Université de Koudougou Burkina Faso
************ *******
Ecole Normale
SupérieureUnité-Progrès-Justice
***********
Département de l'Enseignement
de Base
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION A L'EMPLOI D'INSPECTEUR
DEL'ENSEIGNEMENT DU PREMIER DEGRE
Exploitation des écoles
annexes des ENEP pour la formation initiale des enseignants du primaire au
Burkina Faso : difficultés et suggestions pour une meilleure
liaison théorie-pratique.
Présenté et soutenu par:
Sous la direction de :
SAWADOGO NoufouDr Dougoudia Joseph Lompo
Maître-Assistant en Sciences de
l'Education à l'ENS/UK
Année Académique : 2015-2016
A
· mes chers parents pleins de sollicitudes à mon
égard :
- SAWADOGO Moré Youssouf, mon père ;
- KARGOUGOU Fatimata, ma mère.
· ma chère et tendre épouse Aminata
SAWADDOGO, pour tous les sacrifices qu'elle a consentis durant mes deux
années de formation à l'ENS/UK ;
· mes chers enfants, la joie de mes yeux :
- Fadilatou, la grâcieuse ;
- Mouhammad Fawzi, le chanceux ;
- Ismaïl, le reconnaissant.
· eux tous, je dédie cette modeste oeuvre car je
la leur dois. Ils y ont contribué sans calcul aucun.
REMERCIEMENTS
En prélude à ce mémoire, je voudrais
adresser mes sincères remerciements aux personnes qui ont
contribué à sa réalisation et à la réussite
de ma formation.
J'exprime tout d'abord ma reconnaissance au Dr Dougoudia
Joseph Lompo, mon directeur demémoire, qui s'est montré toujours
très disponible tout au long de la réalisation de ce travail et
qui m'a accordé ses conseils avisés, l'accompagnement dont j'ai
besoin, malgré sesmultiples occupations.
Aux DG et aux D.E.S des ENEP, à tous nos
collègues formateurs qui nous aidé à collecter les
données, je dis merci pour leur appuimultiforme.
Je traduis ma gratitude à mes frères, amis et
collègues, notamment auDr Simon Pierre TIBIRI, àBikiengaKassoum,
à Ouédraogo Amadou,et à toutes celles et tousceux qui dans
l'anonymat m'ont apporté leur soutien au cours de ma formation ;
Je pense aussi à toute la promotion IEPD 2014-2016 de
l'Ecole Normale Supérieure del'Université de Koudougou pour la
bonne ambiance et l'esprit de solidarité qui ont régné
dansla classe.
Enfin, je rends hommage à toute l'administration de
l'ENS et à l'ensemble du corps
professoral pour leur sollicitude et leur bienveillance
à l'égard des stagiaires.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
ii
DEFINITION DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
vi
RESUME
vii
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : ASPECTS
THEORIQUES
3
CHAPITRE-1
PROBLEMATIQUE
4
CHAPITRE-2 REVUE
CRITIQUE DE LITTERATURE
15
CHAPITRE-3 CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
29
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS
PRATIQUES
41
CHAPITRE-4 CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
42
CHAPITRE-5
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
DONNEES................................................................................................
47
CHAPITRE-6
DIFFICULTES, LIMITES ET PERSPECTIVES
89
CONCLUSION
93
BIBLIOGRAPHIE
95
TABLE DES MATIERES
100
ANNEXES
I
DEFINITION DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD :Agence Française de
Développement
AID : Agence Internationale de
Développement
ASEI/PDSI:Activity StudentExperiment
Improvisation/ Plan Do See Improve PME: Partenariat Mondial
pour l'Education
AUF :Agence Universitaire de la
Francophonie
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle
CAP : Certificat d'Aptitude
Pédagogique
CASU : Conseiller d'Administration Scolaire
et Universitaire
CE : Cours
Elémentaire CM : Cours Moyen
CEAP : Certificat Elémentaire
d'Aptitude Pédagogique
CEB : Circonscription d'Education de
Base
CP : Cours Préparatoire
CPI : Conseiller Pédagogique
Itinérant
DE : Directeur d'Ecole
DEFIPEB : Direction de la Formation
Initiale du personnel de l'Education de Base
DES : Directeur des Etudes et des Stages
DFE/ENEP : Diplôme de Fin de
Formation des Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire ;
DG : Directeur Général
ENEP : Ecole Nationale des Enseignants du
primaire
ENS/UK : Ecole Normale Supérieure/
Université de Koudougou
EPT : Education Pour tous
IEPD : Inspecteur de l'Enseignement du
Premier Degré
IP : Instituteur Principal
MEBA : Ministère de l'Education
Nationale et de l'Alphabétisation
MENA : Ministère de l'Education
Nationale et de l'Alphabétisation
OCDE : Organisation de Coopération
et de Développement Economique
Ohg : Ouahigouya
PASEC :Programme d'Analyse des
Systèmes Educatifs de la CONFEMEN
PDDEB : Plan Décennal de
Développement de l'Education de Base
PDSEB : Programme de Développement
Stratégique de l'Education de Base
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée et Développement Durable
TBS : Taux Brut de Scolarisation
UNESCO : Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
I- Tableaux
Tableau 1: Indicateurs de vérification des
hypothèses P.
2
Tableau 2: Répartition des
enquêtés selon l'emploi ....P.
48
Tableau 3: Répartition des
enquêtés selon l'ancienneté à l'ENEP P.
49
Tableau 4: Répartition des
enquêtés selon la discipline enseignée P.
49
Tableau 5: Etat de recouvrement des questionnaires
adressés aux formateurs P.
50
Tableau 6: Répartition des enseignants des
écoles annexes selon leur emploi P.
50
Tableau 7: Répartition des enseignants des
écoles annexes selon leur ancienneté P.
51
Tableau 8: Conception de la liaison
théorie-pratique par les formateurs P.
53
Tableau 9: Objets ou nature des visites de classes
selon les élèves-maîtres P.
58
Tableau 10: Nombre de visites de classes
réalisées dans l'année selon les
élèves-maîtres P.
59
Tableau 11: Nombre de visites de classes
effectuées par an par les formateurs P.
59
Tableau 12: Existence ou de textes
réglementant les visites de classes selon les formateurs P.
61
Tableau 13: Existence ou non de textes
spécifiant les attributions des enseignants des écoles
annexes P.
61
Tableau 14: Existence de concertations entre
enseignants et formateurs pour préparer les visites de classe P.
64
Tableau 15: Intégration didactique de
l'exploitation des écoles annexes par les formateurs P.
65
Tableau 16: Existence d'outils pour l'observation
et l'analyse des leçons lors des visites de classes P.
66
Tableau 17: Existence ou non d'échanges
entre les élèves-maîtres et les enseignants lors des
visites de classes P.
67
Tableau 18: Avis des enseignants sur l'existence ou
non d'entretiens formels entre eux et les élèves
-maîtres P.
68
Tableau 19: Appréciation de l'apport des
écoles annexes par les élèves-maîtres P.
70
Tableau 20: Appréciation de l'apport des
écoles annexes par les formateurs P.
70
Tableau 21: Appréciation de la prestation
des enseignants des écoles annexes par les formateurs P.
72
Tableau 22: Avis des formateurs sur les besoins de
formation des enseignants P.
72
Tableau 23: Existence de besoins spécifiques
de formation chez les enseignants P.
73
Tableau 24: De la motivation des enseignants des
écoles annexes P.
74
Tableau 25: Effectivité ou non d'une
formation spécifique pour les formateurs P.
75
Tableau 26: Existence ou non de besoins
spécifiques de formation chez les formateurs P.
75
Tableau 27: Difficultés ou obstacles
entravant une exploitation optimale des écoles annexes. P.
76
Tableau 28: difficultés ou obstacles
entravant une exploitation optimale des écoles annexes selon les
enseignants P.
77
II- graphiques
Graphique 1: Appréciation du nombre de
visites de classes par les élèves-maîtres P.
2
CHAPITRE-1 RESUME
Le rapport entre la théorie et la pratique dans la
formation professionnelle des enseignants pour le développement des
compétences est d'une importance indéniable. Raison pour
laquelle, les ENEP au Burkina Faso sont dotées d'écoles annexes
afin de pouvoir répondre à cette exigence au cours de la
formation initiale des élèves - maîtres.
Mais l'existence d'un dispositif ne garantit pas ipso facto
son fonctionnement optimum pour l'atteinte des objectifs visés.
C'estpourquoi, d'une part, nous avons voulu savoir quelles sont les
difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs des ENEP dans
l'exploitation des ressources des écoles annexes au cours de la
formation initiale des enseignants. D'autre part, notre préoccupation
était de voircomment améliorer cette exploitation pour assurer
une articulation théorie-pratique efficace dès la
première année de la formation initiale.
A partir d'une approche compréhensive inspirée
de la didactique professionnelle, de l'ergonomie et de l'analyse
stratégique des acteurs, notre démarche a consisté
à collecter des données qualitatives etquantitatives
auprès des acteurs impliqués dans la formation initiale des
enseignants pour les analyser.
Cette analyse nous a permis de savoir que dans les ENEP, d'une
manière générale,l'exploitation des écoles annexes
par les acteurs pour assurer la liaison théorique-pratique est
insuffisante. Cela s'explique essentiellement par des difficultés
d'ordre pédagogique, matériel, organisationnel et motivationnel
auxquelles font face les différents acteurs en jeu.En vue
d'améliorer cette situation des suggestions relatives aux
difficultés relevées ont été formulées.
Mots-clés : Formation initiale,
liaison théorie-pratique, compétence professionnelle, didactique
professionnelle, ergonomie du travail, leçon modèle,
modèle de la leçon.
CHAPITRE-2 INTRODUCTION
L'éducation, au regard des enjeux qu'elle comporte et
des défis multiplesqu'elle présente, s'impose comme une
priorité nationale pour de nombreux pays dont le nôtre. En effet,
la thèse du capital humain met en corrélation le degré de
développement d'un pays avec le niveau de qualification de ses
ressources humaines. De ce fait, la recherche d'une éducation de
qualité est une préoccupation constante qui fait
l'unanimité. Conscient de cette donne, le Burkina Faso a entrepris au
cours de la dernière décade des actions énergiques et
d'envergure pour booster le secteur éducatif. Ces actions s'inscrivent
en droite ligne des engagements pris par notre pays lors des récentes
rencontres internationales sur l'éducation à Jomtien en
19901(*), à Dakar en
20002(*) et à Incheon
en 2015.Tous ces forums mondiaux autour de la question éducative ont
réitéré la nécessité de promouvoir
l'accès de l'éducation pour tous, et surtout une éducation
de qualité.
Au Burkina Faso, le Plan Décennal de
Développement de l'Education de Base (PDDEB) », adopté par
décret N° 99-254/PRES/PM/MEBA du 20 juillet 1999 mais qui n'a
démarré effectivement qu'à la rentrée scolaire
2001, s'était fixé entre autres objectifs, celui de relever
à terme le Taux Brut de Scolarisation (TBS) de 42 % à 70 %. A
l'évaluation du PDDEB, les indicateurs d'accès au primaire sont
satisfaisants avec un TBS de 79,6 % en 2011/2012.Cependant,la qualité
des acquisitions ou apprentissages scolaires ne donne pas satisfaction. En
effet, selon l'enquête PASEC3(*) de 2009 les performances de plus de 50% des
élèves soumis au test sur l'évaluation des acquis
scolaires sont inférieures à la moyenne dans les disciplines
fondamentales comme le calcul et le français. En outre, le taux
d'achèvement au primaire au titre de l'année scolaire 2013-2014
était de 57,6%4(*).
Or, la démocratisation de l'école ne devrait pas se faire au
détriment de la qualité et de l'efficacité de
l'enseignement.
Il est évident que l'amélioration de la
qualité de l'enseignement en vue d'induire de meilleurs
résultats scolaires passe, entre autres, par la formation des
enseignants qui commence par celle initiale.
Cependant, cette formation initiale ne peut être
efficace si elle ne donne pas lieu à undéveloppement
conséquent descompétences professionnellesdes enseignants.
Or, l'on ne peut développer effectivement des
compétences si la liaison théorie-pratique semble être en
souffrance dans les structures publiques en charge de la formation initiale des
enseignants que sont les Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP).
C'est pourquoi, l'une des missions principales des ENEP est d'assurer la
formation initiale des enseignants du primaire en les outillant aussi bien de
connaissances théoriques que pratiques. Pour cela, elles disposent en
principe en leur sein d'écoles primaires dénommées
`' écoles annexes'' en vue d'y préparer de façon
pratique les élèves-maîtres à l'exercice de leur
métier. Toutefois, la réalité dans beaucoup d'ENEP nous
interpelle quant à l'apport réel des écoles annexes
à la formation initiale des enseignants. La pré-enquête que
nous avons réaliséemontre que l'exploitation
pédagogiquedes écoles annexes dans la formation initiale des
enseignantsn'est pas suffisante.Aussi, notre expérience professionnelle
de formateur permanent dans une ENEP pendant trois années scolaires nous
amène-t-elleà nous préoccuper de cet état des faits
en nous demandant quelles peuvent être les entraves majeures à une
contribution optimale des écoles annexes à la formation initiale
des enseignants et comment y remédier ?
Cette interrogation que nous autorise la situation qui
prévaut dans les ENEP nous invite à plus d'un titre, dans le
cadre de notre mémoire de fin de formation à l'emploi
d'Inspecteur de l'Enseignement du Premier Degré(IEPD), à nous
pencher sur le thème suivant: « contribution des
écoles annexes des ENEP à la formation initiale des enseignants
du primaire au Burkina Faso : stratégies pour une meilleure liaison
théorie-pratique ».
Pour ce faire, la présente étude est
structurée autour de deux grandes parties : une première
partie théorique et une deuxième partie pratique.
La partie théorique présentera le cadre
théorique et conceptuel de la recherche. Dans cette première
partie apparaîtront successivement la problématique de recherche,
la revue de littérature puis la présentation du cadre
théorique de référence et la clarification
conceptuelle.
Dans la deuxième partie qui se veut empirique, il sera
décrit le dispositif méthodologique utilisé pour
l'échantillonnage et le mode de collecte des données à
partir des outils d'enquête mis au point. A la suite de cette
description, nous procéderons à l'analyse et à
l'interprétation des informations d'ordre quantitatif et qualitatif
recueillies auprès des individus de notre échantillon
d'enquête essentiellement au moyen de questionnaires et de guides
d'entretien. Toutes choses qui nous permettront de vérifier les
hypothèses de la recherche afin de pouvoir faire des recommandations
pour améliorer la contribution des écoles annexes à la
formation initiale des enseignants du primaire.
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES
2.1 PROBLEMATIQUE
Ce chapitre consacré à la problématique
est organisé autour de 06 points essentiels à savoir: le contexte
et la justification du thème de recherche ; la description de la
situation problématique ; les questions de recherche ;
l'intérêt de l'étude ; les objectifs ; les
hypothèses de la recherche.
2.2 Contexte et
justification
Cette section relative au contexte et à la
justification du thème situe la nécessité et l'importance
de la formation des enseignants etfait une présentation globale du
dispositif nationalde formation initiale des enseignants du primaire.
2.2.1 Importance de la formation initialedes enseignants
2.2.1.1 Des avantages
de la formation pour les enseignants
L'exercice efficace de tout métier exige des aspirants
une initiation, une formation aux rouages du métier en question. Pour
Pastré (2011), cet apprentissage peut se faire de façon formelle
et systématique au sein d'une institution de formation ou de
manière occasionnelle ou informelle sur le tas. Dans tous les cas,
c'est un truisme d'affirmer que la construction del'expertise professionnelle
peut se faire sans une formation conséquente.
La formation initiale des enseignantsvise essentiellement le
développement de capacités professionnelles fondamentales
orientées vers l'efficacité pédagogique. Ce faisant, elle
cherche à répondre au souci de l'acquisition des connaissances de
base en sciences de l'éducation indispensables à l'exercice de la
profession. Il s'agit par exemple de notions capitales en pédagogie, en
psychologie de l'enfant, sur les théories de l'apprentissage, en
didactique des disciplines, en sociologie de l'éducation. La formation
initiale comme son nom l'indique revêt alors une fonction d'initiation au
métier d'enseignant parle développement des capacités
nécessaires. Elle a pour but de donner, en prélude au
démarrage de la carrière d'enseignant, des connaissances et
d'installer des compétences techniques et professionnelles en
matière d'enseignement. Ces compétences sont relatives à
la préparation matérielle et à l'organisation
pédagogique de la classe, à la conception, la planification et la
conduite des activités didactiques, à la régulation du
processus d'enseignement/apprentissage et à l'évaluation des
apprentissages scolaires des élèves. Cela se réalise
à travers des activités de formation à caractère
théorique et pratique. Par ce biais, la formation initiale permet de
jeter des compétences de base du métier, d'assurer la
qualification minimale requise et de permettre le perfectionnement ou la
spécialisation professionnelle ultérieure de l'enseignant.
L'acquisition des compétences professionnelles de base
sans lesquelles toute entreprise d'enseignement n'est possible ne peut
être effective qu'à travers la formation initiale ;
d'où toute son importance.
2.2.1.2 Des
bénéfices institutionnels de la formation
Par-delà les avantages de la formation pour les
enseignants, elle doit avoir des retombées bénéfiques pour
l'institution. La formation, par le développement et l'accroissement de
compétences professionnelles chez les enseignants, contribue à
l'amélioration du processus d'enseignement/apprentissage et partant des
résultats scolaires. Selon Paquay (2000), l'institution tire profit du
développement professionnel.En effet, l'accroissement des
compétences professionnelles a un impact sur la performance des
apprenants et le rendement scolaire.
Pour (Morales, 2012) « sur le plan
international, la formation des enseignants est aujourd'hui
considérée partout comme un enjeu majeur en ce qui a trait
à la qualité de l'éducation ».
Aujourd'hui, partout dans le monde la formation des enseignants constitue un
enjeu majeur dans la mesure où la réussite des différentes
réformes éducatives repose en bonne partie sur la qualité
des enseignants et de leur formation (Gauthier,C ; & Mellouki, M
(2003) ; cités par Morales,( 2012). Plusieurs études ayant
consisté en l'analyse de données statistiques accumulées
depuis 1970 ont trouvé dans le processus d'enseignement/apprentissage le
principal déterminant scolaire de la réussite des
élèves. L'étude menée par l'OCDE (2005) permet de
dégager entre autres, parmi les variables qui influencent le
succès scolaire des élèves, celles relatives à
leurs pré-acquis à l'entrée de l'école en termes
d'attitudes et de capacités, à leur milieu familial et social
d'origine mais aussi celles liées aux enseignants et à
l'enseignement. Parmi ces variables, il ressort que les décideurs
publics ne peuvent intervenir plus efficacement que sur celles relatives aux
enseignants et à l'enseignement.
Il est aussi connu que sans une bonne formation initiale une
entrée satisfaisante dans le métier risque d'être
très difficile pour les débutants. Toute chose qui pourrait
compromettre un développement professionnel ultérieur
efficace.
2.2.2 Dispositif national pour la formation des enseignants au
Burkina Faso
2.2.2.1 Cadre
juridique et institutionnel
Fort de l'importance indéniable de la formation des
enseignants et face au défi de réaliser une éducation de
qualité pour tous, le Burkina Faso n'est pas resté
indifférent à cette exigence. Sur le plan national, la question
de la qualification des ressources humaines s'inscrit en droite ligne des
grandes orientations et options politiques de développement prises par
le gouvernement. La lettre de politique éducative5(*) (2008), en vue de
l'amélioration de la qualité et de la pertinence de
l'éducation vise une meilleure formation initiale et continue des
maîtres et des différents personnels d'éducation. Dans
cette perspective, le deuxième axe stratégique de la
Stratégie de Croissance Accélérée et de
Développement Durable6(*) (SCADD) adoptée en 2011, porte sur la
consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale. Au
niveau du secteur de l'éducation de base, à travers le Programme
de Développement Stratégique de l'Education de Base (PDSEB)
s'affiche l'ambitionde mettre à la disposition de toutes les
écoles des enseignants de qualité. Aussi, la quête d'un
enseignement efficace, l'amélioration de la qualité et de la
pertinence des apprentissages par le recrutement, la formation et le
déploiement des enseignants compétents occupent-ils une place
capitale dans les choix stratégiques du PDSEB.
Du reste, l'article 48 de la loi d'orientation de
l'éducation7(*)(
Assemblée Nationale / Burkina Faso, 2007) stipule que l'accès
à un poste d'enseignement au Burkina Faso est conditionné par
l'acquisition d'une qualification professionnelle minimale à travers une
formation initiale obligatoire : « Tout candidat à un
poste d'enseignement dans une structure d'enseignement, dans une structure
d'éducation ou de formation publique ou privée doit justifier du
diplôme ou du titre de capacité requis pour l'emploi
postulé ». Pour ce faire, la formation initiale des
enseignants du primaire sur le plan national est actuellement assurée
par les Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP) sur une
durée de deux ans.
2.2.2.2 Bref
historique des Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire
SelonCoulibaly (1997), initialement prévue dans le plan
du projet de réforme dit de « l'école
intégrée », c'est finalement sous le Projet Education
III (1985-1990) financé par l'Agence Internationale de
Développement (AID) et placé sous le signe de l'expansion de
l'enseignement primaire que l'ouverture de la première Ecole Nationale
des Enseignants du Primaire (ENEP) eut lieu en octobre 1985.
Il s'agit de celle de Loumbila suite au décret n°
85-189/CNR/PRES/EDUC du 28 mars 1985. L'objectif était de former en 1
an des instituteurs adjoints sur la base du BEPC à moindre coût
afin de pouvoir en former un grand nombre par an. Sur cette même
lancée, suivront plus tard les créations des ENEP de Bobo en
1994, celle de Fada en 1997et celle de Ouahigouya en 1998. Les ENEP de Gaoua,
de Dori et de Dédougou ont ouvert respectivement leurs portes en 2001,
2011 et 2014.
Les élèves-maîtres de ces ENEP sont
recrutés par voie de concours ou de recrutement pour complément
d'effectif sur la base du BEPC ou de tout autre diplôme reconnu
équivalent8(*). La
fin de la formation est sanctionnée par le Diplôme de Fin Etudes
des ENEP (DFE/ENEP ou le Certificat Elémentaire d'Aptitude
Pédagogique (CEAP) selon la durée de la formation qui variait de
1 à 2 ans. En effet, depuis l'ouverture de l'ENEP de Loumbila en 1985
jusqu'en 1992, le temps consacré à la formation était
d'une année scolaire.De 1992 à 2003, la durée de la
formation initiale est passée à deux ans suite aux critiques des
acteurs sur la qualité de la formation qui serait due en partie à
l'insuffisance du temps imparti. Cependant, pour des contraintes d'ordre
politique et surtout économique la durée de la formation initiale
a encore été ramenée à 1 an de 2003 à 2012
pour enfin revenir à 2 ans à partir de la rentrée scolaire
2012-2013.
Ce bref aperçu synoptique sur l'histoire de la
formation initiale des enseignants du primaire, à partir des ENEP, nous
permet de nous rendre à l'évidence qu'elle n'a pas du tout
été tranquille. Elle été beaucoup
mouvementée pour des raisons diverses liées aux
réalités du contexte. Mais,nous retenons surtout que les
programmes de formation dans ces écoles ont toujours comporté non
seulement un volet théorique mais aussi des aspects pratiques.
Dans les ENEP, la formation elle-même est assurée
par des Instituteurs Principaux (IP), des Conseillers Pédagogiques
Itinérants (CPI), des Inspecteurs de l'Enseignement du Premier
Degré (IEPD), des professeurs ainsi que des Conseillers d'Administration
Scolaire et Universitaire. Dans ces écoles de formation, les contenus
portent essentiellement sur la psychologie de l'enfant, la pédagogie
générale, la pédagogie des disciplines, la
législation scolaire, la pratique classe etc.
L'encadrement pratique des stagiaires des écoles de
formation initiale des enseignants du primaire s'effectuait dans les
écoles annexes des ENEP et dans les écoles d'application
où les élèves-maitres subissaient un stage pratique sous
l'encadrement des maitres conseillers.
La durée de ce stage a varié entre quatre (04)
mois et une année au gré des changements intervenus dans le
statut des écoles et les plans de formation initiale. Au cours du stage
pratique,les stagiaires doivent en principe observer et présenter des
leçons, s'initier aux épreuves orales, rédiger des
rapports de stage, participer à la réalisation de toutes les
activités de l'école, sous la responsabilité des
maitres-conseillers chargés de les apprécier sur les plans de la
conduite et de la pratique classe. La théorique et la pratique sont donc
présentes dans le processus de formation initiale des enseignants mais
la difficulté majeure qui s'est posée très tôt et
qui persiste encore est la question de l'alternance ou de l'articulation
pertinente entre ces deux aspects, le temps à consacré à
chaque aspect, le lieu de leur déroulement. La notion de pratique dans
la formation initiale des enseignants est apparue en 1951 avec la
réforme des cours normaux consacrant l'institution des écoles
d'application.
La liaison théorique-pratique dans le dispositif
actuel de formation initiale des enseignants se fait à l'externe en
dehors des ENEP pendant la deuxième année de formation sur le
terrain dans les écoles d'application au sein des Circonscriptions
d'Education de Base (CEB). Mais elle doit se faire d'abord aussi à
l'interne dans les ENEP à partir des écoles annexes pendant la
première année de la formation à dominante
théorique. C'est à ce premier niveau que ce situe l'objet de
notre réflexion.
2.3 Description de la
situation problématique
Au Burkina Faso, l'existence des écoles annexes dans
les Écoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP) répond
entre autres au souci de favoriser la construction de compétences
professionnelles par ce va- et- vient indispensable entre les connaissances
théoriques et leur mise à l'épreuve dans la pratique en
situation réelle de classe.
Dans un contexte où la professionnalisation des
enseignants est en train de devenir une vision partagée (Tardif
&Borges, 2009), poser le problème de la contribution des
écoles annexes à la formation initiale des enseignants au sein
des structures investies de cette mission, revient fondamentalement à
s'interroger sur le rapport qu'entretient la pratique avec la théorie
dans le processus de formation et de qualification professionnelle des
enseignants.
La présence des écoles annexes dans les ENEP
n'est donc pas le fruit du hasard. En effet, selon le décret
n°2015-1625/PRES-TRANS/PM/MENA/MEF, portant approbation des Statuts des
Écoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP),les
élèves-maîtres s'exercent à la pratique de
l'enseignement, à la gestion d'une classe et des activités
scolaires dans les écoles annexes ouvertes au sein des ENEP, dans les
écoles d'application ou à défaut, dans les autres
écoles primaires.
A la suite de ces prescriptions officielles, les écoles
annexes devraient offrir aux élèves-maîtres en
première année la possibilité d'observer et d'analyser des
leçons en situation réelle conduites par des enseignants
chevronnés. En outre, les élèves-maîtres devraient
pouvoir s'essayer à la pratique-classe dans ces écoles en mettant
à l'épreuve les théories pédagogiques et
didactiques développées en classe par les formateurs. Les visites
de classes devraient faire partie intégrante de la première phase
de la formation initiale des enseignants. D'ailleurs, le règlement
intérieur des ENEP stipule que les élèves-maîtres
ont l'obligation de participer aux visites de classes à l'école
annexe sous peine de sanction. Cela met encore en évidence toute
l'importance qui est accordée à la pratique pendant la phase dite
théorique de leur formation. En effet, le rapport entre les cours
théoriques reçus en classe et la mise en pratique de ces
connaissances est indispensable en matière de formation professionnelle.
Ce n'est que par cette liaison théorie-pratique que les
élèves-maîtres parviendront à asseoir les bases des
compétences professionnelles nécessaires qu'ils
développeront pendant la phase pratique de leur formation initiale sur
le terrain et plus tard au cours de leur carrière.
Face à ces attentes en vue d'une formation
professionnelle initiale efficace des enseignants, l'on peut se demander si
cette articulation théorie-pratique que devraient permettre les
écoles annexes est effective dans les ENEP.L'expérience que nous
avons vécue personnellement pendant trois années
académiques dans une ENEP en qualité de formateur permanent ainsi
que les témoignages de nos collègues formateurs d'autres ENEP sur
la réalité des écoles annexes nous interpellent à
réfléchir sur le rôle et la place de ces écoles dans
la formation initiale des enseignants du primaire. L'on peut se demander si les
formateurs, principalement ceux chargés de l'enseignement de la
didactique des disciplines arrivent à réaliser comme il se doit,
des visites de classes à l'école annexe au profit des
élèves-maîtres pendant la première année de
leur formation.
Les échanges exploratoires que nous avons eu avec
quelques collègues des ENEP de Loumbila, de Fada, de Ouahigouya nous
renseignent que l'exploitation des écoles annexes par les formateurs
dans le cadre de la formation initiale des enseignants du primaire ne semble
pas donner satisfaction. Ces échanges exploratoires ont consisté
en des entrevues avec des anciens élèves-maîtres et
quelques formateurs des ENEP de Fada N'Gourma, de Loumbila, de Dori. En outre,
nous avons pu joindre les Directeurs des Etudes et des Stages (DES) des ENEP de
Dori et de Fada.
Les Directeurs généraux n'ont pas
été en reste car, des échanges téléphoniques
avec ceux des ENEP de Dédougou et de Dori nous ont permis de recueillir
leurs avis sur la question.
Quant aux directeurs des écoles annexes, celui de Dori
et un ex-directeur de l'école annexe de Fada ont accepté de
prêté oreille attentive à nos questions exploratoires.Cette
enquête préliminaire a porté essentiellement sur
l'appréciation globale de la fonctionnalité des écoles
annexes par rapport à leur utilisation par les différents acteurs
pour la formation initiale des enseignants du primaire. Globalement, la
majorité des appréciations des acteurs de terrain sur
l'effectivité et l'efficacité de l'articulation
théorie-pratique dans la formation initiale des enseignants au sein des
ENEP à partir des écoles annexes sont mitigées. Ce qui
laisse entrevoir l'existence d'un certain nombre de difficultés. En
effet, l'existence d'un dispositif ne garantit pas forcément son
fonctionnement optimum ou son exploitation judicieuse par les différents
acteurs concernés. Les tendances de cette pré-enquête
fondent davantage notre préoccupation de recherche qui est celle de
questionner la fonctionnalité ou l'exploitation des écoles
annexes dans les ENEP pour apprécier leur contribution réelle
à la formation initiale des enseignants et d'identifier les obstacles
qui s'y dressent en vue de dégager des pistes d'amélioration.
2.4 Questions de
recherche
La situation décrite ci-dessus suscite en nous un
certain nombre d'interrogations qui constituent nos questions de recherche.
Elles se composent d'une question principale suivie de trois questions
secondaires.
2.4.1 Question principale :
Ø Quelles sont les difficultés majeures qui
entravent une utilisation optimum des écoles annexes des ENEP pour une
meilleure articulation théorie-pratique au profit des
élèves-maîtres pendant la première année de
leur formation initiale ?
2.4.2 Questions secondaires:
ü les formateurs des ENEP intègrent-ils la liaison
théorie-pratique par l'utilisation des écoles annexes dans leur
démarche didactique pour la formation initiale des
élèves-maîtres ?
ü la formation et l'accompagnement spécifique des
enseignants, l'espace et l'architecture des salles de classe ainsi que
l'équipement didactique des écoles annexes favorisent-ils leur
exploitation pour l'observation de pratiques enseignantes authentiques par les
élèves-maîtres ?
ü les textes relatifs à l'organisation et au
fonctionnement des écoles annexes explicitent-ils suffisamment le
rôle et les compétencesdes différents acteurs ?
2.5
Intérêt de l'étude
2.5.1 Intérêt professionnel
et pédagogique
Conscient de notre statut d'encadreur pédagogique dans
le secteur de l'éducation de base et des obligations professionnelles
inhérentes, nous ne pouvons rester indifférents devant certaines
problématiques qui nous interpellent à plus d'un titre. Nous
avons alors le devoir de contribuer aux réflexions sur les
préoccupations relatives à l'éducation dans l'espoir de
faire changer positivement les choses. En effet, les attributions
professionnelles dévolues aux encadreurs pédagogiques nous y
obligent. Elles consistent entre autres à :
- concevoir des plans et stratégies de formation
initiale et continue des enseignants ;
- concevoir et conduire des projets de recherche-action en
éducation ;
- participer à la recherche fondamentale et
appliquée dans le domaine des sciences de l'éducation ;
- assurer la formation continue des personnels de
l'éducation de base.
De ce fait, réfléchir sur la contribution des
écoles annexes à la formation initiale des enseignants dans
l'optique de proposer des stratégies pour une amélioration de la
qualité de la formation, revêt à n'en pas douter un
intérêt capital pour nous non seulement sur le plan du
développement professionnel mais aussi sur celui des retombées
pédagogiques possibles.
2.5.2 Intérêt
académique et scientifique
Sur le plan académique et scientifique, notre formation
professionnelle à l'Ecole Normale Supérieure (ENS) de
l'Université de Koudougou (UK) doit être sanctionnée par un
diplôme dont l'obtention passe nécessairement par la
rédaction et la soutenance d'un mémoire qui obéit un tant
soit peu aux normes de la recherche scientifique.
Ce qui est une grande opportunité pour nous de nous
initier à la réflexion et à l'analyse de problèmes
réels par la démarche scientifique.
Dans cette perspective, la présente recherche est pour
nousd'une importance certaine dans la mesure où les investigations qui
seront menées sur le problème de la formation pratique des
enseignants du primaire mettront en relief des difficultés qui limitent
la contribution optimale des écoles annexes en la matière. En
complément aux études antérieures et en cours sur la
formation initiale des enseignants, les suggestions qui seront faites
contribueront à l'amélioration de la qualification
professionnelle des enseignants en vue d'un enseignement efficace et de
qualité.
L'on ne le répétera jamais assez, la recherche
d'une éducation de qualité constitue sans doute l'un des soucis
majeurs de notre système éducatif actuel.
Cela ne peut se concrétiser sans une formation
conséquente des enseignants qui sont les acteurs directs de tout
processus d'enseignement/apprentissage. Notre étude s'inscrit dans la
dynamique de la recherche d'une éducation performante en jouant sur le
registre de l'amélioration des compétences professionnelles des
enseignants.
Les conclusions pourraient ainsi intéresser non
seulement les structures en charge de la formation initiale des enseignants du
primaire mais aussi les décideurs politiques et pourquoi pas des
partenaires de l'éducation.
2.6 Objectifs de
recherche
Au regard des questions soulevées, cette étude
poursuit plusieurs objectifs qui se déclinent d'une part en objectif
général et d'autre part en objectifs spécifiques.
2.6.1 Objectif
général:
Ø Déterminer les entraves à une contribution
efficace des écoles annexes des ENEP à la formation initiale des
élèves-maîtres.
2.6.2 Objectifs spécifiques:
· analyser l'exploitation réelle des
écoles annexes par les formateurs pour articuler la théorie
à la pratique pendant la première année de la formation
initiale des élèves-maîtres ;
· apprécier l'accompagnement, la formation
spécifique des enseignants, l'espace et l'architecture des salles de
classe ainsi que l'équipement didactique des écoles annexes quant
à leur adéquation et leur pertinence pour une observation de
pratiques enseignantes authentiques par les
élèves-maîtres ;
· examiner le degré d'explicitation du rôle
et des compétences des différents acteurs par les textes relatifs
à l'organisation et au fonctionnement des écoles annexes.
2.7
Hypothèses de recherche
Les objectifs ci-dessus visés ne peuvent être
atteints sans une investigation effective sur le terrain pour trouver des
éléments d'explication aux questions de la problématique.
Pour ce faire, il sied de formuler à priori des réponses
provisoires à ces interrogations. Il s'agit des hypothèses de la
recherche. Elles se composent d'une hypothèse principale et de deux
hypothèses secondaires suivies de leurs indicateurs de
vérification.
2.7.1 Hypothèse principale
(HP)
Ø les difficultés et/ou les obstacles majeurs
à une contribution optimum des écoles annexes à la
formation initiale des enseignants sont d'ordre pédagogique,
organisationnel, matériel, motivationnel.
2.7.2 Hypothèses secondaires
(HS)
ü la majorité des formateurs des ENEP
n'intègre pas la liaison théorie-pratique par l'utilisation des
écoles annexes dans leur démarche didactique ;
ü la formation spécifique et la motivation des
enseignants, l'espace des salles de classe et l'équipement didactique
des écoles annexes ne favorisent pas leur exploitation optimale par les
formateurs pour réaliser la liaison théorie-pratique ;
ü les textes relatifs à l'organisation et au
fonctionnement des écoles annexes n'explicitent pas suffisamment le
rôle et les compétences des différents acteurs.
2.7.3 Les indicateurs pour la
vérification des hypothèses
Il s'agit d'éléments informatifs qui renseignent
sur l'absence ou l'insuffisance de ce qui est attendu afin de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses.
Tableau 1: Indicateurs de
vérification des hypothèses
Hypothèses
|
Indicateurs
|
Hypothèse principale
|
- existence de difficultés majeures d'ordre
pédagogique chez les enseignants des écoles annexes et chez les
formateurs ;
- existence de difficultés de nature matérielle
au niveau des écoles annexes ;
- insuffisance de motivation des enseignants des
écoles annexes
- insuffisance et/ou inexistence des textes spécifiques
relatifs à l'organisation et au fonctionnement des écoles
annexes
|
Hypothèse secondaire N°1
|
- insuffisance du nombre de visites de classe
réalisées par les formateurs ;
- absence d'outils d'observation ou d'analyse des
leçons pour les élèves-maîtres ;
- absence d'échanges organisés entre les
élèves-maîtres et les enseignants des écoles
annexes ;
- manque d'évaluation systématique des
activités relatives aux visites de classe.
|
- Hypothèse secondaire N°2
|
- espace insuffisant des salles de classe des écoles
annexes ;
- inexistence et/ou insuffisance du matériel didactique
des écoles annexes ;
- insuffisanceou inexistence de formation continue
spécifique des enseignants des écoles annexes ;
- insuffisance de motivation des enseignants des écoles
annexes.
|
Hypothèse secondaire N°3
|
- inexistence de textes sur l'organisation et le
fonctionnement des écoles annexes ;
- clarification insuffisante du rôle et des
compétences des acteurs dans la formation pratique des
élèves-maîtres par les textes existants.
|
CHAPITRE-3 REVUE
CRITIQUE DE LITTERATURE
Pour avoir une appréhension globale de notre sujet et
le situer dans une perspective déterminée, nous avons
consulté aussi bien des ouvrages généraux, des
mémoires que des articles et rapports d'études. Nous
présentons ci-dessous l'analyse critique de quelques uns des documents
exploités à travers lestrois grandes thématiques
suivantes : la nécessité de la formation des enseignants,
les modèles théoriques de formation initiale, la question de la
qualité de la formation initiale des enseignants.
3.1
Nécessité de la formation des enseignants
La formation des enseignants, qu'elle soit initiale ou
continue, revêt une importance capitale pour les systèmes
éducatifs. En effet, nous convenons avec Pelpel (1993) que
l'enseignement est une tâche difficile. Celui qui choisit d'en faire son
métier est tenu d'acquérir les compétences
spécifiques indispensables pour l'aborder dans les meilleures conditions
non seulement pour lui mais aussi pour ses élèves.
Pour l'UNESCO9(*) la recherche de la qualité de l'enseignement
doit être consacrée comme une priorité par tous les pays et
devenir un objectif stratégique dans les plans d'éducation au
niveau national. Avoir suffisamment d'enseignants dans les classes ne suffit
pas pour concrétiser cette ambition. Dès lors,
l'amélioration de la formation des enseignants afin d'accorder à
tous les enfants la chance d'apprendre et d'acquérir des
compétences fondamentales s'impose comme l'une des stratégies
nécessaires. La qualité du processus
d'enseignement/apprentissage dépend de celle des compétences
professionnelles des enseignants. C'est pourquoi la valorisation de leur
potentiel de compétences par la formation est capitale pour favoriser et
améliorer la qualité de l'apprentissage chez les
élèves.
Parlant de l'importance de la formation pour
l'amélioration du rendement scolaire, Develay (1996) renchérit en
faisant remarquer qu'une meilleure formation des enseignants pourrait faire
reculer l'échec scolaire de manière significative. La formation
continue ou celle en cours d'emploi permet entre autres le développement
des compétences professionnelles des enseignants, l'adaptation
permanente de ceux-ci à l'évolution sociale et scientifique et
l'amélioration du rendement scolaire. Toutefois, les avantages que
comporte la formation continue ne peuvent être facilement atteints si la
formation initiale fait défaut ou comporte beaucoup de lacunes.
En effet, même si la formation initiale ne peut
être parfaite ou complète, sa qualité
conditionne sans doute celle de la formation continue. D'où l'importance
qu'on doit lui accorder. La formation initiale est nécessaire pour
initier les stagiaires-enseignants à l'exercice de leur future
profession par l'acquisition des compétences de bases requises.
Contrairement à ceux qui professent que pour enseigner l'on n'a pas
besoin d'être formé, il est de plus en plus évident que
l'enseignement est une profession dont l'exercice requiert l'acquisition de
connaissances et de compétences indispensables. Le don, la vocation, les
dispositions naturelles ou le niveau d'instruction ne suffisent plus à
un individu pour prétendre au titre d'enseignant au sens professionnel
du terme. Il est certes vrai que, pour diverses raisons, jusqu'à la fin
du XIXème siècle en France par exemple, l'enseignement
n'était pas encore un métier à proprement parler mais une
occupation secondaire à laquelle on pouvait s'adonner sans aucune
formation de base (Develay, 1996). L'on reconnait aussi que des gens sans
préparation ont officié ou officient encore comme enseignants.
Par ailleurs, ceux qui ont une conception purement administrative des
métiers d'enseignants, qui ne leur reconnaissent pas une
professionnalité spécifique ont tendance à trouver la
formation professionnelle inutile (Lang, 1996). A titre illustratif, l'OCDE
(1990, 13) dans l'une de ces typologies présente l'enseignement comme un
emploi qui ne requiert pas de l'enseignant une certaine
professionnalité : « Les activités de
l'enseignant doivent faire l'objet d'une planification rationnelle, d'une
organisation programmée par l'administration, l'enseignant étant
uniquement chargé de la mise en oeuvre de ce programme ». Nous
n'adhéronspas totalement à cette vision car l'enseignant doit
avoir de plus en plus un rôle déterminant dans le processus
d'enseignement/apprentissage et le devoir de prendre un certain nombre de
décisions pédagogiques éclairées sans être
trop esclaves des balises administratives. Du reste, les progrès
accomplis dans les sciences humaines et sociales, la mission officielle
dévolue à l'institution scolaire, la spécificité de
la fonction enseignante n'autorisent plus des amateurs sans formation à
se considérer comme des professionnels de l'enseignement.Enseigner est
un métier, une profession qui exige la possession de connaissances sur
ce que l'on enseigne, ceux que l'on enseigne et comment l'on enseigne. A ce
propos, Develay (1996) parle de savoirs et de compétences disciplinaires
et didactiques, pédagogiques et psychologiques avec lesquels tout
enseignant doit se familiariser pour espérer un commerce
pédagogique efficace et prospère. Ces connaissances et
compétences professionnelles ne peuvent s'acquérir que par la
formation. Et tout commence naturellement avec la formation initiale.
Son importance pour la qualité de l'enseignement n'est
plus à démontrer dans la mesure où elle a pour rôle
d'une part d'asseoir les compétences de bases pour des interventions
pédagogiques efficaces et d'autre part de favoriser un
développement professionnel continu.
L'on retiendra que la formation permet de rendre l'enseignant
plus apte, plus compétent et efficace dans l'exercice de son
métier.
La recension des écrits en la matière renforce
l'idée selon laquelle la formation des enseignants est une
nécessité et peut contribuer fortement à la
réussite scolaire des élèves. En la matière, elle
n'est certes pas le seul facteur à prendre en compte, mais bien
menée son importance ne fait pas de doute. Toutefois, Schwille et
Dembele (2007) ne manquent pas de souligner que la question de la formation
des enseignants dans le monde fait encore l'objet de controverse. En
effet, « si au bout du compte tout le monde est unanime
à reconnaître sa grande importance, la manière dont il faut
la dispenser suscite toujours de nombreux débats» Segueda
(2008, 12). Plusieurs modèles de formation sont alors
développés afin de pouvoir assurer une formation de
qualité aux enseignants eu égard à la complexité du
métier.
3.2 Quelques
modèles théoriques de formation initiale des enseignants
Le développement des sciences de l'éducation
induit inévitablement la production de théories diverses sur la
formation d'une manière générale et de celle des
enseignants en particulier. Il serait peu judicieux de vouloir les passer
toutes en revue dans le cadre de cette étude. Mais un aperçu sur
les principales conceptions de la formation d'enseignants est fort utile pour
en avoir une appréhension globale et nuancée pour une prise de
position éclairée.
3.2.1 Les six pôles de
modélisation de Lang
Partant de la littérature en sciences de
l'éducation d'expression française et anglo-saxonne, Lang (1996)
passe en revue et compare en les synthétisant une vingtaine de
typologies de modèles de la professionnalité enseignante et/ou de
la formation professionnelle initiale des enseignants. Ce faisant, il regroupe
les différentes conceptions des métiers d'enseignants autour de
six pôles selon les perspectives, les enjeux ou les problématiques
de l'enseignement et de la formation adoptés par les auteurs.Ces six
pôles ou axes majeurs sont notamment le pôle académique, le
pôle artisanal, le pôle des sciences appliquées et des
techniques, le pôle personnaliste, le pôle de l'acteur
social/critique et le pôle du « professionnel ».
Regardons un peu de plus près chacun de ces pôles :
3.2.1.1 Le pôle académique
Il renvoie à un type de professionnalité qui
repose sur la transmission de savoirs disciplinaires et le développement
de la compréhension. Pour Bertrand (1990), l'enseignement secondaire
traditionnel relève de ce pôle.
Il en est de même de la formation pédagogique des
enseignants du second degré aux USA dont une part a lieu au sein du
cursus académique. L' `'universitarisation'' de la formation des
enseignants du premier degré en Amérique du Nord répond
aussi à ce modèle. En général, les écoles de
formation qui offrent des formations académiques longues prônent
une libération de l'esprit de l'individu par une éducation
à caractère libéral et désintéressé.
Le pôle académique de Lang (1996) rejoint le modèle
« formation comme information » du psychosociologue
Adamczewski (1988). En effet, selon cet auteur la formation conçue comme
information s'intéresse à l'avoir par la réception des
connaissances ou l'acquisition des savoirs. Elle relève beaucoup plus du
registre de la culture. D'un point de vue institutionnel, le modèle
académique s'associe parfois à d'autres modèles comme
celui artisanal par exemple lorsque la formation comporte des aspects pratiques
après la formation académique qualifiante.
3.2.1.2 Le pôle artisanal
Ici, la formation « prépare les candidats aux
pratiques et normes prédominantes de la classe et de
l'école » (Doyle, 1990) cité par Lang (1996). Il s'agit
alors en quelque sorte d'une acculturation au métier tel qu'il existe.
Dans le modèle artisanal, la formation a pour objectif l'installation
d'habitus spécifiques, dedispositions développées par la
pratique et l'expérience. L'apprentissage par imitation est capital dans
le cas d'espèce et se fait à la fois par le recours à
l'expérience personnelle, l'interaction avec les pairs et surtout
l'imitation et la supervision de conseillers experts. Un rapprochement peut
être fait alors avec Adamczewski (1988) dont la typologie présente
la formation commeactivation qui se veut moyen d'action, de
réaction et qui confère des outils pour passer à la
pratique.
Dans le modèle artisanal l'intériorisation de
normes et la reproduction de pratiques sont de mise et la formation est
axée sur des éléments de métier et les techniques
que les praticiens chevronnés révèlent dans l'exercice
professionnel. Toutefois, selon des fondements mis en avant, le modèle
artisanal varie d'un dispositif ou d'une institution à l'autre. Ces
variations vont de la conception de l'exercice du métier à la
part consacrée à la formation expérientielle, à
l'acquisition de techniques de transmission en passant par les situations de
formation.
3.2.1.3 Le pôle des sciences appliquées et des
techniques
Ce pôle est une orientation selon laquelle apprendre
à enseigner c'est acquérir des connaissances, des principes et
des savoir-faire dérivés d'études scientifiques et /ou de
techniques.
Ce modèle recherche des fondements scientifiques pour
l'enseignement, l'action pédagogique et privilégie des
dispositifs de formation par démonstration, entraînement en
situations contrôlées et imitation ou application en classe, sous
la supervision d'un tuteur. Dans la pratique, ce modèle comporte aussi
des variantes qui se cristallisent autour de trois problématiques
majeures. Il s'agit de la reproduction ou de la rupture, de la promotion ou de
la critique de modèles fonctionnalistes dans la formation ou du
degré d'initiative de l'enseignant en exercice.
3.2.1.4 Le pôle personnaliste
Il considère qu'apprendre à enseigner c'est
apprendre à se comprendre, à se développer, à
savoir utiliser progressivement toutes nos ressources personnelles. Le
processus de formation tourne autour de l'élève - professeur car
selon Keiny (1994) cité par Lang (1996), le travail sur soi est
essentiel dans la mesure où apprendre à enseigner ne s'enseigne
pas, c'est une découverte progressive, c'est l'objet d'une
expérience. L'efficacité personnelle s'acquiert entre autres par
le développement de la maturité psychologique. Adamczewski (1988)
parle de la capacité à avoir de l'estime pour soi et de la
considération pour autrui. La notion de projet occupe une place de choix
dans les dispositifs de formation qui valorisent le développement
personnel. Les formes que peuvent revêtir le modèle personnaliste
varient autour de trois registres à savoir :
§ découverte de soi-même contre attentes
sociales ou modes de fonctionnements existants ;
§ continuité contre rupture, expérience
professionnelle et insertion rapide contre expérience humaine et
sociale ;
§ choix de références fondamentales
diverses d'origine psychanalytique, psychosociologique etc.
3.2.1.5 Le pôle de l'acteur social/critique
Ce pôle se veut être la combinaison d'une vision
progressiste de la société à une critique de
l'éducation traditionnelle. Dans cette optique, la remise en cause de
l'ordre social existant grâce aux apports de l'éducation est
recherchée. L'enseignant doit être alors un citoyen qui est non
seulement engagé à l'école mais aussi dans la
communauté. L'école doit s'ouvrir sur les problèmes
contemporains de la société et promouvoir des valeurs
démocratiques de justice et d'égalité. Ce modèle
charrie une conception optimiste de l'éducation capable de contribuer
à un changement social qualitatif.
A l'interne, le pôle de l'acteur social/critique, au
cours de la formation des enseignants, met plus ou moins l'accent sur des
aspects tels que l'importance des études générales, le
développement des personnes, la transformation des institutions, la
participation plus ou moins critique à la vie de
l'établissement. Ici, l'on peut aussi penser à la formation comme
transformation d'Adamczewski (1988) qui entend libérer l'apprenant, le
désaliéner en le dotant de capacités de conception et de
réflexion autonome pour changer, améliorer l'existant.
3.2.1.6 Le pôle du
« professionnel »
Il ne fait pas l'objet d'une acception unanime. En
général, il donne lieu à une double appréhension.
D'un côté, il est perçu comme représentant
l'excellence de chacun des autres modèles et de l'autre, comme leur
synthèse. Aucune de ces deux conceptions n'est jugée
satisfaisante car inopérantes dans la mesure où elles ne font pas
une description ou une caractérisation suffisante qui permette de bien
cerner la notion de professionnel. A ce sujet, Perrenoud (1993) précise
que dépeindre l'enseignant uniquement comme un praticien
réfléchi ne suffit pas pour faire de lui un professionnel. La
professionnalisation implique aussi une transformation structurelle d'un corps
de métier. Concevoir le professionnel comme la synthèse de tous
les modèles de formation est aussi ambigu car la maîtrise de
toutes les facettes du métier est difficile voire impossible. Pour un
meilleur discernement de ce pôle, les principales caractéristiques
distinctives du professionnel peuvent être regroupées autour de
quatre thèmes essentiels :
· la focalisation de l'exercice professionnel sur le
processus enseigner-apprendre ;
· l'existence de savoirs et de compétences
spécifiques au groupe professionnel ;
· l'articulation de logiques multiples par le
professionnel contemporain ;
· l'ambition du professionnel d'articuler
étroitement la pratique, les savoirs d'expérience et les
« savoirs savants ».
A l'image des autres modèles, le modèle
professionnel présente aussi des variantes selon les auteurs. Ainsi,
l'accent peut être plus ou moins mis sur :
ü les savoirs formalisés, transmissibles
découlant de la recherche ou sur l'expérience, l'habitus, les
attitudes et savoir-faire pragmatiques ;
ü la rationalisation possible de l'activité
professionnelle, sa dimension instrumentale contre sa dimension
d'interaction ;
ü la réflexion critique ou l'adhésion
à une idéologie du service de l'intérêt
général qui se veut apolitique.
3.2.2 Les typologies ou modèles
de formation de Ferry
Concernant les typologies ou modélisation de la
formation, Ferry (1983) en distingue trois types qui sont :
· une formation centrée sur les
acquisitions ;
· une formation centrée sur la
démarche ;
· une formation centrée sur l'analyse.
3.2.2.1 La formation centrée sur les acquisitions ou
les contenus
Selon le modèle centré sur les acquisitions, la
pratique est perçue comme une mise en oeuvre ou une application des
connaissances théoriques acquises par les enseignants. Cela suppose une
certaine homogénéité des situations d'apprentissage qui
rend possible l'illustration du volet pratique de ce mode de formation par la
présentation de `'leçons-modèles'' aux enseignants en
formation par des enseignants chevronnés.
Ce modèle commande donc d'abord l'acquisition de
savoirs théoriques disciplinaires, pédagogiques et psychologiques
puis le développement d'habiletés ou de savoir-faire par
l'observation de la pratique, des séances de simulation ou des
entraînements systématiques.
3.2.2.2 La formation centrée sur la
démarche
Pour le modèle centré sur la
démarche, la théorie vient après la pratique. Cette
pratique est mise en oeuvre sous forme de tâtonnements, d'essais-erreurs
suivis de remédiations à travers par exemple
l'expérimentation de projets pédagogiques. Ce modèle
suppose l'impossibilité d'acquérir toutes les connaissances et
les habiletés nécessaires pour un enseignement efficace. Par
conséquent, la formation doit être axée sur l'apprentissage
à se mobiliser, à exploiter toutes les ressources pour
résoudre un problème, réaliser un projet, faire face
à des situations imprévues. Les capacités de
débrouillardise ainsi développées peuvent être
transférer dans le métier. Les savoirs pédagogiques
théoriques ne sont enseignés que plus tard lorsque les
élèves-enseignants deviennent capables d'initiative et
d'adaptabilité. Ici, il n'y a pas de viatique tout fait dont on doit se
prémunir pour aborder les situations pédagogiques qui sont
diverses et dynamiques. L'anticipation sur les problèmes
spécifiques à la pratique enseignante est une
illusion. « Ce qu'il faut d'abord, c'est se rendre apte
à les affronter » Ferry ( 1983,27).
3.2.2.3 La formation centrée sur l'analyse
Le modèle centré sur l'analysemet l'accent sur
l'observation et l'analyse des situations éducatives en partant sur la
base du fait que le développement des compétences
professionnelles en découle.L'acquisition des connaissances, des
techniques, des méthodologies ne sont utiles que lorsqu' on peut s'en
servir.
Ce qui passe nécessairement par leur appropriation
à travers l'analyse contextuelle des situations pédagogiques qui,
loin d'être homogènes sont hétérogènes. De ce
fait, une standardisation des pratiques pédagogiques ne peut être
une entreprise efficace et viable. Ce modèle fait recours entre autres
à des moyens pédagogiques comme les études de cas,
l'analyse d'expériences, l'observation de classes, les jeux de
rôles pour développer des capacités d'observation,
d'analyse et de réflexion sur les situations d'enseignement. Le
modèle centré sur l'analyse s'apparente ainsi aux modèles
de l'alternance où une place de choix est accordée à la
régulation entre théorie et pratique par la
métacognition.
Ce tour d'horizon sur les typologies ou modèles de
formation qui existent met en évidence la diversité des
perspectives en matière de formation. Selon que l'accent soit mis sur
les contenus de formation, les qualités personnelles de l'enseignant,
les méthodes d'enseignement ou les finalités de l'enseignement,
on peut élaborer différents modèles de formation.
Toutefois, aucun modèle ne se suffit à lui-même et n'est
parfait dans l'absolu. Chaque modèle de formation, comme nous l'avons
vu à travers les typologies présentées, comporte des
forces et des limites et ne peut de ce fait avoir la prétention de
vouloir rendre compte de toute la complexité de l'acte de formation.
Dans la pratique, Develay (1996) trouve même que presque toutes les
formations apparaissent comme composites car rares sont les formations qui se
réfèrent à un modèle pur sans mélange.
Pour notre part, nous penchons beaucoup plus pour le
modèle professionnel avec un accent particulier sur l'analyse à
travers l'alternance entre théorie et pratique pour un
développement efficace des compétences professionnelles.
3.3
Problématique de la qualité de la formation initiale des
enseignants
La reconnaissance de la nécessité et de
l'importance de la formation des enseignants qui se traduit entre autres par
l'existence d'une panoplie de modèles de formation ne doit pas nous
amener à perdre de vue que dans la mise en oeuvre des difficultés
réelles existent quant à l'atteinte des résultats
poursuivis. En effet, en dépit de l'existence de modèles
multiples, la formation initiale des enseignants soulève des
problèmes inhérents à la complexité de la
profession d'enseignant elle-même.
« La formation initiale des enseignants doit
leur apporter les aptitudes nécessaires à l'enseignement -
surtout s'agissant des élèves défavorisés et des
petites classes - et assurer les bases d'une formation continue. Mais cette
formation initiale ne réussit pas toujours à préparer les
enseignants à dispenser une éducation de bonne qualité et
équitable» (UNESCO, 2014).
Face à cette réalité indéniable,
l'on est en droit de se demander quels sont les obstacles majeurs qui se posent
dans la formation initiale des enseignants et auxquels il faut faire face. La
formation des enseignants connait une diversité de problématiques
dont certaines sont partagées par beaucoup de pays. Au nombre de ces
problèmes récurrents, nous pouvons évoquer, le profil des
entrants et la durée de la formation, l'adéquation entre les
programmes de formation et les besoins réels des enseignants, la place
de la théorie et de la pratique dans la formation des enseignants et le
développement des compétences professionnelles.
3.3.1 De la durée et des
programmes de formation
Il existe de plus en plus une certaine unanimité quant
à la nécessité de la formation initiale formelle des
enseignants. Cependant cette unanimité ne se déteint pas sur les
modalités à mettre à oeuvre pour assurer une formation
initiale de qualité aux enseignants. Les uns prônent une
formation initiale de courte durée pendant que les autres sont pour
l'allongement de la durée de formation jusqu'au niveau maîtrise.
Le Comité syndical européen de l'éducation (2008) soutient
que tous les enseignants devraient avoir une formation professionnelle
équivalant au moins au niveau master. Selon cette vision partagée
en Europe, la durée de la formation pourrait garantir l'acquisition de
capacités suffisantes par les enseignants par une formation en
quantité et en qualité. Schwille et Dembélé (2007),
ne semblent pas être dans cette logique lorsqu'ils affirment que l' on
n'a pas la preuve que le développement des compétences est plus
efficace avec des programmes de formation initiale de longue durée que
des programmes d'apprentissages bien conçus et bien financés.
Dans la recherche d'une formation de qualité des
enseignants, la question du temps, de la durée de la formation s'invite
au débat. En effet, la durée de la formation varie d'un pays
à l'autre selon les contextes économiques ou politiques qui
prévalent.Ainsi, Pour Morales (2012), dans les pays
développés la durée moyenne de formation initiale des
enseignants du primaire ou du secondaire tourne autour de quatre ans et est
assurée par les universités ou des Instituts Universitaires de
Formation des Maîtres(IUFM). Dans ces conditions, le baccalauréat
est d'office le diplôme de base pour le recrutement. Lorsqu' on prend
l'exemple de la Finlande et du Québec qui font partie des
systèmes éducatifs les plus performants d'Europe, les
durées de la formation initiale de leurs enseignants sont respectivement
de 5 ans et de 4 ans d'études universitaires (Morales, 2012).
Le Burkina Faso, n'est pas étranger à la
problématique de la durée de la formation initiale des
enseignants. En effet, elle a varié entre 1 an et 2 ans depuis 1985,
date de l'ouverture de la première Ecole Nationale des Enseignants du
Primaire (Segueda, 2008). Nous sommes alors encore loin de la
réalité des pays développés non seulement du point
de vue de la durée mais aussi en ce qui concerne le diplôme
d'entrée qui demeure jusqu'à présent le Brevet Etudes du
Premier Cycle (BEPC). Dans les pays pauvres, le manque de ressources
financières conjuguées souvent à la
nécessité de recruter et de former un grand nombre d'enseignants
pour faire face aux besoins immenses contraignent parfois les gouvernements
à fermer les yeux sur le niveau de recrutement et la durée de la
formation (Coulibaly, 1997). Toutes choses qui entachent la qualité de
la formation. C'est pourquoi les politiques nationales de formation des
enseignants ont souvent fait l'objet de critiques de la part des acteurs de
l'éducation. Bembamba (2005), indexe la durée de la formation
initiale des enseignants qui était d'une année ainsi que le
profil d'entrée et le mode de recrutement comme faisant partie des
entraves à une formation de qualité des enseignants.
Face à cette insuffisance, nous pensons que le temps
consacré à la formation doit être proportionnel aux
contenus et à l'étendue des programmes, aux méthodes ou
ressources pédagogiques utilisées par rapport au profil
d'enseignant attendu à la fin de la formation. La durée est
certes un élément important à prendre en compte dans la
quête d'une formation de qualité mais ne saurait à elle
seule garantir le succès escompté. En effet, selon Vaniscotte
(1994) citée par Morales (2012) la préparation au métier
quelle qu'elle soit ne peut supprimer du coup le malaise des enseignants.
