encore des réclamations. Elle s'adresse généralement
à la direction marketing et à la direction commerciale.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
13
? La veille environnementale (ou globale)
C'est la veille la plus générale qui englobe le
reste des champs de l'entreprise comme : l'environnement politique,
économique, social, culturel, juridique... A noter que chaque champ peut
faire l'objet d'une veille à part entière, selon l'importance de
l'enjeu qu'il représente pour l'entreprise. Elle intéresse de
nombreux acteurs de l'entreprise, à savoir : la direction
générale, le service juridique, la direction commerciale et
marketing...
Cette liste n'est pas exhaustive. En effet, il existe de
nombreux types de veille dont parfois les axes de surveillance se croisent. On
notera par exemple, la veille sectorielle (composée d'axes
également présents dans la veille concurrentielle, commerciale et
juridique) ou encore la veille de l'image (composée d'axes
présents dans la veille commerciale).
Les différents types de veille et leurs axes de
surveillance (Hermel)
TYPE DE VEILLE
|
AXE DE SURVEILLANCE
|
Veille technologique
|
Les acquis scientifiques
|
|
|
|
|
Veille concurrentielle
|
Les procédés
|
|
Veille commerciale
|
Les clients communs
|
|
|
|
Veille environnementale
|
Sociologie Politique Culture Economie...
|
|
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
14
La veille stratégique est composée de ces
différents types de veille et c'est en combinant l'ensemble des
informations recueillies que la surveillance complète de l'environnement
de l'entreprise peut se faire et que la prise de décisions est
facilitée.
Le concept de veille stratégique
1.2.3) Champs d'attitude de la veille
On distingue différents profils de veilleurs selon
leur degré d'agressivité ou de passivité. Ainsi, Daniel
Rouach (2010) a réparti les veilleurs dans 5 catégories en
fonction de leur expertise et de leur caractère offensif :
? Les guerriers, proactifs, ils n'hésitent pas
à investir dans des outils sophistiqués et sont à la
recherche permanente d'opportunités. Peu d'entreprises françaises
pratiquent ce type de veille.
? Les offensifs, proactifs (un peu moins), ils
s'intéressent surtout aux domaines concurrentiels et disposent de moyens
importants. Ce sont souvent d'anciens spécialistes en renseignements
militaires.
? Les actifs, ils ne possèdent pas de moyens
importants, ils utilisent donc des sources traditionnelles et l'organisation
n'est pas structurée. Ils s'intéressent essentiellement à
la concurrence. Les veilleurs français se situent
généralement à ce niveau.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
15
? Les réactifs, ils ne sont pas proactifs et ne
réagissent que lorsque la concurrence se montre hostile. Leur budget est
très limité.
? Les dormeurs, ils ne craignent pas la concurrence et ne
pratique pas de veille.
Les différents types de veilleurs
(Rouach)
Actuellement, aux Grands Moulins de Strasbourg, il n'existe
pas de système de veille formellement établi et seules des «
informations terrains »4 sont occasionnellement
remontées par les commerciaux. Elles permettent de surveiller les
actions de la concurrence et d'aviser en conséquence, mais pas de les
anticiper. L'entreprise souhaite devenir davantage proactive, sans pour autant
mettre en oeuvre des moyens importants. Selon Rouach, on peut dire que les
Grands Moulins de Strasbourg sont actuellement des veilleurs réactifs
mais tendent à devenir des veilleurs actifs.
Franck Bulinge (2002) propose une typologie de la veille
à 3 niveaux en fonction des activités de l'entreprise :
4 Informations terrains : ce sont des données
issues de la concurrence (prix, échantillons, tracts...)
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16
Les typologies de la veille (Bulinge)
|
VEILLE
|
ATTITUDE
|
PASSIVE
|
SEMI-ACTIVE
|
ACTIVE
|
ACTIVITE
|
Cueillette
d'informations utiles
|
Collecter
d'informations pertinentes
|
Recherche d'informations critiques
|
PERIODICITE
|
Permanente
|
Fréquente
|
Ponctuelle
|
ACTEURS
|
Tous
|
Veilleurs
|
Spécialistes
|
METHODE TYPE
|
Revue de presse
|
Recherche Internet
|
Outils spécialisés
|
|
Selon cette typologie, les Grands Moulins de Strasbourg sont
actuellement dans une attitude passive et souhaiteraient passer à une
attitude semi-active.
1.2.4) Veille ou Intelligence économique
La veille stratégique et l'intelligence
économique5 sont deux termes liés mais
néanmoins distincts. Afin de pouvoir les différencier et les
comprendre, il convient de définir la notion d'IE : selon Nicole
d'Almeida (2001), « l'intelligence économique est la
compréhension des situations, de l'environnement et des jeux d'acteurs
dans l'optique d'obtenir un avantage compétitif et, à terme, des
gains pour l'entité qui la pratique».
L'IE, tout comme la veille stratégique, vise à
faciliter la prise de décisions en appréhendant l'environnement
et ses composantes. Cependant, elle englobe plusieurs notions absentes d'une
veille simple, à savoir : la sécurité du patrimoine
informationnel, le lobbying, les techniques d'influence...
Ces notions ont pour but d'influencer et d'agir sur
l'environnement de l'entreprise : leur posture est active. Quant à la
veille, elle a pour rôle d'observer l'environnement, de l'analyser et de
prodiguer des recommandations à la direction : sa posture est davantage
passive.
5 On abrègera se terme par les lettres «
IE »
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
17
En résumé, l'intelligence économique est
un concept complexe qui possède des notions actives et passives dont
fait partie la veille stratégique.
Intelligence économique = Veille + protection du
patrimoine + actions d'influence Dans cette étude, nous nous
intéresserons uniquement au système de veille.
1.3) Organisation d'une veille en entreprise
1.3.1) Connaitre les objectifs et avantages de la
veille
Des enquêtes ont mis en avant l'utilité de la
veille stratégique lorsque l'entreprise a une volonté
stratégique : d'innovation produit, de qualité totale du produit
ou de rapidité de réaction face à la concurrence. Mais
l'utilité de la veille est également grande du point de vue de la
sécurité et de la pérennité de l'entreprise
grâce notamment au repérage précoce du risque d'apparition
de produits de substitution, de technologies nouvelles, ou d'alliances chez les
concurrents par exemple.
La mise en place d'une veille procurera également
à ses utilisateurs certains avantages, comme :
? Un gain de temps pour l'utilisateur à la recherche de
la bonne information
? Un apport de données décisives lors de
négociation grâce à la veille concurrentielle
? La détection des menaces et des opportunités du
marché
? La mise en place de stratégies d'influence
facilitée : utile dans des milieux difficiles
d'accès.
Les Grands Moulins de Strasbourg, souhaitent surtout pouvoir
réagir rapidement face à la concurrence, et détecter des
menaces et des opportunités sur le marché de la meunerie et de la
boulangerie. Cela implique une surveillance des tendances alimentaires, de la
concurrence et de l'économie globale du secteur.
1.3.2) Identifier et sélectionner
l'information 1.3.2.1) Détecter les « signaux faibles
»
Selon Philippe Cahen (2010), les signaux faibles peuvent
être définis comme des éléments de
l'actualité dont l'importance semble moindre, mais qui sont pourtant les
premiers indices d'un
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
18
changement majeur à venir. Rechercher ces signaux
permettra d'anticiper les tendances futures et de compter parmi les premiers
à proposer une offre répondant aux nouveaux besoins.
Pour détecter ces signaux faibles, il faudra dans un
premier temps définir les sujets et les acteurs sur lesquels
l'entreprise souhaite porter une attention particulière. Par la suite,
il conviendra d'effectuer une veille sur ces différents points et
traiter les données recueillies. Toute information attirant l'attention
du veilleur, ou sortant de la normale, devra être identifiée. Si
cette anomalie devient récurrente, elle devra être
contextualisée pour lui donner un sens, puis transmise au
décisionnaire qui appréciera sa pertinence.
Ce concept de « signaux faibles » est difficile
à mettre en application. Il dépend de la sensibilité du
veilleur, de sa maitrise de l'environnement professionnel, mais
également du décisionnaire et de son niveau d'ouverture et
d'écoute.
En résumé, le veilleur doit rester vigilant et
attentif dans sa collecte d'information afin d'éviter de négliger
une donnée pouvant à l'avenir devenir décisive.
1.3.2.2) Définir le degré de
légalité de l'information
Lors de la recherche d'informations, le chercheur devra
être vigilant quant au type de matière qu'il exploite :
? La matière blanche : elle est publique, libre
d'accès et n'a souvent que peu de valeur. Elle nécessite un tri
et un traitement important (exemple : les banques de données, les
magazines, les sites Internet officiels...). Elle représente 80 % de
l'information mondiale.
? La matière grise : elle est réservée,
difficile à obtenir, souvent informelle et sa diffusion est restreinte.
Obtenir ce type d'information pose souvent un problème d'éthique.
En outre, ce sont des informations à forte valeur, potentiellement
décisives (exemple : données sur les réseaux sociaux,
conversation lors de salons professionnels, informations sur la concurrence
données par un client...). Elle représente 15 % de l'information
mondiale.
? La matière noire : elle est confidentielle, ne peut
être acquise de façon légale et relève souvent de
l'espionnage industriel. Par contre, son importance est décisive pour
l'entreprise (par exemple, des secrets de fabrication ou les prévisions
des ventes, qui
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
19
seraient obtenues en débauchant la concurrence ou en
volant des données). Elle représente 5 % de l'information
mondiale.
Pour créer un système de veille, l'entreprise
se doit de rechercher des informations parmi la matière blanche et la
matière grise en évitant la matière noire sous peine de
sanctions sévères. Il faudra pour cela vérifier la nature
des sources et la provenance de certaines informations ainsi que les
méthodes employées pour les récupérer.
1.3.3) Structurer son système de veille
Afin d'assurer une activité de veille, il est
nécessaire de définir une structure et une organisation
dédiée. Elle prendra différente forme en fonction du
secteur d'activité, de la taille de l'entreprise, de ses besoins et de
ses moyens.
Ainsi, Gilles Balmisse (2014) distingue trois grands types
d'organisation :
? La cellule de veille unique : elle sera chargée de
réaliser une ou plusieurs veilles pour répondre aux besoins de
l'ensemble de l'entreprise. Suivant la multitude et l'ampleur des axes de
recherche, cette cellule pourra compter plusieurs collaborateurs qui se
répartiront les rôles, à savoir : le responsable de la
cellule, le veilleur, l'analyste et l'administrateur du logiciel de veille.
? De multiples veilleurs : cette organisation sera
privilégiée quand l'entreprise ne peut pas se permettre de
créer une cellule entièrement dédiée à la
veille. Chaque service aura alors un veilleur qui collectera à temps
partiel de l'information pertinente et en rapport avec l'activité du
service.
? Une direction coordonnant une communauté de
veilleurs : cette organisation est une combinaison des deux organisations
précédentes. En effet, il y aura un veilleur par service ou par
métier (à temps partiel), mais également une direction
ayant pour vocation de manager les veilleurs, de centraliser l'information, et
de mener des veilles davantage stratégiques et moins
opérationnelles (à temps plein).
Les Grands Moulins de Strasbourg ne souhaitent pas investir
de moyens financiers important dans la structure de veille. Cependant, ce
projet leur tenant à coeur, il représentera la mission
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
20
principale d'un employé qui y consacrera une part
majeur de son temps de travail. On peut assimiler ce fonctionnement à
une cellule de veille comme décrite ci-dessus.
1.4) Veille stratégique : comment créer un
avantage concurrentiel ?
Une entreprise mettant en place une veille stratégique
s'inscrit implicitement dans une démarche de remise en question de son
fonctionnement actuel. Elle souhaite connaitre son environnement pour mieux s'y
adapter et ainsi devenir proactive sur le marché. La mise en place d'un
système de veille permet d'acquérir des connaissances sur les
attentes et besoins des consommateurs, mais également sur la concurrence
et leurs stratégies. De plus, connaitre son environnement implique la
prise en compte de la conjoncture économique et sociale ainsi que des
projets juridiques à venir. L'ensemble de ces données vont
permettre à l'entreprise de :
* Réagir aux nouveautés proposées par la
concurrence
* Créer des produits adaptés à la demande ?
encourager l'innovation
* Faire d'une nouvelle norme ou loi, un argument de vente
(exemple : être les premiers à
proposer le nouvel étiquetage, la réduction de sel
ou le logo sans gluten)
* Développer ou conquérir de nouveaux
marchés (exemple : le Bio ou le sans gluten)
* S'adapter aux tendances de consommation (exemple :
développer le snacking qui est
actuellement en pleine croissance)
* Proposer des opérations promotionnelles originales et
attractives
Une entreprise ouverte aux changements pourra grâce
à ces données modifier sa stratégie à moyen-long
terme, pérenniser son activité et se démarquer des autres
acteurs du marché. C'est en cela que la veille est un outil
intéressant permettant le développement d'un réel avantage
concurrentiel.
3) DEVELOPPER UN SYSTEME DE VEILLE AVEC SUCCES
2.1) Démarche systémique et mise en place
d'une veille stratégique
Le cycle de veille peut être décomposé en
6 étapes, qui si elles sont correctement menées, permettent de
développer un système de veille avec succès.
La figure proposée ci-dessous reprend les propositions
faites par différents auteurs. C'est une sorte de synthèse
inspirée des travaux de Gilles Balmisse (2014) et Laurent Hermel
(2007).
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
21
Le cycle de veille
Diffusion
des résultats synthétisés
Stockage et
archivage
VEILLE
CYCLE DE
Analyse de l'information à valeur
ajoutée
Identiffication
des besoins
d'informations
Choix des
Collecte
sources
2.1.1) Cycle de veille : identifier les besoins et axes
de recherche
La première étape du cycle de veille consiste
à identifier les besoins de l'entreprise et les axes de recherches. On
commence par identifier les sujets qui doivent faire l'objet d'une veille, puis
on les hiérarchise selon leur degré d'importance. L'analyse des
besoins implique de répondre aux questions suivantes :
? A qui servira le travail de veille et quels en seront les
utilisateurs ?
? Quels sont les thèmes ou les domaines
particulièrement importants pour les
décisionnaires ?
? Quelle est la valeur ajoutée attendue ?
? Quels types de décision vont être liés aux
résultats de ces recherches ?
Une mauvaise identification des besoins en information peut
mener à des synthèses et des résultats peu pertinents et
donc non lus et inutiles.
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22
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: la création d'un système de veille m'a
été confiée dans le cadre de mon apprentissage. Lors d'un
entretien ayant pour but de définir mes missions principales, la
direction commerciale et marketing m'a fait part de son désir d'obtenir
des informations sur la concurrence, les tendances alimentaires et plus
spécifiquement sur le régime sans gluten. Il m'a
été demandé de faire des recherches sur ces sujets et d'en
faire une synthèse. Aucun système de veille n'était
formellement mis en place et une grande liberté dans sa création
et son fonctionnement m'a été laissée.
Bien que les principaux axes de recherches m'aient
été donnés, je n'ai pas reçu d'indications
précises concernant les clients6 de cette veille, la valeur
ajoutée à apporter ainsi que les enjeux du décisionnel. A
l'entame de ce projet, j'ignorais les composantes du cycle de veille, je n'ai
donc pas su identifier l'ensemble des besoins. C'est pourquoi, cette
étape est la plus fragile du système de veille mis en place.
2.1.2) Cycle de veille : choisir ses sources
Il existe plusieurs types de sources qui permettent de remonter
des informations pertinentes. Il convient de les sélectionner en amont
de la collecte, en fonction des besoins de l'entreprise.
2.1.2.1) Sources formelles ou informelles
Les sources formelles sont de nature documentaire, elles
regroupent les documents écrits, quel que soit leur support : la presse
professionnelle ou grand public, les études publiées, les sites
web, les bases de données, les informations financières, les
dépôts de brevets...
Les sources informelles prennent la forme d'observations ou
sont de nature orale. On pourra les recueillir lors de salons, d'expositions,
mais également auprès des distributeurs, des clients ou de nos
fournisseurs.
2.1.2.2) Sources internes ou externes
Les sources internes sont composées d'informateurs
internes à l'entreprise comme les nouveaux embauchés, les
commerciaux, les chercheurs ou divers salariés.
6 Le terme « client de la veille » est
utilisé pour désigner les personnes susceptibles d'utiliser les
résultats de la veille.
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23
Les sources externes proviennent des acteurs extérieurs
à l'entreprise et regroupent les sources documentaires et les
études de marché proposées par des organismes publics
(INSEE, CREDOC...), la presse spécialisée, les organismes
privés (KOMPASS).
2.1.2.3) Sources ouvertes ou fermées
Les sources ouvertes sont des sources publiques, libres
d'accès comme les journaux, les livres, les magazines
professionnels...
Les sources fermées sont les sources d'information non
publiques. Ces informations nécessitent un droit d'accès payant
ou doivent être crées par des méthodes d'investigation tel
que des études.
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: comme mentionné précédemment, une grande
liberté m'a été laissée, notamment au niveau du
choix des sources. Etant abonnée à de nombreux magazines
professionnels, l'entreprise possède une importante source
d'informations pertinentes actuellement non exploitée qui se doit de
l'être. En plus de cette source formelle, j'ai choisi d'utiliser des
sources internes grâce aux remontées des commerciaux et des
sources ouvertes principalement numériques. Ma seule limite est celle du
budget : pour ce projet, aucun investissement n'est à prévoir et
donc les sources fermées payantes sont à écarter.
2.1.3) Cycle de veille : collecter l'information
On parle également de Traque pour définir la
collecte d'information. Ce terme inclus la notion de l'effort volontariste qui
consiste à aller de l'avant et à provoquer la venue des
informations les plus stratégiques. Il existe deux types de traqueurs
:
? Les traqueurs sédentaires, qui travaillent
généralement dans un bureau et qui accèdent à des
sources d'informations formalisées (base de données,
Internet...).
? Les traqueurs « terrain » qui sont
fréquemment en déplacement et au contact de diverses personnes
comme : les clients, les fournisseurs ou les concurrents.
Si on s'intéresse au traqueur sédentaire : il
aura le choix de rechercher l'information manuellement ou de façon
automatique. L'externalisation peut également être
envisagée si le budget alloué au poste de veille est
conséquent. Dans le cas contraire, il faudra se rabattre sur
l'exploitation d'outils gratuits. Il en existe beaucoup, dont les plus connus
sont :
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24
* Google alerte, c'est un outil proposé par Google qui
permet de créer des alertes qui remontent automatiquement et
régulièrement des actualités liées à des
mots-clés.
* Feedly, est un agrégateur de flux RSS en ligne. Il
permet via un site internet de personnaliser et de gérer ses abonnements
à des flux RSS.
* Mention, est une plateforme d'analyse des médias
sociaux comme Twitter, Facebook et Youtube. Tout comme Google alerte, cet outil
fonctionne au moyen de mots-clés et d'un système d'alertes.
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: Nous comptons des traqueurs « terrain »
représentés par les commerciaux et des traqueurs
sédentaires composés de l'ensemble des employés et du
responsable du système de veille. L'information sera alors
collectée de 5 manières différentes :
* La lecture de magazines professionnels qui permet un
brassage important de données pertinentes et directement
exploitables.
* Google Alerte pour faire remonter automatiquement des
données en rapport avec les axes de recherche préalablement
définis. Une fois par semaine des liens Internet sont envoyés
dans une boite mail spécialement créée à cet
usage.
* Surveillance manuelle des Sites Internet des principaux
concurrents et des associations boulangères. Les réseaux sociaux
sont également régulièrement visités.
* Remontées internes, les employés de
l'entreprise rapportent ponctuellement de nouvelles données
trouvées dans le cadre de leur activité et qu'ils estiment
intéressantes pour l'ensemble du collectif.
* Remontées externes, ce sont les commerciaux qui
ramènent régulièrement des informations de la concurrence
au moyen de rapports oraux ou de supports documentaires.
A noter que, Feedly n'est pas un outil pertinent dans notre
étude, car l'essentiel des sites surveillés manuellement ne
proposent pas un suivi de leurs flux RSS. Concernant Mention, n'étant
pas maitrisé, il a été provisoirement
écarté.
En l'absence de budget, l'externalisation de la collecte
d'information n'est pas envisageable, tout comme l'exploitation d'outils
payants.
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25
2.1.4) Cycle de veille : analyse de l'information
Cette étape peut également être
appelée « sélection des informations » et consiste
à ne retenir, parmi les informations recueillies, uniquement celles
susceptibles d'intéresser les utilisateurs au sein de l'entreprise.
Phase cruciale du cycle, la sélection permet d'éviter la
surinformation mais également l'appauvrissement et l'assèchement
du processus.
Les critères de sélection sont définis en
fonction des besoins identifiés et des objectifs de la veille. Une fois
triée, l'information doit encore être synthétisée
pour que sa lecture et sa compréhension soient les plus simples
possible. De plus, en synthétisant les recherches, une valeur
ajoutée et apportée : le veilleur qui donnera un sens aux
données collectées.
? Evaluation et tri : cette étape consiste à
distinguer les informations utiles de celles qui ne le sont pas, et de
définir le niveau de qualité et leur véracité.
Parfois l'appel à des experts est nécessaire.
? Analyse : cette étape doit permettre de donner du
sens aux informations, de les mettre en perspective et de les indexer selon la
règle établie dans la gestion documentaire.
? Synthèse : elle permet de faire ressortir les
éléments essentiels des recherches. Directement utilisée
par les clients de la veille, elle doit être faite
régulièrement.
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: Les critères de sélection sont ceux en rapport avec
les grandes thématiques à aborder à savoir toutes les
informations ayant un rapport avec les nouvelles tendances alimentaires, les
données économiques et sociales, le marché de la meunerie
et la concurrence. Dans notre cas, le tri, l'analyse et la synthèse sont
effectués par une seule personne, le veilleur.
Dans le cas de Google Alerte, les emails
réceptionnés et les liens qu'ils contiennent sont tous ouverts,
lus et conservés. Cependant, seuls les articles pertinents sont
sélectionnés. Un premier tri se fait à la lecture du titre
et un second tri s'effectue en mettant en relation le contenu avec les
objectifs de la veille. La démarche est similaire pour les magazines
professionnels à la différence qu'un article intéressant
devra être scanné afin d'homogénéiser les formats et
faciliter le traitement de l'information. Concernant la surveillance manuelle
des sites Internet, toutes les nouveautés ont un intérêt et
peuvent intégrer le système de veille. Il en va de même
pour les données remontées par les commerciaux à
l'exception des doublons.
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26
2.1.5) Cycle de veille : diffusion des
résultats
Les informations n'ont de valeur que si elles parviennent au
bon moment, sous la bonne forme et aux bonnes personnes. Diffuser
«efficacement» signifie que les informations parviendront aux
utilisateurs, qu'elles seront clairement comprises et intégrées :
il faut tenir compte de leur comportement d'acceptation ou de refus.
Les produits7 de la veille doivent être
remontés régulièrement au moyen de supports écrits
ou d'échanges verbaux.
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: Une newsletter parait mensuellement et propose une synthèse
des informations les plus pertinentes recueillies durant le mois. Elle est
diffusée par mail et disponible au format papier sur demande
(voir annexe 4).
Des « Flash Info » sont également
envoyés par mail de manière ponctuelle, lorsqu'une information
stratégique me parvient et qu'elle doit être partagée au
plus vite avec l'équipe commerciale et la direction (voir annexe
5).
Le système de veille est entièrement
opérationnel depuis la fin du mois de février, mais pour des
raisons pratiques, il n'a été présenté
officiellement qu'au mois d'avril lors d'une réunion commerciale
réunissant la majorité des clients de la veille :
* La direction commerciale et marketing
* Les commerciaux
* La responsable R&D
* Le responsable Export
* La responsable de la marque Banette
* La responsable marketing Grande distribution
Le projet a été bien accueilli dans son
ensemble, bien qu'actuellement, seule une partie de l'équipe commerciale
nous donne son avis sur le système de veille et nous remonte des
informations « terrain ». Les autres membres semblent plus passifs et
acceptent l'information qu'on leur donne sans pour autant chercher à
alimenter le système de veille.
7 Le terme « produit de la veille » est
utilisé pour désigner les résultats
générés par la veille.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
27
2.1.6) Cycle de veille : stockage et archivage
Le stockage des informations est nécessaire à la
valorisation et l'exploitation des données. Il représente une
mise en commun des informations : celles-ci doivent donc être facilement
accessibles par les clients de la veille. Selon la façon dont il est
conçu, le stockage peut constituer une capitalisation des connaissances
de l'entreprise.
Le stockage nécessite la mise au point d'un plan de
classement des informations dans les bases de données. Il repose sur le
ciblage de la veille stratégique, reprend les thèmes et les
acteurs, qui sont les mots clés principaux, et affine les
détails. Cet affinage se traduit par une liste de mots clés qui
s'imposent aux utilisateurs de la veille. Son évolution est liée
à l'évolution du ciblage.
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: une base de données contenant l'ensemble de mes recherches
est disponible et librement accessible sur l'intranet de l'entreprise. Elle se
présente sous la forme d'un moteur de recherche dans lequel peuvent
être indiqués des mots-clés reliés à la
classification des données. Le plan de classement est disponible sur la
page d'accueil (voir annexe 6) et un mode opératoire a
été créé afin de faciliter la recherche des clients
de la veille (voir annexe 7).
En complément de la base de données, des
archives papiers ont été mises en place dans les locaux de
l'entreprise : les magazines ont été triés par nom et par
date, quant aux autres documents, ils ont été rangés par
date de réception.
2.1.7) Une étape supplémentaire :
l'animation du système de veille
Bien que cette étape ne fasse pas officiellement partie
du cycle de veille, elle reste néanmoins indispensable. En effet,
l'animation entretien le système de veille et le fait perdurer dans le
temps. Cela consiste à encourager les traqueurs pour qu'ils remontent de
l'information pertinente, pour qu'ils partagent leurs connaissances, et qu'ils
suggèrent de nouvelles sources ou de nouvelles améliorations
à apporter. La remise en question est cruciale et permettra au
système d'évoluer et de se développer.
Selon Lesca et Caron-Fasan (2003), l'entreprise a le choix de
confier cette mission à une seule personne ou à plusieurs. Ce
dernier cas se présente lorsque le stockage des informations est
réparti auprès de différents experts. Au lancement du
projet, le responsable sera également l'animateur et plus tard, quand le
système de veille sera fonctionnel, il deviendra le responsable de la
pérennité du dispositif.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
28
Application aux Grands Moulins de Strasbourg
: Etant responsable du projet de veille, il m'incombe également
de l'animer et de motiver la force commerciale pour que cette dernière
se sente impliquée et participe à la recherche d'informations.
Leurs avis et leurs recommandations sont toujours pris en compte, c'est ainsi
que de nouveaux axes de recherche ont été ajoutés ou
affinés. Un contrôle de l'efficacité du système est
à prévoir afin de corriger ou ajuster certaines étapes et
faire évoluer l'ensemble du projet.
2.2) Risques et limites d'une veille : comment
éviter les pièges ?
2.2.1) Limite entre veille et espionnage
L'espionnage est un dérivé malsain de
l'intelligence économique qui consiste à obtenir
illégalement des informations que l'on n'a pas réussi à
obtenir par des voies officielles. C'est une pratique très proche des
méthodes de renseignement militaire utilisant le soudoiement de
salariés, la corruption, l'intrusion dans des locaux, la fouille des
poubelles ou encore l'écoute téléphonique. Ces techniques
de recueil d'information sont à proscrire et de surcroit, ne sont pas
utiles. Clairement perçus comme illégaux, ces actes ne
représentent que 1 % des moyens utilisés pour collecter des
données. La difficulté réside plutôt dans la
délimitation du légal et de ce que ne l'est pas : cette
frontière est pour le moins subjective et laisse planer le
mystère autour de l'activité de veille.
Etant sévèrement puni par la loi, l'espionnage
est totalement déconseillé pour l'ensemble des entreprises,
notamment les Grands Moulins de Strasbourg. Bien que la limite soit facilement
franchie il convient d'être particulièrement vigilant quant
à la collecte d'information et tout particulièrement celle en
provenance de la concurrence.
2.2.2) La sécurité des
systèmes
Etre ouvert sur l'extérieur, c'est également
développer de nouveaux problèmes liés à la
protection de l'information. Afin d'éviter les fuites de données,
seul l'informaticien doit avoir accès à la totalité du
patrimoine informationnel et c'est lui qui attribue les droits aux
employés en fonction de leurs activités et de leurs besoins. La
moindre faille expose à des interventions intempestives sur le
système avec des répercutions en chaîne. Une surveillance
constante des transactions effectuées sur le système est
nécessaire afin de prévenir les « trous de
sécurité » et toute intrusion étrangère ou
toute propagation de virus.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
29
Dans le cas des Grands Moulins de Strasbourg, seul le service
informatique gère les droits d'accès et les employés
peuvent uniquement consulter les dossiers en rapport avec leur activité
professionnelle. Cependant, le verrouillage de poste n'est pas un
réflexe pour la majorité du personnel qui s'absente du bureau en
laissant le libre accès à leurs données qui peuvent
être à caractère sensible.
2.2.3) La surinformation
Le développement des NTIC pousse à la
surinformation, il suffit d'observer le nombre de résultats obtenus en
tapant un simple mot-clé dans un moteur de recherche. De nombreuses
pages web seront très éloignées de notre sujet de
recherche, c'est ce qu'on nomme du « bruit » et cela nuit à
l'interprétation de l'information. De plus, Internet n'offre pas
d'informations structurées ou contrôlées, c'est à
son utilisateur d'effectuer le tri, de vérifier l'obsolescence de la
donnée et le sérieux de la source.
Selon Lesca et Caron-Fasan (2003), cette surcharge
d'information provoque une gêne qui peut aller jusqu'à bloquer le
chercheur, le paralyser et repousser sa prise de décision. La
surinformation engendre une augmentation des coûts de production et de
traitement liés à l'augmentation du temps nécessaire
à la recherche et au stockage. En outre, plus les sources sont
diversifiées, plus le risque d'incohérence est
élevé et plus le chercheur sera démotivé.
Afin d'éviter les risques de la surinformation, il
convient de bien définir ses besoins, de hiérarchiser
l'information recueillie et d'effectuer un suivi régulier. La
modélisation du système de recherche pourrait aider le veilleur
et lui fournir un cadre de référence.
2.2.4) Culture collective et coopération des
salariés
Au Japon, l'information n'est pas considérée
comme un outil de pouvoir, il est naturel de la partager et d'en faire profiter
la communauté. En outre, la France connait un véritable
problème culturel autour du savoir et de la connaissance : l'individu
qui en détient veut conserver l'avantage que lui procure cette
information par rapport à ses collaborateurs. De plus, ils ne sont pas
conscients de la valeur qu'elle peut avoir et ignorent parfois comment la
transmettre. La communication et l'explication de l'apport collectif que
procure le partage de connaissances vont encourager les salariés
à penser au groupe plutôt qu'à leur réussite
personnelle.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
30
Malgré l'animation du système de veille et la
mise en place d'une culture de partage, certains employés peuvent
refuser de coopérer et participer au projet. Cette attitude peut
être due à une forme de résistance au changement, ou encore
à une mauvaise intégration des acteurs. Pour connaitre leurs
freins, il convient d'organiser des entretiens en face à face afin
d'entendre leurs arguments et de proposer d'éventuelles solutions.
A noter que certains employés ne s'impliquent pas,
simplement par absence de motivation ou désintérêt pour le
projet. Seule une récompense financière pourra dans ce cas les
contraindre à participer et fournir les résultats attendus.
Dans le cas des Grands Moulins de Strasbourg, certains acteurs
de la veille sont passifs : ils réceptionnent les résultats mais
ne remontent aucun commentaire ni aucune information pertinente. A l'inverse,
d'autres utilisateurs vont s'investir et forment un réel atout pour le
projet. La disparité des comportements n'a pour l'heure pas
été analysée et les causes n'ont pas été
identifiées.
2.3) La création de données : enquête
qualitative
Quand l'entreprise ne trouve pas de données pertinentes
sur un sujet précis et que ces informations sont déterminantes
pour sa prise de décision, il conviendra de créer soi-même
les données. Le sondage est une alternative intéressante qui
permet d'obtenir rapidement des résultats exploitables. On distingue
l'étude quantitative de l'étude qualitative qui n'apportent pas
les mêmes réponses :
? Le quantitatif a pour but de mesurer
précisément les besoins et motivations des consommateurs. Ce type
de sondage va permettre de tirer des conclusions qui s'appliquent à
l'ensemble de la cible : d'extrapoler les résultats. On utilise
l'étude quantitative pour : connaitre la notoriété d'une
marque, l'intention d'achat, la compréhension d'un message ou se mesurer
à la concurrence...
? Le qualitatif est utilisée dans une optique
d'exploration et de recueil d'informations au sujet d'un domaine précis.
Ce type d'étude tente de comprendre comment les individus fonctionnent,
quelles sont leurs motivations et leurs freins. Ce type de sondage n'utilise
que de petits échantillons homogènes. On utilise l'étude
qualitative pour : créer de nouveaux produits, comprendre un choix, une
attitude ou tester des stratégies de communication....
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31
Dans le cas des Grands Moulins de Strasbourg et plus
précisément dans le cadre du projet de veille stratégique,
il serait intéressant de faire usage d'une enquête qualitative
afin d'améliorer le système de veille et de comprendre la
passivité de certains acteurs. On pourra ainsi améliorer
l'identification des besoins qui constitue la première étape de
notre cycle, mais également recueillir un premier feed-back sur le
projet.
Une seconde étude aurait été pertinente :
il s'agit d'une enquête quantitative à effectuer auprès de
nos clients Banette ayant pour but de recueillir leur ressenti au sujet de nos
concurrents. Une remontée du terrain nous donnera sans doute une
nouvelle perspective et une meilleure compréhension de notre
environnement concurrentiel.
Par manque de budget et de temps, c'est la première
étude qui a été retenue et qui va être mise en
application. De plus, cette enquête apporte un réel
intérêt au projet de veille, car elle devrait permettre
d'identifier des axes d'amélioration et à terme, faire
évoluer le système et son efficacité.
2.3.1) Choix du type d'entretien
Il existe 3 formes d'entretien dont l'intérêt
diffère :
? L'entretien non directif est la forme la moins
structurée et la plus libre. Un sujet est donné au moyen d'une
question ouverte par l'interviewer qui va ensuite laisser la main à la
personne interrogée et écouter sa réponse. L'entretien est
ponctué de reformulations permettant d'accompagner le sondé dans
le cheminement de ses pensées. L'interviewer a un rôle de guide
mais ne doit pas orienter ou influencer la réponse donnée. Les
informations recueillies seront très détaillées et
approfondies mais leur interprétation peut être difficile.
? L'entretien directif est à l'inverse la forme la plus
structurée et la moins libre. Il se fait au moyen de questions
fermées entrainant des réponses concises de la part du
sondé. Les informations recueillies seront précises et faciles
à exploiter, mais ce type d'entretien est peu utilisé car il
empêche le développement des pensées et oriente trop le
discours : l'enquête pourrait en être biaisée.
? L'entretien semi-directif est un compromis des deux formes
précédentes, à la fois libre mais encadré.
L'interviewer présente le thème et pose une question ouverte. Il
aura en
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32
amont listé les sous-thèmes à aborder,
ainsi que les questions à poser si la personne interrogée n'y
vient pas spontanément. Dans ce cas, l'interviewer va encadrer la
discussion tout en laissant le sondé s'exprimer librement. Cette forme
est la plus courante car elle permet de recueillir des informations pertinentes
sur les représentations et les attitudes des sondés.
Dans le cadre de notre étude, on souhaite recueillir
les impressions des utilisateurs au sujet du système de veille actuel,
de connaitre leurs attentes et de comprendre leur comportement. L'entretien
semi-directif permet de découvrir les représentations et les
attitudes des personnes interrogées : c'est pourquoi il semble
être le plus adapté.
2.3.2) Constitution de l'échantillon
Le système de veille compte une vingtaine de clients
qui ont la particularité d'être également les acteurs du
projet. En effet, s'ils reçoivent des informations, nous sommes
également dans l'attente d'une remontée de données de leur
part, ainsi que d'un partage de connaissances avec l'ensemble du groupe. Bien
que la population totale soit de taille réduite, un entretien en face
à face avec l'ensemble des acteurs semble compliqué à
organiser. Une sélection s'impose et se fera en fonction de la
pertinence et du rôle des acteurs : entre 5 et 10 personnes vont composer
l'échantillon significatif. La direction commerciale et marketing,
également instigatrice de ce projet fera partie de l'échantillon,
tout comme des commerciaux et une employée du R&D. Leur utilisation
du système de veille va être différente tout comme leurs
attentes, c'est pourquoi la disparité des profils est
intéressante dans notre étude.
2.3.3) Préparation du guide d'entretien
Le rôle du guide d'entretien est de structurer
l'interview en identifiant les thèmes et sous-thèmes à
traiter. Des questions peuvent être préparées pour amener
la personne interrogée à aborder les sujets
sélectionnés. Chaque question correspond à un objectif de
compréhension ou de connaissance précis. Cependant, le guide se
doit d'être souple, l'ordre et l'énoncé des questions
peuvent évoluer au cours de l'entretien (voir annexe
8).
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33
2.3.4) Entretiens individuels
Il convient de prévoir un rendez-vous avec les
personnes interrogées, de leur présenter la recherche et de leur
expliquer la démarche de l'entretien. On définira
également l'heure, le lieu et la durée du face à face.
Dans le cas des Grands Moulins de Strasbourg, l'enquête profitera d'une
réunion interne mobilisant l'ensemble de la force de vente pour
effectuer les entretiens. Un mail a averti les commerciaux de la teneur de
l'enquête et la salle des représentants8 a
été réservée à cet effet. Chaque face
à face durera entre 10 et 15 min, des notes seront prises et
l'utilisation d'un dictaphone permettra d'assurer une retranscription exacte de
la discussion.
A l'entame de l'entretien, on expose à la personne
interrogée, l'objet de l'étude et le déroulement du face
à face. On vérifiera avec elle son identité et sa
fonction, puis on lui rappellera le contrat déontologique. Ce dernier
expose les modalités de diffusion des résultats de
l'enquête : dans notre cas, les résultats seront internes et
uniquement destinés au responsable du projet de veille ainsi qu'à
la directrice commerciale et marketing.
L'entretien se poursuivra par une première question
ouverte et simple qui mettra en confiance le sondé. Par la suite, des
reformulations et d'autres questions permettront de recadrer la discussion et
d'aborder les sous-thèmes souhaités.
2.3.5) Analyse des résultats de l'enquête
Cette enquête a révélé les apports
et les freins de la veille, mais également de nombreux axes
d'améliorations et propositions de solutions (voir annexe
9).
Les apports
Certaines personnes ont précisé que la veille
permettait de développer une culture générale. Les
données présentes dans les newsletters permettent de convaincre
le client sur certains sujets comme le développement du snacking
(tendance sociale forte), elles améliorent également la
crédibilité des commerciaux. De plus, le système de veille
leurs permet d'améliorer leur réactivité et d'anticiper la
concurrence en proposant des produits équivalents de notre gamme.
L'envoi par mail est apprécié est le rythme de
diffusion semble convenir à l'ensemble des acteurs de la veille.
8 Salle de réunion de taille
réduite, généralement réservée au
rendez-vous entre les commerciaux et leurs clients.
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34
Les freins
La base de données n'est pas consultée par les
commerciaux qui n'utilisent pas l'intranet dans leur activité
professionnelle. Par contre la R&D et les employés travaillant dans
les bureaux, ont davantage l'habitude de consulter cette base.
La majorité des personnes interrogées, n'a pas le
réflexe de collecter des informations pertinentes et de les remonter au
responsable du projet de veille ou à la direction.
Le format papier ne semble pas intéresser les clients de
la veille qui préfèrent l'envoi d'un mail, en accord avec
l'évolution technologique.
Suggestions
De nombreuses recommandations m'ont été faites
durant les entretiens :
? Adapter la newsletter aux clients (boulangers)
? Envoyer par sms les informations jugées urgentes
? Demander une implication de la hiérarchie (aborder le
sujet en réunion et proposer des
actions contrant celles de la concurrence)
? Ajouter une ligne dans le rapport de visite pour provoquer le
réflexe chez les
commerciaux
? Indiquer le lien de l'intranet sous les articles de la
newsletter
Les résultats de cette enquête sont riches en
informations et permettent de faire évoluer le système de veille.
Cependant, les besoins semblent avoir été bien définis car
aucun manque de pertinence n'a été soulevé concernant le
contenu de la veille. Le projet est bien accueilli dans son ensemble,
même si certaines habitudes doivent être corrigées et une
motivation collective devra être trouvée.
3) LE DEFI DU KNOWLEDGE MANAGEMENT, OU COMMENT
CAPITALISER LES SAVOIRS
3.1.) De l'information au savoir : approche
théorique du Knowledge Management
3.1.1) Définition du Knowledge
Le terme « Knowledge » signifie en français,
« savoir » mais également « connaissance ». Bien que
liés, une distinction existe entre ces deux termes.
Dissociable de l'individu, le savoir est
généralement répertorié dans des manuels, des
ouvrages ou autres documents didactiques. Il est socialement admis et reconnu
par une communauté de savoirs et relève d'un patrimoine culturel.
Il est caractérisé par des propriétés
sémantiques et syntaxiques, mais ne pourra pas être décrit
à l'aide de qualificatifs qui révèlent de la cognition.
La connaissance quant à elle, ne peut être
dissociée du sujet connaissant. Elle se construit grâce aux
expériences et non par transmission. C'est également en
s'appropriant un savoir, en l'interprétant et en l'intériorisant
qu'un individu créera de la connaissance. Il en deviendra le possesseur
unique car un même savoir donnera lieu à différentes
appropriations et donc différentes connaissances.
Le « Knowledge » peut donc être définit
comme étant l'association de savoirs conceptuels et de connaissances
personnelles.
3.1.2) Origines et formes de la connaissance
Afin de comprendre le principe de la gestion des connaissances
dans son intégrité, il est nécessaire de connaitre les
différentes formes et origines de la connaissance.
Les sources
Elles correspondent à l'origine des informations ou des
données. Les sources peuvent être de trois types différents
:
SOURCES PRIMAIRES
SOURCES SECONDAIRES
SOURCES TERTIAIRES
Informations retravaillées, issues de sources
primaires. Interprétation et reformulation des idées. Exemple :
biographies, manuels, livres, rapports...
Informations brutes, non retravaillées. Documents
originaux, souvent rares. Exemple : témoignages, courriers,
vidéos, photos, articles de presse...
Compilation de sources primaires et secondaires. Signalement
de ces livres, rapports... dans des catalogues, bibliographies, base de
données.
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Bien qu'il soit important de connaître le type de ses
sources, leur fiabilité l'est encore plus. En effet, une source primaire
n'est pas forcément plus sure qu'une source secondaire. Il faudra
toujours vérifier la qualité de la source avant d'exploiter les
informations qu'elle contient.
Données, informations &
connaissance
Les données correspondent à des
éléments bruts, des mesures qui peuvent être quantitatives
(poids, montant, âge) ou qualitatives (nom, ville, date). Elles ont peu
de valeur, ne laissent pas place à l'interprétation et sont
décontextualisées. Néanmoins, les données sont
faciles à manipuler et à stocker.
Les informations peuvent être définies comme des
données que l'humain aura interprété et
contextualisé : création d'une valeur ajoutée.
Quant aux connaissances, elles correspondent à des
informations comprises et intégrées, c'est-à-dire que
l'individu aura tissé un lien avec ses connaissances existantes.
Exemple :
Donnée 120 000 chômeurs
recensés en Alsace au mois de mars
Augmentation de 15 % du nombre de chômeur en Alsace par
Information rapport au mois
précédent.
Connaissance
L'augmentation du taux de chômage en Alsace pour le mois
de mars est due aux nombreux licenciements de l'usine Peugeot.
3.1.3) Dimension tacite et explicite de la connaissance
Avant d'aborder le concept de Knowledge Management, il est
important de distinguer les différentes dimensions de la connaissance.
En effet, il existe deux types de connaissances : les connaissances tacites et
les connaissances explicites.
Selon Nonaka et Takeuchi (1997), les connaissances tacites
sont personnelles et difficiles à formaliser en pensée ou en
parole. On y retrouve une dimension cognitive et subjective comme les
impressions, les intuitions ou encore les soupçons. Ces connaissances
vont être profondément ancrées dans l'expérience de
l'individu tant dans ses valeurs que dans ses
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37
émotions. On peut également y retrouver une
dimension plus technique dans laquelle on s'intéressera davantage aux
aptitudes et savoir-faire de la personne. Mais quel que soit la dimension, la
transmission et le partage de connaissances tacites est compliqué :
formalisation difficile.
Les connaissances explicites, quant à elles,
représentent tout ce qui peut être transmis par le discours sans
perte d'intégrité. Elles sont plus simples à communiquer
car elles peuvent être codées et traitées informatiquement,
favorisant ainsi leur stockage et leur utilisation.
On notera qu'il est possible de faire interagir les
connaissances tacites et explicites et de créer une « conversion
des connaissances » :
La spirale de la connaissance (Nonaka et
Takeuchi)
La socialisation = connaissance sans langage
: processus de conversion d'une connaissance tacite vers une autre
connaissance tacite. Intangible, et donc difficilement formalisable, ce type de
connaissance peut être transmit grâce à l'observation et
l'imitation, sans aucune forme de communication. On peut relier ce processus
à l'apprentissage qui a pour objectif de faciliter les échanges
sans perturber les individus.
L'extériorisation = utilisation du langage
: processus de conversion d'une connaissance tacite en explicite. Pour
cela, on la conceptualise grâce à des métaphores et des
analogies à
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38
travers le dialogue, la réflexion commune et la
résolution de problèmes. C'est un processus idéal pour
créer des connaissances et de la nouveauté. L'objectif
étant que les individus échangent et communiquent par
écrit.
La combinaison = systématisation de concepts
: processus qui consiste à combiner les connaissances
collectées auprès des individus afin d'enrichir le système
de connaissances de l'organisation. Selon Beijerse (1999), « une
nouvelle connaissance est créée via la combinaison à
travers la restructuration de l'information existante ». Pour cela,
on utilisera de nouveaux tris, des mises à jour, des partages et
échanges de documents pour créer de la connaissance nouvelle. Une
approche systémique est recommandée pour l'enseignement.
L'objectif de ce processus est de faciliter la chaîne de traitement des
connaissances explicites.
L'internalisation = apprentissage en faisant
: correspond au processus de conversion d'une connaissance explicite
en tacite. Elle sera partagée et améliorée lors de
discussions donnant lieu à la création d'une nouvelle
connaissance tacite. L'objectif étant de faciliter la
compréhension et l'assimilation de concepts, théories ou toutes
autres connaissances explicites en les verbalisant.
Ces quatre processus sont interactifs et forment une spirale
de la connaissance, un cycle qui dans le temps va permettre d'étendre la
connaissance. Ce capital intellectuel une fois créé et
collecté doit impérativement être géré et
valorisé pour servir au mieux la croissance et la
pérennité de l'entreprise.
3.1.4) Vers une définition du Knowledge
Management
L'expertise, les pratiques et les techniques disparaissaient
avec l'individu qui les détenait. Cela impliquait pour l'entreprise, des
pertes financières, des recherches et la formation de nouveaux
employés. Ainsi la gestion des connaissances est apparue dans les
années 80 en réponse à des problèmes
opérationnels vécus par certaines entreprises. Le but
était alors de créer un capital de connaissances perdurant
à ses acteurs.
Aujourd'hui on peut définir le Knowledge Management
comme étant « un processus de capture et d'enregistrement de
l'expertise collective d'une entreprise, quel que soit l'endroit où
cette dernière réside, puis de sa redistribution là
où elle est susceptible de produire les meilleurs
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39
profits » (Dominique Crié, 2003). Autrement dit,
une démarche visant à développer, valoriser, exploiter et
préserver le capital intellectuel d'une entreprise. Plaçant ainsi
l'individu au centre de ce système, dont il faudra arriver à
formaliser et exploiter les connaissances explicites mais également
celles qui sont tacites.
3.1.5) Les défis du Knowledge Management
La gestion des connaissances est un outil indispensable aux
entreprises actuelles. Afin d'être stratégiquement pertinente,
elle devra néanmoins relever 3 défis majeurs :
? La capitalisation des connaissances : le but de cette
démarche et de stocker les connaissances qui ont de la « valeur
», les préserver, les protéger et faire en sorte qu'elles ne
se déprécient pas. Ce patrimoine devra être
valorisé, visible et accessible.
? Le partage des connaissances : il ne s'agit pas seulement de
faire circuler l'information ou de juxtaposer des savoirs individuels. Il
s'agit plutôt de partager et d'échanger des savoirs dans un but
commun répondant aux finalités de l'entreprise : passer de
l'intelligence individuelle à l'intelligence collective.
? La création de connaissances : dans un marché
constamment en mouvement et fortement concurrentiel, une entreprise peut
acquérir un avantage concurrentiel par le biais de l'innovation. Etre
capable de créer rapidement et régulièrement de nouveaux
produits permet d'être proactif et de se démarquer. L'entreprise
est dès lors à la recherche d'une innovation permanente. Le
patrimoine de connaissances aura alors un nouveau but : l'évolution du
fait d'une volonté de création.
3.2) De la veille stratégique au Knowledge
Management : le développement d'un avantage concurrentiel
3.2.1) La veille comme un outil du Knowledge
Management
La surveillance de l'environnement, des informations sur la
concurrence, des signaux faibles indiquant l'arrivée d'une nouvelle
tendance, sont autant d'éléments stratégiques que la
veille extrait et met à disposition du manager et de ses équipes.
En couplant ces données à leurs expériences personnelles,
la bonne décision est prise et de nouvelles connaissances sont
acquises.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
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40
La collecte de données pertinentes est le fruit d'une
veille efficace, mais l'utilisation et le partage de ces nouvelles
connaissances intègre davantage la démarche du Knowledge
Management. Parmi les étapes du cycle de veille, certaines rejoignent
celui de la gestion des connaissances : transmettre la bonne information
à la bonne personne. C'est en cela que ces deux notions sont cousines.
La veille fait partie intégrante du Knowledge management, elle en est
l'un des outils majeurs.
3.2.2) Le Knowledge Management comme valeur
ajoutée pour l'entreprise
Une entreprise possède des actifs matériels et
immatériels. Parmi ces derniers, elle compte le capital humain
comprenant l'expérience, les savoir-faire, les compétences et les
connaissances des employés. Si on se réfère à la
définition de Michel Grunstein (2003), « capitaliser sur les
connaissances de l'entreprise, c'est considérer les connaissances
utilisées et produites par l'entreprise comme un ensemble de richesses
constituant un capital et en tirer des intérêts contribuant
à augmenter la valeur de ce capital », entreprendre une
démarche de Knowledge Management permet de développer la valeur
du capital humain et donc d'augmenter la richesse intellectuelle de
l'entreprise.
Pour Michel Ferrary et Yvon Pesqueux (2011), La gestion des
connaissances ne consiste pas seulement à mettre en commun les savoirs,
elle est aussi considérée comme une ouverture de l'intelligence
et la base d'un développement de la connaissance individuelle mise au
service du collectif.
En résumé, la gestion des connaissances valorise
le capital intellectuel de l'entreprise et favorise une culture de partage. Un
capital humain exploité à son maximum représente une
réelle valeur ajoutée : les salariés seront davantage
efficaces, motivés, impliqués et solidaires. De plus, les prises
d'initiatives seront facilitées et des idées innovantes verront
le jour, c'est là tout l'enjeu de la capitalisation des savoirs.
3.2.3) La connaissance, un nouvel indicateur de
performance
A l'ère industrielle, l'avantage concurrentiel
s'obtenait au moyen d'un outil de production performant. Par la suite, les
entreprises se sont distinguées en assurant la qualité de leur
produit : elles pouvaient dès lors proposer aux clients un « bon
produit ».
Les gains concurrentiels dus à la qualité sont
en train de s'estomper. Cela est dû à une
généralisation des certifications et normes obligatoires dans la
plupart des entreprises. Pour se démarquer, il faut aujourd'hui assurer
au client qu'il aura le « meilleur produit possible ». Le client
comparera l'entreprise à ses concurrents et c'est le retour sur
expérience et le capital savoir-faire qui marqueront la
différence. C'est pourquoi les entreprises ont tout intérêt
à valoriser leurs compétences et exhiber leur système de
gestion des connaissances.
L'évolution vers la gestion des connaissances
(Ermine 2003)
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41
3.3) Les outils du Knowledge Management
Le défi du Knowledge Management est d'identifier et de
collecter les connaissances, de les stocker, puis de les diffuser aux personnes
qui pourraient en avoir l'utilité. Des outils sont proposés
ci-dessous en réponse aux finalités de la gestion des
connaissances.
3.3.1) Les outils de collecte
La veille est l'outil principal de la collecte d'informations.
Elle permet une surveillance accrue de l'environnement de l'entreprise, et
développe des connaissances stratégiques pour cette
dernière.
Les connaissances explicites sont faciles à extraire
car connues du salarié. Il suffira de s'intéresser à
l'individu et de le questionner ou d'organiser un entretien pour collecter ses
connaissances explicites. On pourra également utiliser la vidéo
pour capturer les savoir-faire qui pourront être exploités au
moyen de plateforme de e-learning.
Pour les connaissances tacites, l'extraction est plus
délicate et se fait souvent au moyen d'observations ou au travers de
communautés de pratiques. Grâce à la collaboration
d'experts
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42
et d'atelier de travail, le transfert de connaissances pourra
se faire. A noter que ces coopérations permettent aux individus de
réaliser des tâches plus complexes que celles
réalisées en solitaire : aller plus loin et dépasser ses
limites.
3.3.2) Les outils de stockage
Ce sont des outils de capitalisation qui ont pour but de trier
les données collectées et de faciliter leur stockage. On citera
par exemple les Data warehouses qui sont des entrepôts de données
et qui ont pour fonction principale, le stockage et le recoupement des
informations. On pourra également citer l'« arbre de
compétences » qui est un outil de capitalisation inventé par
Marc Giget. Il permet d'analyser et d'évaluer l'ensemble des
compétences d'une entreprise (technologiques, commerciales,
industrielles...), de faire la distinction entre les compétences «
coeur de métier » et les compétences «
spécialisées », et de définir leur niveau de partage
et l'interaction entre les différentes compétences.
3.3.3) Les outils de diffusion
Ce sont des outils de partage. Par exemple, les logiciels de
groupware sont composés d'outils comme des annuaires, des agendas, des
messageries ou encore des applications partagées (exemple Outlook,
Google Drive, Skype..).
Un certain nombre d'outils de diffusion sont mis en place sur
l'intranet de l'entreprise donnant l'accès aux connaissances à
tous les employés. Des droits peuvent être élaborés
en fonction des activités professionnelles afin de cibler et limiter les
savoirs diffusés. C'est donc un outil permettant l'enrichissement de ses
utilisateurs tout en garantissant un certain contrôle.
Synthèse des outils du Knowledge
Management
|
OUTILS
|
COMMENTAIRES
|
COLLECTE
|
* Veille
* Questionnaires et vidéos
* Communautés de pratique
|
Leur but est de collecter des connaissances et de les
extérioriser.
|
STOCKAGE
|
* Data Warehouses
* Arbre des compétences
|
Outils permettant le tri des données et le
stockage.
|
DIFFUSION
|
* Outils de groupware
* Intranet
|
Outils permettant de diffuser massivement les connaissances
avec la possibilité de les enrichir et de les modifier.
|
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
43
3.4) Les processus clés du Knowledge Management
Une entreprise doit se réorganiser sans cesse par
rapport à son environnement pour relever de nouveaux défis
économiques. Elle fonctionne grâce à des connaissances
internes qui sont les ressources essentielles à la production de biens
et services, mais également au moyen de connaissances externes issues de
l'environnement. L'ensemble forme le patrimoine de connaissances de
l'entreprise avec lequel des processus clés doivent contribuer et
coopérer. Ils s'organisent selon le modèle de la «
marguerite » proposé par Ermine.
Le modèle de la marguerite (Ermine
2003)
3.4.1) Le processus de capitalisation et de partage
(interne)
Ce processus fait appelle à la théorie de Nonaka
et Takeuchi, à la distinction faite entre connaissances tacites et
connaissances explicites, mais également aux 4 modes de conversions.
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capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
44
En reprenant cette théorie, on peut facilement
expliquer le processus de capitalisation et de partage qu'on nomme
également « cycle vertueux de la connaissance ».
Ce cycle correspond à une organisation des modes de
transfert de connaissances ayant pour but de pérenniser et de faire
vivre le capital connaissance de l'entreprise.
Le processus de transfert peut se faire de deux façons
:
? La première consiste en un transfert direct par
socialisation, soit une communication sans explicitation. On pourra donner
l'exemple de l'apprentissage qui se fait au contact direct de l'expert
grâce à l'imprégnation et l'observation. Cette
méthode, bien qu'efficace, reste coûteuse et difficile à
mettre en place. Mais d'autres méthodes existent comme les
communautés de pratiques qui regroupent des individus qui se ressemblent
et partagent leurs savoirs entre eux : transfert de connaissances tacites.
? La seconde correspond au processus de transfert indirect que
l'on va décomposer en trois sous-processus :
? L'explicitation qui consiste à rendre visible une
information tacite. Pour cela on modélise l'information en observant les
systèmes étudiés ou en interrogeant directement les
sources de connaissances (experts, documents...).
? La mise en partage qui consiste à faire vivre la
connaissances en la partageant avec les personnes concernées. On pourra
utiliser l'intranet qui est un outil efficace pour mettre en commun des
informations et les faire connaitre par l'ensemble de l'entreprise.
? L'appropriation qui consiste à se créer des
connaissances personnelles à partir des connaissances explicites
partagées. L'expérimentation et la formation sont des leviers de
ce sous-processus.
3.4.2) Le processus d'interaction avec l'environnement
(externe)
Afin d'enrichir son patrimoine, l'entreprise doit rechercher
des apports extérieurs en puisant dans l'environnement des informations
pertinentes et utiles. Pour cela elle met en oeuvre des outils comme la veille
qui permettent de collecter des données stratégiques pour
l'organisation.
3.4.3) Le processus d'apprentissage et de
création
Ce processus permet de faire évoluer le patrimoine de
l'entreprise. Deux sous-processus sont à la base de cette
évolution : la création endogène et l'apprentissage.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
45
La créativité est le moteur et la base de
l'innovation. Une bonne compréhension du patrimoine intellectuel de
l'entreprise permet l'émergence de nouvelles idées. La
création pure est rare, elle est plutôt liée à des
évolutions d'idées par assimilation accommodation ou mutation. Ce
sont les connaissances existantes qui conditionnent les idées
futures.
L'apprentissage est par définition un processus de
construction du savoir et donc de création des connaissances. On
s'intéresse ici à l'apprentissage collectif qui peut se faire de
3 manières différentes :
? L'apprentissage en simple boucle, consiste à modifier
les actions en fonction des conséquences engendrées sans pour
autant remettre en question les cadres de référence. Ce type
d'apprentissage est essentiellement accès sur l'obtention de
résultats.
? L'apprentissage en double boucle, consiste à modifier
les actions en fonctions des conséquences engendrées, mais
également remettre en question les normes organisationnelles et les
cadres de référence. Ce type d'apprentissage cherche à
modifier les usages individuels.
? L'apprentissage réflexif, consiste à «
apprendre à apprendre ». Cela passe par une remise en question des
normes organisationnelles. Ce type d'apprentissage permet de travailler sur les
croyances, la vision partagée et le développement d'une
intelligence collective.
3.4.4) Le processus de sélection par
l'environnement
Le taux de réussite d'un nouveau produit mis sur le
marché est très faible (20%), il est généralement
lié à une mauvaise sélection des connaissances. Il faudra
mettre en synergie les connaissances propres à l'entreprises et celles
acquises sur le marché. Le processus de sélection par
l'environnement correspond au tri naturel des innovations
insérées sur le marché. Il dépend de nombreux
facteurs comme la nature du marché, la nature de l'innovation, les
politiques publiques ou encore les compétences financières. Cette
sélection va écarter et rejeter ou accepter et propager une
innovation mise en relation avec son environnement. La difficulté
réside dans le fait qu'une innovation peut être
développée par rapport au référentiel des
connaissances métiers mais également par rapport au marché
et à des unités non-reliées aux métiers de
l'entreprise.
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46
3.4.5) Le processus d'évaluation
Ce processus permet d'évaluer les performances des
processus précédent et les opérations de progrès
afin d'établir un cycle vertueux et une évolution positive du
patrimoine de connaissances. On identifie 3 types d'évaluation :
? Elle peut être vue comme une évaluation
économique. Dans ce cas, on tentera d'inclure le patrimoine
immatériel dans le bilan afin de valoriser l'entreprise.
? D'un point de vue stratégique, l'évaluation va
déterminer la capacité de l'entreprise à gérer son
patrimoine de connaissances comme un vecteur de performance.
? D'un point de vue opérationnel, l'évaluation
sera d'avantage une démarche qualité comprenant des indicateurs
de gestion des connaissances.
3.5) Les facteurs clés de succès du Knowledge
Management
Les facteurs présentés ci-dessous sont ceux mis
en avant dans l'enquête qualitative menée par Isabelle Bourdon et
Claudio Vitari (2003).
3.5.1) Des bénéfices personnels et
organisationnels
Les individus seront acteurs et contribueront au
système de gestion des connaissances, s'ils peuvent percevoir les
bénéfices apportés d'un point de vue personnel et
collectif. Il conviendra alors de démontrer que cet outil rend les
employés plus efficaces en leur présentant par exemple le nombre
d'heures gagnées dans le mois grâce au système. Il faudra
également amener les gens à penser globalement et non localement
et démontrer l'intérêt pratique d'une gestion des
connaissances au sein du groupe.
3.5.2) La facilité d'usage
Toujours selon l'étude d'Isabelle Bourdon, les
responsables se sont aperçus que l'enrobage était au moins aussi
important que le contenu et que si l'outil est bien fait, les employés y
adhèrent facilement. Il faut qu'il facilite la création, la
diffusion, la mémorisation pour influencer le comportement d'usage du
système de gestion des connaissances. Une relation positive est
perçue entre la facilité de contribution et l'attitude à
la contribution.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
47
3.5.3) La culture de partage
Les comportements, les méthodes de travail, le mode de
partage, autant d'éléments difficiles à modifier et
influencer pour amener les employés à penser au collectif avant
tout. Les cultures diffèrent d'une entreprise à une autre et se
fondent essentiellement sur les valeurs et les suppositions basiques de ses
membres. La culture organisationnelle instaure des normes et règles
ayant pour but de guider et d'orienter les comportements individuels.
L'acceptation d'une culture de partage aura un impact positif sur le collectif
et sa contribution au système de gestion des connaissances.
3.5.4) L'influence sociale
Tout d'abord, pour qu'un système de gestion des
connaissances fonctionne, il faut obtenir le soutien de la direction. Elle doit
en faire une priorité de l'entreprise pour motiver ses employés.
Ensuite, l'étude a révélé que l'implication dans le
projet, d'un employé influant avec de l'expérience et
respecté de ses collègues, va être un apport positif. Cet
employé modèle va entrainer les autres, les motiver et les
convaincre de croire en ce projet et de s'y investir. Les employés
adoptent ainsi un comportement en fonction d'une pression sociale.
3.5.5) Les communautés de pratique
L'étude a révélé que la
présence d'une communauté reconnue et le sentiment d'appartenance
sont des éléments considérés comme des facteurs
clés du succès d'un système de gestion des connaissances.
En effet, le rôle de ces communautés est de partager des savoirs
et connaissances mais également d'influencer l'attitude à la
contribution. L'esprit d'équipe se développe et quand une partie
adhère au projet, le reste du groupe suit. Il y a une relation positive
entre la participation à des activités de communautés de
pratique et la contribution au système.
3.6) Les risques et limites du Knowledge Management
La mise en place d'un système de gestion des
connaissances engendre de nombreux changements dans l'organisation. Certains
acteurs peuvent ne pas apprécier ces modifications et ainsi freiner le
processus. De plus, des éléments externes peuvent influencer le
développement de ce système de façon négative. Vous
trouverez ci-dessous un aperçu des risques et limites du Knowledge
Management :
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
48
3.6.1) La peur et refus de l'outil informatique et des
nouveaux outils On peut distinguer deux types d'utilisateur
d'outils informatiques :
? Ceux qui ont vécu l'installation de ces nouvelles
technologies dans les entreprises et les changements liés à cette
évolution.
? Ceux qui ont grandi et évolué avec ces outils
informatiques
Une part importante des salariés actuels ne maitrise
pas pleinement les outils mis à leur disposition. Certains ne
comprennent pas ou ne savent pas s'en servir et d'autres refusent cette
technologie, préférant les anciennes pratiques. Il y a des
blocages qui s'opèrent contre ces outils et dans de nombreuses
entreprises les anciennes et nouvelles pratiques coexistent pour éviter
de brusquer certains employés. Le passage à une
dématérialisation est indispensable dans une démarche de
Knowledge Management. Il faudra donc initier les récalcitrants aux
nouveaux outils afin qu'ils dépassent leurs craintes et en fasse un
usage optimal.
3.6.2) La résistance à la
nouveauté et au changement
Coch et French (1948) présentent la résistance
au changement comme étant une combinaison de réactions
individuelles liées à de la frustration, et de réactions
collectives induites par le groupe. C'est en observant des travailleurs face
aux évolutions des méthodes de production que la
résistance au changement a pu être identifiée.
D'après eux, elle serait due à un problème de motivation
et les gens accepteraient mieux le changement lorsqu'ils peuvent participer
à sa conception. Il est donc recommandé aux managers d'utiliser
des méthodes de participation de groupe.
Plus tard, Kotter et Schlesinger (1979) ont tenté
d'expliquer et de trouver les causes de la résistance au changement. Ils
en ont trouvé 3 et la première concerne «
l'intérêt individuel » et le fait que son propre
intérêt passe avant celui de l'entreprise et du groupe. La seconde
serait due à un manque de confiance et à la méconnaissance
des intentions de changement. Et la dernière serait due à la peur
d'être incapable de développer les nouvelles compétences
demandées.
En résumé pour éviter la
résistance au changement, il conviendra d'impliquer les acteurs
concernés, de les rassurer, les former et de leur faire comprendre
l'intérêt du nouveau projet et les bienfaits à en
retirer.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
49
3.6.3) Le manque de temps
Une enquête française menée par Arthur
Andersen, a révélé que « le manque de temps »
était l'argument le plus souvent avancé pour expliquer l'absence
d'une démarche de Knowledge Management dans l'entreprise. Il s'agit bien
souvent d'une excuse cachant la vraie raison du désintérêt
pour ce projet. Mais dans le cas où un système de gestion des
connaissances est mis en place, les personnes non impliquées peuvent
également se servir de cet argument. Dans ce cas, il
révèle généralement que la personne est
dépassée par les taches à court terme et sur lesquelles la
direction exerce une pression. On dira ainsi qu'une vision
opérationnelle de son métier peut parfois occulter la vision
stratégique et le vrai défi de l'entreprise.
3.6.4) Le syndrome du NIH (Not Invented Here)
Cette expression signifie littéralement « pas
inventé ici ». Elle consiste à refuser d'utiliser une
solution existante et de préférer se créer sa propre
solution. On pourrait la comparer à l'expression française «
réinventer la roue ».
