Dans cette troisième partie, nous discuterons des
éléments qui auraient pu biaiser notre analyse statistique. Nous
discuterons ainsi de la composition de l'échantillon et de la vision de
l'achat d'impulsion par le consommateur.
1) Composition de l'échantillon
Tout d'abord, rappelons les caractéristiques
principales de notre échantillon. Celui ci est en majorité
composé de femmes (69,2%), de 18-24ans (67,9%), de voyageurs
occasionnels (52%) voyageant pour le loisir (90%).
· Le voyage en avion tend vers la parité
Notre échantillon est composé en grande
majorité de femmes, pourtant selon la DGAC, le voyage en avion tendrait
vers la parité en France en 2014, même si les hommes l'utilisent
plus fréquemment (59% des voyages effectués) car sur 100 voyages
professionnels effectués, 74 sont réalisés par des
hommes.81 La majorité féminine de notre
échantillon peut être expliqué par la diffusion du
questionnaire à notre réseau personnel et professionnel qui est
essentiellement féminin.
· Les «25-34 ans» et les «50-64 ans»
sont sensibles à l'utilisation de l'avion
Fig 8. Utilisation du transport aérien selon les
catégories d'âge en 2007
81 L'utilisation du transport aérien - Enquête sur
le taux de pénétration du transport aérien,
Réalisée par TNS-Sofres - 2006-2007
64
Selon le tableau ci-dessus, les moins de 25 ans ne
représentent que 18% des utilisateurs du transport aérien, alors
qu'ils sont représentés à 67,9% dans notre
échantillon. En effet, le questionnaire a été
relayé par le biais de nos réseaux personnels et réseaux
professionnels et concernent ainsi les personnes de notre âge.
En somme, nous pourrions juger notre échantillon peu
représentatif de l'utilisation du transport aérien. Cependant, en
analysant nos données notamment par le biais de tableaux croisés
dynamiques, nous avons réalisés que le genre et l'âge
n'influençait pas sensiblement la perception de l'aéroport et les
motivations de fréquentation et d'achats en points de vente
aéroportuaire.
2) La perception de l'achat d'impulsion
Lors de l'étude de notre revue de littérature,
nous avions relevé dans un article de Omar et Kent (2001) que l'achat
d'impulsion pouvait être mal perçu par les consommateurs, et
considéré comme de l'immaturité, un défaut de
volonté, une faible intelligence.82 Selon Giraud, «
l'acheteur impulsif a longtemps été considéré comme
un consommateur irrationnel répondant de manière
incontrôlée et irréfléchie aux tentations d'achat
qui s'offrent à lui en magasin »83. Ainsi, nous
pourrions nous demander si nos répondants n'auraient pas eu tendance
à privilégier les motifs d'achats utilitaires dans leurs
réponses à notre questionnaire afin de ne pas renvoyer l'image
d'un acheteur impulsif. Cela ce répercuterait aussi probablement sur la
question « Généralement, lorsque vous faîtes un achat
en aéroport, celui-ci était prévu à l'avancer ?
» : les répondants pourraient avoir tendance à surestimer la
prévision afin de « paraître raisonnable ».
82 OMAR, Ogenyi et KENT, Anthony. International
airport influences on impulsive shopping: trait and normative approach.
International Journal of Retail & Distribution Management, 2001,
vol. 29, no 5, p. 226235.
83 GIRAUD, MAGALI. Les acheteurs impulsifs:
Proposition d'une typologie.Décisions marketing, 2001, p.
1724.
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3) L'ambiguïté du caractère
récréatif et du caractère utilitaire
Afin de déterminer le caractère
récréatif ou utilitaire de la fréquentation du point de
vente et de l'achat en boutique aéroportuaire, nous avons
interrogé nos répondants sur leurs motivations. Nous avons
caractérisé chaque motivation comme récréative ou
utilitaire (voir les tableaux ci-dessous).
Motivations d'achat
Cependant, certaines de ces motivations peuvent être
ambiguës :
· « Rompre l'ennui » peut aussi être
considéré comme utile, dans le sens ou l'ennui peut être
considéré comme une perte de temps et la fréquentation du
point de vente donnera au voyageur l'impression de faire quelque chose qui lui
est utile.
· « Dépenser ses dernières devises
» est a priori utilitaire, pourtant cet acte peut aussi être un
prétexte à des comportements récréatifs.
· « Acheter des souvenirs » et « Acheter des
cadeaux » peut être interprété comme des actes utiles
par les consommateurs, dans la mesure où ces achats peuvent être
indispensable.
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