La formation initiale des enseignants fait face à
d'autres difficultés telles que l'adéquation des programmes ou
contenus de formation aux besoins réels des enseignants sur le terrain
et la pertinence des méthodes de formation utilisées pour le
développement des compétences. Les démarches prescriptives
qui consistent pour les spécialistes ou les technocrates de
l'éducation à concevoir des programmes et des méthodes
toutes faites et de les appliquer ou les faire appliquer aux
bénéficiaires de la formation ont montré leurs limites. La
prise en compte des besoins réels des enseignants s'impose pour
élaborer des programmes de formation plus pertinents. Pour cela, les
procédures co-constructives sont de plus en plus
préconisées. A ce sujet, la didactique professionnelle
(Vinatier,2013 ; Pastré & vergnaud, 2011) et l'ergonomie
recommandent que l'analyse du travail sur le terrain soit le point de
départ pour concevoir non seulement des programmes de formation
pertinents mais aussi pour mettre en place un dispositif approprié de
formation.
3.3.2
Théorie et pratique dans la formation professionnelle des
enseignants
La finalité de toute formation professionnelle est
l'édification de compétences pour un exercice efficace de la
profession à l'issue de la formation.
C'est pourquoi d'aucuns pensent que ce qui importe plus dans
le processus de formation c'est l'acquisition du savoir-faire professionnel. Si
l'on est d'accord avec cette vision de l'objectif ultime en matière de
formation professionnelle, l'on reconnait cependant que conduire des stagiaires
vers un degré de professionnalisme satisfaisant n'est pas chose
aisée, surtout dans le domaine des métiers de l'humain comme
l'enseignement. Pour le sujet qui fait l'objet de notre réflexion, il se
pose dès lors la question de savoir par quelles modalités de
formation l'on peut se donner plus de chances de développer efficacement
le savoir-enseigner chez les enseignants.
3.3.2.1 La
leçon modèle ou l'imitation par la pratique
Les partisans de la formation par l'exemple voient dans
l'observation et l'imitation de modèles les voies royales d'un
apprentissage efficace du métier d'enseignant. « Il n'est
qu'une méthode pour inventer qui est d'imiter. Il n'est qu'une
méthode pour bien penser, qui est de continuer quelque pensée
ancienne et éprouvée » Alain (1990,134).
En préconisant, l'imitation comme seule méthode
pour apprendre à inventer et à réfléchir, Alain met
l'accent sur le côté pratique ou pragmatique de l'apprentissage.
Appliquée au domaine de l'enseignement où l'imitation se fait
généralement par l'observation suivie de la pratique, cette
pensée nous amène à nous interroger sur la nature que
revêt ou doit revêtir la pratique dans la formation des
enseignants. S'agit-il d'une mise en pratique de recettes théoriques
acquises à travers l'enseignement ? Est-ce une simple imitation,
une reproduction d'actions que l'on prend comme modèles applicables dans
toute situation d'enseignement ?
En référence à Marchive (2003), il
ressort que dans la modélisation de la formation des enseignants, la
tendance dominante était `'la leçon modèle'' en France par
exemple, de 1883 à 1946. Le modèle était alors
présenté comme une production, une information ou une action
destinées à servir de base à une reproduction par
l'imitation. Winnykamen (1990,142) définit l'imitation d'un
modèle comme « une situation d'acquisition où un
sujet imitant, après avoir observé un sujet modèle,
produit une conduite plus ou moins similaire à celle de ce
dernier ».Dans cette perspective, l'objectif visé
n'était pas de rendre l'objet ou l'action compréhensible mais
plutôt de les rendre reproductibles par une plus grande
visibilité. Autrement dit, ici, l'accent est beaucoup plus mis sur la
démonstration, la pratique, le comment de l'action que sur le sens, la
justification ou le pourquoi de celle-ci. Or, une action sans vision ne saurait
être efficace car c'est la vision et même sa clarté qui
conditionne l'efficacité de l'action.
Du reste, la reproduction de tout modèle ou toute
activité modélisatrice aussi empirique soit-elle offre la
possibilité de transformer des savoirs d'action ou d'expérience
en savoirs sur l'action (Marchive, 2003).
De ce fait, l'importance de la pratique à travers
l'observation et l'imitation a certes sa place dans la formation des
enseignants mais elle ne saurait prospérer sans une réflexion ou
une théorisation en aval et /ou en amont.
3.3.2.2 Le
modèle de la leçon ou la théorie pour l'action
À partir de la fin de XXème siècle, le
progrès des connaissances dans le domaine des sciences humaines et
sociales et son impact sur l'éducation et la formation des enseignants a
entrainé une prise de conscience des limites d'une pratique `'aveugle''.
Cela a marqué un tournant dans l'évolution de la
modélisation de la formation des enseignants de « la
leçon modèle » vers « le
modèle de la leçon ». Dans le nouveau paradigme dit du
modèle de la leçon, il ne s'agit plus de se conformer à
une action modèle par simple imitation ou reproduction. Il faut au
contraire partir d'un modèle théorique en tant que construction
mentale rationnelle pour rendre compte du réel, expliquer et justifier
l'action. En effet, « La théorie fonctionne
comme grille de lecture de l'expérience. Sans permettre de
tout prévoir et contrôler, elle aide au moins à donner du
sens, à formuler des hypothèses
interprétatives » Perrenoud (1993,13). Ici, la
prépondérance est accordée à la théorie
quant à son apport à l'efficacité dans la pratique ou dans
l'action.
3.3.2.3 Les limites
de « leçon modèle » et de
« modèle de la leçon »
En accordant l'ascendant à la théorie sur la
pratique à travers le paradigme du modèle de la leçon, si
l'on n'y prend garde, le glissement vers une propension à des
applications plates de théories eu égard à leur
caractère scientifique est vite réalisé. Cette inclination
vers « l'applicationnisme » ne saurait s'accommoder avec la
complexité, les contingences et le dynamisme qui caractérisent
les métiers de l'humain. Mêmes les lois dites universelles des
sciences physiques ne sont vérifiables ou reproductibles que dans les
conditions identiques de pression et de température qui ont servi de
base à leur formulation.
Dans le champ social, les faits humains ne se prêtent
pas à une telle répétition par lare-création de
conditions sociales identiques. Nous comprenons alors Perrenoud (1994)
lorsqu'il soutient que la pratique pédagogique en classe ne peut se
résumer à la mise en pratique d'une théorie, de
règles d'action ou de recettes car les situations pédagogiques
varient d'une classe à une autre, d'un contexte à un autre.
Cette réalité pose des difficultés
réelles à l'enseignant qui doit prendre instantanément des
`'micro-décisions'' diverses pour faire face par exemple au climat et
à la dynamique du groupe-classe, structurer les échanges et les
conduites individuelles d'une partie des élèves afin d'assurer
leur progression didactique.
Appliquer des théories dans l'action pédagogique
sans une réflexion sur et dans l'action non seulement à chaud
mais surtout à froid ne suffit pas pour faire un bon enseignant. Il en
est de même lorsque l'on se contente d'imiter l'expertise d'enseignants
chevronnés ou de chercher à se conformer à des
modèles d'action sans esprit critique.Pour Develay (1996, 76) :
« L'enseignement ne se réduit pas
à l'application d'une théorie, aussi élaborée
soit-elle ; une théorie est le plus souvent une modélisation
de pratique et celle-là ne peut épouser en totalité
celle-ci. L'enseignement ne peut résulter non plus d'une simple
imitation de pratiques existantes, par défaut d'adaptabilité
cette fois. L'enseignement résulte de la capacité, à
partir de principes fondateurs (une théorie de référence
certes), à résoudre des problèmes qui se posent... dans
l'urgence d'un temps qui ne s'interrompt pas pour laisser place à
quelque lecture salvatrice. »
Or, si l'articulation théorie-pratique n'est pas
pratiquée comme il se doit pendant la formation initiale dans les ENEP,
les élèves-maîtres peu préparés manqueront du
bagage nécessaire pour développer ultérieurement des
compétences professionnelles sur le terrain. Théorie et pratique,
réflexion et action occupent donc indéniablement chacune une
place capitale dans la formation des enseignants et aucune ne peut ou ne
devrait exclure l'autre. « La pratique informe la théorie,
la théorie donne forme à la pratique » Develay
(1996,88). Aussi, la formation des enseignants ne peut-elle atteindre
l'objectif final de produire des enseignants compétents que si le
rapport théorie-pratique est sérieusement prise en compte par les
modèles de formation en vigueur.
Segueda (2008) s'est intéressé à
l'articulation théorie-pratique dans la formation initiale des futurs
instituteurs au Burkina Faso. Partant de la vocation des ENEP à former
des praticiens réfléchis, il s'est posé la question de
savoir quelles pratiques de stages de terrain, en relation étroite avec
la théorie, il faut pour faire des sortants des ENEP des instituteurs
compétents. Ses investigations qui ont porté sur deux ENEP ont
abouti à la conclusion que le système d'organisation de la
formation initiale des enseignants du primaire ne permet pas une articulation
suffisante entre la théorie et la pratique.Pour expliquer cet
état des faits, il indexe la durée de la formation,
l'insuffisance d'encadrement et de suivi des stagiaires sur le terrain, le
manque de concertation entre les acteurs pour l'organisation du stage pratique,
l'exploitation insuffisante des écoles-annexes par les formateurs au
profit des stagiaires.
Pour l'auteur de cette étude la résolution de
ces insuffisances pourrait contribuer à améliorer la
qualité de la formation initiale des enseignants du primaire.Ce qui
n'est pas faux. Cependant, nous pensons qu'un pan important du problème
demeure non résolu car l'exploitation judicieuse des
écoles-annexes par les formateurs ne semblent toujours pas être
satisfaisante. Or, si l'articulation théorie-pratique n'est pas
pratiquée comme il se doit à l'interne dans les ENEP avant le
stage pratique, les élèves-maîtres peu
préparés auront très peu de chance de le réussir.
C'est pourquoi, notre réflexion s'inscrit dans le prolongement de celle
de Segueda pour examiner la problématique de l'articulation
théorie-pratique dès la première année, en essayant
cette fois-ci d'élargir le champ d'étude à toutes les ENEP
ayant des écoles annexes.Au regard de l'importance de la formation
pratique dans la formation initiale des enseignants, les écoles annexes
doivent occuper une place de choix dans les ENEP car elles ont un rôle
crucial à y jouer. Elles doivent être exploitées à
bon escient par les différents acteurs pour assurer une bonne liaison
théorie-pratique.
C'est à ce prix que l'on pourrait espérer jeter
les bases solides de praticiens réflexifs en chaque
élève-maître et les préparer ainsi à mieux
réussir leur stage pratique sur le terrain et les rendre aptes
à poursuivre ultérieurement leur développement
professionnel.
CHAPITRE-4 CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Les théories en tant que système explicatif
à partir de principes rationnels permettent en effet
d'interpréter ce qui est observé, d'aller au-delà en
proposant de nouvelles hypothèses réfutables. Ainsi, le fait de
s'adosser à des théories dans le cadre de toute recherche qui se
veut scientifique est presque qu'une exigence.De ce fait, pour la
présente étude, compte tenu de la complexité des
métiers de l'humain dont fait partie la formation, la
référence à des théories sur l'apprentissage et la
formation des compétences professionnelles pourrait nous apporter
l'éclairage nécessaire pour essayer de mieux appréhender
notre préoccupation de recherche.À cet effet, nous allons nous
inspirer principalement de la didactique professionnelle à travers sa
théorie de développement psychologique et de l'ergonomie du
travail. En outre, nous allons avoir recours à l'analyse
stratégique des acteurs dans le cadre de la sociologie del'action
organisée. Nous allons les présenter en mettant en relief les
concepts et les démarches d'analyse qui pourraient inspirer notre
recherche. Pour ce faire, ce chapitre s'articule autour de deux grandes parties
à savoir la présentation des théories de
référence et la clarification des concepts.
4.1 La
présentation des théories de référence
4.1.1 La didactique professionnelle
4.1.1.1 Présentation synthétique de la
théorie
Dans le prolongement de l'ingénierie de la formation
est née l'ingénierie didactique professionnelle avec pour
vocation de contribuer à améliorer la formation continue en
favorisant la construction de compétences professionnelles. Pour
Pastré (2011), la didactique professionnelle peut être
présentée comme l'analyse du travail dans la perspective de la
formation des compétences professionnelles. En effet, Pastré
& Vergnaud (2011) la définissent comme tout ce qui a trait à
la production de ressources éducatives, avec ou non recours aux
nouvelles technologies, en s'appuyant sur des situations de travail comme
supports à la formation et au développement des
compétences professionnelles.
Contrairement aux didactiques des disciplines qui
s'intéressent à la transmission et à l'acquisition de
savoirs, la didactique professionnelle se centre sur l'apprentissage
d'activités avec comme objet non un savoir, mais une
activité.Elle montre que le développement cognitif n'est pas
seulement réservé aux enfants mais concerne aussi les adultes
qui, dans la majorité rencontrent leur développement dans le
travail notamment dans la confrontation aux problèmes professionnels
qu'ils sont amenés à résoudre dans l'exercice de leur
métier.
La didactique professionnelle a importé de la
psychologie du développement le modèle de développement
cognitif de Vergnaud (1990) qui constitue un de ses fondements théorique
essentiel. Ce modèle de développement cognitif en question est la
conceptualisation dans l'action. Ce cadre théorique grâce auquel
l'on peut analyser les représentations des acteurs pour l'action permet
de comprendre l'organisation de l'activité et d'expliquer la
construction des compétences professionnelles.
Pour Vergnaud(1996) la conceptualisation consiste à
repérer les concepts organisateurs ou schèmes qui sont
utilisés pour orienter et guider l'action. Il définit le
schème comme « une organisation invariante de
l'activité pour une classe de situations donnée ».
Vergnaud détient la notion de conceptualisation de
Piaget(1974) pour qui la connaissance est fondamentalement une adaptation
à l'environnement. Selon cette vision, la connaissance doit être
avant tout opératoire car son rôle premier est de servir
d'orientation et de guide à l'action. Toute action efficace est
organisée et comporte non seulement une part d'invariance ou de
constante mais aussi une part de flexibilité et d'adaptabilité
aux circonstances (Vergnaud, 1992). L'analyse des compétences passe
alors par l'analyse de l'action efficace. Or cela n'est possible que par le
concept de schème qui permet de rendre compte de l'invariance et de
l'adaptabilité que comporte une compétence. D'où la
nécessité du recours à la conceptualisation dans
l'action. «Toute activité professionnelle est porteuse
d'une organisation intrinsèque, d'une logique propre à la
personne qui la conduit, même si cette activité n'est pas
forcément efficiente ou même si elle mérite d'être
remaniée» Vinatier (2013, 21). De ce fait, en
didactique professionnelle les conceptualisations des acteurs en situation sont
plus importantes que leurs comportements. L'analyse des situations
professionnelles à partir des traces d'activités est ainsi
préconisée comme moyen d'investigation et source
d'apprentissage.
4.1.1.2 Apports de la didactique professionnelle à la
formation
La didactique professionnelle pourrait être une
référence théorique pour nous dans notre réflexion
sur la contribution des écoles annexes à la formation initiale
des enseignants. En effet, elle prône l'apprentissage des situations
professionnelles. On apprend de l'action et dans l'action par l'analyse de
l'action en directe ou en différée à partir des traces de
l'activité.
Or les écoles annexes offrent l'opportunité aux
formateurs dans les ENEP de favoriser la construction de compétences
professionnelles par les élèves à partir des situations
pédagogiques réelles ou simulées. A la lumière de
la didactique professionnelle, cela ne peut se faire sans une bonne
articulation entre la réflexion et l'action, entre la théorie et
la pratique.
Il se pose alors la question de savoir comment les formateurs
intègrent cela dans leur démarche didactique, quelles sont les
difficultés auxquelles ils sont confrontés et comment
pourraient-ils mieux procéder. Les enseignants des écoles annexes
arrivent-ils à jouer leur rôle de praticiens réflexifs pour
éclairer la lanterne des élèves-maîtres. Ces
derniers sont-ils suffisamment outillés pour faire une
observation-analyse rigoureuse des pratiques enseignantes ?
Cependant, nous ne pouvons pas avoir la prétention
d'appliquer toute la démarche que préconise la didactique
professionnelle. Il s'agit juste pour nous de lui emprunter les grandes lignes
de la conception qu'elle donne de l'apprentissage ou du développement
des compétences professionnelles, du recours qu'elle fait à la
conceptualisation dans l'action pour analyser l'encadrement pratique des
stagiaires au sein de l'ENEP en vue de relever les obstacles à lever et
les insuffisances à améliorer.
4.1.2 L'ergonomie du travail
4.1.2.1 Description de la théorie
Au nombre des sciences qui ont pour vocation de contribuer au
développement personnel des personnes au travail figure l'ergonomie.
Elle se définit comme la science du travail. Du point de vue de
l'ergonomie, toute activité de travail revêt une dimension
formative. Elle est créatrice de connaissances spécifiques qui se
développent avec l'expérience et au fil du temps. De ce fait, la
formation professionnelle ne peut faire l'économie de la connaissance du
travail.
Ergonomie et formation professionnelle en sont venues alors
à converger leurs finalités sur le rapprochement du travail et de
l'homme même s'il n'en a pas toujours été ainsi. En effet,
à l'origine, l'ergonomie se préoccupait d'adapter la machine, le
travail à l'homme alors que la formation, elle, visait l'adaptation de
l'homme à son métier, au travail. Mais de nos jours, l'ergonomie
et la didactique professionnelle sont en train de faire prendre conscience de
l'importance et de la nécessité de l'analyse du travail dans la
conception et la mise en oeuvre de toute entreprise de formation.
Du point de vue de l'ergonomie, l'analyse du travail est un
préalable indispensable et un outil permanent non seulement pour
l'élaboration de programmes de formation professionnelle pertinents mais
aussi pour la mise en place de dispositifs efficaces de formation pour le
développement des compétences professionnelles.
Le sujet de l'ergonomie est d'une part l'homme au travail, en
pleine activité et d'autre part ses pratiques effectives dans les
situations réelles de travail.
En se focalisant sur l'analyse de ces deux
éléments, elle vise la transformation positive des situations de
travail par la production d'un savoir général sur l'homme en
action et d'un savoir d'action particulier de type stratégique.
Il existe deux courants de l'ergonomie : l'ergonomie
d'origine américaine dite ergonomie du facteur humain et l'ergonomie
francophone qualifié d'ergonomie de la situation de travail.
Contrairement à l'ergonomie du facteur humain qui « vise
à produire des connaissances académiques applicables dans
diverses situations de même type»(Darses et de
Montmollin,2012) cité par Tibiri (2015) , l'ergonomie
francophone ou « ergonomie de l'activité humaine
appréhende donc l'opérateur comme un acteur dans un
système de travail et ne vise pas, de prime abord, à
dégager des invariants psychologiques, physiologiques et/ou physiques
généralisables à volonté à d'autres humains
ou situations de travail »Tibiri, (2015, 110 ).
Notre étude relative à formation qui
relève des métiers de l'humain s'inspirera de l'ergonomie
francophone.L'analyse du travail pour être opératoire s'appuie sur
la démarche de la psychologie ergonomique selon laquelle dans le
travail, on peut faire la part entre ce qui relève de la tâche
prescrite et ce qui relève du travail réel (Falzon, 2004).
Parlant de distinction entre tâche et activité, il ressort que la
tâche correspond à ce qui est à faire, au travail à
réaliser prescrit par l'organisation à travers des buts et des
conditions de réalisation. Quant à l'activité, elle
renvoie à ce qui est fait par le sujet pour effectuer la tâche. Il
s'agit du travail réel accompli à partir du but de la
tâche. L'analyse du travail dans la perspective ergonomique doit aller
au-delà du comportement visible, observable de l'opérateur pour
atteindre la dimension inobservable, invisible c'est-à-dire
l'activité intellectuelle ou mentale, et l'activité psychique du
sujet.
La théorie ergonomique postule que la
réalisation de toute activité professionnelle se fait avant tout
en fonction des tâches et des caractéristiques personnelles de
l'opérateur. De ce fait, il ya rarement une coïncidence parfaite
entre tâche et activité. Des contraintes telles que des soucis de
santé, des raisons d'ordre éthiques, économiques, la
diversité des expériences professionnelles, la
compréhension relative ou les représentations des prescriptions
influent sur la prestation de l'opérateur, impactant ainsi ses
performances. C'est pourquoi Leplat (1997) cité par Falzon et Teiger
(2011) avance que l'activité est une construction singulière qui
dévoile non seulement la tâche prescrite mais aussi l'agent qui
l'exécute à travers notamment ses compétences, ses
motivations, son système de valeurs etc.
Le développement des compétences dans le travail
et par le travail n'est alors possible que si l'on essaie de comprendre
l'écart qui existe entre le travail prescrit et le travail réel
réalisé par l'opérateur. D'où toute la
nécessité de l'analyse du travail prônée par
l'ergonomie.
4.1.2.2 Apports de l'ergonomie à la formation et
intérêt pour notre étude
L'ergonomie favorise le développement de nouvelles
compétences et de nouveaux savoirs des individus et des collectifs ainsi
que la création pour le professionnel d'un environnement de travail
sain, sécurisant et confortable. Ce qui aura sans doute un impact
positif sur le rendement professionnel et la productivité.
S'il est vrai que « par l'exercice du travail,
l'opérateur acquiert de l'expérience et, dans le meilleur des
cas, développe sa compétence, ceci tout au long de sa vie
professionnelle»Falzon et Teiger (2011, 148), l'analyse
ergonomique offre des apports précieux à la formation. Elle peut
contribuer entre autres à mieux concevoir des contenus pertinents de
formation en milieu de travail et d'élaborer des dispositifs efficaces
de formation en didactique professionnelle. Ce faisant, la transformation du
travail et le développement de compétences professionnelles
deviendront des processus plus rationnels par la production des savoirs
d'action et des savoirs sur l'action.
En rapport avec la formation initiale des enseignants du
primaire qui fait l'objet de notre réflexion, l'ergonomie peut nous
inspirer à plusieurs titres pour l'analyse de notre problème de
recherche. En effet, la formation initiale des enseignants ne se déroule
pas sans référence à la pratique, au terrain du travail
réel. La liaison théorie-pratique doit se faire à travers
l'observation, l'analyse et/ou la pratique de situations professionnelles
réelles dans les écoles annexes pendant la première
année de formation des élèves-maîtres. Dans la mise
en oeuvre d'une telle exigence des difficultés ne manquent pas.
La référence à la théorie
ergonomique nous sera utile pour comprendre le comportement et les prestations
des différents acteurs en faisant le parallèle entre les
prescriptions officielles et le travail réel dans la formation pratique
des stagiaires. En outre, l'apprentissage de la liaison théorie-pratique
ne peut se faire sans un entraînement conséquent des
élèves-maîtres à l'observation et à l'analyse
du travail réel des enseignants des écoles annexes par des
séances d'entretiens critiques sous la houlette de leur formateur. Par
ailleurs, à travers certains aspects de la théorie ergonomique
relatifs au souci de tout opérateur de préserver sa santé,
de rechercher du confort dans l'exécution des tâches, l'on peut
regarder si l'environnement de travail des enseignants de l'école annexe
et des formateurs de l'ENEP ne présente pas des entraves à leur
investissement dans l'accomplissement des activités de liaison
théorie-pratique et au respect des prescriptions institutionnelles y
relatives.
4.1.3 L'analyse stratégique
4.1.3.1 Description de la théorie
Développée par Crozier & Friedberg (1977),
la théorie de l'analyse stratégique s'inscrit dans le cadre de la
sociologie de l'action organisée en ce qui a particulièrement
trait à l'étude des interactions entre l'acteur et l'organisation
ou l'institution. La théorie de l'analyse stratégique postule la
rationalité de l'acteur dans l'accomplissement de ses missions. Pour
appréhender cette rationalité afin de comprendre les conduites de
l'acteur, elle fait recours à un certain nombre de concepts-clés
dont ceux de marge de liberté, de calcul, de stratégie, de
rationalité limitée, d'enjeu, de projet et de règles du
jeu. Pour Friedberg (1993), l'interaction entre l'individu-acteur et
l'organisation revêt un caractère rationnel dans la mesure
où elle se conçoit comme un jeu dans lequel les acteurs-joueurs
essaient de maximiser leur gain en économisant leur investissement.
Selon cette vision, l'individu dispose d'une certaine marge de liberté
vis-à-vis des règles du jeu, grâce à laquelle il met
en oeuvre une stratégie d'action rationnelle favorable à ses
projets personnels au regard des enjeux en place. Il calcule donc pour
opérer un choix entre plusieurs solutions de sorte à servir ses
intérêts lorsqu'il se comporte ou agit au sein de l'organisation.
Ainsi, en fonction des enjeux, des contraintes et des ressources, se tissent et
se défont des alliances entre les acteurs en présence à
travers des stratégies sur la base de rationalités
limitées. La façon dont les acteurs utilisent les règles
fait partie de l'ensemble des stratégies pour atteindre leurs fins. Mais
la maîtrise de ces règles n'est pas parfaite car elles comportent
des contraintes et des zones d'incertitude qui limitent la rationalité
et la marge de manoeuvre des acteurs.
Dans la même lignée que Crozier et Friedberg,
Bernoux (1985) fonde la théorie de l'analyse stratégique sur
trois postulats.
Le premier est celui qui considère que les
hommes n'acceptent jamais d'être traités comme des moyens au
service de buts que les organisateurs fixent à l'organisation. Cela
signifie qu'au sein d'une organisation, il existe souvent des divergences ou
des contradictions entre les objectifs et les stratégies des acteurs et
ceux de l'organisation. Ce qui peut se traduire par un plus ou moins grand
respect des consignes ou des règles dans la mise en oeuvre des
tâches à accomplir.
Le second postulat porte sur la liberté
relative des acteurs.Dans une structure donnée, l'insuffisance de
réglementation ou les écarts d'interprétations des
règles confèrent aux acteurs une certaine autonomie. Ce qui peut
être un atout si l'organisation reconnaitcette relative autonomie et
organise l'expression de ces libertés pour orienter les initiatives
individuelles vers les buts de la structure.
Il s'instaure alors un jeu de pouvoir entre le pouvoir central
de l'administration à vocation centripète et les pouvoirs
périphériques à tendance centrifuge. Ce jeu de pouvoir est
à la base de la dynamique de l'institution.
Le troisième postulat avancé par Bernoux (1985)
est que les stratégies sont toujours rationnelles mais d'une
rationalité limitée. Dans une situation
déterminée, il existe plusieurs solutions possibles sans aucune
d'elles ne soient la meilleure. L'acteur est obligé de choisir la
solution la moins insatisfaisante en fonction de son niveau d'information et de
pouvoir, et au regard des multiples contraintes de l'environnement et des
stratégies que développent les autres acteurs.L'on reteint que
selon cette théorie, le fonctionnement de toute institution connait
nécessairement des conflits de pouvoir, un système d'interaction
entre les acteurs dans des espaces empreints d'incertitudes.
4.1.3.2 Rapports de la théorie avec la recherche
Dans la formation initiale des enseignants du primaire au
sein des ENEP, les conditions de travail régies par des règles ou
des textes déterminent l'engagement des acteurs et leur investissement
dans l'accomplissement des tâches qui leur sont dévolues. La
théorie de l'analyse stratégique est ici pour nous une lucarne
pour observer et analyser les comportements des formateurs et des enseignants
des écoles annexes dans leur mission d'encadrement pratique des
élèves-maîtres. Existe-t-il des textes suffisamment
explicites sur leurs rôles dans la formation pratique des
élèves-maîtres ? Les acteurs concernés ont-ils
connaissance de ces textes et comment s'évertuent-t-ils à les
respecter ?
Sont-ils suffisamment outillés du point de vue
matériel, pédagogique et psychologique pour s'acquitter
convenablement de leurs obligations professionnelles sans trop chercher
à contourner les textes à leur avantage ? Quelles sont les
interactions entre les formateurs, les enseignants des écoles-annexes et
l'administration de l'ENEP face aux enjeux en place dans la formation pratique
des élèves-maitres ? Les compétences, la motivation
et les conditions environnementales déterminent l'engagement et les
performances des acteurs dans toute activité. L'analyse
stratégique constitue alors une référence théorique
pour lire les différentes rationalités en confrontation ou en
tandem sur l'aire de la formation initiale des
élèves-maîtres autour des activités relatives
à la liaison théorie-pratique.
Au total, dans l'analyse de l'exploitation des écoles
annexes pour assurer la liaison théorie-pratique au cours de la
formation initiale des enseignants du primaire au sein des ENEP, la didactique
professionnelle nous sera utile pour examiner les aspects pédagogiques
et didactiques.
L'ergonomie du travail, elle, servira à comprendre les
comportements des acteurs vis-à-vis des paramètres
institutionnels, des conditions matérielles et motivationnelles dans les
lesquelles ils opèrent. Quant à l'analyse stratégique,
elle interviendra pour aider à discerner les aspects organisationnels et
les différentes rationalités des acteurs à l'oeuvre dans
la formation pratique des élèves-maitres. Toutefois, nous n'avons
aucunement la prétention d'appliquer intégralement toutes ces
théories dans l'analyse de l'objet de notre réflexion. Il s'agira
juste de leur emprunter certaines dimensions de leurs conceptions
théoriques ou démarches méthodologiques à des fins
d'interprétation et de diagnostic du phénomène à
l'étude.
4.2 Clarification
des concepts
L'élaboration cette recherche, nous a valu l'emploi
d'un certain nombre de termes, de notions ou d'expressions polysémiques
que nous avons emprunté à des auteurs. Il conviendrait de les
élucider en les discutant afin de rendre plus compréhensible
notre démarche pour l'atteinte de nos objectifs et la
vérification de nos hypothèses.
4.2.1 La formation initiale
Nous ne pouvons mieux appréhender le concept de
formation initiale qu'en passant au préalable par la définition
de la notion même de formation.
D'une manière générale, en rapport avec
l'éducation, la formation est l'action de former, d'instruire, de
créer ou le résultat de cette action. Pour De Landsheere
cité par Develay (1996), la formation est assimilable à
l'éducation lorsqu' elle ambitionne de prendre en compte toutes les
dimensions de l'être à former. En référence à
la terminologie anglo-saxonne, Develay(1996) parle d'éducation des
enseignants (teacher education) au lieu de formation des enseignants (teacher
training). Berbaum (1982) trouve que l'éducation s'inscrit dans la
durée avec des objectifs terminaux difficiles à atteindre et
à évaluer alors que la formation commande une intervention
à durée déterminée avec des objectifs clairement
définis. Nous ne nions certes pas la nécessité de prendre
en compte le développement de la personnalité de l'enseignant, de
son identité professionnelle au cours de la formation.
Cependant, nous préférons le vocable formation
des enseignants qui a une connotation plus technique, plus professionnelle
où l'accent est mis sur la professionnalité, l'acquisition de
compétences spécifiques à un métier.Ainsi, du point
de vue professionnel, la formation s'entend comme la préparation de
l'individu à telle ou telle fonction sociale (Reboul, 1989).
