De l'analse e l rlétique et du cadre
e l'analyse de la problématique et du cadr'ieri
d'insertion du rjeprojet
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INTRODUCTION
La question cruciale de l'émergence des pays en
développement conduit inéluctablement à la diversification
des secteurs pouvant contribuer efficacement à l'atteinte des objectifs
macroéconomiques. Le Bénin ne fait pas exception à cette
réalité de la conjoncture actuelle. En effet, l'axe n°1 de
la Stratégie nationale de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté (SCRP 2011-2015) dégage quatre pôles prioritaires
pouvant contribuer à « l'accélération durable de
la croissance et de la transformation de l'économie ». Au
nombre de ceux-ci, on note le pôle "tourisme-culture-artisanat" dont
l'une des difficultés majeures diagnostiquées est liée
« au faible niveau de conservation, de protection et de valorisation
des biens culturels » (Bénin -SCRP, 2011 : 63).
Pour pallier ces difficultés, le Gouvernement a
initié en 2011 l'élaboration d'une nouvelle politique culturelle.
Ce qui constitue une avancée majeure pour la prise en compte de la
dimension culturelle du développement.
La ville de Cotonou a un rôle essentiel à jouer
dans l'effort de participation à la réduction du « faible
niveau de conservation, de protection et de valorisation des biens culturels
» au Bénin. Elle demeure le premier pôle de
développement au plan national et présente des atouts et
potentialités favorables au tourisme culturel, à la promotion des
arts et de la culture nationale.
Dans la première partie de cette étude qui
s'intéresse à l'analyse de la problématique et du cadre
d'insertion du projet, il sera d'abord fait cas du Bénin et de sa
politique culturelle de développement puis du cadre théorique et
méthodologique de la recherche. L'attention sera ensuite portée
sur la ville de Cotonou, ses caractéristiques socioéconomiques et
culturelles, ses atouts et potentialités en matière de
valorisation du patrimoine, pour mieux cerner enfin, l'environnement de
l'étude.
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CHAPITRE I : ETAT DES LIEUX : LE BENIN ET SA
POLITIQUE CULTURELLE DE DEVELOPPEMENT
Ce chapitre s'attèle à caractériser et
mieux appréhender le Bénin, sa politique culturelle ainsi que ses
principales actions de valorisation du patrimoine culturel. Cela permettra
d'aboutir à un état des lieux, aussi bien de l'environnement
géographique que de la politique culturelle nationale.
SECTION I : PRESENTATION DU BENIN
Cette section donne un aperçu du Bénin.
Paragraphe 1 : L'historique et les
caractéristiques socioculturelles
A. Les aspects historiques
Pays d'Afrique occidentale, le Dahomey s'est construit autour
de différents groupes socioculturels. Il s'agit au nord, du royaume
Bariba de Nikki et du royaume de Kouandé ; au sud, des royaumes
Fon d'Allada, du Danxomè et de Hogbônou
Entre 1851 et 1883, plusieurs guerres de résistance
ont eu lieu entre ces autochtones et l'Empire Colonial Français. En
1883, le roi Tofa (1874-1908) de Porto-Novo, souhaitant se protéger des
visées expansionnistes du royaume d'Abomey, signe un traité de
protectorat avec la France. Malgré la résistance, les troupes
Aboméennes capitulèrent face à la puissance de feu des
Français. La reddition en 1892 et la déportation en 1894 de
Béhanzin (1844-1906), roi d'Abomey, a permis le rattachement du Dahomey
à l'Empire Colonial Français. Un décret établit la
dénomination des nouveaux territoires comme étant la «
Colonie du Dahomey et des dépendances ».
Le Dahomey indépendant en 1960, a connu pendant ses
douze premières années, une histoire politique mouvementée
et une instabilité chronique marquées par six coups d'Etat
jusqu'en 1972. Le nom de Dahomey est abandonné pour celui de
République Populaire du Bénin le 30 novembre 1975, puis celui de
République du Bénin en 1990, suite à la Conférence
Nationale des forces vives de la nation.
