PREMIERE PARTIE :
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CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE
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Ce chapitre se propose de donner les méthodes
utilisés afin de conférer une valeur économique à
des bien non échangeables sur le marché, ainsi que les bases
théoriques de cette évaluation.
I. VALEUR ECONOMIQUE DES BIENS NON MARCHANDS
La plupart des biens et services ne sont pas
échangeables sur les marchés. Leur valeur économique (le
prix que les gens seraient disposés à payer pour ces services)
n'apparait pas dans les prix des marchés. La seule façon de leur
attribuer des valeurs monétaires est de recourir aux méthodes
alternatives d'évaluation.
La démarche d'évaluation économique
totale s'inscrit dans le cadre du courant de la science économique
appelée «économie du bien-être ». Pour ce
courant, le marché est un parfait révélateur de
préférence, quelles qu'elles soient. Ces
préférences sont exprimées par des consentements à
payer et à recevoir, dont l'égalisation fournit en principe le
prix de marché. Ainsi parle-t-on d'actifs naturels.
L'économie du bien-être est une branche de
l'économie néoclassique. Elle est « individualiste
méthodologique », en ce sens que l'agent économique
individuel est une parcelle du tout social, ce qui permet de considérer
l'intérêt collectif comme étant la somme des
intérêts individuels, seuls des individus ayant des
intérêts et des buts.
La polémique entourant les questions
d'évaluation économique des biens non marchands résulte de
la confusion faite entre la valeur économique et toutes autres valeurs,
éthiques ou morales par exemple. L'objectif des méthodes
d'évaluation n'est pas d'attribuer une valeur universelle indiscutable
pour chaque bien, mais d'attribuer une valeur monétaire à ces
biens.
La mesure de la valeur des biens et services non marchands
suppose la prise en compte de ces dimensions et attributs. Ces valeurs peuvent
être liées ou non à un usage donné. La
littérature distingue les valeurs suivantes :
I.1 La valeur d'usage
La valeur d'usage se rapporte à l'ensemble des usages
qui est fait du milieu, à des fins de production ou de consommation.
Elle est composée de la valeur d'usage directe, de la valeur d'usage
indirecte et de la valeur d'option.
La valeur d'usage directe résulte de l'utilisation du
milieu à des fins de production ou de consommation. Elle regroupe les
flux d'utilité dont on profite directement.
La valeur d'usage indirecte est liée au changement de
la valeur de production ou de consommation de l'activité qu'elle
protège ou soutient et contribue à son bon fonctionnement.
Toutefois cette contribution n'est ni commercialisée, ni
financièrement rétribuée mais reste directement
liée aux activités économiques.
La valeur d'option correspond à une valeur d'usage
particulière. Elle correspond à ce que les usagers sont
prêts à payer pour maintenir l'option d'usages futurs, et pas
toujours connus, du bien. Elle réside dans le désir de profiter
d'une certaine ressource dans le futur. Même si les individus n'en tirent
pas à l'heure actuelle davantage d'usage directe ou indirecte, ils
souhaitent la conservation de ces biens comme option dans l'avenir. Cette
catégorie de valeur intervient lorsqu'on a aucune certitude quant
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la future demande d'un bien et/ou à sa
disponibilité. La valeur d'option permet d'introduire le temps dans
l'évaluation et la décision.
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