Selon Meirieu10(*) la formation peut être définie comme
« une forme particulière d'activité éducative,
inscrite dans une perspective contractuelle, visant l'acquisition de
compétences spécifiques et se donnant
délibérément pour projet la progression maximale de chaque
participant »
Dans le cadre de notre étude, la formation initiale
dont nous parlons renvoie à la formation professionnelle initiale
destinée aux élèves-maîtres en tant que futurs
enseignants. Elle peut se déroulée de façon formelle ou
informelle dans des structures publiques ou privées. Nous nous
intéressons ici à la formation initiale formelle des enseignants
du primaire assurée par les ENEP. « On entend par
formation initiale le premier programme d'études qui conduit à
l'exercice d'un métier ou d'une profession. Elle est dite
« initiale » parce qu'elle vise d'abord l'acquisition de
compétences par une personne qui n'a jamais exercé la profession
pour laquelle elle désire se préparer » (AFJV),
2004).La formation initiale des enseignants est donc celle qui initie, qui
prépare les futurs enseignants en les dotant des savoirs, aptitudes et
attitudes nécessaires à l'exercice de la profession
enseignante.
La formation initiale des enseignants qui se veut
professionnelle ne peut se réaliser efficacement sans faire une place
importante non seulement à la théorie mais aussi à la
pratique et surtout à une articulation efficace entre les deux. Ce qui
nous amène à parler de la liaison théorie-pratique ou du
rapport que la théorie doit entretenir avec la pratique et vice versa
dans les structures de formation des enseignants.
4.2.2 La liaison
théorie-pratique
Avant de clarifier la notion de liaison-théorie
pratique, il sied de faire d'abord un peu de lumière sur les concepts
« théorie » et « pratique ».
La théorie peut être entendue non pas comme tout
savoir ou toute réflexion sur le réel et sur l'action mais
plutôt comme l'ensemble des savoirs qui portent sur la connaissance du
réel et de son mouvement. Quant à la pratique, elle est
perçue comme des savoirs pratiques ou des connaissances relatives
à l'action sur le réel (Malgaive &Weber, 1982).
A travers cette définition, l'on se rend compte que la
pratique ne devrait pas être confinée seulement aux situations de
travail réel ou au terrain de la production. De même, la
théorie ne devrait pas exister que dans les écoles de formation.
En effet, dans le cadre du travail on ne cesse de mobiliser d'une
manière ou d'une autre des savoirs théoriques.
De la même manière, dans le cadre d'une
école de formation professionnelle, la référence à
une pratique expérimentée ou anticipée ne doit pas
être absente. D'où la nécessité de la liaison
théorie-pratique.
La notion de liaison théorie-pratique est
appréhendée diversement non seulement par les acteurs selon leurs
conceptions respectives et relatives mais aussi par les institutions de
formation initiale en fonction du modèle de formation adopté et
des contraintes multiples auxquelles elles font souvent face. De ce fait, la
liaison théorie-pratique peut être vécue d'une part comme
une simple alternance juxtapositive et d'autre part comme une alternance
articulation. « L'alternance désigne le va-et-vient d'un
futur professionnel entre deux lieux de formation, d'une part un
" institut de formation initiale ", d'autre part un ou plusieurs
" lieux de stages "» Perrenoud(2001,21). Partant de cette
définition et en rapport avec les réalités du terrain de
la formation initiale, l'on comprend que ces lieux de stages peuvent être
internes ou externes aux écoles de formation. Lorsqu'ils sont externes,
cela correspond, pour le cas du Burkina Faso, aux écoles d'application
dans les Circonscriptions d'Education de Base (CEB) qui reçoivent les
élèves-maîtres des ENEP en stage pratique lors de la
deuxième année de leur formation initiale.Mais quand ces lieux
sont internes, ils renvoient aux écoles annexes dans les ENEP où
les élèves-maîtres en première année de
formation initiale font l'alternance entre les salles de classe et les classes
de l'école annexe pour apprendre à faire le lien entre la
théorie et la pratique. Cependant, cette alternance ne garantit pas
forcément la réalisation d'une articulation réelle entre
la théorie et la pratique.En effet, si elle n'est qu'une succession de
moments et de lieux pendant la formation sans donner lieu à une
réflexion analytique et critique entre les connaissances
théoriques reçues en classe et les apprentissages
expérientiels acquis dans les écoles annexes ; la
liaison théorie-pratique se résume à une simple
juxtaposition, à une alternance stérile. C'est pourquoi, nous
pensons avec Perrenoud (2001) que l'alternance en soi n'est pas formatrice en
tant que telle si elle n'est pas exploitée comme une condition
nécessaire à une véritable articulation entre
théorie et pratique. Malglaive (1994) prévenait
déjà que l'alternance - articulation qu'il qualifie de
réelle et d'intégrative est celle qui favorise des interactions
entre savoirs théoriques et savoirs pratiques que l'apprenant
s'approprie, construit et transforme en compétences professionnelles.
La liaison théorie-pratique doit donc permettre
à l'apprenant de lier l'action et la réflexion pour comprendre le
pourquoi et le comment car elle doit être au service de la construction
des compétences professionnelles.
4.2.3 La compétence
professionnelle
L'objectif final de la formation est de faire des sortants des
ENEP des enseignants compétents. Mais qu'entend-t-on par
compétence ?
La définition du concept de compétence est un
exercice difficile même si apparemment dans le langage courant tout
semble aller de soi. La notion de compétence est en
réalité complexe et composite si bien que trouver une acception
unanime n'est pas une tâche aisée. Nous allons néanmoins
tenter d'en donner une appréhension globale en nous
référant à quelques auteurs sans perdre de vue le domaine
professionnel auquel se rapporte notre sujet de recherche.
Raynal & Rieunier (2001) concoivent la compétence
comme « un ensemble de comportements (affectifs, cognitifs, et
psychologiques) qui permettent à un individu d'exercer efficacement une
activité considérée généralement comme
complexe ». Pour Roegiers (2006), la compétence renvoie
à l'aptitude d'une personne à mobiliser un ensemble de savoirs,
savoir-faire et savoir-être pour résoudre des problèmes
dans une situation donnée. L'on remarque déjà que
lorsqu'on parle de compétence, le savoir, le savoir-faire et le
savoir-être en constituent les trois dimensions inséparables.
Contrairement à la capacité qui peut être perçue
comme une habileté transversale, la compétence s'exprime dans un
contexte bien précis. Elle peut être relative à une
situation sociale donnée ou à une activité professionnelle
déterminée dont la caractéristique principale est sa
complexité.
Develay (1996) souscrit au fait que la compétence est
une activité concrète qui met en branle des capacités dans
un contexte particulier. Ainsi, il souligne que dans le domaine de la formation
des enseignants la culture des compétences d'ordre disciplinaire et
épistémologique, didactique, pédagogique et psychologique
doit être de mise.
Les compétences disciplinaires et
épistémologiques sont indispensables aux enseignants pour la
maîtrise des disciplines et des contenus à enseigner. Pour la
réalisation efficace des différentes tâches
d'enseignement/apprentissage, les compétences pédagogiques sont
nécessaires pour spécifier à l'intention des
élèves les consignes structures, les consignes procédures
et les consignes critères. Quant aux compétences didactiques,
elles sont utiles pour l'analyse et l'interprétation des
représentations des élèves en termes d'obstacles ou de
ressorts à la compréhension. Enfin, celles psychologiques
consistent pour l'enseignant à pouvoir analyser et comprendre le
comportement des apprenants pour un pilotage efficace du groupe-classe. Cette
illustration montre que la compétence n'est évidemment pas une
notion simple.
Nous pouvons en déduire qu' un enseignant
compétent est celui qui est capable, face à une
situation-problème pédagogique ou éducative donnée,
de mobiliser non seulement des ressources personnelles internes - savoirs,
savoir-faire, savoir-être - mais aussi de prendre en considération
des ressources et des réalités contextuelles extérieures -
atouts et contraintes de l'environnement- pour la résoudre
efficacement.
Pour les professionnels, s'inspirant de Jobert (2000) qui
justifie la nécessité du recours à l'intelligence dans
tout travail par l'écart qui existe entre les tâches prescrites et
la singularité des situations, Perrenoud (2001,18) trouve que
« La compétence consiste à accomplir un travail
réel et pertinent sans tourner le dos au travail prescrit, mais sans s'y
enfermer, en exerçant un jugement professionnel, en s'autorisant
à jouer avec les règles, à les transgresser à bon
escient, ou à en inventer chaque fois que la complexité du
réel l'exige ».
A la lumière de ces différentes clarifications
du concept de compétence, il ressort que la compétence
professionnelle se caractérise entre autres par le fait qu'elle est
complexe, relative à un contexte ou à une situation
déterminés. Elle est un ensemble intégré de
capacités, de savoirs, savoir-faire et savoir-être
transférable ou exploitable face à des familles de situations de
travail données. La construction des compétences professionnelles
chez les enseignants ne peut alors se faire pendant la formation initiale sans
une bonne articulation entre la théorie et la pratique.
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES
CHAPITRE-5 CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
L'atteinte des objectifs poursuivis dans l'exécution de
toute activité nécessite la détermination des ressources
nécessaires et la clarification du dispositif méthodologique ou
de la démarche à suivre. Notre cadre méthodologique entend
décrire la démarche suivie pour mener la recherche. Les
étapes constitutives de cette démarche prennent en compte le
champ, la méthode, la population et l'échantillon de la
recherche, les techniques de collecte des données et le mode
d'analyse.
5.1 Le champ de la
recherche
Il s'agit ici de délimiter la zone d'étude et de
définir la population concernée par les investigations au cours
de la recherche tout en présentant les techniques
d'échantillonnage.
Notre terrain d'étude s'étend à
toutes les localités abritant des ENEP ayant des écoles annexes.
Ce faisant, les ENEP, de Loumbila, de Ouahigouya, de Bobo-Dioulasso, de Fada
N'Gourma, de Gaoua et de Dori ayant des écoles annexes fonctionnelles
sont d'emblée concernées. En dépit des contraintes
objectives de temps, de moyens financiers et d'accessibilité nous avons
pris l'option, compte tenu de l'intérêt que nous accordons
à notre recherche,de couvrir toutes les06 ENEP sur l'étendue du
territoire dans l'espoir de pouvoir donner une idée suffisamment
représentative de la problématique de la liaison
théorie-pratique à travers l'exploitation des écoles
annexes à l'échelle nationale.
5.2 La
méthode de recherche
Dans le cadre de la présente étude, nous avons
opté de mener une recherche à la fois descriptive et explicative.
Il s'agit de rendre compte de l'existant et de chercher à en donner une
explicationplausible au regard des contraintes réelles en place dans la
perspective de faire des propositions d'amélioration. Pour ce faire, les
approches qualitative et quantitative seront utilisées de façon
complémentaire pour la collecte et l'interprétation des
données. Toutefois, l'accent a été mis autant que faire se
peut sur l'approche qualitative pour une appréhension en profondeur et
nuancée du problème qui nous préoccupe.
5.3 La population
et l'échantillon de recherche
Dans le champ d'étude, les investigations ne peuvent
toucher tous les individus de la population concernée. Il est alors
nécessaire de définir les différentes catégories de
personnes susceptibles de participer à cette étude et de
préciser par un échantillonnage conséquent le nombre et
les catégories exacts de participants.
5.3.1 La population de recherche
La population est essentiellement composée de sept
groupes de personnes : les directeurs des écoles annexes, les
enseignants des écoles annexes, les formateurs des ENEP, les
élèves-maîtres en stage pratique, les Directeurs des
Études et des Stages (D.E.S) et les Directeurs généraux
(D.G.) des ENEP concernées ainsi que le Directeur de la Formation
Initiale des Personnels de l'Education de Base (DFIPEB). Les directeurs et les
enseignants des écoles annexes, les élèves-maîtres
bénéficiaires de la formation ainsi que les formateurs des ENEP
constituent la population cible privilégiée en tant que
principaux acteurs de la formation initiale. Les Directeurs des Études
et des Stages et les Directeurs généraux des ENEP, eux,
revêtent la double casquette d'autorités administratives et
pédagogiques en charge de la formation initiale des enseignants. Le
DFIPEB sera consulté en tant que personne ressource dans la mesure
où la direction qu'il pilote est investie des missions de conception, de
planification, de coordination et de supervision des activités relatives
à la formation initiale du personnel de l'éducation de base.
5.3.2 L'échantillon de
recherche
L'impossibilité d'enquêter tous les individus de
la population et le souci de représentativité nous impose un
échantillonnage approprié au regard de la méthode de
recherche et des objectifs de l'étude. À cet effet, nous avons
opté essentiellement pour la technique d'échantillonnage par la
méthode des choix raisonnés ou de tri orienté.
Pour les enseignants des 06 écoles annexes des 06 ENEP
concernées, nous avons ciblé 3 enseignants par école
à raison d'un enseignant par sous-cycle (CP ; CE ; CM) ; soit
au total 18 enseignants. Ils ont été enquêtés
à l'aide d'un questionnaire.
Deux directeurs d'écoles annexes sont retenus à
savoir un pour l'ENEP de Loumbila et un pour celle de Dori en raison des
anciennetés respectives de ces deux écoles qui correspondent
à la plus ancienne et à la plus jeune, à l'exception de
celle de Dédougou.
Ces deux directeurs ont été soumis à un
entretien semi-directif à partir d'un guide d'entretien dans le but de
récolter des informations d'ordre qualitatif sur la vie des
écoles annexes dont ils ont en charge la direction.
Les élèves-maîtres en position de stage
pratique en tant que bénéficiaires de la formation initiale dont
la prestation des écoles annexes pendant leur première
année constituent un public cible de premier plan. En effet, ils sont
bien placés pour nous donner leur appréciation sur la
contribution des écoles annexes à leur formation initiale. De ce
fait, un questionnaire leur a été administré pour
recueillir leurs avis sur la question. Sur l'ensemble des 06 ENEP, nous avons
choisi 60 stagiaires ; soit 10 stagiaires par ENEP.
Cet échantillon se justifie par le fait qu'aucune des
ENEP n'a plus de 20 salles de classe. Par conséquent, ce nombre de 10
permet de couvrir au moins 50 % des salles de classe par ENEP.
Les formateurs des ENEP, permanents comme vacataires, sont
incontournables pour comprendre l'apport des écoles annexes à la
formation initiale des enseignants dans la mesure où ils sont
chargés de dispenser les cours théoriques mais aussi d'assurer la
liaison théorie-pratique par l'exploitation pédagogique de ces
écoles. Nous avons alors ciblé majoritairement les formateurs
intervenant dans la didactique des disciplines. Notre échantillon se
compose au total de 72 formateurs pour les 06 ENEP retenues à raison de
12 par ENEP. Ces 12 formateurs se répartissent dans les
différentes disciplines à raison de 02 formateurs pour chacune
d'elle. Il s'agit de la didactique du calcul, la didactique du français,
la didactique de l'éveil, l'éducation physique et sportive, la
pédagogie générale et la psychopédagogie.
En plus des acteurs susmentionnés, nous avons choisi de
nous entretenir avec les directeurs des études et des stages et les
directeurs généraux des ENEP de Loumbila et de Dori.
Placés à un niveau élevé de la hiérarchie
des ENEP, ces directeurs nous ont donné une lecture plus
éclairée et approfondie sur la fonctionnalité des
écoles annexes par rapport à la formation initiale des
enseignants du primaire.
Enfin, le directeur de la formation initiale des personnels de
l'éducation de base fait partie des personnes ressources avec lesquelles
nous avons échangé autour de notre problématique de
recherche. En effet, étant chargé de la coordination et du suivi
de la formation initiale des personnels de l'éducation de base11(*), ses points de vue sur la
qualité de la formation pratique des élèves-maîtres,
des difficultés inhérentes et des perspectives nous ont
été fort utiles dans le cadre de notre étude.
5.4 Les techniques
de collecte des données
Au regard de l'approche à la fois qualitative et
quantitative de la présente étude et des statuts des publics
cibles, il est fait recours non seulement à des outils de recueil
d'informations quantitatives mais aussi et surtout à des instruments
appropriés pour la collecte des informations qualitatives. Dans cette
optique, nous avons utilisé d'une part des questionnaires et d'autre
part des guides d'entretien semi-dirigés. Au total trois questionnaires
et trois guides d'entretien ont été élaborés.
5.4.1 L'enquête par
questionnaire
Le questionnaire a été retenu pour sa pertinence
dans la récolte de données quantitatives. Il favorise en effet la
collecte d'informations variées auprès de plusieurs individus en
un temps réduit et sans une grande influence de l'enquêteur sur
l'enquêté. En outre, ces informations peuvent être
traitées de façon statistique.
La particularité de notre questionnaire est qu'il
contient en plus des questions fermées, des questions ouvertes. Les
questions fermées permettent surtout de collecter des informations
statistiques d'ordre quantitatif.
Quant aux questions ouvertes, elles sont indiquées pour
recueillir des données qualitatives en permettant aux répondants
de donner leurs points de vue, de justifier leurs réponses et de faire
des suggestions. Les questions sont construites autour d'un certain nombre de
thèmes relatifs aux préoccupations de recherche. Il s'agit
notamment de la perception des acteurs sur le rôle des écoles
annexes, de leur conception de la liaison théorie-pratique, de
l'organisation des visites de classes et des difficultés y relatives, de
leur appréciation de l'apport des écoles annexes à la
formation des élèves-maîtres et des solutions
préconisées pour améliorer la situation. Nous avons donc
administré ces questionnaires aux enseignants des écoles annexes,
aux formateurs des ENEP et aux élèves-maîtres en
deuxième année de formation. Cela nous a permis d'avoir non
seulement des données qualitatives mais aussi quantitatives.
5.4.2 L'entretien semi-dirigé
Pour les entretiens semi-dirigés, des guides
d'entretien ont servi de support pour nos échanges avec les directeurs
des écoles annexes, les D.E.S et les D.G. des ENEP de Loumbila et de
Dori ainsi qu'avec le Directeur de la Formation Initiale des Personnels
d'Education de Base. L'utilisation de cet outil se justifie par le fait que
c'est une technique qualitative de collecte des données pour une analyse
en profondeur du problème. Cette méthode a aussi l'avantage de
permettre d'interagir avec l'enquêté pour l'amener à
préciser certaines réponses en reformulant au besoin des
questions non comprises. Par ailleurs, elle rend possible l'exploitation de
l'expression non verbale de l'interviewé même si elle requiert la
présence effective du chercheur et exige une attention soutenue de sa
part pour ne pas perdre le fil des échanges. Les thèmes
abordés pour ces entretiens portaient sur le rôle des
écoles annexes, l'importance de la liaison théorie-pratique dans
la formation des élèves-maîtres, la mise en oeuvre de cette
liaison théorie-pratique et les difficultés rencontrées et
enfin des propositions de solutions pour une formation pratique plus
efficace.
5.4.3 La recherche documentaire
Lors du travail empirique, à toutes les occasions de
rencontre avec les personnes constituant notre échantillon, nous n'avons
pas manqué de récolter l'information écrite susceptible
d'éclairer notre sujet. Nous avons cherché à rassembler un
certain nombre de documents sur le sujet en visitant aussi les centres de
documentation de l'ENEP de Dori, de Loumbila et la bibliothèque de l'ex
IPB (Institut pédagogique du Burkina). Ce faisant, nous avons pu ainsi
récolter quelques textessur l'organisation et le fonctionnement des
ENEP, des écoles annexes et sur l'encadrement des
élèves-maîtres. Cette investigation documentaire a
été très importante dans la mesure où elle nous a
permis d'avoir une idée claire sur forces et les insuffisances des
mesures d'ordre institutionnel régissant le fonctionnement des ENEP et
des écoles annexes.
5.5 Validation et
administration des outils
Afin de pouvoir vérifier la pertinence et la
fiabilité de nos instruments, nous avons utilisé deux techniques
de validation. En un premier temps, nous avons employé la méthode
des juges par laquelle nos instruments ont été soumis à
l'appréciation de notre directeur de mémoire pour recueillir ses
amendements.
En second lieu, la méthode du pré-test nous a
permis d'administrer à titre d'essai un premier jet de nos outils
à quelques formateurs, élèves-maîtres et au D.E.S de
l'ENEP de Dori. Cela nous été utile pour faire des
réajustements en reformulant certaines questions à
équivoque.
Pour l'administration de nos outils, nous avons
bénéficié de la collaboration des D.E.S des ENEP
concernées et de certains collègues pour ventiler et
récupérer les questionnaires. Quant aux différents
entretiens réalisés, il a fallu négocier des rendez-vous
avec les personnes ressources en fonction de leur disponibilité.
5.6 Le mode
d'analyse des données
Nous avons opté pour une approche thématique
parce qu'elle permet un regroupement des idées et une progression
ordonnée dans l'analyse des données. Pour ce faire, nos outils
ont été structurés par thème. En outre, notre
analyse a tenu compte d'un certain nombre de variables relatives à
l'institution et aux principaux acteurs. Cette analyse se veut à la fois
institutionnelle et fonctionnelle. Quant au traitement des résultats, il
s'est fait essentiellement par codage et dépouillement manuel.
CHAPITRE-6
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
Ce chapitre relatif aux aspects pratiques de l'étude a
pour objectif de présenter globalement le point des enquêtes
réalisées puis d'analyser et d'interpréter les
données recueillies. Pour ce faire, il sera d'abord fait l'état
du recouvrement des informations par type d'outil et en fonction du public
cible. Ensuite, il sera procédé à une synthèse des
données de questionnaires et d'entretien sous forme de tableaux
récapitulatifs dans la mesure du possible, assortis d'analyse et
d'interprétation.A l'issue de cette analyse, nous allons procéder
à la vérification des hypothèses suivies de propositions
de solutions et de recommandations.
6.1 Le point sur le
recouvrement des données
La collecte des données s'est faite essentiellement par
l'usage de deux outils d'enquête à savoir le questionnaire et le
guide d'entretien. A ces deux outils s'ajoute la recherche de documents en
rapport avec l'organisation et le fonctionnement des ENEP en
général et des écoles annexes en particulier.
Pour la collecte des données qualitatives à
partir de guides d'entretien nous avons pu réaliser effectivement les
différents entretiens par nous-mêmes en négociant des
rendez-vous avec les personnes retenues. Les prises de notes ainsi que
l'enregistrement audio avec le consentement des interviewés nous a
permis de garder des traces fidèles de nos échanges pour
exploitation approfondie lors de l'analyse.
Quant aux données quantitatives, les D.E.S des ENEP
ainsi que des collègues formateurs nous ont aidés à
ventiler et récupérer les différents questionnaires
auprès des élèves-maîtres, des enseignants des
écoles-annexes et des formateurs.
6.1.1 Recouvrement des données
de questionnaires
Dans cette partie, il s'agit de faire le point du recouvrement
des questionnaires d'enquêtes placés sur le terrain. A cet effet,
il sera fait recours à des tableaux récapitulatifs pour donner
une vue synoptique de l'état de recouvrement de ces questionnaires. En
rappel, les questionnaires ont été adressés aux
formateurs, aux enseignants des écoles-annexes et aux
élèves-maîtres en stage pratique.
6.1.1.1 Questionnaires à l'adresse des
élèves-maîtres en stage pratique
6.1.1.1.1 Identification des
enquêtés
Nos enquêtés étaient tous des
élèves-maîtres des ENEP en deuxième année de
formation c'est-à-dire en stage pratique sur le terrain dans les
écoles d'application.
Sur les six ENEP retenues, ils étaient au total 60
élèves-maîtres soit 15 garçons et 45 filles à
avoir répondu à nos questions.
Ici, le sexe, a priori, n'est pas déterminant dans la
pertinence des réponses attendues. Le statut
d'élèves-maîtres en stage et l'ENEP d'origine importent
plus.
6.1.1.1.2 Etat de recouvrement du
questionnaire adressé aux élèves-maîtres
L'on peut noter un recouvrement total des 60 questionnaires
ventilés auprès des élèves-maîtres provenant
des 6 ENEP ayant des écoles annexes, soit un taux de recouvrement de
100% dans toutes les ENEP.
6.1.1.2 Questionnaires à l'adresse des formateurs des
ENEP
6.1.1.2.1 Identification des
enquêtés
Cette identification se fera selon l'emploi,
l'ancienneté et la discipline enseignée que nous avons retenus
comme paramètres pertinents pour la collecte et l'analyse des
données.
§ Répartition des enquêtés selon
l'emploi
La répartition des enquêtés selon leur
emploi respectif sera récapitulée dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 2: Répartition des
enquêtés selon l'emploi
Emploi
ENEP
|
IP
|
CPI
|
IEPD
|
CASU
|
Enseignants des lycées
et collèges
|
Total
|
Loumbila
|
-
|
07
|
03
|
-
|
01
|
11
|
Bobo Dioulasso
|
01
|
05
|
01
|
-
|
-
|
07
|
Ouahigouya
|
-
|
05
|
04
|
-
|
-
|
09
|
Fada
|
-
|
06
|
04
|
-
|
01
|
11
|
Gaoua
|
-
|
01
|
06
|
-
|
01
|
08
|
Dori
|
-
|
05
|
04
|
01
|
01
|
11
|
Total
|
01
|
29
|
22
|
01
|
04
|
57
|
Un regard global sur le tableau 2nous renseigne que tous les
emplois habilités à donner des cours dans les ENEP sont prises en
compte dans notre échantillon.
Mais par rapport à cet échantillon, l'on
remarque que les CPI et les IEPD représentent la grande majorité
des formateurs sur l'ensemble des ENEP.
§ Répartition des enquêtés selon
l'ancienneté en qualité de formateur
Pour avoir un aperçu sur l'ancienneté des
formateurs retenus pour notre étude, nous en avons fait la
synthèse dans le tableau ci-après :
Tableau 3: Répartition des
enquêtés selon l'ancienneté à l'ENEP
Emploi
ENEP
|
1 an
|
2ans
|
3ans
|
4 ans
|
5 ans
|
6 à 10ans
|
Plus de 10ans
|
Total
|
Loumbila
|
01
|
01
|
01
|
03
|
04
|
-
|
01
|
11
|
Bobo Dioulasso
|
01
|
-
|
-
|
03
|
03
|
-
|
-
|
07
|
Ouahigouya
|
01
|
01
|
-
|
05
|
01
|
-
|
01
|
09
|
Fada
|
01
|
01
|
01
|
01
|
01
|
04
|
02
|
11
|
Gaoua
|
01
|
-
|
-
|
03
|
01
|
03
|
-
|
08
|
Dori
|
-
|
02
|
04
|
-
|
05
|
-
|
-
|
11
|
Total
|
05
|
05
|
06
|
15
|
15
|
07
|
04
|
57
|
Il ressort de ce tableau que la plupart des formateurs
enquêtés soit 63,15 % de l'échantillon retenu ont entre 3
et 5 ans d'ancienneté dans les ENEP. Ce qui laisse entrevoir en eux
l'acquisition probable d'un minimum d'expérience professionnelle dans la
formation initiale des enseignants du primaire.
§ Répartition des enquêtés selon
la discipline enseignée
Le souci de voir si la liaison théorie-pratique est
prise en compte dans les différentes disciplines enseignées nous
a conduits à les cibler toutes à travers le choix des formateurs
à interviewer. Le tableau qui suit en fait une récapitulation
générale :
Tableau 4: Répartition des
enquêtés selon la discipline enseignée
Discipline enseignée
ENEP
|
PG/LS
|
Psychopéd.
|
DF
|
DC
|
DE
|
D/EPS
|
Total
|
Loumbila
|
02
|
02
|
02
|
02
|
02
|
01
|
11
|
Bobo Dioulasso
|
01
|
01
|
01
|
01
|
02
|
01
|
07
|
Ouahigouya
|
02
|
01
|
02
|
02
|
02
|
-
|
09
|
Fada
|
02
|
02
|
02
|
02
|
02
|
01
|
11
|
Gaoua
|
01
|
02
|
02
|
01
|
01
|
01
|
08
|
Dori
|
02
|
02
|
02
|
02
|
02
|
01
|
11
|
Total
|
10
|
10
|
11
|
10
|
11
|
05
|
57
|
Légende : PG=
Pédagogie générale ; LS= Législation
Scolaire ; Psychopéd.= Psychopédagogie
DF= Didactique du français ; DC= Didactique du
calcul ; DE= Didactique de l'Eveil ; D/EPS= Didactique de
l'Education Physique et Sportive.
De cette récapitulation générale, il
apparaît que toutes les disciplines de base enseignées sont prises
en considération dans l'échantillonnage avec un léger
accent sur la didactique des disciplines.
6.1.1.2.2 Etat de recouvrement du
questionnaire adressé aux formateurs
A travers le tableau qui suit nous avons le point sur le
recouvrement des questionnaires remplis par les formateurs.
Tableau 5: Etat de recouvrement
des questionnaires adressés aux formateurs
N° d'ordre
|
ENEP d'origine
|
Quantité placée
|
Quantité récupérée
|
Taux de recouvrement
|
1
|
ENEP de Loumbila
|
12
|
11
|
91,66%
|
2
|
ENEP de Bobo
|
12
|
07
|
58,33
|
3
|
ENEP de Ouahigouya
|
12
|
09
|
75 %
|
4
|
ENEP de Fada
|
12
|
11
|
91, 66 %
|
5
|
ENEP de Gaoua
|
12
|
08
|
66,66
|
6
|
ENEP de Dori
|
12
|
11
|
91, 66 %
|
|
Total
|
72
|
57
|
79,17 %
|
Au niveau des formateurs, contrairement aux
élèves-maîtres, l'on a enregistré une
déperdition de quelques fiches d'enquête dans toutes les ENEP. Ce
qui fait baisser le taux de recouvrement à 76,38 % pour l'ensemble de
cette catégorie d'acteurs.
6.1.1.3 Questionnaires à l'adresse des enseignants des
écoles annexes
6.1.1.3.1 Identification des
enquêtés
Cette identification se fera selon l'emploi,
l'ancienneté que nous avons retenus comme critères significatifs
l'analyse des données.
§ Répartition des enquêtés selon
l'emploi
La répartition des enquêtés selon leur
emploi respectif sera récapitulée dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 6: Répartition des
enseignants des écoles annexes selon leur emploi
Emploi
ENEP
|
IAC
|
IC
|
IP
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
03
|
00
|
03
|
Bobo Dioulasso
|
00
|
04
|
00
|
04
|
Ouahigouya
|
00
|
03
|
01
|
04
|
Fada
|
00
|
03
|
01
|
04
|
Gaoua
|
00
|
03
|
01
|
04
|
Dori
|
00
|
03
|
00
|
03
|
Total
|
00
|
19
|
03
|
22
|
Le tableau6nous renseigne que tous les enseignants des
écoles annexes interviewés titulaires de classe sont au moins
des Instituteurs Certifiés. Ils sont donc nantis du Certificat
d'Aptitude Pédagogique (CAP). Mieux, parmi eux il y a des Instituteurs
principaux (IP) qui sont directeurs d'école, encadreurs de
proximité. Mais au-delà de leur grade, voyons ce qu'il en est de
leur ancienneté.