B. Les caractéristiques socioculturelles
La physionomie actuelle de la population béninoise est
le fruit d'un brassage de divers peuples aux multiples facettes
socioculturelles. Ce qui en fait une terre de grande diversité à
tous points de vue. Le 3ème Recensement Général
de la Population et de l'Habitat (RGPH-3) de 2002, distingue huit grands
groupes socioculturels au Bénin (INSAE, 2003 :
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46) : les Fon, les Adja, les Yoruba, les Bariba, les Peuhl,
les Betamaribè, les Yao-Lokpa et les Dendi. S'ajoute une faible
proportion d'autres groupes autochtones et étrangers.
Ces différents groupes socioculturels
représentent une somme d'entités linguistiques, vecteurs d'un
riche patrimoine culturel. En 1986, les travaux de la Commission Nationale de
Linguistique révélaient que le Bénin « compte une
cinquantaine de parlers répartis dans trois ou quatre grands groupes
linguistiques » (Conférence Economique Nationale, 1996).
Toutefois, faute d'un consensus autour de l'une quelconque de ses parlers, le
Bénin ne dispose pas à ce jour d'une langue nationale officielle.
Ce qui ne constitue pas moins un handicap pour son développement, la
langue étant considérée comme un instrument d'affirmation
de soi, de domination, de positionnement culturel et de rayonnement
international. Mais cette divergence linguistique pourrait trouvée une
certaine compensation dans les pratiques religieuses.
Le Bénin est constitué de peuples
profondément croyants. A l'origine, les Béninois dans leur grande
majorité, ont toujours pratiqué le culte traditionnel
caractérisé par une multitude de divinités
représentées par des autels en terre, des éléments
émanant de la nature. Ces pratiques cultuelles fondées sur une
riche tradition, authentique et diversifiée, intègrent
allègrement les modes de vie, de pensée, les actes de tous les
jours, au point où la ligne de démarcation avec le culturel reste
particulièrement fragile. L'esprit des ancêtres et les jumeaux
vénérés sont présents dans la vie quotidienne et
mangent à la table des vivants. Les ancêtres défunts,
revenus de l'au-delà sous apparats impressionnants, conduisent les
cérémonies de baptême du nouveau-né, tandis que la
sortie des initiés et nouveaux adeptes du temple vodun devient l'affaire
de tous.
La rencontre avec l'occident au Sud et la percée de la
civilisation arabe par le Nord auront favorisé l'émergence des
religions révélées (christianisme, islam) sur le sol
béninois. Aux côtés des temples vodun, des autels
sacrés et autres couvents d'initiation, sont érigés des
églises, des mosquées, des cités
évangéliques. Dès lors, bien que les religions
endogènes soient mieux partagées par toute la population, on note
une forte pénétration des religions étrangères.
Selon le RGPH-3, seulement 23,3% de la population nationale pratiquent
réellement les cultes traditionnels vodun. Par contre, 32,5% se
réclament chrétiens, 24,4%, musulmans et d'autres religions,
7,3%.
La vie et l'histoire de ces différents groupes
socioculturels laissent un riche patrimoine culturel, naturel et artistique,
constitué de monuments, sites archéologiques,
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temples, musées et palais royaux, habitats et parcs
naturels, architectures d'église et de mosquées, les
panégyriques claniques, les masques et traditions orales, l'art
culinaire, les arts de cour et populaires, un grand répertoire de
musique et d'instruments de musique traditionnels.
Ici, les oeuvres de l'esprit sont inspirées par
Aziza - un personnage mythique décrit comme un nain à la
longue chevelure et à la barbe blanche - qui détient la
totalité du savoir en matière d'art. Son génie a de tout
temps fait sortir des doigts agiles et de l'imaginaire fécond des
artistes et artisans Béninois, un patrimoine artistique constitué
d'oeuvres artisanales, d'art traditionnel et contemporain. Toutes ces
pratiquent charrient un lourd héritage dont la sauvegarde et la
valorisation semblent se nourrir de divers atermoiements et actions non moins
velléitaires des différents acteurs. Aussi survivront-elles au
rendez-vous des civilisations.
Mais au-delà de toutes ces considérations et
malgré leur singularité, ces peuples s'enrichissent de leur
diversité culturelle, sur un territoire plus ou moins
homogène.
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