UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ PAR
SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER 2 DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à distance, campus
numérique «Envidroit»
PROTECTION DES ESPÈCES ET CONSERVATION DURABLE DE
LA BIODIVERSITE: ÉTUDE COMPARATIVE EN DROIT FRANÇAIS ET
QUÉBÉCOIS DE L'ENVIRONNEMENT.
Mémoire présenté par ERIC
NYANDA
Sous la direction de M. JEAN MARC
LAVIELLE
JULLET 2006
UNIVERSITÉ
DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES
ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
PROGRAMME UNIVERSITÉ
PAR SATELLITE
AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE
(AUF)
MASTER 2 DROIT INTERNATIONAL ET COMPARÉ DE
L'ENVIRONNEMENT
Formation à
distance, campus numérique «Envidroit»
PROTECTION DES ESPÈCES ET CONSERVATION DURABLE DE
LA BIODIVERSITE: ÉTUDE COMPARATIVE EN DROIT FRANÇAIS ET
QUÉBÉCOIS DE L'ENVIRONNEMENT.
Mémoire présenté par ERIC
NYANDA
Sous la direction de M. JEAN MARC LAVIELLE
JUILLET 2006
SOMMAIRE
Introduction Générale
...................................................................................................................
3
Ière Partie Un objectif commun : assurer
le mieux-être des écosystèmes ...........................
6
Chapitre 1 Des avancées positives
...............................................................................................
7
Chapitre 2 Assurer le mieux-être des
écosystèmes
..................................................................... 10
IIème Partie Sauvegarde du patrimoine
naturel par la consolidation d'un réseau d'aires protégées
.......................................................................................................................................
20
Chapitre 1 Consolidation d'un réseau d'aires
protégées et protection intégrée des espèces
et des espaces
...........................................................................................................................................
20
Chapitre 2 Protection des espèces menacées
ou vulnérables et maintien de la diversité
génétique et de la diversité des espèces
............................................................................................................
33
Conclusion
..................................................................................................................................
53
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Un écosystème est un milieu où les
espèces vivantes interagissent les unes avec les autres dans leur milieu
environnant.Chaque espèce a sa place au sein de la communauté
qu'elle habite.Par conséquent,la disparition d'une seule de ces
espèces,faunique ou floristique ou la modification d'un
élément majeur du milieu peut se répercuter sur l'ensemble
des autres composantes de l'écosystème.Conscients de cet
état de choses assez préoccupant,les législateurs
français et québécois mettent en oeuvre des
mécanismes dans le but d'assurer la sauvegarde des espèces
ménacées ou vulnérables.En fait,ces mécanismes font
partie d'une stratégie globale nationale sur la biodiversité.La
diversité biologique appelée aussi biodiversité
désigne l'ensemble des espèces et des écosystèmes
de la terre ainsi que les processus écologiques dont ils font
partie.Elle est une dimension éssentielle du vivant,elle s'exprime par
la diversité génétique,la diversité des
espèces et la diversité des écosystèmes.Elle
englobe en fait tout ce qui vit.Le Québec et la France ont adopté
chacun une Stratégie pour la biodiversité.S'agissant du
Québec,le gouvernement a adopté le 25 Novembre 2004,une
stratégie et un plan d'action sur la diversité biologique qui
constituent son plan d'action gouvernemental 2004-2007.La coordination et
l'élaboration de ce plan ont été confiés au
ministre de l'environnement.En ce qui concerne la protection des
espèces,le Québec par son plan gouvernemental 2004-2007 vise
à: sauvegarder son patrimoine naturel par la consolidation d'un
réseau d'aires protégées représentatif de la
biodiversité et par la protection des espèces
ménacées ou vulnérables,contribuer au maintien de sa
diversité biologique(1).
S'agissant de la France, le ministère de
l'écologie et du développement durable a adopté en 2004
une stratégie nationale sur la biodiversité.En ce qui concerne la
protection des espèces, la France à travers sa stratégie
nationale sur la biodiversité vise deux objectifs:maintenir la
diversité génétique et la diversité des
espèces(2).
La France métropolitaine possède 40% de la flore
d'Europe.Sur plus de 4700 espèces connues en France, 34 sont
présumées disparues en un siècle et 486 sont
considérées comme en danger ou vulnérables, soit 10%.En
revanche, certaines espèces sont en augmentation numérique
surtout en milieu forestier.Concernant la flore métropolitaine, sur 135
espèces de mammifères reproducteurs (y compris les
mammifères marins) ,49 ont été recensées comme
ménacées à divers dégrés, soit
(1) Plan gouvernemental québécois sur la
diversité biologique 2004-2007, page 4.
(2) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 21.
36%. Sur 276 espèces d'oiseaux nichant en France,
51sont considérées comme menacées soit 18%; sur les 76
espèces de poisson d'eau douce présentes en France, 24 ont
été introduites; 2 espèces ont disparues et 17 sont en
danger ou vulnérables, soit 22%; sur les 33 espèces de reptiles
se reproduisant actuellement en France, 13 sont menacées soit 39%. En
France d'outre-mer, si on ne considère que les espèces
endémiques pour lesquelles il est possible de calculer la
diversité totale, il ya globalement 26 fois plus de plantes, 3,5 fois
plus de mollusques,100 fois plus de poisson d'eau douce et 60 fois plus
d'oiseaux endémiques(3).
Au Québec, la préoccupation grandissante
à l'égard d'espèces comme le béluga du
Saint-Laurent, le faucon pèlerin et l'ail des bois a amené le
gouvernement à adopter en 1989 la loi sur les espèces
menacées et vulnérables et à modifier la loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. Depuis 1989,43 espèces
(34 espèces floristiques et 9 espèces animales) ont
été désignées et 27 habitats floristiques et
fauniques ont été identifiés par
règlement(4).
Diverses actions de protection non réglementaires
menées en parallèle telles que les plans de rétablissement
faunique et la création d'aires protégées (par exemple,
les réserves écologiques et les parcs nationaux du
Québec), ont aussi contribués à la sauvegarde
d'espèces menacées ou vulnérables. Cependant, il faut
convenir que l'ampleur de la tâche à accomplir est immense
puisqu'on dénombre encore 341 espèces floristiques et 70
espèces fauniques susceptibles d'être désignées
menacées ou vulnérables au Québec.
En France, plusieurs textes assurent la protection des
espèces: le code de l'environnement, le code rural(dans le cadre de la
protection intégrée des espèces et des espaces),la loi du
10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature, les directives
N°79-409 du 02 Avril 1979 concernant la protection des oiseaux sauvages et
N°92-43 du 21 Mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels
ainsi que de la faune et de la flore sauvage. Au Québec, nous pouvons
citer: la loi sur la conservation de la faune, la loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, la loi sur les espèces menacées ou
vulnérables, la loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux
migrateurs.
Au vu de tout cela, on peut effectivement dire que la
protection des espèces constitue un des corollaires des
stratégies françaises et québécoises de
conservation durable de la biodiversité. L'enjeu c'est la
préservation de la diversité biologique. La protection des
espèces menacées, espèces animales et
végétales passe bien sûr par une bonne connaissance de
l'état et de la répartition des populations et par la protection
des écosystèmes et des habitats où habitent ces
________________________________________________________________________________(3)
Stratégie nationale pour la biodiversité, page 21 ;
(4) P.F. Mercure, O. Niang, E. J. Sullivan, Droit de
l'environnement au Québec, page 79.
espèces. L'identification et la quantification exacte
des espèces dans chacun des groupes est d'une importance cruciale.En
effet, l'introduction d'espèces étrangères dites
allogènes est aujourd'hui considérée au niveau mondial
comme la deuxième cause directe de perte de
biodiversité,après la
destruction des habitats.Les introductions sont beaucoup plus
fréquentes et sur des distances de plus en plus grandes.Or si des
espèces introduites peuvent dans certains cas enrichir les
communautés présentes,dans d'autres cas selon le profil de
l'espèce introduite et les communautés écologiques
présentes,elles peuvent donner lieu à une prolifération
avec des impacts massifs sur les espèces et les
écosystèmes autochtones.On parle alors d'espèces
envahissantes.De même,la surexploitation des espèces a
été historiquement une importante cause de perte de la
biodiversité.L'exploitation massive de ressources biologiques
sauvages(par la chasse,la pêche,la cueillette,les collections,le
défrichement et l'exploitation du bois) à un rythme incompatible
avec leur renouvellement a un impact direct sur les espèces et perturbe
les communautés écologiques auxquelles celles-ci
appartiennent.Enfin,la destruction,la fragmentation et l'altération des
habitats est actuellement la cause directe la plus importante de déclin
de la diversité des espèces animales et végétales
en France et au Québec.
Il s'agira donc,au cours de notre étude
d'établir une étude comparative de la protection des
espèces en France et au Québec.Nous avons fait le choix de ce
sujet car il constitue un des volets les plus importants de la stratégie
pour la biodiversité dans ces deux pays.L'interêt de ce sujet est
qu'il nous donne une idée de l'importance accordée par les
législateurs français et québécois à la
sauvegarde des espèces et de la volonté des autorités
politiques d'atteindre les objectifs de la stratégie pour la
biodiversité.Il se situe dans un contexte particulier où
l'environnement en général est de plus en plus menacé par
l'action de l'homme et ou le développement durable constitue un des
aspects majeurs.Comment est mise en oeuvre la protection des espèces au
Québec et en France? Pour quelles finalités dans le cadre des
stratégies pour la biodiversité? Telle peut être la
problématique de notre sujet dont l'étude sera basée sur
les droits de l'environnement français et québécois. Dans
notre tentative d'analyse, nous diviserons notre devoir en deux parties. Nous
verrons dans une première partie que malgré la
spécificité de la situation des espèces dans ces deux
pays, la finalité des stratégies de protection reste la
même: assurer le mieux-être des écosystèmes.
(1ère Partie).
Enfin au cours de la deuxième partie, nous dirons qu'en
droit de l'environnement français et québécois, la
protection des espèces repose sur deux principaux plans d'action :
protection des espèces menacées ou vulnérables par la
consolidation d'un réseau d'aires protégées
représentatif de la biodiversité et maintien de la
diversité génétique et de la diversité des
espèces (2ème Partie).
Ière Partie Un
objectif commun : assurer le mieux-être des
écosystèmes.
Aujourd'hui, la situation des espèces est
inquiétante tant en France qu'au Québec. La déforestation,
la surexploitation des océans, la destruction des habitats naturels mais
aussi le commerce des animaux
Qu'il soit encadré ou illégal constituent les
principales menaces. Le changement climatique est aussi de plus en plus
incriminé dans les causes de disparition des espèces. Or tous ces
facteurs sont dus aux actions humaines. L'homme est le seul responsable de
cette perte de la biodiversité. Avec les mises en garde
répétées et les rapports alarmistes, les gouvernements
semblent enfin enclins à prendre des mesures sérieuses pour
enrayer ce déclin dramatique. La conservation de la biodiversité
est devenue un motif de préoccupation mondiale. Bien que tout le monde
ne soit pas forcément d'accord sur le fait qu'une extinction massive
soit en cours, la plupart des observateurs admettent la disparition de
nombreuses espèces, et considèrent essentiel que cette
diversité soit préservée, selon le
Principe de précaution.
Il existe deux grands types d'option de conservation de la
biodiversité: la conservation in-situ c'est à dire dans
le milieu naturel et la conservation ex-situ.La conservation in-situ
est souvent vue comme la conservation idéale. Toutefois, sa mise en
place n'est pas toujours possible. Par exemple, les cas de destruction
d'habitats d'espèces rares ou d'espèces en voie de disparition
requièrent la mise en place de stratégies de conservation
ex-situ.
La volonté des autorités françaises et
québécoises de protéger leurs espèces s'est
matérialisée par la signature des principales conventions de
protection des espèces et de la biodiversité. On peut ainsi
citer:
-- la Convention relative aux zones humides
d'importance internationale particulièrement comme
habitats des oiseaux d'eau, élaborée et
adoptée à Ramsar,Iran le 02 Février 1971 et
entrée en vigueur le 21 Décembre 1975,
-- la Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées d'extinction
(CITES), signée le 03 Mars 1973 à Washington.
-- la Convention de Bonn sur les espèces
migratrices, signée le 23 Juin 1979
-- la Convention de Berne (protection de la vie
sauvage), signée le 19 Septembre 1979
-- la Convention sur la diversité
biologique, adoptée le 05 Juin 1992 à Rio de Janeiro et
entrée en vigueur le 29 Décembre 1993.
Tant en France qu'au Québec, on note des
avancées positives dans la protection des espèces malgré
quelques lacunes.Protéger les écosystèmes, tel est le but
des législateurs français et québécois.
Chapitre 1 Des avancées positives
Nous ferons tour à tour une analyse
détaillée de la situation et des spécificités des
espèces dans ces deus pays.
Section 1 La France
La France est un pays d'Europe Occidentale d'une superficie
totale de 550 000 km2.
La situation des espèces en France est globalement
positve car un mode de protection intégrale ou partielle assure la
sauvegarde des espèces en danger.
Paragraphe 1 Etat et spécificité des
espèces animales françaises
L'inventaire de la faune menacée en France
métropolitaine identifie 144 espèces de vertébrés
strictement menacées,soit environ 14 % des vertébrés
recensés en métropole.Parmi eux,les poissons et cyclostomes
(lamproies) continentaux sont les plus touchés (avec 32 %
d'espèces en danger ou vulnérables),puis les amphibiens (28
%),les oiseaux (19 % surtout parmi les grands échassiers et les grands
rapaces),les mammifères (19 % surtout parmi les cétacés et
les chauve-souris) et les reptiles7 (15 %).Parmi les
invertébrés,le faible nombre d'espèces reconnu en danger
ou vulnérables traduit davantage les lacunes dans la connaissance de ces
animaux qu'une faible menace (0,12 % pour les crustacés,0,27 % pour les
insectes,0,4 % pour les échinodermes et 0,86 % pour les mollusques ).
Plus de la moitié des espèces de vertébrés (52 %)
bénéficie à ce jour d'une mesure de protection
intégrale ou partielle au niveau national.Ces mesures concernent presque
tous les oiseaux et les reptiles, 83 % des amphibiens, 56 % des
mammifères et 29 % des poissons et cyclostomes continentaux.Parmi les
invertébrés, moins de 0,5 % des crustacés, des insectes et
des échinodermes et seulement 4 % des mollusques sont aujourd'hui
protégés au niveau national.
Paragraphe 2 Etat et spécificité de la
flore française
La France métropolitaine située à un
carrefour biogéographique entre les domaines atlantique,continental
alpin et méditérrannéen est un des pays d'Europe les plus
riches en espèces de plantes supérieures(phanérogames et
pdéritophytes),avec 40 % des espèces européennes.Une
espèce est endémique pour la France lorsque la totalité de
son aire de répartition est à l'intérieur des
frontières nationales.Elle est sub-endémique lorsque la majeure
partie de son aire de répartition se trouve en France.L'endémisme
est liée à des facteurs d'isolement des habitats ou des plantes
qui ont dûs évoluer sur un territoire limité en perdant le
contact aves des populations proches.L'endémisme se développe
particulièrement dans les milieux insulaires et les massifs
montagneux.On estime actuellement que 750 espèces sont endémiques
ou sub-endémiques soit 15 % de la flore spontanée.
L'endémisme est important éssentiellement en
Corse, dans les Alpes et dans les Pyrénées.
En France, 486 espèces sont très
menacées.Elles sont éteintes, en danger, vulnérables
ou rares et font l'objet de divers programmes de sauvegarde par les
conservatoires botaniques nationaux.Environ 800 autres espèces sont
menacées.La plupart des plantes menacées sont des espèces
de pelouses, rochers et éboulis,puis des milieux humides(bords de
rivières,marais) et des bords de mer.Elles sont soit soumises aux
impacts de l'aménagement du territoire,à la pression et à
l'évolution des habitats,
soit fragiles du fait de leur répartition très
restreinte.Les plantes messicoles sont menacées par l'intensification
agricole et certaines espèces par le ceuillette, comme le lys
martagon,le panicaut des Alpes,etc.
1881 espèces sont intégralement
protégées en France.Trois régimes de protection existent
en France:
protection intégrale (nationale ou régionale),
protection partielle (récolte soumise à autorisation) et
réglementation de la ceuillette (quantité limitée,
définie par département).La destruction d'une plante
intégralement protégée est un délit.Les 1881
espèces concernées se répartissent par grands groupes de
la manière suivante:
-- Dicotylédones: 1307
espèces dans 125 familles
-- Monocotylédones: 478
espèces dans 34 familles
-- Gymnospermes (conifères):6
espèces dans 3 familles
-- Ptéridophytes
(fougères):90 espèces dans 17 familles
427 espèces sont intégralement
protégées au niveau national, soit 9 % du total des
espèces indigènes.
Les régions Rhone-Alpes et Languedoc-Roussillon
comptent le plus grand nombre d'espèces protégées de
France.
Section 2 Le Québec
Le Québec est l'une des plus grandes régions
d'Amérique du Nord, occupant près de 1,7 millions de
kilomètres carrés.Ce territoire, trois fois plus vaste que la
France,abrite près de 40 000 espèces de plantes et d'animaux
sauvages.
Paragraphe 1 Etat et spécificité des
espèces animales québecoises
On compte 653 espèces de vertébrés au
Québec et on estime qu'il ya 30 000 espèces
d'invertébrés. La faune du Québec comprend l'ensemble des
espèces animales,indigènes ou introduites,qui y vivent à
l'état naturel.On entend par espèce un ensemble d'individus qui
partagent des traits physiques communs,qui se reproduisent entre eux et dont
les descendants sont viables et fertiles.Les représentants de certaines
espèces,les loups (canis lupus )par exemple,passent toute
l'année au Québec.D'autres comme les oies des neiges (chen
caerulescens ),n'y séjournent qu'à certaines
saisons.Quelques unes y font des visites occasionnelles;c'est le cas de la
baleine à bec commune ( Hyperoodon ampullatus )ou de la
frégate superbe ( Fregata magnificens ).Chacune des
espèces de faune est unique et possède des traits physiques
distinctifs.Exemple:le bec conique et robuste du gros-bec errant (
Coccothraustes vespertinus ),les pattes palmées des canards,le
corps fusiforme du saumon etc...
Dans un écosystème, chaque espèce se
répartit différemment.Certaines sont naturellement abondantes
tandis que d'autres sont rares.L'abondance et la distribution d'une
espèce dépendent surtout de l'habitat et du climat.Pour plus
d'une soixantaine d'espèces québecoises, l'abondance ou la
distribution ont passablement diminué.Elles méritent donc une
attention particulière, notamment celles qui sont
menacées,vulnérables ou susceptibles d'etre ainsi
désignées,par exemple le béluga du
Saint-Laurent (Delphinapterus leucas) ou le faucon
pèlerin (Falco peregrinus).
Paragraphe 2 Etat et spécificité de la
flore québécoise
Au Québec, les plantes vasculaires susceptibles d'etre
désignées menacées ou vulnérables
s'élèvent à 365 espèces. Il ya seulement 9 plantes
qui ont officiellement été désignées en vertu de la
Loi sur les espèces menacées ou vulnérables.
Il s'agit de l'ail des bois,de l'arnica de griscom sous-espèce
de griscom, l'athyrie alpestre, sous-espèce américaine, la
corallhorize d'automne variété de pringle,la minuartie de la
serpentine, le polystic des rochers, le saule à bractées
vertes,le sénéçon fausse-cymbalaire et la verge d'or
simple variété à bractées vertes. Le Québec
occupant une place relativement nordique,les espèces sont en
majorité des plantes herbacées vivaces.Ces espèces peuvent
survivre aux froids hivernaux grace à leurs bourgeons enfouis dans le
sol ou localisés près de la surface.
Chapitre 2 Assurer le mieux-etre des
écosystèmes
Au vu des nombreux dangers qui pèsent sur la
biodiversité, les orientations protectrices des législateurs
français et québecois s'imposent d'elles-mêmes:assurer la
pérénnité et le renouvellement
des espèces en les préservant d'actions humaines
ou naturelles jugées dommageables.
Section 1 Les conséquences néfastes de la
disparition des espèces
Les activités de l'homme menacent la conservation
durable de la biodiversité.
Paragraphe 1 Les menaces qui pèsent sur le
patrimoine naturel français
«La diversité biologique,
l'épanouissement de la personne et le progrès des
sociétés humaines sont affectés par certains modes de
consommation ou de production et par l'exploitation excéssive des
ressources naturelles» (Projet de loi constitutionnelle sur la charte
de l'environnement, considérant 5).
La destruction, la fragmentation et l'altération des
habitats est actuellement la cause directe la plus importante de déclin
de la diversité des espèces animales et végétales
en France. L'amenuisement des habitats naturels ou semi-naturels se poursuit.
Il s'accompagne souvent de leur morcellement en un nombre croissant de
fragments,phénomène qui accroit les risques d'extinction des
populations présentes.Les pressions en cause sont liées à
un grand nombre d'activités humaines: urbanisation, agriculture
(intensification agricole, abandon des terres, drainage,
irrigation),pêche et aquaculture, sylviculture (types d'exploitation
forestière et de reboisement),construction d'infrastructures
(fragmentation des espaces),aménagements
touristiques,industriels,extraction de matériaux (exploitation
minière,exploitation de granulats)(5)...
L'altération des habitats constitue aussi un
mécanisme important de perte de la biodiversité.Elle
résulte notamment des pollutions des sols, des eaux et de
l'atmosphère, qui modifient le fonctionnement des
écosystèmes et peuvent entrainer le déclin de populations
animales et végétales par plusieurs mécanismes:mort par
empoisonnement, intérruption des chaines alimentaires, altération
de la reproduction(6)... Parmi les principales pressions en
cause sur le territoire métropolitain, on peut citer:
- l'eutrophisation des milieux
aquatiques:elle résulte d'apports excéssifs de
nutriments (azote, phosphore), provenant surtout de fertilisants agricoles et
d'eaux usées domestiques;elle conduit à une prolifération
d'algues et à un appauvrissement en oxygène qui entrainent la
mort d'une partie des espèces présentes (7);
- les dépots d'azote sur la
végétation:ils proviennent de la pollution
routière ou industrielle (oxydes d'azote) et de l'agriculture (ammoniac)
et ils modifient le comportement des écosystèmes en perturbant
les cycles de nutriments (8);
- l'acidification des
sols(9):dûe aux retombées de la pollution
atmosphérique (notamment de dioxyde de soufre), elle appauvrit les sols
par léssivage des minéraux et affecte la
végétation.
- la pollution par les pesticides
(10)
(5) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13 ;
(6) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13 ;
La destruction, l'altération et la fragmentation
des habitats constituent aussi un des principaux volets de la lutte contre les
menaces sur les espèces du gouvernement québécois.
(7) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13 ;
(8) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13
(9) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13 ;
(10) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 13.
En France,avec la loi du 30 Décembre 1996 et
l'utilisation rationnelle de l'énergie,le législateur a
instauré un mécanisme global de connaissance,d'information,de
prévention et d'amélioration de la qualité de
l'air(article L 220-1 et s. c. env.),tout en prenant en compte la gestion des
énergies et des transports.Hormis ces dispositions spécifiques
« effet de serre »,le droit français de la
protection de l'air repose sur plusieurs niveaux d'intervention.
- l'introduction d'espèces
(11) constituent aussi une menace sérieuse sur la
faune et la flore en
métropole.Ainsi le vison américain, introduit
à des fins d'élévage mais échappé dans la
nature,a concurrencé le vison européen jusqu'a l'amener au bord
de l'extinction.L'introduction de poissons carnivores de la famille des
salmonidés dans les lacs et étangs d'altitude menace diverses
espèces d'amphibiens.Certaines introductions ont donné lieu
à des phénomènes d'invasion spectaculaires,comme le cas de
l'algue tropicale Caulerpa taxifolia en
Méditerrannée,
dont le développement est largement
considéré comme irréversible.L'arrivée
récente d'une espèce proche, Caulerpa
Racemosa n'en est que plus inquiétante.
- la surexploitation des espèces
(12)
- le changement climatique (13)
- la non reconnaissance de la valeur de la
biodiversité (14)
Paragraphe 2 La fragilisation de la
biodiversité québécoise
La faune, la flore, leurs habitats et les diverses relations
que les espèces maintiennent avec l'environnement constituent
l'expréssion de la diversité biologique.Les activités
humaines n'ont pas favorisées la conservation de la
biodiversité.Au Québec, le nombre d'espèces susceptibles
d'etre désignées menacées ou vulnérables
s'élèvent maintenant à 76 chez les vertébrés
(sur un total de 638 espèces) et à 365 chez les plantes
vasculaires (sur un total d'environ 2550 espèces) (15).
Les causes de l'état de précarité des
espèces sont principalement la perte et la dégradation de leurs
habitats (incluant le fractionnement des habitats).En effet, les
activités humaines ont crée des conditions défavorables
à la survie et à la reproduction de nombreuses espèces
animales et végétales
par la destruction ou l'altération de leur espace
vital.Par exemple, les principales causes de pertes
(11) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 14 ;
(12) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 15 ;
(13) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 16 ;
(14) Stratégie nationale pour la
biodiversité, page 16 ;
(15) R. Châtelain, M. Lamontagne, 1995.
Conserver la biodiversité, c'est conserver
l'équilibre des écosystèmes .Environnement
Canada, Ministère de l'environnement et de la faune du Québec
dans Bulletin Le Fleuve vol.5, No. 1-Février, page 6.
d'habitats humides dans le système du Saint Laurent
sont les modifications liées à l'utilisation des terres à
des fins agricoles (34 % des habitats), au remblaiement (27 %) et aux
développements résidentiels (12 %).Pour l'ensemble du territoire
québecois, on peut également ajouter l'industrialisation,
l'exploitation forestière, les aménagements
hydroélectriques, l'exploitation minière et la navigation
commerciale (16).
Considérées comme une cause majeure de
disparition des habitats fauniques et floristiques, les activités
agricoles ont profondément modifié le paysage naturel du
Québec.Depuis le début du siècle, plus de 40 000 Km2 de
terres auraient été drainées, environ 25 000 Km de cours
d'eau auraient été redressés et divers autres travaux tels
que le prélèvement de gravier, le déboisement des berges
et l'assèchement des marais ont aussi contribué à la
dégradation de nombreux écosystèmes.
Ainsi,les communautés animales et
végétales subissent donc des changements dans leur dynamique et
leur composition,laissant place à des espèces plus
tolérantes à une eau ou un sol de moindre qualité.Par
ailleurs,l'agriculture peut fournir un habitat de qualité pour certaines
espèces.Certaines pratiques forestières peuvent causer
d'importantes perturbations aux habitats fauniques.Par exmple,le
déboisement excéssif des rives des lacs ou des cours d'eau peut
entrainer une altération des sites de production de plusieurs
espèces aquatiques et semiaquatiques.Les méthodes d'exploitation
peuvent également être nuisibles aux espèces comme dans le
cas de l'intensité des coupes forestières en forêt
boréale qui semble avoir un impact sur les populations de canards
noirs.
Le phénomène du morcellement des forêts,
causé entre autres par les infrastructures routières,
l'agriculture et l'industrialisation, influence toutes les espèces qui
composent l'écosystème.
L'urbanisation et l'étalement urbain,les rejets
solides,liquides ou gazeux par le milieu industriel,la construction de barrages
entrainant une modification du régime des eaux,sont autant
d'activités humaines participant à la destruction ou
l'altération des habitats,à la dégradation de la
qualité de l'eau,du sol et de l'air,à l'amincissement de la
couche d'ozone et à l'effet de serre.
D'autres activités humaines peuvent également
etre à l'origine d'impacts négatifs sur la faune, la flore et
leurs habitats. L'introduction accidentelle ou intentionnelle de nouvelles
espèces dites exotiques, peut provoquer une compétition aves les
espèces indigènes (exemple: la moule zébrée, la
salicaire pourpre).
(16) I. Ringuet, R. Lesage, 2002. Cinq
années d'intervention réussie en
biodiversité .Service canadien de la faune, Environnement
Canada,société de la faune et des parcs du Québec,Bulletin
Le Fleuve,vol.13,No 4-Novembre 2002,pp. 4-7.
Section 2 Des orientations protectrices des
espèces s'imposent face à ces menaces
Assurer le renouvellement des espèces, les
préserver contre des actions humaines ou naturelles jugées
dommageables, protéger les écosystèmes tels doivent etre
les objectifs principaux des srtatégies françaises et
québécoises de conservation durable de la biodiversité.
Paragraphe 1 Utiliser et valoriser les
espèces sans compromettre les possibilités et les
capacités de renouvellement
La nécéssité de protéger les
espèces et d'assurer leurs capacités de renouvellement n'est plus
à demontrer tant le danger qui pèse sur les espèces est
évident.L'heure est à la mise en oeuvre de solutions,
d'initiatives dans ce but. Nous avons envisagé un éventail
d'orientations spécifiques à la France et au Québec:
- Soutenir les efforts de restauration de
la faune et de ses habitats en zone de grande
culture pour améliorer la qualité des
eaux superficielles,la qualité de ses habitats et la
diversité animale (insectes,oiseaux,etc...);
- Communiquer, sensibiliser,
informer pour une meilleure prise en compte des espèces
sauvages dans la gestion des milieux, tout en respectant les
équilibres;
- Développer et valoriser la
connaissance sur la faune et la flore au niveau national et régional
- Rétablir et conserver les connexions rompues ou
pouvant l'etre par les grandes infrastructures dans le but de
diminuer le taux de mortalité animale due aux grandes infrastructures:
eviter les pertes par collisions et les noyades, limiter les accidents routiers
etc...
- Pour une espèce donnée, définir
un territoire de gestion pertinent dans le
but de conserver un territoire attractif pour la reproduction de
l'espèce à une échelle suffisante, garantir le
succès de la ponte de cette espèce;
- En forêt, favoriser le mélange
d'essences tant en plantation qu'en gestion courante dans
le but de préserver la biodiversité et
d'augmenter les disponibilités alimentaires pour la faune;
- Maitriser les espèces végétales
envahissantes
- Conserver et entretenir les milieux ouverts
peu productifs (pelouses calcaires, fonds de vallées) dans le but de
maintenir une faune et une flore rares et spécialisées;
- Veiller au maintien du niveau actuel des populations,
atteindre et maintenir des niveaux de populations de grand
gibier dans le but de tendre vers un équilibre
agro-sylvocynégétique.
Paragraphe 2 Préserver les
espèces, soit d'une utilisation humaine nuisible, soit de
phénomènes naturels jugés dommageables.
Il s'agira ici de la mise en oeuvre d'une stratégie de
conservation de la nature.La conservation est définie comme la
protection contre les dommages, la dégradation ou la prévention
de la perte ou de l'utilisation intégrale selon Carl
Jordan.Cette stratégie suppose la lutte contre les
fléaux menaçant la conservation durable de la
biodiversité:
- La déforestation (diminution des
surfaces couvertes de forets).Comme solution, la restauration et le reboisement
des espaces forestiers détériorés (la
régénération naturelle étant la meilleure
solution), le respect des conventions signées (Convention sur la
diversité biologique, CITES, Convention pour la lutte contre la
désertification, Accord international sur les bois tropicaux...);
- La pollution(ce qui rend un milieu
malsain).Comme solution,l'application du principe
pollueur-payeur qui est le fait de faire assumer la charge
financière de la prévention,de la réduction et de la lutte
contre la pollution au pollueur et des lois et réglements
français et québécois sur l'eau et l'air;
- Le trafic d'animaux (commerce
illégal d'animaux protégés).Le commerce de ces animaus,
entrainant leur chasse, provoque une décroissance de leur population
jusqu'à un seuil critique ou la survie de l'espèce est
menacée.Comme solution, l'application de la Convention de
Washington(CITES), qui en interdit la vente;
- Les pluies acides (toutes les formes de
précipitation acides provenant des émissions des
différentes activités humaines (industries, transport...)).Elles
dégradent voire détruisent les écosystèmes.Comme
solution, l'installation des filtres ou des purificeteurs d'air sur les
cheminées d'usines polluantes, le pot catalytique doit etre
obligatoire;
- Les espèces invasives ou
envahissantes (espèces exotiques qui deviennent des agents de
perturbation nuisibles à la biodiversité autochtones des
écosystèmes naturels ou semi-naturels parmi lesquelles elles se
sont établies.Comme solution, la prévention dans le cas du
transport volontaire et la surveillance dans le cas du transport
involontaire;
- Le réchauffement climatique ou
planétaire (phénomène d'augmentation à
l'échelle de notre planète et sur plusieurs années de la
température moyenne des océans et de l'atmosphère).Comme
mésure en réponse au réchauffement climatique,le
Protocole de Kyoto qui prévoit que les parties à
la convention cadre sur les changements climatiques stabilisent la
concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à
«un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du
climat». Les pays développés ont comme objectif de ramener
leurs émissions de gaz à effet de serre en 2010 au niveau de
1990.
