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Impact économique du changement climatique sur l'agriculture au Bénin.

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par Fabrice AGOSSOU
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2012
  

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Graphique 3 : Effet d'un choc d'offre sur le prix d'un bien agricole

A court terme, l'offre étant complètement inélastique en raison du délai entre la semence et la récolte, l'agriculteur ne peut modifier sa quantité produite et les prix s'envolent à PCT. Cependant, à long terme, les agriculteurs (existants et nouveaux) répondent au signal lancé par l'augmentation dans le prix relatif face aux autres biens agricoles et accroissent leur production, augmentant l'offre et ramenant du même coup le prix au niveau initial PLT. Suivant cette logique il est tout à fait raisonnable de poser que les changements dans le prix à long terme est inférieur à celui de court terme et qu'il est même peut être égale à zéro. C'est donc dire que la courbe d'offre de produits agricoles est beaucoup plus élastique à long terme qu'à court terme, réduisant ainsi, selon Mendelshon et Nordhaus (1996), le biais de l'estimation vers zéro. De manière plus théorique, considérons l'équation de profit d'un agriculteur représentatif qui produit une certaine culture, et qui comme dans notre modèle, n'a pas la possibilité de changer de cultures en réponse aux variations de court terme du climat :

(4)

Où p, q et c représentent respectivement les prix, la quantité et les coûts. Les prix et les coûts sont fonction de la quantité. La quantité est fonction du climat z, puisque celui-ci affecte directement les rendements annuels. Maintenant, considérons la réponse du profit de l'agriculteur face à un changement dans le climat :

(5)

Le premier terme mesure le changement dans les prix en réponse au choc dans le climat multiplié par l'effet du climat sur la quantité, lui-même multiplié par le niveau initial de quantité produite. Nous avons montré précédemment qu'un choc d'offre qui affecte négativement (positivement) fait grimper (chuter) le prix à court terme, mais qu'à long terme les prix devraient retourner, du moins partiellement vers le niveau initial. C'est donc dire qu'à long terme , que le premier terme est égal à zéro ce qui confirme l'hypothèse d'un équilibre partiel. Le deuxième terme de l'équation (5) mesure le changement de profit (prix - coût marginal) causé par le changement dans le climat à travers l'effet du climat sur les quantités. Il mesure ainsi le changement dans la productivité de l'activité agricole et représente l'effet à long terme des changements climatiques sur les profits agricoles en maintenant constant les choix de cultures.

Paragraphe 2 : Présentation des données de l'étude

Pour estimer l'équation (3), nous utilisons des données en série temporelle sur la période 1975 à 2008. Si le modèle ricardien utilise le revenu net agricole, il est à noter que dans le contexte béninois, il n'existe pas de données relative à cette variable. Pour cette raison nous allons approcher le revenu net par la valeur ajoutée agricole. Les données relatives à cette variable sont disponibles au niveau de la banque mondiale. Toutes les données relatives aux autres variables proviennent également de la base de données de la banque mondiale hormis les données relatives aux précipitations et aux températures qui nous ont été fournies par l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar, BENIN. Nous avons pu rassembler les informations quasi complètes sur les variables retenues. Concernant les données climatiques le BENIN dispose de six stations qui relèvent le niveau des températures et des précipitations. Seulement six stations sont retenues dans le cadre de cette étude. Il s'agit des stations de Cotonou, de Bohicon, de Kandi, de Natitingou, de Parakou et celle de Savè. Ces stations sont retenues parce qu'elles  fournissent des données complètes relatives à la période d'étude, couvrent tout le BENIN et sont les plus utilisées dans les études climatiques au BENIN.

Les impacts des projections climatiques prévus pour notre région

Nous considérons les projections de température et de précipitation réalisé par GIEC sur l'Afrique de l'ouest à l'horizon 2080/2099 à l'aide des modèles UK89 et CCCM. Elles ont été effectuées sur une base saisonnière et par comparaison avec les moyennes de la période 1980-1999. Dans la plupart des pays de la zone, les précipitations sont prévues à la baisse. Cette diminution serait de 5 à 10% à l'horizon 2080/99 d'après les modèles magicc-schegen (scénario « IS92a » du GIEC, 2007). Pour ce qui est des températures, l'augmentation pourrait varier d'ici à 2100 de 0.2°C à 5.8°C selon les régions. Globalement les zones les plus chaudes auront tendance à plus se réchauffer que les autres. Ces différentes prévisions seront Utilisées pour simuler le climat futur du BENIN. En utilisant ces données, il sera question d'estimer la valeur ajoutée agricole dans ces nouvelles conditions climatiques. Pour ce faire nous ajoutons les changements de température prévue par le modèle à la température de référence et nous multiplions la base de précipitation par les pourcentages de diminution prévue par le modèle climatique. Cela nous donne un nouveau climat C1. Nous calculons la valeur ajoutée des conditions climatiques actuelles C0 (correspondant à la dernière année disponible dans notre base de données) et de chaque nouveau climat. En soustrayant la valeur ajoutée estimée de celle actuelle nous pouvons obtenir la modification de la valeur du revenu net. En fait Le changement de bien être résultant d'un changement climatique de l'état C0 à C1 est mesuré par :

Avec l'impact global de la température et des précipitations sur le revenu agricole.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault