II.3.2 Les variables explicatives
Pour notre étude, trois principaux facteurs
susceptibles d'influencer l'inflation et la croissance économique en RDC
ont été retenus : l'investissement total (INVT), le taux de
l'encaisse monétaire (EM) et l'indice de prix à l'importation
(TIPM).
a) Investissement total (INVT)
L'investissement en tant qu'une formation brute du capital
fixe détermine profondément les structures et l'évolution
de la conjoncture d'une économie. La politique monétaire
envisagée influence significativement à court terme et ou
à long terme sur l'investissement d'un pays.
40
Graphique n°3 évolution de l'investissement entre
1983 et 2007 INVT : Taux des investissements
Source : CD-ROM Banque Mondiale
Notons en effet qu'après la reforme monétaire de
1983 le taux d'investissement en terme réel a doublé en 1984, et
la part importante de ce pourcentage a été financée par
les ressources étrangères spécifiques et les
investissements privés ont connu un regain d'activité en 1984
avec 100 projets dont 35 ont été mis en exécution (RAPPORT
BZ 1983-1984). En 1985 après la reforme monétaire de 1983, les
stratégies mises au point par la banque centrale consistait à
regrouper deux axes principaux; d'une part le programme de stabilisation et
d'autre part, le programme d'investissement public. Le programme de
stabilisation était constitué d'un trait de mesures dont
l'application pouvant aboutir à un certain nombre d'ajustements d'ordre
économique et financier. Et le programme d'investissement consistait
dans un ensemble de projet d'investissement dont l'Etat et les entreprises
publiques étaient promoteurs (RAPPORT BZ 1985).
Cependant, les taux de formation brute du capital fixe
s'étaient comportés après la reforme monétaire de
1993 de cette allure en 1994, 1995, 1996 et 1997 de 7% ; 9,17% ; 12,8% et 8,85%
respectivement.
En effet, les investissements et les épargnes en part
du PIR ont montré une tendance ascendante depuis la reforme
monétaire économique de juin 1998. En 1999, l'épargne
nationale brute était de 5% du PIB, est montée à 15%, six
ans plus tard, soit trois fois la valeur plus grande. Les chiffres des
investissements sont
L'offre de monnaie résulte des demandes de
crédits des entreprises, de l'Etat, des entrées d'or et de
devises, du comportement des banques, de la politique
41
comparables : 4,1% du PIB en 1999 et 21,5% six ans plus tard.
Ce qui nous montre que la politique monétaire menée à 1998
serait plus bénéfique à la reprise des activités
économiques dans l'ensemble. En effet, le taux d'investissement, qui
n'était que de 7,6% du PIB en 2001, s'élevait à 18,5% du
PIB en 2004, ce qui constitue le principal facteur de la croissance. Ainsi, les
capitaux en terme de formation brute du capital ont évolué de
9,1% ; 12,6% ; 18,5% ; 14,1% ; 18,1% et 23,7% respectivement des 2001 à
2007.
b) Encaisse monétaire (EM)
C'est un taux à partir du quel la banque centrale offre
des capitaux sur le marché une fois pour une durée en un montant
déterminé par elle (LEXIQUE D'ECONOMIE 8e,e
éd.).
De ce fait, la BC en dispose pour agir sur le marché
monétaire afin de financer les activités économiques.
Ce taux du marché monétaire se retrace sur le
graphique suivant :
Graphique n°5 Evolution de l'encaisse monétaire entre
1983 et 2007. Indice de l'encaisse monétaire (en %)
Source : Rapports de la BZ et BCC 1984, 1985, 1986 et
2003-2004
Différents condensés d'information
statistique
42
monétaire. Nous remarquons que le taux en call money
après reforme monétaire a facilité les investisseurs pour
financer leurs activités économiques raison pour la quelle nous
constatons la pente ascendante de la courbe d'investissement, c'est à
partir de la reforme de 1993 que nous constatons une montée de ce taux
qui diminuant le taux d'investissement. En autre, nous constatons que la BCC
qui disposait un taux d'intérêt supérieur à 27%
après 1998, ce qui empêchait les agents économiques de
demander la monnaie ; c'est pourquoi la courbe en raison de 125% année
1999 et 140% année 2000.
