Chapitre II. Etat des lieux des filières
cotonnières en Afrique
Ce chapitre fera un état des lieux des filières
cotonnières en Afrique notamment les difficultés
rencontrées et les différentes réformes internes
entreprises pour rendre plus compétitif le coton africain et enfin, un
volet relatif aux différentes aides sera détaillé.
I. Principaux problèmes du secteur coton en
Afrique
Les principaux problèmes du secteur cotonnier des pays de
l'Afrique notamment de l'Ouest et du Centre sont à la fois internes et
externes. Ils forment un ensemble complexe qui influe sur la production, la
consommation, le commerce et l'évolution des prix ainsi que sur la
capacité des organisations professionnelles à s'impliquer
substantivement dans les dynamiques du secteur.
I.1. Environnement
La culture du coton requiert exige l'utilisation importante de
pesticides, d'engrais chimiques et d'eau, provoquant un impact très
défavorable sur l'environnement. Les engrais à base de
nitrogène et les pesticides ont des effets de contamination de
l'environnement et requièrent des contrôles de suivis des
importations et une gestion rapprochée de leur utilisation.
A titre d'illustration, alors que l'immense majorité des
scientifiques annoncent un réchauffement climatique de la
planète, la production d'un kilo de coton nécessite en moyenne
l'utilisation de 5.263 litres d'eau contre 900 litres pour produire un kilo de
soja ou 590 litres pour produire un kilo de blé.
Une des conséquences les plus catastrophiques de la
production de coton a été le quasi-assèchement de la Mer
d'Aral, 4ème grand lac intérieur au niveau mondial, qui a ainsi
perdu en l'espace de 30 ans les 3/4 de son volume d'eau et la multiplication
par 3 de son taux de salinité.
Les politiques et les programmes se doivent d'intégrer les
résultats de la recherche sur les intrants, l'éco-culture et la
biotechnologie.
I.2. Compétitivité et productivité
La compétitivité et la productivité du coton
reposent sur la réduction des coûts et l'amélioration des
semences, des méthodes culturales et des intrants ; elles
requièrent des services d'encadrement plus efficaces.
L'accroissement de la production cotonnière en zone CFA a
été remarquable. Mais il a été du à
l'augmentation des surfaces cultivées : depuis une décennie, les
rendements ont plafonné et parfois diminué.
La baisse du cours mondial du coton est partiellement due
à la réduction du coût de production dans plusieurs pays
exportateurs et cette réduction reflète une évolution des
systèmes de production, qu'il s'agisse des semences
transgéniques18, de la
18 Le coton transgénique, introduit en 1996, couvre
aujourd'hui plus de 40% de la production mondiale et plus de 25% des
superficies cultivées, plus particulièrement dans les pays
développés et en Afrique du Sud où il atteint le niveau
d'utilisation de 80% ;
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pratique du labour zéro ou d'autres innovations. Si les
pays africains veulent rester compétitifs, ils ne peuvent pas ignorer
cette évolution.
La poursuite de l'expansion requiert donc une augmentation des
rendements, c'est l'intensification de la culture qui permettra aux producteurs
d'augmenter leurs revenus par hectare malgré la stagnation ou la baisse
des cours mondiaux et assurera la pérennité de la
filière.
Il est à noter que sur ce point essentiel, les producteurs
africains et leurs partenaires sont tous d'accord.
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