CHAPITRE 3:
LES MOTIVATIONS ET LES RETICENCES DES
SOCIETES MINIERES
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
CHAPITRE 3 : LES MOTIVATIONS ET LES RÉTICENCES
DES SOCIETES MINIÈRES
Ce troisième chapitre porte sur la première
unité d'analyse, notamment « Société
Minière et Fournisseur Local ». Deux sections (02) seront
abordées dans ce chapitre. La première va déduire les
motivations des sociétés minières (3.1.) et la seconde les
réticences (3.2.) de celles-ci, à externaliser la fourniture de
biens et services avec les entreprises nationales.
3.1. LES MOTIVATIONS DES COMPAGNIES MINIÈRES
Dans cette section, il sera question de déduire la
contribution des institutions régionales et internationales (3.1.1),
ensuite de la politique RSE dans les minières (3.1.2) et, enfin de
l'optimisation de la chaîne d'approvisionnement (3.1.3).
3.1.1. La contribution des institutions régionales
et internationales
Depuis ces dernières années, l'achat local est
devenu une préoccupation pour les institutions internationales,
régionales, et nationales. En effet, la promotion de l'achat local dans
l'industrie minière est devenue aujourd'hui un instrument de
développement des pays Africains. Depuis 2003, l'UEMOA à travers
son règlement minier n°18/2003/CM/UEMOA prenait une longueur
d'avance, en encourageant des compagnies minières à «
utiliser autant que possible les services et matières d'origines
communautaires, les produits fabriqués ou vendus dans l'union dans la
mesure où ces services et produits sont disponibles, à des
conditions compétitives de prix, de qualité, de garantie et de
délai de livraison7». A partir de 2009, l'Union
Africaine, dans sa vision minière donne de la matière aux
sociétés minières pour «établir davantage
de liens avec les économies et les populations qui l'entourent »
de sorte à créer des « pôles d'entreprises et
de compétitivité qui doivent se substituer aux enclaves
minières» (Bambara, Bah). Dans le même registre
et dans la même période, la directive minière de la CEDEAO
N° C/DIR3/D5/D9, encourage les opérateurs miniers à «
accorder des préférences sur les matériaux, produits,
agences de prestations de services, appartenant à un citoyen dudit Etat
membre, et/ou aux entreprises publiques des Etats membres8
». Récemment, en 2014, la Banque Mondiale dans le cadre de son
projet d'appui à l'approvisionnement local dans le secteur minier en
Afrique de l'Ouest a élaboré un guide pour booster l'achat local
dans ladite zone et «...entend promouvoir une approche multipartite
dans laquelle chaque acteur a un rôle et des responsabilités bien
définis ». Enfin, à l'échelle nationale le
nouveau code minier adopté en 2015, en son article 101
7 Article 14 du code minier de l'UEMOA
8 L'article 11 alinéa 5 de la directive CEDEAO
n° C/DIR3/D5/D9
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de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
encourage les titulaires de titres miniers et sous-traitants
à « accorder la préférence aux entreprises
burkinabè pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures
de biens ». Mieux, le même article indique qu' « il
est adopté une politique nationale assortie d'une stratégie de
développement et de promotion de la fourniture locale au profit du
secteur minier ».
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