B. Les habitats et installations domestiques à
Amoutivé
Le canton d'Amoutivé étant un centre-ville et
une zone commerciale, le nombre de personnes qui y vivent est
pléthorique. La conséquence qui en découle est le fait
qu'une chambre soit généralement habitée par plusieurs
personnes. En effet, d'après nos recherches et investigations dans les
diverses habitations du milieu, il est bien rare de voir une seule personne
vivre dans une chambre. Nous avons constaté que la moyenne du nombre de
personnes vivant dans une chambre est comprise entre quatre (04) et six (06)
personnes. Nous avons donc jugé nécessaire de recueillir l'avis
de la population sur les probables causes de cette situation.Nous avons
interrogé une vingtaine d'habitants à ce propos et tous pensent
que le manque de moyens financiers en est la cause. Il est toutefois
important de préciser que près de 40% d'entre eux
expliquent la situation par le fait que les frais de location seraient
exorbitants :paiement d'une somme minimale de 8000 FCFApar mois
pour la location d'une chambre et versement d'une somme qui équivaut en
moyenne au cumul des loyers de12 mois au titre d'avance. Les
autres (60%) s'attardent plus sur le fait que leur gain ou le revenu qu'ils
tirent de leur commerce et d'autres activités ne leur permet pas de
supporter ces frais, pour être moins nombreux dans une chambre. Et c'est
pour cette raison qu'ils se voient, disent-ils, dans
« l'obligation de s'associer à quatre, cinq ou six
personnes pour pouvoir payer aisément le loyer à la fin du
mois ». Cela s'observe plus chez les jeunes non mariés.
Lorsqu'il arrive qu'une personne ne trouve pas une autre avec qui elle peut
s'associer, elle demeure sous les hangars jusqu'à ce qu'elle ne trouve
une alternative. Par ailleurs, il est évoqué une autre raison
selon laquelle les habitants du milieu passent la majeure partie de leur temps
hors de leurs logis, occupés par des activités commerciales
durant toute la journée. Pour ceux-ci, les chambres ne jouent pas plus
qu'un rôle de dortoir.
Hormis quelques habitats de fortune qui sont présents
dans certains coins du canton d'Amoutivé, nous pouvons direque les
constructions dans le milieu sont de type moderne. Les maisons sont
construites en briques et couvertes soit de tôles, soit de tuiles, soit
de dalle. Les habitations se présentent sous diverses formes. Sur ce
plan, nous distinguons les habitats simples et les maisons à
étages. Mais parce que Amoutivé est un vieux quartier de la ville
de Lomé, la plupart des constructions qu'on y trouve sont assez vieilles
et altérées, et donc peu confortables.
Les murs des maisons comportent en effet de nombreuses
fissures et les toits sont en mauvais état. On dénombre dans les
quartiers comme Biosse, Doulassamé, et
Apéyéyémé, des agglutinations de maisons
dépourvues de véritables voies aérées entre elles.
Il existe même des voies publiques qui s'arrêtent
complètement devant des habitations.
Les eaux usées sont versées dans les caniveaux
pour ceux dont les habitations se trouvent au bord des routes bitumées
et dans la rue pour ceux qui résident dans les agglomérations.
Nous avons constaté que les caniveaux dégagent de mauvaises
odeurs rendant l'atmosphère invivable à certains moments de la
journée. Nous avons compris que ces odeurs proviennent du mauvais usage
de ces caniveaux par les habitants. D'ailleurs, plusieurs personnes avec
lesquelles nous nous sommes entretenus à ce sujet nous ont fait
comprendre que ce n'est pas seulement les eaux usées qui sont
versées dans les rigoles mais aussi des ordures et des matières
solides susceptibles de les boucher(voir fig. 4). Nous avons donc attiré
l'attention de la population sur les conséquences découlant du
mauvais usage des caniveaux en leur expliquant que cela est source de
nombreuses maladies telles que le paludisme, le choléra, etc. Aussi les
avons-nous conviés à ne verser que les eaux usées dans les
caniveaux et de mettre tout ce qui est particule dans la poubelle.Chaque
ménage ou chaque concession dispose d'une poubelle dans laquelle sont
versées les ordures ménagères. Celles-ci sont
ramassées par des agents collecteurs d'ordures de la mairie ou non, qui
sont payés par les habitants. Après leur ramassage, les
collecteurs déversent les ordures sur une décharge près de
la lagune.Nombreuses sont les poubelles qui ne sont pas couvertes dans les
quartiers et qui constituent donc des nids de mouches et d'autres insectes
nuisibles. Notre proposition est que la population opte pour des poubelles
dotées de couvercles (voir fig. 1et 2 ci-dessous).