Paragraphe 3 Protéger la biodiversité et
les écosystèmes.
Un écosystème désigne l'ensemble
formé par une association ou communauté d'êtres vivants
(biocénose) et son environnement
géologique,pédologique et atmosphérique
(biotope).La façon la plus sure de protéger les
espèces est de protéger leur habitat.La protection de leur
habitat est beaucoup plus pertinente,car il est assez improbable qu'une
espèce disparaisse si elle vit dans son environnement naturel et qu'il
est protégé.En plus de préserver les groupes déja
en danger,cette méthode évite que les autres espèces du
même habitat soient menacées à leur tour et elle maintient
l'intégrité écologique de la région.La protection
de zones entières assure en définitive la sauvegarde de tous les
niveaux de diversité.
Protéger la biodiversité.Soit.Mais
pourquoi ? « la biodiversité, c'est la vie
même de la planète ».Et bien plus encore,
« c'est la variabilité des organismes vivants de toute
origine y compris, entre autres les écosystèmes terrestres,
marins et autres écosystèmes aquatiques, et des complexes
écologiques dont ils font partie ».
La biodiversité ne se résume donc pas à
l'inventaire des espèces.Pour la déchiffrer,il faut avoir une
approche globale du vivant des micro-organismes aux animaux en passant par les
végétaux qui intègrent les trois niveaux que sont les
gènes,les espèces et les écosystèmes.Et l'homme
dans tout ça ?Il est au coeur de la biodiversité et ne cesse
d'interagir aec elle.S'il est besoin de trouver une cause utilitaire à
la protection de la biodiversité,il suffit de mentionner que l'homme y
puise ses ressources alimentaires,mais aussi les matières
premières nécessaires à sa vie.Les
écosystèmes exploités fournissent des produits que nous
utilisons directement et par leur simple fonctionnement, tous rendent des
services écologiques : maintien de la qualité de
l'atmosphère,régulation du climat,contrôle de la
qualité de l'eau,formation et maintien de la fertilité des sols.
De plus, la diversité est une assurance de prospérité.Un
exemple : Michel Loreau, président du comité scientifique de
diversitas (programme international des sciences de la biodiversité) a
montré que dans un écosystème de prairies, plus la
biodiversité était forte, meilleure était la
productivité de sa biomasse. « Le plus
intéressant dans cette démarche reste l'interprétation du
mécanisme à l'origine de ce résultat .Il est dû
à un effet de complémentarité entre les plantes qui
exploitent au mieux collectivement les ressources
disponibles ».
Enfin, la biodiversité possède aussi des valeurs
encore plus difficiles à quantifier : patrimoniales, affectives ou
esthétiques. Personne n'imagine l'Alsace sans ses cigognes.En dehors de
leur rôle dans le fonctionnement de l'écosystème auquel
elles appartiennent, nous sommes profondément attachés à
leur présence. Si l'on parle tant de la biodiversité, c'est que
celle-ci est menacée.Elle s'appauvrit à un rythme
effréné, selon les estimations, 25 000 à 50 000
espèces disparaitraient chaque année au point que l'on
considère qu'elle subit une sixième crise
d'extinction.contrairement aux crises précédentes,celle-ci est
due en grande partie à l'action indirecte de l'homme.
La cause majeure d'érosion de la biodiversité
est la transformation de l'usage des terres.Pour subvenir aux besoins
croissants de la population, les surfaces cultivées pour l'agriculture
augmentent empiétant peu à peu sur les zones de forêt.Alors
que celles-ci et notamment les forêts tropicales abritent une grande
diversité d'espèces végétales et animales.
Parallèlement à cette diminution, les pratiques agricoles
conduisent à l'agrandissement des parcelles, détruisant par
là même l'habitat de nombreuses espèces. C'est ce qui s'est
produit per exemple en région poitevine pour l'outarde
canepetière.En milieu marin pourtant si riche en espèces, la
destruction des habitats se fait également douloureusement sentir. C'est
même la première cause d'érosion de la
biodiversité.
« Les milieux côtiers qui sont les
plus productifs, par rapport au grand large sont aussi ceux qui subissent le
plus la pression de l'homme ».
Plus de la moitié de la population humaine vivra sur
une bande côtière de 100 kilomètres d'ici quelques
décennies.L'amènagement du littoral, la pollution des
rivières, les gravières,les méthodes de pêche sont
autant de causes de la destruction des habitats. La disparition d'une
espèce comme les posidonies, une plante marine aux hautes feuilles,
entraînerait celle de 500 espèces qui lui sont
inféodées.Car elle est un habitat en elle-même.
L'introduction d'espèces exotiques par l'homme est un
des autres fléaux qui mettent en danger la biodiversité.En
introduisant une nouvelle espèce dans un écosystème,
l'homme perturbe totalement l'équilibre établi au cours du temps.
Les cas sont nombreux où la situation est catastrophique.L'impact de
l'introduction du cerf à queue noire a été
étudiée sur les îles canadiennes de l'archipel de Haida
Gwaii,où il n'a pas de prédateurs naturels.
« Toute la végétation d'une hauteur inférieure
à 1,50 m avait disparu ».L'impact du cerf a ainsi
modifié tout le fonctionnement de l'écosystème :
diminution de la diversité des oiseaux et d'insectes, reproduction
impossible des thuyas géants...
Des actions concrétes de restauration de la
biodiversité sont engagées.Ainsi certaines populations
endémiques de l'île Amsterdam, dans le Sud de l'océan
Indien étaient menacées par l'introduction catastrophique de
chats, de rats et de bovins, retournés à l'état sauvage.
Piétinée et broutée par ces herbivores, la forêt
d'arbres endémiques était en voie de disparition tandis que
certaines pestes végétales comme le chardon étaient en
pleine expansion.L'albatros d'Amsterdam qui venait d'être décrit
comme une nouvelle espèce était menacée d'extinction,avec
seulement 10 couples nicheurs.
En 1987, Pierre Jouventin,chercheur au CEFE (Centre
d'écologie fonctionnelle et évolutive) de Montpellier a
dirigé un projet de réhabilitation écologique de
l'île.Tout en ayant conservé en enclos certains
représentants du troupeau sauvage pour la valeur génétique
de cette race rustique,l'équipe n'a pas eu d'autre choix que d'abattre 2
000 vaches et taureaux.Une opération réussie qui a permis
à la faune et à la flore de l'île de reprendre doucement le
dessus.Les actions de restauration qui reussissent à renverser des
tendances millénaires sont cependant rares et posent de nouvelles
questions. « Le nombre de chevreuils en France a
été multiplié d'un facteur sept ces trente
dernières années, pour atteindre au moins un million et demi
d'individus aujourd'hui.Cette restauration de la biodiversité
particulière est due à la gestion des prélèvements
par plan de chasse et à des
réintroductions ».
Cette nouvelle ressource naturelle entraîne maintenant
de nouveaux problèmes de société (dégâts
forestiers,accidents de la route,maladie de Lyme,transmise à l'homme par
les tiques...) qui exigent une approche de recherche interdisciplinaire pour
les résoudre.Quoi qu'il en soit,la gestion et la protection de la
biodiversité sont l'affaire de tous.Elles doivent passer par des
connaissances scientifiques de plus en plus précises,une information et
une sensibilisation du public et une prise de responsabilités des
pouvoirs publics.
Paragraphe 4 Protection de la
biodiversité : aller à l'éssentiel
Pourquoi depuis la tenue en 1992, du célèbre
sommet de Rio organisé par les nations unies et la ratification la
même année de la convention sur la diversité biologique
(CDB) n'est-on pas parvenu à protéger la
biodiversité ?
D'abord parce que la notion de patrimoine naturel telle
qu'elle est envisagée dans les conventions internationales est en
décalage avec l'appréhension qu'en ont les populations
locales.Dans les instances internationales,tout est considéré
comme patrimoine à conserver et à transmettre ce qui conduit
parfois à exclure les hommes d'une nature sanctuarisée ou encore
à déplacer leurs villages...Alors même que dans certaines
langues,le mot patrimoine n'existe pas.Il est donc plus pertinent
« d'identifier les éléments de la nature
auxquels les peuples sont attachés car il existe bien des patrimoines
locaux dont la composition est très
diverse ».L'objectif est de mieux cerner la diversité
des connaissances,des pratiques et techniques rattachées aux patrimoines
locaux afin d'imaginer avec les décideurs, les stratégies de
conservation les mieux adaptées aux réalités.Par
exemple,on peut responsabiliser certains membres d'une population en les
associant aux projets de conservation.
Ainsi,on peut confier aux populations locales la gestion
durable et la valorisation de certaines ressources comprises dans les limites
de leur territoire.On peut aussi encourager la valorisation de la
biodiversité sous de nouvelles formes.La labéllisation de
productions locales est une piste intéressante : elle peut
permettre de sauvegarder la diversité du vivant,tout en relançant
l'économie et en luttant contre la déprise rurale,le manque
d'entretien de certains espaces, mais aussi la surexploitation de certaines
ressources. Puis, il est illusoire de vouloir attribuer une valeur
économique à la biodiversité. La
représentation économique du monde repose sur la
distinction première entre les agents humains et les
biens à leur disposition,réduit la biodiversité à
son utilité identifiable pour les hommes.Or,pour des raisons
éthiques,certains se refusent à dire qu'une espèce
végétale ou animale par exemple a ou n'a pas une utilité
au risque de voir disparaître une espèce
« inutile ». La biodiversité ne peut pas être
considérée comme une matière première
destinée à produire des biens divers parce qu'elle n'est pas sous
contrôle humain et parce qu'elle n'est pas un bien économique au
sens propre du terme. Les critères patrimoniaux et les critères
économiques ne peuvent pas à eux seuls, être des politiques
éfficaces de protection.Quelles sont donc les solutions ? Il faut
distinguer l'important de l'accessoire. Pour que les gouvernants prennent des
décisions effectives, il faut qu'ils puissent se référer
à des échelles de gravité élaborées par les
scientifiques et à un diagnostic des points réellement critiques.
Et ici, les choses sont considérablement plus complexes que pour le
changement climatique. Pour contrôler l'érosion de la
biodiversité, il faut analyser, au cas par cas, à une
échelle locale d'abord, régionale ensuite. C'est ce manque de
hiérarchisation qui conduit à la banalisation des
problèmes et à la paralysie de l'action.
Enfin, il ne faut pas oublier que la conservation doit
être aussi une lutte contre la précarité.
IIème PARTIE: Sauvegarde du patrimoine
naturel par la consolidation d'un réseau d'aires
protégées.
L'objectif premier des pouvoirs publics est d'établir
un réseau d'aires protégées,de parcs nationaux à
l'intérieur desquels, les espèces seraient
protégées. Cette protection vise au maintien des habitats, niches
écologiques nécéssaires à la vie et à la
reproduction des espèces.
Chapitre 1: Consolidation d'un réseau
d'aires protégées et protection intégrée des
espèces et des espaces.
Si au Québec la tendance est mis sur le renforcement
du réseau d'aires protégées, en
France l'accent est mis sur la protection
intégrée des espèces et des espaces.
Section 1: Le renforcement d'un réseau d'aires
protégées au Québec
La protection des espèces au Québec a des
origines d'ordre juridique.De plus, des priorités de conservation sont
accordées à certaines espèces ménacées ou
vulnérables.
Paragraphe 1: Le réseau des aires
protégées du Québec
Une aire protégée est définie comme
«une portion de terre,de milieu aquatique ou de milieu marin,
géographiquement délimitée,vouée
spécialement à la protection et au maintien de la
diversité biologique,aux ressources naturelles et culturelles
associées;pour ces fins,cet espace géographique doit etre
légalement désigné,reglémenté et
administré par des moyens éfficaces,juridiques ou autres»
Une aire protégée vise d'abord l'atteinte
d'objectifs de conservation des espèces et de leur variabilité
génétique et le maintien des processus naturels et des
écosystèmes qui entretiennent la vie et ses diverses
expréssions.Toute activité ayant cours sur le territoire ou sur
une portion du territoire d'une aire protégée ne doit pas
altérer le caractère biologique éssentiel de l'aire
protégée (17).
Le Québec poursuit ses travaux pour mettre en oeuvre sa
stratégie sur les aires protégées, donnant ainsi suite
à ses engagements au regard de la conservation de la diversité
biologique et du développement durable. Depuis l'adoption en Juin 2000
du Cadre d'orientation en vue d'une statégie québécoise et
la publication du Plan stratégique en Juillet 2002, des pas importants
ont été franchis.
En moins de cinq ans, le Québec a réussi
à faire passer la superficie de son territoire en aires
protégées de 2,9 à 5,8.Actuellement, le réseau
québécois d'aires protégées compte 1265 sites
protégés regroupés sous 27 statuts juridiques
différents.
L'ensemble de ces sites couvre une superficie de près
de 97000 Km2, soit 5,8 % du territoire.
Les aires protégées apportent une grande
variété de bénéfices sur les plans environnemental,
écologique, scientifique, éducatif, social, culturel, spirituel
et économique.
Sur le plan écologique,la production
d'oxygène,la création et la protection des sols,l'absorption et
la réduction des polluants,l'amélioration des conditions
climatiques locales et régionales,la conservation des nappes
aquifères,la régularisation et la purification des cours d'eau
sont des exemples des bénéfices attribués aux aires
protégées.Les aires protégées sont des laboratoires
en
(17) N. Traversy, R.
Langevin,1997. Protection des habitats objectif 70 000
hectare.pp. 4-7.
milieu naturel. Elles permettent en tout temps d'obtenir des
données uniques sur le fonctionnement des écosystèmes et
les espèces. Elles sont aussi des lieux par excéllence pour le
recréation en plein air favorisant un bien-être physique et
mental. Les aires protégées représentent actuellement une
des constituantes de la gestion des forêts. L'ensemble des aires
protégées sont reglémentées et gérées
en fonction de 17 désignations juridiques et administratives
différentes:
Habitat d'une espèce menacée ou
vulnérable,Habitat faunique,Milieu marin protégé,Milieu
naturel protégé par une instituion scolaire,Parc de la commission
de la capitale nationale(Canada),Parc d'interet récréotouristique
et de conservation,Parc et lieu historique national,Parc national et reserve de
parc national, Parc québécois, Parc régional urbain,
Refuge d'oiseaux migrateurs, Refuge faunique, Réserve écologique,
Réserve nationale de faune, Rivière à saumon, Site
protégé par la Fondation de la faune du Québec, Site
protégé par une charte d'organisme privé.
Sous-paragraphe 1: Le programme des zones
importantes pour la conservation des oiseaux au Québec: exemple d'aire
protégée.
Le programme des Zico (zones importantes pour la conservation
des oiseaux) consiste à identifier et
à protéger un certain nombre de sites, choisis
selon des barèmes biogéographiques, afin d'aider à
maintenir de façon naturelle les populations aviaires et ce, en tenant
compte des aires de répartition des espèces pour lesquelles une
approche de conservation par sites est appropriée.
Un site est désigné Zico s'il répond
à l'un des critères suivants:
--il abrite de façon régulière une
espèce en péril au Canada;
--il accueille une espèce endémique ou ayant une
aire de distribution réduite;
--il abrite une communauté aviaire
représentative;
--il constitue une aire de concentration abritant un nombre
d'oiseaux représentant au moins 1% de la population nationale,
continentale ou globale, que ce soit lors de la nidification,de la migration ou
de l'hivernage.
Plus de 100 sites ont été officiellement
désignés Zico au Québec.
Dans chaque province, des organismes ont pour mandat de
développer des activités de conservation dans certaines des Zico.
