Les défis du terrorisme au Sahel. Aqmi,une menace stratégique?( Télécharger le fichier original )par Rodrigue NANA NGASSAM Université de Douala - Cameroun - Master II en science politique- option : études internationales 2013 |
B- La coopération et le renforcement des efforts des pays du sahel en matière de développementLe sahel, espace pauvre s'il en est, est logiquement l'objet d'attention des bailleurs bilatéraux (1) et multilatéraux (2) qui d'une manière ou d'une autre apporte leur aide à cette région. 1- Le soutien indéniable des partenaires bilatéraux Le premier constat à observer est que les partenaires bilatéraux des pays sahéliens sont nombreux et, dans la majorité des cas, très généreux. Le sahel connait donc une pression très forte d'acteurs bilatéraux qui aujourd'hui tendent à se détacher comme acteurs majeurs dans la région et se distinguent tant par les volumes qu'ils engagent que par les secteurs qu'ils couvrent. C'est le cas des pays comme la France, les Etats-Unis qui en plus d'une contribution financière importante sont aussi présent dans le domaine de la coopération militaire avec les Etats de la région. A côté de ceux-ci, sont aussi présent, le Canada, les Pays-Bas, l'Espagne, le Royaume-Uni qui contribuent fortement à l'Aide public au Développement délivrée au Mali, à la Mauritanie et au Niger. Cette dernière a par ailleurs décidé de se retirer de la région lors de la révision de la politique bilatérale d'aide au développement qu'il a effectué en Mars 2011. Le gouvernement de David Cameron a choisi un recentrage drastique et n'interviendra plus que dans vingt sept pays au maximum dans lesquels l'intervention du Royaume-Uni présente un intérêt significatif. Les pays du sahel sont directement touchés par cette révision politique puisque le désengagement des programmes bilatéraux sera effectif au plutard en 2016. Cela étant, si le Royaume-Uni préfère laisser aujourd'hui un pays comme la France intervenir sur un terrain qu'elle ne maîtrise pas trop, c'est parce qu'elle n'y avait jamais été très présent. En 2009, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE)400(*) a identifié 18 pays membres de son comité d'aide au développement comme donateurs au Mali. Ils lui ont apportés au total quelques 548 millions de dollars. Les USA par exemple engagent des crédits considérables. A cet effet, l'assistance américaine au Mali n'a cessé d'augmenter ces dernières années, après avoir stagné entre 50 et 60 millions de dollars annuels entre les années 2005 et 2008401(*). Le Mali est en Afrique subsaharienne, l'un des pays cible du Millenium Challenge Corporation, et il a reçu à ce titre près de 123 millions de dollars en 2010402(*). Le Canada et les Pays-Bas sont aussi, traditionnellement, des bailleurs très importants pour le Mali, puisqu'ils étaient en 2008, les premiers contributeurs de l'Aide Public au Développement reçu par ce pays. Les contributions d'Ottawa ont dépassées 99 millions de dollars en 2008 et ont atteint les 81,5 millions de dollars en 2009, pendant que celles des Pays-Bas atteignaient ces deux années là, les 80 millions de dollars, après avoir même dépassé les 100 millions de dollars en 2005. L'Allemagne fournit également une aide importante à Bamako, qui a dépassé celle de la France en 2009, avec un apport total de plus de 54 millions de dollars. Le Japon, la Suède, l'Espagne ou le Luxembourg, font partis eux aussi des donateurs significatifs au Mali, dans une manière toutefois moindre, pour des montants respectivement de 35,5 millions de dollars, 28, 9 millions de dollars, 24,3 millions de dollars et 22,8 millions de dollars. Dans l'ensemble, les secteurs qui reçoivent les aides bilatérales les plus importantes sont le secteur productif ; agriculture en premier lieu suivi de près par l'éducation, la santé, de l'eau et de l'assainissement. A côté de cette aide bilatérale, vient s'ajouter l'aide multilatérale nécessaire à la région tout comme la première. 2- Les apports des partenaires multilatéraux Selon les données publiées par le Comité d'Aide au Développement de l'OCDE, les institutions multilatérales sont également des acteurs particulièrement actifs dans la région sahélienne. Le Mali a reçu en 2009 près de 420 millions de dollars des apports extérieurs403(*). La plus grosse contribution était celle de l'Agence d'Aide au Développement de la Banque Mondiale, près de 167 millions suivi des apports des institutions de l'Union Européenne estimés à 102 millions de dollars et de la Banque Africaine de Développement (BAD) soit près de 60 millions de dollars. Les organisations du système des Nations Unies interviennent de manière plus modeste, pour un total cumulé de près de 39 millions de dollars, à la charge de l'UNICEF (14,7 millions de dollars), du PNUD (11,1 millions de dollars), et du FNUAP (2,6 millions de dollars). Dans l'ensemble, ces contributions multilatérales sont relativement stables et reparties entre près d'une quinzaine d'organisations. Les instituions européennes apparaissent comme les premiers contributeurs, avec un total de plus de 67 millions, devant l'Agence d'Aide au Développement de la Banque Mondiale, un peu moins de 39 millions de dollars, suivi de la Banque Africaine de Développement avec 26,9 millions de dollars. Pour ce qui est de l'ONU, c'est encore l'UNICEF qui était le premier donateur Onusien, avec plus de 18 millions de dollars devant le PNUD (8,8 millions de dollars). Les principaux Etats bénéficiaires se trouvent en Afrique de l'Ouest soit le Mali, le Niger et la Mauritanie principalement les plus exposés aux menaces sécuritaires y compris à la crise alimentaire qui secoue souvent le Nord de leur territoire et qui ont un impact sur le progrès socioéconomique de la région. * 400 L'OCDE est une organisation dont l'objectif est de promouvoir les politiques qui améliorent le bien être économique et social partout dans le monde. * 401 Comité d'Aide au Développement, OCDE, « Répartition géographique des ressources financières allouées au pays en développement ; versement, engagements, indicateurs par pays, 2005-2009 », 2011, p. 174. * 402 http://www.usaid.gov/policy/budget/cbj2010/2010_CBJ_book_2.pdf. * 403 Comité d'Aide au Développement, OCDE, « Répartition géographique des ressources financières allouées au pays en développement ; versement, engagements, indicateurs par pays, 2005-2009 », 2011. |
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