Paragraphe 2 : Les initiatives communales et
privées
A. Les initiatives des collectivités locales
Au niveau des collectivités locales, les actions de
sauvegarde et de valorisation du patrimoine ne font pas partie des
priorités, vues les nombreuses difficultés financières
auxquelles elles sont confrontées. Toutefois, certaines communes ont
compris l'importance du patrimoine en tant que secteur porteur de devise,
notamment en matière touristique.
La plupart des initiatives portent sur la mise en valeur du
patrimoine culturel touristique comme à Porto-Novo avec la
création de la Maison du Patrimoine et du Tourisme pour la mise en
valeur du patrimoine architectural et de l'histoire de la ville. Ouidah et
Nikki ne sont pas du reste avec la Route des esclaves et la fête de la
Gaani qui devenue un festival international. La plupart du temps, la
mobilisation des ressources financières reste un défi tant
préjudiciable à l'émergence de la culture qu'à la
sauvegarde et la valorisation des richesses culturelles endogènes.
B. Les initiatives privées
Les initiatives privées en matière de
valorisation du patrimoine ne sont pas légion. Les acteurs culturels du
privé investissent dans les industries culturelles du cinéma, de
la musique et de l'édition avec le souci légitime de la
rentabilité économique.
Il y a peu d'initiatives en matière de recherche sur le
patrimoine et la promotion des richesses et valeurs immanentes au peuple
béninois. La musique puise dans les danses traditionnelles et pratiques
vodun au risque parfois de les travestir, tandis que le cinéma
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exploite au mieux la danse, l'art divinatoire et les pratiques
occultes liées à la sorcellerie, à la
tradithérapie.
Quelques événements majeurs sont néanmoins
à encourager :
· Les trophées Bénin Golden Award, promus
par M. Sissi Wassi Ali. Ils récompensent les meilleures oeuvres dans
plusieurs domaines culturels ;
· le Festival de film et du cinéma, Quintescence,
promu par Jean Odoutan. Il récompense tous les deux ans, les meilleurs
acteurs et productions cinématographiques nationaux et africains ;
· La Fondation Zinsou, avec Marie-Cécile Zinsou,
révolutionne les relations du public aux produits patrimoniaux, à
travers des expositions temporaires et itinérantes à Cotonou et
dans tout le pays ;
· la dernière initiative privée non moins
importante est celle des "Kob d'Or Awards" dont la première
édition a eu lieu en décembre 2011. Ils récompensent le
cinéma produit au Bénin par des comédiens Béninois.
Son promoteur est M. Patrick Akplogan.
Ces quelques initiatives qui augurent d'un avenir prometteur
pour la culture béninoise, sont à encourager. Aussi est-il
nécessaire qu'elles se multiplient aux côtés des efforts de
l'Etat, en tenant grand compte des forces et faiblesses de la politique du
patrimoine culturel.
Paragraphe 3 : Les forces et faiblesses de la
politique du patrimoine A. Les forces
Six atouts majeurs ont pu être identifiés :
· la volonté affirmée de l'Etat relative
à la prise en compte de la dimension culturelle du développement
;
· l'existence d'un cadre législatif et
réglementaire de protection et de valorisation du patrimoine ;
· la recherche archéologique et historique ;
· la mise en place d'un fonds spécifique pour le
financement des actions de valorisation du patrimoine culturel ;
· la création de musées régionaux
et nationaux dans presque tous les départements ;
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· l'existence de cadres formés dans de grandes
écoles, capables de conduire et de mettre en oeuvre la réflexion
sur des projets et initiatives majeures de développement culturel et de
promotion de la culture.
B. L'inventaire des faiblesses
Les faiblesses se présentent en quelques points :
· l'inexistence d'un inventaire exhaustif et d'une liste
indicative du patrimoine culturel national ;
· l'inexistence d'une politique nationale de gestion des
musées ;
· le manque d'autonomie des musées en matière
d'organisation, de gestion et d'animation en rapport avec les défis et
nouveaux enjeux du secteur ;
· le manque d'initiatives en matière de promotion et
de valorisation du patrimoine matériel et immatériel ;
· la non ratification de certaines conventions de l'UNESCO
sur le patrimoine culturel ;
· l'inexistence d'une institution muséale dans le
département du Littoral, pôle cosmopolite d'expression de toutes
les cultures nationales ;
· les richesses culturelles du Bénin ne sont pas
suffisamment mises en valeur ;
· la quasi inexistence de personnel d'appui dans les
Musées ;
· le manque de compétence en marketing et
communication muséale ;
Au regard de toutes ces insuffisances, des actions pertinentes
s'imposent pour une meilleure atteinte des objectifs de la politique culturelle
nationale.
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