1
Motivation des apprenants et
valorisation des acquis dans les
MOOC
Les outils de valorisation des acquis (obtention
de certificats, diplômes ou crédits ECTS) dans les MOOC
motivent-ils les étudiants à
s'inscrire et à achever une formation
?
Mémoire présenté par Eloïse
JOYEUX
Sous la direction de Bruno
Deshoullières
En vue de l'obtention du
Master 2 Ingénierie des Médias pour
l'éducation
|
UFR Lettres et Langues de POITIERS - Année universitaire
2014-2015 (c) Eloïse JOYEUX, 2015 - Licence sous Créative
Commons CC-BY-NC-ND
|
2
« Nous ignorons ce qui incite à quitter
l'ignorance, motivations et finalités, plus encore ce vers quoi va le
savoir. »
Michel Serres
(Le Tiers-Instruit, p.70, Folio/essais n°199)
3
Résumé
Ce mémoire présente une réflexion sur la
question de la motivation face à la certification dans une formation
sous forme de MOOC (Massive Open Online Courses) ou de CLOM (Cours en Ligne
Ouverts et Massifs). Cette réflexion se porte sur la comparaison des
motivations des étudiants universitaires face à leur
volonté d'obtention d'un diplôme. Grâce à une
visualisation globale des évolutions des méthodes d'enseignements
à distance, ce mémoire resitue le concept des MOOC et plus
particulièrement des xMOOC et des cMOOC. Ce texte présente
quelques points étudiés par F. Amadieu et A. Tricot des mythes et
réalités de la formation à distance.
Le second point théorique que ce mémoire
présente la notion de la certification en passant par les
différents processus d'évaluation. Ce cheminement abouti à
la compréhension du phénomène de reconnaissance qui en
découle.
A partir de ces points théoriques, la question centrale
de ce mémoire se dessine : la certification peut-elle avoir un effet
positif sur l'acte d'engagement dans les MOOC ? Tant pour faciliter la
volonté d'inscription, que pour l'achèvement de la formation.
Ce mémoire présente le protocole de recherche
tant dans sa démarche méthodologique, dans sa présentation
des données recueillies que dans son analyse de ces résultats.
Cette présentation suit méthodiquement un même cheminement
de réflexion : quels sont les impacts de la certification et de la
motivation sur le parcours étudiant ou apprenant ? Quels sont les
facteurs individuels s'y ajoutant ? Ces facteurs possèdent-ils des
effets sur la participation ? Que signifient réellement les taux
d'abandon dans les MOOC ? La certification peut-elle être vue comme un
outil d'intégration ?
A partir de plus de 240 réponses à une
enquête menée entre mai et juin 2015, une synthèse des
résultats de recherche sur la question vient clore ce manuscrit.
Mots-clés
Formation à distance, MOOC, xMOOC, cMOOC, Motivation,
Certification, Diplôme, Accréditation, Crédits ECTS,
Evaluation, Reconnaissance, Portfolio, E-Portfolio, Auto-formation.
4
Abstract
This paper presents a reflection on the question of motivation
facing certification in courses as a MOOC (Massive Open Online Courses) or CLOM
(Cours en Ligne Ouverts et Massifs). This reflection concerns the comparison of
the motivations of university student's facing their graduation will. With an
overall view of developments in distance learning methods, this paper situates
the concept and more particularly MOOC xMOOC and cMOOC. This text presents some
points studied by F. Amadieu and A. Tricot myths and realities of distance
education.
The second theoretical point present in this paper is the
concept of certification through the various evaluation processes. This path
could lead to the understanding of the recognition phenomenon that results.
From these theoretical points, the central question of this
thesis emerges: can the certification have a positive effect on the commitment
procedure in the MOOC? And furthermore facilitate the will of registration for
the completion of the training.
This paper presents the research protocol both in its
methodological approach in its presentation of data in its analysis of these
results. This presentation follows the same path methodically thinking: what
are the impacts of certification and motivation on student learning or career?
What are the individual factors adding to it? Do these factors have an impact
on participation? What really mean dropout rates in MOOC? Can certification be
seen as an integration tool?
From over 240 responses to a survey conducted between May and
June 2015, a summary of research findings on the issue comes close this
manuscript.
Keywords
Distance learning, MOOC, xMOOC, cMOOC, Motivation,
Certification, Diploma, Accreditation, ECTS credits, Evaluation, Recognition,
Portfolio, E-Portfolio, auto-training.
5
Remerciements
Je souhaite adresser mes remerciements aux personnes qui m'ont
aidé dans la réalisation de ce mémoire.
En premier lieu, je remercie M. Deshoulières,
professeur à l'université de Poitiers. En tant que directeur de
mémoire, il m'a guidé dans mon travail et m'a aidé
à trouver des solutions pour avancer.
Je tiens à remercier tous les répondants
à l'enquête diffusée pour l'élaboration de ce
mémoire de recherche. Ils m'ont permis d'avoir suffisamment de
données qualitatives et quantitatives pour mener à bien ce projet
de recherche.
Je souhaite remercier l'IAE de Poitiers, et plus
particulièrement le service de formation à distance dans lequel
j'effectue mon stage en parallèle de la rédaction de ce
mémoire, pour avoir accepté de me soutenir durant mon travail de
recherche en me libérant un temps précieux afin de
répondre aux délais imposés par l'université de
Poitiers.
Je remercie également Charlotte Claude, pour son avis
critique et ses précieux conseils méthodologiques face à
la rédaction de ce mémoire de recherche.
6
Table des matières
Résumé 3
Mots-clés 3
Abstract 4
Keywords 4
Remerciements 5
Table des matières 6
Introduction 9
1. Littérature des évolutions des méthodes
d'enseignement à distance 12
1.1. La Formation Universitaire à Distance 12
1.1.1. Historique de la formation à distance 12
1.1.2. La formation à distance et campus virtuels. 14
1.1.2.1. Historique 14
1.1.2.2. Les campus virtuels 16
1.1.3. La formation à distance ouverte 18
1.2. La formation à distance, mythes et
réalités selon F. Amadieu et A. Tricot 18
1.2.1. Le pouvoir des technologies, une société
hypnotisée 18
1.2.2. On est plus motivé quand on apprend avec le
numérique 19
1.2.3. Le numérique favorise l'autonomie des apprenants
21
1.2.4. Les vidéos et informations dynamiques favorisent
l'apprentissage 23
1.2.5. Ça va coûter moins cher 24
1.3. Les MOOC 25
1.1.1. Qu'est-ce qu'un MOOC ? 25
1.1.2. Les MOOC : Généralités 26
1.1.3. Les xMOOC et les cMOOC 27
2. Evaluation, certification et validation 31
2.1. Le processus d'évaluation 31
2.1.1. Modèle de l'évaluation 31
2.1.2. Les sciences de la mesure 32
2.1.3. L'évaluation comme mesure 32
2.1.4. L'évaluation par objectif 33
2.1.5. L'évaluation située 34
2.1.6. L'évaluation et le numérique 34
2.2. Le processus de certification 34
7
2.2.1. Les initiatives européennes 35
2.2.2. Le processus de reconnaissance 36
3. Constitution de la problématique 38
3.1. Motivation et certification 38
3.1.1. Le parcours des étudiants 38
3.1.2. L'impact des facteurs individuels sur le parcours des
étudiants 39
3.2. Les effets sur la participation 40
3.2.1. La signification des taux d'abandon dans les MOOC 40
3.2.2. La certification comme outil d'intégration. 42
3.3. Problématique et hypothèses 42
3.3.1. Problématique 42
3.3.2. Hypothèses 43
4. Démarche méthodologique de l'étude 47
4.1. Le questionnaire 47
4.1.1. La source des données documentaires 47
4.1.2. L'échantillonnage 48
4.1.3. Le mode de traitement des données 51
5. Analyse des données et résultats obtenus 55
5.1. Traitement des données 55
5.1.1. Motivation et certification 55
5.1.1.1. Le parcours étudiant 55
5.1.1.1. L'impact des facteurs individuels 61
5.1.2. Les effets sur la participation 65
5.1.2.1. La signification des taux d'abandon dans les MOOC 65
5.1.2.2. La certification comme outil d'intégration 69
5.2. Discussion des résultats 69
5.2.1. Motivation et certification 70
5.2.1.1. Le parcours étudiant 70
5.2.1.2. L'impact des facteurs individuels 71
5.2.2. Les effets sur la participation 72
5.2.2.1. La signification des taux d'abandon dans les MOOC 72
5.2.2.2. La certification comme outil d'intégration 74
Conclusion 76
Bibliographie 79
Webographie 80
8
Table des illustrations 81
Annexe A : Enquête sur la motivation des apprenants et la
valorisation des acquis dans les
MOOC. 83
9
Introduction
Avec le développement des plateformes de mise à
disposition de MOOC1 , le phénomène s'empare du
marché français. Les entités telles que FUN (France
Université Numérique), Unow et bien d'autres, facilitent la mise
en ligne et la visibilité des cours en ligne ouverts et massifs
français. Ce phénomène répond-il à une
véritable demande de formation par les participants ou est-ce un effet
de marketing étudié ? De nombreuses questions et utopies
entourent les MOOC. Des « innovations » tentent de faire leurs
apparitions afin de démarquer les MOOC et ainsi obtenir une audience
supérieure aux concurrents.
Parmi ces « innovations » nous retrouvons la
délivrance de diplômes sur la plateforme Udacity
(délivré par exemple par GeorgiaTech, l'université de
recherche mixte publique située à Atlanta aux États-Unis).
Nous retrouvons également sur Coursera des innovations vis-à-vis
du recrutement. En effet la plateforme propose un service de vente de
CV2 de ses meilleurs candidats pour les chasseurs de têtes
(à suivre sur les pratiques françaises). La dernière
apparition française pour se démarquer a été
proposée par l'Ecole Centrale Lille dans son MOOC « gestion de
Projet » avec la possibilité d'obtenir un crédit
ECTS3.
Les MOOC sont principalement utilisés à des fins
de formation continue, en plein dans le principe de la « formation tout au
long de la vie ». Le développement personnel est un
élément moteur à la participation à un MOOC. Selon
Y. PETIT de l'agence Unow certaines universités pourraient proposer sous
peu des cursus complets et gratuits à suivre en ligne.
Contrairement aux cursus classiques universitaires, la
validation des acquis pose encore problème sur les formations à
distance et plus encore envers les cours massifs. En effet la
problématique de la validation des acquis ne peut se poser de la
même manière. Peut-on industrialiser la vérification des
connaissances tout en étant restreint à une validation
informatisée?
Cette course à l'artefact de valorisation pose des
questions sur les principes même des MOOC. Volonté de
crédibilisation des formations proposées de manières
ouvertes, gratuites et massives ? Réponse à un besoin des
apprenants afin de se situer dans leur progression ? Outil d'attraction
supplémentaire ?
L'objectif est de mieux comprendre les participants des MOOC,
leurs motivations, le contexte dans lequel s'inscrit leur démarche
à travers un travail de recherche quantitatif et qualitatif. Ce travail
se basera sur deux types de profils afin de comparer leurs motivations. Nous
interrogerons ainsi des étudiants universitaires en cours de formation
(issus de l'Université de Poitiers) et des participants de divers
MOOC.
Afin de resituer notre problématique, nous chercherons
dans un premier temps à comprendre ce qu'est véritablement un
MOOC et nous resitueront ce type de formation à travers les
différentes évolutions de la formation à distance.
Parallèlement nous chercherons à identifier
1 Massive Open Online Course ou en français
Cours en Ligne Ouvert et Massif (CLOM)
2 Curriculum Vitae
3 European Credits Transfer System
10
les croyances populaires liées au numérique
susceptibles d'interférer dans notre travail de recherche.
Dans une seconde partie de ce mémoire nous aborderons de
manière théorique les différents processus
d'évaluation afin de comprendre les enjeux de la certification et de la
reconnaissance de la validation des acquis.
Une fois ces éléments théoriques
intégrés, nous chercherons à évaluer leurs effets
sur la motivation des apprenants grâce à l'analyse des
résultats de l'enquête menée dans le cadre de cette
recherche.
Partie 1 :
Littérature des évolutions des
méthodes d'enseignement à distance
11
12
1. Littérature des évolutions des
méthodes d'enseignement à distance
1.1. La Formation Universitaire à Distance
1.1.1. Historique de la formation à distance
Depuis le développement des Technologies de
l'Information et de Communication (TIC) les concepts d'échanges
d'informations sur de longues distances et les notions d'échelle de
masse ont été révolutionnés. Avec l'arrivée
du timbre-poste, du train et du télégraphe, la communication
mondiale évolue et entraine l'émergence de nouveaux services.
La vente par correspondance, où les marchandises
peuvent être commandées, expédiées et livrées
par la poste fait son apparition et élargit les méthodes
commerciales.
A l'image de la vente par correspondance, l'enseignement
à distance devient un service éducatif livré par la poste.
Le «cours par correspondance » a pu ainsi sortir l'enseignement de la
salle de classe pour transporter le savoir dans des lieux jamais atteints.
L'origine du cours par correspondance remonte à 1728,
lorsque Caleb Pillips annonce des cours de correspondance dans la Gazette de
Boston. En 1840 Isaac Pitman donne des cours de sténographie par
correspondance en Angleterre. En 1856 à Berlin, Charles Toussaint et
Gustav Langensheidt lancent les premiers cours de langues par correspondance.
Dès la seconde moitié du XIXe siècle, l'Université
de Londres et L'Université de Wesleyan en Illinois proposent des
parcours diplômants à distance.
A partir de la fin du XIXème siècle, les
méthodes d'enseignement à distance se développent et
atteignent un haut niveau d'efficacité. Les innovations technologiques
comme le téléphone, la radio ou le cinéma se mettent au
service de l'enseignement. Les supports audiovisuels sont progressivement
adoptés dans de nombreux programmes. L'Institut privé
Eyrolles fondé en 1877 en France afin de répondre aux
exigences du développement industriel de l'enseignement à
distance en proposant un outil de perfectionnement à la formation du
personnel industriel. En 1939 un institut national est instauré : le
Service d'Enseignement par Correspondance, qui devient en 1944 le
Centre National d'Enseignement par Correspondance (CNEPC) ayant un
statut de « lycée » et permettant d'assurer la
scolarité d'enfants malades ou d'invalides de guerre.
Le Centre National d'Enseignement à Distance
(CNED) tel que nous le connaissons aujourd'hui nait quelques
décennies plus tard en passant par plusieurs étapes :
- le Centre National d'Enseignement par Correspondance
Radio et Télévision (CNEPCRT) en 1953,
- le Centre National de Télé-Enseignement
(CNTE) en 1959,
13
- le Centre National d'Enseignement par Correspondance
(CNEC) en 1979, caractérisé par son autonomie
financière. Il devient finalement CNED en 1986 et est placé sous
la tutelle du ministre de l'éducation nationale.
Le campus électronique, plateforme ouverte de services
de formation accessibles à distance sur internet, devient
opérationnel en 1996.
Le National Home Study Council (NHSC) décide
donc d'organiser en 1926 une étude des programmes d'apprentissages
à distance dispensés par des lycées et des
universités américaines et accrédités par la
National University Extension Association (accréditation
donnée dès 1915) afin d'établir des lignes directrices de
fonctionnement. Depuis cette étude, la qualité du contenu des
programmes d'apprentissage à distance est basée sur des normes
identifiables.
Avec l'arrivée de la communication électronique
en 1920, les outils pédagogiques se développent,
téléphone, radio ou télévision avec plus ou moins
de succès. La radio ne provoque que peu de réactions alors qu'au
contraire la télévision tient ses promesses. L'Iowa State
University est la première université à explorer la
notion de classe virtuelle en proposant la télévision comme
support pédagogique.
A partir des années 1950 l'enseignement à
distance se démocratise pour traiter un large éventail de
domaines : art, automobile, électronique, hôtellerie... touchant
un public souvent trop occupé pour étudier dans des
établissements « classiques ». Cependant, de nombreux
universitaires de cette époque continuent de douter de
l'intégrité et de l'enseignement à distance et critiquent
ce qu'ils perçoivent comme un manque de professionnalisme. Des
recherches indépendantes sont alors menées afin de
vérifier la validité de la méthodologie du programme
d'enseignement à distance. Grâce à l'engouement pour ce
type de formation et la rapidité de développement des
technologies de l'information, l'enseignement à distance gagne en
efficacité d'une manière inégalée. Ainsi en 1953
l'Université de Houston propose les premières classes dont
l'enseignement est retransmis par la télévision. Quelques
années plus tard ce sont des Universités entières qui se
développent entièrement à distance, proposant des cours et
des diplômes allant de la musicologie aux techniques informatiques. La
première à voir le jour est l'Open University en
Grande-Bretagne en 1969.
Le XXIème siècle marque l'avènement du
numérique, avec l'apparition en 1999 d'outils comme Blackboard et
E-college qui révolutionnent la formation à distance. En 2001 la
plateforme constructiviste4 MOODLE fait son apparition en
proposant des interactions entre les apprenants en ligne.
4 L'approche constructiviste met en avant
l'activité et la capacité inhérentes à chaque
sujet, ce qui lui permet d'appréhender la réalité qui
l'entoure - Piaget, La naissance de l'intelligence chez l'enfant,
Paris, Delachaux et Niestlé, 1936.
14
Figure 1 : Petite histoire de la formation à
distance par Marco Bertolini (2014)
1.1.2. La formation à distance et campus
virtuels.
1.1.2.1. Historique
Suite au développement des Technologies de
l'Information et de la Communication, les campus virtuels semblent s'imposer
comme le dispositif typique des systèmes de formation partiellement ou
totalement à distance. Ainsi aujourd'hui l'ordinateur joue un rôle
identique à celui qu'a joué la poste dans les débuts de la
formation à distance. La formation à distance
15
imposant une désynchronisation et une
délocalisation des acteurs, met en évidence la
nécessité de recourir à des dispositifs de formation et de
communication médiatisée. Ainsi
« les dispositifs de formation à distance,
même les plus anciens, ont donc toujours
intégré une importante dimension
technologique et ceux basés sur l'imprimé ne font pas
exception. »
(D. Peraya, De la correspondance au campus virtuel. Formation
à distance et
dispositifs médiatique. 2003).
Dans la perspective que la formation à distance serait
envisagée selon l'évolution des médias, Nipper (1989) a
proposé trois repères chronologiques :
- L'imprimé : principal vecteur d'enseignement et de
tutorat marquant le début de la formation à distance.
- Le multi-média5 dans les années 60.
- La micro-informatique et la
télématique6 (Internet, hypermédias et
multimédia multi-utilisateurs) dans les années 80.
A la différence de Nipper, Taylor et Swannel
décomposent cette dernière étape, non pas
chronologiquement mais autour du principe de flexibilité qui tient un
rôle majeur :
- Le modèle de Telelearning ou
télé-enseignement se basant sur la
télé-présence de type vidéo conférence.
- Le modèle Flexible Learning Model se basant
quant à lui sur le multimédia interactif et des cours
basés sur un accès aux ressources d'Internet.
|
Rôle des médias
|
Concept de FAD
|
Scénario pédagogique
|
Imprimé
(milieu du 19e s.)
|
Auxiliaire
Support substitutif
|
Vaincre la distance géographique Enseignement de
substitution
|
Expositif, primat du discours verbal
éventuellement illustré
|
Multi-média (dès `60)
|
Convergence et complémentarité
Spécificité et efficacité propre de chaque
média
Concept de médiatisation
|
Evolution du concept de distance
Vaincre les distances socio-économiques autant que
spatio-temporelles
Enseignement de 2nde chance
Modalité d'enseignement spécifique, andragogie
|
Complémentarité des
« ressources audiovisuelles »
Modalités sensorielles, systèmes
sémio-cognitifs, modes de traitement distincts
Focalisation progressive sur l'apprentissage etl'apprenant
|
Télématique, CMO
(dès `80)
|
Dispositif de
communication et de formation
4 formes de médiations :
- technologiques,
- corporelles,
- sémio-cognitives
- relationnelles
|
Formation à distance ouverte et Flexible Système
mixte, hybride
|
Environnement intégré au travail
Télé-présence Campus virtuel
Activités d'apprentissage et ressources
|
5 Orthographe en deux mots volontairement
utilisée afin de faire ressortir l'importance de la
complémentarité de médias différents
(imprimé, radio, télévision, vidéo...) en vue d'un
objectif commun.
6 Le vidéotexte dans un premier temps puis le
courriel
16
Tableau 1 : Les étapes médiatiques de la
formation à distance et leur modèle pédagogique respectif.
(D. Peraya, De la correspondance au campus virtuel. Formation à
distance et dispositifs médiatique. 2003)
1.1.2.2. Les campus virtuels
Aujourd'hui, les dispositifs et les pratiques se sont
multipliés et diversifiés : les approches pédagogiques,
les conceptions et les cadres de références sont nombreux et
loin d'être homogènes, des environnements technologiques
très différents sont développés et
implémentés, la terminologie foisonne de néologismes
semant le plus souvent la confusion notamment, e-Learning, Web based
learning, Open and flexible distance learning (OFDL), Learning Management
Systems, formation entièrement ou partiellement à distance,
formation ouverte et à distance (FAOD), formation en ligne, cours en
ligne, dispositifs hybrides, environnement virtuel de travail (EVT), campus
virtuel, plateforme, campus numérique, enseignent
réseauté, enseignement enrichi, cartable électronique,
etc. De plus, les définitions varient selon les contextes et les
cultures : universités et entreprises ne partagent pas
nécessairement les mêmes visions, pas plus que les mondes
anglo-saxon et francophone...
(D. Peraya, CEMAFORAD-2, Seconde édition : 12,13 et 14
Novembre 2005 - Université de Bejaia - Des cours par correspondance
aux campus numériques : de quels objets parle-t-on ?
Vers quelles pratiques allons-nous ? )
Dans ce chapitre nous allons définir le terme campus
numérique. En effet il ne suffit pas de rendre disponible un cours
à travers le web pour construire un campus virtuel. Nous allons ainsi
tenter de différencier le campus virtuel, d'un site web éducatif,
d'un cours en ligne ou d'un tutorat par courrier électronique.
L'environnement d'apprentissage en ligne
Selon Daniel Peraya (2003) la première
caractéristique d'un campus virtuel est d'être « un
environnement unique intégrant différentes fonctionnalités
ou dimensions ainsi que les outils correspondants». Pour simplifier il
s'agit d'une plateforme permettant de réaliser les objectifs de base du
projet de formation grâce à des fonctions d'information, de
communication, de collaboration, de gestion et d'apprentissage. Mais la
principale différence entre un site éducatif et un campus virtuel
est l'intégration de différents outils tels que la messagerie,
les forums et les ressources pédagogiques dans un dispositif unique. La
seconde caractéristique des campus virtuels c'est qu'ils sont
conçus dynamiquement grâce aux langages de programmations
dynamiques : PHP, Java, Javascript. Ces sites s'appuient sur des bases de
données de type MySQL permettant l'automatisation de certaines fonctions
pédagogiques ou de suivi des apprenants (Composition de la page
d'accueil, gestion des étudiants, analyse des traces logs ou suivi de la
progression des étudiants par exemple). Pour résumer, nous
pouvons citer Piguet afin de caractériser un environnement
d'apprentissage en ligne basé sur Internet :
17
« Une nouvelle catégorie d'outils émerge
qui peuvent être décrits comme des environnements
d'apprentissage intégrés. Ceux-ci combinent au moins deux
fonctions élémentaires mises en oeuvre par des outils Web
isolés. Ce type d'environnement simplifie donc l'usage de chacun de
ces outils isolés et indépendants en proposant une interface
commune et intégrative. [...] De plus, celle-ci gêne
vraisemblablement moins les enseignants et les apprenants qui ne doivent
plus changer d'outils et d'interface à chaque fois qu'un nouvel outil
est sollicité dans le processus d'apprentissage. Enfin,
ces environnements sont développés spécialement
à des fins pédagogiques et éducatives et nombreux sont
ceux qui incluent des outils tels que des supports à
l'évaluation en ligne comme au tutorat auxquels accèdent
en toute liberté les apprenants. »
(Piguet, 1999, pp. 12-13).
L'environnement virtuel.
Aujourd'hui différents termes sont apparus pour
désigner certains environnements recréés
métaphoriquement : environnements, réalités ou mondes
virtuels. Les campus virtuels entrent dans ce champs lexical, ainsi
définissons le mot virtuel afin de comprendre cette
désignation.
« Le mot virtuel vient du latin virtus, qui signifie
force, énergie, impulsion initiale. Les mots vis, la force, et vir,
l'homme, lui sont apparentés. (...) [La virtus] est à la fois la
cause initiale en vertu de laquelle l'effet existe mais aussi ce par quoi la
cause continue d'exister présente virtuellement dans l'effet. Le virtuel
n'est donc ni irréel ni potentiel : le virtuel est de l'ordre
du réel. »
(Quéau, 1993, p. 23)
Selon P. Levy (1997b) la virtualisation est une
représentation analogique d'une information interne ayant un statut de
modèle. Par exemple « une image est virtuelle si son origine est
une description numérique dans une mémoire informatique »
(Levy p.86). Ainsi l'une des raisons d'être du virtuel, est d'être
une conséquence de la numérisation.
La métaphore du campus.
Un environnement virtuel, même spatialisé, n'est
pas encore un campus. L'utilisation de la métaphore permet de comprendre
plus facilement un phénomène nouveau grâce à
l'utilisation d'un cadre de référence cognitif déjà
établi à travers les termes d'un autre concept. Le terme campus
emprunte différentes métaphores :
La première la métaphore est celle de
spatialisation dont font l'objet les réseaux et les environnements de
travail. A travers la métaphore l'environnement prend la forme
conceptuelle d'un campus, son organisation, son cadre cognitif et
d'interprétation. Selon l'expression de Goffman (1974/1991) elle agit
comme un « cadrage de l'expérience ». L'espace et le
langage
18
se baseront sur celui du campus. On retrouvera ainsi le terme
bibliothèque à la place du terme bibliographie ou encore salle de
séminaire pour remplacer le terme « chat ».
1.1.3. La formation à distance ouverte
Dans un premier temps décrivons la formation ouverte
dans sa globalité avant d'en observer ses particularités
liées à la formation à distance. Pour définir la
formation ouverte reprenons la terminologie donnée par le Collectif
de Chasseneuil dans son ouvrage « Accompagner les formations
ouvertes » :
« situations d'apprentissage complémentaires
et plurielles en termes de temps, de lieux, de médiations
pédagogiques humaines et technologiques, et de ressources »
(p.177).
A la différence des formations traditionnelles
fonctionnant par une seule situation d'apprentissage, ou les formations ne se
reposant que sur des outils multi ou hyper-média qui ne
représentent finalement qu'un composant d'un module de formation, le
dispositif de formation ouverte engage une organisation dans différents
espaces, différents temps et grâce à différents
moyens techniques. Le tout contribuant à une stratégie
pédagogique. La formation ouverte signifie également une
liberté d'accès aux ressources pédagogiques sans
restrictions, comme la condition d'admission ou de rythme imposé.
La formation ouverte et à distance allie les principes
de la formation à distance, énoncés
précédemment dans ce mémoire, et les principes de
flexibilité de la formation ouverte. La formation ouverte et à
distance (FOAD) s'applique aux cours par correspondance, aux MOOC et aux
formations en ligne.
1.2. La formation à distance, mythes et
réalités selon F. Amadieu et A. Tricot
1.2.1. Le pouvoir des technologies, une
société hypnotisée
Thomas Edison en 1913 a soutenu au New York Dramatic
Mirror à propos de la valeur pédagogique du cinéma
:
« Les livres seront bientôt obsolètes
dans les écoles. Les élèves recevront un enseignement
visuel. Il est possible d'enseigner tous les domaines de la connaissance
humaine par le cinéma. Notre système scolaire
va complètement changer d'ici dix ans. Nous travaillons depuis un
certain temps sur les films scolaires. Nous avons étudié et
reproduit la vie de la mouche, du moustique, du ver à soie, de la
mite brune, des papillons et d'autres insectes, ainsi que la cristallisation
chimique. Nos travaux montrent de façon concluante la valeur des
films dans l'enseignement de la chimie, de la physique et d'autres domaines,
ce qui rend les connaissances
19
scientifiques, difficiles à comprendre dans les
livres, claires et simples pour
les enfants. »
(Thomas Edison., 1913, 5)
Cette citation peut nous interpeller, si le numérique
est à l'image du cinéma de 1913, alors, au regard de ce qui se
passe dans notre société, le mythe d'une société
qualifiée de « numérique » est plus fort que jamais.
Après les « autoroutes de l'information » des
années 1990, le programme e-Europe dans les années 2000
et le programme digital agenda en 2013, la société
aujourd'hui se voit être guidée par le big data et
l'Internet of things.
Cependant dès 1977 McLuhan insistait sur le pouvoir des
technologies à hypnotiser les sociétés :
« Toute nouvelle technologie diminue donc l'interaction
des sens et de la conscience, et plus précisément dans le domaine
nouveau des innovations où se produit une sorte d'identification du
sujet et de l'objet »
(McLuhan, 1977, 489).
Cette citation correspond parfaitement aux discours
contemporains sur les technologies. En effet les deux derniers siècles
ont été marqués par une constante progression des
technologies liée à la loi de Moore. Les réseaux se sont
développés, la puissance technologique a progressé
à une vitesse fulgurante. La société fut tout d'abord
envahie par l'électroménager, les médias et maintenant
l'Internet des objets. Un rapport de la Commission Européenne rappelle
que « l'Internet des objets »
«... ne concerne pas seulement des objets ; il
concerne les relations entre les objets de tous les jours entourant les
humains et les humains eux-
mêmes ».
(Guimaraes Pereira et alii., 2013, 5)
Ainsi cette évolution des technologies et des
systèmes d'information alimente les volontés, les attentes et les
imaginaires du numérique pour l'éducation. Au regard de ces
évolutions techniques nous sommes en droit de nous demander quelles sont
leurs plus-values pédagogiques. Franck Amadieu et André Tricot
dans leur ouvrage « Apprendre avec le numérique, mythes et
réalités » nous décrivent les réponses
des discours techno-centrés propageant des réponses souvent
hâtives aux questions pédagogiques comme des « mythes
».
Tour d'horizon de quelques « mythes ».
1.2.2. On est plus motivé quand on apprend avec
le numérique
Lorsque l'on parle de motivation, faisons-nous
référence à celle relative au dispositif d'apprentissage,
à la tâche d'apprentissage, au contexte d'apprentissage ou au
domaine de connaissance ? Suite à ce questionnement une
difficulté apparait pour faire un bilan représentatif des travaux
sur la motivation et les TICE.
20
Une façon de concevoir la motivation des apprenants
face aux technologies est de tenir compte de leurs perceptions des technologies
ou des dispositifs. Tout un courant de recherche existe autour de la perception
de l'utilité et de l'utilisabilité chez les utilisateurs de
technologies en général et dans des situations d'apprentissage.
On peut ainsi regarder de plus près les travaux de Davis, Bagozzi &
Warshaw (1989) pour les technologies en général et les travaux de
Moran, Hawkes & El-Gayar (2010) pour l'utilisabilité en situation
d'apprentissage.
L'utilisabilité nous envoie à la notion de la
facilité d'utilisation de l'outil : facilité à s'en
servir, facilité pour se repérer dans l'outil...
L'utilité quant à elle, nous renvoie à la
perception d'apprendre grâce à l'outil et donc d'atteindre ses
objectifs d'apprenant : grâce à l'outil nous apprenons plus vite,
plus facilement, ou en faisant moins d'effort... Nous retrouvons ces notions
d'utilité et d'utilisabilité dans le modèle de
l'acceptabilité des technologies par Davis, Bagozzi & Wasrhaw de
1989.
|
Utilité perçue
|
|
Variables externes
|
Attitude Intention Utilisation
|
|
Utilisabilité perçue
|
|
Figure 2: base du modèle de l'acceptabilité
des technologies (Davis, Bagozzi & Warshaw, 1989)
Ces représentations que l'apprenant a de l'outil
participent directement à l'intention d'usage. Dans une étude de
2012 d'Edmunds, Thorpe & Conole portée sur un panel de 421
étudiants d'une université ouverte et à distance en
Angleterre, ils démontrent que les technologies de l'information et de
la communication sont perçues comme plus utiles et faciles à
utiliser dans un contexte de travail que dans des contextes de
cours/étude ou de loisirs. Il est donc important de penser les
dispositifs technologiques selon les contextes d'utilisation. Pecoste (2014),
via la comparaison de deux tâches à effectuer sur un même
outil a mis en évidence que l'adéquation des tâches au
dispositif utilisé participe directement à la perception de
l'utilité de l'outil, et donc à la motivation de l'apprenant. La
motivation à utiliser une technologie pour apprendre dépend donc
du contexte d'utilisation, et du type de tâche qui est
réalisé avec cette technologie.
Cependant un paradoxe a pu être mis en avant dans une
étude de 2013 menée par Sung & Mayer, où deux
méthodes pédagogiques sont étudiées sur deux
dispositifs différents (iPad et iMac). Il a été
remarqué dans cette étude que le dispositif n'influe pas les
performances de l'apprentissage. En revanche les étudiants se sont
déclarés davantage prêts à utiliser la tablette,
quelque-soit la méthode pédagogique. Ce paradoxe est nommé
le paradoxe préférence/performance, que l'on retrouve notamment
dans l'étude de Ravi Vatrapu, Dan Suthers et Richard Medina (2011)
« Usability, Sociability, and Learnability: A CSCL Design
21
Evaluation Framework ». Les motivations et les
performances liées aux technologies peuvent donc n'avoir aucun lien.
Lorsque l'on souhaite comprendre si un dispositif est «
motivant », on doit prendre en compte les activités d'apprentissage
réalisées avec ce dispositif. Un outil peut être attractif
par son caractère innovant, son design ou encore ses possibilités
d'interactions sans pour autant motiver l'apprenant à réaliser
les taches d'apprentissage pour lesquelles il a été mis en place.
Il y a donc un risque pour que l'apprenant joue davantage avec l'outil qu'il ne
s'engage dans son activité d'apprentissage.
Finalement, même si l'outil ne permet pas d'apprendre
plus mais qu'il suscite un intérêt chez l'utilisateur cela reste
un constat positif. Cette réflexion reste à tempérer, en
effet, les technologies les plus innovantes ont souvent un accueil très
positif lors de leurs débuts, mais l'engouement peut s'estomper avec la
familiarisation du dispositif.
1.2.3. Le numérique favorise l'autonomie des
apprenants
Ces dernières années les MOOC ont fait leur
apparition suscitant un grand engouement et proposant des situations
d'autonomie aux apprenants avec des activités variées, dynamiques
et en mettant en place de nouvelles formes d'interactions avec les contenus.
Les apprenants sont libres dans leurs apprentissages. Grâce aux
technologies les apprenants sont situés au centre de leurs
apprentissages, ils peuvent choisir leurs objectifs et leur parcours
pédagogique et les réguler. Ces situations d'autonomie pour
l'apprenant se sont développées dès les années 2000
avec l'apparition des logiciels et des plateformes de e-learning. L'avantage de
ces nouvelles techniques est de permettre à l'apprenant d'accéder
au savoir à tout moment et depuis n'importe quel lieu connecté.
L'autonomie peut intervenir à deux niveaux : tout d'abord au niveau du
traitement des contenus et dans la construction du parcours
pédagogique.
La question de l'autonomie de l'apprentissage est mise en
exergue avec les réflexions de « formations tout au long de la
vie », que les formations soient formelles ou informelles (les
enseignants ou tuteurs s'effacent des formations). La question se pose donc de
savoir si les dispositifs technologiques développent le sens de
l'autonomie de ses utilisateurs, ou si au contraire ils nécessitent des
compétences préalables et des prédispositions à
l'autonomie d'apprentissage.
Nous plongeons donc dans les recherches menées sur la
question de l'apprentissage autorégulé. Selon Pintrich (2000)
« ... L'apprentissage autorégulé est un
apprentissage actif et constructif dans lequel les apprenants organisent et
tentent de superviser, de réguler et de contrôler leur
cognition, leur motivation et leurs comportements en fonction de leurs buts
et des caractéristiques du contexte. »
(F. Amadieu & A. Tricot, 2014, 27)
22
Un apprentissage régulé fait appel chez
l'apprenant à différentes ressources motivationnelles,
métacognitives et cognitives (Ziemmerman, 1990) telles que la
capacité de gérer son temps et ses efforts. L'apprenant doit donc
avoir des capacités d'auto-analyse afin de remédier aux
disfonctionnements de ses stratégies d'apprentissage. Il doit ainsi
être capable d'analyser sa stratégie d'apprentissage, d'en
évaluer les inefficacités afin de pouvoir en changer. Les
apprenants sachant s'adapter et être autonome sont
généralement plus performants que les apprenants plus passifs
(Ziemmerman & Martinez-Pons, 1988).
L'autonomie face à l'apprentissage avec les
hypermédias (documents numériques dans lesquels les apprenants
construisent leur propre parcours) est un cas particulier. Selon Azevedo et
coll (2010), ils nécessitent clairement des compétences
métacognitives (connaissances et compétences que les apprenants
ont sur les tâches d'apprentissage). Leurs travaux font ressortir des
besoins pour les apprenants de contrôle de leurs connaissances et de
gestion de la planification, des buts, des efforts et des stratégies en
fonction du contexte (Azevedo & Cromley, 2004). Les connaissances
antérieures sont également des ressources importantes contribuant
à l'autonomie des apprenants. En effet, Moos & Azevedo ont
démontré en 2008 que les apprenants ayant plus de connaissances
antérieures sur le sujet étudié, savent davantage
planifier et réguler leur apprentissage dans un hypermédia.
