E- SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI DE 1970 À 2004
a) Période de croissance (1970 -
1980)
Lorsque nous analysons les
indicateurs macro-économiques des années soixante-dix (70), nous
voyons que cette décennie était une période de croissance
dans l'histoire économique du pays.
En outre, de 1 970 à 1 980 le Produit
Intérieur 13rut (PI13) réel a connu un taux de croissance
estimé à 4.7% et la croissance en pourcentage du PI13 per capita
était autour de 3.0%(Voir Tableau # 16). En considérant,
le secteur primaire, le secteur à l'intérieur duquel
évoluent les produits agricoles et ce secteur a eu un poids
considérable au bon rendement du PI13 global. Pendant cette même
période de croissance l'exportation des produits agricoles qui
constituaient l'un des moyens de devises du pays a augmenté à un
taux de croissance moyen annuel de 1.2%.
Entre autres, le revenu interne brut réel a cru
allant de 43 95 en 1 976 à 5403 millions de gourdes en 1 97 9. Et il est
important de mentionner qu'au cours de cette période glorieuse,
Haïti a profité non seulement d'une augmentation de la
quantité de touristes, mais aussi nous avons décelé que
les transferts de nos compatriotes qui habitent à l'étranger se
sont énormément accrus.
En dehors des indicateurs sus étudiés,
nous pouvons dire que cette croissance est due à la stabilité
politique apparente d'alors et aux investissements. Tous ceux-ci ont
engendré un accroissement très important des Investissements
Directs des Etrangers (IDE) surtout dans le secteur de la sous-traitance
estimé à 1.2% du PI13, mais avec le temps nous avons pu constater
une grande baisse des IDE autour de 76% au cours des 32 ans (Voir Tableau #
10). Enfin, sur le plan budgétaire l'Etat a mis en place un
programme de réforme fiscale voulant augmenter l'assiette fiscale du
pays.
b) Période de crise (1980 -
1990)
Après la belle période de croissance des
années soixante-dix (70), au début de l'année 1 980,
l'économie haïtienne était plongée dans une grande
phase de récession1 9. Le PI13 avait
1 9 .Ralentissement de l'activité
économique après une période d'expansion. Lexique
économique, page 47 9.
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connu une très grande baisse variant de 7.4% en
1 980 à -- 2. 9% l'année suivante, les termes de l'échange
net du pays ont chuté de 55% en 21 ans (Voir Tableau #
10).
En outre, en analysant les indicateurs
économiques de 1 980 jusqu'à 1 990 nous avons constaté que
le PM réel avait chuté à un taux de croissance moyen
annuel de --1.0% expliquant la mauvaise performance du secteur agricole avec
une croissance de --0.6% et celle du secteur industriel était autour de
--2.8% et, pendant cette même période, le taux de croissance du PM
per capita était négatif, soit --2.9%(Voir Tableau #
18)
Entre autres, la culture caféière et
d'autres cultures exportatrices du pays sont dévastées par le
grand cyclone Allen. Cette baisse est due également à la grande
diminution des recettes de l'Etat, tandis que les dépenses publiques
étaient en forte augmentation. Les dépenses courantes avaient
augmenté de 15% alors que les dépenses d'investissement
étaient autour de 40%. Outre cela, de 1 980 à 1 990 les
dépenses de l'Etat avaient augmenté à un taux de
croissance moyen annuel de 4. 98%. Pourtant, les recettes publiques
collectées n'avaient augmenté qu'à un taux de croissance
moyen annuel de 1. 99%. Une pareille situation avait engendré un
déficit budgétaire énorme, soit 2. 99% et l'inflation lui
était totalement imputable. Comme l'inflation aux yeux des
monétaristes est partout et toujours d'origine monétaire, elle
s'explique par une très grande quantité de monnaie en circulation
et une faiblesse de la production nationale.
