CHAPITRE III : PRESENTATION DE L'ULCR
I- Présentation générale
1- Création et attributions
L'Unité de Lutte Contre le Racket (ULCR) a
été créée par arrêté
interministériel numéro 086 / MI / MEF/ MDPMMD / du 22 juillet
2011, dans le cadre de la lutte contre le racket et l'insécurité
pour une période de six (06) mois renouvelables.
L'Unité de Lutte Contre le Racket a pour mission de :
- Démanteler les barrages anarchiques ;
- Lutter contre les perceptions illicites ;
- Procéder au contrôle des pièces des
véhicules de transport en commun ou
de transport de marchandises ;
- Constater, relever et faire sanctionner les entraves à
la fluidité routière ;
- Veiller à la fluidité des couloirs
économiques sécurisés ;
- Apporter un appui aux structures chargées de la lutte
contre le banditisme
et la grande criminalité ;
- Apporter un appui aux structures chargées du maintien
de l'ordre public.
2- Organisation et composition
L'unité de lutte contre le racket est composée
de trois cent cinquante éléments (350) permanents et de six cent
un (601) éléments non-permanents.
Les trois cent cinquante (350) éléments permanents
sont ainsi répartis:
- Armée : 91 éléments ;
- Gendarmerie Nationale : 86 éléments ;
- Police Nationale : 79 éléments ;
- Douanes : 47 éléments ;
- Eaux et Forêts : 47 éléments.
Ces personnels sont mis à la disposition du
Ministère de l'Intérieur pour emploi.
L'unité de lutte contre le racket est dirigée par
un Officier Supérieur. Il est assisté de deux (02) adjoints.
L'adjoint numéro 1 est un Commissaire de Police et l'adjoint
numéro 2 est un Officier de la Gendarmerie Nationale.
2-1 Organigramme de l'ULCR
Commandant ULCR
Commandant Adjoint
Commandant 2e Adjoint
Cabinet
Service Général
Compagnies
|
Centre des Opérations
|
Police Judiciaire
|
Parc-Auto
|
Armement
|
22
Source : donnée de l'ULCR
3- 23
Fonctionnement
La compétence territoriale de l'Unité de Lutte
Contre le Racket s'étend sur l'ensemble du territoire national. L'ULCR
est placée sous la haute autorité du Ministre d'Etat, Ministre de
l'Intérieur et de la sécurité. Elle doit exécuter
ses missions dans le respect des institutions, des lois et règlements de
la république, des droits de l'homme ainsi que du code de
déontologie. Le respect des valeurs morales est essentiel pour tout
élément de l'Unité de Lutte Contre le Racket.
4- Recettes et dépenses
Les recettes et les dépenses de l'Unité de Lutte
Contre le Racket sont prévues et évaluées dans le budget
de l'unité établi en équilibre conformément aux
règles en la matière.
Les ressources de l'Unité sont constituée par :
- Des subventions et des dotations du budget de l'Etat
principalement destinées à couvrir son fonctionnement
général ;
- Des subventions d'organismes publics ou privés,
nationaux ou internationaux ;
- Le produit de leurs biens meubles et immeubles
aliénés dans les conditions fixées par les textes en
vigueurs.
Les dépenses sont constituées par :
- Les dépenses de fonctionnement ; - Les dépenses
d'équipement.
Les fonds de l'Unités sont des deniers publics. Ils
sont déposés à la Banque du trésor sur le compte
ouvert à cet effet par la Régie d'Avances Spéciales de la
Police Nationale.
24
Les opérations financières et comptables de
l'Unité sont effectuées sous la responsabilité personnelle
et pécuniaire du Comptable Public près la Régie d'Avances
Spéciales de la Police Nationale.
II- Présentation de quelques services de l'ULCR
1- Les Compagnies
Les compagnies, au nombre de deux constituent la cheville
ouvrière de l'unité. Elles ont un rôle d'exécution,
en ce sens qu'elles mettent en application toutes les décisions de
l'unité et exécutent les missions.
2- Le centre d'écoute permanent
Le centre d'écoute permanent est commis pour la
transmission. Il est équipé de quatre téléphones
portables ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux fins d'enregistrer les
appels plaints de la population en général et des usagers de la
route en particulier. Le centre d'écoute permanent est pour l'ULCR ce
que les sens sont pour le corps humains. C'est un pilier essentiel dans la
lutte contre le racket.
3- La cellule police judiciaire
Les agents de la police judicaire de l'ULCR interviennent
lorsqu'une infraction à la loi pénale a été commise
pour la constater, rassembler les preuves, appréhender les auteurs et
les livrer aux tribunaux. Elle a pour objet la recherche d'une infraction
précise.
3-1 Organisation
Elle est composée d'officiers de police, de
sous-officiers de gendarmerie ayant la qualité d'officier de police
judiciaire et d'agent de police judiciaire.
25
3-2 Rôle de la cellule Police
Judiciaire
Au terme de l'article 14 du code de procédure
pénale, les activités de la police judiciaire se résument
en deux phases :
D'abord, lorsqu'une information est ouverte, la police
judiciaire se borne à exécuter les délégations des
juridictions d'instruction et à déférer à leurs
réquisitoires.
Ensuite, lorsqu'une information n'est pas encore ouverte, elle
est chargée de constater les infractions à la loi pénale,
d'en rassembler les preuves et d'en rechercher les auteurs. Ainsi, allons-nous
distinguer le rôle de la police judiciaire avant et après que
l'action ait été déclenchée.
3-2-1 Rôle de la cellule police judiciaire avant
le déclenchement de l'action en justice.
C'est la phase policière du procès. Elle
comprend les rôles d'information, de constatation, de recherche et
d'arrestation.
D'abord, le rôle d'information. En effet, la police
judiciaire est l'autorité la plus souvent choisie par les
administrés pour dénoncer les infractions, soit comme victimes,
soit comme témoins.
Ensuite, nous avons le rôle de constatation. La police
judiciaire constate à l'aide d'un procès-verbal les infractions
ainsi que les circonstances de l'infraction et les traces qu'elles ont
laissées.
Enfin, nous avons le rôle d'arrestations. La police
judiciaire n'a pas de pouvoir d'arrestation. Elle ne peut le faire qu'en cas de
flagrant délit.
26
3-2-2 Rôle de la police judiciaire après
la mise en mouvement de l'action publique
Ici, la justice délègue ses pouvoirs à la
police. Celle-ci va accomplir le rôle d'arrestation en exécution
d'un mandat du juge d'instruction et celui d'exécution des commissions
rogatoires du juge. Le principe de l'instruction est que le juge d'instruction
instruise lui-même. En théorie, il enquête, constate,
rassemble les pièces à conviction et les place sous
scellé.
Toutefois, la police judiciaire se borne à
exécuter les délégations des juridictions et à
déférer à leurs réquisitions.
4- Le centre des opérations
Le centre des opérations (CO) est un service de l'ULCR
chargé de la conception, de la centralisation et de la coordination des
opérations de lutte contre le racket. C'est un maillon essentiel dans le
processus de lutte contre le racket et est directement rattaché au
commandement de l'ULCR. Pour atteindre ses objectifs, le centre des
opérations a en son sein cinq cellules.
? La cellule communication
La cellule communication a pour mission essentielle de
vulgariser les actions de l'ULCR. Ainsi, elle organise des séances de
travail avec les opérateurs économiques, les acteurs du racket,
etc. par ailleurs, elle auditionne les usagers de la route accusés
d'infraction graves et profite pour les sensibiliser.
? La cellule planification et étude
Cette cellule est chargée de planifier les actions
à mener dans le temps. De même, elle est commise aux études
visant à cerner le phénomène du racket afin de le
réduire.
27
? La cellule suivie et évaluation
Les actions de la cellule suivie et évaluation peuvent se
résumer en ces deux questions :
Est-ce que ce qui a été dit est fait ? Est-ce que
ce qui est fait a été dit ?
En clair, elle veille à l'application et au suivi des
décisions du gouvernement ; aussi, oeuvre t- elle à ce que l'ULCR
se conforme aux textes en vigueurs.
? La cellule représentation et
coordination
Elle a pour but de coordonner les actions, les activités
et les différents services de l'ULCR afin de créer une
harmonie.
? La cellule socio-économique et
statistique
Elle a pour mission d'évaluer l'impact des actions de
l'ULCR sur le terrain et de faire des statistiques. En clair, elle cherche
à savoir si les actions de l'ULCR favorisent le climat des affaires et
font baisser le coût de la vie.
28
CHAPITRE IV : ACTIONS DE L'ULCR EN MATIERE DE LUTTE
CONTRE LE RACKET
1- RAPPORT MENSUEL D'ACTIVITE DE L'UNITE DE LUTTE CONTRE
LE RACKET (MAI 2013)
Ce présent rapport retrace le bilan des
activités de l'ULCR durant le mois de mai marqué par l'attaque le
22 Mai du commissariat et du camp militaire d'Abengourou.
a- La sensibilisation
Sensibilisation de masse : Il s'agit des
séances de sensibilisation des agents des forces de l'ordre en
présence de leur hiérarchie et des autorités
administratives de la localité concernée :
03 missions ont eu lieu à cet effet, dans les
localités de Yamoussoukro ; Tiébissou ; Didievi ; Toumodi ;
Djékanou ; Dimbokro ; Abengourou ; Lakota et Divo.
Les patrouilles : 15 patrouilles avec
occupation des 05 corridors d'Abidjan ont été effectuées
à l'intérieur du district d'Abidjan.
b- Les séances de travail avec les organisations
socioprofessionnelles. Des séances de travail ont eu lieu avec
respectivement :
> L'OFT (Observatoire de la Fluidité des Transports)
> La SOAD
> Les agents de forces de l'ordre ; les transporteurs et
les opérateurs économiques de la ville de Sikensi sous la
supervision du Préfet de région.
> Le Comité de Concertation Etat Secteur Privé
(CCESP)
> L'Organisation Non Gouvernementale « STOP
FRAUDE FISCALE »
> Les FRCI de la ville de Dabou
29
c- Les types d'infractions commises et leur
répartition par corps, Nombre de dossiers enregistrés
|
Nombre de
dossiers
|
PERSONNES MISES EN CAUSE
|
total
|
Police
|
Gendarme
|
FRCI
|
Eaux et forêts
|
Douane
|
Civil
|
Extorsion de fonds
|
06
|
09
|
10
|
02
|
03
|
-
|
-
|
24
|
Corruption
|
04
|
-
|
02
|
04
|
-
|
-
|
07
|
13
|
Avantages illégitimes
|
02
|
10
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Concussion
|
01
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
01
|
TOTAL
|
13
|
20
|
12
|
06
|
03
|
-
|
07
|
48
|
Tableau des dossiers enregistrés
13 dossiers ont été enregistrés et 48
personnes sont mises en cause. Il est important de souligner que les 07 civils
sont tous des auxiliaires de transport (Chauffeurs et apprentis)
d- Les infractions connexes au racket.
01 mission d'enquête a été effectuée
à Dabou et Irobo suite à une plainte pour séquestration et
détention illégale de bien d'autrui. OP N° 588/ULCR du
19/11/2012.
30
e- Les plaintes
CORPS
45
40
50 47 46
44
35
30
25
20
15
10
5
0
26
21
33
11
NOMBRE D'APPELS
APPEL GENERAL
35
NOMBRES TOTAL D'APPELS APPELS REGLES
APPELS NON REGLES
6
2
11
8
Histogramme des appels plaints
Pour ce mois de Mai 2013 il y a eu 145 appels plaints. Soit une
réduction de 53 appels (26,76%) par rapport au mois
d'Avril 2013 qui a enregistré 198 plaintes. Il y a quelques mois en
arrière on n'enregistrait plus d'appels plaints. En Mars 2013
par exemple il y a eu 511 appels plaints.
31
LEGION
|
NOMBRE TOTAL D'APPELS
|
APPELS REGLES
|
NON REGLES
|
1ERE LEGION ABIDJAN
|
6
|
6
|
0
|
2EME LEGION DALOA
|
9
|
8
|
1
|
3EME LEGION BOUAKE
|
8
|
3
|
5
|
4EME LEGION KORHOGO
|
8
|
6
|
2
|
5EME LEGION SAN PEDRO
|
4
|
4
|
0
|
6EME LEGION YAKRO
|
9
|
6
|
3
|
TOTAL
|
44
|
33
|
11
|
Tableau des appels contre la gendarmerie
Au niveau de la gendarmerie, nous constatons que ce sont les
légions de Daloa et de Yamoussoukro qui tiennent toujours le haut du
pavé. Et ce, malgré la sensibilisation de masse effectuée
dans la 6ième légion de gendarmerie.
32
PREFECTURES DE POLICE
|
NOMBRE D'APPELS
|
APPELS REGLES
|
NON REGLES
|
ABENGOUROU
|
0
|
0
|
0
|
ABIDJAN
|
13
|
10
|
3
|
ABOISSO
|
2
|
2
|
0
|
BOUAKE
|
2
|
2
|
0
|
BONDOUKOU
|
1
|
1
|
0
|
DALOA
|
3
|
2
|
1
|
GAGNOA
|
3
|
1
|
2
|
KORHOGO
|
3
|
2
|
1
|
MAN
|
2
|
0
|
2
|
ODIENNE
|
4
|
3
|
1
|
SAN PEDRO
|
4
|
4
|
0
|
YAMOUSSOUKRO
|
9
|
8
|
1
|
TOTAL
|
46
|
35
|
11
|
Tableau des appels contre la Police
En ce qui concerne les Préfectures de Police, Abidjan
et Yamoussoukro sont en tête. Le nombre d'appels non réglés
dénote de l'indiscipline de certains policiers qui refusent de prendre
le téléphone quand les éléments de la transmission
veulent intervenir dans le but de trouver une solution au problème
posé par le requérant.
33
CORPS
|
NOMBRE TOTAL D'APPELS
|
APPELS REGLES
|
NON
REGELES
|
DOUANES
|
1
|
1
|
0
|
POLICE
MUNICIPALE
|
1
|
0
|
1
|
CENTRE DE SANTE
|
1
|
1
|
0
|
EAUX ET FORETS
|
5
|
4
|
1
|
TOTAL
|
8
|
6
|
2
|
Tableau des appels contre les autres
Dans la rubrique AUTRES qui englobe la Douane ; la Police
municipale les centres de santé et les Eaux et forêts, les
derniers cités occupent depuis trois mois successifs le premier rang.
f- Les inspections et rappels à
l'ordre
Sensibilisation et répression : 09
missions ont été effectuées dans les localités
suivantes : Divo ; Oumé ; Fresco ; Aboisso ; Adzopé ; Elibou.
Sikensi et Noé pour l'installation du centre d'information
frontalier.
g- Le renforcement des capacités
15 éléments de l'ULCR ont
été formés à la gestion d'un site web par la
Direction de l'informatique et des traces technologiques.
h- 34
La répression et sa répartition par corps:
Le nombre de dossiers transmis et les personnes mises en cause
|
Parque
t
militair
e
|
Parqu et civil
|
PERSONNES MISES EN CAUSE
|
TOTA L
|
|
Gen- darm
e
|
FRC
I
|
Eau x et forêt s
|
Douan
e
|
Civi
l
|
|
02
|
-
|
02
|
01
|
-
|
-
|
-
|
-
|
03
|
Avantag
es
illégitim
es
|
01
|
-
|
02
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
Chantag
e
|
01
|
-
|
02
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
02
|
TOTAL
|
04
|
-
|
06
|
01
|
-
|
-
|
-
|
|
07
|
|
Tableau des dossiers transmis et personnes mises en
cause
Durant le mois de Mai, 04 dossiers ont été
transmis qui mettent en cause 07 agents dont 06 Policiers et 01
Gendarme.
i- Les contraintes
y' Une des difficultés majeures est dans
l'identification des agents de Police qui ne portent pas de bande patronymique
sur leur tenue.
y' Les éléments FRCI continuent de narguer sinon
de défier les éléments de l'unité sur le terrain.
En témoigne le coup de feu tiré à Agbaou à
35
l'occasion de la mission de sensibilisation de masse
effectuée dans les localités d'Abengourou ; Dimbokro ; et
Daoukro.
|