Les travaux sur les cours en ligne aboutissent aux mêmes
conclusions. Il ressort des observations de Yukselturk & Bulut (2007) que
les apprenants en réussite sont ceux présentant un fort
engagement vis-à-vis de la formation, et supervisant leur propre
apprentissage. A l'inverse les élèves en situation d'échec
seraient des apprenants qui sous estimeraient le temps et les efforts
nécessaires pour un apprentissage en ligne réussi. En effet les
cours en ligne peuvent s'avérer plus exigeants que les cours en
présentiel du fait que l'accompagnement soit amoindri. On pourrait alors
croire que les apprenants en situation d'échec s'immergeraient dans une
illusion de facilité technologique.
Nous venons donc de voir que les environnements
numériques exigeaient des compétences afin de parvenir à
un apprentissage autorégulé. Cependant ces outils proposent de
plus en plus des systèmes d'accompagnement aidant les apprenants dans
leur autorégulation. Ces outils de guidage appelés «
prompts » par Lehmann, Hähnlein & Ifenthaler (2014)
peuvent se présenter sous forme de question simple, de phrases à
compléter ou encore de consigne d'exécution. Ils influent sur les
stratégies métacognitives, sur les stratégies
d'élaboration et de stimulation mentales et aussi sur les
motivations.
Finalement selon Amadieu et Tricot (2014), les contextes
d'apprentissages en ligne exigent bien des compétences préalables
envers la conduite d'apprentissages autorégulés contrairement aux
idées reçus. L'utilisation d'outils et de ressources
pédagogiques numériques doit se faire en tenant compte des
compétences des apprenants ou en réduisant les exigences en
mettant en place un accompagnement adapté (en mettant en place des
prompts par exemple).
« Au final, pour être autonome, il faut parfois
être plusieurs... »
(F. Amadieu & A. Tricot, 2014, 33)
23
1.2.4. Les vidéos et informations dynamiques
favorisent l'apprentissage
Les technologies du numérique offrent un large
éventail de formats d'information. Les technologies du numérique
permettent de diffuser des informations dynamiques qui ne seraient pas
envisageables avec des supports papiers et permettent de virtualiser des objets
réels. Les animations ou les vidéos sont donc des supports
privilégiés pour diffuser des séquences d'images
décrivant des mouvements d'objets dessinés ou simulés
(Mayer & Moreno, 2002). Ces supports sont donc une solution à la
diffusion de certains savoirs, permettant donc une meilleure
compréhension et un meilleur apprentissage que les images statiques ou
les textes. Le caractère dynamique apporte alors un surcroît
d'information.
Il est courant aujourd'hui de consulter dans une dimension
pédagogique des bases de données vidéos telles que YouTube
ou Dailymotion. Il est aussi de plus en plus facile de s'auto-former
grâce à de nombreux tutoriels en ligne sur des sujets aussi vaste
que la mécanique, le gaming, la cuisine et les mécanismes
synaptiques de nos neurones. Ces supports allègent l'apprenant de la
construction mentale (qui peut s'avérer difficile et exige un effort
cognitif important) qu'il doit effectuer afin de donner de la dynamique
à une image fixe. En cela, nous pouvons voir dans ces technologies une
véritable avancée en matière de pédagogie.
L'avantage supplémentaire des supports vidéo ou
animés est la possibilité de séquençage du
mouvement. La situation inverse à l'image fixe (qui ne nous renseigne
pas sur les mouvements, les transformations et les évolutions dans le
temps) serait l'observation de la réalité. Cependant,
malgré la richesse de cette situation pédagogique certains
mouvements sont trop rapides ou trop complexes. Nous pouvons illustrer cette
réflexion par l'apprentissage du galop d'un cheval. Pendant longtemps
cette allure équine n'a su être représentée
malgré des observations poussées de grands peintres (prenons pour
exemple le tableau de Géricault de 1821). En 1878 avec l'arrivée
de la photographie, Eadweard Muybridge su séquencer (grâce
à la prise successive de photographies) le galop du cheval.
Figure 3 : Course de chevaux à Epsom,
Théodore Géricault, 1821 | Muybridge's The Horse in Motion,
1878
Du côté enseignant, il devient alors plus simple de
décrire un geste en le montrant qu'en l'expliquant verbalement ou
textuellement.
Les travaux scientifiques ont pourtant eu du mal à prouver
les bienfaits de ce type de format. Ce n'est que depuis une dizaine
d'années qu'ils attestent d'un réel bénéfice, bien
que sous différentes conditions.
24
Bien que certaines études menées notamment par
Höffler & Leutner (2011) ou encore Münzer, Seufert &
Brünken (2009) démontre que les animations peuvent remplir le
rôle de « prothèse cognitive » en allégeant le
traitement des informations spatiales et dynamiques, d'autres en revanche
alertent sur les exigences cognitives de ces supports. Les apprenants devraient
sélectionner (savoir quelle information est pertinente par rapport aux
autres) et organiser (associer les informations proches et construire une
structure générale du système étudié)
mentalement les unités d'information qui composent l'animation (Lowe
& Boucheix, 2011). Selon koning, Tabbers, Rikers & Paas (2009), les
apprenants devraient disposer de ressources et d'habilités cognitives
importantes. Une difficulté supplémentaire pour l'apprenant est
mise en avant : le maintien en mémoire des informations transitoires
(Sing, Marcus & Ayres, 2012). Plus la quantité d'informations est
importante, plus l'effet sera amplifié. La compréhension des
effets des animations sur l'apprentissage reste limitée et des
recherches sur le sujet se poursuivent.
1.2.5. Ça va coûter moins cher
Le mythe de la baisse des coûts par l'introduction du
numériques dans les pratiques pédagogiques est tout d'abord
apparu dans le domaine de la formation professionnelle. Les formations
pratiques se déroulant dans un environnement numérique, avec de
simples logiciels et quelques outils reconstitués. Nous pouvons prendre
pour exemple les formations professionnelles en aéronautique avec la
création de simulateurs de vols. En reconstituant un cockpit et les
sensations de vol. L'économie réalisée est immense. Notons
qu'une heure de formation pratique dans ce domaine coûte
approximativement 10 000 euros.
Plus tard, les communautés d'enseignants ont
renforcés ce mythe. Ces communautés regroupent des enseignants et
parfois des élèves dans tous les domaines où ils
échangent des problèmes, des idées, des cours ou encore
des exercices et ce, de manière totalement gratuite. Certains groupes
résument leurs échanges sous forme d'ouvrages,
généralement mis à disposition de manière gratuite.
Certains professeurs se sont alors posé la question de choisir entre un
manuel scolaire et des ressources pédagogiques gratuites au contenu
similaire.
Dernièrement, avec l'apparition des MOOC (Massive
Open Online Courses), le sujet de la gratuité n'a jamais
été aussi fort. Les prestigieuses Universités
américaines, où les coûts d'inscription s'envolent,
proposent de suivre leurs cours de manière gratuite en ligne.
Dans les années 1990, grâce au
développement du web et du e-learning certaines entreprises ont cru
pouvoir effectuer des économies notamment en mettant à distance
certaines formations (économie des frais de déplacements et
augmentation du temps de travail, les formations pouvant être faites sur
les temps personnels). Il en est vite ressorti que concevoir des formations en
ligne adaptées était long, minutieux, exigeant et donc que cela
revenait à un coût très élevé.
On peut difficilement aller à l'encontre de
l'argumentaire qui dit que quand c'est gratuit c'est moins cher que quelque
chose qui coûte. Le problème de cet argument c'est que la
gratuité est du côté de l'utilisateur et du
côté de l'auteur, donc dans un modèle de gratuité ce
dernier n'est plus payé. Prenons l'exemple de Wikipédia qui a
largement gagné du terrain face aux encyclopédies traditionnelles
: ses contributeurs sont bénévoles. De la même
manière les
25
contributeurs des communautés d'enseignants ne le sont
pas alors qu'ils ont fourni un travail et la production d'une oeuvre.
On peut alors se positionner à la place de
l'enseignant, qui est payé pour enseigner. Lorsqu'il délivre un
savoir gratuitement, il offre donc une partie de son temps d'enseignement. Bien
que cette question regarde chaque personne de manière individuelle, elle
prend une tournure particulièrement critique avec le
développement des MOOC.
Pour pallier ce problème de rémunération,
différentes méthodes ont été testées,
notamment la vente de « temps de cerveau disponible7
» auprès d'annonceurs publicitaires. La gratuité a
également été vue comme un investissement marketing
auprès des diffuseurs de MOOC. Afin d'attirer les meilleurs
étudiants dans leur université en leur faisant payer une
inscription traditionnelle, les MOOC deviennent de véritables outils au
service d'un marketing maitrisé. Ils augmentent la visibilité des
universités, montrent leurs compétences et donnent envie de
s'inscrire pour aller plus loin dans la formation. Mais la question de la
rémunération se pose encore, il semblerait que bon nombre des
MOOC fonctionneraient encore sur le principe du bénévolat pour
leurs professeurs. Aujourd'hui encore les créateurs de MOOC cherchent
leur modèle économique. Certains MOOC tentent de mettre en place
un modèle économique plus stable en se faisant
rémunérer par des certifications par exemple, ou en proposant
à l'achat des livres d'approfondissement, le MOOC devient alors une
entrée en matière du cours.
« ...certaines solutions qui permettent aux
élèves d'apprendre gratuitement en accédant à des
supports libres ne sont pas gratuites pour tout le monde.
Elles représentent souvent un travail non
rémunéré. Il n'est pas certain
qu'évoluer vers de nouvelles formes de travail non
rémunéré ne présente
que des avantages. »
(F. Amadieu & A. Tricot, 2014, 94)
1.3. Les MOOC
1.1.1. Qu'est-ce qu'un MOOC ?
Les Cours en ligne ouverts et massifs sont une réponse
aux défis rencontrés par les organisations et les disciplines
à une époque de surcharge d'information.
Auparavant lorsque nous recherchions un renseignement nous
pouvions procéder de diverses manières : demander à
quelqu'un, acheter un livre, essayer de comprendre soi-même ou faire
appel à une école. Si cette école offrait un cours sur le
sujet recherché il était possible de le suivre. Le professeur
avait lu et synthétisé des livres et revues sur la
thématique afin d'en extraire l'information pertinente. L'école,
c'est également un lieu social où se rencontrent des personnes
aux intérêts communs attirés par un besoin de connaissance
commun.
7 Selon l'expression formulée en 2004 par
Patrick Le Lay, alors président-directeur général du
groupe TF1, est ce que la chaîne de télévision TF1 vendait
à ses annonceurs.
Le MOOC (Massive Open Online Courses) est
conçu dans l'objectif de virtualiser l'espace scolaire, un environnement
très social ou les réseaux prennent une place importante. Les
MOOC nous font basculer dans un monde numérique.
Le MOOC c'est aussi la représentation de l'accès
à l'information facilité par Internet. En effet, avec
l'arrivée du numérique une grande quantité d'information
se retrouve à un simple clic d'accès.
Un MOOC est un cours en ligne, qui est ouvert, massif,
participatif, distribué et qui supporte l'apprentissage en
réseau. Mais au-delà de son support numérique il s'agit
d'un cours. On y retrouve le matériel de cours, une date de début
et de fin et des participants. C'est un moyen de se connecter et de collaborer
tout en développant ses compétences. C'est un moyen de s'engager
dans un processus d'apprentissage qui traduit fondamentalement le sens du
statut d'étudiant. Un MOOC c'est aussi la représentation d'un
évènement ou des personnes peuvent se réunir pour
travailler et parler d'un sujet commun de manière structuré. Le
cours est dit ouvert dans le sens où tous les espaces de travail doivent
être accessibles afin de pouvoir lire, partager et
réfléchir aisément. C'est aussi bien évidemment
l'aspect financier qui est traduit dans ce terme : un MOOC c'est pouvoir aller
de l'avant de manière gratuite ! Un MOOC ouvert se traduit par un espace
où les différents travaux réalisés durant la
période du cours sont partagés avec l'ensemble de la
communauté du MOOC afin que chacun puisse apprendre du travail de
l'autre. L'un des résultats d'un MOOC est le réseau de connexions
que les membres construisent en s'engageant les uns avec les autres.
Le MOOC est distribué afin de créer un cours en
réseau grâce aux discussions dans les forums, aux réactions
à des vidéos, articles, Tweets, étiquettes (tags) qui sont
tricotés ensemble. La plupart de ces éléments ne sont pas
situés dans un lieu central mais plutôt distribués partout
sur Internet. Il n'y a donc pas une voie unique pour suivre le cours,
permettant de nouveaux développements d'idées ainsi que la
concomitance de points de vue différents. L'un des effets secondaires
d'un MOOC est la construction d'une base de connaissances distribuées
sur Internet.
Le cours suivi via un MOOC est donc une étape sur la
voie de l'apprentissage tout au long de la vie, facilitant
l'indépendance des apprenants et encourageant les participants à
travailler dans leurs propres espaces. La partie « cours » n'est donc
qu'un début.
Si le terme MOOC est apparu en désignant des cours
suivant un apprentissage collaboratif, il désigne aujourd'hui un
ensemble de modèles pédagogiques beaucoup plus large. Tels que
des cours reposant sur l'évaluation automatisée ou encore des
cours où les participants eux-mêmes apportent les ressources
pédagogiques.
26
1.1.2. Les MOOC : Généralités
27
Figure 4: Poster anglophone titré « MOOC,
every letter is negotiable », (« MOOC, chaque lettre est
négociable »), explorant le sens de chaque lettre de l'acronyme
MOOC. (Wikipédia)
Depuis le début de l'année 2012 de nombreuses
universités organisent gratuitement des cours en ligne sur des
thèmes très diversifiés. La mise à disposition
gratuite de ressources pédagogiques et l'organisation de cours à
distance n'est cependant pas une nouveauté mais l'ampleur du mouvement
est inégalée. Le New-York Times a été
jusqu'à qualifier l'année 2012 de « The Year of the MOOC
». L'acronyme est apparu en 2008, mais sa définition à
connues de nombreuses évolutions.
En 2001 le MIT se lance dans le partage de ressources
pédagogiques sous licence Creative Commons via le programme
OpenCourseWare. On peut ainsi retrouver des cours magistraux sous
forme de vidéo, des examens, des devoirs et des prises de notes
d'élèves. Ce mouvement est largement suivi par de nombreuses
universités et pris le nom d'OpenCourseWare Consortium. A ce
moment-là les interactions sont encore faibles. La progression des
interactions, que ce soit avec l'équipe pédagogique ou entre
étudiants mène progressivement à la multiplication des
ressources libres et conduit à l'émergence d'une théorie
de l'apprentissage basée sur l'apprentissage collaboratif : le
connectivisme8
1.1.3. Les xMOOC et les cMOOC
8 SIEMENS, G. (2005). Connectivism: A Learning Theory
for the digital Age. International Journal of Instructional Technology and
Distance Learning.
28
Figure 5 : Les huit concepts-clé d'un MOOC
connectiviste, concernant la relation pédagogique (en beige) et le cadre
techno-organisationnels et éthiques (en bleu).
(Wikipédia)
En 2008 le sigle MOOC fait son apparition pour désigner
un cours nommé « Connectivism and Connective Knowledge
», ou « CCK08 » dispensé par Georges
Siemens et Stephen Downes à 25 étudiants de l'Université
du Manitoba et 2300 participants ont suivi ce cours en ligne gratuitement. Il
est alors possible d'enrichir le cours avec ses propres outils. Après
cette expérience de nombreux MOOC se sont mis en place reprenant ce
schéma pédagogique.
Après de nombreux échecs tant sur le plan
économique que pédagogique, c'est en 2012 avec le succès
d'Udacity (contenu créé en interne) que les MOOC se multiplient.
Suivent ainsi Coursera (partenaire des universités, la plateforme ne
créé pas son contenu) et edX (code open source, le consortium - X
consortium - fourni le contenu pédagogique).
Ces trois grandes plateformes ont profondément
marqué les MOOC au point d'être particulièrement
associés à l'acronyme, mais le phénomène
s'étend bien au-delà. De grand programmes nationaux sont
lancés dans le monde entier tels que le programme « National
Programme on Technology Enhanced Learning » en Inde, «
Futurelearn » en Grande-Bretagne ou encore «
FUN9 » en France. Les systèmes de gestion de
l'apprentissage (Learning Management Systems - LMS) entrent
dans le mouvement. On retrouve ainsi en tête : « Canvas »
de la société Instructure, et « Course Sites
» de la société Blackboard.
9 FUN : Acronyme de France Université
Numérique
Les types de projets sont diversifiés tant sur la forme
que sur le contenu. Mais certains projets reviennent aux origines du terme
lancées par Georges Siemens et Stephen Downes tel que le MOOC «
Itypa »10 . Face à cette diversité de
plateformes, de modèles économiques, de cours et de
méthodes pédagogiques, il est presque impossible d'établir
une unique définition du terme MOOC. Afin de pallier cette
difficulté Georges Siemens a proposé les termes xMOOC et cMOOC
afin de différencier les deux courants prédominants dans les
MOOC. xMOOC se place en héritier du mouvement OpenCourseWare (qui met
à disposition des ressources pédagogiques libres) et cMOOC, en
descendants des MOOC de Georges Siemens et Stephen Downes en lien étroit
avec le concept du connectivisme. Cependant cette classification n'est pas
exhaustive et ferait d'avantage office d'échelle que d'une
classification tranchée.
Définition du concept xMOOC : (selon
France Université Numérique - FUN) La transmission de savoir est
l'objectif du cours. Il s'appuie sur des activités individuelles, des
évaluations automatisées et par les pairs des productions
individuelles.
Définition du concept cMOOC : (selon
France Université Numérique - FUN) Le cours vise à
créer du savoir en connectant personnes et ressources autour d'un
thème donné. Il s'appuie sur le travail collaboratif entre les
participants.
29
10 Itypa : Internet : Tout Y est Pour
Apprendre, premier cours francophone qui s'est achevé fin 2012 et
ayant réuni environ mille étudiants.
Partie 2 :
Evaluation, certification et validation
30
31
2. Evaluation, certification et validation
2.1. Le processus d'évaluation
A l'image des formations traditionnelles, leurs
équivalentes en ligne n'offrent pas une reconnaissance officielle des
résultats de la formation et des compétences acquises. Cependant,
une dominante apparait clairement dans le domaine de la Formation Ouverte et A
Distance (FOAD) : une attestation de participation en fin de parcours.
Pour comprendre le processus de reconnaissance des
résultats il est nécessaire auparavant de comprendre le processus
d'évaluation et de certification des formations en ligne.
Dans la FOAD, nous observons une séparation temporelle
et spatiale des environnements de formation, d'apprentissage et
d'évaluation. Par exemple la formation peut se dérouler en ligne,
l'apprentissage en autonomie à domicile et l'évaluation en centre
certifié.
Nous pouvons dénombrer quatre types d'évaluations
dans la formation en ligne :
- Le diagnostic (évaluation initiale)
- L'évaluation formative (en cours de formation)
- L'évaluation sommative (vérification des
objectifs d'apprentissage et certification finale)
- L'étude d'impact (vérification de l'impact des
résultats obtenus - Evaluation post-formation)
Un modèle d'évaluation se doit d'être
simple et efficace, de mettre en avant les résultats obtenus et de
définir les connaissances et les compétences attendues des
apprenants.
