2.7. Revue de la
littérature
La survenue des infections des plaies postopératoires est
multifactorielle.
La fréquence de ces infections varie dans le temps et dans
l'espace surtout en fonction des moyens mis en oeuvre pour la lutte. Les
infections des plaies opératoires sont la complication la plus
fréquente des interventions chirurgicales et constituent une des
infections nosocomiales les plus fréquentes. Elles constituent ainsi un
défi pour la santé publique.
Cette fréquence, toujours jugée
élevée, contraste avec les moyens de lutte qui sont
engagés [2].
Dans les pays développés comme les Etats-Unis
d'Amérique, la Suisse et la France, les infections des plaies
opératoires représentent un quart de toutes les IN quoiqu'avec
des fréquences variables entre pays.
Ainsi une étude réalisée aux Etats-Unis
entre 1977 et 1988 a montré une incidence variant entre 4,6
% et 8,2 % selon le type d'hôpital
[5].
En France, l'incidence des ISO après la
césarienne a été estimée à 3,2 %
[11]. En prenant en compte 30 jours après
l'intervention chirurgicale, en France l'incidence des ISO
était alors de 12,4 % [12]. En Suisse, une étude
de prévalence des infections nosocomiales réalisée en 1996
dans 4 hôpitaux universitaires a montré que les infections du site
opératoire figuraient en première place, représentant
30% de toutes les infections [10].
Les infections du site opératoire:
infections superficielles, profonde et "organe-espace" 11 %
[9]. Les conséquences vont de la simple prolongation de
séjour sans séquelle jusqu'au décès. Les
conséquences, pour le malade, sont physiques (aggravation de
l'état général, séquelles) psychologiques,
sociales.
Pour la collectivité, le bilan est
également lourd :
- surcoût : 4000 à
10.000 F / IN (2 à 5 milliards par
an)
10 % des opérés ont une
hospitalisation prolongée d'une semaine ou davantage,
en raison d'une infection nosocomiale. Cette prolongation est source de
surcoût [9].
Le surcoût financier de l'infection
postopératoire est égal à 261003,88 #177;
45276,00FCFA au Bénin au CNHU de
Cotonou [2].
Ces études nationales de prévalence
réalisées dans les pays développés ont permis de
définir les priorités de la lutte contre les IN. Cependant une
proposition de normes pour les pays développés doit être
nuancée dans le contexte particulier des pays en voie de
développement.
En effet dans ces derniers, il n'existe pas ou très peu
de données nationales.
Seules des études hospitalières ont
été faites surtout dans les Centres Hospitaliers et
Universitaires.
Une étude réalisée au Centre Hospitalier
Universitaire Hassan II au Maroc a montré une prévalence des
infections nosocomiales de 6,7 % et une prévalence
de l'infection au site opératoire de 46 % [6].
Une enquête de prévalence des infections
nosocomiales réalisée au CHNU (Centre Hospitalier National et
Universitaire) de Fann (Dakar, Sénégal) a donnée une
prévalence de 10,9 % [12].
Au Bénin comme dans l'ensemble des autres pays d'Afrique
Noire, la prévalence des plaies postopératoires est relativement
élevée. Au bout de son étude sur les infections
postopératoires de plaies au CNHU de Cotonou en 1989, MAKOUDOTE
M. conclut à la réalité du problème de
l'infection des plaies opératoires avec une prévalence de
33,8 %. Onze années au paravant, une étude
portant sur les causes de suppuration des plaies opératoires dans les
services chirurgicaux du CNHU de Cotonou avait été faite par
HOUESSOU A R. qui a révélé une
prévalence de 19,6 %.
En 1999 et au même Centre Hospitalier, N'DA M'PO
I. nota une incidence de 10,52 % au
terme d'une étude consacrée à l'évaluation du
surcoût économique, psychologique et social imposé par la
survenue d'une infection de plaie postopératoire. Dans
la série de MAKOUDOTE M. 32 germes
différents ont été isolés des plaies
opératoires infectées et dont les principaux sont le
Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Proteus mirabilis,
Peudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus xylosus,
Enterbacter cloacae, Staphylococcus épidermidis, Acinobacter baumannii,
Enterococcus faecium et Proteus vulgaris [5].
Une étude de la prévalence des infections des
plaies postopératoires réalisée par BIRINTANYA
NORBERT au Centre Hospitalier Départemental de
l'Ouémé et du Plateau en 2002 donna une prévalence de
10,1 % [5]. Ces études constituent
une référence à la présente étude. Les
résultats auxquels elles ont abouti montrent
l'existence des infections nosocomiales dans la pratique quotidienne
en milieu hospitalier.
La présente étude se veut donc être une
contribution à la connaissance élargie de ce
phénomène de santé dans un autre type d'hôpital
Béninois, en l'occurrence un Hôpital de Zone.
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