3 / L'externalisation en France
« Nous sommes les artisans de ce qui nous arrive :
vainqueurs ou victimes, nous avons à l'avance donné notre
consentement. », Georges Gusdorf, La Vertu de
force, 1956
Lorsque l'on souhaite étudier la réalité
de l'externalisation, il faut bien différencier d'un côté
les ESSD françaises et de l'autre les entreprises travaillant dans le
cadre de contrats conclus avec le ministère de la Défense.
A) Les ESSD françaises
Les ESSD françaises pèsent très peu sur
le marché international des services de sécurité et de
défense, marché d'ailleurs largement dominé par les ESSD
anglo-saxonnes. Au total, sur environ 1 500 sociétés de
sécurité privée à travers le monde, la France
compte entre 30 et 40 ESSD avec un chiffre d'affaires moyen de trois millions
d'euros. Parmi celles-ci, nous en étudierons quatre : GEOS, RISK&CO,
Gallice Security et Surtymar.
a) GEOS
GEOS est sans doute l'ESSD la plus importante en France.
Fondée en 1997 par Stéphane Gérardin (ancien du service
Action de la DGSE) et Thierry Laulom (spécialiste dans la protection des
chefs d'Etats), GEOS emploie aujourd'hui 480 agents dans plus de 80 pays :
France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Suisse, Italie, Algérie,
Nigéria, Afrique du Sud, Irak, Afghanistan, Nouvelle Calédonie,
Mexique, Haïti, Venezuela, Colombie, Brésil, Argentine, Chili...
Par ailleurs, la plupart de ces agents sont des contractuels intervenant dans
le cadre de missions ponctuelles de conseil ou d'expertise.
En 2008, le chiffre d'affaires de GEOS était de 34
millions d'euros. En 2011, il passait à 37 millions d'euros, soit une
augmentation de près de 9% en trois ans. En outre, la
société française propose cinq types de services
destinés aux entreprises ou aux institutions étatiques
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et supra-étatiques (OTAN, ONU, Commission
Européenne) : SURMAR (sûreté maritime), SUR
(Sûreté), HSE (Hygiène Sécurité
Environnement), AT (Assistance Technique) et IE (Intelligence
économique).
De façon plus concrète, GEOS « conduit des
missions de sécurisation sur terre et sur mer (protection non
armée des navires). Elle a par exemple assuré la protection de
journalistes français lors de la coupe de monde de football en Afrique
du Sud grâce au tracking, procédé de suivi des
déplacements au moyen des téléphones portables. Il s'y
ajoute des activités de conseil et de recommandations, ainsi que la mise
en place de veilles stratégiques. Le groupe a également
développé des capacités d'assistance technique dans des
zones difficiles. Elle a par exemple envoyé une centaine
d'ingénieurs en télécommunication en
Afghanistan.110 » Enfin, GEOS peut assurer des transferts de
valeurs dans le cadre de son programme IE.
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