2.1.1. Modèle de l'évaluation
L'acte d'évaluation cherche à traduire une
volonté de rendre compte, d'expliquer, de comprendre une pratique et/ou
un apprentissage en s'appuyant sur un système de
références. L'évaluateur instaure une relation
éducative avec l'apprenant à travers laquelle il doit
repérer et choisir un modèle pertinent d'évaluation afin
d'optimiser cette relation.
Grâce au numérique l'évaluation s'appuie
sur les instruments électroniques ou informatiques tels que des
machines, des logiciels ou des environnements virtuels afin d'évaluer
des apprentissages. La démocratisation des outils d'évaluation,
qui bénéficie des avancées technologiques, modifie les
approches pédagogiques et les panoramas d'activités
éducatives.
Cette évolution permanente des technologies et par
conséquent des formes et des pratiques d'évaluation relance les
différents débats autour des enjeux économiques, sociaux
et pédagogiques.
Il existe de nombreux modèles d'évaluation
rendant intelligibles les processus d'évaluation qui justifient et
gouvernent les choix conceptuels et méthodologiques des
32
concepteurs d'évaluation. L'introduction d'une
instrumentation électronique, informatique ou numérique de
l'évaluation, vient remettre en question et faire évoluer ces
modèles.
« Le modèle donne à celui qui l'adopte,
qui le fait sien, un certain type de regard et d'écoute, une certaine
façon d'appréhender le monde, une certaine façon de
conceptualiser, une parole, un être-au-monde : n'est pas un simple outil.
On ne comprend alors que chaque modèle redéfinisse, de son point
de vue, toute l'évaluation. Et qu'on ne puisse jamais tout
évaluer à la fois. »
(Vial, 2005)
Un modèle, de sa légitimité qu'il procure
aux résultats, permet à l'évaluation de se définir
et d'être identifiée.
Le modèle ayant connu le plus grand essor grâce
au numérique est celui de « l'évaluation comme mesure
». Apparu au début du XXème siècle et principale
pensée jusqu'en 1930, il fait figure de pionnier sur les
réflexions de pratiques d'évaluation. Le principe de ce
modèle est de comparer, classer et vérifier la conformité
d'indicateurs afin de situer l'évalué sur une échelle de
mesure.
2.1.2. Les sciences de la mesure
Cette échelle de mesure a permis l'introduction de la
note pour signifier les réussites ou les échecs. A cette
même période, Henri Piéron, psychologue, développe
la « docimologie », qui étudie l'objectivité et la
subjectivité du système de notation scolaire. Un peu plus tard la
science appelée « édumétrie » est reconnue,
portant l'attention sur les différentes spécificités
suivantes (Mottier Lopez, 2013) que sont :
- Les élèves et leurs traits distinctifs ;
- Les objectifs et les domaines d'enseignements ; - Les
conditions d'apprentissage ;
- Les niveaux successifs d'un apprentissage.
2.1.3. L'évaluation comme mesure
L'outil le plus emblématique de cette méthode
est aujourd'hui le QCM (Questionnaire à Choix Multiples). Avec le
développement du numérique les tests se sont automatisés
et nous remarquons que l'évaluation est maintenant très largement
associé à ces tests et aux QCM, développant
l'auto-évaluation (autocontrôle). Ces évaluations
automatisées sont parfois préférées à
l'évaluation humaine car l'outil est un tiers non menaçant dont
on ne craint pas les jugements et ne conteste pas l'objectivité. De
nouvelles pratiques d'évaluation apparaissent telles que les
évaluations en situation d'autodidaxie. Pour prendre un exemple, le site
OpenClassroom, très axé sur la diffusion de MOOC et sur la mise
en ligne de tutoriels, permet
33
de s'autoévaluer à chaque étape
pédagogique ou propose des exercices de fomation à ses
apprenants.
Avec l'introduction du numérique dans
l'évaluation nous sommes invités à repenser les
activités d'évaluation et à explorer de nouvelles
possibilités. De nombreuses configurations permettent une
personnalisation et une réponse plus adaptée à une
problématique pédagogique donnée. Nous observons dans ces
configurations, la rétroaction (soit l'immédiateté et la
personnalisation avec les tests adaptatifs), une diversité de
présentations multimédias (vidéo, illustrations, audio,
animations, etc.), différents barèmes et systèmes de
notation (tel que la possibilité d'indiquer le degré de certitude
de la réponse à la question).
Mais ce modèle possède ses limites : la mesure
n'exprime qu'un résultat et passe outre l'aspect social de
l'évaluation, portant sur l'interprétation de ce résultat
pour lui attribuer une signification sociale (Mottier Lopez, 2013).
Ainsi différents modèles d'évaluation se
sont développés afin de pallier cette limite sociale.
2.1.4. L'évaluation par objectif
Le modèle de l'évaluation par objectif mesure la
maîtrise des objectifs du cours. L' l'apprenant est alors amené
à développer une conscience claire de ce qui est attendu de lui.
Ce modèle cherche donc à réduire l'incertitude et vise
à une meilleure objectivité par trois principaux types
d'évaluation : normative11, formative12 et
sommative (évaluation finale).
Ce modèle reprend l'enseignement programmé selon
l'expérience de Skinner13 la pédagogie et
l'évaluation par objectif favorisent la diffusion de nombreuses
applications fonctionnant sur le principe de l'essai-erreur et de la
récompense.
Avec le développement du numérique face à
ce type de modèle, les évolutions tendent à rapprocher la
pédagogie par objectif à la pédagogie
différenciée (qui tente de répondre à
l'hétérogénéité des classes par des
pratiques adaptées à chaque élève). Ainsi de
nombreux serious games (jeux sérieux) répondent aux
principes de l'évaluation et de la pédagogie par objectif, alors
que l'adaptative learning, ou « apprentissage adaptatif »,
fait son apparition et pourrait s'apparenter à la pédagogie
différenciée. En effet, ce dernier type d'apprentissage
personnalise le cursus par le biais de nombreux algorithmes analysant les
données quantitatives générées par l'apprenant
lui-même.
A la frontière de ce modèle nous retrouvons
l'évaluation formative, introduisant la notion de régulation
à travers la mise en place d'un feedback ou d'une rétroaction.
Cette dernière permet une adaptation de l'action pédagogique, la
remédiation ou le réajustement des connaissances et le
contrôle de conformité à un programme.
Cependant, ce modèle est régulièrement
critiqué face au manque d'initiative laissé aux étudiants
et son manque de vision globale. Le coût prohibitif et la
complexité d'usage de ces technologies freinent grandement leur
démocratisation, particulièrement dans le cas de la
11 Par rapport à ses pairs ou à une
norme extérieur
12 Par rapport à l'apprenant lui-même et
les objectifs qui lui ont été proposés 13« La boite
de Skinner » : expériences sur la motivation et les
apprentissages.
pédagogie adaptée. De plus l'évaluation
formative demande parfois une lourde instrumentalisation.
2.1.5. L'évaluation située
Dans un ouvrage de 2013 L. Mottier Lopez présente un
troisième modèle d'évaluation en pleine émergence
prenant en compte l'évaluation des personnes ainsi que celle de leur
action collective.
« Pratique ou activité sociale située et
non plus essentiellement comme un geste technique et statistique
»
(Mottier Lopez, 2013)
Selon Vial il s'agit d'une évaluation du « sens
que les sujets donnent à ce qu'ils font » (Vial, 2012, P.348). Nous
retrouvons ce modèle d'évaluation dans le dispositif de
Validation des Acquis d'Expérience (VAE). Le modèle de
l'évaluation située insiste sur la nécessité de
lier les données quantitatives à des informations plus
contextualisées.
2.1.6. L'évaluation et le numérique
Grâce aux fonctions offertes par le numérique,
les possibilités et la personnalisation des évaluations
s'agrandissent et recouvrent différentes fonctionnalités, tant
pédagogiques que sommatives. La créativité fusionne avec
les mesures normées. Nous retrouvons ainsi la création de wikis,
de forums, de bases de données, de quiz, d'ateliers collaboratifs,
de serious games ou encore de journaux de bord permettant
l'évaluation des apprenants à travers des scénarios
pédagogiques non figés.
Si les évolutions technologiques confèrent une
plus grande aisance face à l'évaluation, de nouvelles questions
émergent. Portant notamment sur la mise en place d'une évaluation
grande échelle permettant l'évaluation de la compréhension
et des apprentissages des participants. Quel modèle d'évaluation
mettre en place en cas d'évaluation par les pairs et comment mesurer la
participation à l'évaluation dont on est l'objet ou à
laquelle nous collaborons ? Pour résumer, les opportunités
engendrées par les techniques numériques nous confrontent
à la problématique de la rencontre de l'individuel face au
collectif.
34
2.2. Le processus de certification
Evaluation et reconnaissance des connaissances
(acquis et pré-requis)
Choix du parcours de formation
Attribution des modules
d'activités pédagogiques en ligne
Evaluation formative Evaluation sommative Analyse du resultat
Etude d'impact
Certification
35
Figure 6: Schéma du processus de certification
(Michela Moretti, 2004 - Projet SOLE, Procédures et outils
pour l'évaluation en ligne - Guide 6)
Tout outil de validation des acquis peut prétendre
à être un symbole de certification des compétences. Mais
pour qu'un diplôme puisse prétendre à devenir un outil de
certification il doit être reconnu dans différents secteurs : le
secteur professionnel (reconnaissance par les pairs), le secteur de
l'éducation et le secteur du marché du travail (reconnaissance
par les recruteurs). Ainsi, en l'absence de critères communs concernant
les méthodologies, comment garantir la reconnaissance des
compétences et des connaissances acquises ? Pour répondre
à cette question nous nous tournons vers les autorités
certifiantes habilitées, telles que des Universités ou encore le
Ministère de l'Education Nationale. Ces institutions définissent
des critères et des normes de référence, transformant les
résultats d'une évaluation en résultats officiels. Pour
les institutions publiques, les modalités de reconnaissance des
équivalences sont calquées sur le système officiel en
place.
Pour l'obtention d'une certification, soit une reconnaissance
officielle, la formation en ligne doit respecter les modalités de
contrôle des formations dites « traditionnelles » et doivent
avoir lieu en centre de formation. C'est par ce système que les
formations en ligne obtiennent une reconnaissance équivalente aux
formations traditionnelles.
D'un point de vue juridique, des modèles se mettent en
place partout en Europe afin de faciliter cette
homogénéité entre les formations en présentielle et
les formations à distance. Au Royaume-Uni par exemple, les organismes de
certification deviennent des centres d'examens. Les apprenants sont ainsi
évalués dans un centre externe.
2.2.1. Les initiatives européennes
Différentes initiatives européennes sont
menées : le Passeport de Compétences Informatique Européen
(PCIE) qui est un diplôme de niveau international en informatique ne
requérant aucune connaissance préalable, ou
encore le système des crédits ECTS (European Credits Transfert
System).
Le système ECTS créé en 1988 dans le
cadre du programme ERASMUS permet le transfert d'une université à
une autre des résultats obtenus par les étudiants. Il garantit la
reconnaissance des connaissances et des compétences acquises. Ils
reflètent la quantité de travail requise pour la validation du
cours par rapport à la charge de travail nécessaire pour la
validation d'une année universitaire, soit 60 crédits ECTS pour
une année, 30 crédits pour un semestre et 20 crédits pour
un trimestre. L'obtention des crédits ECTS est soumise à la
validation des examens correspondants.
« Mise en place d'un système de crédits
- comme celui du système ECTS-comme moyen approprié pour
promouvoir la mobilité des étudiants le plus largement possible.
Les crédits pourraient également être acquis en dehors du
système de l'enseignement supérieur, y compris par la formation
tout au long de la vie, dans la mesure où ceux-ci sont reconnus par les
établissements d'enseignement supérieur concernés
»14
2.2.2. Le processus de reconnaissance
Grâce à la stratégie nationale de
diffusion du système « LMD » (Licence Master Doctorat), les
crédits ECTS deviennent un puissant vecteur de reconnaissance tant pour
la mobilité que pour la formation à distance. Le processus de
reconnaissance est particulièrement important en FOAD. Les parcours sont
découpés en modules, permettant à l'étudiant de
personnaliser son parcours. Ainsi la reconnaissance des crédits à
la fin de chaque module (compétence unique) est primordiale. L'apprenant
est alors motivé par un parcours global à réaliser mais il
a également la possibilité d'approfondir des compétences
particulières.
36
14Déclaration commune des ministres
européens de l'éducation - 19 juin 1999 - Bologne.
http://www.amue.fr/fileadmin/amue/veille-reglementaire/d_bologne.pdf
Partie 3 :
Constitution de la problématique
37
38
3. Constitution de la problématique
3.1. Motivation et certification
Figure 7 : Continuum d'autodétermination incluant la
non-motivation et les différents types de motivation extrinsèque
et intrinsèque par R. Vallerand (1994)
Il existe deux types de motivation : extrinsèque et
intrinsèque. Sur l'échelle de l'auto-détermination, la
non-motivation se trouve en bas alors que la motivation intrinsèque joue
un rôle motivationnel affirmé.
Nous retrouvons quatre types de motivations extrinsèques
:
- La régulation externe (le sujet agit selon les
récompenses et les punitions imposées),
- L'introjection ou l'intériorisation d'une
régulation externe antérieure (elle traduit une
pression et une obligation intériorisées),
- La motivation extrinsèque identifiée
- La motivation extrinsèque intégrée (le
choix de l'activité est intégré à la
personnalité).
Trois objectifs favorisent le deuxième type de motivation
qu'est la motivation intrinsèque :
- La connaissance ou le plaisir d'apprendre
- L'accomplissement ou le plaisir de se dépasser
soi-même - La stimulation ou le plaisir des sensations ressenties
3.1.1. Le parcours des étudiants
L'enseignement supérieur français est
constitué de trois grands types de formation : les formations
générales, les formations techniques et les formations
professionnelles. Au sein de l'université, la plupart des formations
sont ouvertes de droit, sans sélection à l'entrée, aux
titulaires du baccalauréat (diplôme de fin d'études
secondaires) et équivalent (DAEU).
39
Les recherches françaises sur la réussite,
l'échec et l'abandon dans l'enseignement supérieur concerne
essentiellement la première année du cursus universitaire en
raison d'un taux de réussite considéré comme faible. Selon
un panel d'étude datant de 2002 près de deux tiers des
étudiants passent en deuxième année, un peu moins d'un
tiers reste en première année ou se réoriente et une
minorité interrompt ses études en début de cursus. Il a
été remarqué que le taux de sélection et le secteur
de formation jouaient un rôle sur la variation de ces taux.
Le taux de réussite se comptabilise de
différentes façons : par le biais de l'obtention du diplôme
et, dans le cas des filières d'élites (CPGE), par le taux
d'intégration dans le secteur dit « des grandes écoles
».
Au final, en 2002 seul 13% des étudiants ont
quitté l'université sans diplôme (Dethare & Lemaire,
2008). Ce groupe comprend un ensemble de profils
hétérogènes dont des étudiants n'ayant pas
passé la moindre épreuve d'examen et qui sont qualifiés
par Isabelle Legendre (2003) d'étudiants « fantômes
».
3.1.2. L'impact des facteurs individuels sur le
parcours des étudiants
La littérature offre plusieurs définitions de
l'abandon et de la persévérance. Nous retiendrons dans ce
mémoire les définitions de Sauvé, Debeurme, Wright et
Fontaine (2006).
L'abandon étant défini comme « le
départ de l'université sans diplôme » (P.787) et la
persévérance comme « la poursuite continuelle d'un
étudiant dans un programme, l'amenant à sa complétude et
à l'obtention du diplôme » (P.788).
Selon une étude de 2007 (Frenette), l'accès
à l'université dépendrait de différents facteurs.
Les facteurs géographiques, le niveau de diplomation des parents et le
revenu familial. Le sexe de l'étudiant est également un facteur
déterminant dans l'accès à l'université ; en 2005
38.8 % des femmes de 19 ans avaient fréquenté l'université
contre 25.7 % des hommes. L'étude montre que la différence de
salaire entre un diplômé collégial et universitaire n'est
pas aussi marquée pour les hommes que pour les femmes. Les
diplômes universitaires sembleraient alors attirer d'avantage les femmes
que les hommes.
Un ensemble d'études ont été
menées afin d'établir les facteurs d'abandon des études
universitaires et, un tableau récapitulatif a été
dressé par Sauvé et al. en 2006.
40
Facteurs
|
Description
|
1. Facteurs personnels
|
Sexe, âge, état psychologique et motifs
d'entrée aux études
|
2. Facteurs d'apprentissage
|
Motivation en contexte d'apprentissage, styles d'apprentissage,
stratégies d'apprentissage et stratégies de gestion
|
3. Facteurs interpersonnels
|
Niveau d'intégration académique et relations avec
les autres étudiants et le personnel institutionnel
|
4. Facteurs familiaux
|
Responsabilités parentales, soutien de la famille et des
amis, attitude des parents face à la formation, intégration
travail-famille-étude
|
5. Facteurs institutionnels
|
Type et raille de l'établissement, nombre
d'étudiants et difficulté d'adaptation au milieu institutionnel,
support à l'apprentissage, mode de diffusion de l'enseignement selon le
contexte sur campus et à distance.
|
6. Facteurs environnementaux
|
Appartenance à une minorité ethnique, niveau
socioéconomique, ressources financières, régime
d'études et situation géographique.
|
|
Tableau 2 : Facteurs d'abandon aux études
universitaires (Sauvé et al., 2006)
3.2. Les effets sur la participation
3.2.1. La signification des taux d'abandon dans les
MOOC
L'évaluation du taux d'abandon, ou plus positivement du
taux de persévérance dans un MOOC est particulière car
commencer s'avère aussi simple, l'entrée étant libre et
gratuite, qu'abandonner. Ainsi certains profils se distinguent de la FOAD plus
« traditionnelle » notamment ceux désignés sous le
terme de « no-show » par Rémi Bachelet inspiré du
concept utilisé en hôtellerie pour désigner un client ne se
présentant pas à sa réservation. Il définit donc un
individu inscrit à un MOOC mais ne s'étant pas engagé dans
sa poursuite par exemple en regardant une vidéo ou en répondant
à un questionnaire. Ce type de profil représenterait plus de
70%15 des inscrits de manière générale. Peut-on
alors parler d'abandon si l'apprenant n'a jamais tenté la moindre
tentative pédagogique ?
15 Taux indicatif et évoluant selon le MOOC, le
MOOC Gestion de Projet (GdP1) possédant un taux
extrêmement bas alors que les cours dispensés sur
Coursera connaissent un niveau de no-show particulièrement
élevé.
41
Sur ce schéma Rémi Bachelet nous propose une
vision plus détaillée d'un parcours de formation de type MOOC
basé selon les learning analytics (les traces numériques de
l'apprenant) du premier MOOC Gestion de Projet (GdP1) (Figure 8).
