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Les effets de la politique de réformes monétaires sur la croissance économique en R.D.Congo.

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par JEAN-PAUL BISIMWA MUSHENGEZI
Université officielle de Bukavu - Licence 2010
  

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I.7 Reforme monétaire de juin 1998

a) Nécessité d'un programme d'ajustement économique

L'organe technique du gouvernement dans le domaine monétaire qui est la BCC n'y est pas allée par d'autres voies pour constater que le changement politique intervenu dans le pays depuis le mois de mais 1997 ayant entrainé également le changement du nom de pays devrait impliquer le changement de l'unité monétaire dont le nom était associé à celui du pays. Il en est de même de la démonétisation de l'institut d'émission reprise sur les billets de banque.

Bien plus, au regard de la situation économique qui prévalait en 1997, il devenait plus urgent pour gouvernement d'entreprendre des mesures correctives au travers d'un programme d'ajustement économique comportant deux volets : la stabilisation monétaire à court terme et la relance de l'économie à moyen terme.

En effet, les indicateurs macroéconomique de dix dernières années attestent que l'économie congolaise ploie sous l'effet des déséquilibres fondamentaux en dépit des diverses mesures de redressements mis en oeuvre. La banque centrale a estimé à l'époque que le PIB a reculée de 42,9% entre 1990 et 1994 ; cette tendance à la baisse ne s'est que très légèrement estompée en 1995-1996 avant de se poursuivre en 1997.

Les déficits budgétaires ont été financés pour l'essentiel par la création monétaire en 1994 soit après la reforme monétaire d'octobre 1993, l'expansion monétaire a été de 10322,2% avant d'être ramenée à 308,8% en 1995 et 471% en 1996.

Par ailleurs, l'inflation est demeurée très vive : le niveau le plus élevé a été atteint en 1994 avec un taux annuel de 9,769% contre 370% et 753% en 1995 et 1996 respectivement.

Dans le secteur monétaire, il a été épinglé d'une part la démonétisation progressive de l'économie, le rapport masse monétaire ; PIB étant tombé à 4,3% en 1997 contre une moyenne de 10% au cours des années antérieures. D'autre part, les

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chèques subissaient une forte décote dans les transactions consacrant ainsi la rupture de la parité entre la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale.

Les banques elles mêmes étaient en proie à une forte désintermédiation financière, tandis que l'on assistait à la montée en flèche de la « dollarisation », signe pas trop évident de la confiance généralisée envers la monnaie nationale.

Tableau n°2 : Evaluation de la décote de la monnaie scripturale (nombre de NZ en cheque pour 1NZ en espèce)

Mois

1992

1993

1994

1995

1996

1997

Janvier

1

12

2

3,5

1

3

Février

1

16

10

3,4

1

3

Mars

1

18

10

1,2

1

4

Avril

2

30

6

1,2

1

8

Mais

2,5

60

16

1,1

1

1,1

Juin

3

170

4

1,15

1

1

Juillet

3,5

80

3

1,08

1

1

Août

4,5

50

1,5

1,10

1

1

Septembre

5,5

30

1,5

1,18

1

1

Octobre

6

1

1,4

1,02

1

1

Novembre

6,5

1

1,2

1,0

1

1

Décembre

1,1

1,5

1,9

1,0

3

1

Source : KABUYA K., MATATA P., op cite p.53

Dans ce contexte de la décote de nouveau zaïre en cheque, la reforme monétaire du 30 juin 1998 a culminée par la mise en circulation d'une nouvelle unité monétaire le « Franc congolais », visant particulièrement à casser l'hyperinflation, à combattre la dollarisation de l'économie, à rétablir le système général des paiements y compris l'usage des chèques, en réunifiant l'espace monétaire national et en réduisant la disparité de taux de change à travers le pays.

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Un des traits majeurs de cette reforme monétaire a consisté à la neutralisation d'une partie de dépôts bancaire à vue, préalablement déflatés par leur transformation en titre de créances, sur le système bancaire. Cette opération a permis de faire immédiatement la décote de la monnaie scripturale par rapport à la masse fiduciaire tel que constatée mensuellement depuis 1992 jusqu'à 1997.

Dans ce contexte, une reforme monétaire s'imposait particulièrement ;

+ Au plan politique, elle devait adapter l'appellation de l'unité monétaire au

changement de la démonétisation du pays et de l'institut d'émission

+ Au plan économique, elle visait :

+ Assainir l'environnement monétaire et financier caractérisé par la persistance

de l'hyperinflation, la désarticulation du système des paiements et la

multiplicité des taux de change,

+ Stabiliser la monnaie et unifier l'espace monétaire national,

+ Accroitre le taux de liquidité en vue de financer l'économie et

+ Favoriser la relance des activités de production.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille