A titre d'éducateur-stagiaire, je
suis chargé d'effectuer diverses tâches, sous
l'autorité du personnel éducatif présent durant
mes prestations. Je preste une moyenne de 20 heures par semaine
(week-end compris). Je suis mandaté pour les tâches
suivantes :
· Construire une relation authentique
avec les bénéficiaires du service et
répondre de manière adéquate à leurs besoins et
attentes explicites et implicites ;
· Intervenir auprès des
bénéficiaires de manière psychopédagogique
- en adéquation avec la philosophie et les valeurs de
l'institution et le code de déontologie de l'Aide à la Jeunesse -
au moyen des supports du quotidien : lever, préparation au départ
à l'école, accompagnement des devoirs scolaires et des repas,
toilettes, partage de moments collectifs devant les ordinateurs et à
l'occasion de jeux, moments de dialogue en individuel, accompagnement du
coucher (lecture d'une histoire), ... ;
· M'intégrer dans une équipe
pluridisciplinaire par :
- une collaboration professionnelle avec ses membres ;
- des interventions constructives lors de la réunion
d'équipe hebdomadaire ;
·
Animer des activités de plein air dans un
cadre de vert et sécure : promenades pédestres (ou
en luge l'hiver), cyclo-randonnées (VTT), plaine de jeux, ... ;
· Répondre au téléphone
et orienter les personnes ou transmettre des informations (dans
la limite de mon mandat) ou prendre des messages destinés aux autres
membres du personnel ;
· Concevoir et réaliser un projet
autour d'une utilisation saine des technologies de l'information et de la
communication (TV, Internet, console de jeux vidéo, GSM,
IPhone, ...).
L'assurance des moyens minimaux de subsistance
est, à mon sens, une mission pleinement remplie,
étant donné que tous les besoins physiologiques des usagers sont
satisfaits (un repas chaud tous les jours ; état salubre des
vêtements et locaux ; hygiène corporelle assurée).
L'insertion scolaire de chaque
jeune est parfaitement menée à bien par leur fréquentation
régulière de l'école.
Le développement des aptitudes personnelles
est soutenu de manière parcellaire, selon mes observations
:
· Seuls les enfants fréquentant l'enseignement
primaire et spécial sont aidés et stimulés dans leurs
devoirs. En effet, ceux-ci sont obligés d'être présent dans
le local d'étude, au minimum de 16h30 à 17h15, durant les
périodes scolaires. Là, l'un des éducateurs de service,
souvent assisté d'un stagiaire, garantit l'encadrement et le
contrôle des devoirs.
· Les jeunes scolarisés en secondaire, quant
à eux, ne sont pas tenus à une contrainte de présence.
J'ai rarement vu un adolescent du secondaire venir demander de l'aide à
un éducateur. Et pour cause : ceux-ci, après le souper :
- sont tenus d'effectuer certaines « corvées
» personnelles et n'ont alors plus beaucoup de temps à consacrer
à leurs devoirs ;
- communiquent avec des amis ou des proches via un
réseau social virtuel ou sont « scotchés » à
leur console vidéo, ou encore plongés dans leurs séries
télévisées quotidiennes
NB : J'estime que la consommation quotidienne des
écrans constitue une entorse au plein épanouissement d'un enfant
ou d'un adolescent. C'est pourquoi, dès que la météo est
favorable, je propose aux bénéficiaires des activités
d'extérieur.
Leur autonomisation est promue dans
la mesure où chacun doit prendre son tour de vaisselle et qu'il est
laissé à chacun la libre possibilité de participer
à la finalisation de la préparation du souper. Les adolescents
ont en plus la charge de ranger leurs vêtements.
Les moyens de s'intégrer socialement
sont procurés à chacun par :
· la fréquentation régulière d'au
moins une connaissance amicale ;
· une voire deux activités de loisirs par
semaine, bien que le jeune ne l'ait pas forcément choisi librement
(contradiction avec un item des moyens méthodologiques), mais il a
l'opportunité d'y fréquenter d'autres jeunes et d'autres adultes
(mouvements de jeunesse ; ateliers de hip-hop et break-danse d'une Maison des
Jeunes locale ; piscine le mercredi ; etc).
Une jeune orpheline de 6 ans, ne connaissant plus aucun
membre de sa famille en vie, a obtenu à sa demande des contacts avec
une famille de parrainage. Il en a été
de même pour une fille de 7 ans dont les parents ont été
déchus de leur autorité.
Le maintien des liens naturels existants et la
collaboration éducative ont été
assurés pour deux filles (13 et 17 ans) d'une même fratrie - dont
la mère est décédée récemment et le
père antérieurement - par la mobilisation du reste de
la fratrie (3 soeurs majeures insérées socialement
et jouissant de conditions de vie raisonnables) ;
Les éducateurs s'entretiennent, quelques minutes, avec
les parents qui viennent exploiter leur droit de visite quelques heures par
semaine à l'intérieur ou au sein du Foyer (défini au cas
par cas), pour mesurer la qualité du rétablissement
ou du maintien du lien parent-enfant.
La formation continuée des
éducateurs est devenue obligatoire. A cet effet, les
éducateurs se rendent ponctuellement dans un centre de formation,
plusieurs fois l'an, pour des périodes organisées autour d'une
thématique pédagogique particulière.
Au sujet de la promotion des conditions
satisfaisantes pour une réintégration familiale,
j'ai pu recueillir comme information auprès d'un membre de
l'équipe que l'utilisation de la grille de thérapie
brève est quasiment tombée en
désuétude suite au renouvellement de plus de la moitié de
l'équipe éducative consécutivement à la
démission massive d'anciens éducateurs de l'institution. Je
considère personnellement que ce moyen méthodologique, pour
l'avoir exploité moi-même dans le cadre professionnel, est un
outil riche qui donne des résultats tangibles.
L'évaluation formelle et informelle
régulière des situations sont correctement mises
à exécution à l'aide des différents moyens
évoqués.