Les défis du terrorisme au Sahel. Aqmi,une menace stratégique?( Télécharger le fichier original )par Rodrigue NANA NGASSAM Université de Douala - Cameroun - Master II en science politique- option : études internationales 2013 |
CONCLUSION DU CHAPITRE IIA une menace dont l'émergence a été rendue possible par de multiples facteurs dont nous avons parlé précédemment, doit être apportée une réponse elle-même multiforme. Les pays du sahel doivent prendre en charge leurs besoins en matière de renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme. Le secteur de la sécurité doit certes être réajusté et amélioré pour répondre à la menace d'AQMI, mais aussi le crime organisé et les trafics divers qui s'étendent dans la région. En conséquence, tarir les sources sociales, financières et les problèmes annexes qui nourrissent et entretiennent le terrorisme, modifier l'environnement qui lui a permis de naître et de prospérer, telles doivent être les actions de la Communauté Internationale en complément aux mécanismes conventionnels de lutte contre ce phénomène. Par ailleurs, rappelons que la Communauté Internationale à beaucoup de composante : il y a beaucoup de pays, beaucoup d'ethnies, beaucoup de cultures et beaucoup de religions. L'entente entre ces différentes composantes n'est pas chose facile. Aussi la Communauté Internationale a-telle besoin du dialogue qui est la voie de parvenir à la confiance mutuelle ? Dans son discours à l'ouverture de la 31e Conférence Générale de l'UNESCO, le 15 octobre 2001, le Président Jacques Chirac a souligné, entre autres, que ce dialogue « doit être conduit avec clairvoyance et humilité, car son pire ennemi, c'est l'arrogance ». CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE« L'Afrique a été et restera pour l'avenir prévisible un continent mur pour des actes terroristes », ainsi s'exprimait un responsable du Pentagone, soulignant que Washington s'employait à renforcer sa coopération militaire avec les africains en vue de prévenir des attentats terroristes455(*). Une telle affirmation, aussi pessimiste qu'elle puisse paraître, n'a certainement pas été faite gratuitement. En effet, c'est en s'inspirant de l'état de santé sécuritaire sur le continent africain que ce stratège américain a pu formuler sa théorie : porosité des frontières, formation policière et matérielle antiterroriste insuffisante ou inadapté, système de prévention inexistante et bien d'autres lacunes encore qu'il convient de combler. Si de nombreuses initiatives ont vu le jour, il faut noter que dans la réalité, des blocages subsistent dans la mise en oeuvre des réponses censés résorbés l'insécurité au sahel. Les différents partenaires n'ont pas souvent la même vision de l'approche à adopter et des moyens à mettre en oeuvre dans la lutte contre AQMI. Les mesures adoptées à ce titre étant à certains égards plus symboliques que réelles456(*). Il s'agira de trouver le dosage adéquat à travers une attitude véritablement proactive, qui impliquerait des efforts communs entre Etats du sahel et partenaires extérieurs afin d'évaluer les failles qui permettront d'améliorer leurs dispositifs sécuritaires. Cela étant, ces efforts d'amélioration des capacités opérationnelles demanderont un certain temps afin d'être significatives457(*). Il faudrait bien sûr préciser qu'une approche globale et intégrée, incluant également des réponses politiques et socioéconomiques, est la meilleure stratégie à adopter dans le cadre de ce combat planétaire. * 455 Voir Marie J0ANNIDIS, « Corne de l'Afrique : Enjeux Stratégiques et Conflits », in www.rfi./fr/fichiers/mfi/Politique.Diplomatie/1194.asp. * 456 James Mouangue Kobila, « Dixième anniversaire des attaques du 11septembre 2001 : bilan de la gestion de la lutte contre le terrorisme par le conseil de sécurité des Nations Unies », Revue Québéquoise de Droit Internationale, 24 janvier 2011, p.1. * 457 William ASSANVO, « Menace terroriste en Afrique de l'Ouest : Etat des réponses nationales, régionales et internationales », Note d'Analyse n° 13, septembre 2012, p. 32. |
|