1.1.1 EVOLUTION DU NOMBRE ET DU MONTANT TOTAL DES
LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES
FIGURE III-1
EVOLUTION DU NOMBRE DE LIBÉRALITÉS
DÉCLARÉES (EN UNITÉS, AXE GAUCHE) & DU MONTANT
TOTAL DES LIBÉRALITÉS DÉCLARÉES (EN MILLIONS
€ - AUX PRIX DE 2012, AXE DROIT)
700.000 650.000 600.000 550.000 500.000 450.000 400.000 350.000
300.000 250.000 200.000 150.000
|
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160 150 140 130 120 110 100 90 80 70 60 50
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libéralités en unités Montant total des
libéralités (en millions € - aux prix de 2012)
Données brutes: Bureau
fédéral du Plan & Service Public Fédéral
Finances ; Calculs: Denis Mercier.
TABLEAU III-1
COEFFICIENT DE CORRÉLATION DE PEARSON, N
= 25
|
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LIBÉRALITÉS EN UNITÉS
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MONTANT TOTAL DES LIBÉRALITÉS (EN MILLIONS
€ - AUX PRIX DE 2012)
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0.89214
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P-VALEUR
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<.0001
|
Commençons cette analyse du marché belge du don
en nous intéressant à l'évolution du nombre de
libéralités déclarées par les contribuables belges
et à l'évolution du montant total de ces
libéralités entre l'exercice d'imposition de 1986 et celui de
2010. Les années affichées sur l'abscisse de la Figure III-1 font
référence à la période imposable - qui survient une
année avant l'exercice d'imposition lui correspondant.
Le montant total des libéralités
déclarées a fortement augmenté entre 1986 et 1992, pour
ensuite connaître une période de relative stagnation jusque 2002,
un regain de croissance entre 2002 et 2005 et une décroissance
importante de 2005 à 2009.
20 | P a g e
On observe, entre 1985 et 2009, 2 maxima locaux du montant
total des libéralités déclarées par les
contribuables belges : un premier en 1999 et un second en 2005.
Le pic de 1999 peut potentiellement être expliqué
par la médiatisation des difficultés auxquelles a fait face la
population Kosovare suite à la guerre ayant éclaté au sein
de son pays ; la sensibilisation de la population belge à cette cause
peut avoir provoqué une augmentation du montant total des
libéralités déclarées par les contribuables.
Le pic de 2005 est probablement dû au regain de
générosité enregistré en Belgique en
réaction au tsunami ayant eu lieu le 24 décembre 2004 dans
l'océan indien. Ces deux maxima du montant total des
libéralités déclarées coïncident avec des
maxima du nombre de libéralités déclarées ; les
deux catastrophes susmentionnées ont donc provoqué une
augmentation du nombre de dons déclarés par les contribuables
belges.
Notons la chute importante du montant des dons entre 2008 et
2009 ; celle-ci s'explique certainement par la crise financière ayant
débuté en 2007 aux Etats-Unis. Le nombre de
libéralités déclarées augmente entre 2008 et 2009
mais le montant total de celles-ci diminue ; les belges ont donc
déclaré plus de libéralités durant cette
période mais les montants de ces libéralités
étaient proportionnellement inférieurs aux montants
enregistrés durant la période précédente.
On perçoit aisément que la courbe du montant
total des libéralités et la courbe de libéralités
en unités évoluent de manière semblable entre 1985 et
2008. Le calcul du coefficient de corrélation de Pearson - relaté
dans le Tableau III-1 - nous permet d'ailleurs d'affirmer - avec un risque de
se tromper inférieur à 1% - qu'il existe un lien linéaire
significatif entre le montant total des libéralités
déclarées et le nombre de libéralités
déclarées en unités entre 1985 et 2009. Le coefficient de
corrélation entre les deux variables précitées
s'élève à 0,89214.
On peut donc avancer que l'augmentation globale du montant
total des libéralités déclarées en Belgique entre
1985 et 2007 résulte plutôt d'une augmentation du nombre de
libéralités déclarées que d'une augmentation du
montant moyen de ces dernières. En effet, lorsque le nombre de
libéralités déclarées augmente, le montant total
des libéralités déclarées augmente de
manière relativement proportionnelle.
Il y aurait donc en Belgique une tendance à
l'augmentation du nombre de donateurs - ou à l'augmentation du nombre de
dons déclarés par chaque donateur - plutôt qu'une tendance
à l'augmentation du montant moyen des dons réalisés.
21 | Page
Cette information peut s'avérer d'un
intérêt majeur pour les organisations philanthropiques dont les
moyens financiers dépendent - en tout ou en partie - de dons
réalisés par des particuliers. Elles devraient, lorsqu'elles
tentent de réaliser des prévisions de revenus, plutôt
plancher sur une augmentation du nombre de dons qui leur sont faits que sur une
augmentation du montant des dons réalisés par leurs donateurs
réguliers.
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