Au Québec, c'est l'union québécoise pour la conservation
de la nature qui agit à titre de responsable québécois du
programme Zico.Pour chacune des Zico sélectionnées,un plan de
conservation est élaboré par le coordonateur du programme,en
collaboration avec les communautés locales.
Sous-paragraphe 2: Les refuges fauniques: exemple
d'aire protégée.
L'article 122 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune prévoit que le ministre peut établir sur des
terres du domaine de l'Etat,sur des terrains privés ou sur les deux
à la fois un refuge faunique dont les conditions d'utilisation des
ressources et accéssoirement les conditions de pratique
d'activités récréatives sont fixés en vue de
conserver l'habitat de la faune ou d'une espèce faunique.Dans le cas
où l'habitat serait situé sur des terres privées, le
Ministre doit conclure une entente de gré à gré avec le
propriétaire.
Le refuge faunique sert de moyen de préserver
l'intégrité d'un habitat faunique d'importance, reconnu à
l'échelle régionale ou provinciale pour sa productivité
faunique, sa diversité et la densité faunique qu'il renferme ou
alors le support qu'il représente pour une espèce rare,
menacée ou vulnérable.
Dans un refuge faunique, le gouvernement détermine par
réglement les conditions d'utilisation d'accéssibilité
particulière et de séjour pour chacun de ces refuges
fauniques.
Actuellement, il en existe 8 au Québec:
Le refuge faunique de la Grande-île, le refuge faunique
de la Rivière-des-Mille-îles,le refuge faunique de
Pointe-de-l'Est,le refuge faunique des Deux-Montagnes,le refuge faunique de
l'Ilet-aux-alouettes,le refuge faunique de l'Ile-Laval,le refuge faunique
Pierre-Etienne-Fortin et le refuge faunique des Battures-de-Saint-Fulgence.
Sous-paragraphe 3: Les réserves fauniques:
exemple d'aire protégée
L'article 111 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune prévoit que le Ministre peut établir sur les
terres du domaine de l'Etat des réserves fauniques vouées
à la conservation,à la mise en valeur et à l'utilisation
de la faune ainsi qu'accéssoirement à la pratique
d'activités récréatives.Ces réserves fauniques
peuvent inclure des terrains privés en respectant certaines
règles.
On y pratique principalement des activités de chasse et
de pêche et des activités de plein air.
Le réseau compte actuellement 21 réserves
fauniques:17 territoires totalisant près de 67000 Km2 et
4 réserves fauniques s'étendant sur près
de 500 Km linéaires de rivières à saumon.
Paragraphe 2: Les fondements juridiques de la
protection des espèces.
L'accélération de la croissance
démographique,la consommation éffrénée des
ressources de la planète de même que l'occupation du territoire
par les populations humaines ont entrainé la pollution,la destruction
des habitats naturels et la disparition de nombreuses espèces vivantes
partout dans le monde.Au Québec,le grand pingoiun,l'eider du Labrador et
la tourtre comptent parmi les victimes récentes de ce mal
planétaire.Ces oiseaux ont non seulement disparu du territoire
québécois,mais ont été exterminés de la
surface de la terre,en seulement quelques années.Certaines
espèces comme le wapiti et le cygne trompette ont disparu du
Québec mais subsistent en petits nombres ailleurs. De nos jours,
plusieurs centaines de plantes et des dizaines d'animaux se retrouvent sur la
liste des espèces en situation précaire du Québec. Afin
d'endiguer ce phénomène alarmant, de nombreuses actions ont
été entreprises au Québec, tant par les scientifiques que
par les pouvoirs publics. Dès 1978, l'association des biologistes du
Québec a crée le comité pour la sauvegarde des
espèces menacées et a publié en 1984 et 1985 les premiers
rapports sur la situation des espèces végétales et
animales menacées. En 1983, l'institut et le jardin botanique de
Montréal diffusent une liste de 408 plantes rares au Québec. En
1974,le Québec adopte la Loi sur les Réserves écologiques
dont l'un des objectifs vise la protection des espèces
menacées.
Des parcs et des réserves sont ainsi
créés dans le but de protéger certains
éléments exceptionnels du patrimoine naturel du Québec.
Enfin, en 1989, le gouvernement du Québec adopte la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables, en réaction aux
menaces croissantes qui mettent en péril l'intégrité de la
biodiversité du Québec et en réponse aux demandes
préssantes des environnementalistes.
Quelques faits de la mise en oeuvre de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables retiennent l'attention:
Novembre 1988: Mise sur pied du Centre de données sur
le patrimoine naturel du Québec.
Juillet 1992: Adoption par le gouvernement du premier volet de
la Politique sur les espèces menacées ou vulnérables;cette
politique décrit le processus ménant à la
désignation des espèces de la faune ou de la flore susceptibles
d'être menacées ou vulnérables.
Juin 1993: Publication dans la Gazette Officielle du
Québec, par arrêté ministériel de la liste de la
flore vasculaire et de la flore vertébrée menacées ou
vulnérables susceptibles d'être ainsi désignées.
Cette liste comprend 374 espèces de la flore vasculaire
et 76 espèces ou populations de la faune vertébrée du
Québec; elle résulte de l'analyse des connaissances disponibles
et de la consultation d'un grand nombre de spécialistes.
La désignation d'espèces menacées ou
d'espèces vulnérables:
Mars 1995: 8 plantes menacées et une plante
vulnérable.
Avril 1998: 6 plantes menacées et 4 plantes
vulnérables.
Avril 1999: une espèce animale menacée.
Paragraphe 3: Les priorités de conservation de
certaines espèces menacées ou vulnérables.
Au Québec,la gestion de la plupart des ressources
biologiques est de juridiction provinciale ou territoriale,à
l'éxception des oiseaux migrateurs et des organismes marins qui sont de
responsabilité fédérale.Avant même l'adoption d'une
Loi québécoise sur les espèces menacées ou
vulnérables, l'ensemble des vertébrés en péril
bénéficiaent de certaines mesures de protection en vertu de la
Loi québécoise sur la qualité de l'environnement,de la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune ,ainsi que du
Réglement de pêche du Québec.
Au Québec, 76
espèces ou populations animales (18) sont
considérées en difficulté,ce qui représente plus de
10% de la faune vertébrée.La majorité d'entre elles sont
des oiseaux ou des mammifères. Toutefois, les amphibiens et les reptiles
constituent les classes les plus largement touchées avec plus de la
moitié de leurs espèces inscrites sur la liste des espèces
susceptibles d'etre désignées menacées ou
vulnérables. Des 76 espèces ou populations en
difficulté:
34 espèces ont fait l'objet d'études ou
d'inventaires particuliers;
19 ont fait l'objet d'un rapport de situation;
14 ont fait l'objet d'un plan d'action spécifique(en
collaboration dans certains cas avec le gouvernement fédéral, les
provinces limitrophes et des partenaires non gouvernementaux);
13 bénéficient de mesures particulières
de protection de leur habitat;
10 espèces sont en processus de désignation;
le chevalier cuivré est également
désigné espèce menacée.
Signalons par ailleurs que des campagnes d'information
spécifiques ont été réalisées pour une
dizaine d'espèces dont le béluga du Saint-Laurent, le caribou de
la Gaspésie,la tortue molle à épine, la tortue des bois et
le chevalier cuivré(19),sans compter
les multiples interventions médiatiques touchant l'ensemble des
espèces menacées ou vulnérables.
Quant à la flore, toutes les espèces
végétales, sauf les plantes marines mentionnées dans la
loi fédérale sur les pêches,sont de juridiction
provinciale.Actuellement,il n'existe pas comme chez les animaux de plantes
menacées ou vulnérables sous la responsabilité
fédérale.La loi sur les reserves écologiques et la loi sur
les espèces menacées ou vulnérables sont uniques dans le
domaine de la protection de la flore au Québec.
Parmi les 374 espèces de plantes menacées ou
vulnérables:
178 ont fait l'objet d'inventaires ou d'études
spécifiques;
41 ont fait l'objet d'un rapport de situation et d'une
évaluation par le comité aviseur;
19 espèces ont été
désignées espèces menacées ou espèces
vulnérables;
14 autres sont en processus de désignation.
Des mesures spéciales de protection de l'habitat ou des
populations ont été mises en oeuvre pour 55
(18) P. F. Mercure, O.Niang, E.J. Sullivan, Droit
de l'environnement au Québec, page 79 ;
(19) M. Huot,1999.Le chevalier cuivré-A la
rescousse d'une espèce menacée au Québec, pp
1-3
espèces par exemple l'arisème dragon, la
carmantine d'Amérique et le polystic des rochers.L'ail des
bois est désigné espèce vulnérable
et le ginseng à cinq folioles pourrait être bientôt
désigné espèce menacée.Pour ces 2 dernières
espèces, le commerce des spécimens cueillis en milieu naturel est
proscrit.
Section 2: La protection des espèces et
la protection intégrée des espèces et des espaces en
France
La protection des espèces en France a des fondements
aussi bien juridiques que scientifiques. De plus, si des influences
communautaires agissent dans ce sens du fait de l'appartenance de ce pays
à l'espace européen,il n'en démeure pas moins que les
instruments déployés sont nombreux et divers.
Paragraphe 1: Les fondements juridiques et sientifiques
de la protection des espèces.
Le législateur français, dès l'origine a
consacré la légalité de la protection des
espèces.
Le premier chapitre de la grande loi du 10 Juillet 1976
relative à la protection de la nature est dédié à
la protection de la nature et de la flore.Ces dispositions spécifiques
figurent aujourd'hui sous les articles L.411-1 sq du code de l'environnement.De
manière plus générale,au plan des principes, l'article
L.110-1 du code de l'environnement,article inaugural du code de 2000 proclame
que»les espèces animales et végétales (entre autres
éléments) font partie du patrimoine commun de la nation».Le
même article fait figurer au nombre des éléments du
patrimoine commun de la nation «la
diversité et les équilibres biologiques»,
notions qui entretiennent des rapports étroits avec les
espèces. Au plan davantage opérationnel et pour
la mise en oeuvre de la loi, 2 importants décrets sont intervenus
(N°77-1295 du 25 Novembre 1977 et N°77-1296 de la même date)
(20).
Mais pour protéger juridiquement, il faut au
préalable connaitre scientifiquement l'état et l'évolution
des espèces.Le droit est ici sinon dépendant, au moins,
nécéssairement redevable à l'investigation scientifique de
type naturaliste.Plusieurs institutions concourent à
l'élaboration de la connaissance utile (Muséum d'histoire
naturelle; observatoire scientifique du patrimoine naturel; observatoire
national de la faune sauvage et de ses habitats).
Sous-paragraphe 1 Les zones naturelles
d'intéret écologique, floristique et
faunistique(ZNIEFF) (21)
Il s'est éssentielllement agit d'établir un
inventaire des espèces tant sur le territoire national, afin de
discriminer celles en danger,ou présentant un interêt particulier
lié à leur rareté.Ces inventaires ont
(20) G. Monediaire La protection des
espèces, page 6 ;
(21) G. Monediaire La protection des
espèces, page 7.
donné naissance notamment aux zones naturelles
d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF,
art. L. 411-5, code de l'environnement).Celles-ci élaborées par
l'Etat sont divisées en 2 catégories. Les ZNIEFF de type I
caractérisent des sites de grande valeur (plus de 8% du territoire
national), celles de type II sont marquées par un caractère de
cohérence écologique ou paysagère sur des espaces qui
peuvent être vastes. (Plus de 20% du territoire métropolitain).
Sous-paragraphe 2 Les zones importantes pour la
conservation des oiseaux(ZICO)
Il faut signaler que d'autres recensements sont
élaborés (inventaires locaux et régionaux du patrimoine
floristique et faunistique; inventaire du patrimoine naturel, zones importantes
pour la
conservation des oiseaux(ZICO) dans le cadre de la directive
«oiseaux» de la communauté européenne; inventaire du
patrimoine paysager de compétence régionale, inventaire du
patrimoine au niveau départemental.
Les zones importantes pour la conservation des oiseaux
correspondent à des sites qui présentent une valeur
particulière au plan ornithologique par la présence ou l'absence
d'une ou plusieurs espèces d'oiseaux rares menacés.Ces zones ont
été recensées dans le cadre d'un inventaire national
conduit par le ministre de l'environnement dans le but d'assurer leur
préservation.
Paragraphe 2 L'influence internationale
La protection des espèces en France a subi des
influences internationales.Au niveau des lois et des conventions,la France est
signataire de plusieurs conventions internationales et communautaires de
protection des espèces:la Déclaration de Stockholm de 1972,la
Convention de Ramsar de 1971,la Convention sur la diversité biologique
de 1992,la Convention de Washington sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction de
1973 (CITES),la Convention de Bonn sur la conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage de 1979,la Convention de
Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel
de l'Europe de 1979,les directives dites «oiseaux» de 1979 et
«habitats» de 1992,qui visent à constituer le réseau
natura 2000.De plus,divers instruments de protection des espèces
existants en France sont d'inspiration internationale:les réserves de
biosphère,les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO,
les zones humides(22).
(22) G. Monediaire La protection des
espèces, page 4.
Paragraphe 3 La protection
intégrée des espèces et des espaces
La protection des espaces bénéficie aux
espèces quand elle vise au maintien des habitats, niches
écologiques nécéssaires à la vie et à la
reproduction des espèces. Plusieurs instruments de protection
sont mis en oeuvre:
Sous-paragraphe 1:Les parcs nationaux
La loi de création des parcs nationaux du 22 Juillet
1960 précise que le parc national est:
«un territoire de toute ou partie d'une ou plusieurs
communes»qui»peut être classé par décret en
Conseil d'Etat en parc national lorsque la conservation de la faune,de la
flore,du sol,du sous-sol,de l'atmosphère,des eaux et en
général d'un milieu naturel présente un interêt
spécial et qu'il importe de préserver ce milieu contre tout effet
de dégradation naturelle et de le soustraire à toute intervention
artificielle susceptible d'en alterer l'aspect...»
Une procédure détaillée règle la
création du parc, elle suppose, outre des études
préliminaires, la consultation des collectivités territoriales
concernées et de différents organismes interéssés
(dont le conseil national de la protection de la nature et le comité
interministériel des parcs nationaux).
Une phase de prise en considération par le premier
ministre est nécessaire.
Si la prise en considération est positive, une
enquête publique est organisée, la procédure s'achevant par
l'adoption d'un décret en conseil d'Etat.
La première fonction du parc national est de
protéger un territoire d'une qualité exceptionnelle.A cette
fin,les agents doivent suivre très étroitement l'évolution
de la faune et de la flore,ainsi que des milieux,écosystèmes et
paysages.Ainsi la chasse est elle interdite dans le parc (sauf cas particulier
du parc des Cévennes),mais pas la pêche en eau douce.Toutes les
modalités de perturbation des espèces de faune sont
prohibées.Une autorisation expresse est nécessaire pour le
prélevement d'espèces végétales.Le cas
échéant,les activités professionnelles tenant à
l'agriculture,au pastoralisme et à la sylviculture peuvent faire l'objet
de réglementations.
La protection de la nature privilégie la
prévention sur la sanction. L'action de protection implique
aussi la gestion durable de cet espace naturel qu'est le parc
national. Cela peut se traduire sous forme d'actions aussi diverses que les
réintroductions d'espèces animales, les tirs
d'éliminations ou la lutte contre l'érosion et la
réalisation des chantiers.
Les parcs nationaux français s'inscrivent dans un
réseau international de parcs nationaux et d'aires
protégées.On compte en effet 44000 aires protégées
dans le monde, dont plus de 2300 parcs
nationaux (23).
Sous-paragraphe 2:Les parcs naturels
régionaux
Créés en 1967, les parcs naturels
régionaux sont des territoires ruraux qui présentent une
identité forte,au patrimoine naturel et culturel riche,mais à
l'équilibre fragile et menacé. Les parcs naturels
régionaux sont créés et renouvelés à
l'initiative des régions et l'Etat est propriétaire de la marque
collective»parc naturel régional».
En effet, un parc naturel régional,(article L.333-1 sq
du code de l'environnement),si sa création nécéssite
l'existence d'un patrimoine environnemental n'a pas pour vocation unique la
protection, mais bien le développement dans ses différentes
dimensions y compris touristique.
Comme pour les parcs nationaux, les parcs naturels
régionaux ont un territoire qui peut-être fréquemment
interrégional ou interdépartemental.S'agissant de la
création d'un parc naturel régional
c'est la région qui détient l'initiative mais
pas la compétence de création.Un document joue un rôle
particulièrement important, il s'agit de la «charte» du parc
naturel régional qui est constitutive du dossier de
classement(24).
Le classement est prononcé par décret du Premier
Ministre pour une durée maximale de 10 ans renouvelable.Chaque parc est
régi par sa charte approuvée par l'Etat.
La charte doit enoncer les objectifs du parc, et exposer les
moyens humains et financiers nécéssaires.
Cette charte n'a pas de caractère réglementaire
direct, elle s'analyse en un contrat entre parties prenantes, leur servant de
document de référence, de directive générale non
opposable directement aux tiers. Formellement, la charte doit se constituer
d'un rapport, d'un plan exprimant différentes zones et annexes. Le
contenu concret de la charte varie considérablement d'un parc naturel
régional à l'autre, toutefois les chartes doivent comprendre un
article fixant les règles de circulation des véhicules sur les
voies et chemins du parc naturel régional (article L 362-1 du code de
l'environnement), elles doivent aussi désigner l'organe de gestion.
Il est géré par un syndicat mixte.Les ressources
des parcs proviennent essentiellement des collectivités, et en partie de
l'Etat.
Ils ont pour mission de protéger ce patrimoine, de
contribuer à l'aménagement du territoire,au développement
économique et social,culturel et à la qualité de la
vie,d'assurer l'accueil,l'éducation et l'information du public et de
réaliser des actions expérimentales et innovantes.Il ya
aujourd'hui 44 parcs nationaux en France qui couvrent 12% du territoire
national.
(23) G. Monediaire La protection des espaces et la
protection intégrée des espèces et des espaces,
page 5 ;
(24) G. Monediaire La protection des espaces et la
protection intégrée des espèces et des espaces,
page6.
Sous-paragraphe 3:Les réserves naturelles
Instituées par la loi du 10 Juillet 1976,les
réserves naturelles sont des périmètres de protection d'un
territoire terrestre ou d'un espace maritime.Les finalités
légales des réserves naturelles sont
énumérées dans le détail à l'article L
332-1-II du code de l'environnement.Bien entendu,une réserve peut
constituer un territoire terrestre ou un espace maritime,un fond privé
ou public.En outre,le classement peut concerner des terrains contigûs
à la réserve proprement dite,dès lors qu'ils sont d'un
point de vue écosystémique nécéssaires aux
objectifs de protection;c'est rencontrer encore la notion de zone tampon.Ces
périmètres de protection sont créés par
arrétés préfectoraux après enquête
publique,ou par le conseil régional.Ils peuvent faire l'objet de
servitudes.(art.L 332-16 code env.)
L'initiative de la création appartient à
l'administration d'Etat ou des collectivités territoriales, aux
particuliers, aux associations de protection de la nature (25).
Sous-paragraphe 4: Les arrêtés
préfectoraux de protection de biotope
Ils préservent des biotopes pour la survie
d'espèces menacées.Le terme biotope doit etre
entendu au sens large de milieu indispensable à l'existence des
espèces de la faune et de la flore.
Un biotope est une aire géographique bien
délimitée caractérisé par des conditions
particulières (géologiques, hydrologiques, climatiques, sonores,
etc...).Il peut arriver que le biotope d'une espèce soit
constitué par un lieu artificiel (combles des églises,
carrières), s'il est indispensable à la survie d'une
espèce protégée.600 arrêtés
de biotope couvrent plus de 300 000 ha du territoire
national.
Les arrêtés préfectoraux de protection de
biotope sont régis par les articles L.411-1 et 2 du code de
l'environnement et par la circulaire du 27 Juillet 1990 relative à la
protection des biotopes nécessaires aux espèces vivants dans les
milieux aquatiques.La protection de biotope est menée à
l'initiative de l'Etat par le préfet de
département(26).
Les arrêtés de protection de biotope permettent
aux préfets de département de fixer les mesures tendant à
favoriser, sur tout ou partie du territoire, la conservation des
biotopes nécéssaires à l'alimentation,au repos ou
à la survie d'espèces protégées. Ces
biotopes peuvent être des mares, des marécages, des marais, des
haies, des bosquets, des landes, des dunes, des pelouses ou toutes autres
formations naturelles peu exploitées par l'homme.
(25) G. Monediaire La protection des espaces et la
protection intégrée des espèces et des espaces,
page 8 ;
(26) G. Monediaire La protection des espaces et la
protection intégrée des espèces et des espaces,
page 10.
Des actions pouvant porter atteinte à
l'équilibre biologique des milieux peuvent alors être interdites
telle l'écobuage (défrichement avec brûlis de la
végétation en vue d'une mise en culture temporaire), le
brûlage,le broyage des végétaux,la destruction des talus ou
des haies ou l'épandage de produits antiparasitaires.
La procédure d'institution d'une protection de biotope
ne nécéssite pas d'enquête publique et peut être
rapide à mettre en place si elle ne rencontre pas d'opposition
manifeste.Si aucune gestion n'est prévue dans le cadre d'un
arrêté de biotope, il est souvent constitué un
comité scientifique ou consultatif de suivi avec plusieurs partenaires
dont la direction régionale de l'environnement,les associations et les
communes concernées...
608 arrêtés de biotope ont
été pris au 1er Janvier 2004.
Ils concernent les milieux suivants:
-- eaux non marines:122 arrêtés
(23,2%)
-- tourbières et marais:110
arrêtés (21,7%)
-- landes, fourrés et pelouses:80
arrêtés (15,2%)
-- rochers, éboulis et sables
intérieurs:71 arrêtés (13,5%)
-- forêt: 68 arrêtés
(13%)
-- terrains agricoles et paysages
artificialisés:46 arrêtés (8,8%)
-- habitats côtiers et halophiles:24
arrêtés (4,5%)
Pour citer quelques exemples d'arrêtés de
protection de biotope:
-- les combles de l'église de Camaret
dans le Finistère pour la protection du grand rinolophe oreillard
-- les falaises du bois Martelin en Franche
Comté pour la protection du faucon pèlérin.
-- les biotopes dits»Crete des
Leissières et de l'Iseran» en Savoie pour protégér la
flore montagnarde
-- la rivière de la
Dordogne-Corrèze sur 30 km pour protéger le saumon
atlantique...
Sous-paragraphe 5: Les conservatoires botaniques
nationaux
Le premier conservatoire botanique national a vu le jour en
1990.Au 1er Janvier 2004 ils sont au nombre de 8 et leur répartition
géographique couvre 78 départements.Les articles R-214-1 et
suivants du code de l'environnement précisent le rôle et le
fonctionnement des conservatoires botaniques nationaux.
Etablissements à caractère scientifique, les
conservatoires botaniques nationaux poursuivent 4 objectifs:
1. La connaissance de l'état et de l'évolution,
appréciés selon des méthodes scientifiques, de la flore
sauvage et des habitats naturels et semi-naturels.
Les conservatoires conduisent des inventaires, gèrent
une banque de données sur la flore sauvage présente sur leur zone
d'agrément et sont à même de hiérarchiser leur
patrimoine.
2. L'identification et la conservation des
éléments rares et menacés de la flore sauvage ou des
habitats naturels et semi-naturels.
Les conservatoires proposent et élaborent des listes
d'espèces à protéger, notamment au niveau régional
et en suivent l'application sur le terrain. Ils interviennent dans la
protection in situ des espèces en proposant les mesures pertinentes,
juridiques ou contractuelles, pour protéger les plantes menacées
dans leur milieu naturel. Dans le domaine de la conservation ex situ,ils
mettent en oeuvre des techniques de conservation par la culture et de
conservation de semences par le froid (banque de gènes) pour
éviter la disparition des espèces les plus menacées et
disposer de stocks de semences pour diverses
utilisations(recherche,valorisation,réintroduction dans le milieu
naturel...)
3. La fourniture à l'Etat, à ses
établissements publics, aux collectivités territoriales et
à leurs groupements, dans leurs domaines respectifs de
compétences, d'un concours technique et scientifique
pouvant prendre la forme de missions d'expertise en
matière de flore sauvage et d'habitas naturels et semi-naturels.
4. L'information et l'éducation du public à la
connaissance et à la préservation de la diversité
végétale.
Les conservatoires éditent des documents et conduisent
des programmes de vulgarisation et de sensibilisation du public à la
flore sauvage, tant vers le grand public que vers des publics plus
spécialisés.
Sous-paragraphe 6: Le «réseau natura
2000»
Il résulte de la combinaison de 2 importantes
directives communautaires:la directive N°79-409 du 2 Avril 1979 concernant
la protection des oiseaux sauvages, et la directive N°92-43 du 21 Mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la
flore sauvages.
S'agissant du contenu, l'article 1er de la directive de 1992
fixe les éléments de définitions des notions.Ainsi,les
habitats naturels peuvent être terrestres ou aquatiques,totalement ou
semi-naturels.
L'objectif est la constitution d'un réseau
écologique européen cohérent(27).
(27) G. Monediaire La protection des espaces et la
protection intégrée des espèces et des espaces,
page 11.
Chapitre 2: Protection des espèces
menacées ou vulnérables et maintien de la diversité
génétique et de la diversité des
espèces.
Tel est l'objectif primordial que ces deux pays s'assignent
dans le cadre de leur stratégie pour la biodiversité.
Section 1: La protection des espèces
menacées ou vulnérables au Québec.
Dans sa volonté de protéger les espèces
en situation précaire, le gouvernement du Québec a adopté
plusieurs loi protectrices des espèces en danger.En outre,des mesures de
protection sont prises.
Paragraphe 1: La Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables
Conscient du problème d'éffritement de sa
diversité biologique et soucieux d'en contrer les causes,le gouvernement
du Québec a adopté en 1989 la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables.
Cette loi a pour objectif:
-- d'empêcher la disparition des espèces vivant
au Québec;
-- d'éviter une diminution de l'éffectif des
espèces fauniques ou floristiques désignées
menacées ou vulnérables;
-- de rétablir les populations et les habitats des
espèces désignées menacées ou
vulnérables;
-- d'éviter que toute espèce ne devienne
menacée ou vulnérable.
Cette loi permet au gouvernement d'établir une liste
d'espèces susceptibles d'etre désignées menacées ou
vulnérables. La liste joue donc un rôle préventif. Elle
officialise la situation très précaire des espèces qui y
sont inscrites et oriente vers elles les moyens pour stabiliser et
améliorer leur situation.La loi donne aussi au gouvernement le pouvoir
de mettre en place des programmes et des activités pour évaluer
la situation des espèces et à la lueur des résultats de
ces derniers,de désigner les espèces menacées et leurs
habitats et de mettre en place les mesures de protection nécessaires.
Finalement, la Loi oblige le gouvernement à se doter d'une politique sur
les espèces menacées ou vulnérables pour préciser
le champ d'application de la Loi et standardiser les paramètres
d'analyse des espèces aux fins de désignation.
Losrqu'une espèce faunique est désignée
menacée ou vulnérable, sa gestion et la protection de ses
habitats tombe sous l'égide de la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune. Ainsi, la
Loi sur les espèces menacées ou
vulnérables vient élargir le champ d'application de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune.
A-Liste des espèces susceptibles d'etre
désignées menacées ou vulnérables.
En 2003, le gouvernement du Québec a revisé la
liste de la faune vertébrée susceptible d'etre
désignée menacée ou vulnérable qui compte 67
espèces,sous-espèces ou populations.Dans la catégorie des
animaux,cette liste comprend 14 espèces,sous-espèces ou
populations de poissons,5 espèces d'amphibiens,9 espèces de
reptiles,15 espèces d'oiseaux et 24 espèces ou populations de
mammifères.la situation de ces espèces est souvent
préoccupante en raison de l'un ou de plusieurs des critères
suivants(28):
-- répartition restreinte;
-- éffectifs faibles;
-- populations en déclin;
-- attribution d'un statut préoccupant par d'autres
organismes compétents.
1-
Processus de désignation
La liste des espèces de la faune
vertébrée susceptible d'être désignées
menacées ou vulnérables est
le point de départ de la gestion des espèces
menacées et vulnérables au Québec.Les espèces qui
figurent sur cette liste reçoivent une attention particulière.
Ainsi, des travaux d'acquisition de connaissances leur sont spécialement
dédiés (inventaire, utilisation de l'habitat). La Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables permet d'attribuer 2
statuts aux plantes et aux animaux:vulnérable ou menacée.
2-
Plan d'action
Lorsque la situation d'une espèce menacée est
établie,son dégré de précarité peut
nécessiter des actions rapides afin d'éviter sa disparition.De
telles actions doivent être orientées et coordonnées pour
contrer éfficacement les effets les plus néfastes qui s'exercent
sur l'espèce.L'identification des actions à mettre de l'avant
sont présentées dans un plan d'action rédigé par
une équipe multidisciplinaire composée des principaux
intervenants intéressés par l'espèce en question.Cette
approche vise à obtenir le consensus de tous les
intervenants(chercheurs,gestionnaires,exploitants,
(28) R. Langevin, 1996. Bilan de conservation des
habitats, page 29.
utilisateurs).Elle se veut aussi une amorce d'engagement de
chaque intervenant dans la mise en
oeuvre des actions qui seront identifiées dans le
plan.La mise en oeuvre du plan se fait sous la coordination d'une équipe
et les actions sont accomplies par les intervenants selon leur champ de
compétence et les moyens financiers disponibles.
Paragraphe 2: Protection des espèces
menacées ou vulnérables en forêt publique
Ces mesures de protection ont été convenues
entre la Société de la faune et des parcs du Québec et le
Ministère des ressources naturelles.
A-
Le faucon pèlérin
Au Québec, la mesure de protection proposée est
la suivante: une zone de protection intensive et une zone tampon. La zone de
protection intensive prévoit une zone de 250 mètres de chaque
coté du nid sur toute la hauteur de la paroi rocheuse ou de
l'escarpement ainsi qu'une zone de 50 mètres à partir de la
rupture de pente en haut et en bas de la paroi rocheuse ou de
l'escarpement.Toute activité est défendue dans cette zone en tout
temps. La zone tampon comprend, quant à elle une bande de 100
mètres additionnelle à la zone de protection intensive en haut et
en bas de la paroi rocheuse ou de l'escarpement. Toutes les activités y
sont permises du 1er Septembre à la fin Février seulement.
L'exploitant forestier peut convenir avec le Ministère
des Ressources naturelles et la société de la faune et des parcs
du Québec d'ajustements à cette mesure de protection pour tenir
compte de la topographie des lieux et de toute autre conditions qui justifient
de tels ajustements sans mettre en péril l'occupation du territoire de
nidification par le faucon pèlerin.
B- L'aigle
royal
Au Québec, la mesure de protection proposée est
la suivante:une zone de protection intensive entourant le nid et une zone
tampon autour de celle-ci.
Zone de protection intensive:à partir de l'emplacement
du nid, une bande de 300 mètres centrée sur le nid,que ce nid
soit dans une falaise ou dans un arbre.Dans cette zone,aucune activité
n'est permise en tout temps.
Zone tampon:une bande de 400 mètres additionnelle
à la zone de protection intensive.
C- Le
Pygargue à tete blanche
Le pygargue à tete blance est une espèce qui a
reçu une très grande attention de la part des
gestionnaires de la faune et des chercheurs. Au Québec, la
mesure de protection proposée est la suivante:une zone de protection
intensive entourant le nid et une zone tampon autour de celle-ci. La zone de
protection intensive comprend la zone située à partir de
l'emplacement du nid, jusqu'a une bande de 300 mètres centrée par
le nid. Dans cette zone, aucune activité n'est permise en tout temps.
La zone tampon comprend quant à elle une bande
additionnelle de 400 mètres autour de la zone de protection
intensive.