![](Rapport-de-stage-exploratoire-en-milieu-urbain1.png) ![](Rapport-de-stage-exploratoire-en-milieu-urbain2.png)
Figure 1:Beaucoup de gensutilisent ces
poubelles Figure 2: L'usage des poubelles de ce type
qui sont peu hygiéniques. dans le quartier
est à encourager.
Etant donné que les caniveaux se trouvent à la
devanture des maisons qui sont au bord des routes et constituant ainsi des
trottoirs aux piétons, nous avons suggéré que tous
utilisent un dispositif assez simple pour faire évacuer l'eau sans la
répandre à la surface des trottoirs (voir fig.3 ci-après).
Pour ceux qui évacuent les eaux usées dans les rues
séparant les habitations, nous leur avons proposé de les
emmagasiner durant la journée et de les déverser le soir dans les
caniveaux. Nous trouvons que l'adoption de cette habitude par la population est
très importante parce qu'elle permet de rendre les voies plus
praticables, surtout pendant la saison des pluies.
![](Rapport-de-stage-exploratoire-en-milieu-urbain3.png) ![](Rapport-de-stage-exploratoire-en-milieu-urbain4.png) Figure 3: Seulement une poignée de
personnesFigure 4: Les habitants doivent abandonner
cette
évacuent les eaux usées par ce moyen
pourtant mauvaise habitude de déposer des objets en
très commodes. plastique dans les
caniveaux.
Des projets d'aménagement ont été
exécutés dans le canton deux années auparavant. Ces
projets ont consisté au bitumage et à la réhabilitation
des routes principales qui existent dans le quartier ainsi qu'au
réaménagement des caniveaux. Pour entretenir ces infrastructures,
la mairie de Lomé procède périodiquement à des
séances de curage de ces caniveaux et au balayage des routes. Ces
activités sont également assurées par les CDQ à
l'instar de CDIA (Comité de Développement Intégral
d'Amoutivé) et CODEBA (Comité de Développement de
Bassadji). Les groupements de la localité s'organisent de leur
côté pour assainir les latrines publiques. Par ailleurs, la
population est certaine qu'il y aura d'autres projets
d'aménagementtrès prochainement avec la volonté du
gouvernement. Notre exhortation à leur endroit est que chacun fasse ce
qui est de son pouvoir pour améliorer (aménager) son milieu de
vie.
L'habitat est confronté à plusieurs
problèmes. Parmi ces problèmes nous avons la
vétusté des constructions dont mention a été faite
précédemment. Comme indicateurs nous pouvons parler des dalles
qui coulent, des tôles rouillées et des murs
dégradés et lézardés (fig. 5). Cette situation est
due au manque de moyens financiers pour assurer l'entretien des installations
domestiques. Un autre problème non pas des moindres est celui du
logement (location des chambres). En effet, il n'est pas du tout facile de
trouver une chambre à Amoutivé, la demande étant
supérieure à l'offre. Aussi, l'urbanisation est-elle mal faite
à certains endroits comme Lomnava, Biosse,
Apéyéyémé. De tous les problèmes liés
à l'habitat, le plus préoccupant reste l'insalubrité du
milieu. Elle est plus rendue visible par la présence d'ilots insalubres
dans le canton (voir fig. 6). Nous ne pouvons passer sous silence le fait que
plusieurs habitations ne soient pas dotées de latrines privées
personnelles. Les propriétaires des maisons préfèrent
construire à la place des latrines, des chambres qui leur permettront de
percevoir des loyers à chaque fin de mois. C'est ce manque que viennent
combler les latrines publiques installées dans les quartiers les plus
concernés (Amoutivé, Biosse,
Apéyéyémé).
Illustration de quelques problèmes de
l'habitat:
Figure 5: Les constructions à Amoutivé
sont en Figure 6: La présence de ces îlots
affiche
majorité vieilles et dégradées.
l'aspectinsalubre du milieu.
Les habitats ou groupes d'habitats sont séparés
par des voies, généralement publiques qui facilitent le
déplacement de la population, et ceci par le biais des moyens de
transport. L'étude du domaine des transports et accidents revêt
alors un intérêt particulier.
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