La cyberdémocratie en RDC( Télécharger le fichier original )par Jean-Noël LEMFUKA AVA Université catholique du Congo - Licence en communications sociales 2012 |
2.2. CYBERDEMOCRATIE EN RDC 2.1. DEFISa) SITUATION DES TIC EN RDC34Pour mesurer le degré d'appropriation des technologies de l'information et de la communication et l'état d'avancement du processus de construction d'une société de l'information, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) et les Nations 33 Le classement 2005 : 1er Canada, 2ème Etats-Unis, 3ème ex-aequo France, Danemark, Singapour, l'Australie, Japon, Norvège et Finlande, 10ème ex-aequo Pays-Bas, Suède, Allemagne, Grande Bretagne, 14ème ex-aequo Belgique, Irlande, Mexique, Italie, Espagne, Malaisie, 20ème Portugal, 21ème Afrique du Sud, 22ème
Brésil, in 34 Nous nous sommes largement inspirés du document de la Cellule NTIC du Ministère des PTT « Etat des lieux le secteur des télécommunications et des technologies de l'information et de la communication en République Démocratique du Congo » (Publié le 20/11/2009) et de l'article de CRISPIN MALINGUMU SYOSYO ASSISTANT UNIKIN ET ENAP-KIN : « Degré d'appropriation de NTIC en RDC »,in Potentiel (du 24/05/2011) 35 C. MALINGUMU SYOSYO, « Degré d'appropriation de NTIC en RDC »,in Le Potentiel (du 24/05/2011) 32 Unies, ont mis au point un ensemble d'indicateurs comparatifs qui permettent de positionner un pays (en matière de construction d'une société de l'information) par rapport aux autres ayant presque un niveau de développement identique. Ces indicateurs sont : les indices de base de la société de l'information, l'indice de développement de l'UIT et l'indice de gouvernance électronique des Nations Unies. Selon le document de stratégies de développement des TIC du Congo-Kinshasa (2009), en fin 2007 et en termes d'accès et d'utilisation des TIC, le pays comptait au moins 20 fournisseurs d'accès et/ou de service Internet (FAI) reconnus, présents dans quelques grandes villes du pays et les chefs-lieux des provinces35. Selon les sources de l'Union Internationale des Télécommunications (2009), le nombre d'utilisateurs internet était de 47.590 et celui d'utilisateurs internet haut débit était de 1.500 pour un nombre total estimé d'utilisateurs internet fixé à 230.480. La télédensité internet était estimée à 0,37 utilisateurs internet pour 100 habitants, c'est-à-dire moins d'un habitant sur 100, la proportion de ménage disposant d'un ordinateur était de 0,3% et celle d'un ménage ayant accès à l'internet de 0,2%. Le niveau de la bande passante internationale par utilisateur internet était estimé à 43 bits par seconde, soit une forte baisse par rapport à son niveau de 2002, évalué à 100 bits par seconde. Le nombre de cybercafés était d'environ 200 concentrés à Kinshasa et dans les grandes villes et aucun « hot-spot » public à fin 2007. Cette faiblesse était due à l'absence de réseaux en fibre optique où les providers (fournisseurs d'accès internet) étaient tous obligés de développer leurs propres infrastructures (réseaux d'accès en boucle locale radio et liaisons de transmission par satellite). Le second est l'indice de développement des TIC. Cet indice mesure le niveau d'avancement des technologies de l'information et de la communication dans plus de 150 pays et compare les progrès réalisés entre les années 2002 et 2007. Il est construit à partir de trois sous indices pondérés: le premier est l' « accès aux TIC », qui mesure la disponibilité des infrastructures et l'accès aux services de base. Le 33 second sous indice est « l'utilisation des TIC » qui rend compte de l'appropriation des TIC par les citoyens et le niveau d'intensité dans l'utilisation des TIC. Le dernier sous indice est celui de « compétences en matière de TIC », qui mesure les capacités humaines au sein d'un pays donné disposé à utiliser les TIC. Selon l'UIT (2009), l'indice de développement TIC au Congo-Kinshasa est passé de 0,92 à fin 2002 à 0,95 en 2007, ce qui place le pays à la 151ème place sur 154 pays que compte l'indice à fin 2007 contre 144ème place en 2002. Ce qui dénote d'une amélioration très lente de la situation dans le pays au cours de ladite période. Au sujet de la sous indice « accès aux TIC » le pays occupe la dernière place en fin 2007 avec 0,80 alors qu'il se positionnait à la 147ème place en 2002. En matière d'« utilisation des TIC » le pays est classé à la 151ème sur le 154 que compte l'indice, avec un indice de 0,01 ; place qu'il occupait en 2002. Pour le sous indice « compétences en matière de TIC », le pays est à la 137ème place, avec 3,14 alors qu'il était à la 135ème place cinq ans auparavant36. Le dernier indice est celui du développement de la gouvernance électronique (e-Gouvernment Readiness index). Cet indice mesure le nouveau rôle que peut jouer un gouvernement donné en améliorant la délivrance des services publics, tout en veillant sur l'efficacité et la productivité des systèmes et processus publics. Il est un indice composite, car il comprend un sous indice de mesure du web, l'indice de mesure des infrastructures de télécommunications et le sous indice de mesure du capital humain. Selon la source des Nations unies de 2008, le Congo-Kinshasa avait un indice global de 0,2177 contre une moyenne de l'Afrique centrale situé à 0,2530 et mondiale de 0,4515. Le Congo-Kinshasa était classé, à fin 2008, à la 162ème place sur 192 pays de l'échantillon ayant servi au calcul de l'indice. En définitive, le faible niveau de l'indice Web confirme largement le fait que le gouvernement congolais utilise peu ou pas les technologies de l'information et de la communication pour améliorer l'offre de services publics à la fois au niveau national qu'interministériel. Cette faiblesse confirme également que le pays a encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir mettre en oeuvre les services e-Gouvernement spécialement dans leur phase transactionnelle. Les données disponibles indiquent 36 C. MALINGUMU SYOSYO, op. cit. 34 d'une part, que le Congo-Kinshasa accuse un retard criant en matière du développement de la gouvernance électronique par rapport aux autres pays de la région et se disputerait la dernière place avec le Tchad et la République Centrafricaine. D'autre part, la faiblesse de cet indice indique que dans la plupart des administrations et entreprises congolaises, le traitement manuel de dossier prédomine à l'heure actuelle avec comme conséquences : (i) la lenteur dans le traitement et la facilité dans la falsification des données ; (ii) la conservation peu rassurante des données et des archives ; (iii) la difficulté de consultation des dossiers et documents et la perte de temps dans le traitement des dossiers ; (v) les délais importants pour l'obtention des documents administratifs ; (vi) le manque des statistiques fiables ; et (vii) la difficulté de transmission et de communication de l'information entre les différentes administrations et entreprises et même au sein de celles-ci37. |
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