3.1.1.3. Influence des relations sociales sur la
qualité de vie
Outre leurs effets sur la mortalité, les relations
sociales influencent également la qualité de vie.
Le concept de qualité de vie est lié à
des éléments objectifs, que mesurent des indicateurs de la
qualité de vie (niveau de revenu, accessibilité aux soins, taux
de chômage...) et subjectifs, que seule une personne est en mesure
d'évaluer pour elle-même.
La perception de la qualité de vie d'une personne est
en effet liée à sa situation et est fonction de ce qui est
important pour elle, de ses valeurs et de ses croyances. La qualité de
vie représente donc un concept abstrait, situationnel et
multidimensionnel.
Selon l'enquête sur la qualité de vie menée
en 2011 par l'INSEE13 en France métropolitaine, le
niveau moyen de satisfaction dans la vie s'établit à 6,8 sur une
échelle allant de 0 à 10. Parmi les facteurs entravant la
qualité de vie, nous retrouvons, entre autres, le stress de la vie
quotidienne, l'insuffisance de ressources financières, un mauvais
état de santé, des conditions
12 HOLT-LUNSTAD, J., LAYTON, J-B., SMITH, T.,
Social Relationships and Mortality Risk: A Meta-analytic Review, 2010, 20p.
13 AMIEL, M-H., GODEFROY, P., LOLLIVIER, S.,
Qualité de vie et bien-être vont souvent de pair. INSEE
Première n°1428, janvier 2013, 4p.
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de logement dégradées, un sentiment
d'insécurité physique et économique, mais également
: la faiblesse des liens sociaux.
Le rapport STIGLITZ14, rédigé par la
Commission pour la Mesure des Performances Économiques et du
Progrès Social (CMPEPS), souligne même que la faiblesse des liens
sociaux a un effet prépondérant sur le degré de
satisfaction par rapport au critère d'insuffisance financière.
Cependant, les différents facteurs influençant
la qualité de vie agissent sur cette dernière à des
niveaux différents. Leurs effets sur le bien-être faible et le
bien-être fort ne sont pas symétriques. Ainsi, la faiblesse des
liens sociaux est le critère le plus souvent associé au risque
d'être très insatisfait (de 0 à 4 sur l'échelle) et
c'est le stress de la vie courante qui réduit la probabilité de
déclarer un bien-être élevé (9 et 10 sur
l'échelle), devant l'isolement social, qui arrive en deuxième
position.
Ces travaux démontrent que l'isolement social a un
rôle néfaste sur la qualité de vie et qu'il est, en plus,
un des critères qui l'influencent majoritairement.
3.1.1.4. Isolement des personnes âgées
Les statistiques de l'étude « Vie de quartier
»11 , citée plus haut, montrent deux périodes de
la vie où la probabilité d'être isolé augmente.
La première période est celle qui s'étend
de la post-adolescence à environ 45 ans. Durant cette période, la
fondation d'une famille avec l'apparition des enfants amène souvent
à centrer sa sociabilité sur sa propre famille. L'isolement croit
alors, mais dans des proportions moindres et est relatif.
La deuxième période débute aux alentours
de 70 ans. L'isolement augmente alors de manière significative et
ininterrompue.
Ceci s'explique d'une part par le fonctionnement de notre
société actuelle qui se caractérise par une diminution de
la cohabitation intergénérationnelle, une augmentation de la
mobilité sociale, un éclatement et une dispersion des familles
ainsi que par un accroissement des incapacités liées à
l'âge. Tous ces facteurs contribuent à diminuer le nombre de
contacts des personnes âgées. D'autre part, aux âges
avancés de la vie, les couples sont souvent brisés par un divorce
ou par le décès d'un conjoint. Le veuvage incrémente
encore l'isolement et la solitude.
L'ergothérapie peut proposer des solutions aux
situations d'isolement et au sentiment de solitude des personnes
âgées, tout en permettant leur maintien à domicile si leur
état de santé le permet et s'il est souhaité par la
personne.
14 FITOUSSI, J-P., SEN, A., STIGLITZ, J., Rapport
de la Commission sur la mesure des performances économiques et du
progrès social, 2009, 324p.
11 PAN KE SHON, J-L., Isolement relationnel et
mal-être. INSEE Première n°931, novembre 2003,
4p.
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