SECTION 3 : Interprétation des résultats et
recommandations
Paragraphe 1 : Interprétation des résultats
de l'estimation
A/ Interprétation du coefficient de correction
d'erreur (force de rappel)
Le coefficient associé au terme d'erreur
retardée (-0,1095) est négatif. Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur. A long terme les
déséquilibres entre la valeur ajoutée agricole à
l'hectare, les ménages agricoles, les précipitations moyennes et
températures moyennes de la saison pluvieuse, les précipitations
moyennes et températures moyennes de la saison sèche ont des
évolutions similaires. L'inverse du coefficient de la force de rappel(1/
-0,1095) traduit la vitesse à laquelle le déséquilibre
entre le niveau désiré et effectif de la valeur ajoutée
agricole à l'hectare (revenu agricole à l'hectare) est
résorbée dans l'année qui suit un choc.
B/ Interprétation du coefficient des variables
explicative
Les résultats de l'étude empirique
démontrent que de toutes les variables explicatives, seuls la population
agricole (PA), les précipitations des saisons pluvieuses (PP) et les
tracteurs expliquent la valeur ajoutée agricole.
L'observation des résultats nous permet de constater
que les précipitations exercent une influence positive et significative
à court et à long terme sur le revenu agricole. En effet,
à long terme 1 mm d'eau de plus accroit le revenu agricole de 5,16
dollars alors qu'elle n'augmente que de 3,70 dollars à court terme. Il
s'ensuit la validation de notre première hypothèse. Par contre le
coefficient du carré des précipitations est significativement
négatif. Ce qui indique que le revenu agricole est une fonction concave
des précipitations. Ceci est également conforme à
l'intuition car à partir d'un certain seuil les précipitations
ont une influence négative sur le revenu agricole du fait des
inondations.
Ces résultats confirment l'idée d'après
laquelle les précipitations influenceraient positivement et
significativement les revenus agricoles tant que leur niveau restera en
deçà du seuil. Toutes fois nous observons une certaine faiblesse
au niveau du coefficient de court terme comparativement à celui de long
terme. Cette faiblesse est due au fait qu'à court terme le Bénin
dispose de très peu de stratégies d'adaptation pour accroitre les
revenus agricoles afin de compenser les pertes occasionnées par la
variation des précipitations, mais à long terme, il mettra en
place toute une gamme de stratégies qui permettrait d'augmenter le
revenu agricole quand bien même le niveau des précipitations
diminuerait. Les coefficients des variables températures ne sont pas
significatifs. Notre seconde hypothèse n'est donc pas validée.
En ce qui concerne les variables de contrôle, le
résultat des estimations empiriques nous révèle qu'elles
exercent une influence positive et significative sur le revenu agricole
seulement à long terme. En effet, à court terme les tracteurs et
la main d'oeuvre déployés dans le secteur agricole sont peu
suffisants pour accroître la valeur ajoutée agricole mais à
long terme l'introduction de nouvelles technologies agricoles et
l'amélioration de la main d'oeuvre permettraient d'accroitre la valeur
ajoutée agricole. Plus précisément l'augmentation d'un
tracteur pour 1000ha augmenterait la valeur ajoutée agricole de 128,829
dollars tandis que l'augmentation d'une unité de la main d'oeuvre
permettrait d'accroitre le revenu agricole de 303,72 dollars. La
quantité d'engrais influence le revenu agricole seulement à long
terme. Une tonne de plus entrainerait un accroissement de la valeur
ajoutée agricole de 21,30 dollars. Ce résultat un peu surprenant
pourrait être expliqué comme suit : la culture de terres
fertiles à court terme expliquerait le fait que l'engrais ne soit pas
déterminant alors qu'à long terme l'exploitation des terres moins
fertiles serait à l'origine de l'inversement de cette tendance.
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