C'est juste après une restructuration profonde de
l'économie Congolaise avec objectif de s'engager dans le cadre du DSRP
qu'on a mené des actions prioritaires allant dans le sens de la relance
de l'activité économique en soutenant les secteurs porteurs de la
croissance afin de mettre fin au spirale de la pauvreté. C'est pourquoi
en effet, les taux d'offre de monnaie a baissé jusqu'à 13% en
2003 ; 19% en 2004 et nageait autour de 33,8%, 36,8% et 32,7% pour les
années 2005, 2006 et 2007.
En général, nous ne constatons que le taux de
croissance de l'offre de monnaie pendant cet intervalle de temps s'avère
significatif avec environs 43,5%.
c) Taux de l'indice de prix à l'importation
(TIPM)
Le choix porté à cette variable est du fait que
certaines instabilités économiques dans les pays en voie de
développement sont dues aux prix des biens ou services
importés.
De ce fait, l'évolution de l'indice de prix à
l'importation en RDC représenté dans ce graphique ci-dessous:
Graphique n° 6 L'évolution de l'indice de prix
à l'importation de 1983 à 2007
IPM : indice des prix à l'importation
43
Source : différents rapports de la banque centrale
Condensé statistique d'information de la BCC
L'appréciation du dollar et le taux
d'intérêt élevé pratiqué par les Etats-Unis
ont provoqués une hausse des prix des biens importés au
zaïre au cours de la période de 1983, leur indice s'est
élevé à 514% en 1984 contre un accroissement de 8,9%
enregistré en 1983.
En effet, l'indice de prix à l'importation s'est
situé à 540,2 en 1985 contre 541 en 1984, représentant un
accroissement de 50%. Cette évolution est expliquée par les
coûts de facteurs de production encours par les pays initialisés
(RAPPORT BZ 1985).
En 1993, cet indice serait déjà à 40,4%,
en 1994 jusqu'en 2001 a connu une légère variation à 113,4
avec une diminution continue jusqu'en 2007.
En conclusion, signalons que les impératifs et les
déterminants de la croissance économique en RDC durant ces trois
dernières décennies ont été marqués par une
profonde dégradation des indicateurs socio-économiques. Pour
prendre la mesure de cette situation, le PIBR n'a enregistré rien que de
1990 jusqu'en 2000 une baise cumulée de 43,4% alors que la population du
pays s'est globalement accrue de 46,3. Le PIB par habitant qui se chiffrait
à 145,9$US en 1992 est tombé à 71,6$US. La destruction du
tissu économique consécutive aux pillages des années 1991
et 1993 a été un tournant décisif dans l'évolution
de la situation économique du pays. L'arrêt de la
coopération structurelle au début des années 1990 s'est
traduit par un tarissement privé et le taux d'investissement brut de
l'économie qui se situait à 13% en 1990 est tombé à
4, 4% en 2000. La situation des finances publiques au cours de la
période allant de 1990 à 2000 s'est caractérisée
par d'importants déficits couverts en grande partie par les avances de
la banque au trésor. Sous cette impulsion du crédit de l'Etat,
les liquidités monétaires s'accroissent sans commune mesure avec
les besoins réels de l'économie, soumettant ainsi celle-ci
à l'hyperinflation. Le niveau record d'inflation a été
atteint en 1994 avec un taux de 9796,9% entre 1999 et 2000, ce taux annuel
moyen d'inflation a été de 511%.
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Au plan extérieur, la RDC accusait un déficit
insoutenable de la balance de paiement ainsi que l'accumulation des
arriérés des services de la dette. Les réserves
internationales disponibles ne représentaient quelques importations des
biens et services non facteurs en fin 2000. La dette extérieure a
atteint 280% du PIB à cette année avec des arriérés
constituant 75% du montant de la dette, soit près de 13 milliards de
dollars américains dont plus de 9 milliards en
arriérés.
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