§ Répartition des enquêtés selon
l'ancienneté dans une école annexe
Pour avoir un aperçu sur l'ancienneté des
formateurs retenus pour notre étude, nous en avons fait la
synthèse dans le tableau ci-après :
Tableau 7: Répartition des
enseignants des écoles annexes selon leur ancienneté
Ancienneté
ENEP
|
Moins de 5 ans
|
5 à 10 ans
|
Plus de 10ans
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
01
|
02
|
03
|
Bobo Dioulasso
|
02
|
01
|
01
|
04
|
Ouahigouya
|
01
|
02
|
01
|
04
|
Fada
|
00
|
02
|
02
|
04
|
Gaoua
|
01
|
02
|
01
|
04
|
Dori
|
03
|
00
|
00
|
03
|
Total
|
07
|
08
|
07
|
22
|
Pourcentage
|
31,82 %
|
36, 36 %
|
31,82 %
|
100 %
|
Il ressort de ce tableau que sur les 22 enseignants
enquêtés seuls 07 ont moins de 5 ans d'ancienneté dans une
école annexe. Les autres ont au moins de 5 ans d'enseignement dans une
école annexe au sein des ENEP. De ce fait, l'on pourrait dire qu'ils ont
pu acquérir au moins une certaine expérience professionnelle dans
la formation initiale des enseignants du primaire.
6.1.1.3.2 Etat du recouvrement des
questionnaires adressés aux enseignants des écoles annexes.
Tous les 22 questionnaires placés au niveau des
enseignants des écoles-annexes ont été remplis et ont pu
être récupérés dans la totalité, soit un taux
de 100 %.
6.1.2 Réalisation des
entretiens
6.1.2.1 Identification des enquêtés et
état de réalisation des entretiens
Pour les entretiens, il était initialement prévu
en tout 07 entretiens avec des personnes ressources. Mais nous avons eu
l'opportunité de rencontrer la DES de Fada qui était
disposée à nous accorder une interview. L'occasion a
été alors saisie. D'où le taux de global de
réalisation de 114,28 %.
Dans l'ensemble, les taux de recouvrement des questionnaires
sont satisfaisants. On note 100% (cf. tableaux 3 et 10) de taux
récupération pour les questionnaires adressés aux
élèves-maîtres et aux enseignants des écoles
annexes. Pour les formateurs, nous avons un taux de 79,17 % (cf. tableaux 7).
Ce qui donne un pourcentage global de 93,05 %. Même si au niveau de la
recherche documentaire nous n'avons pas pu mettre la main sur tous les textes
recherchés, les entretiens avec toutes les personnes ressources
prévues ont pu être réalisés.
Si l'on tient compte d'une part du fait que les
élèves-maîtres, les enseignants des écoles annexes,
les formateurs, les DES et les DG des ENEP sont les principaux acteurs dans la
formation initiale et que d'autre part toutes les ENEP ayant des écoles
annexes ont été couvertes par nos investigations, l'on peut
s'attendre à des données suffisamment représentatives de
tous les aspects de la problématique de la liaison
théorie-pratique dans ces écoles nationales de formation
initiale. Voyons donc quelles est la teneur des données
collectées.
6.1.3 Le point sur la recherche
documentaire
Dans le cadre de notre étude, nous avons voulu
compulser un certain nombre de textes et de documents officiels relatifs
à l'organisation et au fonctionnement des ENEP en général
et des écoles annexes en particulier.
Nos recherches ont porté sur les statuts des ENEP,
l'arrêté portant organisation et fonctionnement des ENEP,
l'arrêté du ministre de l'éducation de base fixant le plan
de formation initiale et déterminant l'organisation de la formation
initiale, l'arrêté du MENA portant organisation et fonctionnement
des écoles d'application et des écoles annexes, le
règlement intérieur des ENEP, le référentiel des
compétences pour la formation initiale, un texte décrivant le
profil des sortants des ENEP, un texte relatif au volume horaire annuel
officiel alloué à la formation initiale faisant les parts
respectives de temps imparti à la théorie et aux aspects
pratiques, un texte précisant les rôles des acteurs dans la
formation pratique des élèves-maîtres au cours de la
première année.
En termes de résultats, nous n'avons pu avoir que les
statuts des ENEP, le règlement intérieur, l'arrêté
portant organisation et fonctionnement des ENEP. Un texte tenant lieu de plan
de formation a été mis à notre disposition. Mais il semble
relever du temps où la formation initiale durait une année. De
plus, ledit texte ne comporte ni timbre officiel ni signature indiquant qu'il
s'agit bien d'un arrêté ministériel.
6.2
Présentation, analyse et interprétation des données
recueillies
Cette partie est consacrée à l'analyse et
à l'interprétation des données collectées. Pour ce
faire, nous avons voulu éviter une compilation chronologique ou
linéaire des informations recueillies. Une lecture croisée des
données quantitatives et qualitatives en confrontant les points de vue
des différents acteurs par thématique nous paraît plus
efficace pour une analyse plus rationnelle.Nous allons donc présenter
et analyser les réponses des enquêtés suivant les
thèmes qui se dégagent de l'ensemble des questions ou items.
6.2.1 De la conception de la liaison
théorie-pratique par les acteurs
6.2.1.1 la conception des formateurs
Pour avoir une idée sur la conception de la liaison
théorie-pratique par les formateurs la question ouverte 2 du
questionnaire qui leur est adressé nous a été utile. Elle
était formulée comme suit : Qu'entendez-vous par liaison
théorie-pratique pendant la première année de la
formation initiale des enseignants du primaire ? Voici l'économie
de leurs réponses dans le tableau suivant :
Tableau 8: Conception de la
liaison théorie-pratique par les formateurs
Fréquence des réponses par
ENEP
Réponses obtenues
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Observations de leçons modèles après
avoir
reçu des cours théoriques
|
01
|
00
|
02
|
07
|
03
|
04
|
17
|
Observations de leçons modèles suivies de
la conduite de leçons d'essai en rapport
avec la théorie reçue
|
00
|
00
|
02
|
01
|
01
|
01
|
05
|
Mise en pratique des acquis pédagogiques
théoriques
|
06
|
03
|
01
|
02
|
02
|
06
|
20
|
Imprégnation des réalités
administratives, pédagogiques
matérielles de l'école et de la classe pour
faire le lien avec la théorie
|
02
|
02
|
01
|
00
|
02
|
00
|
07
|
Compréhension de la théorie pour mieux
l'appliquer
|
02
|
01
|
01
|
01
|
01
|
00
|
06
|
Sans réponse (Abstention ou oubli)
|
00
|
01
|
02
|
00
|
00
|
00
|
03
|
Total
|
11
|
06
|
07
|
11
|
08
|
11
|
54
|
NB : Ohg = Ouahigouya
Des données de ce tableau, la conception majeure qui se
dégage de la liaison théorie-pratique par les formateurs est
qu'elle doit consister en une mise en pratique des connaissances
pédagogiques théoriques acquises pendant les cours. En effet, 20%
des enquêtés ont cette conception.
La seconde appréhension de la liaison
théorie-pratique qui fédère 17 % des points de vue
recueillis est celle qui la conçoit comme le fait d'observer de
leçons dites modèles après avoir reçu les cours
théoriques en classe dans l'optique de voir dans ce qui est fait la
confirmation de ce qui est a été dit. Le modèle de
formation qui estsous-jacent à ces deux visions dominantes de la liaison
théorie-pratique estproche du paradigme de la formation centrée
sur les acquisitions de Ferry (1983).
Ce modèle préconise avant tout, l'acquisition de
savoirs théoriques disciplinaires, pédagogiques et psychologiques
puis le développement d'habiletés ou de savoir-faire par
l'observation de la pratique, des séances de simulation ou des
entraînements systématiques.
Au-delà de ces deux visions dominantes, l'imitation de
leçons modèles, le suivi de la gestion de l'école et de la
classe, l'effort de compréhension de la théorie pour mieux
l'appliquer font aussi partie des conceptions de la liaison
théorie-pratique par certains formateurs même s'ils ne sont pas
majoritaires.
6.2.1.2 La conception des DES, des DG des ENEP et du
DFIPEB
Les entretiens que nous avons réalisés avec les
DES, les DG des ENEP et DFIPEBvontdans le sens d'une conception plus large de
la notion de liaison théorie-pratique.Pour les DES « la
liaison théorie-pratique renvoie à l'éclairage de la
pratique par la théorie mais aussi de la théorie par la
pratique ». Il s'agit de puiser des éléments de
cours théoriques pour passer à la pratique-classe ou observer,
analyser et comprendre des prestations pédagogiques à la
lumière des connaissances théoriques acquises et des
réalités du contexte. Cette conception de la liaison
théorie théorie-pratique montre qu'elle ne devrait pas être
confinée à la pratique-classe mais doit s'étendre à
l'observation et à l'analyse de la gestion des activités de
l'école en rapport avec les théories reçues. Les DG
et le DFIPEB pensent que « la liaison théorie-pratique
transcende même le cadre de la didactique des disciplines pour toucher
à des aspects relatifs à la pédagogie
générale, la psychopédagogie, la législation
scolaire »
La conception de la liaison théorie-pratique par les
acteurs n'est donc pas uniforme mais diverse. Par ailleurs, l'analyse
documentaire nous révèle que les textes qui régissent
l'organisation et le fonctionnement des ENEP ne permettent pas de faire une
idée claire et nette de ce qu'il faut entendre par liaison
théorie-pratique au cours de la première année et
qu'est-ce qui peut ou doit être fait en fonction du temps imparti et des
disciplines enseignées.
Même si les acteurs n'ont pas une même
compréhension de la liaison théorie-pratique, l'on peut quand
même se demander ce qu'ils pensent de son importance dans la formation
initiale des enseignants.
6.2.2 De la perception de l'importance
de la liaison théorie-pratique
6.2.2.1 Son importance selon les formateurs
L'item 3 du questionnaire était une question ouverte
qui avait pour objectif de recueillir le point de vue des formateurs sur
l'importance de la liaison théorie-pratique.
La quintessence de leurs réponses traduit
l'unanimité de tous à savoir 100% des enquêtés quant
au fait que la liaison théorie-pratique revêt une importance
capitale dans la formation initiale des enseignants. En effet, ils soutiennent
qu'elle est fondamentale car l'enseignement est avant tout un savoir-faire. Le
rapport que la théorie doit entretenir avec la pratique donne
l'occasion aux élèves-maîtres de voir la
réalité de la pratique-classe, de l'organisation et de la gestion
des activités scolaires en faisant une comparaison entre le savoir et le
savoir-faire en situation réelle. Elle permet de mieux comprendre la
théorie à travers l'observation de la pratique. De plus, l'on
retient de leurs propos que cette liaison théorie-pratique permet aux
stagiaires de voir des leçons-modèles et de s'essayer à la
pratique.
Ce faisant, elle renforce les connaissances acquises par les
élèves-maîtres et les prépare à mieux
réussir leur stage pratique en deuxième année.
6.2.2.2 Son importance selon les DES, les DG des ENEP et le
DFIPEB
Les DES, les DG et le DFIBEB interviewés reconnaissent
que « sans la liaison entre la théorie et la pratique
pendant la formation, l'installation des compétences professionnelles de
base indispensables à l'exercice du métier ne peut être
effective ». Toute chose qui compromet la qualité de la
formation et par ricochet affecte l'efficacité de l'enseignement. Ils ne
conçoivent donc pas la possibilité d'assurer aux enseignants une
formation professionnelle sans faire le lien entre la théorie et la
pratique.
En référence à notre cadre de
référence cette reconnaissance de l'importance du lien que la
théorie doit entretenir avec la pratique pendant la formation rejoint la
didactique professionnelle où Pastré (2011) démontre que
apprendre des situations est une voie efficace pour le développement des
compétences professionnelles. Quel rôle alors doit jouer les
écoles annexes dans cette perspective ?
6.2.3 De la perception du rôle des
écoles annexes dans la formation initiale
6.2.3.1 Du rôle des écoles annexes pour les
élèves-maîtres
Pour les élèves-maîtres, il s'agissait de
savoir s'ils sont conscients de l'existence des écoles-annexes au sein
de leurs ENEP respectives et s'ils connaissent le rôle qu'elles doivent
jouer dans leur formation initiale. Les items 1, 2 et 3 du questionnaire ont
été formulés à cet effet.La teneur des
réponses recueillies indique que 100% des
élèves-maîtres enquêtés sont au courant de
l'existence des écoles-annexes au sein de leurs structures de
formation.
En outre, ils ne méconnaissent pas le rôle
assigné à ces écoles-annexes. En effet, seulement 6,67 %
des répondants n'arrivent pas à donner le rôle des
écoles-annexes dans leur formation initiale. La grande majorité
soit 83,33 % trouve que les écoles annexes ont pour mission de leur
permettre d'observer des leçons dans les disciplines enseignées.
Cependant 8, 33 % des enquêtés sont plus globale
dans leurs réponses car ils affirment que la fonction des écoles
annexes est d'assurer la liaison théorie-pratique pendant la
première année de formation. Un seul
élève-maître soit 1,67 % des enquêtés
précise que en plus de l'observation des leçons, les
écoles-annexes offrent l'occasion de s'imprégner de la conduite
d'autres activités scolaires.
6.2.3.2 Du rôle des écoles annexes pour les
enseignants des écoles annexes
La majorité des enseignants enquêtés soit
95,45 % de notre échantillon dit que les écoles annexes ont pour
rôle de permettre la liaison théorie-pratique pendant la
première année de la formation initiale des
élèves-maîtres.
Ils reconnaissent l'importance et la nécessité
de cette liaison théorie-pratique dans la formation des enseignants. Ils
justifient leurs réponses en précisant que les écoles
annexes contribuent à la formation pratique des
élèves-maîtres en complétant les aspects
théoriques par l'observation et l'analyse de leçons, de la
gestion administrative de l'école ou de l'organisation de la classe. Ce
faisant, elles permettent aux futurs enseignants de réfléchir sur
le rapport que la théorie entretient avec la pratique en situation
réelle.
6.2.3.3 Du rôle des écoles annexes pour les
formateurs
La synthèse des réponses obtenues indique que
tous les formateurs interrogés savent que le rôle principal de
l'école annexe est de permettre d'assurer la liaison entre la
théorie et la pratique. Cette façon d'exprimer la mission globale
de l'école annexe peut être attribuée à seulement 9
% des enquêtés. Les autres répondants sont plus
précis dans leurs réponses même si cette précision
est quelque peu restrictive de la notion de liaison théorie-pratique.
Les deux grandes tendances reflètent une perception du
rôle de l'école-annexe d'une part comme moyen d'observation de
leçons et d'autre part comme lieu d'essai à la pratique-classe.
La fréquence des réponses révèle que 24 % des
formateurs interviewés voient que l'école annexe a pour fonction
d'offrir aux élèves-maîtres des occasions pour observer des
leçons dites modèles présentées par des
Instituteurs Certifiés.
En revanche, on note que 17 % des enquêtés
attendent de l'école annexe non pas qu'elle présente des
leçons aux élèves-maîtres mais qu'elle leur
permettre de s'exercer à la conduite de leçons.
L'on voit donc que tous les formateurs n'ont pas une vision
commune du rôle de l'école annexe dans la formation des
élèves-maîtres. Ces nuances dans la perception du
rôle des écoles annexes dépendent en partie de
l'appréhension que chacun a de la liaison théorie-pratique. A
travers les propos des uns et des autres, on se rend compte que les centres
d'intérêt divergent. Les réponses sont disparates, globales
ou restrictives par rapport à la mission centrale qui est celle
d'assurer la liaison théorie-pratique.
Notre investigation documentaire nous amène à
dire que cette situation peut se comprendre car l'article 4 des statuts des
ENEP qui définit le rôle des écoles annexes reste global.
Il stipule que « les élèves-maitres s'exercent
à la pratique de l'enseignement, à la gestion d'une classe ainsi
qu'à des activités scolaires dans les écoles annexes
ouvertes au sein des ENEP, dans des écoles d'application, ou à
défaut dans les autres écoles primaires ». Ce qui
est une disposition générale concernant toute la durée de
la formation initiale.L'arrêté ministériel devant
préciser et spécifier l'organisation et le fonctionnement des
écoles annexes demeure introuvable.
6.2.4 De l'exploitation des
écoles annexes pour la liaison théorie-pratique
Nous venons de voir que tous les acteurs sont unanimes que les
écoles annexes ont un rôle important à jouer dans la
formation des élèves-maîtres. Il s'agit de voir quelle
exploitation en est effectivement faite dans les différentes ENEP.
A travers ce thème, notre objectif était de
savoir quelle est la nature et la quantité des activités
menées à partir des ressources de l'école-annexe par les
formateurs pour assurer la liaison théorie-pratique au profit des
élèves-maîtres. Les items 3,4, 6 et 7 du questionnaire ont
été formulés à cet effet à l'endroit des
élèves-maîtres.
6.2.4.1 De la nature des activités selon les
élèves-maîtres
Il ressort de la synthèse des réponses obtenues
des bénéficiaires de la formation initiale que les
activités réalisées dans les écoles-annexes
consistent essentiellement en l'observation de leçons
présentées par les enseignants.
La nature des visites de classes est synthétisée
comme suit dans le tableau ci- dessous :
Tableau 9: Objets ou nature des
visites de classes selon les élèves-maîtres
ENEP concernées
Objet des visites de classes
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Taux
|
Observation de leçons
|
04
|
08
|
08
|
08
|
08
|
05
|
41
|
85,42 %
|
Conduite de leçons d'essai
|
00
|
00
|
00
|
01
|
00
|
00
|
01
|
2,08 %
|
Observation et analyse de leçons
|
00
|
02
|
02
|
01
|
01
|
00
|
06
|
12,5 %
|
Observation de l'organisation de la classe ou de la gestion de
l'école.
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00 %
|
Autres :
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00 %
|
Total
|
04
|
10
|
10
|
10
|
09
|
05
|
48
|
100 %
|
Le motif principal des visites de classe dans les
écoles annexes est manifestement l'observation de leçons. En
effet, 85,42 % des élèves-maîtres enquêtés
l'affirment. Parfois cette observation de leçons est suivie d'analyse
comme l'indique 12,5 % des répondants. La conduite de leçons
d'essai même si elle est un phénomène rare, n'est pas
totalement inexistante car cette activité est reconnue par 2,08 % des
interviewés.
6.2.4.2 De la nature des activités selon les DES des
ENEP et les directeurs des écoles
Les entretiens avec les DES et les directeurs des
écoles annexes nous ont permis de savoir que les observations de
leçons sont souvent suivies d'analyse ou d'échanges avec les
formateurs et parfois avec les enseignants de l'école-annexe.
En général, les leçons observées
portent sur la didactique des disciplines et principalement celle des
mathématiques. La pédagogie générale, la
psychopédagogie, la législation scolaire sont par exemple les
parents pauvres de la liaison théorie-pratique, faute de temps.
6.2.4.3 Du nombre de visites de classes d'après les
élèves-maîtres
Quant au nombre de visites de classes effectuées
à l'école-annexe par les élèves-maîtres
durant toute la première année de leur formation par rapport
à l'échantillon retenu, le tableau suivant dépeint la
situation :
Tableau 10: Nombre de visites de
classes réalisées dans l'année selon les
élèves-maîtres
Nombre de visites
ENEP
|
Aucune
visite
|
1 à 4
|
5 à 10
|
11 à 20
|
Plus de 20
|
Total
|
Loumbila
|
05
|
05
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Bobo Dioulasso
|
00
|
07
|
03
|
-
|
-
|
10
|
Ouahigouya
|
00
|
08
|
02
|
-
|
-
|
10
|
Fada
|
03
|
07
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Gaoua
|
01
|
09
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Dori
|
05
|
05
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Total
|
14
|
41
|
05
|
-
|
-
|
60
|
Pourcentage
|
23,33 %
|
68,34 %
|
8,33 %
|
-
|
-
|
100 %
|
Par rapport à l'effectivité de l' exploitation
des écoles-annexes par les formateurs dans les ENEP, les réponses
sont mitigées car une bonne partie des
élèves-maîtres interrogés, soit 23,33 % affirment
que les cours reçus à l'ENEP étaient uniquement
théoriques dans la mesure où ils disent n'avoir effectué
aucune visite de classe à l'école-annexe pendant la
première année de leur formation initiale. Néanmoins, pour
68,34 % des répondants le nombre de visites annuelles va de 1 à 4
dans les ENEP où elles sont réalisées.
6.2.4.4 Du nombre de visites de classes d'après les
formateurs
Pour croiser le point de vue des
élèves-maîtres sur le nombre de visites
réalisées au cours de l'année dans les écoles
annexes avec celui des formateurs, l'item du questionnaire 6 nous a
été utile. En effet, à travers cet item, l'on demandait
aux formateurs de donner le nombre moyen de visites de classe qu'ils effectuent
par an dans les écoles annexes. Le tableau qui suit présente la
synthèse des réponses obtenues :
Tableau 11: Nombre de visites de
classes effectuées par an par les formateurs
Nombre de visites
ENEP
|
Aucune
visite
|
1 à 4
|
5 à 10
|
11 à 20
|
Plus de 20
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
06
|
03
|
00
|
00
|
00
|
02
|
11
|
Bobo Dioulasso
|
00
|
07
|
00
|
00
|
00
|
00
|
07
|
Ouahigouya
|
00
|
05
|
02
|
00
|
00
|
02
|
09
|
Fada
|
01
|
9
|
00
|
00
|
00
|
01
|
11
|
Gaoua
|
02
|
05
|
01
|
00
|
00
|
00
|
08
|
Dori
|
02
|
08
|
01
|
00
|
00
|
00
|
11
|
Total
|
11
|
37
|
04
|
00
|
00
|
05
|
57
|
Pourcentage
|
19,30
|
64,91
|
7,02
|
00
|
00
|
8,77
|
100
|
Ce tableau nous révèle que le nombre de visites
de classes à l'école annexe par an et par salle dans les ENEP
varie entre 0 et 4. Cela correspond aux réponses de la majorité
des répondants soit 64,91% des formateurs interviewés.
Pour la même question 68,34 % (cf. tableau n°10)
des élèves-maîtres donnent la même fourchette de 0
à 4 visites par an. Il ressort aussi que jusqu'à 19,30 % des
formateurs interviewés reconnaissent n'avoir effectué aucune
visite de classe à l'école annexe durant toute l'année
scolaire. Cet avis est de 23,33 % pour les élèves-maîtres
(Cf. tableau n°10).
Par ce croisement des réponses, l'on s'aperçoit
bien que les réponses des formateurs comme des
élèves-maitres sont approximativement les mêmes.
Globalement, environ 70 % des deux groupes situent le nombre annuel de visites
de classe entre 0 et 4 par salle contre20 % qui affirment n'avoir
bénéficié ou réalisé de visites de
classes.
6.2.4.5 Du nombre de visites de classe d'après les
directeurs des écoles-annexes et des D.E.S
A travers nos entretiens avec les directeurs des
écoles-annexes et les DES des ENEP, nous avons voulu savoir s'ils
peuvent nous donner des statistiques précises sur le nombre de visites
de classes réalisées par les formateurs dans les écoles
annexes. Mais, seul un directeur d'école annexe a pu nous estimer le
nombre de ces visites à environ 15 dans l'année, toutes
disciplines confondues. Il est également ressorti à travers
l'analyse documentaire qu'aucun texte officiel pour toutes les ENEP n'existe
pour cadrer et réglementer les visites de classe en en précisant
le nombre par matière et en fonction des volumes horaires
alloués.
Au-delà de cette tendance générale qui
se dégage de l'avis des formateurs et des
élèves-maîtres dans la quantification des visites de
classe, qu'en est-il de leur organisation ?
6.2.5 De l'organisationdes visites de
classe dans les écoles annexes
6.2.5.1 L'existence de textes réglementant les visites
de classe
Certaines dimensions de l'ergonomie du travail (Leplat, 1997)
et de l'analyse stratégique des acteurs (Crozier et Friedberg, 1997)
auxquelles nous nous référons dans le cadre de cette
étude, nous inspirent que la réussite d'une action dépend
entre autres des stratégies des acteurs en rapport avec les
prescriptions ou tâches et les interactions entre les différents
protagonistes. De ce fait, nous cherchons à savoir s'il existe des
textes qui réglementent les visites de classe, si les acteurs
concernés sont impliqués et quels sont les interactions qu'ils
ont.
6.2.5.1.1 Le point de vue des formateurs
Le Tableau ci-dessous nous présente les points de vue
des acteurs quant à l'existence ou non de textes spécifiques
organisant les visites de classe en précisant les différents
rôles dévolus aux uns et aux autres.
Tableau 12: Existence ou de textes
réglementant les visites de classes selon les formateurs
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
02
|
09
|
11
|
Bobo
|
00
|
07
|
00
|
07
|
Ouahigouya
|
00
|
06
|
03
|
09
|
Gaoua
|
00
|
06
|
02
|
08
|
Fada
|
00
|
10
|
01
|
11
|
Dori
|
00
|
08
|
03
|
11
|
Total
|
00
|
39
|
18
|
57
|
Pourcentage
|
00 %
|
68,42 %
|
31,58 %
|
100 %
|
L'on constate que 68,42 % des formateurs ne reconnaissent pas
l'existence de dispositions spécifiques organisant les visites de classe
dans les écoles annexes.
Nous sommes même étonnés de constater que
parmi les 57 formateurs sur l'ensemble des ENEP couvertes, aucun n'affirme
avoir connaissance d'un texte spécifique en la matière.
6.2.5.1.2 Le point de vue des
enseignants des écoles annexes
La question 2 a permis de sonder les enseignants des
écoles-annexes sur la connaissance de leurs attributions
spécifiques à partir de textes législatifs. La question
était la suivante : y a-t-il un texte qui précise ce que
vous devez faire exactement dans l'encadrement des élèves-maitres
lors des visites de classe ? Nous vous faisons l'économie des
réponses dans le tableau ci-dessous :
Tableau 13: Existence ou non de
textes spécifiant les attributions des enseignants des écoles
annexes
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
03
|
03
|
Bobo
|
00
|
04
|
04
|
Ouahigouya
|
00
|
04
|
04
|
Gaoua
|
00
|
04
|
04
|
Fada
|
02
|
02
|
04
|
Dori
|
00
|
03
|
03
|
Total
|
02
|
20
|
22
|
Pourcentage
|
9,09 %
|
90,91 %
|
100 %
|
Il ressort de ce tableau que 90,91 % des enseignants
enquêtés des écoles annexes ne reconnaissent pas
l'existence de textes qui définissent de façon précise
leurs attributions par rapport à la formation pratique des
élèves-maîtres à laquelle ils doivent participer.
6.2.5.1.3 Le point de vue des directeurs
des écoles annexes, des D.E.S et D.G. des ENEP
Les entretiens que nous avons eus avec les directeurs des
écoles annexes, des D.E.S et D.G. des ENEP corroborent le fait qu'il y a
un vide à ce niveau. Conscient de cela, la rédaction d'un texte
spécifique portant organisation et fonctionnement des écoles
annexes et devant prendre en compte les aspects relatifs aux visites de classe
avait été initiée par les ENEP. Mais, ce texte n'est pas
encore disponible. Le fait que la réglementation ne soit pas suffisante
nous a conduits à regarder si tous les acteurs concernés pour la
formation pratique des élèves-maîtres sont impliqués
effectivement.
6.2.5.2 L'implication des acteurs concernés
Par rapport à la mise en oeuvre des visites de classes
à l'école annexe pour rapprocher la théorie de la
pratique, il était important de savoir comment les activités
étaient préparées et organisées par les
différents acteurs devant être impliqués. Les items 9, 11
et 16 trouvaient leur raison d'être dans cette perspective.Pour mieux
cerner l'existence de collaboration entre les formateurs et les enseignants des
écoles annexes d'une part et celle d'échanges entre les
élèves-maîtres et les enseignants dans le cadre des
activités de liaison théorie-pratique, ces items
nécessaires.
6.2.5.2.1 L'avis des formateurs
L'item 11 a permis de savoir quels sont les acteurs
associés à la planification et à l'organisation des
visites de classe à l'école annexe.
La synthèse des avis des formateurs
enquêtés nous autorise à dire que l'implication effective
de tous les acteurs à la planification et à l'organisation des
visites de classe dans les écoles annexes est mitigée. Cette
implication consiste seulement à informer à l'avance les
directeurs et/ou les enseignants de ces écoles d'une visite de classe
souhaitée par tel ou tel formateur.
6.2.5.2.2 L'avis des enseignants des
écoles annexes
L'item 11 du questionnaire s'intéressait à
l'implication des enseignants de l'école annexe dans l'organisation des
visites de classes. Participent-ils à la préparation de ces
visites ?
La compilation de leurs réponses nous
révèle que dans aucune ENEP, les enseignants ne sontunanimes
à reconnaître qu'ils sont impliqués dans l'organisation des
visites de classe. Les avis sont partagés. Exactement 40,91 % des
enseignants interrogés affirment être associés à
l'organisation des visites de classe pendant que 45,45 % nient être
impliqués. Ce qui laisse percevoir une insuffisance ou un manque
probable d'organisation systématique des visites de classe en
étroite collaboration avec les enseignants des écoles annexes.
Ceux qui disent être impliqués, précisent qu'ils sont
informés au moins deux jours à l'avance par les formateurs, le
directeur d'école ou le DES du passage
d'élèves-maîtres pour une visite de classe.
Pour avoir plus de précisions sur l'implication des
enseignants dans la préparation des visites de classe, la question
suivante leur a été adressée : qu'attendez-vous des
formateurs pour que les visites de classes à l'école annexe
soient plus profitables aux élèves-maîtres ? La
quintessence des réponses se présente ainsi :
- une coordination des actions à travers des
échanges qui permettront de lier efficacement la théorie à
la pratique ;
- une programmation des activités, un entretien avant
et après la séance avec les formateurs ;
- une étroite collaboration avec les formateurs sur
les leçons à présenter.
6.2.5.3 L'existence de cadres de concertations entre
formateurs et enseignants
Il ne suffit pas de se contenter des affirmations sur le fait
que tous les acteurs sont impliqués alors que certains le nient. Il faut
savoir si des échanges existent effectivement entre ces deux principaux
acteurs que sont les enseignants et/ou les directeurs de l'école annexe
et les formateurs dans l'organisation des visites de classe.
6.2.5.3.1 L'avis des formateurs
La question 16 du questionnaire adressé aux formateurs
vise à vérifier l'existence de concertations entre les formateurs
et les enseignants des écoles annexes dans le cadre de la liaison
théorie-pratique. Voici la teneur des réponses des formateurs
à travers le tableau suivant :
Tableau 14: Existence de
concertations entre enseignants et formateurs pour préparer les visites
de classe
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
05
|
06
|
11
|
Bobo
|
00
|
05
|
02
|
07
|
Ouahigouya
|
05
|
02
|
02
|
09
|
Gaoua
|
00
|
06
|
02
|
08
|
Fada
|
06
|
04
|
01
|
11
|
Dori
|
02
|
08
|
01
|
11
|
Total
|
13
|
30
|
14
|
57
|
Pourcentage
|
22,81 %
|
52,63
|
24,56
|
100 %
|
Seulement 22,81 % des formateurs répondent par
l'affirmative à la question de savoir s'ils ont des échanges avec
les enseignants des écoles annexes dans le cadre de l'organisation des
visites de classe. Ils précisent que ces échanges consistent
généralement à informer les directeurs d'écoles 2
ou 3 jours à l'avance sur le besoin d'effectuer une visite de classe
pour tel ou tel motif afin que l'enseignant concerné puisse se
préparer en conséquence.
La majorité des professeurs soit 52,63 % reconnaissent
qu'ils n'ont pas de concertations avec les enseignants pour préparer les
visites de classe. Le fort taux d'abstention de 24 ,56 % sur cette
question s'expliquerait probablement par le fait que beaucoup de formateurs ne
réalisent pas de visites de classe.