Par ailleurs, l'offre globale des producteurs ne
pouvait pas satisfaire la demande globale des consommateurs haïtiens,
c'est pourquoi pour corriger ce déséquilibre le pays a eu recours
aux importations, ce qui affecte, ce faisant, une part très
élevée de nos réserves en devises, parce que les
entrées des exportations ne pouvaient pas compenser les dépenses
des importations. D'où, la balance commerciale a accusé des
déficits très énormes. Comme, en 1 981, le déficit
commercial était de 13 90 millions de gourdes(Voir tableau #
11) et représentait 16.76% du PM ; en 1 980, la dette publique
représentait 32% du PM et atteignait le seuil de 7 9% en 1 993 et en
dépit de la mise en application du programme de stabilisation, la
balance commerciale et le déficit du secteur public ne cessaient
d'empirer, la monnaie nationale(la gourde) continuait à se
déprécier par rapport au dollar car l'indice du salaire
réel, base 100 en 1 981, passait à 68 en 1 98 9 et le taux de
change qui était cinq(5) pour un(1) dollar américain s'achetait
à plus de 7 gourdes 50 en 1 98 9.
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c) Aggravation de la crise économique
haïtienne (1991 - 1994)
Cette période est caractérisée
par le coup d'Etat des militaires dirigé contre le pouvoir
constitutionnel de l'ancien président d'Haïti, M. Jean Bertrand
ARISTIDE. La réaction de la communauté internationale et les
principaux bailleurs de fonds étaient le gel de toutes leurs relations
avec le pouvoir issu de ce putsch.
En outre, l'OEA dans le souci de rétablir
l'ordre constitutionnel a adopté des sanctions conduisant à la
suspension de l'aide externe, l'embargo commercial et pétrolier et tous
ceux-ci ont compliqué à tous les niveaux les activités
économiques du pays.
En fait, pendant les exercices fiscaux 1 985 à
1 994, la demande globale du pays a chuté de 23.6%, et sous la
conséquence d'une baisse continue de tous les indicateurs
macroéconomiques d'alors. Au cours de cette période la formation
brute de capital fixe a baissé de 82%. Nous avons constaté une
contraction20 des investissements. Outre cela, il y a un arrêt
complet des programmes d'investissements de l'Etat qui devraient être
financés par l'aide étrangère. Pour les exercices fiscaux
1 985 à 1 987, le taux d'investissement était autour de 16,7% du
PIB, tandis qu'il est passé à 3,8% pour les exercices 1 991
à 1 994. Au niveau de la balance commerciale, les exportations du pays
pour cette période ont représenté 6,5% du PIB alors
qu'elles étaient autour de 27,7% pour les exercices 1 985 -- 1 987. Pour
les importations, nous avons remarqué que sa valeur totale qui
était de 448,6 millions de dollars américains en 1 991 est
tombée à 141,2 millions en 1 994. Du côté des
finances publiques, les recettes courantes de l'Etat qui représentaient
12.53% du PIB en 1 985 sont baissées à 2.5 9% en 1 994 et il en
était de même pour les dépenses courantes de l'Etat qui
passaient de 17. 95% à 5.71%(Voir Tableau # 14) Tout ceci s'est
expliqué par l'insuffisance structurelle du système de collecte
de taxe du pays associée à la contraction des activités
économiques du pays. Il en est résulté une aggravation du
déficit global du secteur public qui a franchi la barre de 684,4
millions de gourdes, qui est calculé en moyenne annuelle sur la
période étudiée, pourtant pour les exercices fiscaux 1 985
-- 1 987, en terme de moyenne annuelle, le déficit de l'Etat ne
s'estimait qu'à 260,6 millions de gourdes En outre, puisque le
gouvernement qui était en place à Port-au-Prince ne
bénéficiait d'aucun appui international, il était
obligé de financer ce déficit par le biais de la Banque Centrale.
Ce financement que les économistes appelaient monétisation du
déficit du secteur public a engendré une aggravation au niveau
de
20 . L'une des phases des fluctuations
économiques se caractérisant par un taux de croissance
négatif pour le PNB réel par tête, une déflation,
une diminution des investissements, une croissance du chômage, la
diminution des profits, la disparition d'un certain nombre d'entreprises.
Lexique économique, page 157.
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l'instabilité des prix et de change. Ainsi,
nous pouvons dire que la crise économique débutée vers les
années quatre-vingt(80) s'est aggravée
sérieusement.