Dans le cadre du Knowledge Management, on constate que
certains individus jugent les solutions et les connaissances collectives
inintéressantes et préfèrent se contenter de leurs
trouvailles et de leurs savoirs. Ce syndrome est généralement
dû à un excès de confiance en soi, à un manque
d'ouverture d'esprit et une absence de confiance en la société et
en l'autre. Ces individus sont peu nombreux mais difficiles à
convaincre.
3.7) Le Knowledge Management aux Grands Moulins de
Strasbourg : recommandations
Actuellement, aucune démarche de Knowledge Management
n'a été officiellement mise en place aux Grands Moulins de
Strasbourg. Mais le développement d'un système de veille
correspond déjà à un pétale de la marguerite
d'Ermine, soit au processus d'interaction avec l'environnement. Afin d'initier
une démarche de gestions des connaissances, il conviendra d'identifier
et de collecter les savoirs et savoirs faires des employés et
d'encourager la formation quel que soit l'âge ou le niveau
d'expérience. Les groupes de travail et les communautés de
pratiques devront être mis en place afin de créer une culture de
partage. L'apprentissage devra également être encouragé
pour développer de nouvelles connaissances par l'observation et
l'imitation.
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
50
Bien que l'exploitation de logiciels dédiés au
Knowledge Management soit coûteuse, le retour sur investissement pourrait
valoir l'effort financier. L'entreprise pourrait ainsi éviter les fuites
et pertes de savoirs, créer un patrimoine intellectuel et par la
même occasion un avantage concurrentiel, mais également et surtout
favoriser l'innovation et la création de nouvelles
compétences.
Cette démarche étant peu
développée au sein des Grands Moulins de Strasbourg, il serait
intéressant de faire appel aux services d'un expert pour obtenir un avis
objectif sur la situation et pour implanter un processus de gestion des
connaissances efficace et parfaitement adapté à leurs besoins.
En définitive, cette démarche serait
bénéfique à l'entreprise qui passeraient d'une vision
opérationnelle à une vision stratégique de son
activité, avec pour enjeux, son développement et sa
pérennité.
CONCLUSION
Rappelons la problématique de cette étude :
« De la collecte au transfert des connaissances, ou comment capitaliser
les savoirs ? ».
Afin de répondre à cette problématique,
nous avons tenté d'expliquer la démarche d'une veille et ses
facteurs clés de succès, puis nous avons abordé le concept
du Knowledge Management et son lien avec la veille.
Dans un premier temps, il conviendra de retenir que cet outil
de surveillance permet aux entreprises de devenir proactives et de favoriser la
création et l'innovation. C'est en prenant conscience de son
environnement qu'elle pourra adapter sa stratégie à moyen-long
terme. De plus, Le cycle de veille est une notion cruciale car elle exprime
l'éternel recommencement, lié à l'apparition
perpétuelle de nouveaux besoins, entrainant ainsi de nouvelles
recherches à effectuer. En outre, il faudra éviter de basculer
dans l'espionnage industriel et être vigilant sur la
légalité des méthodes de collecte d'informations. Les
signaux faibles sont à prendre en considération mais ne doivent
pas entrainer une surinformation qui pourrait nuire au système. La
réussite d'un projet de veille repose sur le juste équilibre
trouvé entre les besoins et les moyens déployés, mais
également et surtout grâce à une culture de partage
à promouvoir au sein de l'organisation.
Dans un second temps, il faudra retenir que la gestion des
connaissances a trois objectifs principaux, à savoir : la capitalisation
qui consiste à valoriser le patrimoine intellectuel et à le
EM Strasbourg | De la veille stratégique à la
capitalisation des savoirs : le cas des Grands Moulins de Strasbourg
51
maintenir à son plus haut niveau ; le partage qui vise
à faire profiter un maximum d'acteurs du savoir collecté ; et la
création qui consiste à développer de nouvelles
connaissances à partir de celles qui ont déjà
été stockées. Si ces objectifs s'inscrivent dans une
démarche plus large proposée par Ermine, notons tout de
même que la collecte d'informations issues de la veille, participe
activement au développement des connaissances. Elle est même
considérée comme l'un des outils majeurs de ce système.
Enfin, nous pouvons affirmer grâce à cette
étude qu'il est stratégique pour une entreprise de
s'intéresser à son patrimoine immatériel et plus
spécifiquement aux compétences et aux savoirs de ses
employés. Si la culture de partage devient un enjeu stratégique,
le développement d'une veille l'est tout autant. Ces deux concepts
complémentaires assureront le développement de la valeur de
l'entreprise et permettront de garantir un avantage concurrentiel.
Cependant, il est important de noter que ce travail correspond
à une prise de position, notamment quand il s'agit d'aborder la notion
de Knowledge Management. En effet, la définition de ce concept ainsi que
sa mise en application et ses outils, varient en fonction des auteurs. Le choix
s'est portée sur une approche mettant en avant le lien entre le
Knowledge Management et la veille stratégique.
Notons également, que les solutions mises en exergue
dans ce mémoire ne peuvent en aucun cas être extrapolées
à l'ensemble des entreprises. Chaque organisation est spécifique
et les concepts devront s'adapter aux situations.
Concernant la veille, c'est une notion qui fait partie
intégrante de l'Intelligence Economique, mais le format de ce
mémoire a empêché le développement de ce lien.
Il serait intéressant d'imaginer une étude plus
large, basée sur le concept d'Intelligence Economique, basculant ensuite
vers celui du Knowledge Management, puis vers d'autres notions comme la GPEC
(Gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences), la
gestion de la relation client, ou encore le management organisationnel.
Finalement on pourrait envisager de conceptualiser une démarche
permettant la gestion de l'ensemble des ressources immatérielles de
l'entreprise.
Bibliographie
Ouvrages
* Gilles Balmisse (2014), Veille stratégique sur Internet,
Eni Editions
* Laurent Hermel (2007), Veille stratégique et
intelligence économique, 2ème édition, AFNOR
* Michel Ferrary et Yvon Pesqueux (2011), Management de la
connaissance, 2ème édition, Economica
* Lucie Rivard et Marie-Christine Roy (2005), Gestion
stratégique des connaissances, Les presses de l'Université
Laval
* Daniel Rouach (2010), La veille technologique et
intelligence économique, Que sais-je, Presse Universitaire de France
* Hirotaka Takeuchi et Ikujiro Nonaka (1997), La connaissance
créatrice: La dynamique de l'entreprise apprenante, De Boeck
* Philippe Cahen (2010), Signaux faibles, mode d'emploi, Editions
d'Organisation
* Dominique Crié (2003), De l'extraction des
connaissances au Knowledge Management, Lavoisier
Articles
* Humbert Lesca et Marie-Laurence Caron-Fasan (2003),
Implantation d'une veille stratégique pour le management
stratégique, La Revue des Sciences de gestion, Direction et Gestion
n°203
* Nathalie Tessier et Isabelle Bourdon (2009), Le management
des hommes : un défi pour la gestion des connaissances, La Revue des
Sciences de gestion n°237
* Jean Yves Prax (1998), Le management des connaissances : des
concepts aux expériences, des expériences à la
méthode, Presse Universitaires de Bordeaux
* Michel Grundstein (2003), De la capitalisation des
connaissances au management des connaissances dans l'entreprise, les
fondamentaux du Knowledge Management, INT-Entreprises 3 jours pour faire le
point sur le Knowledge Management
* Claude Paraponaris et Gilda Simoni (2006), Diffusion des
connaissances et outils de gestion, Revue française de gestion
n°166
* Jean Louis Ermine (2003), La gestion des connaissances, Hermes
Science Publications
* Franck Bulinge (2002), Pour une culture de l'information dans
les petites et moyennes organisations, Université de Toulon
* Isabelle Bourdon et Claudio Vitari (2003), Les facteurs
clés de succès des Systèmes de Gestion des Connaissances :
proposition d'un modèle explicatif
* Nicole D'Almeida (2001), Les promesses de la communication,
Presse universitaire de France
Ressources pédagogiques
* Introduction aux études qualitatives - Nathalie Karpierz
* Méthodologie des mémoires - Agnès Walser-Luchesi *
Marketing industriel - Julien Saint Andrieux
Sites Internet
www.meuneriefrancaise.com
www.credoc.fr
www.insee.fr
www.boulangerie.org
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
Annexe 1 : Utilisation des farines françaises
sur le marché français
Annexe 2 : Machine à pain automatique
Annexe 3 : Intensité des menaces selon Porter : cas des
Grands Moulins de Strasbourg
Annexe 4 : Newsletter mensuelle « Prenez-en D'la Graine!
»
Annexe 5 : Exemple de « Flash Info »
Annexe 6 : Plan de classement
Annexe 7 : Mode d'emploi de la base de données
Annexe 8 : Guide d'entretien de l'enquête qualitative
Annexe 9 : Résultats de l'enquête qualitative
Source :
http://www.meuneriefrancaise.com
Annexe 1 : Utilisation des farines françaises
surie marché français
La destination des farines importées en France en 2014
(277 474 tonnes) n'étant pas connue, celles-ci ne sont désormais
plus intégrées dans le tableau des utilisations des farines sur
le marché intérieur, entraînant une rupture de la
chaîne statistique.
MARCHE INTERIEUR
|
|
tonnes
|
2014
% du total
|
w
de panification
|
|
2013
tonnes
|
2014/2013
|
|
2012
|
2013/2012
|
|
tonnes
|
%
|
· Boulangerie et
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pâtisserie artisanales+2)
|
1
|
425
|
328
|
36,8
|
59,0
|
1
|
441
|
367
|
-1,1
|
1
|
458
|
458
|
-1,2
|
· Boulangerie et pâtisserie industrielle (trais et
surgelés)
|
|
760
|
514
|
19,7
|
31,5
|
|
764
|
310
|
-0,5
|
|
756
|
207
|
1,1
|
*Atelier de boulangerie pâtisserie grande surface (2i
|
|
228
|
492
|
5,9
|
9,5
|
|
232
|
205
|
-1,6
|
|
235
|
064
|
-1,2
|
· Secteur public
|
|
1
|
809
|
0,05
|
0,1
|
|
1
|
479
|
22,4
|
|
1
|
494
|
-1,0
|
· Total panification
|
2
|
416
|
144
|
62,4
|
100,0
|
2
|
439
|
361
|
-1,0
|
2
|
451
|
223
|
-0,5
|
· Sachets
|
|
204
|
200
|
5,3
|
|
|
224
|
005
|
-8,8
|
|
230
|
498
|
-2,8
|
· Industries utilisatrices
|
1
|
090
|
639
|
28,2
|
|
1
|
108
|
611
|
-1,6
|
1
|
148
|
736
|
-3,5
|
· Alimentation animale et amidonnerie glutennerie
|
|
61
|
495
|
1,6
|
|
|
63
|
738
|
-3,5
|
|
62
|
683
|
1,7
|
· Total autres usages
|
1
|
356
|
333
|
35,0
|
|
1
|
396
|
354
|
-2,9
|
1
|
441
|
917
|
-3,2
|
· Produits transformes exportési31
|
|
97
|
341
|
2,5
|
|
|
88166
|
10,4
|
|
26
|
086
|
238,0
|
· Total marché intérieur
|
3
|
869
|
817
|
100,0
|
|
3
|
923
|
882
|
-1,4
|
3
|
919
|
226
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0,1
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EXPORTATION
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· EU + Pays Tiers
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475
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689
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565
|
432
|
-15,9
|
|
585
|
322
|
-3,4
|
|
(Source : FranceAgdMer - Données provisoires juiffet
20151
Ces statistiques proviennent des déclarations
mensuelles renseignées par les meuniers. Elles sont établies par
destination soit par activité principale du destinataire.
La farine biologique représente 63995 tonnes, soit un peu
plus de 1,6% du volume du marché intérieur. 3 701 tonnes de
farine biologique ont été exportées en 2014.
(1) Pour la boulangerie artisanale, on considère
qu'elle est le principal débouché des négociants
(2) Les mixes représentent 'DI 972 tonnes en 2014 et
sont répartis au prorata des volumes entre fa boulangerie
artisanale et les ateliers de GMS.
(3) Les farines destinées à la fabrication de
produits transformés exportés font l'objet d'une
déclaration à pari ne permettant pas leur affectation par
utilisation sur le marché intérieur.
Annexe 2 : Machine à pain automatique
Caractéristiquestechniques
Chargez
votre Pan!
Vending/ L'ABRI
des infernperies Nous vous fournissons
un véritable
local personna!lsé.
Accédez â votre concept ô
partir de votre PC, Smartphone ou (ablette.
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Low tor :I,rlen
Impulpkrf 2.7Cm hofondttut : 2,40m Paid,
halal : 12114 kg
PlA#Qncir TO kW Jug
IniploSe au 221W rnonophrme
Connexion b infarnef en WMFM
Cho arbor hp ke
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"ConfIance
La Ikbai
wP &
PA
Des informations en temps réel.
giimientez la Stioolanowie Oemain aoe ?aux Denoim6.
ea, cult el ge0 peso'ua s...
Performance
Annexe 3 : Intensité des menaces selon Porter :
cas des Grands Moulins de Strasbourg
www.agro-media.fr
A noter, que malgré les avantages d'un tel
élevage, la commercialisation de ces petites bêtes reste
aujourd'hui interdite en France pour des raisons de sécurité
alimentaire.
La population devant passer de 7 à 9 milliards d'ici
2050, l'ensemble des terres cultivées ne suffirait pas à
l'élevage des volailles et bovins. De plus, les insectes
requièrent beaucoup moins de nourriture : 2kg de végétaux
pour obtenir 1kg d'insectes contre 8 à 10 kg pour faire grossir un veau
de 1kg.