Figure 8 : Nombre de participants aux devoirs 1 à 24
du certificat basique et à l'examen final du MOOC GdP1 -
Rémi
Bachelet (2013)
Une autre vision de l'abandon est présentée par
Matthieu Cisel dans un billet de 2013. Tout d'abord il distingue
différents profils d'utilisateurs : les lurkers (assimilables aux
no-show), les auditeurs libres (qui suivent les activités sans
participer aux devoirs), les participants passifs répondants aux devoirs
mais ne participant pas aux forums et les participants actifs avec un niveau
d'engagement maximal.
Pour comprendre ces taux d'abandon il faut avant tout
connaître les motivations liées à l'inscription à un
MOOC. Mais, il y a autant de diversité de profils d'utilisateurs que de
motivations à la participation à un MOOC, et donc de
différents niveaux d'engagements.
Les différentes analyses interprètent
généralement le taux d'abandon selon le ratio entre le nombre
d'inscrits et celui de certifiés à la fin de la formation, or,
selon les différents éléments motivationnels et les
différents profils nous pouvons déjà comprendre que ce
taux ne peut pas être représentatif de la réalité.
Ce ratio pourrait d'avantage être qualifié de « taux
d'attrition spécifique» (qui désigne le calcul du nombre de
clients perdus entre deux dates définies. - définition du taux
d'attrition par l'encyclopédie du Marketing). Ce type de ratio
permettrait de mettre en lumière l'évolution de la participation
sur différentes semaines par exemple ou sur différentes phases du
MOOC en excluant les no-show du calcul tout en intégrant les
auditeurs
42
libres ou les participants passifs dans les statistiques
(à l'inverse du taux de certification ne comptabilisant que les
participants actifs).
3.2.2. La certification comme outil
d'intégration.
La loi du 10 juillet 1989 précise la relation
étroite liant le droit à la qualification et le droit à
l'école. Le droit à la scolarité ne s'exerçant
pleinement que si il aboutit à une qualification, à travers le
titre scolaire. La transmission des savoirs et la qualification des personnes
sont mises en équivalence à travers le principe de justice
d'égalité des chances.
«L'acquisition d'une culture générale et
d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes,
quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou
géographique»
(Article 1er, 3e alinéa, loi-89-486 du 10
juillet 1989)
Nous retrouvons dans cette citation le terme «
qualification reconnue » évoquant la certification par le
diplôme et sa reconnaissance sur le marché du travail. Ainsi
l'employeur doit avoir la possibilité de connaître la
qualification de la personne avant de l'embaucher.
Selon P.Y. Bernard et C. Michaut (2009) le système
éducatif français repose sur « une compétition
scolaire légitimée par l'Etat » où
l'équité de la compétition scolaire doit être
garantie par l'Etat, en s'appuyant sur la performance scolaire dont son
critère objectif confère à l'Etat une
légitimité incontestable.
Ainsi en prenant en compte ces éléments :
transmission, qualification et reconnaissance, la certification scolaire
devient un élément central du processus d'insertion.
La loi n° 2009-1437 du 24 novembre 2009 relative à
l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie a
défini le concept de « décrocheur scolaire » comme un
individu sortant de l'école sans diplôme.
Au regard de l'expérience menée par la MGI
(Mission Générale d'Insertion de l'Éducation nationale)
nous observons des actions de qualifications passant par la certification
scolaire. A travers la certification la MGI qualifie les jeunes en
difficultés ou à minima, leur propose un « raccrochage
» grâce à des missions d'accompagnement, d'orientation et de
mobilisation.
Ainsi la MGI fait de la certification un préalable
à l'insertion. Mais au-delà de la délivrance de
diplôme, elle mène ses actions de qualification par un processus
de re-motivation.
3.3. Problématique et hypothèses
3.3.1. Problématique
La description du parcours des étudiants universitaires
et l'analyse des éléments favorisant l'abandon ou la
persévérance dans les études nous a mené à
considérer notre
43
problématique en interrogeant les effets de la
certification vis-à-vis de la participation estudiantine.
Peu d'études ont été portées sur
le sujet et il a donc été difficile d'élaborer un cadre
contextuel et théorique approprié. Mais aux vues de
l'intégration de la FOAD dans les parcours traditionnels de formation,
et face aux données collectées jusqu'à nos jours sur les
aspects de la motivation étudiante, nous avons cherché à
savoir si une relation existe entre la motivation et la certification dans le
contexte d'une formation par MOOC. La possibilité d'obtenir un
crédit ECTS (la dernière apparition française pour se
démarquer proposée par l'Ecole Centrale Lille dans son MOOC
« gestion de Projet ») et, la profusion des outils de validation des
acquis tels que les diplômes, les attestations ou les certificats nous
amènent à nous interroger sur leur véritable
efficacité.
Cette course à l'artefact de valorisation questionne
les principes même des MOOC. S ». S'agit-il d'une volonté de
crédibilisation des formations proposées de manières
ouvertes, gratuites et massives ? D'une réponse à un besoin des
apprenants afin de se situer dans leur progression ? D'un outil d'attraction
supplémentaire ?
Dans la partie 3.2 de ce mémoire nous avons pu observer
un fort taux de décrochage dans les MOOC. Parallèlement nous
avons pu observer que la certification peut être utilisée à
des fins d'intégration professionnelle à travers la valorisation
des acquis. Cette valorisation peut-elle avoir un impact sur la
persévérance des apprenants de MOOC ?
Les MOOC sont principalement utilisés à des fins
de formation continue dans le cadre de la « formation tout au long de la
vie ». Le développement personnel est un élément
moteur de la participation à un MOOC. Selon Y. PETIT de l'agence Unow
certaines universités pourraient proposer sous peu des cursus complets
et gratuits à suivre en ligne.
Nous avons pu ainsi établir la problématique
suivante : les outils de valorisation des acquis (obtention de certificats,
diplômes ou crédits ECTS) dans les MOOC motivent-ils les
étudiants à s'inscrire et à achever une formation ?
3.3.2. Hypothèses
Nous avons pu élaborer face aux différents
éléments de contexte et de théorie abordés
précédemment trois hypothèses de réponse à
notre problématique. Dans celles-ci, nous observons trois degrés
d'intégration différentes des outils de valorisation des
acquis.
La vision de Matthieur Cisel : la certification vue comme
une « monnaie de singe ».
Notre première hypothèse se base sur la vision
de Matthieu Cisel (doctorant en Sciences de l'information et spécialiste
des MOOC) qui reconnaît parfois, et selon ses propres termes (issus de
son blog « La révolution MOOC ») la certification comme «
une monnaie de singe ».
Il décrit sous cette dénomination un manque de
reconnaissance de la certification des MOOC, malgré le
développement d'organisme de certification tiers : Degreed, Smarterer,
etc...
Il met également en lumière la difficulté
d'évaluer de manière massive (par l'intermédiaire de
l'industrialisation de l'évaluation) car à la différence
des formations traditionnelles dispensées à distance, l'aspect
massif de ces formations rend impossible la décentralisation des examens
de validation en centres dédiés. Des outils de reconnaissance
biométrique et des logiciels de surveillance d'examen font leur
apparition afin de pallier à cette difficulté mais des
problématiques techniques résident encore.
L'autre point que l'on peut soulever dans cette
hypothèse est le manque de crédibilité des certifications
délivrées par le MOOC. Par qui sont-elles établies ? Quels
champs d'application possèdent-elles ? De plus des certifications
institutionnelles commencent à faire leur apparition avec la
délivrance de crédits ECTS.
Les MOOC, les prémices de la reconnaissance, sur
les pas de la Formation à Distance.
Dans notre seconde hypothèse nous soulevons
l'idée que les MOOC seraient basés sur un modèle qui ne
serait pas encore tout à fait défini et toujours en
construction.
Ainsi en partant de ce postulat nous pouvons imaginer que
ledit modèle pourrait à terme avoir les mêmes contours que
la formation à distance traditionnelle, se heurtant aux mêmes
problématiques et finalement obtenir la même reconnaissance.
L'intégration de la formation à distance a
été un long processus tant du point de vue technique, que du
point de vue de la reconnaissance sociale. Nous avons vu
précédemment que les premiers cours par correspondance ont
été instaurés en 1840 par Isaac Pitman, mais ce n'est
qu'en 1915 que des normes identifiables sont établies afin de garantir
la qualité des contenus des programmes d'apprentissages. A partir de ce
moment-là, l'assortiment du développement technologique, des
volontés publiques et des besoins sociaux ont participé à
l'intégration sociale et universitaire de ce type de formation.
A l'image de ce petit rappel historique, les MOOC (dont on
peut situer leurs débuts à l'année 2008 avec le cours
CCK08 de Georges Siemens et Steven Downes) connaissent un engouement
progressif. En 2014 le MOOC gestion de Projet de de Rémi Bachelet
devient le premier MOOC français à délivrer une
certification institutionnelle : des ECTS. Les capacités techniques
continuent de se développer afin de garantir la capacité
d'accueil de ces plateformes et favoriser des apprentissages collaboratifs. Les
volontés publiques de développer ce type de formation se
révèlent avec la création de FUN (France Université
Numérique) et les besoins sociaux se font ressentir avec notamment pour
la formation continue et la formation professionnelle. Dernièrement des
institutions telles que « Pôle Emploi » encouragent leurs
allocataires à suivre des formations de type MOOC afin de faciliter leur
intégration professionnelle.
Mais à l'inverse du processus de reconnaissance de la
formation à distance, les MOOC ne bénéficient pas
actuellement de normes identifiables garantissant la qualité des
contenus des programmes d'apprentissages.
44
Le MOOC, une valeur ajoutée au parcours
professionnel : un outil d'intégration.
45
Cette troisième et dernière hypothèse que
nous émettons s'inspire de la démarche portfolio : le
portefeuille de compétences. Cette démarche se met
progressivement en place dans les institutions publiques, l'enseignement
secondaire, professionnel et supérieur et commence à être
connu par des employeurs privés. La démarche de portfolio
professionnel ou du eportefolio permettrait de répondre aux
problématiques de l'employabilité à travers une
reconnaissance des compétences individuelles.
Le portefeuille de compétences doit son origine
historique (datant des années 50) à la nécessité de
formaliser un dossier de description d'expériences et de preuves pour
témoigner des réalisations du candidat en vue de la
reconnaissance de ses compétences. Depuis le début des
années 2000, l'émergence du principe d'identité
numérique favorise la mise en valeur de des compétences
professionnelles sur le web : c'est la naissance du eportfolio.
A travers la délivrance de badges ou de certification
et de leur dynamique sociale (collaboration et utilisation des réseaux
sociaux) les MOOC pourraient devenir un outil complémentaire à
l'intégration professionnelle. La mise en valeur des différentes
certifications, ou des reconnaissances de réussite pourrait devenir un
des composants importants d'une démarche plus globale de constitution
d'un portfolio.
La participation à un MOOC et l'obtention d'une
certification en tout genre serait alors un pas vers une biographisation et une
médiatisation des facteurs individuels.
Ancré dans le principe de la formation tout au long de
la vie à l'image de la FOAD, les utilisateurs de MOOC pourraient
organiser et valoriser leurs compétences afin de les mettre au profit de
leur intégration professionnelle en valorisant leur CV.
46
Partie 4 :
Démarche méthodologique de
l'étude
47
4. Démarche méthodologique de
l'étude
Afin de connaître les attentes des apprenants envers les
MOOC et leur représentation des outils de valorisation des acquis,
qu'ils soient étudiants universitaires ou non, nous nous sommes
basés sur une enquête réalisée sous forme de
questionnaire.
4.1. Le questionnaire
4.1.1. La source des données documentaires
Le public visé par ce travail empirique est à
tout étudiant diplômé du supérieur ou en cours
d'obtention de son diplôme. A travers ce public l'analyse distingue deux
profils : les apprenants consommateurs de MOOC et les étudiants non
consommateurs de MOOC.
OUI
24%
Inscription à un MOOC
NON OUI
NON
76%
Figure 9 : Part de l'échantillon principal ayant
participé à un MOOC a minima
Afin de faciliter le recueil de données nous nous
sommes principalement intéressés à un échantillon
issu de l'Université de Poitiers. Afin d'obtenir des données plus
significatives sur les attentes et les motivations des étudiants envers
les MOOC, l'échantillon fut élargi à tous les participants
de ces derniers.
Non étudiants
60%
Part d'étudiants parmi les inscrits à un MOOC
Etudiants Non étudiants
Etudiants
40%
48
Figure 10 : Part d'étudiants parmi les inscrits
à un MOOC
Ainsi, pour toucher le public souhaité et diffuser le
questionnaire, différents outils ont été mis en place :
d'abord sur la liste de diffusion de l'Université de Poitiers permettant
d'accéder à un large public étudiant, puis pour les
apprenants de MOOC (xMOOC et cMOOC confondus) à travers les
réseaux sociaux et les profils Facebook de ces derniers :
- MOOC« ABC gestion de projet » (MOOC de Rémi
Bachelet et Matthieu Cisel),
- MOOC « Design Culinaire » (MOOC Ferrandi Paris),
- MOOC «Monter un MOOC de A à Z »,
- MOOC « Devenir Entrepreneur du Changement »
- La communauté des « Glandeurs du radiateur du fond
», une communauté regroupant
les apprenants de différents MOOC.
Le recueil de données s'est effectué sur une
période de quatre semaines : allant du 13 mai au 9 juin 2015.
4.1.2. L'échantillonnage
L'échantillon retenu regroupe au total 243 individus
dont 70% est âgé de 18 à 24 ans. A l'image de la population
universitaire formant la première tranche de l'échantillon, 1% de
l'échantillon a moins de 18 ans et 19% a entre 25 et 34 ans, tandis que
4% des individus sont âgés de 35 à 49 ans et 6% de plus de
50 ans.
25 - 34 ans
19%
- 18 ans + 50 ans 18-24 25 - 34 ans 35-49
35-49
4%
Age
- 18 ans
1%
+ 50 ans
6%
18-24
70%
49
Figure 11 : Age de l'échantillon principal
La proportion d'étudiants en cours de formation dans
l'échantillon représente 82% (voir figure 12) :
- 58% d'entre eux sont en formation initiale
(voir figure 13),
- 40% en formation continue
- 2% suivent d'autres types de formations telles
que l'apprentissage.
L'échantillon représente des étudiants ou
d'anciens étudiants dont les niveaux vont du BAC-DAEU (16%) jusqu'au
Doctorat (3%) (Voir la figure 14). Près d'un tiers de
l'échantillon analysé a un niveau d'étude
équivalent à la Licence et un second tiers est
représenté par des apprenants de niveau Master. Les
filières d'études concernées sont diverses: santé,
droit, économie-gestion, sciences, sciences Humaines et sociales mais la
filière la plus représentée est la filière Lettres
et Langues constituant 51% de l'échantillon.
Répartition étudiants - non étudiants
Non étudiants
18%
Etudiants Non étudiants
Etudiants
82%
50
Figure 12: Répartition étudiants - non
étudiants de l'échantillon principal
Initiale
58%
Types de formation
Continue Initiale Autre
Autre
2%
Continue
40%
Figure 13 : Répartition entre les différents
types de formation de l'échantillon principal
BAC-DAEU Doctorat BTS-DUT Master Licence
Licence
31%
Niveau d'étude
Master
34%
BAC-DAEU
16%
Doctorat
3%
BTS-DUT
16%
51
Figure 14 : Niveau d'étude de l'échantillon
principal
4.1.3. Le mode de traitement des données
|
Concept
|
Dimensions
|
Composantes
|
Questions
|
Motivation
et
certification
|
Profil
|
Profil de l'échantillon
|
Vous êtes?
|
A quelle tranche d'âge appartenez-vous ?
|
Quel est votre niveau d'étude?
|
Quelle est votre filière d'étude?
|
Quel est l'intitulé de votre diplôme
|
Vous êtes étudiant(e) ?
|
Suivi de l'étude
|
Je souhaite être informé(e) des résultats de
l'enquête
|
J'accepte d'être recontacté(e) afin d'affiner les
résultats de l'enquête
|
Les MOOC
|
Motivation au suivi du MOOC
|
Vous êtes-vous déjà inscrit à un MOOC
(Massive Open Online Course) ?
|
Savez-vous ce qu'est un MOOC?
|
Qu'est-ce qui vous a poussé à suivre un MOOC ?
|
Avez-vous achevé votre formation (MOOC)?
|
Qu'est-ce qui vous a motivé à poursuivre et
achever votre formation?
|
Qu'est-ce qui vous a poussé à arrêter votre
formation?
|
Si vous deviez choisir une auto-formation à suivre en
ligne, quel(s) serai(en)t les critères de sélection?
|
Choix du MOOC
Représentation de la certification
Choix du diplôme ou de la formation
Représentation du diplôme
La
formation Universitaire diplômante
Le choix du MOOC a-t-il dépendu de la
notoriété de son éditeur (école/université),
de sa plateforme ou de son animateur (professeur)?
Le choix du MOOC a-t-il été fait en fonction de
votre niveau d'étude?
Votre formation proposait-elle une certification
d'achèvement et de validation?
Si oui le(s)quel(s)
|
Cette certification vous a-t-elle motivé à achever
votre formation?
Si oui, de quelle notoriété s'est t-il agit?
|
Seriez-vous prêt(e) ou avez-vous été
prêt(e) à vous investir financièrement afin d'obtenir un
diplôme ou des crédits ECTS émanent d'un MOOC?
Si oui, quel est son nom?
|
Quelles ont été les motivations quant au choix de
cette formation/diplôme?
Quelle est la place du diplôme, de la certification ou
tout autre système de valorisation des acquis dans le choix de votre
formation?
Quelle(s) valeur(s) octroyez-vous au diplôme obtenu ou en
cours d'obtention dans votre formation?
Qu'est-ce qui représente le mieux, selon-vous, la
validation de vos compétences?
|
Tableau 3: Récapitulatif de la construction du
questionnaire
Légende du Tableau 2 :
* Questions conditionnées aux personnes non
consommatrices de MOOC
* Questions conditionnées aux
personnes consommatrices de MOOC
52
L'élaboration de ce questionnaire a été
adaptée des travaux d'Isabelle Quentin vis-à-vis des intentions
des apprenants de MOOC16. A travers ce questionnaire nous avons
cherché à savoir si les motivations des étudiants pour
obtenir un diplôme universitaire étaient comparables à la
motivation des étudiants face à la validation d'un module de
formation sous forme de MOOC.
Ce questionnaire a été élaboré en
deux temps : un premier temps portant sur les questions générales
afin de délimiter les contours de l'échantillon et un second
temps concernant des questions plus spécialisées aux choix
conditionnés. Ainsi les étudiants ayant déjà
participés à un MOOC ont pu donner leurs ressentis quand à
ce dernier. Les étudiants
16Quentin Isabelle (2014). Les intentions des
apprenants de MOOC. En ligne, consulté le 17 février 2015. URL :
http://isabellequentin.wordpress.com/2014/01/24/les-objectifs-des-apprenants-de-mooc/
53
n'ayant jamais suivi de MOOC ont également pu
s'exprimer sur leur ressenti face à ce phénomène.