Ce faisant, l'économie haïtienne est
plongée dans une période d'inflation galopante21 de
moins de 10% pour arriver à des taux de 20% à 50%, il en est
résulté d'une réduction du pouvoir d'achat22
des consommateurs haïtiens de près de moitié pour ne pas
dire intégralement.
Pour l'exercice fiscal 1 992 -- 1 993 la
dépréciation de la gourde a franchi la ligne rubiconde en termes
de progression, 27,4%, ensuite a progressé à une vitesse moins
soutenue de 1 9,7% en 1 994, expliquée par le manque de numéraire
dans l'économie haïtienne au cours de ces
périodes.
Par ailleurs, sur l'ensemble des trois (3)
années fiscales de l'étude 1 991 -- 1 994 la production
intérieure brute a connu une tendance à la baisse, soit 30%.
Enfin, en 1 994, le rapport (ratio) investissement/PIB a subi une baisse de 6%,
pourtant il était autour de 9,7% en 1 990 expliquant du même coup
comment l'appareil productif du pays s'est rapidement
décapitalisé pendant cette période de grand ralentissement
économique et, en conclusion, nous pouvons dire que les indicateurs
sociaux se sont réellement aggravés, parce que le taux de
chômage s'est accru. En fait, le secteur de l'assemblage qui employait,
en 1 991, 43000 personnes voyait que son nombre d'emplois passait à
13000 pendant la reprise en décembre 1 995 et ainsi il va sans dire que
la pauvreté absolue s'est augmentée en Haïti.
d) Légère amélioration des
activités économiques haïtiennes (1994 -
1998)
L'année 1 994 est l'année la plus
prometteuse pour la population haïtienne en termes d'espérance car
l'ancien président J. B. ARISTIDE qui se voulait le
défenseur des prolétariats23 était
rétabli dans ses fonctions par 22.000 hommes de troupes
(Voir Tableau # 38). Son administration a
bénéficié des appuis financiers et logistiques des
organismes internationaux pour la reconstruction des infrastructures physiques
de base indispensables à la relance des activités
économiques dans le pays, à la recapitalisation du secteur
privé dûment frappé lors de la crise politique de 1 991
à 1 994 et à la redynamisation des appareils productifs du
pays.
21 . L'inflation galopante ou hyper-inflation : C'est
une inflation qui est au-dessus de 6%. Lexique économique, page
323.
22 . Quantité de biens et de services qu'une somme
d'argent permet d'acheter. Ibid, page 441.
23 . Classe des prolétaires. Petit Dictionnaire
Français(Larousse), page 506.
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Avec ce retour, le pays a renoué ses relations
avec les organismes internationaux comme : le Fond Monétaire
International(FMI), la Banque Interaméricaine de
Développement(BID), la Banque Mondiale(BM), le Club de
Paris(CP). Le paiement des dettes externes a permis à Haïti
après de multiples négociations pendant toute l'année avec
le Club de Paris24 de bénéficier d'une aide
financière de 1,2 milliards de dollars américains
échelonnée sur les trois années qui l'ont
suivi.
Le gouvernement a mis en place un Programme d'Urgence
et de Reconstruction Economique (PURE) pour l'exercice fiscal 1 994 -- 1 995 et
il est accompagné d'un programme de stabilisation économique
élaboré par le FMI. Ce programme était ambitieux ; il
voulait une croissance de 4,5%, maintenir le taux d'inflation autour de 15%,
stabiliser le taux de change à 15 gourdes pour un(1) dollar
américain, mettre les réserves nettes de changes à un
montant 45 millions de dollars(US) et l'investissement productif devait
franchir la barre de 8%à9%duPIB.
En fait, pour cette année fiscale, la
croissance était de 4,4%(Voir Tableau # 16) un chiffre
très proche du chiffre que le programme a voulu atteindre, le taux
d'inflation a été estimé à 24%, le taux de change
moyen a été pour l'année de 15,67 gourdes pour un (1)
dollar américain et le montant de réserves en devises
accumulées était estimé à 170 millions, soit un
surplus de 125 millions. La relance économique25 tant
souhaitée par les agents économiques26 haïtiens a
démarré.
