1/ Les biens publics ou
collectifs
Un bien public ou collectif selon Samuelson (1954) est un bien
dont la consommation est collective : il est accessible à tous et
sa consommation par un individu n'entraine pas une moindre disponibilité
pour les autres. Un bien collectif s'oppose au bien privé, pour lequel,
au contraire, la consommation totale se divise entre les différents
usagers et la consommation d'un individu prive un autre individu de
l'utilisation du même bien. Chaque individu consomme donc une partie
xi qu'il s'est procuré. En d'autre terme
on a . Les biens publics ne respectent pas ce principe. Ils sont
consommés à part égale : Ils sont en principe non rivaux et non exclusifs. Nous allons nous
intéresser à un bien public particulier : le climat. On
remarque qu'il s'agit bien d'un bien public puisque ni le principe de
rivalité ni celui d'exclusion par les prix ne peut être
vérifié pour un tel bien. Il est qualifié de bien public
mondial puisqu'il est disponible non seulement au niveau local ou national mais
aussi dans le monde entier. La jouissance d'un climat stable par un pays
n'empêche pas les autres d'en bénéficier. De même Les
émissions de gaz à effet de serre responsable des changements
climatiques produisent les mêmes effets, quelque soit le pays
d'où elles proviennent. Chacune des propriétés des biens
publics renvoie à une source d'inefficacité du marché
spécifique. L'absence d'incitation à produire liée au
comportement de passager clandestin et le rationnement sous-optimal des
consommateurs en présence de coût d'encombrement nul.
La main invisible tenue en échec par les
biens non exclusifs
Le problème principal que posent les biens non
exclusifs est celui du manque d'incitation des entrepreneurs à les
produire. Ils savent à l'avance qu'ils auront du mal à se faire
payer. En effet, ils n'ont aucun moyen de priver d'utilisation les usagers qui
ne rémunèrent pas leurs services. Les consommateurs sont peu
enclins à payer puisque rien ne les y oblige. La conséquence est
que le marché ne produira pas les biens non exclusifs en
quantités suffisantes. La cause de cette défaillance du
marché réside dans ce qu'il est convenu d'appeler le comportement
de passager clandestin. Il s'agit d'un individu qui déclare ne pas
souhaiter tel ou tel bien public, afin d'éviter de participer à
son- financement. Tout en sachant que dès l'instant où existe ce
bien public, il pourra en bénéficier, au même titre que
ceux qui ont manifesté le souhait. Généralement ce
raisonnement à N individus conduit finalement au refus de produire le
dit bien public. Nous sommes dans une situation qui met en échec la main
invisible puisque le comportement rationnel d'agents uniquement
préoccupés de leurs intérêts ne parvient pas
à un équilibre qui maximise le bien être collectif.
Une autorité publique doit donc se substituer pour
réaliser l'allocation efficace des ressources. Le moyen pratique
recommandé pour y parvenir consiste à financer la production des
biens à partir des fonds publics, mais rien n'empêche cette
dernière de déléguer la production proprement dite
à une entreprise privée (la décision de faire ou de faire
faire n'est pas liée au caractère non excludable du bien. Le
choix entre un service ministériel, un établissement public
à caractère administratif ou industriel et une concession de
service public déléguée à une entreprise
privée relève de considération organisationnelle).
Inefficacité du marché en
présence de bien non rivaux
La non rivalité est la propriété qu'un
bien puisse être consommé simultanément par plusieurs
personnes sans que la quantité consommée par l'une diminue les
quantités disponibles pour les autres. Les biens comme
l'éclairage public, la défense nationale remplissent cette
propriété. La non rivalité peut se décliner de deux
autres manières en disant que chaque utilisateur consomme la même
unité de bien, ou bien en disant qu'un consommateur additionnel du bien
n'entraine pas des nuisances d'encombrement. Quelle que soit la formulation
retenue, la conséquence de la non rivalité en termes
économiques est la même : le coût marginal pour servir
un utilisateur supplémentaire est nul. C'est cette
propriété économique qui est à l'origine d'une
autre défaillance du marché en présence d'un bien
collectif : le rationnement sous-optimal.
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