Globalement lors de l'élaboration de ce questionnaire,
nous avons cherché à limiter les questions ouvertes afin de
favoriser le recueil de données quantitatives comparables. Cependant
quelques questions ouvertes vis-à-vis de la motivation des apprenants
étaient incontournables.
La réalisation et la diffusion du questionnaire ont
été effectuées grâce aux outils Google : Google Form
pour l'élaboration et la mise en page des questions, Google Drive pour
l'hébergement du questionnaire et du fichier regroupant les
réponses. Un bandeau de présentation a été
rajouté en haut du questionnaire afin d'informer les participants du
cadre de recherche dans laquelle s'inscrit cette enquête. Ce bandeau a
été réalisé avec le logiciel Photoshop et nous
avons repris la charte graphique de l'Université de Poitiers pour sa
conception.
Figure 15 : Bandeau d'accueil du formulaire
d'enquête
L'analyse des résultats a été
effectuée quant à elle grâce au logiciel Excel de la suite
Office. Après la création automatique d'un fichier Excel
regroupant les réponses au formulaire d'enquête, nous avons
réalisé un tri sur ces dernières grâce à la
fonctionnalité « filtre » puis nous avons comptabilisé
chacune d'elles. Cette méthode m'a permis de faire des liens entre
différentes variables et de voir l'évolution des résultats
obtenus.
Une fois toutes les données comptabilisées,
elles ont été regroupées dans un fichier Word sous forme
de graphiques afin de faciliter la vision des tendances qui s'en dégage
et par conséquent leur analyse.
Partie 5 :
Analyse des données et résultats
obtenus
54
55
5. Analyse des données et résultats
obtenus
Comme dans la majorité des travaux menés sur les
caractéristiques des étudiants, la motivation à
entreprendre et suivre un MOOC est abordée sous l'angle des
différents degrés d'intérêts qu'ils ont
manifestés face à différentes variables. Le degré
d'intérêt pour la formation suivie par les étudiants ou
apprenants en processus d'apprentissage est donc analysé à
travers un panel de questions. Pour cela différentes données sont
croisée afin d'obtenir
- Une vision globale des effets de la certification sur la
motivation d'apprentissage
- Une vision plus macroscopique de la dynamique
motivationnelle des apprenants de MOOC.
- Une vision comparative des motivations des étudiants
et celles des apprenants non étudiants.
5.1. Traitement des données
5.1.1. Motivation et certification
5.1.1.1. Le parcours étudiant
La dynamique motivationnelle face au choix d'une
formation :
Après avoir défini nos différents
échantillons d'analyse, nous allons observer la motivation face au choix
d'une formation, universitaire ou non. Cette analyse se base sur les travaux
d'Anne-Marie de Kerchove et Jean-Paul Lambert nommée « Choix
des études supérieures et motivations des étudiant(e)s
» (2001) (Figure 16).
« Les motivations proposées (identifiées
sur la base d'une revue de la littérature et de pré-tests
administrés à - et discutés avec - un sous- ensemble de
l'échantillon) étaient les suivantes :
- les revenus professionnels auquel le diplôme permet
d'accéder - un objectif professionnel bien établi - un
intérêt purement intellectuel - l'éventail varié
des débouchés professionnels auxquels conduisent ces
études - la possibilité de trouver un emploi rapidement -
la correspondance avec les options suivies dans le secondaire - la
probabilité de réussite plus grande dans ces études que
dans d'autres - autre raison (à préciser) »
(Kerchove & Lambert, 2001)
56
Choix d'une formation et motivation des apprenants
Motivation quant au choix d'une formation
Les revenus professionnels auquel le diplôme permet
d'accéder
100
Un objectif professionnel bien
établi
Coût de la formation
80
20
La probabilité de réussite plus grande dans
ces études que dans d'autres
0
Un intérêt purement intellectuel
La correspondance avec les options suivies dans
le secondaire
L'éventail varié des
débouchés professionnels auxquels conduisent ces
études
120
60
40
La possibilité de trouver un emploi rapidement
Figure 16 : Choix d'une formation et motivation des
apprenants
Nous voyons alors se dessiner les motivations de notre
échantillon de base face au choix d'une formation. Elle dépend
principalement d'un objectif professionnel bien établi, suivi de
l'intérêt intellectuel pour ladite formation, la
variété des possibilités professionnelles suivant la
formation arrivant en troisième position. Nous voyons ici les trois
motivations principales quant au choix d'une formation. Bien que les autres
variables ne soient en aucun cas négligeables, elles n'apparaissent
toutefois pas comme étant déterminant dans le processus de
réflexion.
En observant la figure ci-dessous nous pouvons voir une nette
tendance se dégager : les étudiants placent majoritairement le
diplôme dans les principaux critères de choix d'une formation.
57
Place du diplôme dans le choix de
la formation
90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
1 2 3 4 5
|
Place du diplôme dans le choix de la formation
Figure 17 : Place du diplôme dans le choix de la
formation selon l'échantillon global
Selon notre échantillon, les trois grandes
caractéristiques misent en exergue d'un diplôme sont
respectivement : l'attestation d'un niveau de compétence, la une
satisfaction personnelle et l'accès à une reconnaissance
professionnelle.
Valeurs octroyées au diplôme
Atteste du niveau de compétence
Une
satisfaction personnelle
50
Le droit d'exercer
150
100
0
Reconnaissance dans le domaine professionnel
Pas ou peu de
valeur
Valeurs octroyés au diplôme
Figure 18 : Valeurs octroyées au diplôme selon
l'échantillon global
Mais paradoxalement quand il a été demandé
aux personnes sondées ce qui représente le mieux la validation
des acquis, seule la reconnaissance professionnelle se détache en termes
de critères.
Représentation de la validation des
acquis
80
Le nombre d'années d'étude
60
40
20
Les compétences professionnelles acquises
La reconnaissance d'état (reconnaissance LMD)
120
100
0
L'attestation de suivi des cours
La reconnaissance professionnelle
Les crédits ECTS
Représentation de la validation des acquis
58
Figure 19 : Représentation de la validation des
acquis selon l'échantillon global
Le profil des apprenants de MOOC :
Nous allons dans un premier temps analyser les profils de
notre échantillon par rapport à notre problématique. Dans
la partie précédente nous vous avons présenté
globalement la provenance de notre échantillon. Nous avons ainsi pu
déterminer que 82% de notre population questionnée était
en cours de formation, dont près de deux tiers d'étudiants
étaient en formation initiale. Cependant nous observons une nette
modification de ces résultats dans le cas des profils des apprenants de
MOOC. La proportion du nombre des apprenants non étudiants s'inverse et
passe à 57%. L'écart entre la représentation des
étudiants en formation continue ou en formation initiale, dans
l'échantillon étudié s'amenuise quant à elle,
passant à 21% dans le premier cas et à 22% dans le second cas
(Figure 20).
Type de formation
Non étudiant
57%
Non étudiant Formation initiale Formation continue
Formation initiale
22%
Formation continue
21%
59
Figure 20: Répartition par type de formation de
l'échantillon spécifique des apprenants de MOOC
Proportion des personnes ayant achevé un MOOC
:
Taux d'achèvement des MOOC
NSP
3%
OUI NON NSP
Figure 21 : Proportion de personnes ayant achevé un
MOOC dans l'échantillon spécifique des apprenants de
MOOC17
Parmi les 58 répondants ayant déjà
participé à un MOOC, nous observons que 59% d'entre eux a
déjà achevé un MOOC. Il apparait dans le schéma
ci-dessus que 3% de l'échantillon ne
17 NSP : Ne Se Prononce pas
60
sait pas si la formation a été achevée.
Nous allons donc chercher des renseignements supplémentaires sur le
profil de ces indécis afin de comprendre ces résultats.
Sujet N° 1 :
Homme de 18 à 24 ans titulaire d'un master en
Economie-Gestion finance de Marché et ayant suivi un MOOC par soif
d'accroitre des connaissances personnelles. Le choix du MOOC a dépendu
de la notoriété sociale de la sa plateforme (mode de financement
et objectif sociétal) : la plateforme Simplon. Le choix du MOOC n'a pas
été fait en fonction du niveau d'étude préalable du
sujet. La formation proposait différents types de certification
d'achèvement : attestation, certificat de réussite et
diplôme.
Sujet N° 2 :
Homme de 18 à 24 ans étudiant en DUT Chimie et
ayant suivi un MOOC pour sa facilité d'inscription. Le sujet ne se
prononce pas quant à la place de la notoriété de la
plateforme ou du niveau d'étude préalable sur le choix du MOOC.
Le sujet ne sachant pas si le MOOC proposait des certifications
d'achèvement et de réussite du MOOC il ne peut se prononcer sur
l'impact de cette variable sur sa motivation de mener à bien sa
formation. Les données étant trop incomplètes nous ne nous
prononcerons donc pas sur ce sujet.
Nous allons donc nous focaliser sur le sujet n°1 en nous
interrogeant sur différents points : le type de MOOC suivi et le type de
diplôme délivré:
- Simplon est un réseau d'écoles qui propose des
formations intensives de six mois pour apprendre à créer des
sites web et des applications mobiles. La formation s'adresse principalement
aux jeunes de moins de 25 ans peu ou pas diplômés. Il s'agit d'une
formation gratuite ouverte à tous.
- A ce jour les formations gratuites
simplon.co ne permettent d'obtenir de
certificats, ni de diplômes. Seules des formations de FOAD
(rémunérées) dispensent une certification
délivrée par la Fafiec - OPCA18 de la branche
numérique - Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) «
Développeur nouvelles technologies », titre inscrit au
RNCP19 comme un titre de niveau III.
Nous analyserons toutes ces données dans la partie 5.2
« Analyse des résultats et discussions » de ce
mémoire.
La valorisation des acquis dans les MOOC :
Au regard de la figure 22 ci-dessous nous observons qu'une
large majorité des MOOC propose au moins un outil de valorisation des
acquis (81%). Ces outils peuvent être plus ou moins certifiants ou
qualifiants, allant de l'attestation de participation à la dispense de
crédits ECTS. Nous avons recensé cinq types de valorisation des
acquis, sachant que ce chiffre n'est pas exhaustif et évolue rapidement
: attestations de réussite, certificats de réussite, badges,
crédits ECTS et diplômes. Le plus utilisé par les MOOC
(voir figure 23) est la certification de
18 Organismes paritaires collecteurs
agréés
19 Répertoire national des certifications
professionnelles
réussite, dont les caractéristiques seront
expliquées dans la partie 5.2 de ce mémoire, puis les
attestations de réussite et les badges.
La valorisation des acquis dans les MOOC
NON
9%
OUI
81%
NSP
10%
OUI NON NSP
Figure 22 : Représentation de la valorisation des
acquis dans les MOOC
Outils de valorisation des acquis des MOOC
Certificat de réussite
20
Attestation de participation
15
Crédits ECTS
30
25
10
5
0
Diplôme
Attestation de réussite
Badges
Outils de valorisation des acquis
Figure 23 : Les outils de valorisation des acquis dans les
MOOC
61
5.1.1.1. L'impact des facteurs individuels
62
Les éléments de sélection d'une
auto-formation :
Les éléments de sélection d'une
auto-Sa formation
reconnaissance dans le...
Le diplôme de validation
Le sujet traité
100
0
Le temps nécessaire au suivi de la...
La possibilité de rencontres concrètes
La notoriété de la formation ou de la...
La difficulté de la formation
150
50
Les intervenants
Les éléments de sélection d'une
auto-formation
Figure 24: Les éléments de sélection
d'une auto-formation
A tous les sondés n'ayant jamais participé
à des MOOC, il a été demandé de définir
quels seraient leurs critères de choix d'une auto formation. Au regard
du graphique ci-dessus nous observons un net détachement des deux
éléments suivant : la reconnaissance de la formation dans le
domaine professionnel et le sujet traité. Viens ensuite, au même
niveau de plébiscite : le diplôme de validation, le temps
nécessaire au suivi de la formation et la notoriété de la
formation ou de la plateforme de diffusion.
63
Les critères de participation à un
MOOC
Se perfectionner dans un domaine particulier
Soif de connaissances personnelles
10
Facilité d'inscription
5
25
20
15
0
Comprendre le dispositif de formation (Qu'est-ce
qu'un MOOC?)
Découvrir une nouvelle
forme de pédagogie
Les critères de participation à un MOOC
Figure 25: les critères de participation à un
MOOC
En comparant ces deux graphiques nous pouvons constater une
similitude : les éléments déterminants pour la
participation à un MOOC sont dans l'ordre : le perfectionnement dans un
domaine particulier suivi de près par la soif de connaissances
personnelles. Ces deux notions très proches de l'élément
déterminant du choix d'une auto-formation qui est le sujet
traité.
Les éléments de choix d'un MOOC
Nous avons analysé précédemment les
éléments motivationnels à la participation à une
auto-formation plus particulièrement à un MOOC. Dans cette partie
du mémoire nous analyserons les données relatives aux
éléments de choix d'un MOOC.
54%
OUI NON NSP
Notoriété
5%
41%
Nous avons cherché à comprendre si le choix d'un
MOOC dépendait de la notoriété de la plateforme qui
l'hébergeait, de son éditeur ou encore de son animateur
(professeur). En effet, en voyant le grand nombre de MOOC en ligne, comment
positionner son choix sur une formation en particulier ? Nous avons émis
l'hypothèse que l'un des éléments déterminant le
choix de la formation serait la notoriété du MOOC car elle
apporte une visibilité équivalente à ceux qui l'on suivi.
Toutefois aux vues des résultats de l'enquête nous pouvons dire
que cette hypothèse n'est pas particulièrement probante car
seulement 41% des participants de MOOC ont choisi leur formation selon sa
notoriété.
64
Figure 26: Taux d'attachement à la
notoriété d'un MOOC dans le choix de ce dernier
Plus précisément de quelle notoriété
s'agit-il ?
Répartition du type de notoriété
plébiscité par les apprenants de
MOOC
7%
4%
4%
22%
19%
44%
Des paires ou professionnnelle De l'Université ou de
l'école productrice
De la plateforme éditrice Du sujet
Internationale Du professeur
Figure 27: Répartition du type de
notoriété plébiscité par les apprenants de
MOOC
Comme le montre le graphique, nous voyons nettement se
détacher la notoriété de l'Université ou
l'école productrice du MOOC dans l'intérêt de notre panel
de recherche.
83%
OUI NON NSP
Niveau
2%
15%
Le second élément de recherche
étudié quant à la motivation des apprenants à
choisir un leur formation était le niveau d'étude
préalable nécessaire. Nous avons ainsi cherché à
vérifier si la réalité reflétait la théorie
du concept de MOOC : une formation ouverte, gratuite, massive et ne
nécessitant aucun prérequis.
Aux vues du graphique ci-contre nous pouvons confirmer que les
apprenants n'attachent qu'une infime importance à leur niveau
d'étude préalable dans le choix de leur MOOC.
65
Figure 28: Taux d'attachement au niveau d'étude
préalable dans le choix d'un MOOC
5.1.2. Les effets sur la participation
5.1.2.1. La signification des taux d'abandon dans les
MOOC
Avec ces deux variables que sont la notoriété et
le niveau d'étude préalable, nous avons cherché à
obtenir des corrélations sur le taux de d'achèvement d'un MOOC.
Aux vues du graphique ci-dessous nous voyons clairement se détacher une
tendance de réussite sur la première variable (bon taux
d'achèvement chez les sujets portant un intérêt à la
notoriété d'un MOOC), alors que la seconde reste de l'ordre de
l'aléatoire (5 sur 9 pour les sujets portant un intérêt au
niveau préalable).
Niveau Achèvement selon
le niveau
Notoriété Achèvement selon
la notoriété
Corrélations entre les choix motivationnels et les
taux d'achèvements dans les MOOC
OUI NON NSP
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
9
20
3
31
24
3
1 1
48
4
5
66
Figure 29: Corrélations entre les choix motivationnels
et les taux d'achèvements dans les MOOC
NON
17%
OUI
83%
OUI NON
Taux d'achèvement selon le critère de la
notoriété
Figure 30: Taux d'achèvement selon le critère
de la notoriété
En analysant de plus près ces résultats nous
pouvons voir que chez les sujets ayant choisi leur MOOC selon sa
notoriété, le taux d'achèvement de ce dernier monte
à 83%. Dans le cas
67
de la motivation selon le niveau préalable, les
résultats sont davantage aléatoires : cinq personnes
sondées ayant réussi sur un total de neuf, soif près d'un
participant sur deux.
Les éléments d'achèvement ou
d'abandon dans les MOOC
Nous avons donc analysé les éléments
motivationnels des étudiants à entreprendre une auto-formation,
et établi les contours de la motivation des apprenants à suivre
un MOOC. A présent nous allons tenter d'établir les
caractéristiques qualitatives de ce type de formation favorisant
l'achèvement du parcours de formation.
Face à la question ouverte « qu'est-ce qui vous a
poussé à poursuivre et achever votre formation ? » nous
avons pu extraire 5 grandes catégories de réponses :
- la notion de défi personnel,
- la notion de plaisir personnel,
- la notion de découverte,
- la notion d'intérêt professionnel et la notion
d'interaction.
Deux réponses sont récurrentes :
l'intérêt pour le sujet ou le contenu de la formation puis juste
après la capacité à obtenir un certificat ou une
attestation de réussite (Tableau 4).
Le défi personnel
|
Le plaisir personnel
|
La découverte
|
L'intérêt professionnel
|
L'interaction
|
Capacité à obtenir un certificat/une attestation
|
10*
|
Valorisation personnelle / Valorisation des acquis perso
|
2*
|
Forme innovante de pédagogie
|
2*
|
Valorisation du CV
|
1*
|
Partage / interaction avec les pairs
|
4*
|
Fierté d'achever ce qui a été
commencé
|
6*
|
Intérêt pour le contenu/ sujet
|
12*
|
Forme interactive attrayante
|
1*
|
Acquisition de compétences professionnelles
|
2*
|
Qualité de l'enseignement
|
3*
|
|
|
|
Application des connaissances dans le domaine professionnel
|
1*
|
|
|
|
|
Certification par une école connue
|
1*
|
|
Tableau 4: Synthèse des réponses
vis-à-vis des éléments d'achèvement d'une formation
par MOOC
Légende :
*Fréquence des réponses en lien avec la
catégorie (ex : 10 réponses en lien avec la capacité
à obtenir un certificat ou une attestation).
Eléments de réponse majeurs.
68
De la même manière nous avons posé la
question aux sujets n'ayant jamais finalisés leur MOOC, « qu'est-ce
qui vous a poussé à arrêter votre formation ? ». Trois
types de réponses se priment : la relation au temps ou à
l'investissement, la relation à la formation en elle-même et la
relation à la découverte. Dans le cas de l'abandon de la
formation un élément central attire notre attention : le manque
de temps.
