1.7.6 Performance du TDR
La sensibilité du TDR peut atteindre 95% lorsque les
densités parasitaires de P. falciparum sont supérieures
à 100 parasites par ul de sang (Abda et al., 2012). En dessous
du niveau de 100 parasites/ul de sang, la sensibilité diminue de
façon marquée (Praveen et al., 2008). Concernant, la
spécificité, elle est élevée variant entre 95 et 98
% (Abda et al., 2012). Les TDR sont plus faciles à
réaliser que toutes les autres techniques de diagnostic du paludisme.
Les agents de santé avec un minimum de compétence peuvent
être formés aux techniques de réalisation du TDR et
l'appliquer correctement (Ratsimbasoa et al., 2012).
1.7.7 Limites du TDR
Les TDR qui ciblent HRP2 de P. falciparum ne
conviennent pas au diagnostic des cas de paludisme importés de
régions où P. falciparum n'est pas nécessairement
l'espèce la plus répandue (Mason et al., 2002). Les
tests détectant HRP2 peuvent être positifs pendant 7-14 jours
suivant la chimiothérapie même lorsque les patients n'ont plus de
symptômes ou de la parasitémie (Abda et al., 2012). Il
pourrait donner des résultats à confusion en ce qui concerne
l'évaluation des échecs du traitement, ou la résistance
aux médicaments (WHO, 1999). Les TDR ne sont pas quantitatifs. Les kits
qui permettent de détecter à la fois P. falciparum et
les espèces non-falciparum ne peuvent pas faire la différence
entre P. vivax, P. ovale et P. malariae. Ils ne font pas la
distinction entre une infection pure à P. falciparum et des
infections mixtes qui comprennent P. falciparum (Abda et al.,
2012).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [15]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
Par ailleurs, les TDR qui détectent les
antigènes produits par les gamétocytes (comme pLDH) peuvent
donner des résultats positifs lorsque les gamétocytes sont
présents après élimination du parasite. Les
gamétocytes ne sont pas pathogènes, et les gamétocytes de
P. falciparum peuvent persister après la chimiothérapie
sans impliquer une résistance aux médicaments. Ces
résultats positifs de TDR peuvent donc conduire à de fausses
interprétations (faux positifs) et un traitement inutile de personnes
qui ne souffrent pas de paludisme.
1.7.8 Autres méthodes de diagnostic du paludisme
D'autres méthodes de diagnostic sont disponibles, mais
elles ne sont pas aussi appropriées pour une application large comme la
microscopie ou les TDR et sont impropres à l'utilisation dans la gestion
régulière de la maladie. Il y a entre autres :
La réaction de polymérisation en chaîne
(PCR) (Snounou et al., 1993) qui est une méthode de biologie
moléculaire d'amplification génique (ADN ou ARN) in vitro. Elle
permet de copier en grand nombre (avec un facteur de multiplication de l'ordre
du milliard), une séquence d'ADN ou d'ARN connue. L'objectif est de
confirmer une infection palustre comme celle à P. knowlesi.
Elle permet une différenciation de souches et elle est
réservée essentiellement à l'étude des mutations et
des gènes impliqués dans la résistance. La PCR est plus
sensible et plus spécifique que toutes les autres techniques. Elle exige
toutefois une procédure d'endurance qui nécessite un
matériel spécialisé et coûteux, des conditions
strictes de laboratoire, ainsi que du matériel et des réactifs,
qui ne sont pas souvent disponibles. Des tests voisins de la PCR utilisant la
technique d'amplification isotherme sont en développement. Les
méthodes LAMP (Loop-Mediated Isothermal Amplification) et NASBA (Nucleic
Acid Sequence-Based Amplification) sont les plus étudiées pour le
diagnostic du paludisme (Corday & Richards, 2012 ; Polley et
al., 2010).
La microscopie utilisant des fluoro-chromes comme l'acridine
orange sur des échantillons de sang centrifugé (Quantitative
Buffy Coat : QBC®) est sensible (Baird et al., 2010). Elle est
basée sur la capacité de l'acridine orange à colorer les
cellules contenant l'acide nucléique (Rieckmann et al., 1989).
En bref, un tube à hématocrite contenant un anticoagulant et le
colorant orange acridine est rempli de sang du patient (55-65 ul) obtenu en
piquant le doigt du patient. Après l'insertion d'un flotteur, le tube
à hématocrite est centrifugé à 12 000 g pendant 5
min et immédiatement observé grâce à un microscope
à lumière ultraviolette. Les composants cellulaires du sang dans
le tube tels que les plaquettes, les lymphocytes, les granulocytes et les
érythrocytes
NKAMEDJIE PETE PATRICK [16]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
sont séparés. Cette technique est capable de
détecter rapidement et précisément les parasites, mais un
problème sera toujours posé dans certaines régions
où les microscopes à fluorescence et la formation adéquate
pour leur utilisation ne sont pas disponibles.
L'électrophorèse qui est une méthode
utilisée en biochimie et en biologie moléculaire pour
séparer l'ADN, l'ARN ou des protéines en fonction de leur taille.
Elle est basée sur la séparation des acides nucléiques
chargés négativement sous l'effet d'un champ
électrique.
Cette séparation s'effectue à travers la matrice
du gel d'agarose : les molécules de plus petite taille se
déplacent plus rapidement et migreront plus loin que les
molécules de taille supérieure (Takwen, 2012). Elle est
coûteuse et nécessite un équipement spécial et des
fournitures (tubes à centrifuger et centrifugeuse, les sources
lumineuses spéciales et les filtres).
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