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Problématique de réforme du système de paiement du trésor public centrafricain. Cas de la mise en Å“uvre du sygma & systac

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par Guy-Hermas Dieu-Béni-Socrate DJAMAWA-ENDJIKPENO
Institut de là¢â‚¬â„¢Economie et des finances Pôle Régional CEMAC - DESS 2011
  

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2.2- Formation des cadres

Actuellement, le Trésor Public centrafricain ne dispose pas d'assez de spécialistes pour assurer le bon fonctionnement de ces nouveaux systèmes de paiement. En effet, selon une enquête réalisée, plus de 98% des cadres et agents de la direction de la trésorerie ne disposent même pas d'information sur le fonctionnement du SYGMA et du SYSTAC. Pire encore, au service des moyens de paiement, seulement quatre agents ont pris part à une formation organisée par la BEAC sur le SYGMA et le SYSTAC. Dans les autres services de la Direction, la plupart des agents ne sont pas informés sur ces nouveaux systèmes de paiement alors qu'il s'agit d'un projet de grande envergure pour tout le Trésor Public centrafricain, et que tout le personnel de la Direction doit travailler de façon coordonnée. Par conséquent, tous les agents et cadres de la Direction de la Trésorerie doivent être formés sur l'usage des nouveaux systèmes de paiement et sur les différentes fonctionnalités de ces systèmes.

2.3 Disposer d'un cadre règlementaire adapté et d'un système de sécurité efficace

Pour être opérationnel et efficace, le nouveau système de paiement doit être encadré par des lois et des règlements, et doit disposer d'un système de sécurité efficace.

2.3.1- Le cadre légal et règlementaire adapté

Le cadre légal et règlementaire doit déterminer le régime juridique du nouveau système de paiement à mettre en place. Il prévoit les mécanismes d'échange et de règlement des valeurs entre les acteurs. Ainsi, le règlement n°02/03/CEMAC/UMAC/CM du 28 mars

2003 relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement doit être le texte encadrant ce nouveau système de paiement. En effet, ce règlement, de portée Sous-régionale, défini d'abord le système de paiement à mettre en place, les instruments et moyens de paiement devant être utilisés et les normes qui encadrent l'usage de ces moyens et système de paiement.

Les titres 1 à 6 de ce règlement précisent les types de moyens de paiement devant être utilisés dans les nouveaux systèmes de paiement. Ainsi, les chèques, les lettres de change, les billets à ordre, les cartes de paiement, les virements et les prélèvements ainsi que la monnaie électronique constituent les moyens de paiement devant être utilisés dans les nouveaux systèmes de paiement.

Le titre 2 de la quatrième partie de ce règlement défini les répressions sur les incidents de paiement. Ces répressions définissent les sanctions applicables aux différents participants aux systèmes de paiement.

Les titres 1 à 3 de ce règlement définissent le système de paiement et les garanties interbancaires. Ils précisent les différents systèmes de paiement interbancaires devant être utilisés, les garanties interbancaires ainsi que les atteintes aux systèmes de paiement.

Globalement, le règlement Sous-régional n°02/03/CEMAC/UMAC/CM du 28 mars

2003 relatif aux systèmes, moyens et incidents de paiement du 28 mars 2003 doit être un cadre réglementaire indispensable pour le bon fonctionnement du nouveau système de paiement du Trésor Public centrafricain.

2.3.2- L'abrogation du décret de la bancarisation de recettes et de dépenses

Les instructions présidentielles relatives à la bancarisation de recettes et de dépenses publiques entrées en vigueur le 1er février 2010 a pour corolaire l'ouverture des divers comptes de l'Etat dans les banques secondaires et à la BEAC. En effet, chaque banque de la place détient au moins deux comptes du Trésor Public pour l'encaissement de recettes et le paiement de dépenses publiques.

