1.2. Le bilan à mi-parcours du PDDE
Au cours de l'année 2003, le Niger, conformément
aux engagements pris sur le plan international4, a
développé et mis en oeuvre le PDDE. Ce programme,
structuré autour de trois composantes (accès, qualité et
développement institutionnel), vise entre autres objectifs
l'universalisation d'un enseignement primaire de qualité et la
réduction de moitié du taux d'analphabétisme à
l'horizon 2015.
En 2007, le bilan établi au terme de la première
phase de ce programme a révélé, au niveau de
l'enseignement du cycle de base 1, des progrès peu significatifs en
termes d'accès (MEN, 2007 a) et a dégagé des
résultats plus décevants du point de vue de la qualité
(MEN, 2007 b).
Ainsi, le taux d'achèvement5 au primaire
(qui permet d'apprécier la capacité du système
éducatif à maintenir, jusqu'au terme du cycle, tous les enfants
inscrits), bien qu'ayant connu une progression significative en passant de 32,2
% en 2004 à 39,8 % en 2006, était loin d'atteindre l'objectif
visé, à savoir 59 % en 2007. Le taux de survie6
était également de manière générale faible :
56 % au CM1 alors qu'il était à 69 % pour le même niveau en
2003. Ce taux était encore plus faible au CM2 où il était
de 50 %, ce qui était loin de l'objectif visé pour 2007,
c'est-à-dire 74 %. Le coefficient d'efficacité du
système7, mesuré au CM2, a été
estimé également très faible, soit 49 % (MEN, 2007 b).
4 Conférence de Jomtien (1990) et Forum mondial de Dakar
(2000) en faveur de l'Éducation pour tous (EPT).
5 Il s'agit du « rapport entre les non
redoublants en dernière année d'études du cycle et la
population des enfants qui ont officiellement l'âge d'être à
ce niveau d'études » (ME/F, n.d., p. 47).
6 Il s'agit de « la proportion
d'élèves, parmi les recrutés à la base du cycle,
susceptible d'atteindre la fin du cycle suivi » (ME/F, n.d., p. 49). Il
indique le taux de rétention dans un cycle d'études.
7 Il s'agit du rapport du nombre
d'élèves admis au CFEPD en une année T sur le nombre
d'élèves inscrits à l'année T-6.
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L'évaluation du niveau des apprentissages des
élèves (MEN, 2005) mettait déjà en évidence
une faible performance des élèves en mathématiques et en
français et ce, quel que soit le niveau. Ainsi, en français,
l'enquête révélait que seulement 54 % des
élèves de CP avaient obtenu une note supérieure ou
égale à la moyenne. La proportion des élèves en
situation d'échec s'accroissait dans les autres sous-cycles (61 % au CE
et 68 % au CM). En mathématiques, quel que soit le niveau, plus de la
moitié des élèves était en situation d'échec
avec plus de 70 % au CM.
Les résultats de ces trois enquêtes nationales
pointaient du doigt l'inefficacité des prestations des enseignants et
remettaient en cause leur formation initiale. Pour remédier à cet
état de fait, plusieurs solutions ont été
proposées. Parmi celles-ci, figure l'élaboration d'un nouveau
programme des ENI.
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