D-
La tortue des bois
Etant donné la grande diversité des habitats
forestiers utilisés par la tortue des bois et étant donné
les nombreux déplacements estivaux de cette espèce dans ces
milieux, on doit ajuster les activités forestières dans les
secteurs ou l'espèce est présente.Ces secteurs doivent faire
l'objet d'une protection particulière. Le secteur à
protéger est déterminé de la manière suivante:
Zone de protection
A partir de l'emplacement d'une aire d'utilisation ou de
présence de tortues de bois, ou de l'emplacement de plusieurs aires
d'utilisation de cette espèce, le périmètre est
établi en milieu terrestre à 200 mètres de part et d'autre
du cours d'eau utilisé par les tortues et sur une distance riveraine de
3 Km de part et d'autre de la localisation de la tortue. Dans cette zone de
protection,les interventions forestières ne sont pas proscrites mais
elles doivent se faire selon certaines conditions qui permettent de ne pas
contraindre les tortues dans leurs déplacements et de conserver un
habitat optimal pour celles-ci. Ainsi, du 31 Mars au 15 Novembre, soit pendant
la période d'activité de la tortue des bois, aucune
activité forestière n'est permise dans la zone de protection.
En outre, plusieurs espèces font l'objet soit d'un
rapport de situation (lorsque leur situation précaire necessite des
évaluations)soit d'un plan d'action(lorsque leur survie demande des
actions préventives énergiques.
Sous-paragraphe 1:Espèces faisant l'objet d'un
rapport sur leur situation
L'aigle royal
Rainette faux-grilllon de l'Ouest
L'alose savoureuse
Grèbe esclavon
Carcajou
Pie-grièche migratrice
Caribou, population de la Gaspésie
Salamandre sombre des montagnes
Chevalier cuivré
Tortue des bois
Chevalier de rivière
Tortue géographique
Eperlan arc-en-ciel
Tortue à molle épines
Esturgeon noir
Tortue mouchetée
Esturgeon jaune
Faucon pèlerin
Fouille roche-gris
Pygargue à tete blanche
Sous-paragraphe 2:Espèces faisant
l'objet d'un plan d'action
Alose savoureuse
Râle jaune(31)
Arlequin plongeur
Sterne de Dougall
Baleine noire
Béluga, population du Saint-Laurent(29)
Caribou, population de la Gaspésie
Caribou, population du Val d'Or
Lynx du Canada
Pluvier siffleur(30)
Paragraphe 3: Protection des espèces
végétales menacées ou vulnérables
Toutes les espèces floristiques possèdent leus
propres caractéristiques et sont importantes que ce soit pour leur
valeur écologique, scientifique, alimentaire, économique,
médicinale, culturelle ou sociale. Avec la Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables,le gouvernement québécois
s'est engagé à assurer la sauvegarde de la diversité
génétique du Québec.Cette loi encadre la
désignation et la gestion des espèces menacées et
vulnérables en prévoyant les demandes d'autorisation
d'activités à l'égard de ces espèces et de leurs
habitats et en fixant certains interdits.
A ce jour, 59 espèces de la flore sauvage ont
été légalement désignées menacées ou
vulnérables au Québec.
(29) Equipe de rétablissement du béluga du
Saint-Laurent, 1995.Plan de rétablissement du béluga du
Saint-Laurent, Mont-Joli, page 73.
(30) F. Schaffer, P. Laporte, 1995.Rapport sur la
situation du pluier siffleur (charadrius melodius) au Québec,
page 53.
(31) M. Robert, P. Laporte, F. Schaffer,1995.Plan
d'action pour le rétablissement du râle jaune (coturnicops
noeboracensis) au Québec, page 38.
Sous-paragraphe 1: Espèces
menacées
Aplectrelle d'hiver
corème de conrad(33)
Arisème dragon(32)
cypripède oeuf-de-passereau(44)
Arnica de Griscom, sous-espèce de Griscom
doradille des murailles
Asclépiade tubereuse variété de
l'intérieur ériocaulon de Parker(39)
Aspidote touffue
gaylussaquier nain variété de Bigelow(45)
Aster à rameaux étalés
gentianopsis élancé
variété de Macoun
Aster d'Anticosti(37)
gentianopsis élancé variété de
Victorin
Aster du Saint-Laurent(38)
ginseng à cinq folioles
Astragale de Robbins, variété de Fernald
lézardelle penchée
Athyrie alpestre sous-espèce américaine
minuartie de la serpentine
Carex faux-lupulina(35)
muhlenbergie ténue variété ténue
Carmantine d'Amérique(34)
orme liège
Chardon écailleux(43)
onosmodie velue variété hispide
Cicutaire maculée variété de
Victorin(40) pin rigide
Corallhorize d'automne variété de Pringle
phégoptère hexagones
Podophylle pelté(36)
saule à bractées vertes
Polémoine de Van Brunt
sénéçon à feuilles obovales
Polystic des rochers
séneçon fausse-cymbalaire
Ptérospore à fleurs d'Andromède
thélyptère simulatrice(42)
Sagittaire à sépales dréssés
sous-espèce des estuaires(41) verveine simple
Sous-paragraphe 2:
Espèces vulnérables
Ail
des bois:
Le réglement sur les espèces floristiques
menacées ou vulnérables et leurs habitats interdit le commerce de
l'espèce, la récolte des quantités excédant la
limite permise (200 grammes par personne par année, soit
l'équivalent de 50 bulbes ou 50 plants) et tout
prélèvement dans les milieux naturels protégés;
Seule sa récolte en petite quantité
pour la consommation personnelle est autorisée dans la mesure
où elle n'est pas éffectuée dans un milieu naturel
protégé (parc, réserve écologique, etc...)
(32) Ministère de l'enironnement du Québec,
1999. Plan de conseration de l'arisème dragon (arisaema
dracontium) au Québec 1999-2003, page 41.
(33) G. Houle, A.F. Rocheleau, 1998. Ecologie du
corème de Conrad (corema corandii) Ministère de
l'environnement du québec, page 67.
(34) S. Lamoureux, G. Forest,1998. Espèces
menacées au Québec-La carmantine d'Amérique (justicia
americana), page 4.
(35) J. labrecque,1998. Espèces
menacées au Québec-Le carex faux-lupulina (carex lupuliformis),
page 4.
(36) L. Couillard, G. Forest, 1998. Espèces
menaces au Québec-Le podophylle pelté (podophyllum
peltatum), page 9.
(37) J. Labrecque, L. Brouillet, 1999. La
situation de l'aster d'Anticosti (aster asticostensis,syn : symphyotricum
anticostense), page 31.
(38) H. Gilbert,J. Labrecque,J. Gagnon,1999.La
situation de l'aster du Saint-Laurent (aster laurentianus,syn :
symphyotricum laurentianum), page 34.
(39) F. Coursol, 1999. La situation de
l'ériocaulon de Parker (eriocaulon parkeri) au Québec,
page 39.
(40) F. Coursol, 1999. La situation de la
cicutaire maculée ariété de ictorin (cicuta maculata ar.
Ictorinii) au québec, page 39.
(41) M. Blondeau,1999. La situation de la
sagittaire à sépales dréssés sous-espèce des
estuaires (sagittaria monteidensis subsp. Spongiosa) au Québec,
page 37.
(42)L. Gratton,1999. La situation de la
théliptère simulatrice (thelypteris simulata) au Québec,
page 28.
(43) P. Nandel, D. Cantin, 1998. la situation du
chardon écailleux (cirsium scarosium) au Québec,page
37.
(44) P. Nandel, D. Cantin, 1998. La situation du
cyripède-oeuf de passereau (cypripedium passerinum) au québec,
page 28.
(45) R. Gauthier, M. Garneau, 1999. La situation
du gaylussaquier nain ariété de bigeliw (gaylussaquia dumosa or.
Bigeloania) au Québec, page 36.
Les
espèces vulnérables (46)
Adiante du Canada
matteucie fougère-à-l'autruche
Asaret gingembre
renouée de douglas sous-espèce de Douglas
Cardamine carcajou
sanguinaire du Canada
Cardamine géante
sumac aromatique variété aromatique
Cypripède tete-de-belier
trille blanc
Floerkée fausse-proserpinie
uvulaire grande-fleur
Hélianthe à feuilles étalées
valériane des tourbières
Lis du Canada
Paragraphe 4: Le centre de données sur le
patrimoine naturel du Québec
Mis sur pied en 1988 par suite de l'adoption de la Loi sur les
espèces menacées ou vulnérables,le CDPNQ est un instrument
consacré à la mesure de la biodiversité.Il fait partie du
reseau Nature Serve qui regroupe 74 centres de données sur la
conservation(CDC)répartis dans toute l'Amérique.
La mission des CDC est de documenter, d'analyser et de
diffuser l'information sur les éléments de la
biodiversité.S'appuyant sur des bases scientifiques et un partage de
données que favorise une méthodologie commune,les
CDC,composés d'équipes multidisciplinaires de
spécialistes,permettent un traitement objectif et systématique de
l'information ainsi que des analyses et comparaisons entre les juridictions.
L'information consignée au CDPNQ et dans le
réseau des CDC concerne notamment la nomenclature, les statuts de
conservation,la caractérisation biologique et la gestion des
éléments de la biodiversité,ainsi que les données
relatives à leur localisation géographique.Ces dernières
proviennent de diverses sources:spécimens,inventaires,banques de
données spécialisées pour certains groupes
d'espèces,observations trasmises par le public,rapports et publications
scientifiques etc.
Au Québec, le centre de données est
géré conjointement par le ministère du
développement durable, de l'environnement et des parcs, responsable des
espèces floristiques et des communautés culturelles et par le
ministère des ressources naturelles et de la faune, responsable des
espèces fauniques.
Les unités régionales de ces ministères
sont engagées dans le traitement des demandes de renseignements
acheminées au CDPNQ.
(46) G. Lavoie, L. Couillard, 1999. Les
espèces floristiques prioritaires du Saint-Laurent Bulletin Le
Fleuve vol. 9 No. 4-Mars pp. 1-3.
Section 2: Le maintien de la diversité
génétique et de la diversité des espèces en
France
Les espèces en cause sont de deux natures: animales
d'une part, végétales de l'autre.
Paragraphe 1: La protection des espèces
animales
Plusieurs procédés sont employés pour
assurer le protection des espèces animales. Il peut s'agir d'une
protection par listes,de la prise en compte de certaines activités
lucratives ou désintéressées qui ont un impact dangereux
sur la survie et l'intégrité des espèces. Mais il est
important de noter que le Ministère français de l'écologie
et du développement durable a marqué un interêt certain
pour la sauvegarde de la faune sauvage,principalement menacée.
Hormis la politique ministérielle de gestion de la
faune sauvage proprement dite,des plans de restauration sont en cours.
Sous-paragraphe 1: La protection par listes
Toutes les espèces vivantes n'ayant pas vocation
à être spécifiquement protégées,il va s'agir
d'ordonner à partir des informations scientifiques,celles qui
appartiennent au patrimoine biologique national,c'est à dire celles
«sauvages».
Deux catégories d'arrêtés organisent la
protection.Des listes nationales sont arrêtées par le Ministre
chargé de la protection de la nature(les arrêtés concernent
les amphibiens, les oiseaux et reptiles, les
mammifères terrestres et marins, les tortues marines,
les insectes et les mollusques).Certains arrêtés ne concernent que
le territoire métropolitain, ou telle partie de l'outre-mer.Ces
arrétés sont modifiés en fonction de l'évolution
des espèces et des connaissances scientifiques.D'autres listes
régionales sont arrêtées par les préfets, elles
visent à compléter les listes nationales pour des territoires
déterminés(47).
Les arrêtés nationaux et régionaux
établissant les listes reprennent en tout ou partie,les nombreux chefs
d'atteinte à l'intégrité des espèces animales ou
végétales.(capture,mutilation,perturbation
intentionnelle,coupe,arrachage,cueillette,etc...).Si beaucoup
d'arrêtés instituent une protection intégrale in situ,
certains se limitent à prohiber certaines parmi les atteintes
possibles.C'est dire que le principe général de protection fait
l'objet d'aménagements(48).
(47) G. Monediaire La protection des
espèces, page 7 ;
(48) G. Monediaire La protection des
espèces, page 8.
Sous-paragraphe 2: La prise en compte de certaines
activités lucratives ou désintéréssées
A-
L'agriculture intensive
L'usage immodéré de produits chimiques
(pesticides, fongicides) a des effets calamiteux sur de nombreuses
espèces animales et végétales, avant même de nuire
à la santé publique(une évaluation récente de la
commission de la communauté européenne(2004) atteste que plus de
la moitié des fruits et légumes consommés par les humains
présentent des résidus de pesticides).
L'article R. 211-15 du code rural permet suite à
différents avis, d'adopter des mesures restrictives en cas de
présence d'espèces protégées(49).
B- La recherche
scientifique
Il s'agit de rappeller certains au respect des règles
de déontologie de la recherche.Les articles R.211-
6 à R.211-11 du code rural établissent un
régime de contrôle des prélèvements et manipulations
scientifiques(50).
C- La chasse
photographique
Qu'elle soit désintéréssée(but
scientifique ou pédagogique)ou lucratif(édition d'ouvrages),la
chasse photographique peut se revéler très perturbatrice pour
certaines espèces animales(approches au moment des danses nuptiales par
exemple)(51).Les articles R.211-16 à R.211-18 du code rural
fixent les conditions de prises de vues et de sons des espèces
sauvages,qui peuvent imposer une interdiction totale, surmontable uniquement
par l'obtention d'autorisations individuelles et limitées dans le temps
(52).
(49) G. Monediaire La protection des
espèces, page 8 ;
(50) G. Monediaire La protection des
espèces, page 8 ;
(51) G.Monediaire La protection des
espèces, page 8.
(52) G. monediaire La protection des
espèces, page 8.
D- Les zoos et
enclos
Il y aurait beaucoup à dire, sur le fond à
propos de la déportation et de l'emprisonnement d'espèces
sauvages dans les milieux fermés sans commune mesure avec leur biotope
naturel. Les articles L. 413-2 et L.413-3 du code de l'environnement
(complétés par des dispositions réglementaires figurant au
code rural) établissent un régime d'autorisation préalable
pour l'ouverture d'établissements détenant des animaux sauvages.
Le régime de l'autorisation, qui est exigeant suppose la constitution
d'un dossier adressé au préfet, mais l'autorisation est
ministérielle (environnement). Le régime est calqué sur
celui des installations classées pour la protection de l'environnement,
les établissements
étant classés en deux catégories,
l'une prévoyant une autorisation tacite accordée sur la base du
dossier, l'autre supposant l'intervention d'un arrêté formel
d'autorisation d'ouverture comprenant diverses prescriptions (contrôle
sanitaire, nombre et type d'animaux détenus...)
Un contrôle de ces établissements (zoos, centres
animaliers, établissements d'élevage de gibiers destinés
à être relâchés dans la nature ou abattus pour la
consommation humaine, établissements scientifiques ou d'enseignement)
est prévu sous la base de l'article L.412-1 du code de
l'environnement).
En cas de non respect des prescriptions d'autorisation, la
fermeture peut être prononcée par le décret en Conseil
d'Etat.Un régime particulier(article R.212-1 sq code rural) s'applique
aux élévages de sangliers(enclos de superficie inférieure
à 20 hectares) destinés à l'abattage et à la
commercialisation(53).
E- La protection,la détention et
l'utilisation de certaines espèces
L'article L.412-1 du code de l'environnement transpose la
convention de Washington. Il établit une protection ex situ
d'espèces protégées allogènes, donc
importées et le cas échéant exportées après
importation. La liste des espèces concernées est fixée par
arrété du ministre chargé de(54) l'environnement,
l'ouverture de tels établissements est conditionnée à
l'obtention d'une autorisation.
(53) G. Monediaire La protection des
espèces, page 9 ;
(54) G. Monediaire La protection des
espèces, page 9.
F-Les interdictions et autorisations de ramassage de
certaines espèces animales et végétales
Il s'agit éssentiellement d'espèces sauvages
comestibles qui sont prelevées sur des fonds au mépris des droits
du propriétaire, à des fins d'auto consommation ou de
négoce, au point parfois de mettre en péril l'espèce
localement(55).
L'article R.212-8 du code rural permet d'arrêter la
liste de ces espèces, et de les soumettre à des régimes
variables (interdiction permanente, temporaire, générale sur le
territoire national limitée à une région...).
Physiquement, il s'agit des escargots, des champignons et des myrtilles...