6.2.5.3.2 L'avis des directeurs des
écoles annexes et des D.E.S
Les directeurs d'école et les D.E.S ne nient pas
l'inexistence d'un cadre formel de concertations périodiques entre
formateurs et enseignants des écoles annexes autour des
préoccupations relatives à l'organisation des visites de classe.
Il y a lieu de se demander alors que vaut cette implication des acteurs sans
concertations organisées entre eux et sans textes précisant les
partitions respectives.En somme, l'on peut dire que l'organisation des visites
de classe dans les écoles annexes comportent des insuffisances et ne
donnent pas satisfaction aux élèves-maîtres, aux
enseignants des écoles annexes.
6.2.6 De l'intégration des
visites de classe dans leur démarche didactique par les formateurs
6.2.6.1 Du point de vue des formateurs
Nous avons voulu savoir si les formateurs pensent qu'ils
prennent en compte dans la préparation et la mise en oeuvre de leurs
cours, des activités relatives à l'exploitation judicieuse des
ressources de l'école annexe pour assurer la liaison
théorie-pratique.
C'est à cette fin que les questions 5, 6, 10, 12 et 13
ont été formulées.À la question de savoir si
l'exploitation de l'école-annexe est intégrée par les
formateurs dans leur démarche didactique, la synthèse des
réponses se présente ainsi dans le tableau
ci-après :
Tableau 15: Intégration
didactique de l'exploitation des écoles annexes par les
formateurs
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Loumbila
|
04
|
07
|
11
|
Bobo- Dioulasso
|
00
|
07
|
07
|
Ouahigouya
|
02
|
07
|
09
|
Fada
|
01
|
10
|
11
|
Gaoua
|
01
|
07
|
08
|
Dori
|
04
|
07
|
11
|
Total
|
12
|
45
|
57
|
Pourcentage
|
21, 05
|
78,95 %
|
100 %
|
Du tableau n°15, l'on voit que 78,95 % des
formateursreconnaissent qu'ilsn'intègrent pas dans leur démarche
didactique la liaison théorie-pratique à travers l'exploitation
des ressources des écoles annexes. Pour se justifier, ils
évoquent le manque de temps et l'exiguïté de l'espace des
salles de classe dans les écoles annexes.
Cette insuffisance de l'intégration des visites de
classe dans leur démarche didactique par les professeurs semble
être congruent avec les données des tableaux n°10 et 11 qui
révèlent que le nombre total de visites de classe par salle au
cours de l'année scolaire est inférieure ou égal à
quatre. Raison pour la quelle, il fallait creuser davantage.
Dans cette optique, nous avons cherché à voir si
les professeurs prévoient des outils d'observation et d'analyse pour
leurs élèves, s'ils existent des échangent entre eux et
les enseignants des écoles annexes, s'ils réalisent d'autres
activités de liaison théorie-pratique en dehors des visites de
classe et si ces activités font aussi l'objet d'évaluation dans
le cadre de la formation initiale dès la première
année.
6.2.6.2 La disponibilité d'outils d'observation et/ou
d'analyse des pratiques
Parlant d'intégration didactique de l'exploitation des
écoles annexes en vue de lier la théorie à la pratique,
nous avons voulu au-delà du nombre de visites réalisées
par an, savoir si les formateurs préparent les
élèves-maîtres à l'observation et à l'analyse
des leçons ou des activités pédagogiques en mettent
à leur disposition ou en concevant avec eux des outils
appropriés. L'item 10 du questionnaire nous a permis de récolter
des informations sur cet aspect. En voici la synthèse dans le
tableau suivant :
Tableau 16: Existence d'outils
pour l'observation et l'analyse des leçons lors des visites de
classes
ENEP
Outils
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Pourcentages
|
Aucun outil
|
06
|
02
|
00
|
03
|
03
|
06
|
20
|
35,09 %
|
Grille d'observation de leçon
|
03
|
04
|
06
|
05
|
03
|
04
|
25
|
43,86 %
|
Grille d'analyse de leçon
|
00
|
00
|
02
|
01
|
00
|
00
|
03
|
5,26 %
|
Autre (à préciser) : check liste
|
00
|
00
|
00
|
01
|
00
|
00
|
01
|
1,75 %
|
Sans réponse
|
02
|
01
|
01
|
02
|
02
|
01
|
09
|
15,79 %
|
Total
|
11
|
07
|
09
|
12
|
08
|
11
|
58
|
100 %
|
A la lecture de ce tableau, il apparaîtque moins de 50
% des formateurs mettent des outils à la disposition de leurs
élèves pour l'observation ou l'analyse des leçons lors des
visites de classe à l'école annexe. Jusqu'à 35, 09 % des
formateurs n'ont recours à aucun outil pour initier les stagiaires
à l'observation et/ou à l'analyse des leçons à
l'école annexe.
Pourtant, selon la didactique professionnelle, Vergnaud (1996)
préconise l'analyse des actions efficaces pour comprendre les
compétences qui sont en réalité des connaissances en acte
face à des situations-problèmes données.
Le fait que moins de la moitié des formateurs ont
recours à des outils d'observation et d'analyse indique que l'importance
n'est probablement pas accordée à cet aspect dans la formation. A
ce sujet, les D.E.S des ENEP nous ont confirmé qu'ils n'existent
effectivement pas d'outils standards à l'échelle nationale pour
initier les élèves-maîtres à l'observation et
à l'analyse des leçons de façon structurée.
Les élèves-maîtres déplorent aussi
l'absence de grilles d'observation ou d'analyse harmonisées mises
à leur disposition pour leur permettre de mieux s'initier à
l'observation et à l'analyse méthodique des leçons
à l'école annexe. Néanmoins, des initiatives personnelles
de la part de certains formateurs existent danscertainesdes ENEP.
6.2.6.3 De l'existence d'analyses ou d'échanges lors
des visites de classes
Selon la didactique professionnelle qui fait partie
de notre cadre de référence théorique,
«Toute activité professionnelle est porteuse d'une
organisation intrinsèque, d'une logique propre à la personne qui
la conduit, même si cette activité n'est pas forcément
efficiente ou même si elle mérite d'être
remaniée »Vinatier (2013, 21). De ce fait,pour un
apprentissage efficace,une place importante doit être accordée
à l'analyse de l'activité par des entretiens avec le praticien
pour comprendre sa prestation.
C'est pourquoi,l'objectif visé ici était de
vérifier si les visites de classes sont suivies d'échanges ou
d'analyse entre les différents acteurs au profit des
élèves-maîtres. L'item 9 du questionnaire nous donne des
éléments de réponses.
6.2.6.3.1 Le point de vue des
formateurs
L'item 9 voudrait savoir si les
élèves-maîtres ont des échanges avec les enseignants
de l'école annexe lors des visites de classe pour l'observation de
leçons. Les réponses des formateurs sont ainsi
synthétisées dans ce tableau :
Tableau 17: Existence ou non
d'échanges entre les élèves-maîtres et les
enseignants lors des visites de classes
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
04
|
02
|
05
|
11
|
Bobo
|
00
|
04
|
03
|
07
|
Ouahigouya
|
01
|
03
|
05
|
09
|
Gaoua
|
02
|
05
|
01
|
08
|
Fada
|
01
|
09
|
01
|
11
|
Dori
|
03
|
04
|
04
|
11
|
Total
|
11
|
27
|
19
|
57
|
Pourcentage
|
19,30 %
|
47,37
|
33, 33 %
|
100 %
|
A la question de savoir si les visites de classe à
l'école-annexe sont suivies d'entretiens organisés entre les
élèves-maîtres et les enseignants, les
élèves-maîtres et les formateurs ou entre les
élèves-maîtres eux-mêmes, il apparait que ces visites
sont rarement-seulement dans19,30 % des cas- suivies d'entretiens avec les
enseignants présentateurs de leçons. Il y a souvent des
échanges entre le formateur et les élèves-maîtres
une fois de retour en classe.
Entre les élèves-maîtres, des
échanges existent de façon informelle pendant ou après
l'observation des leçons mais ils ne sont pas organisés
systématiquement par le formateur.Ainsi, l'on peut retenir que les
interactions entre les acteurs lors des visites de classes ne sont pas
suffisantes et les élèves-maitres ne disposent pas d'outils leur
permettant de faire très tôt un apprentissage de l'observation et
de l'analyse des pratiques enseignantes. Ce qui est pourtant une
compétence fondamentale pour la suite de la formation initiale et
surtout pour la formation continue au cours de la carrière.
6.2.6.3.2 Le point de vue des
enseignants des écoles annexes
La question de savoir si les visites de classe à
l'école annexe sont suivies d'entretiens organisés entre les
élèves-maîtres et les enseignants a donné les
réponses synthétisées dans le tableau qui suit :
Tableau 18: Avis des enseignants
sur l'existenceou non d'entretiens formels entre eux et les
élèves -maîtres
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
00
|
00
|
03
|
03
|
Bobo
|
00
|
04
|
00
|
04
|
Ouahigouya
|
00
|
04
|
00
|
04
|
Gaoua
|
02
|
01
|
01
|
04
|
Fada
|
04
|
00
|
00
|
04
|
Dori
|
00
|
03
|
00
|
03
|
Total
|
06
|
12
|
04
|
22
|
Pourcentage
|
27,27 %
|
54,55 %
|
18,18 %
|
100 %
|
L'on voit que la majorité soit 54,55 % des
répondants soutiennent qu'il n'existe pas d'échanges entre les
élèves-maîtres et les enseignants pendant les visites de
classe. Sur l'ensemble des ENEP, seule celle de Fada affirme que ces
échanges ont lieu entre enseignants et
élèves-maîtres.
6.2.6.4 De la mise en oeuvre des activités de liaison
théorie-pratique autres que les visites de classe par les formateurs
Pour cerner davantage l'effectivité de la liaison
théorie-pratique dans les ENEP à partir des écoles -
annexes, les questions 12 et 13 ont été utiles. En effet, la
synthèse des réponses obtenues nous a permis de savoir qu'en
dehors des visites de classes dont le nombre se situe dans la fourchette de 1
à 4, la majorité des formateurs s'adonnent à des
simulations de leçons en classe avec les
élèves-maîtres suivies de critiques. Dans les ENEP de
Loumbila, de Fada et de Bobo, le visionnement de films de leçons suivis
de débats est parfois utilisé comme alternative pour assurer la
liaison théorie-pratique.
Quant à l'évaluation des activités de
liaison théorie-pratique, elle n'est pas toujours prise en compte et
lorsque c'est le cas elle se résume généralement à
la confection de fiches pédagogiques.
6.2.7 De l'appréciation de la
contribution des écoles annexes à la liaison
théorie-pratique
6.2.7.1 Du nombre de visites classe
6.2.7.1.1 L'appréciation des
élèves-maîtres
A la question de savoir s'ils trouvent le nombre de visites de
classe effectuées à l'école annexe suffisant (item 5), les
60 élèves-maîtres répondants retenus sur l'ensemble
des 6 ENEP concernées répondent :
Graphique1: Appréciation du
nombre de visites de classes par les élèves-maîtres
Par rapport au nombre de visites de classes effectuées
par an qui varie de0 à 4 par salle, le graphique1 montre que dans toutes
les ENEPles élèves-maîtres se disent insatisfaits de cette
quantité.
En effet, la majorité des stagiaires interviewés
soulignent que c'est seulement dans des disciplines comme les
mathématiques, l'éducation physique et sportive, le langage au
cours préparatoire qu'ils ont pu observer des leçons dans les
écoles annexes.
Les autres disciplines telles que celles d'éveil
à dominante scientifique et morale, la pédagogie
générale, la psychopédagogie semblent être
négligées.
6.2.7.2 De l'efficacité des activités de
liaison théorie-pratique
Quant à l'efficacité de l'apport de
l'école-annexe pour faire le lien entre la théorie et la
pratique, l'item 10 et 13 ont permis de compiler dans le tableau ci-dessous les
réponses suivantes chez les élèves-maitres :
6.2.7.2.1 L'appréciation des
élèves-maitres
Tableau 19: Appréciation de
l'apport des écoles annexes par les
élèves-maîtres
ENEP retenues
Echelle des réponses
|
Loumbila
|
Bobo
|
Fada
|
OHG
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Taux
|
Très efficacement
|
00
|
01
|
01
|
02
|
00
|
00
|
04
|
6,67 %
|
Efficacement
|
00
|
01
|
01
|
03
|
02
|
00
|
07
|
11,66 %
|
Pas assez efficacement
|
02
|
07
|
08
|
05
|
03
|
05
|
30
|
50 %
|
Pas du tout efficacement
|
08
|
01
|
00
|
00
|
05
|
05
|
19
|
31, 67
|
Total
|
10
|
10
|
10
|
10
|
10
|
10
|
60
|
100 %
|
Le tableau N°19 montre que 50% des
élèves-maîtres enquêtés sur l'ensemble des
ENEP n'apprécient pas bien la contribution des écoles annexes
à faire le lien entre la théorie et la pratique. Le même
tableau permet de relever jusqu'à 31,67 % qui qualifie cet apport de
`'pas du tout efficace'. L'on pourrait peut-être comprendre leur
jugementlorsqu'on regarde les insuffisances qui entachent l'organisation de ces
activités, leur nature qui se résume essentiellement à
l'observation de leçons sans échanges systématiques avec
les enseignants prestataires. D'ailleurs, ils soulignent dans les items 12 et
13 que le but de leur stage pratique en deuxième année est de
faire le lien entre les connaissances reçues à l'ENEP et la
pratique classe en situation réelle mais ils se rendent compte sur le
terrain des insuffisances des aspects pratiques pendant leur séjour
à l'ENEP.
6.2.7.2.2 L'Appréciation des
formateurs
Quant aux formateurs leur appréciation de la
contribution desécoles annexes à la liaison
théorie-pratique se résume ainsi dans le tableau
suivant :
Tableau 20: Appréciation de
l'apport des écoles annexes par les formateurs
ENEP
Echelle
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Pourcentages
|
Très efficacement
|
01
|
00
|
01
|
01
|
00
|
00
|
03
|
5,26 %
|
Efficacement
|
04
|
01
|
03
|
01
|
03
|
06
|
18
|
31,58 %
|
Pas assez efficacement
|
01
|
05
|
04
|
09
|
04
|
04
|
27
|
47, 37 %
|
Pas du tout efficacement
|
04
|
00
|
00
|
00
|
01
|
00
|
05
|
8,77 %
|
Sans réponse
|
01
|
01
|
01
|
00
|
00
|
01
|
04
|
7,02 %
|
Total
|
11
|
07
|
09
|
11
|
08
|
11
|
57
|
100 %
|
Au niveau des formateurs, seulement 31,58 % des
enquêtés estiment que la contribution des écoles annexes
à la liaison théorie-pratique est satisfaisante. La
majorité juge cette contribution « pas assez
efficace » ou « pas du tout efficace », soient
respectivement 47,37 % et 8,77% des formateurs ayant répondu au
questionnaire.
Ces appréciations mêmes si elles reflètent
une certaine réalité sur le terrain, l'on se demande quels sont
les référents ou les objectifs de départ en matière
de liaison théorie-pratique, quelles étaient les missions
spécifiques des acteurs ?Les textes y relatifs sont-ilssuffisamment
explicites ? En outre, les activités de liaison
théorie-pratique ne semblent pas faire l'objet d'une évaluation
systématique. Une évaluation suffisamment objective peut-elle se
faire sans référents clairs ?
Au total, élèves-maîtres, enseignants des
écoles annexes et formateurs trouvent insatisfaisante l'exploitation des
écoles annexes dans la formation initiale des enseignants. C'est aussi
l'avis qui se dégage de l'entretien avec les directeurs des
écoles annexes et des D.E.S sur la question.
6.2.8 Des compétences,
motivations et besoins de formation des enseignants et des formateurs
A travers ce thème, c'est la synthèse de
l'appréciation des compétences professionnelles des enseignants
de l'école annexe par les formateurs qui est visé. En outre, il
est recherché la mise en évidence de l'existence ou non de
besoins de formation spécifique en rapport avec la liaison
théorie-pratique aussi bien chez les enseignants des écoles
annexes que chez les formateurs. Nous allons alors procéder à la
compilation des réponses des items 14,15 et 17 qui ont été
formulés dans cette optique.
6.2.8.1 Compétences, motivation et besoins de
formation des enseignants
6.2.8.1.1 Avis des formateurs
Pour l'item 14, il s'agissait de savoir si les formateurs sont
satisfaits des prestations pédagogiques des enseignants de
l'école annexe lors des visites de classe.Voici la quintessence de leurs
réponses dans le tableau ci-dessous :
Tableau 21: Appréciation de
la prestation des enseignants des écoles annexes par les
formateurs
Modalités de réponse
ENEP
|
Satisfait
|
Insatisfait
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
11
|
00
|
00
|
11
|
Bobo
|
01
|
05
|
01
|
07
|
Ouahigouya
|
01
|
06
|
02
|
09
|
Gaoua
|
03
|
05
|
00
|
08
|
Fada
|
01
|
10
|
00
|
11
|
Dori
|
04
|
07
|
00
|
11
|
Total
|
21
|
33
|
03
|
57
|
Pourcentage
|
36,84
|
57,90
|
5,26
|
100
|
36,84 % des formateurs interrogés se disent satisfaits
des prestations pédagogiques des enseignants des écoles annexes
en justifiant leur réponse par le fait qu'ils respectent les
méthodologies dans la conduite des leçons. Cependant, l'on
remarque que jusqu'à 57,90 % des formateurs ne sont pas satisfaits des
pratiques pédagogiques des enseignantsdes écoles annexes.
La question 15 était relative à
l'appréciation de la nécessité d'une formation
spécifique pour les enseignants des écoles annexes afin de les
outiller à mieux encadrer les élèves maîtres. La
synthèse de leurs réponses se présente ainsi qu'il suit
dans le tableau ci-dessous :
Tableau 22: Avis des formateurs
sur les besoins de formation des enseignants
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
07
|
00
|
04
|
11
|
Bobo
|
06
|
00
|
01
|
07
|
Ouahigouya
|
08
|
00
|
01
|
09
|
Gaoua
|
07
|
00
|
01
|
08
|
Fada
|
10
|
00
|
01
|
11
|
Dori
|
10
|
00
|
01
|
11
|
Total
|
48
|
00
|
09
|
57
|
Pourcentage
|
84,21%
|
00 %
|
15,79 %
|
100 %
|
Les formateurs enquêtés pensent que les
enseignants des écoles annexes ont besoin de formation spécifique
pour mieux jouer leur rôle. Ils sont 84,21 % à l'exprimer. Cela
montre qu'ils ne sont peut-être pas très satisfaits de leurs
prestations.
6.2.8.1.2 Avis des enseignants sur
leurs besoins de formation
Les items 4, 5, 6, et 13 ont été
formulés pour savoir si les enseignants des écoles annexes ont
des besoins spécifiques de formation ou s'ils bénéficient
de l'encadrement dont ils ont besoin dans l'accomplissement de leurs
tâches. Voici la synthèse de leurs réponses dans le tableau
suivant :
Tableau 23: Existence de besoins
spécifiques de formation chez les enseignants
ENEP
Questions
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Pourcentages
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Oui
|
Non
|
Avez-vous reçu une formation
spécifique ?
|
01
|
02
|
00
|
04
|
00
|
04
|
00
|
04
|
00
|
04
|
00
|
03
|
01
|
21
|
4,55 %
|
95,45%
|
Etes-vous bien encadrés dans vos tâches ?
|
00
|
03
|
01
|
03
|
00
|
04
|
00
|
04
|
00
|
04
|
00
|
03
|
01
|
21
|
4,55 %
|
95,45%
|
Ressentez- vous un besoin de formation
spécifique ?
|
02
|
01
|
01
|
03
|
02
|
01
|
04
|
00
|
04
|
00
|
03
|
00
|
17
|
05
|
77,27 %
|
22,73 %
|
Il apparait clairement de ce tableau que 95,45 % des
enseignants des écoles annexes interviewés affirment n'avoir pas
reçu une formation spécifique à même de leur
permettre de jouer efficacement leur rôle. En outre, cette même
proportion d'enseignants estime qu'elle ne bénéficie pas d'un
encadrement approprié dans l'exécution de leurs tâches.
Par conséquent, nous avons jusqu'à 77,27 % des
enseignants des écoles annexes qui manifestent un besoin de formation
spécifique pour être mieux compétents dans l'encadrement
des élèves-maîtres.
A la question ouverte annexée à l'item 5 pour
savoir dans quels domaines précis ils souhaiteraient recevoir une
formation, les réponses les plus fréquentes ont porté sur
un recyclage permanent en didactique des disciplines, sur les techniques
d'entretien et de communication, sur des notions en andragogie, l'usage du
matériel didactique, les attributions spécifiques des enseignants
de l'école annexe, les innovations pédagogiques en cours.
L'item 13 met effectivement en évidence les
difficultés majeures qu'éprouvent les enseignants des
écoles annexes dans la pratique pédagogique. Il s'agit notamment
de la didactique de disciplines telles que l'histoire, l'élocution, la
concrétisation de certaines notions, les activités pratiques de
production, l'enseignement des sciences et des mathématiques selon
l'approche ASEI/PDSI. En outre, la gestion du temps pendant la conduite des
leçons en présence des élèves-maîtres est
aussi évoquée comme difficulté dans la pratique.
6.2.8.1.3 Avis des enseignants sur
leur motivation au travail
Les questions 8 et 16 concernent la motivation des enseignants
des écoles annexes en termes d'enthousiasme et d'engagement dans
l'accomplissement de leurs tâches pédagogiques. La question 8
demande aux enseignants des écoles annexes d'apprécier
l'exécution de leurs activités de formation pratique des
élèves-maîtres. Voici leurs éléments de
réponses dans le tableau ci-après :
Tableau 24: De la motivation des
enseignants des écoles annexes
ENEP
Echelle
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Pourcentages
|
Facile et plaisant
|
00
|
04
|
01
|
00
|
01
|
00
|
06
|
27,27 %
|
Difficile et fatiguant
|
01
|
00
|
02
|
03
|
03
|
03
|
12
|
54, 55 %
|
Fastidieux et décourageant
|
01
|
00
|
00
|
01
|
00
|
00
|
02
|
9,09 %
|
Sans réponse
|
01
|
00
|
01
|
00
|
00
|
00
|
02
|
9, 09 %
|
Total
|
03
|
04
|
04
|
04
|
04
|
03
|
22
|
100 %
|
Seulement 27,27 % des enseignants des écoles annexes
trouvent leur tâche facile et plaisante. En dehors des 9, 09 %
d'abstention, le reste soit 54,55 % et 9,09 % la qualifie respectivement de
difficile et fatiguant et de fastidieux et décourageant.
6.2.8.2 Compétences, motivation et besoins de
formations des formateurs
La question 17, elle, nous a été utile pour
savoir d'une part si les formateurs ont reçu une formation
spécifique pour renforcer leurs compétences de formateur par
rapport à la liaison théorie-pratique et d'autre part s'ils en
ressentent le besoin.
Le tableau ci-après rend compte du premier aspect de la
question à savoir si les formateurs ont reçu ou non une formation
spécifique sur la liaison théorie-pratique.
Tableau 25: Effectivité ou
non d'une formation spécifique pour les formateurs
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
01
|
08
|
02
|
11
|
Bobo
|
01
|
05
|
01
|
07
|
Ouahigouya
|
01
|
07
|
01
|
09
|
Gaoua
|
00
|
06
|
02
|
08
|
Fada
|
02
|
09
|
00
|
11
|
Dori
|
02
|
08
|
01
|
11
|
Total
|
07
|
43
|
07
|
57
|
Pourcentage
|
12, 28 %
|
75,44 %
|
12,28 %
|
100 %
|
Le tableau N°25 indique que 75,44 % des formateurs
interrogés n'ont pas reçu une formation spécifique par
rapport à leur rôle dans la formation initiale des enseignants en
général et sur la question de la liaison théorie-pratique
en particulier.
Le second aspect de la question 17 a permis de savoir si les
formateurs ressentent des besoins spécifiques de formation pour le
renforcement de leurs compétences de formateur. Dans le tableau
ci-dessous, nous avons la synthèse de leurs réponses.
Tableau 26: Existence ou non de
besoins spécifiques de formation chez les formateurs
Modalités de réponse
ENEP
|
Oui
|
Non
|
Sans réponse
|
Total
|
Loumbila
|
07
|
01
|
03
|
11
|
Bobo
|
05
|
00
|
02
|
07
|
Ouahigouya
|
07
|
01
|
01
|
09
|
Gaoua
|
06
|
00
|
02
|
08
|
Fada
|
08
|
01
|
02
|
11
|
Dori
|
08
|
00
|
03
|
11
|
Total
|
41
|
03
|
13
|
57
|
Pourcentage
|
71,93 %
|
5,26 %
|
22, 81 %
|
100%
|
L'on se rend compte que 71,93 % des formateurs manifestent
l'envie de recevoir une formation spécifique pour mieux s'outiller dans
la formation pratique des élèves-maîtres.
En outre, le fait que les formateurs n'ont pas reçu une
formation spécifique sur la formation pratique des stagiaires pourrait
entacher leur motivation à intégrer dans leur démarche
didactique des activités d'exploitation des ressources des
écoles annexes à des fins de liaison théorie-pratique.
6.2.9 Des difficultés et/ou
obstacles entravant une exploitation optimale des écoles annexes
6.2.9.1 D'après les
élèves-maîtres
L'item 11 nous a permis de récolter des informations
relatives aux entraves à une contribution optimale des
écoles-annexes dans la formation initiale des
élèves-maîtres. Le tableau ci-après nous donne une
vue d'ensemble des réponses par ENEP.
Tableau 27: Difficultés ou
obstacles entravant une exploitation optimale des écoles annexes.
ENEP concernées
Difficultés ou obstacles relevés
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Espace insuffisant des salles de classe
|
06
|
06
|
06
|
04
|
04
|
02
|
26
|
Qualité des échanges avec les enseignants
|
01
|
02
|
01
|
00
|
01
|
02
|
07
|
Manque ou insuffisance de matériel didactique
|
01
|
02
|
00
|
00
|
03
|
02
|
08
|
Conduites insatisfaisantes de leçons
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
01
|
01
|
Organisation insuffisante des visites de classe
|
05
|
05
|
03
|
03
|
10
|
08
|
34
|
Accueil des stagiaires et motivation des enseignants de
l'école annexe
|
00
|
01
|
00
|
03
|
04
|
02
|
07
|
Autres insuffisances (à préciser)
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
La synthèse des difficultés ou insuffisances
dans l'exploitation des écoles annexes qu'offre ce tableau met en
exergue les trois grandes entraves qui sont par ordre de gravité
l'organisation insuffisante des visites de classe, l'insuffisance de l'espace
des salles de classe des écoles annexes dans presque toutesles ENEP en
dehors de celle de Dori, le manque ou l'insuffisance de matériel
didactique.
6.2.9.2 D'après les enseignants des écoles
annexes :
Le tableau ci-dessous donne l'avis des enseignants des
écoles annexes
Tableau 28: difficultés ou
obstacles entravant une exploitation optimale des écoles annexes selon
les enseignants
ENEP concernées
Difficultés ou obstacles relevés
|
Loumbila
|
Bobo
|
Ohg
|
Fada
|
Gaoua
|
Dori
|
Total
|
Espace insuffisant des salles de classe
|
02
|
01
|
03
|
00
|
00
|
00
|
06
|
Qualité des échanges avec les enseignants
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Manque ou insuffisance de matériel didactique
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04
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15
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Conduites insatisfaisantes de leçons
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Organisation insuffisante des visites de classe
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14
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Motivation des enseignants de l'école annexe
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05
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04
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22
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Insuffisance de clarification du rôle des acteurs par
les textes
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Autres insuffisances (à préciser)
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Selon la fréquence des réponses obtenues, nous
remarquons que les grandes difficultés ou insuffisances que les
enseignants des écoles annexes relèvent dans le cadre de la mise
en oeuvre de la liaison théorie-pratique sont par ordre de
gravité :
- la motivation des enseignants de l'école
annexe ;
- l'insuffisance de clarification du rôle des acteurs
par les textes ;
- le manque ou l'insuffisance de matériel
didactique ;
- l'organisation insuffisante des visites de classe.
6.2.9.3 D'après les formateurs, les directeurs des
écoles annexes et les D.E.S
Pour déceler les entraves à une exploitation
optimale des écoles-annexes en vue d'une liaison théorie-pratique
satisfaisante, nous avons interviewé les formateurs, les directeurs des
écoles annexes etles D.E.S sur les difficultés auxquelles ils
sont confrontés dans la formation pratique des
élèves-maîtres. A cet effet, l'item 18 a été
formulé sous forme de question ouverte. Voici la synthèse des
réponses les plus fréquentes des formateurs à ce
sujet :
L'effectif élevé des
élèves-maîtres par rapport au nombre et à l'espace
des salles de classes disponibles dans les écoles-annexes constitue une
entrave majeure à une réalisation effective de visites de classe
en nombre suffisant.
A titre illustratif, il ressort des réponses que l'ENEP
de Loumbila a cette année 19 salles de classes contre seulement 6
classes au sein de l'école annexe.
Pire encore, les salles de classe de l'école annexe
sont exigües si bien que l'espace à l'intérieur est
insuffisant pour accueillir une cinquantaine
d'élèves-maîtres au même moment que les
écoliers pour l'observation de leçons. Cette difficulté
est aussi partagée par exemple par l'ENEP de Fada qui a 14 salles de
classe pour 6 classes à l'école annexe. Au total, c'est
l'inadaptation des infrastructures en quantité et en qualité au
niveau des écoles annexes qui est incriminée.
La seconde difficulté qui est évoquée
fréquemment est celle relative à l'insuffisance du temps de
l'année scolaire eu égard à l'étendue des contenus
d'enseignement.A ce niveau, formateurs et D.E.S indexent l'insuffisance du
volume horaire d'enseignement alloué à certaines disciplines de
la didactique telles que le français où en 100heures, 9
unités d'apprentissage dont une sur les généralités
doivent être dispensées en incluant bien sûr des aspects
pratiques. Cette insuffisance du temps est encore aggravée par les
rentrées tardives dans les ENEP comme c'est le cas cette année
où la rentrée a eu lieu le premier février pour les
stagiaires boursiers.
Le manque et l'insuffisance de matériel didactique tel
que les compendiums métriques, les compendiums scientifiques, les cartes
de géographie dans la plupart des écoles annexes est un obstacle
à une exploitation judicieuse des ressources de ces écoles par
les formateurs ou les enseignants pour assurer une bonne liaison
théorie-pratique pendant la première année de la formation
initiale des élèves-maîtres.
La formation des enseignants de l'école annexe au
regard de la spécificité de leur mission ainsi que leur
motivation dans le travail ont été aussi soulevées comme
des insuffisances majeures par les formateurs. Ils soulignent que la
qualité des prestations pédagogiques des enseignants de
l'école annexe, leurs capacités à répondre
efficacement aux besoins des élèves-maîtres et aux attentes
des formateurs dépendent de leurs compétences professionnelles.
Or, ces enseignants sont choisis sur la base de leur grade et de leur
ancienneté sans une formation spécifique ou une expérience
particulière.
