Si les français aident de moins en moins leurs
compatriotes, pourquoi donneraient-ils de l'argent à des associations
pour aider des étrangers ? Voici la question que de nombreuses
associations se posent aujourd'hui.
Heureusement, de nombreux donateurs restent fidèles
à leur ONG, mais ces derniers vieillissent et la plus jeune
génération semble dure à toucher. En effet, la
génération « Y », ultra connectée, toujours au
courant de tout grâce aux réseaux sociaux, souvent soumis à
des rumeurs rarement fondées, ont tendance à devenir
méfiants de tout. Et particulièrement lorsqu'il s'agit de donner
de l'argent. Les jeunes actifs ont du mal à trouver du travail, ils
prospects où ils peuvent, ont un travail et un salaire en dessous de
leurs compétences, ou alors ils ont fait le
choix de quitter la France.
Les français n'ont aucune certitude que leur argent va
être utilisé à bon escient, et depuis la
professionnalisation de la communication au sein des associations humanitaires,
beaucoup de jeunes « anti-capitalistes » refusent de donner de
l'argent à des associations « marketing ». D'autres parts,
l'autre catégorie de la population, plus « consommatrice »
aura moins le profil idéal du donateur. Bien souvent
détachée du reste du monde, la misère des autres ne les
concerne pas.
Les ONG se retrouvent alors dans une impasse où les
personnes au bon coeur se méfient d'eux, et les autres n'en n'ont cure.
Cela peut expliquer leur mode de communication actuel, souvent commun à
l'ensemble des associations. Ce dernier consiste à faire des campagnes
très émotionnelles, qui cherchent à nous émouvoir
voir à nous attrister. Devant une petite Leilà qui vient de
perdre ses parents, la culpabilité gagne les deux types de profils, et
les dons parviennent à se débloquer.
Mais cette stratégie ne paye plus autant qu'avant. Le
premier profil que nous appellerons « empathique » commence à
être agacé par ces campagnes qui leur font porter la misère
du monde alors qu'ils n'en sont pas responsables. Le second, les «
apathiques » ont tellement été soumis à cette
misère quotidienne que leur fatalisme a pris le dessus et pensent ne
rien pouvoir faire pour le reste du monde.
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Ma problématique se retrouve donc dans ce contexte
difÞcile, où une génération ayant grandi
au sein d'une crise économique se retrouve être
aujourd'hui l'avenir des Organisations Non Gouvernementales.
« Comment les ONG humanitaires peuvent-elles
communiquer efficacement sur les grandes causes internationales sans avoir
recours à un registre culpabilisant, alors que les populations sont de
moins en moins empathiques et de plus en plus
sollicitées.»