Relation temps / Investissement
|
Relation à la formation en elle-
même
|
Relation à la découverte
|
Manque de temps
|
14*
|
Complexité de la formation
|
4*
|
Curiosité satisfaite
|
1*
|
Manque de motivation
|
2*
|
Durée de la formation
|
1*
|
|
Manque de projet concret
|
2*
|
Non corrélation entre investissement demandé et
investissement réel
|
1*
|
|
|
Difficultés techniques
|
1*
|
|
|
Intérêt que pour les
ressources complémentaires du MOOC
|
1*
|
|
Tableau 5: Synthèse des réponses vi-
à-vis des éléments d'abandon d'une formation par
MOOC
Effets de la certification sur l'achèvement d'un MOOC
100%
|
|
|
3
|
|
|
|
|
90%
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
80%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
70%
|
|
13
|
|
|
|
|
|
|
60%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
24
|
|
|
50%
|
|
|
|
|
40%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
19
|
10%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0%
|
|
|
|
|
|
|
|
Echantillon d'apprenants ayant achevé un MOOC Echantillon
d'apprenants de MOOC
|
OUI NON NSP
Figure 31 : Effets de la certification sur
l'achèvement d'un MOOC
5.1.2.2. La certification comme outil
d'intégration
Investissement financier quant à l'obtention
d'une certification émanant d'un MOOC
100%
|
90%
|
|
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7
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|
4
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80%
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|
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|
81
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70%
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|
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18
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10
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60%
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|
|
|
|
|
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|
|
|
|
50%
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92
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|
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|
|
|
|
|
|
40%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30%
|
|
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33
|
|
20
|
|
|
|
|
|
20%
|
|
|
|
|
|
|
10%
|
|
|
|
72
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
0%
|
|
|
|
|
|
|
|
Apprenants Participants de MOOC Participants ayant achevé
un
|
MOOC
|
OUI NON NSP
Figure 32 : Investissement financier quant à
l'obtention d'une certification émanant d'un MOOC selon
l'échantillon global
69
5.2. Discussion des résultats
70
5.2.1. Motivation et certification
5.2.1.1. Le parcours étudiant
La dynamique motivationnelle face au choix d'une
formation :
Nous avons d'abord cherché à comprendre les
motivations des individus à entreprendre une formation. Il en est
ressorti trois grandes catégories de motivations : le projet
professionnel, l'intérêt du sujet et les
accès professionnels de la formation.
Alors que certains répondants à notre
enquête n'accordent qu'une faible valeur à l'obtention d'un
diplôme à la fin de leur formation, la majorité quant
à elle y trouve un aspect positif. Nous pouvons expliquer ces
résultats comme étant une résultante de l'acte
d'engagement émise par l'entrée en formation et la motivation
à apprendre. Il n'est donc pas surprenant en partant de ce
postulat d'observer une récurrence des réponses se basant sur
l'attestation du niveau de compétence atteint et sur la
satisfaction personnelle. (Figure 18). La question portant sur
leur représentation des acquis nous conforte sur cette théorie.
En effet, alors qu'ils témoignent d'un intérêt à
l'obtention d'un diplôme en fin de parcours de formation, leur
représentation des acquis se porte quasiment exclusivement sur la
reconnaissance professionnelle. Nous voyons donc une divergence entre les
éléments motivationnels d'obtention d'un diplôme, le type
de reconnaissance promise par le diplôme et la représentation
réelle de la validation des acquis par les apprenants.
Le profil des apprenants de MOOC :
Nous avons pu constater que les étudiants sont
majoritairement en formation initiale (58%) et ne se sont principalement jamais
inscrit à un MOOC. Par la suite nous pouvons voir que la part
d'étudiants chez les apprenants de MOOC s'inverse, et ne
représente plus que 40% d'entre eux. En analysant de plus près
cette part d'étudiants, nous remarquons que 21% d'entre eux sont en
formation continue, un secteur de la formation concernant les étudiants
ayant quitté leur cursus initial de formation. Il s'agit de profils qui
sont déjà intégrés à la vie active, en
travaillant en parallèle de leurs études ou en reconversion
professionnelle. Ainsi, si nous ajoutons cette part à celle des non
étudiants, les apprenants ayant quitté le cursus
universitaire ou scolaire représente plus des 3/4 des effectifs des
MOOC.
Cette diversité de profils nous amène donc
à nous interroger sur les motivations de ces apprenants à
s'auto-former. Nous remarquons que 81% des MOOC où ces apprenants sont
inscrits dispensent au minimum un outil de valorisation des acquis (dans
l'ordre de représentation de ces outils dans les MOOC : certificat de
réussite, attestation de réussite et badge). Parmi eux, 10% ne
savent pas si leur MOOC dispense une certification et 9% n'en dispensent pas
(Figure 22). Ces résultats s'expliquent par le fait principalement du
type de MOOC suivi. Dans le cas du MOOC Ferrandi (Design culinaire) il
s'agissait d'un MOOC de type connectiviste (cMOOC). Les intentions des
participants étaient donc davantage axés sur des motivations
sociales (échanges, validation par les pairs etc...) que sur
une motivation extrinsèque à une certification en particulier.
71
5.2.1.2. L'impact des facteurs individuels
Les éléments de sélection d'une
auto-formation :
Dans cette partie de l'analyse nous cherchons à
identifier les différentes motivations poussant les étudiants ou
apprenants à suivre une auto-formation pour la première fois. Les
répondants au questionnaire pouvaient choisir différentes
réponses. Plus de 120 récurrences mettaient le sujet
traité et la reconnaissance dans le domaine professionnel au premier
plan des éléments de choix d'une auto-formation. D'une
manière plus mitigée, le diplôme de validation et le temps
nécessaire au suivi de la formation faisaient partie des
éléments clés à la sélection d'une
auto-formation.
En partant de ces résultats nous observons la
même dynamique motivationnelle que lors du choix d'une formation
universitaire : des motivations extrinsèques liées
à la reconnaissance de la formation dans le domaine professionnel et des
motivations intrinsèques liées à la motivation d'apprendre
sur un sujet choisi. Ces réponses ont été
émises par des personnes n'ayant jamais entamé le processus
d'auto-apprentissage.
Les éléments de choix d'un MOOC
:
Nous pouvons alors voir une cohérence des
réponses dans les critères de participation à un MOOC
(réponses données par le panel d'apprenant de MOOC). En effet les
éléments se détachant qui sont le perfectionnement dans un
domaine particulier et la soif de connaissance. On retrouve donc bien
la recherche d'une certaine reconnaissance professionnelle et la satisfaction
du processus d'apprentissage.
La théorie de la dynamique identitaire de
l'apprentissage d'Etienne Bourgeois (1998)
disant :
« apprendre c'est transformer des connaissances «
déjà-là » en connaissances nouvelles. Dès
lors, s'engager en formation et dans l'apprentissage signifie, pour le
sujet, s'engager dans un processus dont il sait - ou pressent en tout cas -
qu'il le conduira à mettre en question ses conceptions, ses
croyances, ses savoirs et savoir-faire familiers [...] sans par ailleurs
trop bien savoir où cela va le mener »
(Etienne Bourgeois, Apprentissage, motivation et engagement en
formation, Education
permanente n°136, 1998, P. 106)
Cette théorie nous a permis de chercher une
corrélation entre la motivation d'entreprendre un MOOC selon le niveau
d'étude préalable et le taux de réussite à ce
dernier. Le résultat n'a pas été concluant. En effet un
nombre infime de personnes sondées attache de l'importance au niveau
d'étude préalable avant d'entamer une formation de ce type. Mais
parmi ce faible nombre (15%), près de la moitié d'entre eux n'a
pas achevé leur cours. On peut donc attester que le niveau n'entre pas
dans les motivations des apprenants. En revanche, l'étude plus
approfondie de l'impact de la notoriété d'un MOOC20
(qu'il provienne de la plateforme de
20 4ème élément de sélection d'une
auto-formation (figure 24)
72
diffusion, de l'école productrice ou professionnelle)
nous amène à une réflexion inverse. Le taux d'attachement
augmente et le taux de réussite (taux d'achèvement du MOOC) selon
ce critère de choix passe à 83%.
5.2.2. Les effets sur la participation
5.2.2.1. La signification des taux d'abandon dans les MOOC
Les éléments d'achèvement dans les MOOC
:
Bien que le nombre de réponses reste relativement
faible chez les participants des MOOC nous pouvons émettre
l'hypothèse que la motivation suscitée par la confiance envers
l'émetteur du MOOC joue un rôle important dans celle des
apprenants à s'inscrire et finaliser leur MOOC.
L'analyse des réponses qualitatives nous amène
à approffondir cette même réflexion. Sur un total de 45
réponses fournies par un panel d'apprenants ayant achevé au moins
un MOOC, les deux réponses ayant reçu plus de dix
récurrences étaient « l'intérêt pour le sujet
» et « la capacité d'obtenir une certification (ou
attestation) par une école connue ». Nous ne reviendrons pas
présentement sur les motivations intrinsèques liées au
plaisir d'apprendre. Pour répondre à notre problématique
nous allons davantage nous pencher sur l'analyse des motivations à
l'obtention d'une certification.
La Certification :
Nous avons vu précédemment que les MOOC
étudiés par l'intermédiaire de nos répondants
délivraient majoritairement des certificats de réussite. Nous
nous retrouvons donc dans le contexte de programmes d'étude
certifiés. Ils répondent à des normes de validation de
références définies par des institutions garantissant une
reconnaissance officielle. En prenant l'exemple d'un certificat de
réussite du MOOC d'OpenClassrooms (Figure 33) nous nous rendons vite
compte que nous ne nous trouvons pas dans ce cadre de référence.
Alors que le terme certificat induit la notion de reconnaissance, aucun
organisme agréé n'a visiblement attesté la validité
du programme pédagogique et le système de validation mis en place
par OpenClassrooms. Nous ne sommes finalement pas dans un processus
pédagogique certifiant et/ou qualifiant.
Bien que le terme certification se soit banalisé et ne
réponde plus aux exigences le caractérisant, certains MOOC
utilisent encore ce terme à bon escient. Nous nous sommes
précédemment attardé sur le profil d'un sujet en
particulier ayant suivi un MOOC sur la plateforme
simplon.co. Cette plateforme atteste
bien que ses formations gratuites ne sont ni certifiantes, ni diplômantes
à l'inverse de ses formations rémunérées
certifiées par la Fafiec21.
A l'image de ce type de formation, des MOOC certifiés
ont fait leur apparition dernièrement. En délivrant des
crédits ECTS, ces derniers cherchent à re-crédibiliser la
validité
21 Pour rappel : OPCA de la branche
numérique
73
de leur certification. En effet bien que les ECTS soient
délivrés selon les normes de chaque école ou
université, il entre notamment dans le cadre des programmes ERASMUS et
ERASMUS MUNDUS et sont ainsi reconnus entre les institutions ayant signé
un accord avec ces programmes.
Figure 33 : Exemple d'un certificat de réussite
délivré par la plateforme d'OpenClasseroms
Nous pourrions nous demander pourquoi banaliser le terme
certificat si les plateformes ne possèdent pas de réelle
accréditation. Le processus de validation ayant pour but de
valider les connaissances et les compétences se caractérisent par
un renforcement de la confiance en soi et dans le cas de certaines
validations des acquis (par exemple la VAE) peuvent permettre d'accéder
à des emplois spécifiques ou des promotions, elles peuvent
également permettre l'admission dans des programmes de formation ou
l'obtention d'équivalences et/ou d'unités (ECTS par exemple).
Ce terme a ainsi un fort pouvoir motivationnel lié aux
motivations intrinsèques de la connaissance et de
l'accomplissement.
Au regard de la figure 22 nous pouvons ainsi rassembler les
certificats de réussite et les attestations de réussite sous la
même dénomination. Le troisième outil
plébiscité par les MOOC est la délivrance de badges afin
d'attester de l'obtention de compétences spécifiques.
L'obtention de Badges :
Le système d'obtention de badges est
développé pour la première fois par la fondation Mozilla
en collaboration avec la fondation MacArthur. Ces badges sont
communément appelés `Open Badges' soit `badges ouverts'. Tous
types d'acteurs peuvent émettre un badge, qu'il
74
s'agisse d'écoles reconnues ou de simples cours en
ligne. Ces badges peuvent être délivrés à
différents niveaux : symbolique, motivationnel ou de manière plus
spécifique et rigoureuse. Ils sont décernés aux apprenants
pour les connaissances et les compétences acquises et permettent une
communication numérique des compétences acquises en les
partageant sur une page personnalisée ou en développant un CV en
ligne (souvent compatible avec les réseaux sociaux professionnels de
type LinkedIn).
Le principe motivationnel de ce type de reconnaissance est
basé sur la valorisation des acquis par le biais de la ludification qui
se caractérise par cinq points : la collection, le gain de points, la
boucle d'engagement, les échanges entre « joueurs » et la
personnalisation du service. Le principe est d'augmenter l'acceptabilité
et l'usage des situations d'apprentissage en s'appuyant sur la
prédisposition des personnes au jeu.
Les données qualitatives relevées ne font pas
mention d'un effet positif de cette méthode. Cependant, elle pourrait
avoir des effets sur l'inconscient motivationnel des sujets, notamment
la motivation intrinsèque à la stimulation. En effet
cette méthode est régulièrement considérée
comme une « technique de manipulation » voir de « cauchemar
dystopique pervertissant le plaisir de jouer22 ».
Les éléments d'abandon dans les MOOC
:
Comme nous avons pu le voir précédemment dans ce
mémoire un grand nombre d'inscrits à des MOOC n'ont jamais
été plus loin que la simple inscription. Ayant sondé des
personnes actives sur les réseaux sociaux de MOOC, il est très
peu probable que ce type de profil ai pu répondre au questionnaire. Nous
laisserons donc cette catégorie en dehors de notre analyse et nous
chercherons d'avantage à comprendre ce qui a pu pousser les 38% des
apprenants à ne pas achever leur MOOC (figure 21). Sont-ils des «
rôdeur », des « actifs modérés » ou des
« «actifs mémorable »23 ? Selon nos retours
qualitatifs il s'agirait d'avantage d'actifs modérés voir
d'actifs mémorables en manque de temps pour mener à bien leur
formation (16 récurrences). Leur abandon n'est donc pas
spécifiquement lié à un manque de motivation (quelle
qu'elle soit). A contrario, les abandons liés au manque de motivation,
au manque de projets concrets ou à l'intérêt unique pour
les ressources de la formation sont bien plus issus d'un manque de motivation
intrinsèque (pour 6 répondants). Ce profil serait d'avantage
associé à celui du rôdeur. Des outils facilitant la
motivation attachés à la recherche de connaissance, à
l'accomplissement de soi ou à la stimulation aideraient leur non
décrochage. Pour les cinq autres apprenants un accompagnement plus
personnalisé faciliterait leur réussite car ces abandons sont
issus de difficultés techniques ou de la complexité de la
formation.
5.2.2.2. La certification comme outil
d'intégration
Nous avons vu dans la partie 3 de ce mémoire que la
certification peut avoir un impact sur l'intégration des apprenants. A
l'image de la VAE, les certifications issues de MOOC pourraient trouver leur
place dans la valorisation des acquis de l'expérience, notamment pour
22 Selon Ian Bogost du magazine Gamasutra
23 Selon la terminologie de Waard et al., 2010
75
les MOOC dispensant des crédits ECTS par exemple en les
intégrant à un portefeuille de compétences certifié
par un organisme ou une institution validant la qualité et les
qualifications d'acquis professionnels. Plus précisément, un
portefeuille de compétence est un dossier contenant les
réalisations et les apprentissages passés qui indique selon un
modèle spécifique les apprentissages et les expériences en
association avec des objectifs pédagogiques sur un sujet où
l'apprenant cherche à acquérir une validation.
Tout comme chaque individu possède ses propres
caractéristiques physiques, les parcours personnels, académiques
et professionnels diffèrent. Grâce au portefeuille de
compétences, ces spécificités sont mises en avant de
manière organisée.
Le profil principal des consommateurs de MOOC est un profil au
bagage professionnel fourni (apprenants dans la vie active ou en formation
continue).
Ce portfolio professionnel est voué à suivre
chaque individu tout au long de sa vie et a pour vocation la reconnaissance de
compétences « informelles ». L'outil du portfolio (ou
eportfolio) pourrait ainsi être une excellente réponse à la
demande de reconnaissance des certifications des MOOC. En effet une
compétence ne peut exister que si elle est observée et «
fixée » dans la conscience de quelqu'un.
Le principe du eportfolio se base sur la philosophie de Paul
Ricoeur qui reconnait trois niveaux à la reconnaissance en
apportant une conception sociale à cette dernière. La
reconnaissance est portée à la fois par une personne mais aussi
par les personnes l'entourant.
- « l'identification : cela existe
- La prise de conscience de soi : j'existe
- La reconnaissance mutuelle : j'existe et tu existes
»
(Philippe-Didier Gauthier, Reconnaître les
compétences, 2015)
On retrouve d'ailleurs des termes similaires entre le
MOOC, la réflexion de mise en place du eportfolio et notamment la notion
de badge de compétences.
Dans la logique eportfolio la place des certifications
des MOOC prendrait une tout autre envergure et ces derniers deviendraient de
véritables vecteurs d'intégration. Cela
répondrait à la demande des étudiants (déjà
consommateurs de MOOC ou non) et à leur principal élément
décisionnel des choix de formation : la reconnaissance
professionnelle (figures 16 et 24).
76
Conclusion
Au terme de cette étude, nous avons une vision plus
générale des diverses motivations des apprenants dans les MOOC.
Nous avons pu observer les impacts et les enjeux de la valorisation des acquis
sur la motivation des apprenants dans un contexte de formation gratuite ouverte
et massive.
Nous avons ainsi pu apporter des éléments de
réponses à la question que nous avions initialement
soulevée.
Pour ce faire nous avons dans un premier temps
étudié les évolutions des méthodes d'enseignements
à distance afin de resituer le concept des MOOC. Afin de ne pas nous
laisser guider par des mythes technologiques nous avons étudié
les pièges que le numérique tend à la formation à
distance ou à la formation hybride. L'étude de ses mythes nous a
également permis de prendre du recul sur l'impact du numérique
sur notre société de manière plus globale.
Pour répondre à notre problématique dans
son ensemble, nous avons également dû clarifier les
différents processus de certification et de validation afin d'en saisir
toutes ses subtilités. Des différents modèles
d'évaluation plus ou moins adaptables à une pédagogie
numérique de masse, aux processus de certifications et de
reconnaissances. Grâce à ces éléments
théoriques et conceptuels nous avons pu comprendre les
problématiques et les enjeux de la reconnaissance des acquis de
l'expérience et professionnelle.
Articulé autour de ces deux points clés nous
avons cherché à re-contextualiser notre problématique afin
d'émettre diverses hypothèses possédants trois
degrés d'intégration différentes des outils de validation
des acquis. :
- la certification vue comme une « monnaie de singe
»,
- les prémices de la reconnaissance des MOOC grâce
à la certification,
- le MOOC vu comme un outil d'intégration
professionnelle
Nous avons suivi de suivre une approche sociologique et non
qualitative du principe de certification.