Sous-Paragraphe 3: La politique ministérielle de
gestion de la faune sauvage
Les objectifs de la politique de gestion de la faune sauvage
visent à assurer en priorité l'amélioration du statut des
espèces animales les plus menacées par la mise en oeuvre de
mesures de gestion concrètes de terrain, mais ils visent
également à:
-- améliorer le recueil de données quantitatives
sur les espèces qui doivent être à la fois fiables,
simples, représentatives de l'état» de santé des
espèces animales et reproductibles dans le temps pour permettre de
connaître l'évolution de leurs populations;
-- mettre en oeuvre un système de suivi pour les
espèces, plus communes mais dont les éffectifs régressent;
-- suivre l'évolution des espèces animales qui
posent problème aux activités humaines ou dont l'expansion menace
la survie d'autres espèces animales, donc la biodiversité.
Des mesures de gestion sont alors mises en oeuvre, comme le
plan de gestion sur le grand cormoran par exemple.
Dans certains cas, il est nécessaire de conduire des
renforcements de populations par réintroduction d'animaux dans leur
milieu naturel.
Sous-paragraphe 4: Les plans nationaux de restauration
de la faune sauvage
Les plans nationaux de restauration, qui ont pour objectifs la
conservation des espèces, sont actuellement au nombre de 16.
De nombreuses opérarions de réintroduction ont
eu lieu depuis les années 1970.Au départ, opérations
spontanées issues du dynamisme associatif, elles se sont progressivement
organisées sous l'impulsion de différents instruments
internationaux, dont la convention de Berne sur la conservation
(55) G. Monediaire La protection des
espèces, page 9.
de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe et l'UICN,
l'union internationale pour la
conservation de la nature qui ont élaborés des
recommandations sous forme de guides de conduite.La France quant à elle
a tiré les enseignements des opérations déja
engagées et en a retenu les principes suivants: la
nécessité de réaliser une étude technique
préalable soigneuse, de sensibiliser et d'informer les populations
locales concernées et d'assurer un suivi scientifique et technique de
l'opération.
Les plans de restauration de la faune sauvage, documents
d'orientation pour l'ensemble des partenaires qui participent à leur
mise en oeuvre ont pour objectif la conservation des espèces.
Ils sont élaborés en tenant compte de la menace
au niveau national et européen qui pèse sur l'espèce et de
la responsabilité patrimoniale de la France par rapport aux
éffectifs ou à l'aire de répartition mondiale de
l'espèce.Ces critères biologiques peuvent être
complétés par d'autres critères:interêt culturel ou
économique de l'espèce, faisabilité de sa conservation.
Ces plans prennent en compte les dimensions biologique,
juridique, économique, sociologique et culturelle pour restaurer une
espèce. La mise en oeuvre des mesures de conservation s'éfforce
d'intégrer les nombreux acteurs concernés par la gestion des
populations et de leurs habitats.
Véritables stratégies de conservation
écrites, en général pour 5 ans,les plans sont construits
en 2 parties:
La première partie fait la synthèse des acquis
sur le sujet:contraintes biologiques et écologiques propres à
l'espèce, causes du déclin et actions déja conduites;
la seconde partie décrit les objectifs à
atteindre, avec la liste, par ordre de priorité, des actions de
conservation à mener, les modalités de leur mise en oeuvre, leur
suivi et leur évaluation.
Les actions sur le terrain visent surtout à
atténuer les facteurs limitant le maintien de certaines
espèces.
Dans certains cas, lorsque les effectifs de population sont
devenus trop faibles ou que l'espèce a disparu,des opérations de
renforcement des populations ou des réintroductions s'avèrent
nécéssaires.
Si certains facteurs de raréfaction ou de disparition
d'une espèce sont parfois maitrisables, d'autres sont tellement
insidieux comme la destruction par les pesticides ou les produits
phytosanitaires ou difficilement contrôlables comme la modification des
habitats ou la disparition de la nourriture des animaux insectivores,avec
très souvent des composantes économiques importantes,que les
efforts pour préserver ou restaurer les populations relèvent
alors d'actions concertées dont l'élaboration,la conduite et
l'aboutissement ne se conçoivent que sur le long terme.
Les 16 plans de restauration actuellement en cours concernent
les espèces suivantes:
Aigle de Bonneli
chouette chevêche
Autour des Palombes
goéland d'Audouin
Balbuzard pécheur
grand hamster d'Alsace
Chiroptères
gypaète barbu
Faucon crécerellette
milan royal
Outarde canepetière
vautour moine
Râle des genets
vautour percnoptère
Sitelle corse
vison d'Europe
Chaque plan s'applique sur une ou plusieurs régions de
France.
Sous-paragraphe 5: Les réserves de chasse et de
faune sauvage
Les réserves de chasse et de faune sauvage jouent un
rôle important dans la préservation de la faune sauvage et
contribuent également à la protection des milieux et des habitats
de cette faune.
Instituées en application de l'article L.422-27 du code
de l'environnement, elles peuvent être:
-- réserves de chasse et de faune sauvage (article
R.222-82 à 91);
-- réserves des associations communales de chasse
agréée (article R.222-82 à 91);
-- réserves nationales de chasse et de faune sauvage
(article R.222-92);
-- réserves régionales(56).
Les réserves de faune sauvage ont vocation à:
-- protéger les populations migratrices d'oiseaux,
conformément aux engagements internationaux
-- assurer la protection de certains milieux indispensables
à la sauvegarde des espèces
-- constituer des territoires de reférences pour la
mise au point d'outils de gestion des espèces de faune sauvage et de
leurs habitats
-- inserer la chasse dans le développement durable des
territoires ruraux(57).
Elles sont organisées sous la responsabilité
générale de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage
en un réseau national géré pour le compte de l'Etat par
des établissements publics et en réseaux départementaux
dont les collectivités territoriales avec l'appui des
fédérations
(56) Rapport de la mission parlementaire confiée
par le Premier Ministre Monsieur Jean Pierre Raffarin le 18/09/2003 à
Monsieur Pierre Lang, Député de la Moselle sur les réseres
de chasse.
(57) Rapport de la mission parlementaire confiée
par le Premier Ministre Monsieur Jean Pierre Raffarin le 18/09/2003 à
Monsieur Pierre Lang, député de la moselle sur les
réserves de chasse.
départementales des chasseurs, sont chargées de
la mise en place et de la gestion.
Les réserves de chasse ont été depuis
très longtemps des outils juridiques de protection du
gibier élaborés à la demande des
chasseurs. Progressivement, l'on est passé d'une protection du
gibier à une protection plus large de la faune sauvage et de son
habitat.Les réserves de chasse ont un interêt
stratégique pour les espèces d'oiseaux
d'eau, au comportement grégaire à un ou plusieurs stades
de leur cycle biologique. C'est le meilleur outil de conservation que les
chasseurs ont pour limiter les prélèvements par la chasse.
Accompagnant l'Etat dans son souci de protection du
patrimoine, les organisations cynégétiques s'approprient
complètement cette stratégie et y consacrent aujourd'hui
volontairement des moyens financiers très conséquents. Les
réserves d'oiseaux d'eau ont un rôle majeur pour le suivi des
populations, puis la capture et le marquage des individus. Elles constituent
aussi des sites d'études et d'expérimentations remarquables comme
pour les autres espèces de gibier, les réserves de chasse pour
l'avifaune migratrice offrent l'interêt de permettre d'envisager des
travaux sur le long terme grâce à la maitrise apportée par
un statut durable, et parce qu'il est possible d'y effectuer des manipulations
d'habitat.
Au terme de la réglementation, «tout acte de
chasse est interdit dans une réserve de chasse et de faune
sauvage».
Les procédures d'instauration des réserves de
chasse sont reparties de façon équilibrée entre le
Ministère et les préfets de départements. En effet, c'est
le préfet qui a autorité pour instituer les réserves de
chasse et de faune sauvage, mais c'est au Ministre qu'il appartient d'instituer
les réserves nationales de chasse(58).
La gestion est confiée à un etablissement public
(ONCFS ou ONF).En raison du principe d'unicité de gestion,c'est l'ONF,
gestionnaire de la forêt pour le compte de l'Etat qui a la
responsabilité de la gestion des réserves établies sur
tout ou partie du domaine.L'ONCFS intervient,conformément aux
accords-cadre et convention générale comme appui technique en
charge de l'exécution des programmes de recherche,études et
expérimentations(59).
(58) Rapport de la mission parlementaire confiée
par le Premier Ministre Monsieur Jean Pierre Raffarin le 18/09/2003 à
Monsieur Pierre Lang, Député de la Moselle sur les reseres de
chasse.
(59) Rapport du Professeur Lefeuvre sur la migration et la
nidification des oiseaux d'eau et des oiseaux migrateurs en France,
01/10/1999.
Paragraphe 2: La protection des espèces
végétales
Afin de prévenir la disparition d'espèces
végétales menacées et de permettre la conservation de
leurs biotopes,il est interdit de détruire,de colporter,de
vendre,d'acheter ou d'utiliser les specimens de flore sauvage dont la liste est
fixée par arrêté.
Les interdictions de mutilation, de coupe, d'arrachage, ne
sont toutefois pas applicables aux opérations d'exploitation courante
des fonds ruraux sur les parcelles habituellement cultivées.
Pour d'autres specimens sauvages,le ramassage ou la
récolte, l'utilisation, le transport, la cession à titre
onéreux ou gratuit sont soumis à autorisation du ministre
chargé de la protection de la nature après avis du comité
permanent du conseil national de la protection de la nature.
Ce dispositif juridique repose sur les articles L.411-1 et 2
du code de l'environnement.
C'est ainsi que sont protégées: l'aconit de
Corse, l'aster des Pyrénées, le choux de Corse, la doradille du
Verdon, la dracocéphale d'Autriche, la gentiane ligure, la saxifrage
oeil-de -bouc, le narcisse des Glénan, la sabline de Provence.
Sous-paragraphe 1: La politique ministérielle de
gestion de la flore sauvage
Dans le domaine de la flore sauvage, la politique du
ministère poursuit 4 objectifs:
--Rassembler et mettre à jour les données
scientifiques sur la répartition et la rareté des espèces
végétales en France.C'est dans ce cadre que le ministère
fait réaliser des inventaires ou des synthèses nationales dont la
plus importante est le Livre rouge de la flore menacée de
France.
--Elaborer et faire appliquer un dispositif
réglementaire cohérent permettant la protection des
éléments les plus menacés du patrimoine national.
--Promouvoir les actions d'information et de vulgarisation
dans le domaine de la protection de la flore.
--Développer la connaissance de la flore sauvage pour
identifier les éléments les plus menacés et mener des
actions concrètes de protection.
Sous-paragraphe 2: Différentes listes de
protection des espèces végétales
Si l'arrachage et la cueillette peuvent être
considérés comme une menace pour certaines espèces, elles
ne constituent pas le principal danger, la destruction ou la modification des
habitats est de loin le premier fléau pour les plantes
menacées.
Drainage des milieux humides,urbanisation,création de
voies de communication, fermeture des milieux par l'abandon des zones
pastorales,mise en culture de certaines zones naturelles, pollutions aquatiques
ou atmosphériques (pluies acides) sont parmi les principales causes de
disparition de la flore. Enfin, l'invasion récente de certains milieux
par des espèces envahissantes est une nouvelle menace à ne pas
négliger. Plusieurs listes ont ainsi été
arrétées dans le but d'assurer une protection des espèces
végétales à plusieurs échelons:national,
départemental, régional et préfectoral.
A- Protection
nationale
S'appuyant sur la loi du 10 juillet 1976 relative à la
protection de la nature, la France s'est dotée en 1982 d'un
arrêté, modifié en 1995, constitué de 2 annexes. La
première interdit la destruction, le colportage, la commercialisation,
l'utilisation de tout ou partie des espèces qui y sont citées. La
2nde annexe n'interdit que la destruction, tandis que le ramassage,
la récolte, l'utilisation, le transport ou la cession sont soumis
à autorisation ministérielle.
Si cette mesure est valable «en tout temps» et
«sur toute l'étendue du territoire», les parcelles
cultivées en sont exclues (ce qui pose problème pour la
conservation des plantes compagnes des moissons).
B- Protections
régionales et départementales
Les listes régionales complètent localement
l'arrêté national.Le principe de protection s'appuyant sur 2
annexes différentes est repris, permettant de protéger des
plantes rares ou menacées à l'échelle régionale.
Des listes départementales peuvent préciser la protection mais
elles sont encore peu nombreuses.
C-
Arrêtés préfectoraux
Ils s'appuient sur une liste nationale d'espèces
végétales pouvant faire l'objet d'une réglementation
préfectorale. Ces arrêtés peuvent interdire ou limiter, de
manière permanente ou temporaire, le ramassage, la récolte ou la
cession de ces végétaux. Les espèces concernées par
cette liste sont éssentiellement celles pouvant etre localement
menacées par des prelèvements intensifs (salades sauvages,
narcisse, plantes médicinales, champignons...).
D- Le Livre Rouge de
la flore menacée
Il ne constitue pas une mesure de protection, mais
établit un bilan des connaissances, hiérarchise, identifie les
urgences et doit permettre la mise en place d'études et d'actions
conservatoires de la flore rare et menacée de France.C'est un rapport
sur l'état de la flore à l'attention des différents
acteurs de la protection de la nature en France.
Paragraphe 3: La gestion des équilibres
biologiques des espèces
Sous-paragraphe 1: Les autorisations
exceptionnelles portant atteinte au principe de préservation
Il s'agit de concilier l'objectif de conservation de la
biodiversité avec d'autres interêts tels la sécurité
publique ou les dommages aux biens.La compétence est
ministérielle pour 38 espèces (dont le loup et l'ours,qui
expriment à travers le renouvellement des psychodrames collectifs une
sorte de «passion française »au sens de Théodore
Zelkin) préfectorales pour les autres espèces
protégées.
Sous-paragraphe 2: La crainte des perturbations
consécutives aux introductions et aux ré-introductions
d'espèces
Les connaissances scientifiques sont lacunaires sur ce
point,et bien souvent la conscience du danger n'apparait que lorsqu'il est trop
tard (exemple: l'écrevisse à pattes blanches, désormais
protégée a disparu du plus grand nombre de cours d'eau
français consécutivement à l'introduction artificielle
de l'écrevisse américaine, particulièrement vorace). Il
est vrai aussi que les espèces migratrices contribuent naturellement
à la dispersion d'espèces allogènes.Mais les
dérégulations/régulations sont ici naturelles.
Ce sont les articles L.421-1 du code de l'environnement et
R.212-1 du code rural qui fixent la procédure consistant en une
autorisation (ministérielle ou préfectorale selon les cas) pour
toute importation suivie d'introduction dans le milieu d'espèces non
autochtones figurant sur une liste.
L'article L.411-3 du code de l'environnement renforce le
dispositif en prévoyant l'interdiction des introductions, qu'elles
soient volontaires ou résultat de négligence ou d'imprudence.
Les négligences ou imprudences sont constitutives de
simples contraventions, mais l'action délibérée est un
délit.
L'hypothèse de la réintroduction
d'espèces autochtones localement disparues est envisagée, pour
des motifs divers: agricole, piscicole, forestier, cynégétique,
écologique ou pour tout motif d'interêt
général(60).
Sont concernées entre autres les techniques de lutte
biologique contre les espèces invasives étant
(60) G. Monediaire La protection des
espèces, page 10.
entendu que certaines espèces protégées
peuvent, en raison de leur protection devenir invasives et menacer ainsi
d'autres espèces protégées ou divers
intérêts.
Paragraphe 4: La responsabilité pénale en
cas d'atteinte à la survie et à l'intégrité des
espèces
Le législateur français a manifesté une
certaine attention pour la cause environnementale en faisant de
l'équilibre du milieu naturel de la nation et de son environnement des
interêts fondamentaux de la nation (article 410-1 du code pénal).
Toute personne ou groupe de personnes qui pose(ent) des actes qui mettent en
danger la vie, la survie, l'intégrité des animaux peut ( peuvent
voir ) sa (leur) responsabilité engagée sur le plan pénal
sur la base d'infractions prévues au code pénal ou dans les
autres codes.
