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La cyberdémocratie en RDC

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par Jean-Noël LEMFUKA AVA
Université catholique du Congo - Licence en communications sociales 2012
  

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I.2. CADRE THEORIQUE : USAGE ET APPROPRIATION

SOCIALE DES TIC

Pour saisir l'objet de notre étude, nous nous inscrivons dans la perspective de la théorie des usages et appropriation sociale des TIC. D'aucuns pensent que l'usage est un phénomène complexe qui se traduit par une série de médiations complexes entre les dispositifs techniques et les acteurs humains. Aussi, la notion d'usage est un construit théorique et empirique.

Les usages de l'Internet font partie d'un ensemble plus vaste que constituent les usages des TIC, dont l'Internet serait le point de convergence et le modèle. Selon Francis JAUREGUIBERRY, dans la sociologie des usages des TIC, il existe deux approches méthodologiques. La première se propose : « d'évaluer, au-delà de l'aspect statistique de la diffusion, les effets des TIC sur l'organisation et le changement social. Il s'agit de voir comment la technique influe sur le socioculturel, l'économique et éventuellement la politique. Le second « part du principe que ce ne sont pas les techniques qui conditionnent les modes de vie, mais bien l'inverse. Organisations et croyances sociales, règles et cultures d'accueil déterminent l'acceptation, la transformation ou le rejet des nouvelles technologies. 26

Il se dégage d'abord que c'est la technique qui modèle le changement social, ensuite, c'est la reproduction des formes sociales qui conditionne le développement technologique. Jacques PERRIAULT abonde dans le même sens quand il affirme : «

26 F. JAUREGUIBERRY, Les branchés du portable, PUF, Paris, 2003, p. 27.

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qu'il n'y a ni déterminisme technologique intrinsèque, ni reproduction sociale totale, mais toujours un travail d'appropriation et de production » 27.

Il s'ensuit que, l'usage quotidien d'un média engendre chez les utilisateurs une appropriation de ce dernier. Ainsi Jouët affirme que « l'usager n'est plus un simple consommateur passif de produits et services qui lui sont offerts, même s'il garde bien évidemment sa qualité d'agent économique ; il devient un acteur. L'usage social des moyens de communication (médias de masses, nouvelles technologies) repose toujours sur une forme d'appropriation, l'usager construisant ses usages selon ses sources d'intérêts, mais la polyvalence des TIC se prête davantage à des applications multiformes (ludiques, professionnelles, fonctionnelles)28.

Le Dictionnaire Petit Robert défini l'appropriation comme un acte de s'approprier quelque chose29. `'S'approprier'' de quelque chose consiste à s'engager à l'apprivoiser, à la faire sienne. Dans cette perspective, l'appropriation d'un objet reste liée à la connaissance qu'on a de cet objet, ce qui implique par conséquent l'idée d'adaptation, de possession dans une démarche d'une technique nouvelle à acquérir.

L'appropriation implique l'idée de la propriété ou de l'appartenance. Autrement dit, s'approprier une chose, c'est l'adapter à soi et la destiner à un usage particulier. Serge PROULX aborde la notion d'appropriation à deux niveaux : collectif et individuel. Dans la démarche collective, l'appropriation est l'intégration d'une connaissance dans un schéma préexistant et déjà organisé. L'appropriation renvoie à la fois aux dimensions cognitives, comportementales et à la mise en oeuvre. Pour que cette appropriation soit effective, une certaine maîtrise technique s'avère nécessaire pour être mise au service des objectifs des utilisateurs.

27 J. PERRIAULT, La logique de l'usage, Flammarion, Paris, 1989, p.45

28 J .JOUET, « Retour critique sur la sociologie des usages », in Réseaux, Vol. 18 n°100 (2000), pp. 487-521.

29 P. ROBERT, Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. - Nouvelle édition revue, corrigée et mise à jour pour 1989.- Paris, Ed. Les Dictionnaires Roberts, 1988, p.90.

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La démarche individuelle de l'appropriation est quant à elle centrée sur l'acquisition individuelle de la connaissance et de la compétence particulière ou personnelle.

En effet, Serge PROULX définit quatre conditions pour l'appropriation d'une technique : a) maîtrise technique et cognitive de l'artefact ; b) intégration significative de l'objet technique dans la pratique quotidienne de l'usager ; c) l'usage répété de cette technologie ouvre vers des possibilités de création (actions qui génèrent de la nouveauté dans la pratique sociale) ; d) finalement, à un niveau plus proprement collectif, l'appropriation sociale suppose que les usagers soient adéquatement représentés dans l'établissement de politiques publiques et en même temps pris en compte dans les processus d'innovation (production industrielle et distribution commerciale)30.

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