II- DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
1- Données sociodémographiques liés
aux nouveau-nés
? La période néonatale et l'âge
à l'admission
Dans notre population d'étude tout comme dans bon
nombre d'étude, l'infection néonatale précoce a
été la plus fréquente dans 94% des cas avec une nette
prédominance dans la période néonatale très
précoce (85%) soit les 72 premières heures de vie. Ceci traduit
le plus souvent une transmission verticale de la mère à l'enfant
avant ou pendant l'accouchement (46). On retrouve la
même tendance d'infection néonatale précoce
fréquente mais à des pourcentages différents à HGY
en 2000 (80%) dans la série d'Ekotto (47), à
HGOPY en 2007 (87,6%) dans l'étude de Djoupomb (13).
Par contre il est nettement supérieur à l'étude
de Chiabi et al. à Bertoua en 2005 (66,9%) (3), Awoumou
au CHUY en 2010 (73,3%) (23) et Djeumene au CME/FCB en 2013
(67,7%) (14) pour ce qui est des études locales. En
Afrique, nos valeurs sont nettement supérieurs à ceux de Chokoteu
au Mali en 2005 (67,8%) (48) et de Yao et al en Côte
d'ivoire en 2006 (76,8%) (49). En dehors de l'Afrique, on
retrouve les taux inférieurs au nôtres dans la série de
Jain et al au Népal en 2003 qui ont retrouvé 68% d'INN
précoce (1). Par contre, Guemnaing en 2000 au CME/FCB
au Cameroun (50) et Vergano et al. au Panama et au
Nigéria en 2005 (2) avaient des tendances
différentes à la nôtre, ils ont retrouvé une
prédominance de l'INN dans la période néonatale
tardive.
Ceci peut s'expliquer par les divergences dans la
méthodologie. En effet, Tishkumara et al. en Asie (51)
ont considéré la période néonatale
précoce de 0 à 2 jours tandis que Jain et al. au Népal
(1) ont considéré la période
néonatale précoce 0 à 3 jours.
Thèse de doctorat en médecine
présentée par KEMEZE ZEUFACK Sandrine Page 55
DISCUSSION
L'âge moyen des nouveau-nés infectés dans
notre population était 2,5 +/- 4 jours avec des extrêmes allant de
1 et 28 jours. Il est inférieur à celui de Djeumene à
Yaoundé qui a retrouvé 7 +/- 7.4 jours (14) et
supérieur à ceux d'Akaffou et al. à Abidjan et Manta et
al. en Inde qui ont retrouvé respectivement 1,34 jours avec des
extrêmes de 0 et 35 jours (21) et 23,5 +/- 20,9 heures
(10). Ceci s'explique dans notre étude par l'âge
à l'admission plus basse de notre population d'étude par rapport
à d'autres.
? Le sexe des nouveau-nés
infectés
Notre population d'étude était
représentée en majorité par le sexe masculin dans 62% des
cas, soit un sex ratio de 1,63. Cette prédominance masculine est
similaire à ceux retrouvés dans la plupart d'études
locales, Africaines et Occidentales; Guemnaing en 2000 (50),
Djoupomb en 2007 (13), Awoumou en 2010 (23),
Djeumene en 2012 (14), Akaffou et al. en 1998
(21), Koueta et al. en 2007 (22), Chokoteu en
2005 (48), Rania et al. en 2014 (43), Jain et
al. en 2003 (1), Shah et al. en 2006 (52) et
Manta et al. en 2015 (10).
Cette prédominance du sexe masculin est sans
explication dans la littérature.
? La provenance des nouveau-nés
infectés
La plupart des nouveau-nés de notre série venait
d'autres structures hospitalières (51,3%), ceci du fait que notre site
d'étude est une structure de référence de niveau 2 et
accessible à tous, de ce fait elle reçoit les nouveau-nés
venant de divers horizons et de toutes les classes sociales. Au Cameroun,
Djoupomb en 2007 à HGOPY (13) a retrouvé la
même tendance. Il en est de même en Afrique pour Akaffou et al. en
1998 (21). Par contre, Chokoteu en 2005 au Mali (48)
et Manta et al. en 2015 en Inde (10) ont
retrouvé une prédominance des nouveau-nés venant du
domicile.
Les résultats de ces derniers auteurs peuvent
s'expliquer par le fait que dans certaines de ces régions, la plupart
des accouchements se font encore à domicile.
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