WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégies de sortie de crise pour le coton africain à  l'OMC et au-delà . Défis actuels et futurs

( Télécharger le fichier original )
par Hadi Honoré YONLI
Global Business School, Tarragona (Espagne) - Master en relations internationales 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.1.2 Cadre de juillet 2004 : le coton trouve sa place

Après Cancun, les pays membres de l'OMC se fixèrent comme nouvelle échéance le vendredi 30 juillet 2004 pour parvenir à un accord sur un ensemble d'accords-cadres. D'intenses négociations ont donc eu lieu dans les semaines précédent ce qu'on a appelé «l'ensemble de résultats de juillet» ou encore « cadre de juillet 2004 ». Dans ce contexte, le C_4 a poursuivi ses efforts afin de faire adopter la question du coton comme un sujet autonome dans les négociations et d'obtenir une solution rapide compte tenu de la situation difficile dans leurs pays. Ils ont notamment tenu des consultations avec la délégation américaine et organise à plusieurs événements comme les journées de coton dénommées « cotton days ».

En mars 2004, à la demande des pays africains, le secrétariat de l'OMC a organisé un atelier à Cotonou (Bénin) sur le sujet au cours de laquelle il fut reconnu que le dossier coton recouvre deux composantes : une relative à l'aspect commercial à traiter au sein des négociations à l'OMC, et l'autre, liée à la dimension du développement pour laquelle les pays développés et les organisations

internationales ont été invitées à aider les pays africains à surmonter les difficultés de la filière, relatives notamment aux problèmes de recherche pédologique, de rendement et de réorganisation structurelle de la filière. Deux mois plus tard, l'Union européenne a convoqué un grand Forum à Paris sur l'aspect développement de la

11 Concurrence, investissements, facilitation des échanges et marchés publics

15

filière cotonnière en Afrique, au cours duquel elle a pris un certain nombre d'engagements pour aider la production du coton en Afrique dans le cadre d'un partenariat UE-Afrique sur le coton.

En prélude aux importantes négociations prévues fin juillet à Genève, les ministres du commerce du Groupe G-90 (ACP, PMA, Groupe africain) se sont réunis à Maurice début juillet 2004 une déclaration qui réaffirme que « le G-90 insiste sur la nécessité de l'aborder en tant que question distincte et séparée et non pas dans le cadre des négociations globales sur l'agriculture. L'ensemble de résultats de juillet doit inclure un engagement clair de traiter rapidement et minutieusement les aspects de l'initiative liés au commerce et les aspects liés au développement par le biais d'un processus rapide ».

Après la distribution du projet de texte de «l'ensemble de résultats de juillet» par le secrétariat de l'OMC le 16 juillet qui donne un aperçu de l'état des négociations dans tous les domaines et doit servir de base pour négocier l'accord cadre du 31 juillet, les Membres ont entamé des négociations intensives de deux semaines sous diverses formes à partir du 19 juillet. Concernant le coton, une réunion de négociation a été convoquée entre la délégation du C_4 et celle des Etats-Unis emmenée par Robert Zoellick, qui deviendra par la suite président de la Banque Mondiale. Après 19 heures de négociation ininterrompue, la délégation américaine reconnut finalement que l'initiative en faveur du coton était une question sérieuse qui méritait d'être résolue mais qui doit être traité dans le volet agriculture car le coton est un produit agricole.

Après des mois de négociation à la suite de Cancun, le C_4 accepta l'inclusion du coton dans la négociation agricole globale en juillet 2004. Néanmoins, tous les membres de l'OMC ont approuvé la nécessité d'un traitement « ambitieux, spécifique et rapide » pour le coton. Le C_4 obtint également la création d'un sous-comité coton au sein du Comité Extraordinaire sur l'agriculture qui malheureusement n'est jamais devenu un organe incontournable pour la négociation sur le coton.

Après juillet 2004, les négociations s'engagèrent sur une route longue et sinueuse. L'action politique était toujours nécessaire mais la mobilisation des ressources humaines du C_4 ne fut pas toujours aisée. Toutefois, chacun des pays du C_4 a pu établir une mission à Genève, ce qui a beaucoup amélioré leur participation effective à la négociation et la coopération entre les membres de ce groupe.

Au bout du compte, toutes ces consultations informelles conduisirent à des décisions relatives au coton dans l'ensemble de résultats de juillet 2004, et notamment que l'Initiative sectorielle en faveur du coton serait abordée de deux manières distinctes : d'une part la considérations de ses « aspects relatifs au commerce », qui relèvent de la compétence de l'OMC, et d'autre part les « aspects relatifs au développement » pour lesquels le rôle de l'OMC serait d'encourager et de guider le renforcement de l'aide au développement du secteur du coton dans les pays affectés.

16

Avec l'ensemble de résultats de Juillet 2004 et l'inclusion du dossier coton dans le programme de Doha pour le développement, les efforts fournis par le C_4 jusque-là étaient en partie récompensés. Cependant, la pression des différents alliés fut si forte que le C_4 fut obligé d'accepter que le dossier soit versé dans les négociations agricoles, et n'ont donc pas obtenu de faire du coton un dossier autonome comme il l'avait souhaité. Le C_4 s'est alors résolu à travailler pour sécuriser un bon résultat pour le coton dans le cadre des négociations agricoles.

L'accord prévoyant que le coton serait traité de manière "ambitieuse, rapide et spécifique" dans le cadre des négociations sur l'agriculture, un Sous-comité coton fut créé au sein de l'OMC le 19 novembre 2004. Celui-ci a pour mandat de faire porter ses travaux sur « toutes les politiques ayant des effets de distorsion des échanges affectant le secteur », dans les trois domaines clés des négociations sur l'agriculture, nommément l'accès au marché, les subventions à l'exportation et le soutien interne du coton. Malheureusement après Hong Kong, ce Comité n'est jamais devenu un organe incontournable pour la négociation.

Le travail du sous-comité s'est ensuite intensifié en aval de la sixième conférence ministérielle qui devait se tenir à Hong Kong en décembre 2005, avec la soumission de deux propositions importantes par le C_4 et l'Union européenne lors de la huitième réunion du Sous-Comité du coton le 18 novembre 2005 qui comprenaient des mesures que les Ministres pourraient prendre à Hong Kong.

D'une part, la proposition du C_4 prévoyait l'élimination totale des subventions à l'exportation sur le coton d'ici à la fin de l'année 2005 ainsi que des améliorations substantielles en termes d'accès aux marchés avec accès en franchise de droits et sans contingent pour le coton des pays les moins avancés. Concernant le soutien interne ayant des effets de distorsion des échanges, la proposition prévoyait une élimination progressive à hauteur de 80 pour cent d'ici à la fin de 2006, plus 10 pour cent en 2007 et 10 pour cent en 2008, pour aboutir à une élimination totale au 1er janvier 2009. Finalement, le texte abordait les aspects relatifs au développement en proposant un fonds d'urgence en cas d'effondrement des prix internationaux, ainsi qu'une assistance technique et financière pour le secteur du coton en Afriquei.

D'autre part, la proposition de l'Union européenne pour Hong Kong demandait que les Ministres conviennent de réductions plus importantes pour le coton que pour le reste de l'agriculture en ce qui concerne les trois piliers. Par ce texte, l'UE faisait également savoir qu'elle était prête à éliminer tous les droits, contingents et autres restrictions quantitatives sur les importations provenant de tous les pays, les soutiens internes ayant le plus d'effets de distorsion des échanges (MGS) et toutes les subventions à l'exportation, et à appliquer des disciplines sur les subventions relevant de la catégorie bleue dès l'année 2006.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams