Le paysage urbain d'Annaba et très diversifié,
les montagnes, la mer, les collines, les plaines et des tissus urbains
très variés morphologiquement et architecturalement. La richesse
du paysage annabi réside, donc, dans sa variété.
Cependant, l'ignorance et la méconnaissance du patrimoine bâti et
ses abords influent très négativement sur ce paysage. Vu sa
situation et son relief, Annaba a subit un déséquilibre
morphologique au niveau de sa structure urbaine : une asymétrie entre la
ville centre « compacte » et son extension
«étalée» qui a causé un dysfonctionnement entre
les deux parties avec la dominance commerciale et de service à la
première. Ce dysfonctionnement peut être justifié par la
crise de logements qui a généré une occupation anarchique
et illicite du foncier. Résoudre le problème de logements est la
plus importante priorité de la politique urbaine algérienne, ce
qui veut dire que le foncier est plus exploité en logements, au point
d'occuper des terrains de servitude et de réserves pour une construction
rapide, à cause de la demande excessive. Dans ces conditions, les
idées innovatrices, les projets de caractère surtout culturel,
les parcs et jardins et les projets touristiques sont oubliés et, donc,
des potentiels sont souvent ignorés ; commençant par les
richesses naturelles ; montagnes, forêts, des cotes littorales, des lacs
et rivières, devenus des collectes des eaux usées, et arrivant
à l'ignorance de ses éléments historiques, constituant
l'identité sociale et territoriale, qui subissent une dégradation
majeure de la Médina « vieille ville », le centre
colonial et l'ignorance totale de la cité antique et de ses abords.
La dégradation et l'oubli des monuments et sites
historiques de la ville a conduit à un désengagement continu de
la population de son histoire. La valeur mémorielle que le patrimoine
bâti assure, se trouve face à la disparition, où la
société ne trouvera aucun lien entre ses individus. Ce
problème est une des causes de la production des non-lieux. Annaba
risque, alors, de se transformer en un non-lieu dépourvu d'un
caractère spécifique à la ville et
144
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
sa société, si la décadence du
patrimoine bâti continue. Les abords de ce patrimoine bâti sont
complètement délaissés, en accueillant des maisons
précaires, des lotissements et des installations industrielles sans
aucune prise en compte des textes juridiques visant la protection du patrimoine
bâti et de ses abords. Les abords ne sont pas, souvent, mentionnés
dans les POS contenant un monument ou un site historique, et des permis de
construire sont délivrés pour des constructions qui menacent la
visibilité de ces monuments.
Le paysage d'Annaba semble être chaotique suite aux
actions d'urbanisations continues et démesurées. Aussi, la
représentation paysagère est vraiment illisible, du fait de la
méconnaissance et la détérioration du patrimoine
bâti, qui joue le rôle d'un élément permanent dans le
paysage et qui produit des lieux, en son union avec ses abords, qui rappelle la
mémoire collective responsable de la cohésion sociale et de
l'épanouissement des pratiques sociales qui définissent
l'identité du peuple. Le cas où l'intérêt est
complètement sur le patrimoine bâti, sans prendre en
considération ses abords, peut nuire à la lecture historique du
monument ou du site historique, même quand ce dernier est
bénéficiaire d'une opération de conservation (le cas
d'étude de la présente recherche). Le patrimoine bâti est
de la valeur de ses abords d'où les deux se complète dans un
paysage identitaire qui marque la ville.