SIGLES ET ABREVIATIONS
al.  Alinéa 
AP  Administrateur de Prison ou Administration
Pénitentiaire 
APDHAC Association pour la Promotion des Droits de
l'Homme en Afrique    Centrale 
CDJP  Commission Diocésaine Justice et
Paix 
CIJ  Cour Internationale de Justice 
CNDHL Commission Nationale des Droits de l'Homme et
des Libertés 
DAPEN Direction de l'Administration
Pénitentiaire 
DUDH  Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme 
ENAP  Ecole Nationale d'Administration des
Prisons 
FED  Fonds Européen de
Développement 
GP    Gardien de Prison 
GCP    Gardien Chef de Prison 
IP  Intendant de Prison 
MINATD Ministère de l'Administration du
Territoire et de la Décentralisation 
PACDET Programme d'Amélioration des Conditions
de Détention et du Respect des Droits de l'Homme 
PIDCP Pacte International Relatif aux Droits Civils et
Politiques 
PIDESC Pacte International Relatif aux Droits
Economiques Sociaux et Culturels 
PUF  Presses Universitaires de France 
TGI  Tribunal de Grande Instance 
TPI  Tribunal de Première Instance 
UCAC  Université Catholique d'Afrique
Centrale 
RESUME
L'observation même furtive des lieux de détention
au Cameroun montre un dysfonctionnement de la structure pénitentiaire
qui se traduit par la dégradation des conditions de détention et
la banalisation de  toute sorte  de violation des droits des personnes
incarcérées au mépris des règles internationales et
des engagements internationaux de l'Etat camerounais. Les lieux de
détention entendus dans la présente étude comme l'ensemble
des lieux où s'exécutent des mesures légales de privation
de liberté se caractérisent par une dégradation continue
des conditions de détention. L'humanisation des lieux de
détention au Cameroun qui est pourtant appelée de tous les voeux
se heurte ainsi à des obstacles liés pour l'essentiel à la
volonté politique peu affirmée de l'Etat camerounais dans la
protection des intérêts et des droits de la personne privée
de liberté.  
Si le contexte économique peut être excipé
comme argument, il ne saurait cependant à lui seul justifier l'absence
d'humanité dans les lieux de détention  car dans la lutte pour la
réalisation et la satisfaction permanente des droits fondamentaux des
personnes incarcérées, l'Etat du Cameroun 
bénéficie d'un apport non négligeable de la
société civile et des partenaires extérieurs,
malgré les velléités d'instrumentalisation de cette
assistance. 
Comme processus devant conduire à terme à
l'amélioration des conditions de détention par la satisfaction et
à la réalisation permanente des droits fondamentaux des personnes
incarcérées, l'humanisation des lieux de détention ne vise
pas l'érection au sein de la société, d'une caste
constituée de délinquants qui jouissent de tous les
privilèges du fait de la protection internationale dont ils
bénéficient. Mais plutôt, il s'agit de susciter en ces
délinquants, par le respect de leur dignité, de la
considération pour soi et autrui. Pour ce faire, le tribut qu'ils paient
à la société à travers la privation de
liberté, au lieu d'en faire des citoyens à part, devrait
plutôt contribuer à leur resocialisation. D'où
l'émergence d'une nouvelle politique pénitentiaire qui
privilégiera les mesures alternatives à l'emprisonnement.  
Mots-clés 
Lieu de détention - humanisation - peine alternative -
dignité humaine - emprisonnement -droits fondamentaux - détention
- détention préventive - liberté - droits de l'homme 
 |