L'humanisation des lieux de détention au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Vincent Pascal MOUEN MOUEN Université catholique d'Afrique centrale - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2009 |
B- Les autres mesures envisageablesL'utilisation des mesures alternatives à l'enfermement pourrait devenir une arme efficace dans la lutte contre la surpopulation carcérale surtout dans un contexte où les magistrats ont systématiquement recours à la détention préventive, même pour des délits mineurs. Le travail d'intérêt
général (TIG) est sans doute le substitut le plus
efficace aux courtes peines d'emprisonnement. Il consiste pour le
condamné à accomplir pendant une durée bien
déterminée (comprise entre 40 et 140 heures dans le droit
français), un travail non rémunéré au profit d'une
personne morale de droit public ou d'une association habilitée. Peu réaliste dans le contexte africain, l'arrêt domiciliaire sous surveillance électronique (ou bracelet électronique), prévu par les lois françaises du 19 décembre 1997 et du 15 juin 2000, est en place à titre expérimental depuis septembre 2000. Il place le condamné sous surveillance électronique via un bracelet émetteur signalant au service chargé de la surveillance tout dépassement d'un rayon d'action fixé par le Juge d'application des peines. Son principal avantage étant de ne pas couper le condamné de tout lien social ce qui est inestimable. Au 1er octobre 2002, 393 mesures avaient été prononcées avec un taux d'échec très faible.176(*) Le bracelet électronique constitue donc une alternative pertinente à l'emprisonnement et une modalité du contrôle judiciaire de nature à limiter le nombre de détentions provisoires. Le suivi socio judiciaire177(*) est une peine
destinée aux personnes condamnées pour une infraction sexuelle.
L'objectif poursuivi est de prévenir la récidive des
délinquants sexuels, notamment en les « incitant »
fortement à suivre un traitement. Le suivi socio judiciaire est
prononcé par le tribunal ou la Cour en complément ou à la
place de la peine de prison. Il implique que le condamné devra se
soumettre, immédiatement ou à sa sortie de sa prison s'il est
incarcéré, à un suivi judiciaire, social et
éventuellement médical. S'il ne se conforme pas à ses
obligations, le condamné devra exécuter une peine de prison
supplémentaire.
* 172 Les peines alternatives à la prison et l'aménagement des peines, une solution pour vider les prisons ? http://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/prisons/alternatives_amenagement.html * 173 GUIMDO (B-R), « Les alternatives à l'emprisonnement dans les contextes de surpeuplement carcéral : le cas du Cameroun », op.cit. * 174 Règles minima des Nations Unies pour l'élaboration de mesures non privatives de liberté Adoptées par l'Assemblée générale dans sa résolution 45/110 du 14 décembre 199 * 175 La déclaration de Kampala sur les conditions de détention en Afrique, 21 septembre 1996. * 176Les peines alternatives à la prison et l'aménagement des peines, une solution pour vider les prisons ? http://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/prisons/alternatives_amenagement.html, consulté le 01.05.2009. * 177 Cette mesure est surtout utilisée lorsque la juridiction saisie estime que l'infraction commise résulte d'une défaillance psychologique du délinquant. * 178 http://lib.ohchr.org/HRBodies/UPR/Documents/Session4/CM/ACAT_FIACAT_CMR_UPR_S4_2009_ACATCameroun_FederationInternationaledelActiondesChretienspourlAbolitiondelaTorture_FR_JOINT.pdf, consulté le 01.05.2009. |
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