Le manque de collaboration entre les acteurs pour la
planification et l'organisation des visites de classe à l'école
annexe ou des activités de liaison théorie-pratique en
général apparaît comme une insuffisance. En outre, les
formateurs déplorent le manque d'échanges directs entre les
élèves-maitres et les enseignants de l'école annexe lors
des visites de classe pour l'observation de leçons.
L'absence d'outils d'observation ou d'analyse des
leçons pour les élèves-maîtres est aussi ressortie
comme une insuffisance quant à une mise en oeuvre efficace de la liaison
théorie-pratique.
Le double statut de certaines écoles annexes qui sont
érigées en même temps en écoles d'application
où sont reçus des stagiaires en deuxième année
constitue un grand obstacle à l'utilisation de ces écoles pour la
liaison théorie-pratique au profit des
élèves-maîtres en première année. C'est le
cas par exemple pour l'école annexe de Loumbila et celle de Bobo.
A la lumière de cette analyse des données, nous
pouvons dire que l'exploitation des écoles annexes des ENEP par les
formateurs pour lier la théorie à la pratique s'avère
insuffisante. Des difficultés et/ou obstacles d'ordre organisationnel,
pédagogique, matériel et motivationnel expliquent cette situation
non satisfaisante. Il convient de confronter ces données du terrain aux
réponses anticipées que nous avions données à notre
problème de recherche.
6.3
Vérification des hypothèses
En rappel, notre hypothèse principale était
libellée comme suit : les difficultés et/ou les
obstacles majeurs à une contribution optimum des écoles annexes
à la formation initiale des enseignants sont d'ordre
pédagogique,organisationnel, matériel, motivationnel.
Pour des besoins d'ordre pratique, elle a été
décomposée en trois sous hypothèses plus
opérationnelles. La vérification donc de notre hypothèse
principale passe par celle de ces trois hypothèses secondaires qui
sont :
HS1 : la majorité des formateurs
des ENEP n'intègre pas la liaison théorie-pratique par
l'utilisation des écoles annexes dans leur
démarche didactique ;
HS2 :la formation spécifique et
la motivation des enseignants, l'espace des salles de classe et
l'équipement didactique des écoles annexes ne favorisent pas leur
exploitation optimale par les formateurs pour réaliser la liaison
théorie-pratique ;
HS3 :les textes relatifs à
l'organisation et au fonctionnement des écoles annexesn'explicitent pas
suffisamment le rôle et les compétences des différents
acteurs.
6.3.1 Vérification de la
première hypothèse secondaire
Quatre indicateurs sont préconisés pour la
vérification de cette première hypothèse secondaire qui
stipule que : « la majorité des
formateurs des ENEP n'intègre pas la liaison théorique-pratique
par l'utilisation des écoles annexes dans leur démarche
didactique ».
Ces indicateurs sont les suivants :
- insuffisance du nombre de visites de classe
réalisées par les formateurs ;
- absence d'outilsd'observation ou d'analyse des leçons
pour les élèves-maîtres ;
- absence d'échanges organisés entre les
élèves-maîtres et les enseignants des écoles annexes
lors des visites de classe ;
- manque d'évaluation systématique des
activités relatives aux visites de classe par les formateurs.
Pour le quatrième et dernier indicateur, il est
effectivement ressorti de nos entretiens avec les Directeurs des Etudes et des
Stages des ENEP et de la question ouverte que nous avons posée
expressément aux formateurs eux-mêmes, que les activités de
visites de classe ne font pas l'objet d'évaluation systématique.
Le seul mode d'évaluation ayant quelque peu un lien avec la liaison
théorie-pratique et non pas forcément avec les visites de classe
est l'élaboration de fiches pédagogiques par les
élèves maîtres à l'issue des cours théoriques
sur la didactique des disciplines.
Notre investigation documentaire nous a permis de comprendre
qu'aucun texte ne prévoie spécifiquement ni l'évaluation
des élèves-maîtres ni celle des formateurs suite aux
visites de classes réalisées dans les écoles annexes. Le
manque d'évaluation systématique des activités relatives
aux visites de classe est donc une réalité sur l'ensemble des
ENEP. Ce quatrième indicateur est vérifié.
Le troisième indicateur était relatif à
l'absence d'échanges organisés entre les
élèves-maîtres et les enseignants des écoles annexes
pendant les visites de classe. Le croisement entre le point de vue des
formateurs, celui des enseignants et des directeurs des écoles annexes
nous permet de relever cet indicateur. En effet,47,37 % des formateurs (Tableau
n° 17) déclarent que les élèves-maîtres ne
bénéficient pas d'échanges organisés avec les
enseignants après l'observation des leçons. Cepourcentage,
même s'il est inférieur à 50 %, reflète le point de
vue de la majorité des formateurs interviewés car il est ressorti
au tableau N°10 que 23,33 % des formateurs ne réalisent aucune
visite de classe dans les écoles annexes durant l'année scolaire.
En outre,54,55 % des enseignants (Tableau n °18)affirment aussi
l'inexistence d'échanges systématiques entre les
élèves-maîtres et eux lors des visites de classe. A partir
des entretiens avec les Directeurs des écoles annexes, il
apparaitégalement le fait que même si parfois des échanges
ont lieu de façon informelle entre enseignants et
élèves-maîtres, cela ne se fait pas de manière
structurée sous l'initiative des formateurs. Au regard de ces
éléments, nous pouvons dire que l'indicateur n° 3 est
confirmé.
Le deuxième indicateurconcernait lanon utilisation
d'outilsd'observation ou d'analyse de leçon par les
élèves-maîtres pendant les visites de classe dans les
écoles annexes.
A ce sujet, les données du Tableau N°16 affichent
que 43,86 % soit moins de la moitié des formateurs interviewés
affirment qu'ils mettent à la disposition de leurs élèves
des grilles d'observation de leçon. Toutefois dans aucune ENEP,
l'unanimité de l'usage d'outils par les formateurs n'est reconnue.
D'ailleurs les D.E.S précisent que « ceux
qui le font agissent sur initiative personnelle car il n'existe pas encore des
outils standards ou harmonisées, à l'échelle d'une ENEP ou
de toutes les ENEP, conçus par les formateurs pour initier les
élèves-maîtres à l'observation et à l'analyse
des pratiques enseignantes ». Nous en concluons que la
majorité des formateurs n'utilisent pas d'outils pour l'observation et
l'analyse lors des visites de classe.
Pour le premier indicateur, il s'agit de l'insuffisance du
nombre de visites de classe réalisé par an par les formateurs. Le
nombre annuel de visites de classe par salle dans les écoles annexes
varie de 0 à 4 (cf. tableaux 10 et 11. Cela est reconnu respectivement
par 64,91 % des formateurs interviewés et 68,34 % des
élèves-maîtres enquêtés. En outre, graphique
suivant montre que 93,33 % des élèves-maîtres sont
insatisfaits de ce nombre qu'ils trouvent insuffisant.
En effet, ces élèves maîtres affirment
qu'en dehors des mathématiques et de l'EPS, ils n'ont pas pu observer de
leçons dans la majorité des disciplines. Les formateurs et les
D.E.S interviewés ne nient pas le fait que le nombre annuel de visites
réalisé par salle et par discipline est insuffisant. Notre
premier indicateur est aussi vérifié. Par conséquent, nous
pouvons dire que notre première hypothèse secondaire est
confirmée d'autant plus que les quatre indicateurs concourant à
sa vérification sont confirmés.
6.3.2 Vérification de la
deuxième hypothèse secondaire
« La formation spécifique et la
motivation des enseignants, l'espace des salles de classe et
l'équipement didactique des écoles annexes ne favorisent pas leur
exploitation optimale par les formateurs pour réaliser la liaison
théorie-pratique », telle est
intitulée la deuxième hypothèse secondaire. Pour la
vérifier, quatre indicateurs doivent être explorés à
partir des données collectées. Il s'agit de :
- l'insuffisance de l'espace des salles de classe des
écoles annexes ;
- l'insuffisance du matériel didactique des écoles
annexes ;
- l'insuffisance ou l'inexistence de formation continue
spécifique des enseignants des écoles annexes ;
- l'insuffisance de motivation des enseignants des écoles
annexes.
Au point 5.2.9 de l'analyse et interprétation des
résultats, les élèves maîtres à partir de
l'item 11, les formateurs grâce à l'item 18 ainsi que les
directeurs des écoles annexes et les DES interviewés pointent
tous du doigt l'insuffisance de l'espace des salles de classe au niveau des
écoles annexes au regard des effectifs des stagiaires par salle. Cette
insuffisance est partagée par toutes les ENEP à l'exception de
celle de Dori. Dès lors, le premier indicateur est
vérifié.
Quant à l'insuffisance ou au manque de matériel
didactique des écoles annexes, les directeurs de ces écoles sont
les premiers à relever cela lors des entretiens.La question 11 a permis
aux élèves-maîtres de faire le même constat. En
effet, du matériel comme les compendiums métriques, les cartes
murales, les compendiums ou planches scientifiques sont en nombre très
insuffisant ou même parfois inexistant dans les 3/4 écoles annexes
selon les enseignants et les directeurs. Ce qui constitue un sérieux
handicap pour la concrétisation des leçons par les enseignants.
Nous voyons donc que le deuxième indicateur est effectif.
Par rapport au troisième indicateur qui est relatif
à l'insuffisance ou à l'inexistence de formation
spécifique au profit des enseignants des écoles annexes, le
tableau 23 nous fournit des données. Il ressort de ce tableau que 95,45
% des enseignants des écoles annexes n'ont pas reçu une formation
spécifique et la même proportion d'enseignants trouve qu'elle
n'est pas bien encadrée dans l'exécution de ses tâches.
C'est pourquoi 77,27 % d'entre eux ressentent un besoin de formation
spécifique. Au-delà des enseignants des écoles annexes,
l'on constate que même les formateurs manifestent ce besoin de formation.
Puisque selon les données du Tableau n°26, 71,93% des formateurs
enquêtés expriment le besoin de recevoir une formation
spécifique pour améliorer leurs compétences dans la
formation pratique des élèves-maîtres. Ils sont 75,44 %
(cf. Tableau 25) à reconnaître n'avoir reçu aucune
formation spécifique en rapport avec leur rôle de formateur dans
une ENEP. A la lumière de ces résultats, le troisième
indicateur est aussi vérifié.
Le quatrième indicateur enfin concerne la question de
l'insuffisance de motivation des enseignants des écoles
annexes.L'insuffisance de motivation vient en tête des obstacles
évoqués par les enseignants des écoles annexes par rapport
à leurs tâches d'encadrement des
élèves-maîtres. Les réponses à la question 8
nous montrent que seulement 27,27 % des enseignants interrogés des
écoles annexes trouvent leur tâche facile et plaisante. Les autres
soit 54,55 % et 9,09 % (cf. tableau 24) la qualifie respectivement de difficile
et fatigante ou de fastidieuse et décourageante. Les directeurs des
écoles annexes et les D.E.S sont d'avis avec les enseignants lorsqu'ils
se disent peu motivés.
En comparaison avec les formateurs qui ont des heures
supplémentaires ou par rapport à leurs collègues des
écoles d'applications sur le terrain qui bénéficient
d'indemnités, eux n'ont pas d'avantages spécifiques. Cet
indicateur est alors une réalité au regard des données
collectées.La vérification de ces quatre indicateurs permet de
confirmer la deuxième hypothèse secondaire.
6.3.3 Vérification de la
troisième hypothèse secondaire
La troisième hypothèse secondaire était
libellée ainsi : « Les textes relatifs
à l'organisation et au fonctionnement des écoles annexes
n'explicitent pas suffisamment le rôle et les compétences des
différents acteurs». Pour la vérifier,
nous avons deux indicateurs à relever. Il s'agit de :
- l'inexistence de textes sur l'organisation et le fonctionnement
des écoles annexes ;
- la clarification insuffisante du rôle et des
compétences des acteurs dans la formation pratique des
élèves-maîtres par les textes existants.
Il ressort du tableau 12 que 68,42 % des formateurs ne
connaissent pas l'existence de textes qui réglementent les visites de
classe des élèves-maîtres dans les écoles annexes en
spécifiant les rôles et les compétences des
différents acteurs. La question 8 nous a permis de savoir que 90,91 %
(cf. tableau 13) des enseignants des écoles annexes ne sont pas au
courant de l'existence de textes précisant leurs attributions dans
l'encadrement des élèves-maîtres. Les entretiens avec les
D.E.S, les directeurs des écoles annexes et les DG confirment les dires
des formateurs et des enseignants par rapport à l'inexistence de textes
spécifiques sur l'organisation et le fonctionnement des écoles
annexes. Notre recherche et analyse documentaire n'a pas pu infirmer les faits.
En dehors de l'arrêté n°2013-010/ MENA/SG/ENEP, portant
organisation et fonctionnement des ENEP qui définit globalement en son
article 21 le rôle des écoles annexes, ce que les
élèves-maîtres doivent y faire et les attributions du
directeur, il n'ya pas d'autres précisions. Cet état des faits
pose de sérieux problème d'organisation des visites de classe
pour la liaison théorie-pratique. Ce faisant, notre troisième
hypothèse secondaire est confirmée.
6.3.4 Vérification de
l'hypothèse principale
Les trois hypothèses secondaires étant
vérifiées, nous pouvons en inférer que l'hypothèse
principale est confirmée. En effet, les obstacles ou difficultés
majeurs entravant une exploitation optimale des écoles annexes par les
formateurs pour une liaison théorie-efficace sont d'ordre
pédagogique, matériel, organisationnel et motivationnel.
Les aspects pédagogiques sont relatifs à la
formation spécifique et aux compétences des formateurs et des
enseignants des écoles annexes. Quant aux aspects motivationnels, ils
sont beaucoup plus matériels et pécuniaires et concernent surtout
les enseignants des écoles annexes. Les difficultés
matérielles renvoient au manque de matériel didactique et
à l'exiguïté de l'espace des salles de classe. Enfin, le
volet organisationnel est relatif au manque de textes décrivant les
rôles spécifiques des acteurs, spécifiant les
activités de liaison théorie-pratique possibles à
réaliser, au temps officiel qui doit être alloué à
ces activités.
Nos hypothèses étant vérifiées et
généralisables à toutes les six ENEP couvertes par
l'étude, il sied maintenant de passer à la synthèse des
suggestions faites par les acteurs et de faire des recommandations pour
améliorer l'exploitation des écoles annexes pour la liaison
théorie-pratique au profit des élèves-maîtres de la
première année.
6.4
Suggestions
6.4.1 Suggestions
desenquêtés pour exploitation optimale des
écoles-annexes
6.4.1.1 Suggestions des
élèves-maîtres
Pour les élèves-maîtres, il faut :
- augmenter le nombre de visites de classes dans les
écoles annexes pour permettre aux élèves-maitres
d'observer des leçons dans toutes les disciplines en vue de mieux se
préparer au stage pratique en deuxième année ;
- Instaurer des échanges entre les
élèves-maîtres et les enseignants des écoles-annexes
après l'observation des leçons ;
- construire des salles de classe avec beaucoup plus
d'espace et prévoir des places assises pour les
élèves-maîtres ;
- doter les écoles-annexes de matériel
didactique en quantité et en qualité suffisantes ;
- permettre aux élèves-maîtres de
préparer et de présenter des leçons d'essai dans les
écoles annexes.
6.4.1.2 Suggestions des directeurs et des enseignants des
écoles annexes
La synthèse de leurs réponses
donne ce qui suit :
ü la clarification des rôles des différents
acteurs par des textes plus précis et plus explicites ;
ü la prise en charge des enseignants de l'école
annexe au même titre que les maîtres conseillers des écoles
d'application ;
ü la dotation des écoles annexes en
matériel didactique en quantité et en qualité pour la
concrétisation des leçons ;
ü la formation et le recyclage permanent des enseignants
des écoles annexes au regard de la spécificité de leur
mission ;
ü l'institution de rencontres périodiques de
concertation entre les enseignants de l'école annexe et les
formateurs.
6.4.1.3 Suggestions des formateurs des ENEP
Les formateurs pensent que l'amélioration de la
contribution des écoles annexes à la liaison
théorie-pratique passe par :
- la formation et le recyclage permanents des enseignants des
écoles annexes pour améliorer leurs compétences
professionnelles spécifiques dans la contribution à la liaison
théorie-pratique ;
- la mise en place d'un cadre de concertations
périodiques entre les formateurs, les enseignants des écoles
annexes, les D.E.S des ENEP pour une meilleure planification et organisation
des activités de liaison théorie-pratique ;
- l'agrandissement et l'adaptation des infrastructures
d'accueil dans les écoles annexes : espace des salles de classe,
places assises pour les élèves-maîtres...
- l'équipement conséquent des écoles
annexes en matériel didactique approprié en quantité et en
qualité pour permettre aux élèves-maîtres d'observer
des situations pédagogiques authentiques ;
- l'instauration d'échanges systématiques entre
les élèves-maîtres et les enseignants de l'école
annexe après l'observation des leçons ;
- la confection de grilles d'observation et d'analyse
harmonisées pour mieux initier les élèves-maîtres
à l'observation et à l'analyse des leçons dans les
écoles annexes.
6.4.1.4 Suggestions des D.E.S, des D.G et du DFIPEB
Face aux difficultés relevées lesD.E.S, les D.G
et le DFIPEB interviewés proposent
les solutions suivantes :
- construire des salles de classe spacieuse
équipée de mobilier adapté sur une estrade pour permettre
d'accueillir convenablement les élèves-maitres en visites de
classe ;
- doter les écoles annexes de matériel
didactique en quantité et en qualité ;
- organiser régulièrement des sessions de
formation spécifique ou des stages de recyclages pour le renforcement
des compétences professionnelles des enseignants des écoles
annexes ;
- prévoir une motivation financière
spécifique pour les enseignants des écoles annexes ;
- prendre des textes pour clarifier et expliciter davantage
les rôles respectifs des différents acteurs dans la formation
pratique des élèves-maîtres.
6.4.2 Des suggestions personnelles
pour une exploitation optimale des écoles-annexes
6.4.2.1 Au titre des insuffisances d'ordre
législatif et organisationnel
Les résultats de notre étude ont montré
que la liaison théorie-pratique dans les ENEP pendant la première
année de formation constitue une difficulté réelle.Cette
difficulté se traduit du point de vue institutionnel par un manque de
conception claire et cohérente de lanotion de liaison
théorie-pratique par les acteurs. En outre, les activités
à mener, les rôles de chaque acteur et le temps imparti à
ces aspects pratiques ne sont pas suffisamment explicités par les textes
disponibles. Ce qui rend le dispositif de liaison théorie-pratique par
le biais de l'école-annexe peu fonctionnel. Pour Perrenoud (2001),
l'inexistence d'une conception explicite et cohérente du rapport entre
la théorie et la pratique et du processus de construction des
compétences professionnelles au sein de la structure de formation
initiale peut rendre le dispositif de formation pratique en place inutile.Cela
entraîne une implication pas très satisfaisante des acteurs
concernés. Par conséquent, nous suggérons aux directions
générales des ENEP de :
- prendre des textes explicitant davantage l'organisation et
le fonctionnement des écoles annexes dans la formation des
enseignants : le rôle des différents acteurs, les
modalités de l'articulation théorie-pratique ; le volume
horaire alloué aux aspects pratiques par discipline,le nombre minimal de
visites de classe par discipline ;
- instaurer un cadre de concertation permanent entre les
acteurs en vue d'une culture commune autour des conceptions de la liaison
théorie-pratique pour en construire une vision argumentée,
actualisée et partagée.
- rendre disponibles les textes suivants :
· l'arrêté
ministérieldéterminant le plan de formation initiale ;
· le référentiel de compétences des
formateurs et des enseignants des écoles annexes ;
· le référentiel des compétences des
sortants des ENEP ;
· l'arrêté portant organisation et
fonctionnement des écoles annexes.
La gestion du temps disponible dans l'année pose
problème dans la mesure où les D.E.S soulignent que les
programmes des ENEP sont surchargés. En outre, les effectifs des
élèves-maîtres sont élevés par rapport aux
capacités d'accueil des écoles annexes.
Nous suggérons alors aux ENEP et au MENA :
- l'allègement des programmes dans certaines
matières pour dégager plus de temps à consacrer aux
activités de liaison théorie-pratique ;
- la dotation des D.E.S de logiciels de programmation des
cours et de planification des activités de l'année pour une
meilleure gestion anticipative du temps disponible ;
- la rationalisation des effectifs lors des recrutements des
élèves-maîtres en tenant compte des capacités
d'accueil desENEP et d'encadrement des écoles annexes.
6.4.2.2 Au titre des insuffisances d'ordre
pédagogique
Sur le plan pédagogique nous recommandons aux
Directions des Etudes et des Stages des ENEP de renforcer le dispositif de
formation continue des enseignants des écoles annexes par :
- l'implication des formateurs permanents dans l'encadrement
pédagogique des enseignants des écoles-annexes à
travers des études de leçons ;
- l'élargissement de la palette des possibilités
d'observation et d'analyse de leçons par la production de
séquences pédagogiques filmées à partir des
ressources des écoles annexes pour les ENEP ;
- l'organisation des sessions de formation périodiques
pour répondre aux besoins spécifiques des formateurs et des
enseignants des écoles annexes ;
- la conception d'outils pour initier les
élèves-maîtres à l'observation et à l'analyse
des pratiques enseignantes.
A la Direction de Formation Initiale des Personnels de
l'Education, nous recommandons un suivi régulier de la qualité
des enseignements dans les ENEP afin de pouvoir dégager les
insuffisances, les difficultés et les besoins de formation des
acteurs.
6.4.2.3 Au titre des insuffisances d'ordre
matériel
L'un des obstacles majeurs à la fréquentation
des écoles annexes des ENEP par les formateurs au profit des enseignants
était l'espace réduit des salles de classes pour accueillir les
élèves-maîtres. Face à cette insuffisance nous
recommandons au MENA de tenir compte de l'usage destinéaux écoles
annexes dans les différents plans de construction de nouvelles ENEP.
Pour les anciennes ENEP, la direction de ces établissements est
appelée à développer des initiatives pour mobiliser des
ressources afin de construire progressivement des salles de classe assez
spacieuses et dotées de places assises adaptées pour les
élèves-maîtres aux fins des visites de classe.
L'inexistence ou l'insuffisance du matériel didactique
dans les écoles d'application constitue un véritable obstacle
à la liaison théorie par l'exploitation des ressources de
l'école. Les ENEP étant des établissements de l'Etat
jouissant d'une certaine autonomie financière, nous leur recommandons de
prévoir dans leur budget l'équipement progressif des
écoles annexes en matériel didactique conséquent. Elles
pourraient aussi développer des partenariats techniques avec des Ecoles
de formation d'enseignants de la sous-région ou du monde pour former les
enseignants dans la fabrication de matériel d'enseignement à
partir des matériaux locaux.
6.4.2.4 Au titre des insuffisances d'ordre
motivationnel
Les performances des acteurs dans une organisation selon la
théorie de l'analyse stratégique dépendent de plusieurs
facteurs dans les compétences, la motivation et le milieu ou
l'environnement. Si les enseignants des écoles annexes et même les
formateurs ne sont pas suffisamment motivés quels que soit la
précision des textes, ils ne s'investiront pas comme il le faut car leur
engagement repose sur une certaine rationalité. Les ENEP ont donc
intérêt à revoir le système de motivation
matérielle et immatérielle des acteurs. Pour ce faire, nous leur
suggérons :
- la motivation morale, professionnelle et financière
des enseignants des écoles annexes pour les encourager dans
l'accomplissement de leur mission ;
- la création d'une rencontre annuelle entre les
enseignants de toutes les écoles annexes pour des partages
d'expériences professionnelles ;
- l'évaluation participative de la pratique des
enseignants des écoles annexes et des formateurs en vue de mettre en
place un mécanisme motivant de récompenses.
CHAPITRE-7
DIFFICULTES, LIMITES ET PERSPECTIVES
7.1 Les
difficultés rencontrées dans l'étude
7.1.1 La collecte des
données
La réalisation de la présente étude ne
s'est pas faite sans difficultés. En effet, compte tenu de
l'étendue de notre terrain d'étude qui couvre plusieurs villes
éloignées les unes des autres à savoir Loumbila, Bobo,
Fada, Ouahigouya, Gaoua et Dori , nous avons eu des difficultés
pour administrer nos outils d'enquête. En outre, il fallait se
déplacer pour mener les entretiens avec les personnes ressources
ciblées en se pliant à leur agenda même s'il faut faire des
va-et-vient.
7.1.2 La recherche documentaire
La recherche documentaire nécessitait aussi de faire le
tour de certaines directions centrales ou services du MENA et des
bibliothèques à la recherche de textes le plus souvent difficiles
à retrouver. Pour nombre de textes sur lesquels nous n'avons pu mettre
la main, nous considérons qu'ils n'existent pas jusqu'à preuve du
contraire.
7.2 Les limites
de l'étude
7.2.1 La non observation de
séances de visites de classe
Dans notre démarche d'investigation, nous aurions voulu
observer quelques séances de visites de classes dans les ENEP pour voir
concrètement comment l'activité se déroule. Mais,
malheureusement notre public-cible, à savoir les
élèves-maîtres concernés, est sur le terrain dans
les CEB en stage pratique. Nous aurions pu le faire aussi avec ceux de la
première année mais il n'y a pas une programmation à
l'avance des visites de classe par les formateurs de sorte que l'on puisse
prendre un rendez-vous à temps. En outre, ces séjours
d'observation demandent des moyens financiers et du temps matériel alors
que nous sommes en stage pratique dans les CEB.
7.2.2 La prise non prise en compte des
écoles annexes du privé
Nous savons que les ENEP ne sont pas les seules écoles
de formation des enseignants du primaire. Il ya aussi les Ecoles Privées
de Formation des Enseignants du Primaire (EPFEP) qui sont d'ailleurs les plus
nombreuses. Nous aurions voulu les inclure dans notre recherche mais nous avons
opté de circonscrire nos investigations aux écoles de formations
publiques ayant des écoles annexes pour voir quelles sont leurs
difficultés de fonctionnement par rapport à la réalisation
des activités de liaison théorie-pratique.
Les résultats auxquels nous sommes parvenus pourraient
inspirer également les EPFEP qui ont des écoles annexes. Sinon,
en général, elles ont des difficultés pour respecter le
cahier des charges si bien que nombre d'entre elles n'ont même pas
d'écoles annexes.
Et si ces écoles n'existent pas, il est inutile de
chercher à voir comment elles sont exploitées. Du reste, le cas
des EPFEP pourrait constituer l'objet d'une autre étude.
7.3 Les
perspectives ou études en rapport avec notre préoccupation de
recherche
En rapport avec des projets en cours ou des études
déjà réalisées, nous pensons que notre
réflexion peut s'inscrire dans les mêmes perspectives en termes de
complément si modeste soit-il. En effet, l'amélioration de la
qualité de la formation des enseignants à travers la liaison
théorie-pratique ou par l'observation des pratiques enseignantes est une
problématique qui est abordée par deux projets au profit de
l'éducation nationale. Il s'agit du programme OPERA et du projet
PROSPECT.
7.3.1 Le Programme OPERA
En octobre 2013, un programme de recherche d'une durée
de trois ans intitulé Observation des Pratiques Enseignantes en Relation
avec les Apprentissages des élèves (OPERA) est lancé
à partir d'une convention de partenariat entre le MENA, le MESS et l'AUF
avec comme bailleurs de fonds l'Agence Française de Développement
(AFD) et le Partenariat Mondial pour l'Education (PME)12(*).
OPERA avait pour finalité l'amélioration de la
formation initiale et continue des enseignants. A travers un projet mené
au Burkina Faso, il vise toute l'Afrique subsaharienne francophone avec les
objectifs suivants13(*):
· observer et comprendre le fonctionnement des pratiques
enseignantes afin de pouvoir les améliorer;
· développer le «savoir - analyser la
pratique» et les savoir-faire «procéduraux» des
enseignants et leur capacité à organiser efficacement les
processus d'enseignement/apprentissage;
· produire en co-construction avec les acteurs des guides
méthodologiques d'observation, d'analyse des pratiques et des outils de
diagnostic et des grilles de lecture des pratiques pour les dispositifs
d'encadrement pédagogique ou de supervision ainsi que des ressources en
ligne pour la formation et le conseil.
Pour l'atteinte de ces objectifs, plusieurs activités
seront réalisées dont la formation des
élèves-maîtres, des enseignants des écoles
d'application, des directeurs d'écoles, des encadreurs, des formateurs
des structures de formation. En outre, divers outils seront conçus avec
pour fonctions14(*) :
§ de permettre d'appréhender les
représentations des maîtres de l'apprentissage, de
l'enseignement, des élèves ;
§ de s'approprier des concepts, outils d'analyse
pour observer et analyser des activités
d'enseignement-apprentissage, pour lire autrement ses pratiques en
déplaçant son regard sur les apprenants et leurs apprentissages
en classe ;
§ de concevoir et proposer des pratiques
alternatives à celles les plus présentes dans les
classes pour varier les activités, sortir du questionnement
omniprésent et améliorer la qualité de l'enseignement.
Au regard des visées de ce programme,
nous pensons que notre étude peut être en phase avec la dimension
conception d'outils d'analyse pour observer et analyser des activités
d'enseignement-apprentissage pour initier les
élèves-maîtres dès la première année
de formation à l'observation et à l'analyse des pratiques
enseignantes dans les écoles annexes pour une bonne liaison
théorie-pratique.
7.3.2 Le projet PROSPECT
Le second projet en rapport avec notre étude est le du
projet de renforcement des stratégies et des pratiques de l'enseignement
dans les centres de formation des élèves
maîtres(PROSPECT).Le Ministère de l'Education Nationale et de
l'Alphabétisation (MENA), et l'Agence Japonaise de Coopération
Internationale (JICA), ont procédé le mardi 1ermars 2016 à
l'ENEP de Loumbila, au lancement officiel de ce pour une durée de cinq
années dont une phase pilote de deux ans.
Selon la Direction de la Formation Initiale des Personnels de
l'Education de Base (DFIPEB), le PROSPECT vise principalement
l'amélioration de la qualité du processus
d'enseignement/apprentissage par le développement des compétences
professionnelles des enseignants.
Pour ce faire, il compte entre autres élaborer des
outils pertinents d'évaluation des acquis de la formation, promouvoir
une articulation réussie entre formation théorique et pratique,
renforcer le dispositif de la formation pratique, favoriser le partage de
bonnes pratiques entre les acteurs de l'Education de Base.Les principaux
bénéficiaires de ce projet sont les formateurs des ENEP, les
élèves-maîtres, les enseignants et élèves des
écoles annexes, les enseignants et élèves des
écoles d'application.
Les ambitions affichées par PROSPECT nous
amènent à penser que les résultats de notre recherche
pourraient donc enrichir les réflexions en cours et que les outils qui
seraient produits dans le cadre de ce projet pourraient être des
réponses à certaines de nos suggestions.
CHAPITRE-8
CONCLUSION
La liaison théorie-pratique est indispensable dans
toute formation professionnelle pour la construction des compétences
requises dans l'exercice de la profession. C'est pourquoi, dans les ENEP, il
existe des écoles annexes où les
élèves-maîtres doivent observer et analyser des
leçons, s'essayer à la pratique - classe en situation
réelle, s'imprégner de l'organisation et de la gestion d'une
école.
