D/ Impact du changement climatique sur le revenu agricole
Le tableau 5 indique que le revenu agricole sera
affecté négativement par le changement climatique. En effet le
revenu agricole subirait une baisse comprise entre - 359,08 et - 176,76 ($
constant 2000) relativement à celui de 2008 soit en pourcentage une
baisse comprise entre -21,87 et -10,77. Baisse causée par la diminution
des précipitations. Ces dernières analyses qui valident la
dernière hypothèse de notre étude sont conformes à
ce que l'on pourrait y penser en raison du faible niveau de
précipitation moyenne par saison pluvieuse. Cependant il est clair que
l'agriculture ne gagnera pas forcément dans une précipitation
surabondante même si l'accroissement des précipitations lui est
bénéfique. L'impact des précipitations sur le revenu
agricole étant positif, toutes les projections climatiques indiquant une
baisse de précipitation pour l'Afrique de l'ouest constituent donc une
confirmation des effets négatifs que les changements climatiques auront
sur le revenu agricole au Bénin.
E/ Limites de l'étude
L'évaluation économique de l'impact des
changements climatiques souffre de nombreuses difficultés qui imposent
des limites à l'interprétation des résultats. Par ce que
notre modèle pour capturer la notion du climat utilise une unique
variable précipitation et température sur l'ensemble du
territoire national, alors qu'il y a une
hétérogénéité de climat qui a cours au Benin
à savoir: le climat bénénien (subéquatorial) qui
règne au sud jusqu'à la latitude de Savè, le climat sud
soudanien qui couvre la région du nord jusqu'à la latitude de
Bembèrèkè puis le climat atacorien couvrant la
région nord-ouest du pays.
En outre l'incertitude qui entoure les scénarii
uniformes de l'IPCC (GIEC) sur l'Afrique limite la connaissance précise
qu'on peut avoir des impacts du changement climatique sur le revenu agricole au
Benin.
La non disponibilité des données agricoles
relative à chaque zone agro-écologique du bénin, la prise
en compte de la technologie comme une constante limitent le choix des
modèles économétriques introduisent des faiblesses dans
les résultats de ces derniers.
Notre étude présente certaines limites qui
pourraient être levées par les études à venir. En
effet elle considère la technologie comme une constante ainsi que la
main d'oeuvre agricole et les superficies de terre cultivée. Aussi la
majeure partie des agriculteurs utilisent encore des outils rudimentaires tels
que la houe qui ne sont pas pris en compte par le modèle.
L'évolution de la technologie pourrait donc permettre aux agriculteurs
de réduire voire d'éliminer les pertes économiques
prévues et ainsi tirer profit du changement climatique qui devient
dès lors une opportunité. C'est cette thèse que soutient
l'approche de l'adaptation par innovation. Cette insuffisance est liée
à la faiblesse des modèles économétriques à
prendre en compte cette considération. La seconde limite est liée
au fait que l'étude utilise des scénarii uniformes de l'IPCC
(GIEC) sur l'Afrique de l'ouest pour faire la simulation des impacts du
changement climatique sur le revenu agricole au Bénin. L'horizon de
prévision choisi est relativement éloigné (2100).
Prévoir des impacts économiques, biologiques ou de tout autre
événement pour une si longue période est une tâche
difficile et liée à un nombre élevés
d'incertitudes. Les résultats de notre étude sont liés
à deux incertitudes majeures : biologique et technologique. Les
résultats et implications rapportés ici devraient être
envisagés comme suggestifs d'effets potentiels de changement climatique
sur le revenu agricole au Bénin.
|