En effet, l'impact environnemental de l'élevage
d'insectes est bien moindre que l'élevage du bétail : notamment
car ils peuvent se nourrir de déchets organiques.
Manger des insectes, bon pour la planète
!
Nouvelles habitudes alimentaires des 18-30
ans
Aimer prendre ses repas tard : sauter le petit-déjeuner
et le remplacer par un encas en milieu de matinée.
Aimer la restauration « pratique » : habitués
aux repas pris sur le pouce, elle doit être rapide et pratique.
Aimer rester connecté : ils privilégient les
points de vente actifs sur les réseaux sociaux et intègrent la
technologie à son expérience de restauration (photos, etc.)
Aimer se nourrir sainement : la majorité souhaite faire
attention à son alimentation mais leurs choix alimentaires
révèlent l'inverse (bacon, burgers, frites...).
Aimer cuisiner : la cuisine est à la mode, 91 % de la
génération Y fait la cuisine et s'attend à diminuer ses
sorties au restaurant.
www.elior.com
· Combat le diabète : elles forment une couche
gélatineuse au contact d'un lipide, ce qui empêche le taux de
sucre de monter brusquement.
· Améliore la digestion grâce à une
teneur élevée en fibres.
· Pouvoir rassasiant, idéal pour perdre du
poids.
· Des dents et des os en bonne santé, grâce
à une teneur élevée en calcium.
· Permet de remplacer les oeufs en pâtisserie : 1
CàS de graines de Chia avec 3 CàS d'eau = 1 oeuf
· Un aliment sans gluten.
· Un aliment riche en protéine, 1 portion de
graines de Chia = 10 % des apports journaliers recommandés.
· Permet de réduire le risque de maladies
grâce à une forte teneur en antioxydants.
· Un coeur en bonne santé : elles régulent
la pression artérielle.
· Une forte teneur en Oméga 3 qui vous permettra
de garder votre cerveau en bonne santé.
LES 10 BIENFAITS DES GRAINES DE CHIA
www.passeportsante.net
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Annexe 4 : Newsletter mensuelle « Prenez-en D'la
Graine ! »
PRENEZ - EN D'LA GRAINE !
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Avril 2016
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LES TENDANCES ALIMENTAIRES
LES TENDANCES MARKETING
4 bonnes raisons d'investir Pinterest
en restauration
Le principe de Pinterest est de poster des photos :
l'internaute cliquera dessus et sera redirigé vers un site internet ou
un blog en rapport avec l'image et le titre qu'elle porte.
Ce réseau social permet de :
Recruter du personnel et des franchisés. Mettez
en scène votre personnel et vous-même, votre savoir-faire et vos
talents pour démontrer l'exigence de votre organisation et attirer les
potentiels les plus qualifiés.
Valoriser sa marque. Grâce aux photos, le
restaurant pourra mettre en scène ses produits uniques ou mettre en
avant la nouvelle recette mise au point...
Etablir des territoires de rencontres avec ses fans.
Pinterest vous permet de voir quels sont les supports les plus
plébiscités par vos fans, ainsi que les mots clés les plus
utilisés pour les décrire.
Vendre ses produits en lien avec son site de
e-commerce. En mettant en scène ses produits, en confiant les
recettes, vous cultivez le culte de votre marque. Il sera facile de relier
à ces publications, des liens vers votre site de e-commerce pour booster
vos commandes.
www.snacking.fr
MADE IN FRANCE : ARGUMENT MARKETING ?
Les logos et les labels en tous genres se multiplient pour
promouvoir le terroir français. Les consommateurs pour leur part ne
demandent qu'à consommer français. Selon un sondage Ipsos, 81%
des Français ont désormais tendances à privilégier
l'achat de produits made in France et 77% cherchent à connaitre
l'origine d'un produit avant de l'acheter.
Les arguments vantant les Made in France sont multiplient :
plus respectueux de l'environnement, des produits plus frais, une
sécurité sanitaire accrue, une origine attestée et surtout
un moyen de soutenir l'emploi local.
Arguments en faveur des produits locaux
Certains l'ont bien compris : la filière viande a par
exemple lancé récemment « Viandes de France », label
garantissant que les animaux ont été élevés,
abattus et transformés sur le territoire national.
|
La clarté du marquage n'évolue pas : on observe
l'utilisation de logos anarchiques et non contrôlés qui perdent le
consommateur. Le seul reconnu à ce jour est le label « Origine
France Garantie ».
|
L'étiquetage fait aussi débat à
l'échelle européenne. La majorité des Etats membres se
sont prononcés contre un étiquetage obligatoire redoutant une
hausse des coûts.
www.agro-medias.fr
Packaging : un emballage design et pratique
LES TENDANCES ECONOMIQUES & SOCIALES
Manger : un acte complexe
Tout consommateur exige aujourd'hui une émotion
gustative rapide parce qu'il n'a pas le temps de savourer, des aliments
rapidement consommables, une consistance facile à mastiquer...
Pour le sociologue JP Poulain, tout « mangeur » est
pris entre le feu de « règles qui lui sont imposées de
l'extérieur, au cours de sa socialisation et qui façonnent son
goût, sa définition des repas... » et « un espace de
liberté dans lequel il lui est possible d'exprimer une certaine
originalité ». En ce sens, l'acte de manger est un acte dans lequel
s'expriment les désirs d'un mangeur socialement défini mais aussi
les désirs d'un individu doté d'une personnalité à
part entière.
Nous mangeons environ 100 000 fois au cours de notre vie. Nous
engloutissons ainsi plus de 5 000 quintaux de nourriture. Nous buvons plus
souvent encore. Et nous consacrons à ces activités de 40 000
à 60 000 heures de notre existence. Néanmoins, l'acte de manger
n'étant pas seulement l'expression de besoins mais aussi celle de nos
désirs, c'est est un acte complexe aux horizons multiples.
www.observatoiredupain.fr
Fin des billets de 500 €
C'est la fin des grosses coupures. La Banque centrale
européenne a décidé mercredi 4 mai de mettre un terme
à toute nouvelle émission de billets de 500 euros.
Selon les statistiques de la BCE, les billets de 500 euros
représentaient en mars 3,2 % du nombre de billets en circulation, mais
27,8 % de leur valeur cumulée. Pour beaucoup, les billets de 500 euros
seraient surtout utilisés dans le cadre d'activités
illégales et facilitent la circulation d'argent sale, l'évasion
fiscale, ou la corruption.
Si la plupart des pays de la zone euro vivent la disparition
annoncée de cette grosse coupure avec indifférence, l'Allemagne
et l'Autriche la voient d'un mauvais oeil. Berlin et Vienne, suspicieux envers
les transactions financières entièrement
dématérialisées, craignent que cette décision ne
soit qu'une première étape vers la disparition totale de l'argent
physique.
(
www.lemonde.fr)
20 kg de déchets par an et par personne, dont 7 kg de
déchets alimentaires encore emballés : soit 430 € par an par
foyer.
Les consommateurs auraient la charge de plus 50 % du
gaspillage par opposition à seulement 2 ou 3 % pour l'industrie
agroalimentaire.
Gaspillage alimentaire : le poids des
chiffres
Theconversation.com
LEGISLATION
|
Agriculture Bio : aides réduites de
25%
C'est un coup dur pour les agriculteurs bio : le 7 mars
dernier, le gouvernement a annoncé par arrêté une
réduction de 25 % concernant les aides allouées aux producteurs
convertis au bio. En plus d'être abaissées, ces subventions seront
versées avec 3 mois de retard.
Un manque de cohérence : ces coupes interviennent alors
que le gouvernement envisage de doubler les surfaces bio, d'ici à 2017.
Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie
production-alimentaire de qualité et respect de l'environnement et qui
est au coeur de l'agro-écologie pourtant si
chère à notre ministre.
www.agro-medias.fr
|
IA CONCURRENCE
Le nouvel améliorant Soufflet :
Perfeckt Maxisoft
Perfeckt Maxisoft est le nouvel améliorant
proposé sous la marque AIT ingrédients. Il offre un moelleux de
haute performance et une grande polyvalence. Permet de réaliser : des
buns, hot-dog, focaccias, paninis, pains au lait, brioches et
viennoiseries...
Cet améliorant est proposé dans un petit
conditionnement (sachet dose) adapté aux habitudes de travail des
artisans : 10 sachets doses de 500 g (1 sachet par pétrin de 25 kg).
www.ait-ingredients.com
PatisFrance Puratos investit 5,3 Milliards
d'euros
PatisFrance Puratos a démarré un investissement
de 5,3 millions d'euros pour doubler la taille de son usine située
à la Selle-en-Luitre (Ille et Vilaine). Le site va ainsi passer d'une
superficie de 1 500 à 3 000 m2. Les travaux seront
achevés fin 2016 et permettront au fabricant d'arriver à une
capacité de production de 12 000 tonnes contre 7 000 tonnes
actuellement.
www.winello.com
(
www.lemondedesboulangers.fr)
À l'occasion du salon Europain 2016, MILLBÄKER a
lancé sa nouvelle préparation pour pain Fit'n Fiz.
Le pain Fit'n Fiz s'adresse à toutes les femmes
soucieuses de leur forme et de leur ligne, à la recherche d'un pain
à la fois gourmand et équilibré pour le
petit-déjeuner.
Côté Fit :
Le mélange croquant de graines de tournesol, lin brun,
millet et courge crée toute la gourmandise et l'équilibre de ce
pain riche en saveurs et en fibres !
Côté Gourmandiz' :
Le pain Fit'n Fiz se veut résolument gourmand avec ses
baies de goji et de cranberries, fruits stars pépites de
bien-être. Les consommateurs se laisseront également surprendre
par les notes légères et végétales des feuilles de
thé pour un pur moment d'évasion !
Côté Fiz :
Le pain Fit'n Fiz contribue à couvrir les apports
nutritionnels recommandés en Vitamines du groupe B et en
Magnésium. Il permet ainsi de faire le plein de vitalité pour
bien démarrer la journée !
FIT'N FIZ PAR MILLBÄKER
Europain : Bel Epeautre
Festival des pains a proposé ce nouveau produit à
l'occasion du salon Europain. Ce pain est réalisé à partir
d'une céréale ancienne, voisine du froment, le grand
épeautre.
Caractéristiques :
? Croûte douce, mie couleur crème
? Fondant en bouche, saveur douce et subtilement sucrée
? Bonne conservation
? Mix permettant la réalisation d'une large gamme de
pains
(pavé, grosse pièce, Meule, Bâtard,
Baguette)
Annexe 5 : Exemple de « Flash Info
»
FLASH INFO
N°1
José m'a donné des informations concernant les
opérations promotionnelles de Soufflet. Actuellement, ils font une offre
:
10 QUINTAUX ACHETES = 10 QUINTAUX OFFERTS
Ils proposent également l'opération ci-dessous :
10/05/16
Annexe 6 : Plan de classement
Des mots clés ont été attribués
à chaque document permettant ainsi de les classer parmi les
catégories suivantes :
· Tendances alimentaires : Gluten /
Diabète / Gaspillage / BIO / Snacking / Sel / Gras / Divers /
Cholestérol / Obésité / Consommation
· Tendances marketing : Vente / Packaging
/ Technologie / Communication / Divers
· Economie
· Concurrence : Produits /
Stratégies / Divers
· Législation
· Recettes
Lors de votre recherche, utilisez l'un des termes listés
ci-dessus. Le résultat de votre recherche affichera les documents selon
leur récence.
Des nouveautés sont ajoutées
régulièrement, n'hésitez pas à renouveler vos
recherches pour rester à la page !
NB : Cette liste n'est pas exhaustive, ainsi une recherche
classique avec les mots-clés de votre choix peut également donner
de bons résultats.
G R C) U P E
GRANDS
MOULINS
DE STRASBOURG
Annexe 7 : Mode d'emploi de la base de
données
Recherche Google
CE 03032016
Aide vacances
Liens utiles
Annuaire GM5
TIdégustation
Veille stratégique
eTemptation
9 Nos artisans boulangers
boite à idées
Cliquez sur « Veille Stratégique
»
RETROUVEZ-NOUS Â
e9PROFastr8.i
SALO ES IO N NEL
Egast 2016
Salon EGAST du 13 au 16 mars 2016 I En savoir +
Trilogie de crêpes T~~~Ina Gruau d'Or
r
13-16 MARS
l Site internet
Gruau d'Or s'invite â l'apéro I
CE f Billeterie
1
111 Restaurant d'entreprise
Menu gastronomique
Ressources humaines
Charte d utilisation des services informatiques
1
3
2
Si vous n'obtenez pas de résultats à votre
recherche, ou que vous ne savez pas quel mot clé taper, cliquez su
« Aide »
Taper des mots clés dans la barre de recherches
4
Cliquez sur le logo de la Newsletter pour l'afficher
Annexe 8 : Guide d'entretien à destination des
utilisateurs du système de veille
Rappel de l'objet de la démarche
Le système actuel a été mis en place sans
respecter les étapes clés du cycle de veille. Ainsi, la «
définition des besoins » n'a été que partiellement
abordée et insuffisamment détaillée, entrainant :
* Une mauvaise définition des axes de recherches
* Des résultats éventuellement non adaptés
aux besoins * Un manque de pertinence général de la veille
Par ailleurs, nous observons une relative passivité de la
part de certains acteurs du système.
Que cherche-t-on à savoir ?
Le but de cette enquête qualitative est de
redéfinir les besoins des utilisateurs de la veille afin d'adapter et
corriger les axes de recherches pour fournir les résultats attendus.
Cette démarche va également nous permettre de collecter les
premières impressions sur le projet récemment mis en place. Un
ajustement global du système est envisageable à la suite de cette
enquête.
Nous souhaitons également connaitre la cause du manque
de participation de certains membres pour y remédier et insuffler un
enthousiasme envers ce projet.
Détermination des hypothèses pertinentes de
la recherche
* Des sujets cruciaux non identifiés et n'intégrant
pas le système de veille
* Un manque de précision de certains axes de recherche
* Des résultats pas assez pertinents
* Des attentes globales concernant le projet
* Les causes du manque de motivation
Identification des interlocuteurs
* La direction commerciale et marketing (instigatrice du
projet)
* Les clients1 de la veille occupant des fonctions
diverses (commerciaux, R&D...)
Entrée en matière de
l'entretien
Quelle fonction occupée vous dans l'entreprise ?
Connaissez-vous le projet de veille menée par notre
entreprise ?
1 Le terme « client de la veille » est
utilisé pour désigner les utilisateurs de la veille.
Questions abordées lors de l'entretien
Pensez-vous que le système de veille soit
nécessaire ? A quoi sert-il ?
Le but de cette question est de recueillir sa définition
du système de veille et d'observer si le projet a été
correctement expliqué et compris. Cela permettra également de
savoir si la passivité de certains acteurs est liée à une
incompréhension générale du système de veille.
Trouvez-vous les résultats actuels pertinents, et
pourquoi ?
Cette question permettra de savoir si les produits2 de
la veille sont adaptés et intéressent ses clients. De plus, un
premier avis sur le travail actuellement fourni pourra être recueilli. Le
tri et la sélection des informations pourront être amenés
à évoluer en fonction des retours.
La diffusion des résultats vous semble-t-elle
adaptée ?
Le but et ici de savoir si les méthodes utilisées
pour transmettre l'information correspondent aux attentes des utilisateurs de
la veille. Ils pourront être modifiés ou ajustés selon les
résultats obtenus.
Selon vous, quels sujets devraient être concernés
par la veille ?
Cette question a pour but de recueillir de nouveaux axes de
recherche et d'observer la pertinence des axes actuellement
sélectionnés. Cela permettra d'affiner les recherches et de les
étendre vers d'autres sujets stratégiques, afin de satisfaire les
attentes des clients de la veille.
En prenant en compte les sujets que vous venez de proposer,
quel sera l'impact de ces résultats sur votre activité
professionnelle ?
Cette question permettra de cerner l'utilité de la veille
pour ses clients et d'identifier des améliorations à apporter au
système pour le rendre davantage exploitable et indispensable.
Pensez-vous être un acteur de ce système ?
On cherche ici à connaitre le degré d'implication
du sondé dans le système de veille.
Si oui : quel est votre rôle ? ? L'acteur adopte-t-il la
bonne posture ? A-t-il compris
son rôle et nos attentes ?
Si non : est-ce un choix que de ne pas participer, ou vous
sentez-vous exclus du projet ? ? Le but est ici de comprendre la cause de la
passivité de l'acteur.
Avez-vous une recommandation à nous soumettre afin
d'améliorer le système de veille ?
Cette question est plus générale et son but est de
recueillir un avis global sur le projet et des suggestions pour
améliorer le système.
2 Le terme « produit de la
veille » est utilisé pour désigner les résultats
générés par la veille.
Annexe 9 : Résultats de l'enquête
qualitative
Candidat
|
Fonction
|
Question 1
|
Question 2
|
Question 3
|
Question 4
|
Pensez-vous que le système de veille soit
nécessaire ? A quoi
sert-il ?
|
Trouvez-vous les résultats actuels
pertinents, et pourquoi ?
|
La diffusion des résultats vous
semble-t-elle adaptée ?
|
Selon vous, quels sujets devraient être
concernés par la veille ?
|
Philippe Tempel
|
Commercial
|
Système intéressant. Riche en informations mais
toutes ne vont pas forcément m'être utiles.
|
Permet de m'enrichir personnellement, les résultats
développent ma culture personnelle. Je suis essentiellement
intéressé par les tendances alimentaires. La Newsletter devraient
être partagée avec les clients. Il faut la faire vivre et
l'utiliser.
|
J'ai 17 ans de boite et je ne connaissais pas l'existence de
l'intranet. Je l'ai découvert il y a 2 semaines, donc je n'utilise pas
la base de données. Par contre la Newsletter est intéressante et
l'envoi par mail me convient. Le papier n'est pas nécessaire, il faut
vivre avec son temps. Le flash info ne m'est pas forcément utile car
quand j'apprends qu'un nouveau produit est lancé chez la concurrence,
généralement je l'ai déjà vu chez mes clients. De
plus, cette information ne me sert à rien, le produit est
déjà sorti
et on ne peut rien y faire.
|
Je pense que les personnes en charge de la veille sont
assez expérimentées pour savoir sélectionner
l'information et choisir les thèmes à aborder.
|
Thomas Krieger
|
Commercial
|
Oui, car cela permet d'avoir des informations sur la
concurrence que les collègues ont et que nous n'avons pas. Ça
permet d'anticiper les opérations promotionnelles de la
concurrence. Elle était déjà faite de manière
officieuse mais les informations recueillies n'étaient pas
partagées. Le but est de réunir, de redistribuer et
d'être au courant en temps et en heure.
|
La base de données n'est pas encore utilisée, par
contre je lis la
newsletter. Elle me permet de connaitre les tendances, c'est
pertinent. Les flash info sont égalemet lus mais je
n'ai pas encore le réflèxe de venir déposer des
informations au bureau.
|
Le mail c'est bien car on regarde sa boite mail plusieurs fois
par jour. J'aime le format papier pour la Newsletter, c'est comme
un journal. Pour les flash info, s'ils sont vraiment urgents,
ils pourraient être envoyés par sms.
|
Les bons sujets sont : les tendances du marché, les
chiffres sur le marché actuel, des stats... La concurrence bien
évidemment, ce qui est fait, ce qui marche. Proposer les
actions qui marchent à nos clients, faire des suggestions.
|
Michel Rohr
|
Commercial
|
Pour moi, c'est une première. J'ignorais que
l'activité de veille existée. On le fait déjà un
peu de nous même. C'est utile, car on est plus réactif. C'est un
plus dans notre activité même si pour le
moment je n'ai vraiment eu besoin d'utiliser les
données trouvées dans la newsletter. Il manque de proposition de
la part de la hierarchie, voir des directives pour contrer une nouvelle
offre de la concurrence par exemple.
|
La veille reflète la réalité et permet
d'anticiper la concurrence.
|
La base de donnée, on y va pas souvent. Je ne vais sur
l'intranet que 2 fois par an pour noter mes congés. Ce n'est pas un
outil pertinent. Le mail est idéal et le papier n'est plus à la
mode, il faut se mettre à la page.
|
On est concerné de près ou de loin par les
informations que tu nous remontes, surtout les flash infos. Les tendances
alimentaires nous concerne moins. Savoir qu'un nouveau produit
industriel est proposé à la vente, n'influence pas mon
activité professionnelle.
|
Yannick Nardin
|
Commercial
|
C'est un système de surveillance de la concurrence qui
permet de connaitre les nouveautés et les promotions en cours,
|
Ils sont intéressants, même si je n'ai pas
toujours le temps de les lire. Les Flash info sont pertinents et rapide
à lire, j'aime ce
format.
|
L'envoi par mail est pratique, mais je n'ai pas toujours
ma tablette sur moi. On pourrait me prévenir des
nouvelles importantes par sms ou en m'appelant.
|
Il faut surveiller la concurrence et les nouveaux produits mis
sur le marché. Cela me semble suffisant.
|
Nathalie Carabin
|
R&D
|
Cela me permet de connaitre les tendances du marché et
les produits que sortent les concurrents.
|
J'utilise surtout la base de données pour chercher
des informations. Je ne trouve pas toujours ce dont j'ai besoin. Dans la
Newsletter je trouve des informations interessantes sur les tendances du
marché : ce que le consommateur aime ou non
|
Le rythme est bon, une fois par mois c'est suffisant. Le mail
est adapté, je peux le classer dans mes dossiers. Le papier ne
me semble pas justifié
|
On voudrait plus d'information sur les comportements
des consommateurs et leurs goûts. (exemple: regardent-ils
les ingrédients avant d'acheter?)
|
Agnès Ehret
|
Responsable de la marque Banette
|
Oui nécessaire car il permet de rester en éveil
et de pouvoir adapter sa stratégie en fonction des évolutions
du marché et des besoins des consommateurs. Il y 6 mois, rien
n'existait, la mise en place de ce système est forcément une
évolution.
|
Oui car exhaustifs, les items retenus sont pertinents. Au
niveau
de la forme, elle est interessante et utilise plusieurs canaux
comme l'intranet, les mails et le papier. La présentation faite aux
commerciaux était complète et la réactivité des
flash info est un
avantage incontestable.
|
Les résultats sont disponibles par différents
canaux donc interessants. La diffusion me semble adaptée.
|
Je ne sais pas repondre, mais je me faisais une remarque
: certaines informations sont trop générales. Peut être
qu'une actualité plus locale serait plus adaptée.
|
Anne Frech
|
Directrice Commerciale et Marketing de la
boulangerie artisanale
|
L'entretien ne s'est pas déroulé de façon
formelle. Elle m'a fait part de son impression générale :
plutôt satisfaite de l'ensemble du projet et a apprécié ma
réactivité lors d'une demande d'informations concernant le Bio.
J'ai pu être efficace grâce aux données stockées
et classées dans la base. Elle déplore cependant le manque de
feed-back durant la phase d'élaboration et la mise en place de la veille
qui n'a été dévoilée qu'à
l'achèvement complet du système. Cependant, elle le trouve
complet et ne propose pas d'axe d'amélioration. Elle insiste tout de
même sur l'intégration de nouveaux sujets dans la veille comme les
légumineuses et le Mannele qui devraient faire partis des
nouveautés de cette fin d'année.
|
Candidat
|
Fonction
|
Question 5
|
Question 6
|
Question 7
|
En prenant en compte les sujets que vous venez
de proposer, quel sera l'impact de ces résultats sur votre
activité professionnelle ?
|
Pensez-vous être un acteur de ce système
?
Si oui : quel est votre rôle ?
Si non : est-ce un choix, ou vous sentez-vous exclus du
projet ?
|
Avez-vous une recommandation à nous soumettre
afin d'améliorer le système de veille ?
|
Philippe Tempel
|
Commercial
|
La veille pourrait me permettre de donner des informations utiles
à mes clients et d'en discuter avec eux. C'est un support
relationnel
|
Je lis les newsletters et les flash info, mais ne remonte
pas d'information. Je vais essayer de trouver des informations sur
les prix de la concurrence et les remonter à la
directrice commerciale et marketing.
|
Je pense que la Newsletter devrait être adaptée
à nos clients (boulangers) car les informations
générales peuvent intéresser tout le monde et cela
permettrait d'engager la discussion.
|
Thomas Krieger
|
Commercial
|
Les chiffres du marché peuvent convaincre le
client(exemple : pour le persuader de se lancer dans le snacking, des
données sur le sujet peuvent le motiver) Connaitre les produits de
la concurrence me permet de proposer un équivalent de
notre gamme.
|
Oui, car j'ouvre les flash info, je lis la Newsletter, mais il
faudrait que je ramène plus de documents. Je ny pense
pas automatiquement
|
On pourrait rajouter une ligne dans le rapport de visite,
destinée à la collecte d'information sur la concurrence. Dans
cette ligne on indiquerait si oui ou non on a reussi a collecter de nouvelles
données et lesquelles. Cela permettrait de créer un
réflèxe.
|
Michel Rohr
|
Commercial
|
En étant au courant des choses, on gagne en
réactivité et en crédibilité auprès de
nos clients.
|
Etre acteur, c'est remonter de l'information, lire les
documents et réagir par rapport à ces documents. Je pense que je
pourrai davantage m'investir, mais je n'ai pas le réflexe de
récupérer des informations et de les remontées. Au
début de ma carrière je le faisais souvent, mais je n'avais aucun
retour, depuis j'ai arreté.
|
Il faudrait que la directrice commerciale insiste sur la
collecte de données, c'est à elle de créer le
réflexe chez nous en insistant.
|
Yannick Nardin
|
Commercial
|
Je ne me sers pas beaucoup de la veille pour le moment, mais
je pense que ça pourrait permettre d'adapter nos offres et
de proposer des actions contrant celles de la concurrence.
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Non. Je ne pense pas être exclu, mais je n'ai pas le
réflexe de ramener les documents de la concurrence ou simplement de les
demander à mes clients. On a déjà beaucoup de choses
à penser lors des rendez vous que j'ai tendance à oublier ce
détail. Mais je
devrais le faire d'avantage.
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Aborder plus régulièrement le sujet en
réunion pour qu'on comprenne l'importance de ce projet.
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Nathalie Carabin
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R&D
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La veille nous permet de connaitre davantage le marché
et les besoins des consommateurs. On essaie de développer
des produits en accord avec ces informations.
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Je lis les documents que vous nous envoyez mais je ne
remonte aucune information. Pourtant je lis beaucoup d'articles et
je trouve des éléments intéressants mais j'oublie de
vous les donner.
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On pourrait créer un dossier ou un onglet sur
l'intranet permettant à tout à chacun de vous faire part d'un
document à rajouter à la base de données.
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Agnès Ehret
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Responsable de la marque Banette
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La veille me permet de développer ma culture generale
sur le marché et les produits. Je ne vois que des boulangers banette,
apprendre des informations sur la concurrrence est interessante pour moi. Je ne
vais pas non plus sur l'intranet, je n'ai pas le
réflèxe, je devrais le mettre dans mes
favoris.
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Non, je pense qu'être acteur, c'est se documenter et
lire davantage pour transmettre et partager l'information. Je ne lis
pas assez, car je manque de temps.
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Indiquer le lien vers l'intranet sous chaque article de
la Newsletter. Développer une veille locale.
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