Pour l'exercice fiscal 1 995 - 1 996 les recettes
fiscales devraient atteindre 8, 9% et la politique monétaire de cet
exercice est basée sur une croissance de 22% de la masse
monétaire. En 1 997, la demande solvable externe s'est accrue et elle a
dépassé celle de l'année précédente. Ainsi,
ce dynamisme a augmenté les exportations de biens et services qui sont
estimées à 46 94 millions de gourdes courantes, soit une
augmentation de 66.1%(Voir Tableau # 11).
En outre, les produits industriels ont eu un poids de
72% dans les valeurs des biens exportés et ont enregistré une
croissance de 21%. Dans le milieu des assemblages où se trouvaient les
articles manufacturiers, nous avons découvert une tendance à la
hausse, soit 27%. Du côté des produits primaires nous avons vu le
bon rendement de quelques produits
24 . Groupe de pays réunissant les
créanciers publics du Tiers-Monde. Lexique économique,
page 11 9.
25 . Politique conjoncturelle destinée à
donner une impulsion nouvelle à une activité économique
dans une phase de ralentissement, de stagnation(récession) ou de
déclin(régression) Lexique économique, page
488.
26 . Terme employé dans l'ancien système de
la comptabilité nationale pour désigner les personnes physiques
ou morales qui participent à l'activité économique.
Ibid, page 14.
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primaires tels que : les mangues « madame
francisque », les peaux d'animaux, les fruits de mer, et donc, les
exportations ont plus que doublé cette année, soit 582 millions
de gourdes contre 267 millions de gourdes 1 996(Voir Tableau
Id).
Parallèlement à cette augmentation en
valeur des exportations de biens et services, la croissance des importations a
été plutôt modeste, soit 2 9.5%(Voir Tableau Id)
Il en est résulté une diminution de 78 millions de gourdes du
déficit de la balance commerciale qui est tombé à 8342
millions de gourdes contre 8420 millions de gourdes pour l'exercice 1 996,
amélioraient du même coup et d'une manière
légère le pouvoir d'achat des exportations de 33% à 36%.
De plus, la demande extérieure de 1 998 s'est montrée beaucoup
plus compétitive que l'année antérieure. Les exportations
ont de nouveau vivement augmenté, ayant atteint une croissance, en terme
réel, de plus de 21%. Appuyée par le bon rendement affiché
par l'industrie de sous-traitance, les exportations de marchandises se sont
chiffrées en 1 998 à 2 99,36 millions de dollars US, une telle
augmentation jamais atteinte depuis l'exercice fiscal 1 990 -- 1 991. Tout ceci
s'est expliqué par la bonne santé de l'économie
américaine sous l'administration
CLINTON-GORE27.
En effet, ces exportations sont provoquées par
la forte demande externe solvable étant provenus par des consommateurs
américains, les produits exportateurs de l'industrie d'assemblage se
sont accrus en valeur nominale de plus de 50%. Et cette augmentation
évidente des exportations de la sous-traitance a été
attribuée surtout à celles de « Vêtements et Articles
pour Vêtements » qui ont connu un accroissement de 52%.
Cependant, contrairement à cette augmentation
extraordinaire des exportations, les importations ont subi certes une
augmentation, en volume, moins accéléré mais assez
importante, autour de 13%. Le retour d'activité enregistré en 1
998 s'est accompagné d'une augmentation, en valeur nominale, de 36% des
importations de biens d'équipement et de 28% des importations des
produits alimentaires. Ces deux postes ont représenté en tout
plus de 64% de la croissance globale des importations de marchandises qui ont
atteint plus de 822,05 millions de dollars US en 1 998.
Enfin, ceci a causé un déficit
commercial de 522,6 9 millions de dollars US, déficit très
néfaste pour l'économie nationale dont la production domestique
restait très faible pendant même cette période de relance
économique.
27 . Respectivement l'ancien président et
vice-président des Etats-Unis pendant deux mandats de 4 ans.
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e) Décélération continue des
activités économiques haïtiennes (2000 -
2004)
L'exercice fiscal de l'année 2000 a
commencé sur fond d'une crise politique engendrée par la
contestation des élections parlementaires et municipales et locales du
vingt et un (21) mai 2000 et présidentielle du vingt-six(26) novembre de
cette même année.
En outre, selon les estimations préliminaires
de l'IHSI et de la BRH, les différents indicateurs
macro-économiques ont évolué ainsi : le PIB, en volume, a
fait une croissance de 0, 9% pendant cette période. Depuis l'exercice
fiscal de l'année 1 999, l'économie haïtienne a connu une
tendance à la baisse conduisant à une contraction
économique de 1,8%. Généralement, ce mauvais
résultat de l'économie nationale traduit le comportement
plutôt défavorable de tous les secteurs
d'activité.
En fait, les taux de croissance qui ont
été réalisés par les trois secteurs de
l'économie ont laissé à désirer, soit -- 3,6% pour
le secteur primaire, 3% pour le secteur secondaire et 4% pour le tertiaire.
Tout ceci s'est expliqué par la tendance baissière de
l'agriculture, par un manque de services et une baisse énorme dans les
industries manufacturières, soit 0,2% qui ont agi
considérablement sur le résultat général de
l'économie.
Contrairement aux exercices fiscaux 1 996 -- 1 998, la
demande extérieure solvable des consommateurs américains ne s'est
pas montrée aussi dynamique en raison de la grande récession
économique qu'a connue l'économie américaine depuis
après le onze(11) septembre 2001.
Au niveau des exportations, nous avons remarqué
une hausse virtuelle de 6,3%, en volume, exprimée en gourdes, imputable
surtout à la grande dépréciation de la gourde par rapport
au dollar américain. L'investissement public, financé par une
forte augmentation des dépenses de l'Etat, variant de 3,6 milliards de
gourdes courantes à 4,3 milliards, soit un taux de croissance
réelle de 1 9 de la consommation finale des consommateurs et des
administrations de l'Etat a connu une hausse de 14% en volume, pourtant
à une vitesse moins rapide que l'investissement. En effet, nous voyons
que ce ralentissement de l'activité économique est arrivé
à une époque où les prix sont
accélérés et le déficit budgétaire s'est
augmenté.
Pour l'exercice fiscal 1 999, le taux d'inflation
était autour de 9. 92%. Il est passé à 15.32% en 2000,
tandis que le déficit global de l'administration centrale qui
était autour de 1,3% du PIB a franchi la barre de 2,3%. L'année
fiscale 2001 s'annonçait difficile car l'environnement politique
n'était pas propice aux investissements productifs et les
bailleurs
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de fonds internationaux ont bloqué tous les
prêts et aides externes. De plus, la grande récession de
l'économie a compliqué davantage la situation économique
du pays, parce que les transferts de nos frères vivant dans la diaspora
qui sont la principale composante des entrées de devises du pays dans
cette situation de crise ont grandement diminué.
Pour l'exercice fiscal 2003 -- 2004, les indicateurs
macro-économiques sont au rouge, cet exercice est
caractérisé par un déficit budgétaire très
énorme. Les dépenses publiques ont augmenté car le
gouvernement « Lavalas » a entamé des constructions
de places publiques et des dépenses faramineuses pour la
célébration du Bicentenaire de l'Indépendance et tout ceci
dans une période de grande crise politico-économique : un taux
d'inflation estimé à plus de 40%, une grande
dépréciation monétaire, un secteur privé
ravagé par le cyclone « Lavalas », un trésor
public à moitié vide et des recettes publiques très
faibles. C'est pourquoi le nouveau premier ministre M. Gérard
LATORTUE est obligé de faire beaucoup de voyages à
l'étranger pour trouver un appui budgétaire, question de ne pas
augmenter le déficit public car l'aide externe à Haïti en
millions de $ US pour les exercices fiscaux 1 994 à 2002 est
variée ainsi : 611, 427, 378, 371, 330, 266, 170 et 136(Voir Tableau
# 39). Ainsi, ce sont autant de signes avant-coureurs qui présagent
une intégration haïtienne difficile dans la ZLEA pour
2006.
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