4.3. LA SECURISATION DES ENGAGEMENTS PAR SIGNATURES
Des éléments de réponses consignés
dans cette partie traitent d'une part sur la question de l'asymétrie
informationnelle entre fournisseurs miniers locaux et banques (4.3.1) et
d'autre part sur la sécurisation des crédits (4.3.2).
4.3.1. L'asymétrie d'information entre fournisseurs
locaux et banques
D'une manière unanime il résulte de
l'étude que selon les banques, l'une des grandes difficultés des
fournisseurs locaux réside dans la transmission des informations de base
telles que les documents légaux, les états financiers fiables
etc. En effet, elles affirment que les états financiers transmis par les
fournisseurs locaux ne sont pas toujours conforment aux normes prescrites par
l'OHADA. Un agent de crédit confirme que pour des raisons diverses,
« Il y a des fournisseurs miniers qui élaborent annuellement
trois (03) états financiers différents : Un bilan pour
soi-même, un autre pour l'administration fiscale, et enfin un bilan pour
les banques ». dans le registre, ajoute un autre agent qu'«
un fournisseur qui ne dispose pas d'états financiers est d'office
exclu du financement, dès l'entrevue avec le banquier ».
Pourtant, la MEBF pour pallier cette problématique a mis en place un
Centre de Gestion Agréé (CGA) dont l'une des missions est la
tenue de la comptabilité des petites entreprises.
Il ressort enfin de l'enquête que les fournisseurs
locaux ont un problème d'adressage. Les coordonnées transmises ne
sont pas toujours fiables et « il est souvent difficile de localiser
certains d'entre eux » affirme un agent de crédit. Toutefois,
les banques sont convaincues que l'asymétrie d'information est
très forte dans ce milieu car les informations transmises ne sont pas
toujours transparentes.
4.3.2. La sécurisation des créances
fournisseurs locaux par les banques
La faiblesse de la capacité managériale ainsi
que l'insuffisance des fonds propres et le contexte de forte asymétrie
information expliquent la prudence des institutions financières
vis-à-vis des entreprises nationales qui fournissent des biens et
services aux mines. En effet, les banques étudiées ont toujours
recours à une politique de sécurisation de leurs créances
pour minimiser les risques de défaut. A ce sujet, un agent de
crédit indiquait que : « chez nous, comme partout dans les
autres banques de l'UEMOA, la politique d'offre de crédit est assujetti
à la présentation de garanties ». Néanmoins, la
réalisation de ces garanties est parfois un chemin de croix pour les
banques. En général, les garanties présentées par
les fournisseurs locaux en dehors des terrains et immeubles, qui jouissent d'un
titre foncier n'ont pas une valeur marchande sure, car ces biens sont
difficilement cessibles. Les procédures de recouvrement des
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
créances litigeuses sont longues, et par
conséquent couteuses. Aussi, malgré les reformes de l'OHADA, le
système judiciaire au Burkina Faso n'est pas très efficace pour
contraindre les fournisseurs locaux. Ainsi, « les décisions de
justice prennent du temps, en moyenne 1.5 ans » rapporte un agent de
crédit. Par ailleurs, « il y a des lenteurs judicaires
imputables aux multiples renvois des audiences sur de longues périodes
» ajoute un autre. Ainsi, certains débiteurs exploitent les
faiblesses du système et organise leur insolvabilité.
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