DEUXIEME PARTIE :
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ANALYSE DESCRIPTIVE ET ÉCONOMÉTRIQUE DU
CAP
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Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, nous
présenterons à la suite les populations MBORORO du nord-ouest,
ensuite une analyse descriptive, une analyse économétrique des
déterminants du CAP. Toutefois, il faut rappeler que les questionnaires
utilisés pour l'enquête comportent trois (3) sections. La
première section porte sur les informations concernant les parents. La
deuxième section porte sur le l'attitude des parents vis-à-vis de
l'éducation de leurs enfants. La troisième section a trait aux
questions de valorisation. Cette section met aussi l'accent sur la MEC et sur
le CAP. Un format de questionnaire avec la méthode d'enchères et
un autre format avec une carte de paiement sur le CAP sont les deux formats de
questionnaires qui ont été utilisés.
I. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS
MBORORO DU NORD- OUEST
I.1 Origine
Les MBORORO sont un sous-groupe ethnique du groupe FULANI,
qui se traduit littéralement par « qui parle FUFULDE ». Ils
sont originaires du nord de l'Afrique, et se sont installés dans le
reste du continent par migrations successives, au cours des siècles.
Les premières installations des MBORORO dans le
nord-ouest remontent à 1918-19. Ils sont alors à la recherche des
hautes prairies et des sources natronées, choses propices à
l'élevage du bétail.
I.2. Mode de vie et sources de revenus
Les MBORORO se caractérisent par une même
façon de vivre et par des occupations presqu'exclusivement pastorales.
En même temps que la fixation des éleveurs en saison de pluie, la
transhumance de saison sèche est généralisée. Pour
les MBORORO, le bétail n'est pas séparé de la population,
il en fait un « campement » : Lieu des hommes et des troupeaux.
L'endroit n'est pas habité pour lui-même, mais parce que le
bétail revient là chaque soir, qu'il y reste et qu'il s'y repose.
Les MBORORO ne peuvent vivre avec leurs troupeaux qu'en s'isolant en brousse.
Pour ces populations, la brousse n'est pas l'étendue non
humanisée et inquiétante des cultivateurs ; c'est le cadre
familier de vie des animaux et des gens qui s'en occupent.
L'attention apportée par le gouvernement Camerounais
au règlement des conflits entre éleveurs et cultivateurs,
l'encadrement des populations par les services sociaux, semblent augurer que
les populations MBORORO du nord-ouest s'intègrent à la
région ; pourtant ce n'est pas le cas.
Les éleveurs affirment qu'ils ne sont pas
considérés comme des citoyens à part entière. Ils
se heurtent à une défiance, à une inhospitalité
permanente de la part des villageois.
Les MBORORO du nord-ouest n'ont jamais réussi à
être représentés par une institution officielle. Ils n'ont
aucune autorité administrative. Ils sont organisés, au niveau
local, autour des ARDO (patriarche MBORORO), ce qui préserve, d'une
certaine manière, leur identité.
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