Fort de ce rôle très important dévolu aux
écoles annexes dans la formation initiale des enseignants du primaire,
nous avons voulu savoir comment améliorer leur contribution à la
liaison théorie-pratique au profit des
élèves-maîtres lors de la première année de
formation. Partant du constat que dans beaucoup d'ENEP, les formateurs ne
réalisent pas assez de visites de classe, nous nous sommes
demandé quelles sont les entraves à une exploitation optimale des
écoles annexes pour la formation pratique des enseignants.
Face à une telle préoccupation de recherche,
nous avons entrepris une revue critique de littérature qui a mis en
évidence la nécessité d'une formation efficace des
enseignants pour un enseignement de qualité à travers des
thématiques telles que les typologies ou modèles
théoriques de formation, l'articulation théorie-pratique, les
conditions de développement des compétencesprofessionnelles. Ce
tour d'horizon théorique nous a permis de mieux cerner notre
problème de recherche et d'opter pour une approche à la fois
quantitative et qualitative.
Ce faisant, trois outils d'investigation ont été
utilisés à savoir des questionnaires, des guides d'entretien et
une analyse documentaire. Les différents acteurs concernés par
l'étude,de toutes les ENEP ayant une école annexe ont
été touchés. Elèves-maîtres, directeurs et
enseignants des écoles annexes, formateurs, directeurs des études
et des stages, directeurs généraux des ENEP ainsi que le
directeur de la formation initiale du personnel de l'éducation de base
ont été soumis à une enquête par questionnaire ou
à un entretien.
Les résultats de nos enquêtes ont
révélé effectivement que l'exploitation des écoles
annexes dans les ENEP pour assurer la liaison théorie-pratique n'est pas
satisfaisante compte tenu d'un certain nombre d'obstacles ou de
difficultés auxquels les acteurs sont confrontés.
Il est ressorti que ces difficultés dans la
majorité sont d'ordre pédagogique, législatif et
organisationnel, matériel et motivationnel. Toute chose qui confirme
notre hypothèse principale.
Vis-à-vis de ces entraves les acteurs interrogés
ont fait des suggestions pour les surmonter et nous avons formulé des
suggestions principalement aux DES, au DG/ENEP et au MENA en vue
d'améliorer la qualité de la formation initiale par une meilleure
articulation théorie-pratique à travers une exploitation
judicieuse des ressources des écoles annexes.
Par ailleurs, compte tenu des limites objectives de notre
recherche, nous avons terminé notre réflexion en essayant de la
mettre en rapport avec des projets ou études en cours se situant dans
les mêmes perspectives.
CHAPITRE-9
BIBLIOGRAPHIE
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2009 portant adoption de la lettre de politique educative, Burkina
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- Décret
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Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP)
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https://www.auf.org/actualites/lancement-officiel-du-programme-de-recherche-opera/
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consulté le 22/04/2016 à 9 h 21 mn.
- http://opera-burkina.org/
CHAPITRE-10 TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
ii
DEFINITION DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
vi
RESUME
vii
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : ASPECTS
THEORIQUES
3
CHAPITRE-1
PROBLEMATIQUE
4
1.1 Contexte et
justification
4
1.1.1 Importance de la formation initiale
des enseignants
4
1.1.1.1 Des avantages de la formation pour
les enseignants
4
1.1.1.2 Des bénéfices
institutionnels de la formation
5
1.1.2 Dispositif national pour la formation
des enseignants au Burkina Faso
6
1.1.2.1 Cadre juridique et
institutionnel
6
1.1.2.2 Bref historique des Ecoles
Nationales des Enseignants du Primaire
6
1.2 Description de
la situation problématique
8
1.3 Questions de
recherche
10
1.3.1 Question principale :
10
1.3.2 Questions secondaires:
10
1.4
Intérêt de l'étude
11
1.4.1 Intérêt professionnel et
pédagogique
11
1.4.2 Intérêt académique
et scientifique
11
1.5 Objectifs de
recherche
12
1.5.1 Objectif général:
12
1.5.2 Objectifs spécifiques:
12
1.6
Hypothèses de recherche
12
1.6.1 Hypothèse principale (HP)
13
1.6.2 Hypothèses secondaires (HS)
13
1.6.3 Les indicateurs pour la
vérification des hypothèses
13
CHAPITRE-2 REVUE
CRITIQUE DE LITTERATURE
15
2.1
Nécessité de la formation des enseignants
15
2.2 Quelques
modèles théoriques de formation initiale des enseignants
17
2.2.1 Les six pôles de
modélisation de Lang
17
2.2.1.1 Le pôle académique
17
2.2.1.2 Le pôle artisanal
18
2.2.1.3 Le pôle des sciences
appliquées et des techniques
18
2.2.1.4 Le pôle personnaliste
19
2.2.1.5 Le pôle de l'acteur
social/critique
19
2.2.1.6 Le pôle du
« professionnel »
20
2.2.2 Les typologies ou modèles de
formation de Ferry
21
2.2.2.1 La formation centrée sur les
acquisitions ou les contenus
21
2.2.2.2 La formation centrée sur la
démarche
21
2.2.2.3 La formation centrée sur
l'analyse
21
2.3
Problématique de la qualité de la formation initiale
des enseignants
22
2.3.1 De la durée et des programmes
de formation
23
2.3.2 Théorie et pratique dans la
formation professionnelle des enseignants
24
2.3.2.1 La leçon modèle ou
l'imitation par la pratique
25
2.3.2.2 Le modèle de la leçon
ou la théorie pour l'action
26
2.3.2.3 Les limites de
« leçon modèle » et de
« modèle de la leçon »
26
CHAPITRE-3 CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL
29
3.1 La
présentation des théories de référence
29
3.1.1 La didactique professionnelle
29
3.1.1.1 Présentation
synthétique de la théorie
29
3.1.1.2 Apports de la didactique
professionnelle à la formation
30
3.1.2 L'ergonomie du travail
31
3.1.2.1 Description de la théorie
31
3.1.2.2 Apports de l'ergonomie à la
formation et intérêt pour notre étude
33
3.1.3 L'analyse stratégique
34
3.1.3.1 Description de la théorie
34
3.1.3.2 Rapports de la théorie avec
la recherche
35
3.2 Clarification
des concepts
36
3.2.1 La formation initiale
36
3.2.2 La liaison théorie-pratique
37
3.2.3 La compétence
professionnelle
39
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS
PRATIQUES
41
CHAPITRE-4 CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
42
4.1 Le champ de la
recherche
42
4.2 La
méthode de recherche
42
4.3 La population
et l'échantillon de recherche
42
4.3.1 La population de recherche
43
4.3.2 L'échantillon de recherche
43
4.4 Les techniques
de collecte des données
44
4.4.1 L'enquête par questionnaire
45
4.4.2 L'entretien semi-dirigé
45
4.4.3 La recherche documentaire
46
4.5 Validation et
administration des outils
46
4.6 Le mode
d'analyse des données
46
CHAPITRE-5
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
47
5.1 Le point sur le
recouvrement des données
47
5.1.1 Recouvrement des données de
questionnaires
47
5.1.1.1 Questionnaires à l'adresse
des élèves-maîtres en stage pratique
47
5.1.1.2 Questionnaires à l'adresse
des formateurs des ENEP
48
5.1.1.3 Questionnaires à l'adresse
des enseignants des écoles annexes
50
5.1.2 Réalisation des entretiens
51
5.1.2.1 Identification des
enquêtés et état de réalisation des entretiens
51
5.1.3 Le point sur la recherche
documentaire
52
5.2
Présentation, analyse et interprétation des
données recueillies
52
5.2.1 De la conception de la liaison
théorie-pratique par les acteurs
53
5.2.1.1 la conception des formateurs
53
5.2.1.2 La conception des DES, des DG des
ENEP et du DFIPEB
54
5.2.2 De la perception de l'importance de la
liaison théorie-pratique
54
5.2.2.1 Son importance selon les
formateurs
54
5.2.2.2 Son importance selon les DES, les DG
des ENEP et le DFIPEB
55
5.2.3 De la perception du rôle des
écoles annexes dans la formation initiale
55
5.2.3.1 Du rôle des écoles
annexes pour les élèves-maîtres
55
5.2.3.2 Du rôle des écoles
annexes pour les enseignants des écoles annexes
56
5.2.3.3 Du rôle des écoles
annexes pour les formateurs
56
5.2.4 De l'exploitation des écoles
annexes pour la liaison théorie-pratique
57
5.2.4.1 De la nature des activités
selon les élèves-maîtres
57
5.2.4.2 De la nature des activités
selon les DES des ENEP et les directeurs des écoles
58
5.2.4.3 Du nombre de visites de classes
d'après les élèves-maîtres
58
5.2.4.4 Du nombre de visites de classes
d'après les formateurs
59
5.2.4.5 Du nombre de visites de classe
d'après les directeurs des écoles-annexes et des D.E.S
60
5.2.5 De l'organisation des visites de
classe dans les écoles annexes
60
5.2.5.1 L'existence de textes
réglementant les visites de classe
60
5.2.5.2 L'implication des acteurs
concernés
62
5.2.5.3 L'existence de cadres de
concertations entre formateurs et enseignants
63
5.2.6 De l'intégration des visites de
classe dans leur démarche didactique par les formateurs
64
5.2.6.1 Du point de vue des formateurs
64
5.2.6.2 La disponibilité d'outils
d'observation et/ou d'analyse des pratiques
65
5.2.6.3 De l'existence d'analyses ou
d'échanges lors des visites de classes
66
5.2.6.4 De la mise en oeuvre des
activités de liaison théorie-pratique autres que les visites de
classe par les formateurs
68
5.2.7 De l'appréciation de la
contribution des écoles annexes à la liaison
théorie-pratique
68
5.2.7.1 Du nombre de visites classe
68
5.2.7.2 De l'efficacité des
activités de liaison théorie-pratique
69
5.2.8 Des compétences, motivations et
besoins de formation des enseignants et des formateurs
71
5.2.8.1 Compétences, motivation et
besoins de formation des enseignants
71
5.2.8.2 Compétences, motivation et
besoins de formations des formateurs
75
5.2.9 Des difficultés et/ou obstacles
entravant une exploitation optimale des écoles annexes
76
5.2.9.1 D'après les
élèves-maîtres
76
5.2.9.2 D'après les enseignants des
écoles annexes :
76
5.2.9.3 D'après les formateurs, les
directeurs des écoles annexes et les D.E.S
77
5.3
Vérification des hypothèses
79
5.3.1 Vérification de la
première hypothèse secondaire
79
5.3.2 Vérification de la
deuxième hypothèse secondaire
81
5.3.3 Vérification de la
troisième hypothèse secondaire
83
5.3.4 Vérification de
l'hypothèse principale
83
5.4 Suggestions
84
5.4.1 Suggestions des enquêtés
pour exploitation optimale des écoles-annexes
84
5.4.1.1 Suggestions des
élèves-maîtres
84
5.4.1.2 Suggestions des directeurs et des
enseignants des écoles annexes
84
5.4.1.3 Suggestions des formateurs des
ENEP
85
5.4.1.4 Suggestions des D.E.S, des D.G et du
DFIPEB
85
5.4.2 Des suggestions personnelles pour une
exploitation optimale des écoles-annexes
86
5.4.2.1 Au titre des insuffisances d'ordre
législatif et organisationnel
86
5.4.2.2 Au titre des insuffisances d'ordre
pédagogique
87
5.4.2.3 Au titre des insuffisances d'ordre
matériel
87
5.4.2.4 Au titre des insuffisances d'ordre
motivationnel
88
CHAPITRE-6
DIFFICULTES, LIMITES ET PERSPECTIVES
89
6.1 Les
difficultés rencontrées dans l'étude
89
6.1.1 La collecte des données
89
6.1.2 La recherche documentaire
89
6.2 Les limites de
l'étude
89
6.2.1 La non observation de séances
de visites de classe
89
6.2.2 La prise non prise en compte des
écoles annexes du privé
89
6.3 Les
perspectives ou études en rapport avec notre préoccupation de
recherche
90
6.3.1 Le Programme OPERA
90
6.3.2 Le projet PROSPECT
91
CONCLUSION
93
BIBLIOGRAPHIE
95
TABLE DES MATIERES
100
ANNEXES
I
ANNEXE 1 : Questionnaire
destiné aux élèves-maîtres des ENEP
II
ANNEXE 2 : Questionnaire à
l'adresse des formateurs des ENEP
IV
ANNEXE3 : Questionnaire
à l'adresse des enseignants de l'école annexe
VI
ANNEXE 4 : Guide d'entretien à
l'adresse des directeurs des écoles annexes
VIII
ANNEXE : 5 Guide d'entretien à
l'adresse des directeurs des études et des stages, des directeurs
généraux des ENEP et du directeur général de la
formation initiale des enseignants
IX
CHAPITRE-11 ANNEXES
CHAPITRE-12 ANNEXE 1 :
QUESTIONNAIRE DESTINÉ AUX ÉLÈVES-MAÎTRES DES
ENEP
Préambule
La quête continue d'une formation initiale de
qualité des enseignants du primaire est une préoccupation
partagée par les acteurs du système éducatif
burkinabè à tous les niveaux. C'est pourquoi, dans le cadre d'une
recherche relative à la contribution des écoles-annexes des ENEP
à la formation initiale des enseignants, nous voudrions solliciter votre
contribution combien inestimable à ladite recherche par vos
réponses à ce questionnaire.
Nous vous remercions d'avance pour votre franche collaboration
et nous vous rassurons que l'exploitation de vos réponses se fera dans
l'anonymat et la confidentialité requis.
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUÊTE
1- ENEP d'origine :
....................................................
2- Sexe : F M
3- Lieu du stage : - C.E.B
de :........................................
- Ecole
de .........................................
II- QUESTIONS
1- L'ENEP dans laquelle vous avez suivi votre formation, a-t-elle
une école annexe ?
Oui Non
Si oui, quel est le rôle de cette école annexe dans
votre formation ?
................................................................................................................................................................................................................
2- Cochez une seule réponse. Les cours que vous avez
reçus à l'ENEP étaient :
Uniquement théoriques
Uniquement pratiques
A la fois théoriques et pratiques
3- Avez-vous effectué des visites de classes à
l'école annexe pendant votre formation à l'ENEP ? Oui Non
Si oui, en quoi ont-elles consisté ?
Observation de leçons
Conduite de leçons d'essai
Observations et analyse de leçons
Observation de l'organisation de la classe et/ou de
l'école
Autres :(précisez).....................................................................
4- Combien de visites de classe avez-vous effectué
à l'école annexe de l'ENEP pendant la première
année de votre formation ? * moins de 5 visites * de 5
à 10 visites * de 11 à 20 visites * plus de
20 visites
5- Estimez-vous le nombre de vos visites à l'école
annexe suffisant ? Oui Non
Pourquoi ?......................................................................................................
......................................................................................................
.......................................................................................................
6- Dans quelles disciplines avez-vous observé de
leçons à l'école annexe ?
............................................................................................................................................................................................................
7- Dans quelles disciplines n'avez-vous pas pu observer de
leçons à l'école annexe et pourquoi ?
............................................................................................................................................................................................................
8- Les visites de classes à l'école annexe sont-
elles suivies d'entretiens organisés :
- Entre les élèves-maîtres et les enseignants
de l'école annexe ? Oui Non
- Entre les élèves-maîtres et le
formateur ? Oui Non
- Entre les élèves-maîtres
eux-mêmes ? Oui Non
9- Qu'attendez-vous des formateurs pour que les visites de
classes à l'école annexe soient plus
bénéfiques aux stagiaires ?
............................................................................................................................................................................................................................
10- Les apports de l'école annexe vous permettent de
faire le lien entre la théorie et la pratique : Très
efficacement Efficacement
Pas assez efficacement Pas du tout efficacement
11- Parmi les propositions ci-dessous, cochez celles que vous
considérez comme correspondant à des insuffisances que vous avez
relevées au niveau de l'école annexe de votre ENEP :
L'espace dans les salles de classes de l'école annexe
pour les stagiaires ;
Le matériel didactique pour la conduite des
leçons ;
La qualité des leçons présentées par
les enseignants de l'école annexe ;
La qualité des échanges avec les enseignants de
l'école annexe ;
L'accueil des stagiaires par les enseignants de l'école
annexe ;
La motivation des enseignants de l'école annexe ;
L'organisation des visites de classe ;
Autres insuffisances (à
préciser).....................................................
........................................................................................................
12- Vous êtes actuellement en stage pratique, dites- nous
en une phrase en quoi consiste votre stage pratique dans une école
d'application ?
......................................................................................................
13- Selon vous, y a-t-il un rapport entre ce que vous avez appris
à l'ENEP et ce que vous vivez sur le terrain ? Oui Non
Si oui, êtes- vous satisfait de ce
rapport ?......................................................................
Si non,
pourquoi...................................................................................
............................................................................................................................................................................................................
14- Quelles suggestions faites-vous pour une école annexe
efficace dans la formation des élèves-
maitres ?....................................................................................................
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci beaucoup pour votre franche collaboration
CHAPITRE-13 ANNEXE 2 :
QUESTIONNAIRE À L'ADRESSE DES FORMATEURS DES ENEP
Préambule
La quête continue d'une formation initiale de
qualité des enseignants du primaire est une préoccupation
partagée par les acteurs du système éducatif
burkinabè à tous les niveaux. C'est pourquoi, dans le cadre d'une
recherche relative à la contribution des écoles-annexes des ENEP
à la formation initiale des enseignants, nous voudrions solliciter votre
contribution combien inestimable à ladite recherche par vos
réponses à ce questionnaire.
Nous vous remercions d'avance pour votre franche collaboration et
nous vous rassurons que l'exploitation de vos réponses se fera dans
l'anonymat et la confidentialité requis.
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUÊTE
1- ENEP
de:..........................................................................................
2- Sexe : F M
3- Titre : Permanent Vacataire
ancienneté (formateur à l'ENEP) :........................
4- Profil : IP CPI IEPD CASU Enseignant des
lycées et collèges
5- Discipline (s) enseignée(s) :
II- QUESTIONS
1) Quel est le rôle de l'école annexe de l'ENEP dans
la formation initiale des enseignants du
primaire ?....................................................................................................................
........................................................................................................
2) Qu'entendez-vous par liaison théorie-pratique pendant
la première année de la formation initiale des enseignants du
primaire ?...........................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
3) Quelle est l'importance de la liaison
théorique-pratique dans la formation initiale des enseignants du
primaire ?................................................................................................
.......................................................................................................
4) L'école annexe de l'ENEP contribue à la
liaison théorie-pratique dans la formation initiale des
enseignants : Très efficacement Efficacement Pas assez
efficacement Pas du tout efficacement
5) Intégrez- vous la liaison théorie-pratique dans
votre démarche didactique ?
Oui Non Si oui,
comment....................................................
........................................................................................................
Si non,
Pourquoi ?............................................................................................................
........................................................................................................
6) Combien de visites de classes effectuez-vous en moyenne par
discipline dans l'année à l'école annexe au profit des
stagiaires ? * moins de 5 visites * de 5 à 10 visites
* de 11 à 20 visites * plus de 20 visites
7) Estimez- vous que ce nombre est suffisant ? Oui
Non
8) Quel est le nombre obligatoire de visites de classes à
réaliser à l'école annexe par discipline ?
.......................... Y a-t-il un texte qui le précise ?
Oui Non
9) Les stagiaires bénéficient-ils d'entretiens ou
d'analyse sur leçons observées avec les enseignants de
l'école annexe ? Oui Non
10) Quels outils sont mis à leur disposition pour
l'observation et l'analyse des leçons ?
Aucun outil
Une grille d'observation de leçon
Une grille d'analyse de leçon
Autre (à préciser)
..........................................................
11) Les visites de classes à l'école annexe
sont-elles planifiées et organisées avec la
collaboration :
§ du directeur général de l'ENEP
Oui Non
§ du directeur des études et des stages
Oui Non
§ du directeur de l'école annexe
Oui Non
§ des enseignants de l'école annexe
Oui Non
§ des élèves - maîtres
Oui Non
12) En dehors des visites de classes à l'école
annexe, quelles autres activités menez-vous pour assurer la liaison
théorie-pratique ?.......................................................................
......................................................................................................
13) Les activités relatives à la liaison
théorie-pratique font- elles l'objet d'évaluation ?
Oui Non
14) Les prestations pédagogiques des maîtres des
écoles annexes au profit des élèves-maîtres vous
donnent-elles satisfaction ? Oui Non
Pourquoi?.....................................................................................................................................................................................................................................................................
15) Selon vous, les enseignants des écoles annexes ont-ils
besoin de formation spécifique pour mieux encadrer les stagiaires ?
Oui Non
Pourquoi ?....................................................................................................................................................................................................................................................................
16) Avez-vous des rencontres de concertations avec les
enseignants des écoles annexes sur la liaison
théorie-pratique ? Oui Non
17) Avez- vous bénéficié d'une formation
spécifique pour assurer efficacement la liaison théorie-pratique
dans votre rôle de formateur ? Oui Non
Si non, en avez-vous besoin ? Oui Non
18) Selon vous, quels sont les insuffisances ou les obstacles
qui empêchent une exploitation optimale des écoles annexes pour
une meilleure liaison théorie-pratique dans la formation initiale des
élèves-maîtres
?.................................................................
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
19) Que préconisez-vous comme solutions pour
améliorer l'apport des écoles annexes à la formation
initiale des
enseignants ?...........................................................................
.............................................................................................................................................................................................................
.......................................................................................................
......................................................................................................
Merci pour votre inestimable contribution.
CHAPITRE-14 ANNEXE3 :
QUESTIONNAIRE À L'ADRESSE DES ENSEIGNANTS DE L'ÉCOLE
ANNEXE
Préambule
La quête continue d'une formation initiale de
qualité des enseignants du primaire est une préoccupation
partagée par les acteurs du système éducatif
burkinabè à tous les niveaux. C'est pourquoi, dans le cadre d'une
recherche relative à la contribution des écoles-annexes des ENEP
à la formation initiale des enseignants, nous voudrions solliciter votre
contribution combien inestimable à ladite recherche par vos
réponses à ce questionnaire.
Nous vous remercions d'avance pour votre franche collaboration et
nous vous rassurons que l'exploitation de vos réponses se fera dans
l'anonymat et la confidentialité requis.
I- IDENTIFICATION DE L'ENQUÊTE
1-
ENEP de :..............................................................................
2- Sexe : F M
3- Grade : IAC IC IP Classe tenue :
...................................
4- Ancienneté à l'ENEP : * Moins de 5 ans
*5 à 10 ans * Plus de 10 ans
II- QUESTIONS
1) Quel est le rôle de l'école annexe dans la
formation initiale des enseignants?
................................................................................................................................................................................................................
2) La liaison théorie-pratique est-elle indispensable
pendant la première année de la formation initiale des
enseignants ? Oui Non
Pourquoi ?.........................................................................................................................
........................................................................................................
3) Y a-t-il un texte qui précise vos attributions dans
l'encadrement des stagiaires ?
Oui Non si oui,
lequel ?....................................................................................
4) Avez-vous reçu une formation spécifique pour
jouer efficacement votre rôle dans la formation initiale des
enseignants ? Oui Non
5) Si non, en ressentez-vous le besoin ? Oui Non
Si oui, dans quels
domaines ? ..................................................................
......................................................................................................
6) Bénéficiez- vous de l'accompagnement dont vous
avez besoin pour mieux accomplir les tâches qui vous sont
dévolues ? Oui Non
7) Combien de fois en moyenne par semaine et par classe,
recevez-vous des stagiaires en visites de classe à l'école
annexe ? * moins de 5 fois * de 5 à 10 fois
*de 11 à 20 fois * plus de 20 fois
8) Comment appréciez-vous l'exécution de vos
tâches d'encadrement des stagiaires ?
Facile et plaisant
Difficile et fatiguant
Fastidieux et décourageant
9) Les visites de classes à l'école annexe
sont-elles suivies d'entretiens organisés :
- Entre les élèves-maîtres et les enseignants
de l'école annexe ? Oui Non
- Entre les élèves-maîtres et le
formateur ? Oui Non
- Entre les élèves-maîtres
eux-mêmes ? Oui Non
10) Qu'attendez-vous des formateurs pour que les visites de
classes à l'école annexe soient plus profitables aux
stagiaires ?.............................................
.....................................................................................................
11) Etes-vous associés à l'organisation des visites
de classes des élèves-maîtres à l'école
annexe ? Oui Non Si oui, avec qui
?................................................................
......................................................................................................
12) Quels outils les stagiaires utilisent-ils pour l'observation
et l'analyse des leçons ?
Une grille d'observation
Une grille d'analyse
Autre (à préciser)
Aucun
13) Dans quelles disciplines éprouvez-vous des
difficultés à présenter des leçons aux stagiaires
et dites
pourquoi ?...................................................................
....................................................................................................
....................................................................................................
14) Les apports de l'école annexe permettent aux
stagiaires de faire le lien entre la théorie et la pratique :
Très efficacement Efficacement
Pas assez efficacement Pas du tout efficacement
15) Parmi les propositions ci- dessous, cochez celles que vous
considérez comme correspondant à des insuffisances ou obstacles
que vous relevez au niveau de l'école annexe de votre ENEP :
L'espace dans les salles de classes de l'école annexe
pour les stagiaires
Le matériel didactique pour la conduite des
leçons
La qualité des leçons présentées
aux stagiaires
La qualité de vos échanges avec les stagiaires
L'accueil des stagiaires par les enseignants de l'école
annexe
La motivation des enseignants de l'école annexe
La clarification des rôles des différents acteurs
par les textes
L'organisation des visites de classe
Autres insuffisances (à
préciser)................................................
16) Que faites-vous pour que les visites de classes à
l'école annexe soient profitables aux stagiaires ?
............................................................................................................................................................................................................................
17) Quelles solutions proposez-vous pour améliorer la
contribution de l'école annexe à la formation initiale des
enseignants à
l'ENEP ?.................................................................
...............................................................................................................................................................................................................................
.........................................................................................................
Merci beaucoup pour votre franche collaboration !
CHAPITRE-15 ANNEXE 4 : GUIDE
D'ENTRETIEN À L'ADRESSE DES DIRECTEURS DES ÉCOLES ANNEXES
1- Importance de la liaison théorie-pratique dans
la formation initiale des enseignants
Quelle est selon vous l'importance du rapport de la
théorie avec la pratique pendant la formation initiale des
enseignants ?
2- Rôle de l'école annexe dans la formation
initiale des enseignants
Quel est le rôle de l'école annexe dans la formation
initiale des enseignants du primaire ?
3- Contribution réelle des écoles annexes
à la formation initiale des enseignants
Quelle appréciation faites-vous de l'apport des
écoles annexes à la formation initiale des enseignants en
général et surtout en termes de liaison
théorie-pratique ?
4- Difficultés ou obstacles entravant la
contribution optimale de l'école annexe à la formation initiale
des enseignants
Quelles sont les difficultés ou les obstacles majeurs qui
entravent la contribution efficace des écoles annexes à la
liaison théorie-pratique dans la formation initiale des
élèves-maîtres ?
5- Propositions de solutions
Que proposez-vous comme solutions pour améliorer la
contribution des écoles annexes à la formation des
enseignants ?
- Institutionnel, environnemental, matériel
- pédagogique
- motivationnel
- organisationnel ou autre.
Merci pour votre franche collaboration
CHAPITRE-16 ANNEXE : 5GUIDE
D'ENTRETIEN À L'ADRESSE DES DIRECTEURS DES ÉTUDES ET DES STAGES,
DES DIRECTEURSGÉNÉRAUX DES ENEP ET DU DIRECTEUR
GÉNÉRAL DE LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS
1- Représentations ou conceptions de la
liaison théorie-pratique
Qu'entendez-vous par liaison théorie-pratique dans la
formation initiale des enseignants ? Comment peut-elle être
assurée efficacement ?
2- Importance de la liaison théorie- pratique
dans la formation initiale des enseignants
Quelle est selon vous l'importance du rapport de la
théorie avec la pratique pendant la première année de la
formation initiale des enseignants ?
3- Rôle de l'école annexe dans la
formation initiale des enseignants
Quel est le rôle de l'école annexe dans la
formation initiale des enseignants du primaire ?
4- Contribution réelle des écoles
annexes à la formation initiale des enseignants
Quelle appréciation faites-vous de l'apport des
écoles annexes à la formation initiale des enseignants en
général et surtout en termes de liaison
théorie-pratique ?
5- Difficultés ou obstacles entravant la
contribution optimum de l'école annexe à la formation initiale
des enseignants
Quelles sont les difficultés ou les obstacles majeurs
qui entravent la contribution efficace des écoles annexes à la
liaison théorie-pratique dans la formation initiale des
élèves-maîtres ?
6- Propositions de solutions
Que proposez-vous comme solutions pour améliorer la
contribution ?
- Institutionnel, environnemental
- pédagogique
- motivationnel
- matériel
7- Perspectives (études en cours, projets en
expérimentation...)
Etes- vous au courant d'études ou de projets en cours
pour améliorer la contribution des écoles annexes à la
formation initiale des enseignants ? En quoi consistent-t-ils et à
quels espoirs donnent-ils lieu ?
Merci pour votre grande
disponibilité
* 1 Déclaration mondiale
sur l'éducation suite à la conférence mondiale sur
l'éducation pour tous, tenue à Jomtien en Thaïlande du 5 au
9 mars 1990.
* 2 Cadre d'action de Dakar
suite au forum mondial sur l'éducation, tenu à Dakar au
Sénégal du 26 au 28 avril 2000.
* 3 Rapport de l'étude
PASEC sur les apprentissages scolaires au Burkina Faso : les effets du
contexte, les facteurs pour agir de septembre 2009.
* 4 Source : annuaire
statistique de l'éducation nationale 2023-2014.
* 5Décret n°
2008-681/PRES/PM/MESSRS/MEBA/MASSN/MJE du 03 novembre 2009 portant adoption de
la lettre de politique éducative.
* 6Stratégie de
Croissance Accélérée et de Développement
Durable(SCADD) en sa version définitive, est un
référentiel central de la politique de développement
économique et social du gouvernement pour la période
2011-2015.
* 7 Loi N°0013-2007/ AN du
30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation
* 8 Article 6 du décret
N°2012-757/PRES/PM/MENA/MEF portant approbation des statuts des Ecoles
Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP)
* 9 Point de vue de l'UNESCO
dans le rapport mondial de suivi sur l'EPT 2013-2014 intitulé : `'
enseigner et apprendre : atteindre la qualité pour tous.''
* 10 Philippe Meirieu, Penser
l'éducation et la formation sur son site web www.meirieu.com
* 11Article 45 du décret
N°2015-637/PRES-TRANS/PM/MENA portant organisation du Ministère de
l'Education Nationale et de l'Alphabétisation.
*
12Source :https://www.auf.org/actualites/lancement-officiel-du-programme-de-recherche-opera/
site consulté le 22/04/2016 à 9 h 07 mn.
*
13Source :https://www.auf.org/media/filer_public/39/93/3993633c-ae90-433a-8208-5dfa864171b8/srvwwwwwwauforgmediaadminfiles2opera_presentation_synthese_site_auf.pdf
consulté le 22/04/2016 à 9 h 21 mn.
* 14Source :
http://opera-burkina.org/
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