Avec la bancarisation de recettes et de dépenses publiques, la procédure d'encaissement et de paiement des dépenses publiques dépend largement des activités des banques secondaires. En effet, pour payer une dépense d'un fournisseur de l'Etat, le Trésor Public envoie un ordre de virement aux banques secondaires afin de débiter le compte courant du Trésor Public au profit du compte du fournisseur. De même pour l'encaissement d'une recette publique, les contribuables émettent au profit du Trésor Public, un chèque pour le paiement des impôts, droits et taxes. Avec ce système, les banques secondaires constituent le poumon du système de paiement du Trésor Public. Ainsi, la mise en oeuvre du SYGMA et du SYSTAC nécessite tout d'abord la fermeture de tous ces divers comptes dans les banques secondaires, et donc, l'abrogation de la décision présidentielle relative à la bancarisation de recettes et de dépenses publiques.

Le fonctionnement du SYGMA et du SYSTAC nécessite préalablement l'ouverture d'un seul compte de règlement à la BEAC sur lequel toutes les recettes de l'Etat seront centralisées et tous les paiements de dépenses publiques impacteront le débit.

2.3.3- Un système de sécurité efficace

Pour un meilleur fonctionnement des nouveaux systèmes de paiement à mettre en oeuvre, un système de sécurisation sans faille doit être mis en place regroupant les mécanismes physiques, les mécanismes comptables et les mécanismes informatiques.

2.3.3.1- Les mécanismes de sécurisation physique

Tous les matériels du système de paiement à mettre en place ainsi que le site de la plateforme doivent être sécurisés. En effet, l'accès à la salle de la plateforme du système ainsi que l'usage des divers postes de travail (poste opérateur ou poste de saisie, poste contrôleur) peuvent entraîner plusieurs risques, notamment les risques de virements fictifs ou risques de fausses manipulations. Par conséquent, pour assurer la sécurité physique du système de paiement à mettre en place, un système efficace de surveillance du site et de la salle de la plateforme doit être assuré. Ce système doit être caractérisé d'une part, par la mise en place d'un système d'empreinte digitale à l'entrée de la salle de la plateforme afin d'interdire l'accès à toute personne étrangère. Et d'autre part, par la mise en place de vidéo surveillance dans les salles. De même, une garantie des matériels du système doit être assurée. L'usage des postes de travail « poste saisie » est exclusivement réservé aux agents spécialisés.

2.3.3.2- Sécurisation technique

Sur le plan technique, plusieurs dispositions doivent être prises pour assurer le bon fonctionnement des nouveaux systèmes de paiement à mettre en place. Il convient, par exemple, d'envisager un interfaçage GesCo18 et SYGMA-SYSTAC pour sécuriser les opérations de paiement. Ainsi, les opérations déjà saisies dans le GesCo pourraient être reversées directement dans le SYSTAC afin de ne réserver les saisies directes dans le SYSTAC (Barberousse présentation) qu'à certains profils spécifiques.

A côté de cet interfaçage, le Trésor Public doit aussi disposer d'une plateforme fonctionnelle de secours afin de faire face à d'éventuels problèmes qui pourraient survenir et de ce fait, constituer un blocage de l'ensemble du système. Cette stratégie poursuit l'objectif de continuité des opérations du système afin de veiller à ce que le niveau des services convenus soit toujours atteint, même en cas de défaillance d'une ou de plusieurs composantes du système ; ceci pourrait anticiper toutes défaillances de chacune des composantes du système.

En outre, le Trésor Public doit disposer d'un réseau informatique disponible, fiable et

rapide. En effet, le Trésor Public dépend du réseau informatique du Ministère des Finances et

18 Le GesCo est un logiciel de gestion comptable.

du Budget ; celui-ci manque d'efficacité car il alimente plusieurs Directions du Ministère ; par conséquent le Trésor Public doit disposer de son propre réseau informatique pour faire face à ce nouveau système de paiement.

Par ailleurs, pour anticiper les problèmes récurrents de coupures électriques, dont les conséquences pourraient entraîner le retard de démarrage de la plateforme du système à mettre en place, une solution alternative d'alimentation électrique doit être envisagée afin de disposer de l'énergie de manière continue. En effet, la capitale (Bangui) fait face aux problèmes de coupures électriques, celles-ci sont devenues très fréquentes. Bien que le Trésor Public dispose d'un groupe électrogène, celui-ci n'est pas une solution optimale car la mise en oeuvre des nouveaux systèmes de paiement peut conduire à la création de plusieurs agences. Une solution alternative d'alimentation électrique s'avère donc importante.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault