III.2. La contribution paysagère des abords du
patrimoine bâti dans la représentation identitaire
Le patrimoine bâti seul ne peut spatialiser un paysage
représentatif. Le patrimoine bâti dans le néant ne peut
représenter que sa matérialité. Les abords jouent le
rôle de contextualisation, à la fois visuelle, esthétique,
culturelle, mémorielle et paysagère. Le site naturel est un
participant majeur dans la production d'une représentation, qu'il soit
une plaine, une montagne ou une colline sur laquelle un monument historique est
implanté, change complètement la perception de ce dernier. Les
constructions autour de ce monument témoignent l'unité
architecturale qui produise une valeur esthétique du paysage
perçu. Cependant, pour que les abords du patrimoine bâti puissent
avoir une contribution sensible, dans la production et l'appréciation
des paysages représentatifs de l'identité, ils doivent avoir une
contribution perceptive (cf chapitre]) et une contribution
mémorielle (cf chapitre 2).
Si le paysage est une présence et une
représentation, les abords contribuent à ces deux entités.
Ils contribuent à la présence matérielle du fait qu'ils
forment avec le patrimoine bâti un lieu offert à
l'expérience humaine, qui participe à l'engagement et
l'attachement de la société à ce paysage. Les abords
contribuent aussi à la temporalité du paysage
représentatif de l'identité, à partir de leur valeur
mémorielle qui fait durer la représentation mentale dans le temps
et qu'elle soit ancrée dans l'esprit de la société.
L'ensemble indissociable du patrimoine bâti et ses abords
représente une symbolique particulière en témoignant la
relation entre l'intervention humaine et son environnement paysager, qu'il soit
naturel ou urbain.
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