Afin de répondre à notre problématique,
nous l'avons scindé en deux parties : les effets motivationnels
liés à l'inscription à un MOOC et les effets
motivationnels liés à l'achèvement de ce dernier. Nous
avons donc vu que le profil des apprenants de MOOC était principalement
des individus dans la vie active ou en formation continue. Deux
éléments motivationnels les ont poussés à
s'inscrire : une motivation extrinsèque identifiée à un
besoin de connaissance, augmenté d'une motivation intrinsèque
liée à la connaissance et au plaisir d'apprendre. Ces
différents types de motivation sont provoqués par
l'indéniable besoin de reconnaissance professionnelle et le plaisir
personnel du contenu étudié.
L'achèvement de ces MOOC requière des
motivations intrinsèques complémentaires liées à
l'accomplissement de soi (avec la volonté d'aller au bout du processus
pédagogique) et
77
à la stimulation (motivation d'échanger avec les
acteurs du MOOC et motivation d'une valorisation personnelle).
Grâce à l'identification des besoins des
individus, nous avons pu chercher la place de la certification comme
réponse à ces besoins. Nous avons pu voir grâce à
notre enquête que la certification ne joue pas un rôle
déterminant dans le choix d'une formation par MOOC mais que ces derniers
subissaient vraisemblablement un manque de reconnaissance professionnelle,
requérant ainsi un fort besoin de motivation d'ordre personnel.
En revanche, ses effets sur l'achèvement du processus
d'apprentissage se fait d'avantage ressentir. Elle favorise la motivation
intrinsèque liée à l'accomplissement de soi, grâce
à son aspect symbolique de l'achèvement, à l'image de la
bannière d'arrivée d'une course. Elle joue également sur
la motivation intrinsèque de la stimulation grâce à son
aspect valorisant pour l'individu. En effet, la certification explicite une
certaine reconnaissance nominative pour un travail et un investissement
fournis.
Mais bien que l'on puisse trouver à la certification
(ou tout système de reconnaissance des acquis) des effets positifs sur
la motivation des apprenants, il réside tout de même des
incertitudes et des disfonctionnements. Le manque
d'homogénéité et de cadre pour la validation des acquis
dans les MOOC ne permettent pas une reconnaissance professionnelle ou
académique à ce jour. De plus, l'incapacité actuelle
à gérer de manière distancielle l'évaluation de
masse ne permet pas de garantir la même certification que celles
délivrées par le parcours apprenant traditionnel.
On voit cependant tendre une évolution vers une
normalisation du système de validation et de certification des MOOC
grâce à la possibilité d'obtention d'ECTS (normé au
niveau européen). Cette évolution reste donc à
analyser.
Actuellement le ministère de l'enseignement
supérieur en lien avec les chambres de commerces et autres institutions
publiques, porte le projet E-poertfolio pour une meilleure reconnaissance des
compétences académique, personnelles et professionnelles. En
couplant le processus de normalisation académique aux dynamiques
publiques, les MOOC pourraient se retrouver au coeur d'un projet de
valorisation des compétences. Ce projet portant des valeurs identiques
au concept du MOOC, de par sa notion de badge de compétences et de son
système de reconnaissance basé sur la conception sociale
décrite par Paul Ricoeur, apporterait une réponse à la
problématique première des MOOC : son manque de reconnaissance et
de visibilité professionnelle.
Ce projet étant encore en cours de réflexion,
nous ne pouvons nous positionner catégoriquement sur ses effets
bénéfiques pour le taux de participation dans les MOOC.
Au niveau académique, face à la
difficulté de positionner les MOOC sur un plan économique
établi, de nouveau schéma se dessinent. Nous pouvons voir chez
nos voisins (à l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
- EPFL) que les MOOC intègrent des cursus complets de formation. Le MOOC
devient une partie inhérente à un parcours de formation pour
78
des étudiants de l'école EPFL mais reste
accessible et de manière gratuite (avec la possibilité d'obtenir
2 crédits ECTS) pour toute personne souhaitant suivre le MOOC.
L'école intègre donc la réalisation du MOOC dans le
système de rémunération des enseignants,
complétée par la rémunération apportée par
la certification. Il permet en parallèle la promotion des cours de
l'EPFL.
Au regard de ces conclusions, nous ne pouvons nous positionner
catégoriquement sur l'une de nos hypothèses. A ce jour
très peu d'auteurs se sont penchés sur la question des effets de
la certification sur la motivation tant dans un contexte de formation continue
que de formation initiale. Le concept de MOOC se cherchant encore une
stabilité économique et pédagogique ne facilite pas les
recherches scientifiques. Ainsi ce travail de recherche pourrait être
amené à être complété ou revu dans les
prochaines années afin vérifier nos résultats.
Il avait été initialement prévu un
entretien complémentaire à l'enquête afin d'optimiser les
résultats qualitatifs de cette recherche. Malheureusement le temps
imparti à la réalisation de ce mémoire ne m'a pas permis
de mettre en place le protocole. Il s'agirait donc d'une piste possible afin
d'obtenir des résultats plus complets. De plus avec le recul de
l'analyse effectuée sur ce questionnaire, certaines données
pourraient être modifiées afin de faciliter les comparaisons des
profils étudiants et des profils d'apprenants de MOOC.
Malgré ces pistes d'amélioration, nous
positionnons les résultats de la recherche comme étant un
intermédiaire entre deux de nos hypothèses. A savoir : « les
prémices de la reconnaissance des MOOC grâce à la
certification » et « le MOOC vu comme un outil d'intégration
professionnelle ». Grâce aux débuts de la normalisation des
certifications des MOOC et au développement de projets plus large
plaçant ce type de formation au coeur des problématiques
publiques, la reconnaissance professionnelle des MOOC est en marche. A l'image
de la formation à distance le processus de reconnaissance sera long pour
obtenir une acceptabilité sociale. Cette reconnaissance reste
également très dépendante de projets plus vastes.
79
Bibliographie
Franck Amadieu, André Tricot, Retz, « Apprendre
avec le numérique. Mythes et réalités » 2014
Pierre-Yves Bernard, Christophe Michaut, « La place de
la certification dans le traitement du décrochage scolaire L'exemple de
la Mission générale d'insertion de l'Éducation nationale.
», Education et sociétés 2/2009 (n° 24), p.
127-142
Etienne Bourgeois, « Apprentissage, motivation et
engagement en formation », Education permanente n°136, 1998, P.
106
Eric Bruillard, « Les utilisateurs des MOOC : quel
regard ? », Distances et médiations des savoirs, 2014
Matthieu Cisel, Éric Bruillard, « Chronique des
MOOC », Rubrique de la Revue STICEF, Volume 19, 2012
Ray Coughlan - Projet SOLE, « Evaluation et validation
des acquis de l'expérience » - Guide 7, 2004
Philippe-Didier Gauthier, « Reconnaître les
compétences », - Conférence du 3 octobre 2014 de
l'école de la 2ème chance de l'estuaire de la Loire,
2015
Anne-Marie de Kerchove, Jean-Paul Lambert « Choix des
études supérieures et motivations des étudiant(e)s
», 2001
Michela Moretti - Projet SOLE, « Procédures et
outils pour l'évaluation en ligne » - Guide 6, 2004
Daniel Peraya, « De la correspondance au campus virtuel.
Formation à distance et dispositifs médiatiques. »,
2003
Daniel Peraya, CEMAFORAD-2, - Université de Bejaia -
« Des cours par correspondance aux campus numériques : de quels
objets parle-t-on ? Vers quelles pratiques allons-nous ? » Seconde
édition : 12,13 et 14 Novembre 2005
Caroline Ladage « Evaluer avec le numérique -
Partie 1 : de quoi parle-t-on ? », MOOC eFAN, 2014
Caroline Ladage « Evaluer avec le numérique -
Partie 2 : Evolution des modèles de l'évaluation »,
MOOC eFAN, 2015
Marc Romainville, Christophe Michaut, « Réussite,
échec et abandon dans l'enseignement supérieur », De
Boeck Supérieur « Perspectives en éducation et formation
», 2012
R. Vallerand, « La motivation du sportif de
compétition. Théories et applications », les cahiers de
l'INSEP, n° 6, 1994.
80
Webographie
http://blog.educpros.fr/matthieu-cisel/2013/06/01/mooc-ce-que-les-taux-dabandon-signifient/
http://
blog.accompagner-demarche-portfolio.fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Badges_ouverts_Mozilla
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ludification
http://moocs.epfl.ch/page-118885-fr.html
81
Table des illustrations
Figure 1 : Petite histoire de la formation à distance
par Marco Bertolini (2014) 14
Figure 2: base du modèle de l'acceptabilité des
technologies (Davis, Bagozzi & Warshaw,
1989) 20 Figure 3 : Course de chevaux à Epsom,
Théodore Géricault, 1821 | Muybridge's The Horse in
Motion, 1878 23 Figure 4: Poster anglophone titré
« MOOC, every letter is negotiable », (« MOOC, chaque lettre est
négociable »), explorant le sens de chaque lettre de l'acronyme
MOOC. (Wikipédia)
27 Figure 5 : Les huit concepts-clé d'un MOOC
connectiviste, concernant la relation
pédagogique (en beige) et le cadre
techno-organisationnels et éthiques (en bleu). (Wikipédia)
28 Figure 6: Schéma du processus de certification
(Michela Moretti, 2004 - Projet SOLE,
Procédures et outils pour l'évaluation en ligne
- Guide 6) 35 Figure 7 : Continuum d'autodétermination incluant la
non-motivation et les différents types de
motivation extrinsèque et intrinsèque par R.
Vallerand (1994) 38 Figure 8 : Nombre de participants aux devoirs 1 à
24 du certificat basique et à l'examen final
du MOOC GdP1 - Rémi Bachelet (2013) 41
Figure 9 : Part de l'échantillon principal ayant
participé à un MOOC a minima 47
Figure 10 : Part d'étudiants parmi les inscrits
à un MOOC 48
Figure 11 : Age de l'échantillon principal 49
Figure 12: Répartition étudiants - non
étudiants de l'échantillon principal 50
Figure 13 : Répartition dans les différents
types de formation pour l'échantillon principal 50
Figure 14 : Niveau d'étude de l'échantillon
principal 51
Figure 15 : Bandeau d'accueil du formulaire d'enquête
53
Figure 16 : Choix d'une formation et motivation des apprenants
56
Figure 17 : Place du diplôme dans le choix de la
formation selon l'échantillon global 57
Figure 18 : Valeurs octroyées au diplôme selon
l'échantillon global 57
Figure 19 : Représentation de la validation des acquis
selon l'échantillon global 58
Figure 20: Répartition par type de formation de
l'échantillon spécifique des apprenants de
MOOC 59 Figure 21 : Proportion de personnes ayant
achevé un MOOC dans l'échantillon spécifique des
apprenants de MOOC 59
Figure 22 : Représentation de la valorisation des
acquis dans les MOOC 61
Figure 23 : Les outils de valorisation des acquis dans les
MOOC 61
Figure 24: Les éléments de sélection
d'une auto-formation 62
Figure 25: les critères de participation à un
MOOC 63
Figure 26: Taux d'attachement à la
notoriété d'un MOOC dans le choix de ce dernier 64
Figure 27: Répartition du type de
notoriété plébiscité par les consommateurs de MOOC
64
Figure 28: Taux d'attachement au niveau d'étude
préalable dans le choix d'un MOOC 65
Figure 29: Corrélations entre les choix motivationnels
et les taux d'achèvements dans les
MOOC 66
Figure 30: Taux d'achèvement selon le critère de
la notoriété 66
Figure 31 : Effets de la certification sur l'achèvement
d'un MOOC 69
82
Figure 32 : Investissement financier quant à l'obtention
d'une certification émanent d'un
MOOC selon l'échantillon global Erreur ! Signet
non défini. Figure 33 : Exemple d'un certificat de
réussite délivré par la plateforme d'OpenClasseroms .
73
Tableau 1 : Les étapes médiatiques de la formation
à distance et leur modèle pédagogique respectif. (D.
Peraya, De la correspondance au campus virtuel. Formation à distance
et
dispositifs médiatique. 2003) 16
Tableau 2 : Facteurs d'abandon aux études universitaires
(Sauvé et al., 2006) 40
Tableau 3: Récapitulatif de la construction du
questionnaire 52
Tableau 4: Synthèse des réponses vis-à-vis
des éléments d'achèvement d'une formation par
MOOC 67 Tableau 5: Synthèse des réponses vi-
à-vis des éléments d'abandon d'une formation par
MOOC 68
83
Annexe A : Enquête sur la motivation des apprenants et
la valorisation des acquis dans les MOOC.
4. 84
Quel est votre niweau d'étude? Uiree ute
réiponze paÇw rtile.
BAC - AEU
DL -BTS
Licence Masher Doetorat
Diplôrrre Universitaire hal is
Astra
5. Quelle est votre filière d'étude?* Lire
oede répanze
Sdences Humaines et Sociales
Sciences
Santé
Lens et Langues
r Economie - aastion
., Droit
Aurse:
Votre diplâme
â. Quel est I irrtitul° devoire diplôrri
Diplân e obtenu ou en cours d'obterrtion
7. Quelles ont ete les moli'raticrrs quant au choix de
tette fe matio Jdiplôrne? *
Pil=ieumrépor?. : it eC.
q Les revenus professionnels auquel le dipbme permet
d'accéder
§ Un objectif professionnel bien
établi
§ Un irrtér& purement
irrtelleexuel
§ L'éventail varié des
débauches professionnels auxquels conduisent ces
études
§ La possibilité de trouver un emploi
rapidement
n La oorresirondance avec les options suivies dans le
seoondaire n La probabilité de rite plus grande dans
ces études que dans d'autres
n Coirt de la forma jon
nom=
85
2.. Quelle est la pla du diplôme, de la
certification ou tort aux systérne de valorisation des acquis.
darrs le choix d votre formation?*
Line seWe pcissible.
1 2 3 4 5
Aucun lien avec le choix de la finrrnat n
|
|
Drioritts darts le choix de la
forrron
|
. Qu'est-ce qui représente le mieux,
selon-vous: la vali d atïon de vas cxrrtences?
the sena répanse .s;sib4e.
q Le ricrrrl're d'années
d'étude
Le dipi5me final
L'attestation de suivi des ax1rs
Les crédits ECTS
La re onnaissance d'état (reconnaisEnce
LMD)
La reoonnaissance professionnelle
Autre .
10. Quelle(s) valeur(s) oc oyez-vous au dipl$nie obtenu
ou en cours d'obtention dans votrefomatian?'
q Reconnaissance darts le domaine prc1essior
nel
q Atteste du niveau de ocrrpètence
q Une stn personnelle
q Aune:
.MOOC
11. Seriez-vous ['Miel Ou a xrs été
prègeli a VOUS investir financièrement
afin
d'obtenir un dipl&me u des crédits ECTS
ëmmanen s dun M ? F
Diplôme, certifca: ou tout autre outil de validation
d'acquis Filusierim re.poreses ·pos ·siblez.
q oui
q hlon
q Sarrs opinion
86
12. 1 us iÿhes VIIN15 déjà inscrit un
M) (Massive Open Ondine Couunse
I ti hnscritpan avec au sans suivi du
. theseideréponse pas;s le.
Oui Pa0 sz . !a grie ion 13.
Ci Non Pay â fa q LISSii017
24.
Pas-sez a ta question 13.
MOO - Déjà inscrit
13. Qu'est-ce qui vous a poussé à
suivre Lui II110 ?
Une e4e riiponse parable.
Se perfectionner dans un domaine particulier
ID eelopper et eniretenir son réseau
Comprendre le dispositif de'orm.3ton [ i'e'st-ce qu'un
hes:?)
Developper sa pr°senoe numérique
Soit de connaissances personnelles
q é` uvrir une nouvelle forme de pédagogie
Facilite d'insaiption
_ S i r.re :
14. Le choix du h4 a-t-il dépendu de la rrabc
riéti de son édr rr éo,olefuniwersiité}, de sa
platefarrne au de sac animateur (prafesseurl?
E4emple de type de plareeforme : Coursera, FUN,
__.
O oui ' Non
Sans opinion
15. Si sri, de quelle notoriété s'est t41
agit?
16. Si sri. quel est son nom?
Nom de l'éditeur (UniversAel de}-Plateforme
[EE . Coursera, F141 ..) Animateur (professeur)
17. 87
Le choix du PAD OE a-t-il të fait
en fonction de votre niveau d' e? Ltrie seufeparable.
qui
Nan
Sans opinicn
18. Avez-vous achevé voire formation
(MOOC)?.
Oui Passez a la
griegiion 19.
Gi Non Passez question 20.
Je r pas Pa -c go_Jestkin 21.
MOOC achevé
10. Qu'est ce qui vous a rr tiv+. poursuivre et achever
votre formation?
Pazezèra question 21.
MOOC non acheve
20. Gu'est e vms a pousse. a arrêter
vote formation?
Pac-seez è ra quez&in 21.
MOOC (Suite)
2' . Votre farrnatinn pr s.it-elle une oei fi ration
d'3chë emmrkt et de validation?
*
Line seufe répunse posnble.
O u i
fon
Je rue s3is pas
22. Si oti $e(s) lils}
RIuc.' réponses ·.
El Badges
q Certificat de réussite
q G'ipn
q Cr°dii ECTS
q Att 'sladcri de réussite
q Atteslalicri ale parIicipa1ic i
nAutse :
23. Cette cerli Fication vous a-t-elle rrr wiï a
achever vote formation?* Line .seufe réponse possible.
10 Nm
ID Saris opinion
Pa z è fa question
26.
MOO - Jamais inscrit
24. Savez-vous oe 'West un M ?
Une wide réponse .
o u i
CI f
ICD Je ne s3i5 pas
89
25. Si vous deviez choisir une autc-f rrrrattifln â
suivre en ligne, quel(s) serailen]t Iés Critères de
sélection? ·
F i euu' réformes
q Le diplôme de vaiidstian
§ Le sujet iraité
§ Le temps nécessaire au s{ivii de la
forrrurion
§ La diflic4ité de la fcrmalion
q Les intervenantE
q Le notoriété de la farrnaion ou de la
platheforrrre de diffusion
§ Su reconnaissance dans le darnaine
profimsionnel
§ Autre :
Envoyer vos réponses
Je vous remercie d'avoir participé â cette
enquéte.
Si ger souhaitez recevoir les résulI de
Icenquôle eVo+u que vous acceptez d'Ire recontacte(e} darns urie seconde
enqui=te telépFMonique afin d'aff,er Ies réSUIIHIE oblenus, je
vous in'ile à nous Qarrrrrruniquer votre ad1 5E · e-mai
ci-dessous_
Pour toute que an rela ive 8 ce
quesiorrtaire vous pouvez me contac11r à I 'Bd FESSE
suNante = eloise.j Jx, p rrail.€om
215. Je souhaite ôtre inrfomi ej des
résultats de I'enduite
Indiquez vote a d resse e-mail ci-d
essc
27. J'accepte d'are rexarr e) afri
d'affiner les résultes de
i'enquéfr
Indiquez votre adressa e-mail
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