Ainsi, l'article 421-2 du code pénal,
incrimine»lorsqu'il est intentionnellement en relation avec une entreprise
(61)
individuelle ou collective ayant pour but de troubler
gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur le fait d'introduire
dans l'atmosphère,sur le sol,dans le sous-sol,dans les aliments ou les
composants alimentaires ou dans les eaux,y compris celle de la mer
territoriale,une substance de nature à mettre en péril la
santé de l'homme ou des animaux ou le milieu naturel»(crime de
terrorisme écologique faisant encourir 20 ans de réclusion
criminelle et 350000 euros d'amende);
D'autres infractions figurent soit dans le code de
l'environnement, soit dans un autre (code rural, code de la santé
publique, code de l'urbanisme...).
Le délit de pollution de cours d'eau de
l'article L.432-2 du code de l'environnement est certainement la plus
connue et la plus éffective de toutes les infractions
environnementales.Il consiste dans «le fait de jeter,déverser ou
laisser écouler dans les eaux mentionnées à l'article
L.431-3,directement ou indirectement des substances quelconques dont l'action
ou les réactions ont détruit le poisson ou nui à sa
nutrition,à sa reproduction ou à sa valeur
alimentaire»faisant encourir 2 ans d'emprisonnement et 18000 euros
d'amende(62).
Le nouveau délit de pollution de cours d'eau de
l'article L.216-6 du code de l'environnement incrimine «le fait
de jeter,déverser ou laisser s'écouler dans les eaux
superficielles ou souterraines ou les eaux de mer dans la limite des eaux
territoriales,directement ou indirectement,une ou des substances quelconques
dont l'action ou les réactions entrainent,même provisoirement des
effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou
à la faune à l'exception des dommages visés aux articles
L.218-73 et L.432-2,ou des modifications significatives du régime normal
d'alimentation en eau ou des limitations d'usage des eaux de
baignades»(faisant encourir 2 ans d'emprisonnement et 75000 euros
d'amende(63).
(61) D. Roets La responsabilité
pénale, page 5 ;
(62)(63) D. Roets La responsabilité
pénale, pp. 6-7.
Très proches dans leur strucrure des délits de
pollution de cours d'eau,on peut également citer un certain nombre
d'infractions ayant pour effet des destructions,dégradations ou
dommages à l'environnement,comme par exemple le délit de
l'article L.436-7 du code de l'environnement qui incrimine «le fait de
jeter dans les eaux définies à l'article L.431-3 des drogues ou
des appâts en vue
d'enivrer le poisson ou le détruire» (faisant
encourir 2 ans d'emprisonnement et 4500 euros d'amende) ou celui de l'article
L.218-73 punissant d'une amende de 22500 euros «le fait de jeter,
déverser ou laisser écouler directement ou indirectement, en mer
ou dans la partie des cours d'eau, canaux ou plans d'eau où les eaux
sont salées,des substances ou organismes nuisibles pour la conservation
ou la reproduction des mammifères
marins,poissons,crustacés,coquillages, mollusques ou
végétaux ou de nature à les rendre impropres à la
consommation».
CONCLUSION
Nous nous sommes demandé comment est mise en oeuvre la
protection des espèces en France et au
Québec et pour quelles finalités dans le cadre
de leur stratégie pour une conservation durable de la
biodiversité.Nous avons donc repéré les dispositifs
juridiques,réglementaires et pratiques de cette protection animale et
végétale.Puis nous avons tenté de cerner l'importance des
stratégies pour la biodiversité française et
québécoise dans la politique de sauvegarde des
espèces.Enfin,les fondements de cette vision nous ont conduit à
considérer le rôle éssentiel des
écosystèmes.Aussi, quatre constats semblent se dégager de
notre étude comparative:
Dans un premier temps, nous pouvons affirmer que les pouvoirs
publics en France et au Québec ont déja pris la mesure des
menaces sur la survie des espèces et par là sur les
possibilités d'une conservation durable de la biodiversité.Cela
explique les dispositifs de protection législatifs (lois,
réglements, codes) et des stratégies (plans de conservation, de
restauration, aires protégées, inventaires, listes...).
Ensuite la protection des espèces en France et au
Québec repose sur des stratégies assez similaires. Le
gouvernement met en oeuvre la protection, le législateur
légifère, des actions sont déployées sur le terrain
dans chaque région où une ou des espèces animales ou
végétales sont vulnérables ou menacées de
disparition. Les mesures de protection sont les mêmes: un réseau
d'aires protégées, une protection intégrée des
espèces et des espaces.L'accent est mis sur la sauvegarde des
espèces vulnérables ou menacées d'extinction mais aussi
sur la nécéssité de maintenir la diversité
génétique et la diversité des espèces. Puis, nous
dirons que dans les deux pays, les stratégies de protection des
espèces donnent des résultats de plus en plus encourageants.
En effet, chaque année, des espèces cessent
d'être menacées de disparition pour devenir des espèces en
protection normale, les effectifs de population tendent à croître,
l'espoir renait. Enfin, des améliorations restent possibles et
même nécéssaires dans le but d'atteindre une protection
adéquate garantissant de manière définitive la survie des
espèces et de leurs habitats. L'aspect principal de cette orientation
est le danger que les activités humaines font peser sur la survie des
espèces et sur une conservation durable de la biodiversité.
Depuis son apparition, l'homme transforme le monde qui l'entoure ne serait ce
qu'en prélevant des ressources pour assurer sa
subsistance.Transformation discrète dans un premier temps, mais qui
deviendra bientôt massive et conquérante jusqu'à
générer une nouvelle forme de criminalité: la
délinquance écologique. L'homme s'érige progressivement en
possesseur de la nature et les changements ont une influence décisive
sur les relations qui unissent les êtres humains à leur
environnement.Cette transformation liée à l'industrialisation des
rapports entre l'homme et son environnement naturel aboutit,en
définitive,à une augmentation et à une diversification
des manifestations de la délinquance écologique,si bien que la
protection de l'environnement est devenue aujourd'hui une préoccupation
majeure de cette fin de siècle.
L'analyse de l'activité judiciaire en France et au
Québec montre que peu de délinquants écologiques
sont pénalement condamnés, nonobstant la
réalité et la gravité des actes de délinquance
écologique perpétrés chaque année dans ces deux
pays(64).
Le juriste ne saurait se satisfaire de cet état de
fait, car de l'effectivité de la protection de la valeur sociale
environnement dépend à terme la survie des espèces.
La responsabilité pénale, parce qu'elle a pour
but de désamorcer une réaction émotionnelle du corps
social et de sanctionner une atteinte aux valeurs morales fondamentales ne
saurait avoir qu'une existence potentielle. En matière environnementale,
l'enjeu de l'effectivité de la norme pénale est certes juridique
mais il est surtout philosophique et éthique, car seule une
reconnaissance effective de la responsabilité pénale du
délinquant écologique peut imposer et légitimer
l'existence de l'environnement en qualité de nouvelle valeur sociale
protégée. C'est pourquoi il implique aussi une prise de
conscience de l'ensemble du corps social. Une loi qui n'est pas soutenue par un
consensus populaire est, en effet, en péril
d'ineffectivité(65). Aussi, tout citoyen français ou
québécois doit être convaincu du fait qu'un acte de
délinquance écologique constitue un comportement dangereux devant
engager la responsabilité pénale parce qu'il menace, à
plus ou moins long terme, la survie des espèces. C'est dire combien
s'impose à l'égard de tous une éducation environnementale
afin de susciter cette conscience écologique qui aujourd'hui encore,
fait trop souvent défaut.
C'est pourtant au prix d'une telle éducation que l'eau
pure, l'air non pollué ou la survie du béluga du Saint-Laurent
apparaitrons comme des valeurs infiniments précieuses.
(64) P. Mistretta Thèse de Doctorat en
Droit pénal de l'environnement français,
Université Jean-Moulin Lyon-3, 13/01/1998 ;
(65) P. Mistretta Thèse de Doctorat en
Droit pénal de l'environnement français,
Université Jean-Moulin Lyon-, 13/01/1998.
ANNEXES
CONVENTION SUR LE COMMERCE INTERNATIONAL DES
ESPÈCES DE FAUNE ET DE FLORE SAUVAGES MENACÉES D'EXTINCTION
(CITES)
La convention sur le commerce international des espèces
de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES selon le
sigle anglo-saxon) est un accord intergouvetnemental signé le 3 Mars
1973 à Washington.Son objet fondamental est de protéger les
espèces animales et végétales menacées d'extinction
par les échanges internationaux en contrôlant le commerce.Elle est
connue aussi sous le nom de «Convention de Washington».
Un secrétariat permanent installé à
Genève est chargé d'assurer le suivi de l'application de la
convention. En Novembre 2005, le nombre d'adhérents à la
convention de Washington s'élève à 169.
Le contrôle s'applique aussi bien aux animaux et
végétaux, morts ou vivants, qu'à toutes les parties
reconnaissables ainsi qu'aux produits dérivés (manteaux de
fourrure par exemple).Toute personne ou toute société
transportant des plantes ou des animaux inscrits dans les annexes est
concernée, quel que soit le but de l'opération (commerce,
cadeaux, usage personnel...).
Les espèces inscrites ne peuvent faire l'objet d'un
transport que sous le couvert des documents prévus par la convention
(permis d'exportation,permis d'importation...) délivrées par les
autorités compétentes(Pour la France,c'est le Ministère de
l'écologie et du développement durable,pour le
Québec,c'est le Ministère de l'environnement,du
développement durable et des parcs).
Les espèces animales et végétales
concernées par la convention sont énumérées dans
les trois annexes:
-- Annexe I : espèces menacées d'extinction
(environ 830) par le commerce ;
-- Annexe II : espèces vulnérables (environ 32
500) dont le commerce n'est pas interdit mais reglémenté ;
-- Annexe III : espèces inscrites (environ 300) dans le
cadre national d'un pays.
Au niveau de l'union européenne, un règlement
communautaire, datant de 1984, assure la coordination et le renforcement des
règles applicables dans le cadre de l'union.
Les
conférences de la CITES
Tous les deux ou trois ans, une « conférence des
parties « réunit tous les etats membres pour examiner les
évolutions à apporter à la convention de manière
à améliorer son éfficacité.
La treizième séssion de la
conférence des parties s'est achevée le 14 Octobre 2004
à Bangkok. Parmi diverses espèces, des arbres et des poissons
ont été ajoutés aux annexes ce qui permettra une meilleure
protection de ces espèces contre leur surexploitation (par exemple pour
le poisson Napoléon). La CITES étend également son action
à la flore médicinale dont la commercialisation connaît un
accroissement très important. La quatorzième conférence
est prévue en 2007 aux Pays-Bas.
Annexe I
de la CITES
L'Annexe I est la liste de celles des espèces animales
et végétales couvertes par la CITES dont la survie est la plus
compromise (Article II, paragraphe 1 de la convention). Ces espèces sont
menacées d'extinction aussi la CITES en interdit-elle
généralement le commerce international des spécimens.
Cependant, leur commerce peut être autorisé dans
des conditions exceptionnelles-pour la recherche scientifique par exemple.
Quand c'est le cas, un permis d'exportation(ou un certificat de
réexportation) et un permis d'importation sont délivrés
(Article III de la Convention).
Annexe
II de la CITES
L'Annexe II est la liste des espèces qui, bien que
n'étant pas nécessairement menacées actuellement
d'extinction, pourrait le devenir si le commerce de leurs spécimens
n'était pas étroitement contrôlé.
Elle comprend aussi ce qu'on appelle les « espèces
semblables «, c'est à dire celles dont les spécimens
commercialisés ressemblent à ceux des espèces inscrites
pour des raisons de conservation (Article II, paragraphe 2 de la convention).
Le commerce international des spécimens des espèces inscrites
à l'Annexe II peut être autorisé quand c'est le cas, un
permis d'exportation ou un certificat de réexportation est
délivré; un permis d'importation n'est pas nécessaire. Les
autorités chargées de délivrer les permis et les
certificats ne devraient le faire que si certaines conditions sont remplies et
surtout que si elles ont l'assurance que le commerce ne nuira pas à la
survie de l'espèce dans la nature (Article IV de la Convention).
Annexe III de la CITES
L'Annexe III est la liste des espèces inscrites
à la demande d'une Partie qui en réglemente déja le
commerce et qui a besoin de la coopération des autres Parties pour en
empêcher l'exploitation illégale ou non durable (Aricle II,
paragraphe 3 de la Convention). Le commerce international des spécimens
des espèces inscrites à cette annexe n'est autorisé que
sur présentation des permis ou certificats appropriés (Article V
de la Convention).
BIBLIOGRAPHIE
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F. Schaffer, P. Laporte, 1995. Rapport sur la
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p.53.
N. Traversy, R. Langevin, 1997.»Protection des
habitats.Objectif:70 000 hectares»,pp.2-3.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction Générale
..............................................................................................................
3
Ière Partie : Un objectif commun : assurer le
mieux-être des écosystèmes .....................
6
Chapitre 1 : Des avancées positives
.....................................................................................
7
Section 1 : La France
............................................................................................................
7
Paragraphe 1 : Etat et spécificité des
espèces animales françaises ..................................
7
Paragraphe 2 : Etat et spécificité de la
flore française ......................................................
8
Section 2 : Le Québec
..........................................................................................................
9
Paragraphe 1 : Etat et spécificité des
espèces animales québécoises
............................. 9
Paragraphe 2 : Etat et spécificité de la
flore québécoise
................................................. 9
Chapitre 2 : Assurer le mieux-être des
écosystèmes
........................................................ 10
Section 1 : Les conséquences néfastes de
la disparition des espèces ..............................
10
Paragraphe 1 : Les menaces qui pèsent sur le
patrimoine naturel français ................. 10
Paragraphe 2 : La fragilisation de la
biodiversité québécoise
....................................... 12
Section 2 : Des orientations protectrices des
espèces s'imposent face à ces menaces ...
14
Paragraphe 1 : Utiliser et valoriser les
espèces sans compromettre les possibilités et les
capacités de renouvellement
...............................................................................................
14
Paragraphe 2 : Préserver les
espèces,soit d'une utilisation humaine nuisible,soit de
phénomènes naturels jugés dommageables
......................................................................
15
Paragraphe 3 : Protéger la
biodiversité et les
écosystèmes....................................
16
Paragraphe 4 : Protection de la
biodiversité : aller à
l'essentiel.............................. 18
IIème Partie : Sauvegarde du patrimoine naturel
par la consolidation d'un réseau d'aires protégées
...............................................................................................................................
20
Chapitre 1 : Consolidation d'un réseau d'aires
protégées et protection intégrée des espèces
et des espaces
...........................................................................................................................
20
Section 1 : Le renforcement d'un réseau d'aires
protégées au Québec ..........................
21
Paragraphe 1 : Le réseau des aires
protégées du Québec
................................................ 21
Paragraphe 2 : Les fondements juridiques de la
protection des espèces ....................... 23
Paragraphe 3 : Les priorités de conservation de
certaines espèces menacées ............. 24
Section 2 : La protection intégrée des
espèces et des espaces en France ........................
26
Paragraphe 1 : Les fondements juridiques et
scientifiques de la protection des espèces ... 26
Paragraphe 2 : L'influence internationale
...........................................................................
27
Paragraphe 3 : La protection intégrée
des espèces et des espaces .....................................
28
Chapitre 2 : Protection des espèces
menacées ou vulnérables et maintien de la diversité
génétique et de la diversité des espèces
.........................................................................
33
Section 1 : La protection des espèces
menacées ou vulnérables au Québec ...............
33
Paragraphe 1 : La Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables ...............................
33
Paragraphe 2 : Protection des espèces
menacées ou vulnérables en forêt publique ......
35
Paragraphe 3 : Protection des espèces
végétales menacées ou vulnérables ...............
37
Paragraphe 4 : Le centre de données sur le
patrimoine naturel du Québec ................
40
Section 2 : Le maintien de la diversité
génétique et de la diversité des espèces en
France... 41
Paragraphe 1 : La protection des espèces
animales .................................................
41
Paragraphe 2 : La protection des espèces
végétales ..................................................
48
Paragraphe 3 : La gestion des équilibres
biologiques des espèces ............................
50
Paragraphe 4 : La responsabilité pénale
en cas d'atteinte à la survie et à l'intégrité des
espèces
............................................................................................................................................
51
Conclusion
.........................................................................................................................
53
|