3.1.2. Exploitation commerciale du bois énergie
L'augmentation de la population au sein des
périmètres urbain et périurbain a induit un accroissement
des besoins en bois d'énergie. Aujourd'hui, la collecte et la vente de
bois (Planche 1) touchent toutes les catégories et toutes les zones.
Outre les ménages qui collectent directement leur bois dans la brousse
proche (ramassage de bois mort et coupe), c'est la multiplication du nombre
d'exploitants forestiers qui devient préoccupante. Ces derniers
approvisionnent les marchés, soit directement, soit par
l'intermédiaire de revendeurs. Ils travaillent aussi à la
commande d'où la difficulté d'évaluation du trafic de
bois. Enfin, ils exercent cette activité toute l'année, en
parallèle avec leur exploitation agricole. L'essor pris par cette
activité s'explique par la multiplication des points de ventes (Planche
1) de bois dans la ville et aussi par la précarité dans laquelle
se trouvent de nombreuses familles, cette activité est donc
considérée comme une source importante de revenue.
X 13.34893 ; Y 7.19741 ; Z. 1112m X 13.34981 ; Y 7.19784 ; Z :
1124m 16/07/2015
Planche 3. Vente du bois de chauffe dans la
ville de Ngaoundéré.
Les photos ci-dessus présentent la quelque point de
vente de bois dans la ville de Ngaoundéré, la première,
nous laisse voir des tronc de Lophira lanceolata exposés dans
un marché de bois au quartier Joli-soir, et la seconde quant à
elle présente un point de vente d'Hymenocardia acida au
quartier Baladji. Ces espèces constituent ainsi les principales
espèces ligneuses utilisées comme bois de chauffe (Tableau 13)
dans les ménages à cause de leur fort pouvoir calorifique.
Dynamique et perception de la biodiversité
dans la ville de Ngaoundéré 72
Le pourcentage varie selon les espèces et selon les
villages. Les espèces les plus sollicitées sont, Lophira
lanceolata19, Daniellia oliveri et Hymenocardia acida,
respectivement : Saktodjé, Karladjé et Samatadjé
en langue locale (Foulfouldé). Les raisons qui poussent les
exploitants de bois d'énergie sont complexes. Dans certaines familles,
la pauvreté, la recherche des bois de chauffe et d'autres sources
d'énergie tel que le pétrole devenu plus cher les poussent
à la recherche des bois pour les travaux domestiques et à la
vente. La consommation très significative du bois d'énergie par
la population est un indicateur de la raréfaction des arbres à
Ngaoundéré. C'est dans le même ordre d'idée que
Mapongmetsem et Akagou (1997), ont montré que la situation du bois de
feu est déjà alarmante dans l'Adamaoua.
Tableau 13. Liste des espèces
utilisées pour le bois de feu
Noms scientifiques Hymenocardia
acida
|
Noms foulfouldé
Samatadjé
|
%
26%
|
Lophira lanceolata
|
Saktodjé
|
18%
|
Daniellia oliveri
|
Karladjé
|
12%
|
Zizygium guineense var
macrocarpum.
|
Assora
|
10%
|
Piliostigma thonningii
|
Barkedjé
|
8%
|
Vitellaria paradoxa
|
Karédjé
|
8%
|
Terminalia glaucescens
|
Kouladjé
|
10%
|
Annona senegalensis
|
Dakudjé laddé
|
8%
|
Source : enquêtes de terrain
Les essences forestières ligneuses telles que
Hymenocardia acida, Lophira lanceolata, Daniellia oliveri, Zizygium guineense,
Piliostigma tonnengii, sont les principales sources d'énergie
utilisées par les populations pour le chauffage. Mais, l'espèce
Hymenocardia apparait comme la plus sollicité pour le chauffage, avec
26·%, suivi du Lophira avec 18% et
19 Arbre de 8-10(-15) m de haut, à fût droit ou
contourné, à cime étroite et élancée, avec
les feuilles rassemblées au bout de courts rameaux dressés.
Ecorce, rugueuse, brun clair à marron, s'écaillant par petites
plaques en laissant apparaître des taches
jaune beige, à tranche épaisse, cassante, rouge
foncé (Michel Arbonier 2000).
Dynamique et perception de la biodiversité
dans la ville de Ngaoundéré 73
de Daniellia avec 12%, leur consommation ou leur
préference s'explique par leur fort pouvoir callorifique, mais aussi
pour la production du charbon avec les espèces Lophira et Daniellia.
14
12
10
4
8
0
6
2
Source : enquêtes de terrain 2015
Figure 22. Especes utilisées pour le
bois de chauffe
Les résultats des enquêtes (graphique 2) montre
que Hymenocardia acida (Samatadjé) se place en tête avec
un pourcentage de 32%, suivi de, Lophira lanceolata 25%, puis
de Daniellia oliveri (Karladjé) 22%, et enfin
Syzigium guneese, 21%. Toutes fois, on associe à
celles-ci d'autres espèces utilisées également comme bois
de chauffe telles que : Piliostigma tonnengii, (Barkédjé),
Terminalia glaucessens (Kouladjé) et Annona senegalensis
(Boukoudjé laddé). L'usage dominante d'Hymenocardia
acida comme bois de chauffe, se justifie par sa fragilité, dont
brûle très rapidement et sont abondantes dans les savanes. Par
ailleurs la preference du Lophira lanceolata se justifie par sa forte
capacité à produire du charbon.
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