à‰quilibre géopolitique entre les Etats-Unis et la Chine( Télécharger le fichier original )par Alfred Lushimba Université de Lubumbashi - Licence 2016 |
SECTION II. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE LA CHINECette section sera consacrée à l'étude de régime politique de la Chine depuis l'empire jusqu'à la république de nos jours. Il s'agit de cerner l'étapisation de la Chine pour essayer de comprendre la période importante qui l'a servi à émerger. §1. La Chine impérialeLa Chine impériale a été caractérisée par différentes dynasties conquérantes suivies de reculs et de désordres dont profitent les nomades. Notons dans notre cadre d'étude présente que, trois dynasties vont plus nous intéresser, il s'agit des : Dynastie des han, dynastie des Tang et dynastie de Song.
Elle part de la période de -206 à 220. Elle est perçue sous angle de géostratégie dirigée contre la menace nomade. Gérard Chaliand et Jean-Pierre Regneau écrivent qu'avant cette dynastie, la Chine a connue comme premier empereur Qin Shi Huangdi qui fut aussi le précurseur de la lutte contre le nomadisme. Après sa mort, éclate une période de troubles, mais le système impérial institué par lui perdure malgré tout pendant les deux millénaires à venir, après que les Han le consolident117(*). La dynastie des han ayant comme capitale Changan, reprit le système instauré par le premier empereur, destiné à contenir les aspirations de l'aristocratie en nommant des fonctionnaires religieux sur leur mérite plutôt que leur naissance. Ce fut l'oeuvre d'un empereur exceptionnel, Wudi (qui règne de -147 à 87) durant plus d'un demi-siècle. Celui-ci étend ses possessions vers l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers l'Ouest et le Nord-Ouest en contrôlant la route des oasis et vers le Sud. Le premier empereur de Qin avait envoyé contre les Xiongnu (une grande confédération formée à la fin du IIIe siècle) une forte expédition. Les premiers empereurs Han préfèrent user de politique conciliatrice. Peine perdue, les Xiongnu attaquent l'Empire et parviennent à moins de deux cent kilomètres de la capitale, Xian. L'empereur Wudi contre-attaque et multiplie les offensives118(*). Après une période de troubles, les han, appelés autrement han orientaux reprennent la situation en main et installèrent leur nouvelle capitale à Luoyang. L'empire ne retrouve pas la grandeur de la première dynastie han, ni sa prospérité économique, malgré quelques tentatives. Il s'effondre après une nouvelle période de troubles, tandisque la dynastie n'a plus que des empereurs faibles. Cependant, ruinés par des troubles inferieurs et gouvernés par des souverains faibles, les empires s'effondrent, soit par intervention extérieure, soit à cause d'une insurrection d'envergure120(*).
Elle va de 618-907, elle est percée sous angle d'un rayonnement global multiforme. La Chine réunifiée grâce à la brève dynastie des Sui (581-618) est dirigée par une dynastie exceptionnelle aux traditions militaires héritées des nomades du Nord et des Etats qu'ils avaient formés. En effet, elle a subi de multiples influences de populations ceppiques, turcophones ou originaires de Mandchourie. L'administration du pays est réorganisée. Les concours mandarinaux sont repris à une échelle plus vaste qu'autrefois. On constate à cette période une montée du bouddhisme qui est par la suite contre battu par un retour au confucianisme121(*). L'expansion vers l'Ouest se poursuit selon des voies désormais classiques :couloir du Ganzu, contournement du Zarim par les routes de la soie et poursuite, passé les monts du Pamir, vers le Ferghana. Les chinois bénéficient d'une alliance avec les ouigours (turcophones). L'empire Tang atteint Samarcande et même Herat. Graduellement, le centre de gravité de la Chine passe du Nord vers le Sud, économiquement et démographiquement. En 751, des forces Tang subissent une défaite face aux arabes et à leurs auxiliaires turcs Karluks à la rivière Talas (Kazakhstan). La même année, la Chine est battue au Yunnam par l'Etat Thai du Nan-Chab. Surtout la dynastie est fragilisée par la considérable révolte menée par le général Anlunshan (755-763) qui met en cause la puissance de l'aristocratie. Par ailleurs, les tibétains, qui se sont renforcés, profitent des troubles et menacent la capitale en 763. Ils mettent provisoirement fin à la présence chinoise en Asie centrale en se rendant maitres du corridor de Ganzhou en 791. Les Khitans s'emparent du Nord de la Chine et fondent, sur ce modèle chinois, l'Etat rival de Liao. De façon classique, ils sont, par la suite, victimes d'une nouvelle poussée nomade. En Corée également les chinois doivent reculer. L'empire, durant cette période difficile, se crispe et rejette les rapports étrangers. Le poids politique et les intrigues des eunuriques à la cour, affaiblissent le pouvoir incertain des deniers empereurs. C'est sous les Tang que l'influence de la Chine est la plus grande en Asieorientale et rayonne, entre autres, au Vietnam et au Japon par l'intermédiaire de la Corée. Lorsque la dynastie Tang disparait, la Chine connait une période de division, mais celle-ci, cette fois, est brève122(*).
Elle part de la période de 960 à 1279. Elle est caractérisée par son renom d'une grande dynastie emportée au Nord par des nomades et difficilement conquise jusqu'au Sud par les mongols. L'unité est restaurée dans une Chine dont le poids démographique et économique se situe désormais au Sud. Aucun succès notable en politique extérieure : l'Annam n'est pas réintégré dans l'empire, aucun contrôle n'est exercé sur l'Asie centrale ou les steppes du Nord. Cependant, le pouvoir central est convenablement restauré et les seigneurs de guerre éliminés123(*). * 117Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., pp. 104-105-108 * 118119Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., pp. 108 * 120 Idem, p. 108 * 121Chaliand, G., et Regneau, J., op.cit., p. 108 * 122Idem, p. 110 * 123124Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., p.110 |
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