5.1.4.3. Disciplines dans lesquelles le M-E est
pratiqué
Sur les huit disciplines enseignées à l'ENI/TT,
seules deux sont concernées par la mise en oeuvre du M-E. Même
dans ces deux disciplines, ce ne sont pas tous les formateurs qui le
pratiquent. Le tableau 18 présente cette situation.
Tableau 18
Fréquence d'application du M-E par
discipline
|
|
|
Pratique du M-E
Oui Non
|
Total
|
|
|
Didactique
|
4
|
6
|
10
|
|
|
EPS
|
0
|
1
|
1
|
|
|
Français contenu
|
0
|
5
|
5
|
Disciplines
|
|
Langues nationales
|
0
|
4
|
4
|
enseignées
|
|
Maths contenu
|
0
|
4
|
4
|
|
|
Morale
|
0
|
3
|
3
|
|
|
Psychopédagogie
|
2
|
4
|
6
|
|
|
Sociologie
|
0
|
4
|
4
|
|
Total
|
|
6
|
31
|
37
|
Source : Enquête terrain
77
Le tableau 18 montre une fois de plus la
non-effectivité de la mise en oeuvre du M-E à l'ENI/TT. La
pratique du M-E est ramenée à deux disciplines seulement. Ainsi,
seulement 40 % des formateurs en didactique et 33 % des psychopédagogues
pratiquent le M-E. Dans l'imaginaire de beaucoup de formateurs, le M-E ne
concerne que la didactique et la psychopédagogie, disciplines dans
lesquelles on enseigne entre autres la méthodologie pour conduire une
leçon, les objectifs d'enseignement/apprentissage, les modes
d'évaluation et la connaissance de l'enfant. L'insuffisance de formation
pourrait justifier le fait que ce ne sont pas tous les formateurs de ces
disciplines qui sont concernés par la mise en oeuvre du M-E.
Les conclusions du tableau ci-dessus, par rapport aux
disciplines dans lesquelles le ME est pratiqué, ont été
confirmées par les futurs maîtres. Les disciplines
déclarées par ces derniers comme appliquant le M-E sont les
suivantes par ordre de fréquence de citation :
? Didactique (63 %)
? Psychopédagogie (29 %)
? Sans avis (8 %)
Ces résultats provenant des futurs maîtres
précisent davantage les pourcentages de pratique réelle du M-E
à l'ENI/TT. L'écart entre les deux disciplines serait lié
au fait que la didactique est la discipline principale à travers
laquelle on apprend à enseigner. Le taux d'abstention, lui,
reflèterait l'avis des futurs maîtres qui ne pouvaient se
positionner simplement parce qu'ils n'avaient jamais assisté, dans l'une
ou l'autre discipline, à une séance de M-E. Le fait que la mise
en oeuvre du M-E soit ramenée à deux disciplines diminue les
chances des futurs maîtres d'observer et même de présenter
des leçons de M-E. Cela a réduit de facto le temps
consacré par le nouveau programme à l'entraînement pratique
au métier d'enseignant et a permis à la théorie de gagner
du terrain au détriment de la pratique, chose contraire à la
logique du nouveau paradigme de formation qui prône l'alternance entre
les deux.
5.1.4.4. Utilisation du matériel par les
formateurs : présentation et visionnement
Des six formateurs qui ont pratiqué le M-E, trois (soit
50 %) ont présenté une seule fois mais ont visionné leurs
leçons entre deux et quatre fois. Deux d'entre eux (soit 33 %) ont
présenté entre deux et quatre fois dont l'un a visionné
ses prestations entre deux à quatre fois
78
et l'autre entre cinq et sept fois. Le sixième formateur a
présenté entre cinq et sept fois et a visionné ses
leçons plus de sept fois. Ces résultats s'observent dans le
tableau 19.
Tableau 19
Fréquence de présentation des formateurs
* Fréquence de visionnement
Fréquence de visionnement Total
|
|
1 fois
|
2-4 fois
|
5-7 fois
|
Plus de 7 fois
|
|
Fréquence de présentation
|
1 fois 2-4 fois
|
0
0
|
3
1
|
0
1
|
0
0
|
3
2
|
|
5-7 fois
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
|
0
|
4
|
1
|
1
|
6
|
Source : Enquête terrain
Les résultats du tableau 19 indiquent que
l'écrasante majorité des formateurs ne respecte pas la logique de
présentation et de visionnement des leçons de M-E. Un seul
formateur a présenté et visionné ses leçons
conformément au principe du feedback qui voudrait qu'on visionne les
leçons autant qu'on en a présenté. Cela s'expliquerait par
le fait que beaucoup de formateurs ne maîtrisent pas les
différentes étapes d'une leçon de M-E. Ce qui confirme le
tâtonnement de certains d'entre eux qui veulent pratiquer le M-E. Dans
ces conditions, les futurs maîtres sont réduits à des
cobayes pour leurs formateurs. Ils n'ont pas pu bénéficier
largement des avantages de cette innovation pédagogique.
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